Vivre le Marais, Vivre Paris Centre !

Chronique de la vie au cœur et autour du centre historique de Paris

Catégorie : Actualité

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    U express 109 temple
    Superette à l’enseigne U-Express au rez-de-chaussée de l’immeuble,
    109/111 rue du Temple et 4 rue de Montmorency (IIIe) (Photos VlM)

     

     

    A la requête du syndicat des copropriétaires de l'immeuble du 4 rue de Montmorency/109 rue du Temple (IIIe) et de deux copropriétaires en particulier, les propriétaires du commerce à l'enseigne U-Express sont assignés devant le TGI de Paris. Le dossier est un imbroglio comme savent les créer les conflits à l'intérieur de copropriétés qui mêlent l'habitation et l'exercice de professions commerciales. On peut le résumer ainsi :

    La société S&D Invest propriétaire de plusieurs lots à cette adresse a sollicité auprès de l'assemblée générale des copropriétaires en 2015 l'autorisation de procéder à des travaux pour la mise en conformité du local commercial. Les copropriétaires ont donné leur accord sous réserve de l'exécution d'une liste d'obligations.

    S&D a cédé son bien à IMMOSOD qui a entrepris la réalisation de travaux qui, selon les requérants, ont occasionné divers désordres dans l’immeuble (apparition de fissures importantes sur les murs porteurs et sur les cloisons dans certains appartements des copropriétaires, obturation des conduits d’aération des caves).

    Le Syndicat des Copropriétaires a été autorisé à assigner en référé IMMOSOD en février 2016. TALISOD, locataire d'IMMOSOD, est intervenue volontairement à l’instance. Le Juge des référés ayant débouté les plaignants et rejeté leur demande de désignation d'un expert judiciaire, ils décidaient en mars 2016 d'interjeter appel.

    La cour d'appel se prononçait en septembre 2017 pour infirmer les conclusions précédentes et dire que la demande d'expertise était justifiée, désigner un expert et définir sa mission notamment le calcul des préjudices.

    Le déroulement de la procédure d’appel a permis aux plaignants de découvrir ce qu'ils ont considéré comme des "manquements graves" dans les déclarations aux services de l'urbanisme de la Ville de Paris, notamment des "faux plans", le refus de "visa conforme" de l'ABF (architecte des bâtiments de France), et le rejet du dossier, décision à laquelle le pétitionnaire est passé outre en confiant les travaux à une entreprise tierce.

    Un procès-verbal d'infraction a du reste été dressé par le service compétent et transmis pour poursuites pénales au Procureur de la République. Comme à son habitude il n'a pas donné suite, ce qui justifie nos critiques réitérées à l'égard du comportement du Parquet qui régulièrement anéantit les efforts de toute une technostructure dont le rôle est de veiller au respect des règlements d'urbanisme au service de notre confort et à l'esthétique de notre cadre de vie.

    L'expert a établi son rapport. Il confirme assez largement que les plaintes des habitants sont justifiées, notamment le bruit de la climatisation : "La grille de soufflage est située à la verticale de l’appartement situé au 1er étage ; elle est de grande dimension et située à quelques mètres des fenêtres et les ventilateurs fonctionnent à plein régime durant la nuit. L’émergence nocturne est de 9 décibels, (vs 3 décibels) soit 4 fois le volume sonore admissible" (l'échelle est logarithmique).

    U express 4 montmorencyL'accès 4 rue de Montmorency

     

    Le jugement sera prononcé dans les semaines qui viennent. Les plaignants réclament la remise en conformité des dispositifs d'aération et de climatisation et le paiement de dommages-intérêts de plus de 100.000 €.

    Ce jugement, s'il va dans le sens des attentes des riverains et s'il suit les conclusions de l'expert, sera évidemment préjudiciable aux intérêts du commerce et pourra mettre sa survie en danger. Il aurait été plus raisonnable que l'autorité pénale statue et bloque le processus de demande de travaux en temps utile. Elle répondra qu'elle n'a pas les moyens de traiter les dossiers qui lui sont soumis. Peut-être, et il serait nécessaire que les politiques s'en préoccupent. Mais en n'agissant pas, le Parquet a reporté sur la justice civile une procédure judiciaire qui est une charge de travail autrement plus importante et une source de dépenses considérables pour tout le monde. 

    C'est communément ce qu'on appelle "un  gâchis".

    GS

                      

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    Notre-dameNotre-Dame avec sa flèche et son toit, avant l'incendie du 15 avril 2019

     

     

    Au colloque national annuel des Journées juridiques du Patrimoine qui s’est tenu à la Maison des Avocats, le 19 novembre, nous étions présents Gérard Simonet et moi. Les participants, nombreux, ont affiché des points de vue différents selon leurs préoccupations prioritaires . Avocats, représentants des Administrations centrales, hommes politiques et Maires de villes au patrimoine remarquable, responsables d’associations et une importante représentation d’universitaires. Les thèmes abordés cette année étaient essentiellement axés sur le Droit et le Contentieux liés à la préservation du Patrimoine.

    La matinée a été principalement consacrée au droit et à la fiscalité des donations, relations entre particuliers, entreprises, collectivités locales et Etat.

    Courte pause-déjeuner au "Bouillon Racine", établissement populaire et bon marché, pur Art Déco, créé lors de la grande crise économique de l’Entre-deux guerres, parfaitement conservé et restauré.

    Bouillon racine

    Le Bouillon Racine, 3 rue Racine (VIe) (Photo VlM)

    L’après-midi, communications sur les contentieux assez nombreux tant devant la juridiction administrative que civile. L’ensemble des intervenants étaient des spécialistes de haut niveau réclamant de l’auditoire une attention soutenue et des connaissances sur les sujets, notamment en matière juridique, assez pointues.

    De ces études, nous avons privilégié trois thèmes qui intéressent tout particulièrement notre association :

    (1) La loi d’exception pour la restauration et la conservation de Notre Dame de Paris

    L’Assemblée Nationale a adopté le 16 juillet dernier une loi d’exception pour la restauration de Notre Dame, établie en dérogation du droit commun, en l’occurrence du Code du Patrimoine.
    Les justifications à cette décision prise par le Président de la République, sont de donner un cadre juridique à la souscription nationale lancée pour la reconstruction et d’achever les travaux dans un délai très court de cinq années. Dans les conditions prévues à l’article 8 de la Constitution, le Gouvernement est autorisé à prendre par ordonnances, dans un délai de deux ans, toutes dispositions nécessaires et par conséquent prévoir des adaptations ou dérogations, notamment aux règles en matière d’urbanisme, d’environnement, de construction et de préservation du patrimoine et aux règles en matière de commandes publiques.

    Cette démarche n’est pas sans soulever de nombreuses questions quant à la légalité des décisions à venir, qui laissent à penser que l’Exécutif veut conserver la haute main sur la reconstruction, y compris la possibilité de modifications architecturales de l’édifice. Ce malaise est accentué par l’exclusion volontaire de l’UNESCO dans le processus qui au titre de Patrimoine remarquable de l’Humanité aurait pu apporter des fonds substantiels et des compétences (nombreux précédents : Abou Simbel, Venise, Colisée, etc.) … mais avec un droit de regard.

    La mise entre parenthèses de la Convention de Venise dont la France est signataire, impliquant la reconstruction à l’identique d’un édifice Patrimoine remarquable de l’Humanité, convention respectée par exemple pour la Fenice, les Cathédrales Saint-Paul et de Trondheim. Ce type de conventions ne sont pas transcrites directement en droit national et appartiennent à ce que l’on appelle « le droit mou ». La création d’un EPIC dirigé par le Général Georgelin, alors que l’Administration de la Culture disposent d’architectes, conservateurs, spécialistes, et des structures idoines pour ce genre de mission d’envergure interpelle les consciences…

    (2) La revitalisation des centres villes par l’investissement dans le patrimoine historique

    Le programme national « Action Cœur de Ville », conçu par le Ministère de la cohésion des territoires, consiste en un plan interministériel et partenarial (Etat, Caisse des Dépôts, Action Logement) d’investissements de 5 milliards d'€ pour redonner vie aux centres villes en déshérence, particulièrement ceux des villes moyennes, mis en œuvre de manière totalement décentralisée, à rebours de trop de politiques publiques verticales et centralisées.

    Il s’agit d’appréhender une approche globale pour recréer un centre-ville attractif et en repeuplement par la réhabilitation de logements anciens, le maintien de commerces de proximité, le développement des transports publics, services et aménagements urbains, ainsi que d’assurer une transition écologique pérenne.

    Pendant des décennies, on n’a cessé d’éloigner les habitants des emplois, des services, des commerces et des équipements de culture et de loisirs, aboutissant à vider et à paupériser les centres villes par la création de cités dortoirs satellites, ou de zones pavillonnaires en milieu agricole, détruisant le lien économique et social entre noyau centrale et zones périphériques. La dissociation lieu de travail, lieu de résidence et l’isolement culturel de ces petites structures éclatées entraîne l’allongement des temps de transport néfaste au confort de la vie quotidienne et nuisible pour l’environnement.

    Ne plus faire des villes des musées à ciel ouvert, mais des lieux de vie rencontre de nombreux obstacles : insalubrité de certains bâtiments, habitabilité au regard du respect du code de santé publique, sécurité incendie, démolition des constructions parasites, reconstitution de volumes urbains homogènes, restitution de rues, passages et espaces publics.

    Un cadre législatif innovant avec la création de l’ORT (Opération de Revitalisation des Territoires) met en place des outils efficaces, entre autres : mesures de défiscalisation « Denormandie » pour les travaux d’acquisition – réhabilitation de logements anciens, intervention d’Etablissements Publics d’Aménagement et de Restructuration des Espaces Commerciaux et Artisanaux (EPARECA) sur fonds publics, encadrement de l’urbanisme en donnant aux Préfets un pouvoir suspensif pour l’instruction de projets périphériques.

    (3) Réanimer le Dispositif Malraux de 1962

    Malgré son nom, le dispositif de défiscalisation Malraux ne figure pas dans la loi du même nom de 1962 dont les objectifs sont purement patrimoniaux. Il s’agissait d’élargir à l’échelle de quartiers ou d’une ville la possibilité de contrôler, voire d’interdire les démolitions, et d’encourager les travaux de restauration tel qu’instauré depuis 1913 pour les monuments historiques, en 1942 pour leurs abords, et en 1962 avec la création des secteurs sauvegardés.

    C’est en 1977 que la loi élargit le dispositif et vient compenser les sujétions imposées sur les bâtiments non protégés dans ces périmètres. L’article 199 du code général des impôts offre la possibilité d’une réduction d’impôts sur l’ensemble des revenus et non les seuls revenus fonciers, aux contribuables investissant dans la rénovation d’un bien, sous condition d’un engagement de location de neuf ans.

    N’oublions pas que ces dispositifs ont sauvé le Marais de démolitions, de bétonnage et de déstructuration urbaine.

    Le « Malraux » a décliné au fil des ans, bénéficiant actuellement à 8 000 foyers fiscaux, pour environ 130 millions d'€ de travaux, engendrant 30 millions de dépenses fiscales.
    De nouvelles mesures de défiscalisation, nomment le « Pinel réhabilitation » sont entrés en concurrence avec ce dispositif. Celui-ci ayant donné d’excellents résultats dans le passé, un rapport sur l’évaluation et l’adaptation du « Malraux » a été remis au Gouvernement en décembre 2018. Il formule des recommandations pour rendre plus attractif et développer ce dispositif, en préconisant notamment une simplification des dispositions applicables, un élargissement de la défiscalisation, et la possibilité de son utilisation à certains secteurs d’intervention des ORT. Les pouvoirs publics semblent favorables à ces préconisations

    Claude Verrier

     

  • Griveaux rupin gérard 26 11 19De droite à gauche, Pacôme Rupin Député 7ème circonscription (inclut le IVe), Benjamin Griveaux Député 5ème circonscription (inclut le IIIe), ancien Ministre, et Gérard Simonet. Photo Marie-Pierre Lacoste IIe, candidate LReM liste Paris-centre

     

     

    Nous nous sommes retrouvés à l'invitation de Benjamin Griveaux dans un  restaurant proche de l'Hôtel de Ville. Au menu, en plat du jour, de la tête de veau sauce Gribiche. Une double évocation de Jacques Chirac, qui a été Maire de Paris de 1977 à 1995…

    Au menu de nos discussions, le contenu de notre manifeste du 16 juin en direction des candidats aux élections municipales de Paris en 2020. Avec une double intention : relever les réactions des candidats aux thèmes qu'il évoque et les éclairer en même temps sur les attentes des citoyens.

    Le premier échange a porté sur la circulation et sur la place de la voiture à Paris. Benjamin Griveaux annonce qu'il ne reviendra pas sur ce qui a été fait par Anne Hidalgo pour les berges. Il précise néanmoins qu'il définira plus précisément l'usage qu'on en fait. Lui et Pacôme Rupin, élu du IVe qui connait bien les bords de Seine, expliquent que le fleuve doit être une voie pour le transport des personnes et des marchandises, beaucoup plus utilisée qu'elle ne l'est aujourd'hui. Ils proposent par ailleurs qu'une véritable piste réservée aux vélos soit aménagée sur la rive…

    Pour la circulation le candidat pose comme principe qu'il ne faut pas s'opposer à la voiture mais s'attaquer à la pollution, qui fait selon lui 6.500 morts par an dans l'agglomération parisienne. Ce qui signifie que l'utilisation de voitures électriques en nombre serait acceptable ? On a dévié alors vers une autre pollution, celle qui est liée à la production du courant électrique nécessaire à la recharge des batteries.

    Nos interlocuteurs reconnaissent que la France a la chance de bénéficier d'un programme nucléaire et qu'elle ne doit pas se précipiter vers la fermeture des centrales "car la France doit assurer sa souveraineté et ne pas dépendre de la Russie ou de l'Iran pour ses approvisionnements énergétiques". Les énergies renouvelables montrent clairement leurs limites. "Notre pays doit miser sur les développements technologiques à venir qui nous feront découvrir de nouvelles sources d'énergies renouvelables et rendront le nucléaire moins risqué qu'il ne l'est aujourd'hui". Les Verts apprécieront !

    Incontestablement le personnage de Benjamin Griveaux a pris de l'épaisseur depuis notre premier contact en 2017 en prélude aux élections législatives. Il sait manifestement élever un débat. Il est probable aussi qu'il ait travaillé sa com' car le contact avec lui se révèle amical et sans aspérité.

    Ainsi sur la densification. Il y est opposé et milite pour la création d'espaces verts. Où ? En verdissant au maximum l'existant et "en valorisant les bois de Boulogne et de Vincennes". Ils reprochent tous deux à Anne Hidalgo "d'avoir bétonné Paris" en prenant pour exemple la reconversion qu'ils désapprouvent de l'ancien hôpital Saint Vincent de Paul dans le XIVe, libéré de ses activités hospitalières depuis 2012, sur les 3,4 hectares de l'enclos historique.

    Tous deux reconnaissent toutefois qu'il n'y a eu rien de tel dans Paris-centre… Rien à redire notamment sur le réaménagement du 17 boulevard Morland (IVe) suite au départ de services de la Ville et de la Préfecture de Paris Île-de-France.

    Benjamin Griveaux nie être intervenu (en avait-il d'ailleurs le pouvoir ?) pour que le Parlement refuse que Paris ait sa police municipale avant les élections de 2020. On veut bien le croire mais – qu'il nous pardonne d'avoir un doute – il ne serait pas surprenant, que par tactique électorale, il l'ait fait d'une manière ou d'une autre… Les enfants de chœur ne sont pas légion en politique !

    Lui attendra 2020 s'il est élu pour avoir sa police municipale à part entière et ses policiers seront armés, ce que déclinent ses concurrents. En attendant, à l'initiative de Sébastien Lecornu Ministre chargé des collectivités territoriales, le Parlement est saisi d'un projet de loi  qui contient d'autres dispositions qui renforcent potentiellement le pouvoir des maires notamment en matière d'amendes (qui pourraient aller jusqu'à 500 € !) et de fermetures administratives des établissements recevant du public. Nous nous sommes déjà exprimés sur ce sujet. Nous avons répété qu'il est difficile d'apprécier la mesure a priori. Les citoyens jugeront sur pièces…

    On a évoqué la dette de la Ville : près de 7 Milliard d'€ ! B. Griveaux l'attribue à la réticence "idéologique" de la Maire à faire appel à des partenariats public-privé. Il s'engage en tout cas lui aussi à ne pas augmenter les impôts mais il taillerait dans les dépenses. Il dénonce l'existence de 400 conseillers dans les différentes délégations. Il ramènerait ce nombre à 200 ! Il dénombre 417 personnes au service de la communication, alors que 30 contrôleurs seulement essaient de traquer Airbnb, ses pompes et ses œuvres….

    En même temps il se propose de donner plus de responsabilités aux maires d'arrondissements, de sorte que le Maire de Paris ne soit plus un homme-orchestre mais un chef-d'orchestre !

    Il a conscience que la mairie de Paris distribue 250 à 300 Millions d'€ à des associations non institutionnelles et qu'il y lieu de mettre de l'ordre dans ce maquis. Il pense en particulier aux "associations communautaristes anti-républicaines" qui reçoivent une aide financière inappropriée. B. Griveaux et P. Rupin rappellent à ce propos que s'ils respectent toutes les communautés ils n'admettent ni l'un ni l'autre le communautarisme. Dont acte !

    Gérard Simonet

     

     

  •  Temple photo 23 11 19Temple photo 23 11 19

    Porte du 64 rue du Temple (IIIe)

                            AVANT  : 14 novembre                                              APRES :23 novembre

     

    Depuis des semaines, l'état de cette porte en bois peint, plutôt élégante, choquait le sens de l'esthétique et de la propreté de nombreux passants. Les habitants quant à eux ne semblaient pas s'en préoccuper puisque rien ne bougeait.

    Nous avons donc décidé de prendre le taureau pas les cornes et le 14 novembre nous déposions une réclamation sur DansMaRue, le site anti-tags de la mairie de Paris. Notre signalisation a été enregistrée sous la référence "anomalie S2019K24624".

    Ce 23 novembre, neuf jours après, nous recevions ce message :

    Bonjour,

    L'anomalie S2019K24624 concernant la présence de graffitis sur un mur, une façade sur rue ou un pont au 64 rue du Temple, 75003 PARIS a été prise en charge.

    Une équipe est intervenue afin de résoudre l’anomalie.

    Les équipes de la Ville de Paris en charge de l'application DansMaRue vous remercient de votre participation à l’amélioration de la qualité de l’environnement urbain.

    Pour nous améliorer, merci de nous donner votre avis sur le dispositif DansMaRue que vous avez utilisé : https://www.sphinxonline.com/SurveyServer/s/mairiedeparis/SN_DANS_MA_RUE/SN_DANS_MA_RUE_post-service.htm

    Nous nous sommes rendus sur place pour constater que la porte est tout aussi taguée qu'elle n'était. Il n'est pas nécessaire d'être égyptologue spécialiste des hiéroglyphes pour constater que les gribouillages sont les mêmes. Les services de la mairie ont-ils foiré ? Se peut-il qu'ils aient eu la légèreté d'annoncer une intervention qui n'a pas eu lieu ? A moins qu'ils entendent par "intervention" le fait qu'ils soient simplement venus voir ?

    Qu'en pensent les propriétaires et locataires de l'immeuble ? La question leur est posée. Ils sont au moins aussi concernés que nous ! Peut-être se sont-ils masochistes et opposés au nettoyage ?

    En tous cas, puisque la mairie nous demande notre avis sur le fonctionnement de leur dispositif DansMaRue, nous leur adressons cet article qui mérite pour le moins une explication.

     

    Postscriptum du 28 novembre

    Les évènements se sont enchainés depuis. Le 24 novembre, une habitante du 64 rue du Temple nous révélait que son immeuble avait signalé le barbouillage de la porte depuis des mois à DansMaRue, sans résultat. En revanche, à la suite de la publication de notre article et d'un message de notre part à la direction territoriale de la propreté et à l'Hôtel de Ville, le prestataire qualifié intervenait et nous avons découvert que dès le 25 la porte avait été nettoyée.

    Temple 64 propre

    Au carrefour Temple/Rambuteau, une opération de désaffichage sauvage allait bon train, tandis que la rue Quincampoix recevait elle aussi la visite des équipes spécialisées pour effacer les tags du 41 de la rue, particulièrement maltraité par les vandales.

    Quincamp avant
    Quincamp après

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

    Le 41 rue Quincampoix ; "avant" à gauche et "après" à droite

     

    On ne peut que s'en réjouir mais il n'est pas concevable que toutes les situations soient traitées sous un régime d'exception comme celle-là. Nous nous en sommes ouverts dans un message adressé en ces termes aux autorités concernées : mairie, propreté de Paris, Hôtel de Ville, DPSP et police :

     

    "De nombreux messages me parviennent, qui confirment mes propres observations, pour souligner la mobilisation hier toute la journée du 25 novembre des équipes de la propreté de Paris pour le nettoyage des tags et l'enlèvement d'affiches sauvages.

    Nous avons constaté leur présence active notamment au carrefour Temple/Rambuteau, rue du Temple et rue Quincampoix. A noter que rue Quincampoix, au n° 42, un commerce vend tout le matériel nécessaire aux tagueurs, des bombes de peinture notamment… Je crains qu'il n'y ait rien dans l'arsenal législatif pour s'y opposer mais je pense aussi qu'une convocation du gérant par le Maire et/ou le Commissaire central pour une explication ne serait pas un luxe. L'activité marchande de ce commerce génère des dépenses de nettoyage qui sont payées par le contribuable parisien…

    Je vous adresse nos remerciements en tout cas pour la mobilisation constatée. Notre blog va en rendre compte. Il faut toutefois échapper au syndrome du tonneau des Danaïdes qui se vidait aussi vite qu'on le remplissait. On aimerait que la Ville de Paris ait un plan d'ensemble pour éviter qu'il en soit ainsi. Ce serait un excellent signal à l'approche des prochaines échéances électorales. On ne peut pas continuer à coller des rustines sur un radeau qui prend l'eau de toute part…

    Bien cordialement

    Gérard Simonet"

     

    Il s'en est suivi un appel du directeur de cabinet du Maire-Adjoint à la propreté à l'Hôtel de Ville, Paul Simondon, et des explications peu rassurantes. Nous avons retenu en particulier que les signalisations DansMaRue vont directement chez le prestataire (privé) et que les services de la mairie n'en sont pas avisés, sauf intervention particulière. De quoi méditer… 

     

  • Police centreDe gauche à droite : Emmanuel Dubail, en charge de l'unité de police administrative, Olivier Morges Commissaire Divisionnaire arrondissements 1-2-3-4 et Gérard Simonet

     

     

    Ils ont leurs bureaux au 4-6 rue aux Ours (IIIe) depuis le 1er septembre, en attendant la fin des travaux de l'immeuble de "La  Garantie" rue Perrée, qui doit les accueillir en 2022/23 : Frederi Cheyre, Commissaire Général du district comprenant les 1er, IIe, IIIe, IVe, VIIIe, IXe, XVIe et XVIIe (le grade le plus élevé dans la hiérarchie des commissaires) et son Adjoint Olivier Morges, Commissaire Divisionnaire en charge de la circonscription Paris-centre. L'agglomération parisienne est découpée en trois districts

    Nous les avons rencontrés en compagnie de la porte-parole du collectif des "riverains de la rue Pierre au Lard", ainsi que Emmanuel  Dubail qui a quitté le boulevard Bourdon (IVe) pour les rejoindre à la tête de "l'unité de police administrative" (UPA), qui gère les relations avec les ERP (établissements recevant du public).

    Après un bref rappel des caractéristiques de notre association et de sa communauté de membres actifs et réactifs, nous avons remis l'accent sur les dossiers qui sont à nos yeux les plus sensibles à ce jour : le secteur St Martin/Ste Apolline/Blondel (IIIe) qui aspire à la tranquillité que pourrait lui apporter des caméras de surveillance ; l'ouverture – demain  – du "Hellfest Center" au 37 rue Quincampoix (IVe) sous la haute surveillance des riverains inquiets et des autorités de police et de mairie ; et le Who's (IVe), qui reste le Who's et fait l'objet de plusieurs procédures judiciaires de la part du voisinage.

    On observe que l'agglomération parisienne est découpée désormais en trois districts séparés sous la direction de commissaires chevronnés. On se demande si cette nouvelle structure traduit une volonté de déconcentrer les décisions, notamment en matière de sanctions administratives, du cabinet du Préfet de police de Paris vers l'autorité de terrain. Nous n'avons naturellement aucune préférence à ce propos. Seule nous préoccupe l'efficacité des interventions car nous partageons l'analyse du Dr Lukacs : l'injustice reste grande entre ceux qui sont capables de nuire instantanément par les désordres qu'ils créent et ceux qui en souffrent et vivent leur calvaire pendant des mois car l'Etat de droit leur impose des procédures interminables et couteuses.

    GS

     

  • DS 2

    De gauche à droite : Thomas Luquet, candidat mairie Paris-centre, David Frémiot, Gérard Simonet et Danielle Simonnet, candidate "La France Insoumise" à la mairie de Paris. Photo Elyse Lethuillier.

     

     

    Chacun aura compris que la proximité des patronymes est  une coïncidence. Nous sommes convenus toutefois d'une origine commune de nos ancêtres dans l'ancien duché de Lorraine, attribué par Louis XV à son beau-père Stanislas Leczinski en viager, jusqu'à la mort de ce dernier en 1766….

    Excellente entrée en matière pour un dialogue de deux heures avec la candidate "La France Insoumise" à la mairie de Paris. Fidèle à notre démarche avec tous les candidats rencontrés à ce jour, nous nous sommes référé à notre manifeste du 16 juin 2019 qui précise "ce qu'on veut pour Paris et ce qu'on ne veut pas". 

    Disons tout de suite que Danielle Simonnet dans son insoumission ne semble pas aussi intransigeante que son mentor Jean-Luc Mélanchon. Sa vision de la démocratie repose sur le RIC (référendum d'initiative populaire) pour dire oui ou non à un projet. Pourquoi pas si on se sent capable de bien poser la question ?

    Il y a d'ailleurs entre elle et nous des points d'accord : le refus des JO à Paris en 2024 (un RIC sur le sujet à Paris nous aurait évité la funeste aventure dans laquelle nous sommes engagés), l'opposition à la Tour Triangle, à une densification de l'espace vital au détriment de "la pleine terre" et des espaces verts, dont elle estime que chaque habitant doit disposer de 10 m² hors bois (de Boulogne et de Vincennes). Une ambition séduisante mais qui conduirait à remplacer, tout calcul fait, 21 % environ de bâti actuel par des espaces verts…

    Elle s'est saisie d'emblée du sujet de la dette de la Ville en soulignant la responsabilité de l'Etat qui a réduit sensiblement ses dotations, pour dire que la dette de Paris est modérée par rapport à la majorité des grandes villes en France et ailleurs et ajouter que la maire actuelle en a tiré prétexte abusivement pour recourir au financement par des promoteurs privés. Tout espace est ainsi "devenu une proie" livrée aux "spéculateurs", alors qu'il aurait été plus judicieux d'emprunter pour financer ces investissements tout en réduisant les dépenses en faisant la chasse aux "gabegies" (exemples : cession des parkings publics très rentables à Indigo, le CPCU chauffage urbain à ENGIE…).

    Sur la densification, nos opinions se rejoignent : il faut la repenser, ainsi que l'attractivité, en terme de Paris-Métropole (Grand Paris), de sorte que la densité de Paris intra-muros se réduise au bénéfice des départements de la couronne. C'est à ce titre qu'elle regrette la décision d'Anne Hidalgo qui a hésité puis décidé de postuler pour les JO de 2024, car ces jeux braquent les projecteurs sur Paris (qui accueillera, selon nos sources, 39 sites olympiques et 44 sites d'entrainement). 

    La propreté est pour elle un dossier important mais elle tient à dénoncer les inégalités de traitement en fonction des arrondissements. Elle affirme que le XXe est moins bien traité que les arrondissements de Paris-centre (dont nous avons pourtant tendance à nous plaindre…). Nous avons renouvelé à cette occasion l'indication que le sentiment de propreté ou de saleté dépend du paysage de la rue dans son ensemble et que l'état du mobilier urbain, maltraité, contribue pour une large part à la mauvaise impression générale.

    Danielle Simonnet regrette à ce propos que la Ville ne mette pas à disposition des non-professionnels qui veulent communiquer de vastes panneaux d'affichage municipaux. Elle plaide pour un accroissement du nombre d'agents de propreté (nous lui avons rappelé que depuis 2001 les effectifs de la Ville sont passés de 40.000 à 55.000) en souhaitant qu'ils deviennent les artisans d'un lien social avec la population.

    Au chapitre des déplacements, on note des convergences avec certains d'entre nous qui pensent que le temps de la voiture individuelle à forte dose est révolu dans les centres-villes et qu'il convient d'encourager les mobilités alternatives. Notre interlocutrice précise à ce propos qu'elle est contre les trottinettes en "free-floating" et qu'il faut les interdire. Elle enchaine sur une critique appuyée de l'état de nos transports publics. Faisant écho à un dossier publié ces jours-ci en Amérique par le magazine City Lab, elle fustige la ligne 13 du métro, archétype de l'échec en la matière, qui n'a d'égale dans le monde que les pires lignes de Sao Paulo et de Rio…

    On attendait son point de vue sur notre critique de la politique dispendieuse de la Maire de Paris au profit des associations non institutionnelles qui reçoivent 300 Millions d'€ de subventions par an. Elle considère que leur soutien financier est justifié quand elles "exercent une délégation de service public", comprenez "une tâche à caractère social que la collectivité ne peut ou ne veut pas assumer" mais que, en tout état de cause, "l'usage des fonds doit être transparent et sa régularité régulièrement contrôlée".

    Il n'y a de notre point de vue rien à redire à cela sauf que les activités les plus fantaisistes y sont éligibles en pratique et que leur contrôle est inexistant ce qui se traduit par la prolifération des bénéficiaires. 

    On a aussi parlé des impôts. Il ressort que Mme Simonnet serait friande d'un "grand soir fiscal" où les impôts locaux deviendraient progressifs, comme l'impôt sur le revenu. A chacun de faire ses comptes ! 

    A propos du communautarisme, elle répond "respect de la laïcité". Ce qui veut dire qu'un communautarisme non confessionnel lui convient, quel qu'il soit. Elle peste en revanche contre Airbnb et dénonce la faiblesse des moyens affectés : 30 personnes seulement pour faire la chasse aux locations non autorisées sur Paris…

    Enfin elle affirme qu'elle n'est pas "Hidalgo compatible", ce qui surprend car la Maire actuelle est alliée aux communistes, pourquoi pas alors aux "insoumis" qui ne leur sont pas si éloignés ? On verra ce qu'il en advient au second tour. Danielle Simonnet pèse 7% dans les sondages du jour. Un chiffre qui peut faire réfléchir…

    Gérard Simonet

     

     

  • Hellfest 17 11 19Devanture et entrée du "Hellfest Corner", 37 rue Quincampoix (IVe) (Photo VlM)

     

     

    La saga du Dr Feelgood et de ses démêlés avec les riverains de la rue s'est conclue il y a quelques mois par sa fermeture. La mairie de Paris s'était alors refusée justement à l'aider à financer sur des fonds publics des travaux pour l'insonorisation de ses activités bruyantes. Le voisinage connait la paix depuis lors mais un repreneur s'est fait connaitre avant l'été. Il s'agit de Hellfest Corner connu par le Hellfest Summer Open Air, festival de musique français spécialisé dans les musiques extrêmes et la musique hard rock "métal".

    L'enseigne Hellfest a des raisons a priori de faire frémir car elle évoque un "festival d'enfer". C'est ainsi que les habitants du 37 rue Quincampoix et des immeubles voisins  l'ont ressenti. Cependant les promoteurs ont été reçus par la Préfecture de police et la mairie de Paris et les échos de ces entretiens sont réconfortants car ils font état de mesures de protection du voisinage contre la diffusion du bruit, considérées comme sérieuses.

    Le Maire du IVe Ariel Weil, candidat pour la mairie de Paris-centre, les qualifie de "mesures concrètes : insonorisation du lieu, fumoir, gestion des files d'attente lors du lancement, vigile devant la porte, installation de limitateur de bruits…" L'installation d'un sonomètre extérieur est envisagée. Par ailleurs, le Maire rappelle que, "contrairement au Dr Feelgood, le lieu n'accueillera pas de concerts "live" et qu'il devrait donc être plus simple de maîtriser le niveau sonore de la musique diffusée".

    Il poursuit en indiquant que les gérants ont écrit à nouveau cette semaine "pour confirmer la mise en oeuvre de ces différentes mesures". Et ajoute à notre intention : "je vous sais déjà en contact avec eux mais je vous confirme qu'ils sont à votre disposition pour en discuter quand vous le souhaiterez. N'hésitez pas à les contacter".

    De son côté, le Commissaire Général de police des arrondissements du centre, Frederi Cheyre, affiche sa confiance et celle de ses fonctionnaires en charge des activités économiques en affirmant : "nous sommes, en tous points, sur la même longueur d'onde [que le Maire – NDLR]. Mes effectifs en charge de la police des débits de boissons ont rencontré ce jour les exploitants qui ont fait une très bonne impression".

    Le décor est planté. Il n'y a plus qu'à attendre la générale et les représentations suivantes pour vérifier si les défenseurs de l'ordre public sont réalistes, optimistes ou naïfs. Nous n'hésiterons pas à les porter au pinacle s'ils ont dit vrai. Et à réserver notre jugement et notre attitude si le calvaire des habitants de la rue devait reprendre à cause du bruit de l'établissement, des allées et venues des consommateurs, de leurs vociférations dans l'espace public, de leurs motos aussi encombrantes que sonores quand elles démarrent à 2 heures du matin…

    A priori nous sommes confortés et nous le disons à tous ainsi qu'aux gérants de l'établissement. A eux de ne pas trahir une confiance émoussée par des années de lutte inégale, "car la pollution sonore liée à la vie nocturne s’aggrave et il existe une trop grande asymétrie entre la facilité à créer ces nuisances et l’extrême difficulté pour les citoyens à obtenir une régulation efficace, quand ils y parviennent ! Cette asymétrie est responsable de conflits, de souffrance, de désespérance et d'impact fort sur la santé des riverains" (Dr Bertrand Lukacs – Habiter Paris).  

    Gérard Simonet

     

  • Arbalétriers géné

    La rive ouest du passage des Arbalétriers, dont les riverains dénoncent l'état indigne et cherchent à protéger par des plots les dommages causés par des camions à l'immeuble ancien (Photo VlM/MT)

     

     

    Réunion le 6 novembre avec l’administratrice judiciaire récemment nommée pour gérer ce passage privé où le Centre Culturel Suisse (CCS), association loi de 1901 locataire gratuit de locaux appartenant à la Confédération Helvétique, dispose d'une salle qui reçoit du public.

    Selon des riverains concernés par l'état du passage, la situation est extrêmement tendue avec le CCS en raison de deux conflits majeurs que l’administratrice doit régler : le rétablissement de la circulation automobile dans le passage et le retrait des bornes de protection des façades que le CCS a décidé unilatéralement.

    L’enjeu de la réunion était pour les copropriétaires de faire réinstaller les plots que le CCS a supprimés pour permettre à ses camions de circuler plus aisément au risque de détériorer la partie fragile de l'immeuble en encorbellement .

     

    Arba camion

    Intrusion des camions du CCS dans le passage

     

    Au cours de la réunion, le CCS a exprimé son refus catégorique de les remettre en place car il veut élargir le passage pour laisser plus de place aux camions … de pompiers ! Les pompiers, n’ont rien demandé et de toute façon aucun camion de pompiers ne peut entrer dans ce passage à cause du portique et de son étroitesse ; ce qui n’effraie pas les pompiers car ils ont, d'après leurs dires, suffisamment de mètres de tuyaux et d’échelles pour atteindre les immeubles en cas de besoin.

    L'Architecte des Bâtiments de France du IIIe arrondissement, Samanta Deruvo, lors de sa visite un mois après l’achèvement des travaux (à la suite de l’article dans le Canard enchainé à propos des pavés sciés au laser) avait exigé de l’architecte Thierry Pasco qu’il protège l’encorbellement au milieu du Passage.

    Les riverains déplorent que le CCS ne pense qu'à favoriser ses activités d’ERP (établissement recevant du public) au dépend de la tranquillité des habitants et de la conservation d’un lieu emblématique du Marais. Le droit de propriété et la réglementation d’urbanisme des secteurs protégés sont négligés et le patrimoine parisien "adapté" aux nécessités marchandes. S'agissant de la Suisse, pays ami dont le sérieux n'est pas en doute, on aimerait que son Ambassadeur intervienne pour rappeler ses compatriotes au respect du patrimoine du pays d'accueil qui est le nôtre.

    Pour ce qui nous concerne, nous sommes guidés par le souci que le patrimoine historique et architectural du Marais soit préservé. Ce lieu est un des rares vestiges d'une période ancienne qui remonte au XVème siècle, à la reine Isabeau de Bavière, Charles VI et les ducs de Bourgogne et d'Orléans. Il est infiniment regrettable qu'il soit livré aux tags immondes qui tapissent les murs de la rive ouest et à une basse querelle autour de plots de protection qui semblent pourtant a priori bien nécessaires.

    GS/MT

     

     

  • L'étincelle 05 11 19

    Place (*) du Bourg Tibourg (IVe) : disparition de la contre-terrasse de "L'Etincelle" (Photo VlM)

     

     

    C'est un espace en mutation que nous avons aujourd'hui sous nos yeux ! Depuis quelques semaines, on assiste au retrait des contre-terrasses qui avaient transformé ce qui ressemble à une place en une sorte de bunker que tous les établissements présents avaient contribué à créer. 

    Tous sauf un, le "Feria Café", à l'angle Verrerie, qui avait admis il y a quelques mois que sa contre-terrasse n'était ni belle ni légale et l'avait spontanément retirée. En reconnaissant par la suite que ses affaires avaient été favorablement affectées par l'abandon de sa contre-terrasse disgracieuse…

    Les autres décidaient de faire de la résistance et certains comme "l'Etincelle" saisissaient le tribunal administratif pour forcer la main de l'autorité municipale. 

    Il y a eu alors une heureuse concomitance : l'arrivée du nouveau maire Ariel Weil et la reprise de "l'Etincelle" par un nouveau gérant, Pierre Long. Un dialogue s'est établi avec lui et l'ensemble des établissements de la place. Il a abouti à la reconnaissance par l'ensemble de la profession de la nécessité de respecter les règles d'urbanisme qui contribuent au charme du lieu, un bienfait dont tout le monde bénéficie.

    Les amoureux du Marais s'en félicitent tout en affirmant, pour certains, de façon circonspecte que les restaurants vont tout faire pour "regagner du terrain" en poussant au maximum leurs terrasses ouvertes sur l'espace public. Une méfiance qui s'explique par les nombreux précédents dont nos quartiers sont victimes mais qui ne doit pas nous empêcher de nous réjouir d'une évolution qui prend le bon chemin.

     

    (*) Ce lieu au sens strict n'est pas une place. C'est la rue du Bourg Tibourg qui s'élargit en débouchant sur la rue de Rivoli au point de ressembler effectivement à une place.

     

  • Grav 20

    Gravilliers 20

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

    Evacuation de gravats 20 rue des Gravilliers (IIIe). Parmi eux, de belles pierres des bâtiments existants, de la "pierre de taille jaune" très demandée sur le marché de la construction…

     

     

    Pendant que les élus et ceux qui rêvent de l'être à Paris dissertent sur la pertinence de porter de 120 à 90 (ou moins) le nombre de nuitées de location saisonnière autorisées pour les propriétaires de leur résidence principale, des acteurs plus sournois démolissent allègrement des locaux commerciaux, sans déclaration à la mairie, sans panneau d'affichage, nous disent des témoins.

    Il est un fait que depuis des mois, des propriétaires de locaux de statut "commercial" (souvent d'anciens entrepôts ou ateliers d'artisans) convertissent leurs biens en "résidences hôtelières" sans qu'il soit nécessaire de demander à la mairie de Paris le changement de statut qui s'impose à ceux qui sont propriétaires de locaux "d'habitation" et veulent en faire des logements type Airbnb, changement que la mairie a rendu difficile voire impossible dans le but de lutter efficacement contre les locations courte durée. 

    Pour ces propriétaires-là, la voie est étrangement libre. Ils doivent passer le cap de l'assemblée générale des copropriétaires. C'est aisé quand une majorité d'entre eux y a son intérêt. L'étape suivante est l'exécution des travaux de transformation. Ils sont souvent lancés sans demande d'autorisation. Si demande il y a auprès de la direction de l'Urbanisme de la Mairie de Paris, il nous semble que les services concernés ainsi que l'Architecte des Bâtiments de France, chargés de protéger l'architecture du Marais (Site Patrimonial Remarquable) font preuve d'une permissivité regrettable.

    Dans l'affaire qui nous concerne au 20 rue des Gravilliers, un groupe de propriétaires choqués par ce qu'ils constatent ont lancé une action judiciaire au civil devant le TGI contre l'entrepreneur concerné en mettant en cause la validité de l'assemblée générale. 

    Nous attirons sans tarder l'attention des autorités municipales et du Ministère de la Culture sur cet aspect symptomatique du phénomène des locations saisonnières. Nous les invitons du reste à aller plus loin et à se préoccuper du statut de ces "résidences hôtelières" qui sont devenues le Graal des entrepreneurs qui se convertissent. Il est probable qu'il faille légiférer pour que ces activités touristiques soient encadrées par des normes compatibles avec celles de l'hôtellerie traditionnelle. Faute de quoi, on assistera à une concurrence déloyale qui n'est acceptable par personne, et à la dégradation de l'habitat urbain.

    GS