Vivre le Marais, Vivre Paris Centre !

Chronique de la vie au cœur et autour du centre historique de Paris

Catégorie : Actualité

  • AnneAnne Lebreton, élue du IVe, place des Vosges

     

     

    Elle est sur les rangs des candidats de "La République en Marche" pour postuler à la mairie du Paris. Les cinq autres sont des hommes. Le parti mettra en place une "commission d'investiture" qui rendra sa décision vraisemblablement en juin après les européennes. Le fait d'être la seule candidate féminine (pour le moment) de sa mouvance pourrait être un avantage pour elle. Elle en accepte en tout cas l'augure…

    Sa candidature se placera sous le signe d'une attention aux plus fragiles. Elle assume déjà ce rôle à la mairie du IVe où elle est chargée de la délégation aux solidarités, aux personnes âgées, à l'enfance, aux réfugiés et aux SDF. Maire de Paris, elle s'y consacrerait, forte de son expérience actuelle et d'un passé marqué par de multiples actions pour l'aide aux sans-papiers et son engagement dans la CIMADE (solidarité et assistance judiciaire aux opprimés et à ceux qui souffrent, quelle que soit leur origine et leur religion).

    Ses objectifs en tant que Maire de Paris rejoignent les attentes que nous avons déjà exprimées par ailleurs. Anne Lebreton se distinguerait, quant à elle, par une méthode faisant plus de place à l'ouverture et au dialogue avec l'ensemble des acteurs dont Paris est tributaire : Etat, Région, Métropole, RATP…

    Un trait de son caractère : nous avons parcouru ensemble la portion de la rue des Archives à hauteur des Blancs-Manteaux jusqu'au mur pignon du 36 où nous avons découvert, une nouvelle fois, un  grand placard d'affiches sauvages publicitaires au profit de Sandro et Weston, littéralement saccagées, projetées à terre , déchiquetées, avec un message à la peinture rouge " la mort de la pub". C'est le troisième épisode d'une triste saga que nous relations samedi et dimanche derniers. 

     

    Archives 36 pignon 19 02 19Mur pignon 36 rue des Archives, mardi 19 février à 11h00, saccagé et tagué

     

    Prise d'une sainte colère, elle s'est dirigée vers la boutique Weston au 46 rue des Archives et leur a passé un savon. Les deux vendeurs présents en sont restés comme deux ronds de flan. Ils ne sont sans doute pas responsables mais il est plus que probable qu'ils en aient référé immédiatement au siège de leur société. 

    Nous sommes heureux de relater cet épisode qui décrit des élus tels que nous les voulons, présents et actifs sur le terrain, partageant nos émotions et nos révoltes. Merci Anne et bon vent pour la tentative ambitieuse dans laquelle vous vous lancez !

    Gérard Simonet

     

     

  • Musée picasso escalier monumental 18 02 19L'escalier monumental du musée Picasso

     

    En choisissant d'exposer ensemble ces deux géants de l'art plastique, la direction du musée et le commissaire affichent l'opinion qu'il y a quelque chose de complémentaire dans leur oeuvre.

    Voici ce qu'en dit le musée : "Alexander Calder (1898-1976) et Pablo Picasso (1881-1973) – deux des figures les plus novatrices de l’art du XXe siècle – ont réinventé entièrement la façon d’appréhender les grands thèmes artistiques. Établir un dialogue entre les deux créateurs offre des possibilités infinies, mais un lien essentiel se tisse plus particulièrement dans leur exploration du vide, ou de l’absence d’espace, que les deux artistes ont respectivement abordé à travers leurs œuvres, de la silhouette jusqu’à l’abstraction.

    Calder et Picasso jouent tous deux avec les particularités qui existent à présenter et représenter le non-espace, que ce soit en donnant forme à une soustraction de masse, comme dans les sculptures de Calder, ou en exprimant les contorsions du temps, à l’instar de nombreuses représentations de Picasso".

     

    Picasso olga 18 02 19Pablo Picasso. Son épouse, la danseuse Olga

     

    CalderAlexander Calder

     

    Musée national Picasso-Paris : 19 février – 25 août 2019

    5 rue de Thorigny – Paris IIIe

     

  • RupinPacôme Rupin, Député de la 7ème circonscription (IVe, portion du XIe, portion du XIIe) reçu par une délégation du conseil d'administration de "Vivre le Marais !" : Denise Turrel, Paule Mazéo, Marie-Françoise Masféty-Klein, Geneviève Dupoux-Verneuil et Gérard Simonet

     

     

    Le Député Pacôme Rupin nous a rendu visite ce matin pour un échange sur les sujets qui constituent l'essentiel des préoccupations de notre association, qui on le rappelle compte plus de 2.000 membres. Elle couvre les IIIe et IVe arrts avec la vocation de s'adresser aussi aux habitants des 1er et IIe qui nous rejoindront en 2020 au sein d'un seul et même arrondissement.

    Il faut rappeler que Pacôme Rupin n'est pas seul à nous représenter. La partie IIIe du Marais appartient à la 5ème circonscription qui inclut aussi le Xe. Benjamin Griveaux y a été élu en 2017 mais il a laissé sa place à sa suppléante Elise Fajgelès en entrant au gouvernement. 

    Les Députés ne sont pas concernés en principe par les problématiques locales. Ils ont pour mission de faire les lois de la République et non de s'impliquer dans la gestion des territoires. Cependant, dans la perspective des élections municipales pour Paris, ils ont le pouvoir de peser sur le choix des candidats issus de leur formation politique. Ils sont aussi en position de conseiller le candidat désigné sur  les attentes des électeurs et les engagements qu'il faut prendre pour les convaincre.

    Il y a eu consensus parmi nous pour exiger que la propreté de Paris devienne une priorité de la Ville, étendue aux affiches et affichettes sauvages, aux tags et à toutes ces dégradations qui enlaidissent le mobilier urbain.

    Au sujet de la circulation et de déplacements, de la place de la voiture et de la moto dans Paris et leur conséquence sur la pollution, les échanges ont été vifs car les points de vue chez nous divergent, à propos notamment de la fermeture des berges de la Seine à la circulation. A chacun de prendre ses responsabilités sur ce dossier important.

    Nous lui avons rappelé que nous plaçons très haut dans nos priorités la protection de l'espace public et le respect de la tranquillité des parisiens qui n'entendent plus être sacrifiés aux intérêts marchands des professionnels de la nuit et de la boisson, qui ne rêvent eux que de nuits festives et alcoolisées, sans considération pour la santé de notre jeunesse..

    Nous nous sommes exprimés sur la politique du logement pour constater que nous partageons l'opinion qu'il faut cesser de densifier Paris car c'est la ville la plus dense d'Europe et on peine à y respirer, en réservant le logement social à ceux qui travaillent pour les services publics.

    La dette de la Ville a été pointée du doigt. Elle atteindra 7 Milliards d'€ en 2020 alors qu'elle n'était que 1 Milliard en 2001. Les prétendants devront convaincre de leur capacité à réduire les déficits d'exploitation qui sont la conséquence d'un personnel pléthorique et à alléger progressivement la dette qui pèse sur les générations futures.

    A propos de l'annonce de la création d'une police municipale, la réponse est "pourquoi pas ?"… pour autant qu'elle fasse preuve de son efficacité.

     

  • Berges rive droite pont marie 17 02 19La berge rive droite de la Seine au Pont Marie (Photo VlM)

     

    Face à ce spectacle idyllique de la berge rive droite à hauteur du Pont Marie et de l'Île Saint-Louis (IVe) un samedi d'hiver sous le soleil, on a du mal à imaginer le retour des voitures. En dépit des opposants qui dénoncent la politique d'Anne Hidalgo et de Christophe Najdovski (Europe Ecologie les Verts) en la matière, cette réalisation sera portée au crédit de la municipalité actuelle lorsque les élections de 2020 auront lieu.

    Il ne s'agit pas d'une prise de position politique mais d'une analyse objective de la situation que chaque prétendant, de notre point de vue, a tout intérêt à faire sienne..

    GS

     

     

  • Comité de suivi jpt 14 février 2019

    Il ne s'agit pas d'une fête mais d'une rencontre de travail. La photo réunit dans un établissement du XIe, "l'Homme Bleu", 55 rue Jean-Pierre Timbaud, le Directeur de cabinet adjoint du Préfet de police Matthieu Garrigue-Guyonnaud et son conseiller Luis Fernandez, le Maire du XIe François Vauglin,  le Commissaire central de l'arrondissement Fabrice Corsaut, des représentants du collectif  "Riverains du XIe" et une délégation de commerçants

     

     

    Il saute aux yeux aujourd'hui, à la lumière des cas où des tensions sont identifiées, que le règlement des conflits aigus ne peut venir que d'une mobilisation du Préfet de police, du Maire et du Commissaire central de l'arrondissement. L'Hôtel de Ville devrait y prendre sa part mais la municipalité actuelle a choisi, on le sait, avec son "Conseil de la Nuit" que dirige l'Adjoint Frédéric Hocquard, de privilégier sa relation avec les professionnels de la boisson et de la nuit ainsi que les fêtards au détriment de la santé des parisiens et notamment de leur droit au sommeil réparateur.

    Une inflexion, on le reconnait cependant, est intervenue depuis quelques semaines avec la décision de ne pas attribuer de subvention d'équipement à un établissement fauteur de troubles (37 rue Quincampoix, article du 8 décembre 2018) mais elle a besoin encore de se consolider dans une attitude plus générale et plus systématique. 

    L'affaire des "livreurs sauvages à scooters" du XIe qui ont empoisonné la vie des riverains dans ces rues dont on a souvent parlé, notamment Jean-Pierre Timbaud, vit un dénouement qui consacre le succès de cette collaboration multilatérale. Sachant qu'elle peut servir de modèle à d'autres secteurs de Paris, nous sommes heureux de publier et de diffuser le compte-rendu du "comité exécutif",  peut-on dire, qui vient de consacrer l'engagement des institutionnels et des acteurs de terrain pour assurer une vie meilleure aux riverains concernés : 

     

    Ce comité "in situ" de suivi des nuisances causées par les livreurs de la rue Jean-Pierre Timbaud, dont "Vivre le Marais !" parlé dans son article du  11 janvier 2019 pour rendre compte de condamnations en séries par le tribunal de police avait été demandé par la délégation mixte habitants commerçants lors de la première réunion organisée en préfecture de police le 29 novembre 2018 et accepté sans difficulté par nos interlocuteurs institutionnels 
     
    Il s'est réuni le 14 février. Le Maire du XIe, François Vauglin, a ouvert la séance en se félicitant des résultats favorables décrits par les membres de la délégation mixte, eux-mêmes porte-paroles des résidents du quartier (habitants, commerçants) ; il a appelé tous les acteurs à rester vigilants car il s'agit de phénomènes mouvants
     
    Le Directeur adjoint du cabinet du Préfet de police, Matthieu Garrigue-Guyonnaud, a insisté sur la nécessité de consolider ces bons résultats et de maintenir l'effort dans la durée. Il a vivement remercié le Commissaire central du XIe Fabrice Corsaut pour sa démarche sur mesure, concertée et au prix d'un gros travail de proximité au quotidien ; le Directeur a indiqué que la stratégie suivie par le commissaire central du XIe avait vocation à se reproduire dans d'autres arrondissements de la capitale.
     

    (suite…)

  • Dpsp 36 archives 29 05 17Dpsp 36 archives 29 05 17

     

     

     

     

     

     

     

     

    A  gauche, Colombe Brossel, Adjointe à la Maire de Paris en charge de la sécurité et de la prévention s'entretient avec une section de la DPSP. A droite, trois agents en intervention rue des Archives dans le IVe contre un affichage sauvage

     

     

    Quand Bertrand Delanoë a conquis la mairie de Paris en 2001, il avait fait sienne l'opinion que Paris ne devait pas avoir de police municipale. Son concurrent soutenait le contraire. C'est Bertrand Delanoë qui a gagné. Tout au long de sa première mandature (de sept ans exceptionnellement), il était aussi déconseillé de parler de police municipale à l'Hôtel de Ville que de corde en l'hôtel d'un pendu.

    De 2008 à 2014, l'idée de disposer à la mairie de forces pour assurer la prévention et la protection des citoyens fit son chemin mais il n'était toujours pas question de sécurité, domaine réservé à la police.

    Anne Hidalgo est élue en 2014. Très vite elle se convainc qu'une sorte de police municipale devrait exister à Paris pour assurer la lutte contre les incivilités. Pas question pour autant de l'appeler "police" ; la DPP existante, en 2016, se transforme pudiquement en DPSP (direction de la prévention, de la sécurité et de la prévention). Le mot "sécurité" apparaît mais toujours pas le mot "police". La DPSP a été dirigée néanmoins par un Commissaire divisionnaire de la police nationale, Matthieu Clouzeau, jusqu'à maintenant. Il a porté ses effectifs à 3.200 agents en intégrant notamment les ASP (agents de surveillance de Paris) en provenance de la police nationale.

    Depuis le 14 janvier, c'est Michel Felkay, ancien Commissaire général qui assure la direction de la DPSP. C'est aussi le moment que choisit la Maire Anne Hidalgo pour annoncer à la presse (Le Parisien du 25 janvier) son intention de se doter d'une police municipale qui ne tait plus son nom mais dont la Maire nous dit qu'elle ne sera pas armée.

     

    ISVP_en_patrouilleInspecteurs de sécurité de Paris, des agents de police judiciaire 

     

    Au-delà des mots, il ne nous semble pas qu'il s'agisse là d'une révolution, sauf si la création de cette police municipale faisait bouger les lignes de la répartition des responsabilités entre la Maire et le Préfet de police. Il ne semble pas que ce soit le cas en lisant l'article du Parisien mais comme tout n'est pas dit, nous sommes en droit de nous poser des questions.

    Il nous parait dans l'intérêt de la qualité de vie des parisiens que la gestion et la surveillance des ERP (établissements recevant du public) reste du ressort de la police nationale. A ce jour, nous constatons que les organes créés par la mairie pour réguler ce domaine ont conduit au "conseil de la nuit", aux "Pierrots de la nuit" et aux "commissions de régulation des débits de boissons" qui tous se préoccupent prioritairement des intérêts marchands des professionnels de la nuit et des débits de boissons au détriment de la santé et de la tranquillité des habitants.

    Accorder une licence IV, constater et sévir en cas de tapage nocturne, de désordres sur la voie publique, de trafic de stupéfiants,  faire traduire un établissement devant le tribunal de police, avec comme objectif la défense des citoyens nous parait devoir rester du domaine de la police. Il faut rappeler qu'un certain nombre d'établissements, notamment dans le Marais, sont supervisés par la BRP (brigade de répression du proxénétisme – l'ancienne "Mondaine") qui en assure le suivi indissociable de celui du commissariat d'arrondissement. 

    Cette opinion est d'autant plus légitime que le maintien de l'ordre s'est sérieusement amélioré dans des quartiers qui étaient déclarés ingérables il n'y a pas très longtemps. On pense au XIe où le cabinet du Préfet de police s'est impliqué aux côtés du commissariat  pour aider les riverains et le Maire d'arrondissement à retrouver la paix, des citoyens dont la vie était pourrie et qui reconnaissent aujourd'hui des "progrès spectaculaires".

    GS

     

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    Jean pierre timbaut trois bornes soirée trottoir 2012

    "Soirée trottoir" rue des Trois Bornes dans le XIe

     

     

    Cet arrondissement, proche des nôtres géographiquement, partage nos soucis et nos combats depuis 2010. Les rues Oberkampf, Saint Maur, Jean-Pierre Timbaud, des Trois Bornes… sont truffées de bars qui considèrent la rue comme une extension de leur commerce et participent la nuit à l'alcoolisation de foules venues d'ailleurs, de Paris ou de sa banlieue.

    Le nombre de ces bars et les libertés qu'ils ont prises depuis des années ont rendu la situation quasiment ingérable. La mairie du XIe et la police du commissariat d'arrondissement ont fait des efforts et continuent d'en faire pour contenir les nuisances qui font de la vie des riverains un véritable calvaire. Leurs tentatives de médiation et de répression sont louables, donnent quelques résultats, mais l'équilibre est précaire et les tensions restent vives.

    Une "commission de régulation des débits de boissons" a été mise en place sur un modèle défini par le "conseil de la nuit" de l'Hôtel de Ville. Chaque arrondissement devrait normalement en avoir une, mais dans la vision de Frédéric Hocquard, maire-adjoint en charge de la nuit, il n'était pas question initialement que des riverains et leurs associations participent à leurs réunions !

    Le collectif des riverains du XIe (Collectif Riverains Jean-Pierre Timbaud) est parvenu néanmoins (exceptionnellement ?) à imposer sa présence et à peser sur la démarche, pendant un certain temps. Aujourd’hui, les habitants considèrent que la « commission de régulation » n’a malheureusement pas tenu ses promesses et exaucé les espoirs qu'on avait mis en elle .

    Elle ne régule pas grand-chose… En effet, les responsables des organisations professionnelles ayant pignon sur rue (UMIH, SNEG, SYNHOCART) s’étaient engagés à prêcher la bonne parole auprès des établissements récidivistes, dont le cas était examiné en commission. Ils ont eu manifestement d’autres priorités et en tout cas n’ont pas su trouver les arguments pour convaincre leurs confrères récalcitrants.

    C’est ainsi que plusieurs établissements dont les exploitants sont passés plusieurs fois dans la commission continuent d’être l’objet de plaintes des habitants… On comprend que ces derniers ne cautionnent plus l’activité, ou l’absence d’activité, de la commission. Il faudrait qu'elle  modifie radicalement son mode opératoire pour que la confiance en elle revienne.

    Le président du Collectif des riverains du XIe a été l'un des fondateurs de "Vivre Paris" au moment des états généraux de la nuit de 2010. Il est resté l'un des plus actifs de cette mouvance, dans son arrondissement parisien mais aussi en province et à l'étranger par sa participation à des conférences pour la défense des habitants contre les méfaits de la fête débridée et du bruit.

    Reçu récemment comme nous l'avons été nous-mêmes, par le directeur de cabinet du Préfet de police de Paris, il en a rapporté lui aussi le sentiment que les autorités préfectorales qui contrôlent la police réalisent désormais que la privation de sommeil créée par l'agitation et le tapage nocturnes constitue un grave problème de santé publique. Parallèlement, les autorités semblent bien avoir intégré l'évidence que le climat d’insécurité résultant de l’absence de régulation sociale, notamment la nuit, est incompatible avec la qualité de vie des habitants et leur santé mais incompatible aussi avec la sérénité nécessaire au développement économique des commerces du quartier.

    Ce partage de diagnostic sur la nécessité d’une vraie régulation sociale est à l’origine de décisions de justice qui amènent une amélioration de la qualité de vie des habitants. La Justice ne rend pas des comptes à la police dans notre État de droit mais elle a besoin, pour statuer et sévir, de constats (procès-verbaux) que seule la police (et maintenant la DPSP à Paris) est en capacité d'établir, pour attester notamment de l'occupation indue de l'espace public ou de tapage nocturne.

    Dans le XIe, le renforcement des liens opérationnels entre le Commissaire central, la Préfecture de police, la mairie d'arrondissement, l'association des riverains et l’association des commerçants du quartier, s'est traduit lundi 7 janvier par une série de condamnations devant le tribunal de police de Paris. Les personnes en cause ont été condamnées pour de multiples incivilités commises en bande dans l’espace public (infractions au code de la route, tapage, nuisances sonores, jets de détritus, crachats…).

    Livreur coursier

    Livreurs à vélo

     

    Ces agitateurs se présentent comme des livreurs en deux-roues, un phénomène qui a explosé avec la multiplication des plateformes électroniques. Grâce aux réseaux sociaux, dealers motorisés et clients s'entendent facilement et plus discrètement qu'auparavant. On peut en voir un édifiant témoignage ici  de BFMTV.

    Trois syndics de gestion représentant trois immeubles de la rue Jean-Pierre Timbaud s'étaient conjointement portés parties civiles au nom des nombreux habitants et commerçants empêchés de vivre normalement par une bande de délinquants chroniques. Le Tribunal a condamné à des amendes sévères et des dommages-intérêts aux parties civiles les dix prévenus de la bande qui sévissait. Quatre d'entre eux seulement étaient présents. On se réjouit de ces condamnations car l’occupation indue de la rue ainsi que la fourniture de drogue aux consommateurs, déjà auteurs de désordres dus à l'alcool, ne fait qu'aggraver les troubles à l'ordre public.

    Certes la rémunération dérisoire qui est celle de ces livreurs et la nature précaire de leur emploi peuvent apparaître comme des circonstances atténuantes aux actes délictueux auxquels ils se livrent pour accroître leurs ressources. Il n'est pas question pour autant de les excuser car en agissant ainsi ils enfreignent la législation sur les stupéfiants et contribuent à perturber gravement la vie des habitants et des commerçants de la rue et du voisinage.

    Le Ministère public (équivalent du Procureur au Tribunal de police) a recommandé aux quatre prévenus présents à l’audience de transmettre l’avertissement à leurs collègues : désormais, la rue ne sera plus une zone de non-droit et, en cas de récidive, les condamnations continueront d’être prononcées avec la plus grande fermeté. Cette fois-ci, les amendes étaient déjà considérables : près de 2.000 € pour certains prévenus… Il semble que les personnes condamnées aient bon gré mal gré reçu le message…

     

  • Garrigue-guyonnaud 1Le sous-Préfet Matthieu Garrigue-Guyonnaud, Directeur de cabinet adjoint du Préfet de police, à droite et Luis Fernandez, conseiller auprès du Préfet en charge de la prévention de la délinquance et de la radicalisation, à gauche (Photo VlM)

     

     

    C'est devenu une tradition pour notre association, depuis les "états généraux de la nuit" de 2010, d'entretenir une relation étroite avec la préfecture de police de Paris en la personne du Directeur de cabinet du Préfet, en charge du contrôle des établissements qui reçoivent du public. Ceux-là mêmes qui nous créent, à quelques rares exemplaires mais de manière aiguë, des problèmes de relations houleuses avec leurs riverains.

    En compagnie de Nadine Colombel, porte-parole du collectif "Pierre au Lard" (IVe), nous avons évoqué l'origine en 2011 de nos contacts avec la préfecture, la formation de la mouvance "Vivre Paris !", un collectif informel  d'une trentaine d'associations parisiennes soucieuses de la qualité de vie des parisiens, qui s'est fait connaitre par son engagement dans les ateliers des "états généraux" puis, à partir de 2014, au sein du "conseil de la nuit" qu'anime Frédéric Hocquart et dans diverses manifestations en province et à l'étranger. 

    La mouvance a cherché à se structurer juridiquement début 2018 en association loi de 1901. Des dissensions sont apparues sur le mode d'action. Quelques ego aussi se sont manifestés. Il en résulte aujourd'hui un éclatement, que nous espérons provisoire, de la mouvance en : "Habiter Paris", "Réseau Vivre Paris" et des associations comme "Vivre le Marais !" qui étend désormais son étiquette à "Vivre Paris-centre !" (1er, IIe, IIIe, IVe), aux côtés d’autres organisations locales très actives comme les "Riverains du XIe arrt",  les "Riverains du Canal St Martin (Xe)" ou Accomplir (1er, IIe).

    En réalité la mouvance a conservé son unité dans les valeurs qu'elle défend et qui restent les mêmes : respect de l'espace public et droit de dormir la nuit. Un droit dont chacun, qu'il s'agisse des pouvoirs publics ou des médias, reconnaît désormais qu'il est un impératif de santé publique qui va bien au-delà du simple confort. 

    L'entretien s'est orienté vers les dossiers "actifs" dans les IIIe et IVe arrondissements : Le WHO's et le Dr Feelgood dans le IVe, le "Braque 11" et l'espace Blondel/Ste Apolline/St Martin dans le IIIe. Le dossier du WHO's, avec ses huit années d'existence et ses péripéties qui relèvent de l'urbanisme et de l'ordre public méritait à lui seul un échange que nous avons jugé constructif. 

    On attend plus que jamais de la préfecture qu'elle apprécie à sa véritable importance la souffrance que certains exploitants peu scrupuleux font subir à leur voisinage en reconnaissant que la police ne peut agir que dans le cadre strict des lois, codes et règlements et que toute décision coercitive doit s'appuyer sur des constatations matérielles qui respectent l'exigence des procédures en vigueur.

    Ainsi, une suspicion, une simple déclaration, des photos ou des vidéos, une pétition voire une plainte ou main courante, même si elles contribuent à étoffer un dossier, ne remplacent pas un constat d'agent habilité, un procès-verbal ou un rapport d'huissier dressés dans les formes requises.

    Gérard Simonet

     

  • Glutton

    Un "Glutton" à l'oeuvre dans le IVe devant le BHV. Il porte bien son nom : "glutton" veut dire "glouton" en anglais ! (Photo VlM)

     

     

    L'équipage est constitué d'un engin comme celui-ci, inédit dans le paysage parisien, avec sa longue trompe aspirante de gros diamètre et d'un opérateur qui dirige en même temps le tuyau et le chariot vers les déchets sur la chaussée et les trottoirs. Pour l'avoir vu à l'oeuvre, on témoigne qu'il est efficace !

    Est-ce la solution au problème de la saleté endémique de Paris ? Peut-être, si la municipalité consent à changer ses priorités. 

    Comme pour le déficit budgétaire et son postulat des 3% du PIB, notre Think Tank s'est livré à un calcul de coin de table. Il est approximatif mais pas plus que celui qui fixe la règle du déficit dans l'Union Européenne. Admettons, ce qui parait plausible, qu'il faille une dizaine de ces équipages actifs 10 heures par jour pour maintenir un arrondissement comme le IVe propre comme un sou neuf, que cet engin vaille 20.000 € et qu'on paye le service de l'opérateur à un sous-traitant à raison de 500 € par jour, soit 1.800.000 € pour l'année pour les dix appareils.

    Projetons nous sur Paris, qui représente 100 fois notre IVe (en terme d'habitants). On trouve un coût de 180 millions d'€ pour un millier d'engins dont l'investissement représente selon  notre hypothèse 20 millions d'€, amortis sur 5 ans soit 4.000.000 € par an.

    Résultat : le prix de l'éradication de la saleté à Paris atteindrait 184 millions d'€ par an

    Comment financer ce surcoût qu'on peut voir comme une borne supérieure ? en rabotant les subventions aux associations (350 millions sont distribués ainsi chaque année) et en modérant le programme de densification de Paris (ville où la concentration d'habitants est pourtant la plus élevée d'Europe !), qui repose sur la production trop idéologique de logements coûteux qui creusent le déficit et la dette (passée de 1 à 6 Milliards  d'€ au cours de la mandature si on en croit les rapports qui circulent).

    Notre Think Tank n'a pas la prétention d'avoir découvert l’œuf de Christophe Colomb avec cette formule mais il est convaincu que la Maire actuelle, si elle entend se faire ré-élire en 2020, devra procéder à un arbitrage de ce genre. Elle doit être consciente que le thème de la propreté à Paris (ou en creux sa saleté), qui sera l'arme de ses adversaires, pèsera d'un poids important sur le choix des parisiens.

    Les avis sont partagés et l'opinion peut évoluer sur la politique des déplacements, de la circulation automobile et de la piétonisation (des berges notamment). Elle peut être bienveillante ou patiente sur la pollution, mais elle sera intransigeante sur l'entretien des rues, et du mobilier urbain, qu'il ne faut pas oublier car il participe au sentiment de propreté ou de saleté de notre environnement.

    Nous attendons de nombreux commentaires de nos lecteurs sur ce dossier, leurs critiques et leurs propositions alternatives. L'heure est à l'expression directe et à la fièvre jaune ! Mettez le gilet !

     

    Post-scriptum du 23 décembre

    Le Maire du IVe a réagi à notre article pour y apporter les précisions que voici :

    "Sur ce sujet, je vous signale que nous sommes précurseur dans le 4e : si vous avez sans doute croisé le nouveau Glutton qui vient d’arriver à l’Hôtel de Ville, nous en avons accueilli deux parmi les tout premiers de Paris, dans le 4e. J’ai en effet accordé « gîte et couvert » à l’un d’entre eux à la Mairie [du IVe] même (vous pourrez le voir dans la cour après sa journée de travail) et à l’autre dans l’enceinte de la halle des Blancs Manteaux (à droite après l’entrée). En effet, ces appareils, outre leur efficacité locale, sont bien plus ergonomiques et respectueux des agents de la propreté. Nous avons de bons résultats autour de la rue des Rosiers et de la mairie. Pascal Pilou, Chef de circonscription propreté pour Paris-centre, vous en parlera très bien lors de la conférence sur la propreté que nous avons reprogrammée en février prochain. Je lui avais demandé ce que je pouvais faire pour aider les équipes et le Glutton fut une des solutions : nous avons pris en charge son financement et, surtout, son habitat (notamment la prise de courant pour le recharger en électricité) qui est l’une des difficultés généralement. Sujet qui me tient à cœur, vous le voyez !"

    Ariel Weil

    Maire du IVe

     

  • Tour 2

    La Tour Saint-Jacques et son jardin public (dératisé), 21 décembre 2018 (Photo VlM)

     

     

    Bien que l'inscription de la Tour au patrimoine mondial de l'UNESCO au titre des Chemins de Saint-Jacques de Compostelle date de 1998, une cérémonie se préparait aujourd'hui dans le jardin public (désormais délivré de ses rats), en présence d'Anne Hidalgo, Karen Taïeb et Ariel Weil pour célébrer l'inauguration d'une plaque célébrant – 20 ans plus tard – l'événement.

    La célébration se justifie mieux si on se rappelle que la Tour, qui a subi des vagues d'outrages et une première restauration en 1850, a été soustraite à la vue des parisiens et des touristes de 2005 à 2008, et à leur accessibilité jusqu'en 2013, pour une nouvelle restauration à laquelle la Ville de Paris a affecté un budget conséquent de 8,3 Millions d'€. A cette occasion, plusieurs dizaines de compagnons ont œuvré à restaurer finement les décors sculptés et à remplacer le statuaire trop dégradé pour être maintenu en place.

     

    800px-Tour_Saint-Jacques_2008Au sommet, la statue de Saint-Jacques en majesté et celles des quatre évangélistes symbolisés par des animaux : le lion (Marc), le taureau (Luc), l'aigle (Jean) et un ange : (Matthieu)