Vivre le Marais, Vivre Paris Centre !

Chronique de la vie au cœur et autour du centre historique de Paris

Catégorie : Actualité

  • Arba 1900      Arba 2010

    Un siècle sépare ces deux photos, les pavés de 2010, à droite, sont restés les mêmes qu'en 1910 (à gauche). Des pavés "Napoléon". (photos VlM/YdM)

     

     
    Au terme d'une longue procédure judiciaire, le juge de la mise en état a ordonné aux quatre copropriétés en indivision, propriétaires du passage des Arbalétriers (IIIe), que celui-ci soit réparé et  repavé à l’identique, conformément au rapport de l’expert judiciaire. Il a désigné la Confédération Suisse, qui possède un local dans la copropriété à disposition du Centre Culturel Suisse, maître d’oeuvre pour l'exécution des travaux de rénovation.
     
    Deux riverains copropriétaires du passage nous informent de ce qu'ils viennent de découvrir au cœur de l'été :

    "On constate aujourd’hui que les travaux de repavage viennent de démarrer dans le passage des Arbalétriers, à la suite de la rénovation des canalisations en sous-sol dont l’état de vétusté extrême avait provoqué des effondrements sur sa longueur. 

    "Il apparaît que les pavés originaux qui devaient être replacés à l'identique ont été dénaturés,  coupés en deux au laser pour obtenir une surface totalement lisse comme du marbre poli. Cette intervention a pour effet d’altérer l’aspect du passage historique et de dénaturer son caractère architectural alors qu’il se situe dans le secteur sauvegardé du Marais (à hauteur du 38 de la rue des Francs-Bourgeois).

     
    Arba pavage bis

    "Cette dégradation de pavés centenaires est le fait  du Centre Culturel Suisse qui occupe dans ce passage un local provisoire destiné à redevenir un espace vert dans la copropriété du 34-36 rue des Francs-Bourgeois. 

     
    "En dénaturant l’aspect traditionnel  du passage, le Centre Culturel Suisse et la Confédération Helvétique n’avaient pour seul souci que de s’assurer une autorisation d’ouverture au public délivrée par la Préfecture de Police, pour ses activités commerciales payantes de concerts et  de spectacles,  qui  nécessiteraient l'accessibilité pour les personnes à mobilité réduite.  
     
    "La Confédération Helvétique a financé sur ses propres deniers (en dehors des travaux et devis autorisés par le Juge et l’expert judiciaire)  la découpe par moitié des pavés centenaires.
     
    Arba pavés détail
     
    "Aucune demande d’autorisation pour cette opération supplémentaire, aucune information ni compte-rendu n’ont été adressés aux copropriétaires. L’architecte des Bâtiments de France n’a pas été consultée pour ce changement d’aspect extrêmement dommageable au patrimoine du Marais. 
     
    "Ce traitement de pavés centenaires n’était d’ailleurs pas nécessaire au regard des règles d'accessibilité dans la mesure où le Centre Culturel Suisse dispose déjà d’un accès conforme au public, au 34 de la rue des Francs-Bourgeois.
     
    "Il est encore temps  de revoir les conditions de ce repavage pour lui rendre sa forme originale conforme à l’esthétique et à l’architecture d’un des passage les plus anciens de Paris dans le respect des injonctions de la Justice". 
     
     
    Si comme nous le disent ces riverains que nous croyons très volontiers, c'est la Confédération Helvétique qui agit en maître d'ouvrage de l'opération, les riverains, appuyés par le Maire du IIIe et l'Architecte des Bâtiments de France doivent demander audience à l’Ambassadeur de Suisse à Paris pour obtenir réparation. La Suisse est une grande nation dont on attend qu'elle respecte notre patrimoine historique notamment lorsqu'elle en est propriétaire sur notre sol.
  • Roue

    "Sites & Monuments" est la marque de la  SPPEF, "société pour la protection du patrimoine et des paysages de France". Parmi ses combats, le départ de la grande roue de Marcel Campion, place de la Concorde 

     

     

    Alexandre Gady, président de "Sites & Monuments", bien connu des habitants du Marais pour le livre qu'il lui a consacré,  a choisi de taper fort pour faire entendre sa voix. Une voix qui peine à se faire entendre tant les lois "Création et Architecture" de 2016, et la loi ELAN en voie de publication se sont attachées, sous prétexte de stimuler la construction de logements, à libérer les protections qui existaient en France en faveur de notre patrimoine collectif.

    Fallait-il pour autant déposer plainte auprès du Procureur de la République contre la Ministre actuelle de la Culture, Françoise Nyssen, pour une affaire de travaux non déclarés il y a vingt ans à l'urbanisme à Paris et Arles pour le Siège de la maison d'édition "Actes Sud" dont elle était propriétaire ?

     

    NyssenFrançoise Nyssen, Ministre de la Culture

     

    Non, si on constate l'exploitation politique qui en est faite alors que ces infractions sont monnaie courante à Paris et que l'Architecte des Bâtiments de France et la direction de l'urbanisme de la mairie de Paris réagissent mollement en demandant généralement la régularisation des irrégularités sans autre forme de procès….

    Oui, si on désire que cessent les abus en la matière,

    Oui, si on pense qu'il y a trop de dérives aujourd'hui dans notre pays, qui sacrifient trop souvent  la protection du patrimoine et des paysages à des intérêts économiques, clientélistes ou bassement marchands.

    Les médias ont réagi ce jour à la révélation de l'affaire par le "Canard Enchaîné". Voir l'annonce France Info.

    GS

     

    Post-scriptum du 24 août

    Les déclarations d’Alexandre Gady à France-Info ce matin sont un peu confuses. Il renonce "à déposer plainte" mais se "porterait partie civile" si le Parquet traduisait les prévenus en justice. Il faudrait pour cela, de ce que nous savons, que la direction de l'urbanisme de la mairie de Paris dresse un procès-verbal et que le Parquet se prononce au vu de ce document. Pour des faits vieux de 20 ans, sachant que la période de prescription est plutôt courte (6 ans ? ) cette affaire a toutes les chances de faire un flop. Nous recommandons à ce sujet la re-lecture de notre article du 24 décembre 2015 à propos du rôle du Parquet dans les affaires d'urbanisme.

     

  •    Descentes 2 

    Descentes d'eau dans le IIIe, propres comme un sou neuf ! (Photo VlM/DD)

     

     

    David vit dans le IIIe. Il est comme beaucoup d'entre nous, David, il déteste les affiches sauvages qui défigurent notre paysage urbain. Ces grandes affiches placardées en strates successives qui forment des croûtes sur les espaces en déshérence, les publicité agrafées sur les potelets pour les "tapis d'orient",  mais aussi les affichettes, stickers, autocollants qui prolifèrent sur les descentes d'eau de nos immeubles.

    On ne comprend pas toujours pourquoi. Les offres de service, avec leurs franges pré-découpées où un n° de téléphone est imprimé sont généralement des arnaques. Qui est assez naïf pour les prendre au sérieux ? Régulièrement on voit déferler ces annonces pour des travaux à domicile effectués par un artisan. Le métier est sympathique. On réalise très vite que l'artisan en question est une officine (sans adresse, seulement un n° de tél mobile…) car on constate que les affichettes sont collées dans toutes les rues de Paris à raison d'une tous les dix mètres, côté pair et impair !

    Il y a aussi ces stickers sans objet accessible aux non-initiés. Avec une signature ésotérique que certains peut-être comprennent, mais pas le commun des mortels. Et puis il y a le n'importe quoi qui fleurit n'importe où et qui choisit souvent ces pauvres tuyaux cylindriques.

    Certains d'entre nous munis d'un canif les retirent. Merci à eux ! Il faut remarquer que la fréquence de rafraîchissement est plutôt faible ce qui allège leur tâche. 

    L'un d'entre eux est-il intervenu rues du Béarn, du Foin, du Parc royal, de Turenne, Payenne et d'autres autour de la place des Vosges. Si c'est le cas, il en est vivement remercié.

    Il est possible aussi que les services de la propreté de Paris aient cédé à nos instances. Nous leur rappelons régulièrement que l'impression de propreté ou de saleté de la ville est tributaire de l'état du mobilier urbain dans son ensemble. L'état des descentes d'eau, des boîtiers de commande de l'éclairage public, des armoires de commande des feux, des parcmètres, des bancs publics, des plaques de rues… compte autant que l'état de la chaussée et des trottoirs.

    A vrai dire nous penchons pour cette hypothèse car la Maire Anne Hidalgo s'est exprimée vivement il y a peu pour que tout soit entrepris afin de rétablir une réputation en la matière qui n'a cessé de se dégrader les quatre dernières années de sa mandature.

    Nous posons la question au responsables de la propreté dans les arrondissements du centre. Nos colonnes sont ouvertes à sa réponse.

    GS

     

    Post-scriptum du 20 août

    Anne-Laure Beraud, adjointe au responsable des arrondissements 1,2,3,4 nous répond : "Je vous confirme que la DPE (direction de la propreté et de l'eau – NDLR) a bien traité les affiches et stickers présents sur ces descentes d’eau pluviale. Bien cordialement"

    Nos compliments et nos remerciements vont à ce service de la mairie de Paris. On constate qu'il n'est pas illusoire d'espérer que ces éléments du décor urbain soient entretenus. Nous souhaitons que la situation actuelle se pérennise. Il suffit à notre avis d'une intervention mensuelle, à moins qu'une instruction soit donnée aux agents de la propreté qui interviennent au fil de l'eau, de les retirer dès qu'elles apparaissent.

     

     

  •  

    Urinoir archives

    Un urinoir "new-look" au carrefour Archives/Blancs-Manteaux (IVe) (Photos VlM/ER)

     

     

    Elisabeth nous envoie cette photo ce matin. Au premier regard, et à distance, elle a pris l'édicule pour une buvette… Elle a réalisé sa méprise en découvrant le liquide qui s'en écoule sur le trottoir et dont la forte odeur d'ammoniaque laisse peu de doute.

    Un peu plus bas, à hauteur du 40 rue des Archives, elle croise la directrice de l'école maternelle qui lui révèle qu'elle a demandé et obtenu le retrait immédiat d'un équipement de même nature que la mairie avait installé devant l'école !

    Plus bas encore, sur le parvis de l'église des Billettes et en face du COX, un autre urinoir (puisqu'il faut l'appeler par son nom) a été mis en place par la mairie.

     

    Urinoirs billettes bis

     Sur le trottoir des Billettes….

     

    Le débat n'est pas récent. L'empereur romain Vespasien (69 après JC) s'illustra en donnant un nom (à tort dit-on) à ces fameuses cabines du XIXème siècle qui ont fleuri à Paris et pour avoir rétorqué à ceux qui lui reprochaient une sombre affaire de taxes que "l'argent n'a pas d'odeur".

    Au début des années 2010, à l'initiative de la Maire Dominique Bertinotti, le "conseil des Archives" évoquait la possibilité de placer à hauteur du 15 un ou plusieurs dispositifs pour éviter que les vessies gorgées à la bière, à défaut d'exutoire disponible, ne se soulagent à même la rue.

     

    Ste croix square personnes urinant juin 2011 Ce que beaucoup n'ont jamais cessé de faire…

     

    Face à ce qui nous est proposé, des questions se posent :

    Fallait-il installer des urinoirs en ces points du secteur sauvegardé du Marais, centre historique de Paris ? Sans doute, dans la mesure où la décision d'organiser des "gay-games" à Paris prise par Bertrand Delanoë autour de 2012 avait pour conséquence prévisible d'attirer le soir, pendant l’événement, des centaines de consommateurs de bière, boisson hautement diurétique, alors que les toilettes des bars qui la distribuent n'ont pas la capacité d'accueil requise.

    Fallait-il les installer sur le parvis d'une église et l'entrée d'une école ? Assurément non. Il y a eu dans ces choix indignes un manque total de sensibilité et de respect d'autrui.

    Les équipements retenus, ciblés sur les hommes, et qui de façon délibérée ignorent tout souci d'intimité, sont-ils la bonne formule ? On peut en discuter. En tout état de cause, il n’apparaît pas indispensable de les peindre de façon aussi racoleuse comme s'il s'agissait d'un élément du décor urbain. Il serait utile par ailleurs de s'assurer un peu mieux de leur étanchéité….

    Doit-on les conserver et en augmenter le nombre ? Oui si la Mairie de Paris entend développer l'activité festive et communautariste. Les candidats aux prochaines élections municipales devront être clairs sur leurs intentions en la matière. Chacun décidera alors en connaissance de cause. Inutile de dire que nous prêchons pour que la situation reste sous contrôle et exclue les excès en tout genre. Il ne sera pas nécessaire alors d'installer dans notre environnement sauvegardé des accessoires disgracieux et mal odorants qui ne seront quoiqu'on fasse que des pissotières.

    GS

     

    Post-scriptum du 14 août

    Les médias parisiens ont été nombreux à commenter l'événement. Pas toujours de façon bienveillante et enthousiaste. La Mairie de Paris en a-t-elle tenu compte ou la présence de ces intrus dans le paysage de la rue était-elle a priori provisoire ? On n'en sait rien pour le moment. On constate simplement, non sans regrets, que les édicules ont disparu et on a plutôt tendance à s'en réjouir…

     

    Urinoir sans

    Carrefour Archives/Blancs-Manteaux. Il a retrouvé son aspect habituel. Si vous êtes pris là d'un besoin irrépressible de libérer votre vessie, quel que soit votre sexe, traversez la rue. Vous recevrez le meilleur accueil, pour le prix-comptoir d'un café, au "Bouquet des Archives" ou à "La Fronde", deux excellents bars-brasseries.

     

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    Locations saisonnières st antoine valises roulettes floutée 12 03 12Locataires touristiques rue St Antoine (IVe)  et leurs fameuses valises à roulettes…

     

     

    Claude Verrier vice-président de l'association s'est rendu le 6 août à l'invitation de France-Inter pour participer à l'émission « Le débat de midi » de Didier Si Ammour sur France Inter, de 12h00 à 13h00.

    Lors de la présentation des participants, nous avons pu expliquer l'action de notre association contre les nuisances de toutes sortes, notamment de bruit et de tapage nocturne dans le Marais.
    A noter que, avec trois participants et une durée d'émission d'une heure, entrecoupée de flashs d'information et de morceaux musicaux, le temps du débat n'a pas permis d'aller complètement au fond.

    Néanmoins, il s'est dégagé un consensus sur l'impossibilité d'interdire complétement la location touristique, mais la nécessité de faire appliquer rigoureusement la réglementation, voire d'aller plus loin dans les zones hyper touristiques, en créant des quotas appartements occupation "normale" / occupation touristique, pour endiguer le développement quasi anarchique de cette pratique notamment via Airbnb, fort critiquée (et dont le responsable France s'est décommandé au dernier moment ce qui a été souligné à l'antenne !).

    Aurélien MALFAIT (Conciergerie Luckey Homes) a défendu la formule, mais avec modération, en développant le fait que cela permettait à des gens à budget modeste de voyager et créait des "emplois".
    Didier ARINO (Protourisme, qui fait notamment des études sur le développement du tourisme pour la Ville de Paris) a insisté sur la concurrence déloyale vis à vis de l'hôtellerie, destructrice d'emplois véritables (non pas précaires, sous payés et souvent avec le statut d'auto entrepreneur donc sans contrat de travail et charges sociales à payer). Il a fait une longue digression sur les chambres d'hôtes qui re-dynamisent certains milieux ruraux et permettent des contacts entre touristes et autochtones.

    Nous sommes intervenus pour dire que ce n'est pas le cas en milieu urbain, du fait de la brièveté des séjours, les loueurs n'étant pas sur place, de l'obstacle de la langue et des touristes soucieux de visiter et de se distraire et avons pu expliquer le mécanisme et les règles en fait assez contraignantes de la transformation d'appartements en locaux commerciaux pour exercer ce type d'activité dans les résidences secondaires.

    Il y a eu un débat et un consensus sur l'insuffisance des contrôles. D'après certains chiffres, 80% de ces locations se feraient sans autorisations, sans acquittement de la taxe de séjour et sans déclaration des revenus afférents.

    "Vivre le Marais !" a suggéré,  compte tenu du silence fréquent des RCP (règlements de copropriété), la mise en place de règlements intérieurs pour limiter cette pratique et édicter un code de bonne conduite opposable notamment aux visiteurs, et proposé que les syndics d'immeubles, mandatés par l'Assemblée Générale, n'hésitent plus à constituer des dossiers sur ces locations "au noir" pour saisir les inspecteurs assermentés des Directions du Logement et de l'Habitat.

    Il est bien certain que le sujet est d'actualité, que les pouvoirs publics n'ont pas suffisamment compris l'ampleur du problème et subissent les pressions des géants du secteur, alors que certaines grandes villes à l'étranger ont pris des mesures énergiques (Amsterdam, Barcelone, Berlin, Lisbonne, Londres, New-York). Ceci est ressorti du débat mais n'a été qu'effleuré dans le débat faute de temps.

     

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    Soubise rohan jardins christine 2011

    "Rêveries d'un promeneur solitaire" dans les jardins de Soubise-Rohan. Hôtel de Fontenay, en bordure de la rue des Francs-Bourgeois (IIIe)

     

     

    Sensible à l'émotion suscitée par la révélation des dispositions à l'étude au Ministère de la Culture, qui prévoient la fermeture pendant trois ans des jardins des Hôtels de Soubise et de Rohan, dans le but d'accueillir 300 agents du Ministère, le Maire du IIIe Pierre Aidenbaum, qui avait obtenu leur ouverture en 2011, s'adresse au Secrétaire Général de la  Ministre Françoise Nyssen pour  demander  qu'elle soit attentive aux aspirations des habitants qui sont très attachés à la possibilité de circuler librement dans un espace de verdure, entourés de chefs-d'oeuvre architecturaux des XVIIème et XVIIIème siècles.

    Le Maire  s'exprime en ces termes : "Afin de ne pas priver les usagers de cet espace de respiration essentiel pendant une si longue période à compter du 1er octobre, il me semble important que vos services prennent en considération l'enjeu en termes de qualité de vie  et l'impact majeur sur le quartier.

    Les prestataires retenus pour réaliser cette rénovation pourraient sans aucun doute trouver des solutions  techniques permettant l'accès à cet espace, même partiellement, tout en garantissant la sécurité des visiteurs".

    Nous restons mobilisés avec les habitants du Marais pour que les travaux prévus ne portent qu'un préjudice raisonnable à leur qualité de vie.

    Gérard Simonet

     

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    Station autolib la perle taguée 23 02 16

    Cabine Autolib' dans le Marais, à proximité du Musée Picasso

     

     

    En voyant apparaître en 2012 ce genre de verrues dans notre paysage urbain, nous avons eu comme un haut-le-cœur. Rappelez vous le commentaire publié à cette occasion :

    "… nous le disons tout net, ces troncs de cylindre genre boite de camembert avec méplat, s'intègrent très mal dans le paysage parisien, a fortiori dans l'architecture du secteur sauvegardé du Marais.

    Que l'exploitant Bolloré ait fait ce choix, on peut le comprendre s'il explique qu'il a opté pour un modèle peu coûteux. Mais que les nombreux esthètes que compte la Ville de Paris aient approuvé ce design nous laisse perplexes. Que de surcroît les Architectes des Bâtiments de France, dont la compétence et le goût ne font pas de doute, aient laissé passer ce truc-là, nous rend carrément moroses."

    Les choses ont empiré depuis car les tagueurs se sont jetés sur cette nouvelle proie et l'espace confiné des cabines a servi d'autres usages que ceux que leur assignait leur vocation originelle. De sorte qu'elles se trouvent toutes profondément dégradées aujourd'hui.

    On peut légitimement penser qu'elles vont être retirées. Si une nouvelle version d'Autolib' et de ses avatars nous est proposée, nous souhaitons qu'elle tire la leçon de l'expérience précédente et que ses promoteurs n'oublient pas qu'ils participent au paysage urbain et qu'à ce titre ils ont le devoir de le respecter.

      

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    Hugo boss

     

    Nouveaux marquages publicitaires au sol dans le IIIe ! 

    Il est vrai qu'Anne Hidalgo a donné le La dans le Marais avec des peintures fantaisistes sur l'espace public : plaques de rues, bancs publics, passages piétons, potelets de protection des trottoirs….

    Les services de la propreté de Paris sont prévenus, ils vont intervenir… Nous nous sentons un peu fautifs de publier cette marque car nous lui donnons un retentissement qu'elle ne mérite pas mais c'est un message d’opprobre que nous diffusons afin que nos lecteurs l'excluent de leurs achats et boycottent la boutique désignée. Ils ont la chance d'avoir affaire à des citoyens respectueux du droit car ce sont des rétorsions auxquelles ils s'exposent par leur comportement incivique. Que diraient-ils si une officine comme celle qu'ils mandatent pour souiller le sol venait barbouiller leur devanture ?

    La mairie nous assure qu'ils paieront une amende. Le belle affaire, son montant est dérisoire et il n'est pas sûr qu'il soit appliqué. Voici le calcul économique auquel se livre l'annonceur qui raisonne sur de grands nombres : je vais débourser 1.000 € (par exemple) pour autant qu'on me prenne. Je sais statistiquement que j'ai une chance sur 20 (hypothèse) d'être verbalisé. Le coût résultant est de 50 € !

    Comment faire pour que notre environnement soit protégé ?

    Première mesure qui s'impose : réviser le montant de l'amende. Tout comme pour l'ensemble des incivilités recensées dans notre ville  : débordements de terrasses, jets de mégots et autres déchets, déjections canines, affiches sauvages et graffiti. Nous renouvelons cette requête auprès de tous les Députés de Paris pour qu'ils trouvent prochainement le véhicule législatif qui leur permettent de faire approuver cette disposition.

    Vis à vis de la direction de la propreté de Paris, nous revenons sur une proposition à laquelle nous croyons beaucoup : intervenir sur les incivilités en "mode LIFO" et non plus en "mode FIFO". Expliquons nous une fois encore.

    "LIFO", dans la terminologie empruntée aux Techniques de l'Information, signifie "LAST IN, FIRST OUT". Traduction : traiter immédiatement l’événement le plus récent. Conséquence, l'incivilité n'a aucun rendement et l'auteur est incité à renoncer dans l'avenir. On continue à traiter ensuite les événements dans l'ordre inverse de leur arrivée avec une efficacité qui reste élevée pour les plus récents.

    "FIFO" (FIRST IN, FIRST OUT) est le mode appliqué actuellement. On traite en premier l'événement le plus ancien. L'auteur de l'incivilité "en a déjà eu pour son argent" puisque son acte a été exposé un temps qui suffit à le satisfaire. Aucune leçon n'en est donc tirée par lui. C'est ainsi que le seul enlèvement des tags coûte plusieurs millions d'€ au contribuable parisien, sans compter les autres genres d'incivilités.

    Le changement de tactique ne coûterait rien, évidemment. Pourquoi ne pas le tenter plutôt que d'accepter de "passer à la caisse" sans réagir comme nous le faisons aujourd'hui ?

    Au passage, nous tenons  à dire, cependant, que les prestataires sous-traitants de la mairie de Paris qui sont derrière le service "DansMaRue" réagissent à nos sollicitations avec la rapidité qui convient et interviennent dans les règles de l'art. Nos suggestions ont pour but seulement de rendre leur intervention plus efficace et peut-être moins coûteuse.

     GS/JFL-B

     

  • Préfecture de police vue aérienne

     La Préfecture de police de Paris.  A droite l'Hôtel-Dieu (IVe). Vue aérienne

     

     

    La Mairie de Paris ne rate jamais une occasion – c'est son pêché mignon – de lancer des opérations de communication. Elle aimerait donner un nom au secteur qui résultera de la fusion des quatre arrondissements du centre de Paris. Elle annonce que ce sont les citoyens qui choisiront. Consolation en forme de hochet alors que ces mêmes citoyens n'ont pas été consultés sur la pertinence de procéder à ce regroupement !

    Le quotidien "Le Parisien" lui emboîte le pas, mais lui c'est son métier…. Il a publié un article le 19 juillet qui rend compte d'un sondage effectué auprès d'un panel de 540 lecteurs. Si on l'en croit c'est "Lutèce" qui tient la corde à 11 % devant "Paris Centre" (10 %) et "Cœur de Paris" (7 %). Le qualificatif  sociologique mais facétieux de "Boboland" recueille modestement 2 % des voix et le nom provocateur de "Hidalgo Land" n'obtient que 0,7 % des voix….

    "Lutèce" serait donc le nom préféré…. mais 89 % des sondés ne le choisissent pas. De quoi jeter un doute sur l’enthousiasme de nos concitoyens à l'égard de ce choix.

    Il arrive en tête néanmoins. Avant qu'il ne soit choisi, j'ai demandé à Wikipédia d'où il vient : "Lutèce en latin veut dire "boueuse" (du latin lutum "boue"), à cause des boues pestilentielles dont elle était remplie. Les habitants leur ont préféré le nom de Paris car Lutèce évoquait trop cette odeur fétide. Quant à Paris, il vient de Pâris fils de Priam roi de Troie"…., par le biais d'une étrange généalogie à laquelle je laisse volontiers se référer nos lecteurs érudits en la matière.

    Après cette évocation, on peut encore vouloir retenir Lutèce et décider d'un étonnant retour en arrière mais on serait tout aussi bien inspirés de faire un autre choix…. ou de ne rien choisir du tout. Pour ma part, si on me menaçait des pires sévices si je refusais de me prononcer, je retiendrais, devinez quoi : Paris-centre !

    Gérard Simonet

     

  • Beaumarchais 5 bastille19 07 18

    Nous sommes ici à deux pas de la place de la Bastille dans le IVe. L'immeuble du 5 boulevard Beaumarchais (au centre) porte encore l'enseigne du traiteur-pâtissier Dalloyau qui a cédé son bail. (Photos VlM/FTB)

     

     

    Un nouveau collectif a vu  le jour ce 20 juillet : 24 habitants, locataires ou copropriétaires résidant au 5 boulevard Beaumarchais dans le IVe. Ils viennent d'adhérer tous ensemble à "Vivre le Marais !" dans l'espoir que leur combat soit mieux connu et que les autorités compétentes lui accordent l'attention qu'il mérite. La raison de leur mobilisation : la crainte de voir un fast-food KFC (Kentucky Fried Chicken "ou poulet frit du Kentucky") s'installer dans leur immeuble après un long règne de commerces gastronomiques de prestige. 

    Nous partageons leurs craintes : un établissement de ce genre serait générateur de nuisances pour ces habitants et ceux des immeubles voisins. Nous sommes dans un régime de liberté du commerce mais il existe des codes et des règlements qui régissent l'urbanisme, le logement, la santé publique et le bruit et les nuisances en général. Les citoyens sont en droit d'en exiger le respect !

    Ils s'expriment dans le plaidoyer qui suit. Le Maire du  IVe Ariel Weil en est le principal destinataire. En dehors des actions en justice c'est lui qui, de notre point de vue, est le plus en mesure de leur apporter l'aide qu'ils sollicitent. Il y a déjà eu dans le passé des mouvements comparables contre par exemple l'implantation d'un MacDo à la pointe Rivoli. La détermination des riverains et le soutien de la Maire du IVe de l'époque ont fait que le restaurateur a renoncé. Nous souhaitons qu'il en soit de même au 5 du boulevard Beaumarchais….

    Nous donnons la parole à ce collectif : 

    "Notre immeuble bourgeois est situé au début du Boulevard Beaumarchais, à la limite du IVe arrondissement. Il date du XVIIIème siècle et était aux premières loges lors de la prise de la Bastille.

    Depuis une vingtaine d'années, les copropriétaires ont beaucoup investi afin de prendre soin de leur patrimoine : entretien du tout-à-l'égout, réfection des souches de cheminée et du toit en tuiles rouges avec l'aval de l'architecte des Bâtiments de France, ravalement des façades extérieures, installation d'un ascenseur, rénovation du hall d'entrée, ravalement de la cour intérieure que l'une de nos copropriétaires, Fabienne Thibault Boorsch, artiste peintre, a agrémentée d'une fresque représentant la Place des Vosges toute proche.

    C'est dans ce contexte que nous avons appris, en janvier 2018, que Dalloyau, qui occupait l'une des deux boutiques de rez-de-chaussée de notre immeuble depuis 1998, avait cédé son bail à la chaîne de restaurants KFC. Après " La pâtisserie Clichy", célèbre dans tout le quartier pour son gâteau au chocolat, puis Paul Bugat, artiste chocolatier connu pour ses œufs de Pâques ornés de reproductions de tableaux, et enfin Dalloyau qui égalait Le Nôtre dans l'excellence… On imagine notre consternation !

     

    Beaumarchais 5 façade 19 07 18

    Vue de la façade de l'immeuble du 5 boulevard Beaumarchais, et de ses deux boutiques du rez-de-chaussée

     

    Plusieurs facteurs ont jusqu'à présent entravé cette installation :

    • Alors que les riverains ignoraient encore tout du projet, la direction de l'urbanisme de la mairie de Paris a refusé par trois fois la déclaration préalable de travaux présentée par KFC (la première fois en juillet 2017)
    • A deux reprises, l'assemblée générale extraordinaire des copropriétaires a refusé à la majorité des voix  l’installation de matériels nécessaires à l'exploitation d'un fast-food, afin de bien marquer l'opposition à son installation dans leur immeuble,
    • Plusieurs actions judiciaires devant le Tribunal Administratif de Paris et le Tribunal de Grande Instance de Paris ont été engagées à l'encontre de KFC et des propriétaires des locaux commerciaux qui, bien entendu, n'habitent pas l'immeuble !
    • Le 23 mai 2018, l'architecte des Bâtiments de France indiquait "qu'elle ne s'opposait pas" à divers travaux mineurs sur la  façade. Cette décision est elle aussi contestée par nous devant le Tribunal Administratif de Paris.

    En dépit de ces obstacles, KFC ne semble pas avoir renoncé à son projet, bien que les habitants les aient informé du statut d'habitation de la salle se trouvant au premier étage du local commercial et que KFC entend visiblement utiliser comme salle de restaurant.

    La Mairie de Paris en a été informée. Nous savons qu'elle n'a aucune bienveillance pour les demandes de changement de statut de l'habitation vers le commercial. La réglementation en vigueur à Paris met des conditions telles à cette transformation qu'elle n'a lieu qu'exceptionnellement. Dans le cas présent, la Mairie de Paris nous a confirmé qu’il s’agissait bien d’un appartement et qu’aucune demande de changement de destination n’avait été faite au profit de ce lot.

    Malgré cela KFC persiste !

    Nous sommes à présent dans l'attente des résultats des différentes actions judiciaires.

    En dehors des nuisances variées que ne manquera pas d'induire cette installation, il nous semble incongru qu'un tel établissement soit situé au premier rang sur cette Place de la Bastille, haut lieu de notre Histoire. Dans cette lutte, les enjeux ne sont pas les mêmes : l'argent pour KFC et pour nous, notre qualité de vie. Pour la conserver, nous sommes prêts à nous battre !"

    Le collectif  "Beaumarchais 5"