Vivre le Marais, Vivre Paris Centre !

Chronique de la vie au cœur et autour du centre historique de Paris

Catégorie : Actualité

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    Mairie 4 Mairie du IVe, place Baudoyer (Photos VlM)

     

     

    L'édifice a beaucoup d'allure, il est au cœur de Paris tout près de la Seine, il est vaste… Bref, il ne manque pas d'atouts pour abriter en 2020 la mairie du nouvel arrondissement qui résultera de la fusion des quatre arrondissements centraux de Paris.

    Il a aussi quelques inconvénients qui font dire que la lutte sera sévère avec la mairie du IIIe, dont certains disent qu'elle tient la corde car son éloignement de l'Hôtel de Ville pourrait servir sa cause.

    Les deux Maires en parlent avec détachement, un peu feint peut-être, mais ne sont manifestement pas dans une lutte acharnée pour emporter un choix qui n'a pas à leurs yeux une si grande importance.

    WeilAriel Weil, Maire du IVe

     

    Le portrait "de A à Z" qu'a dépeint le 15 mars le magazine "Le Point" du Maire du IVe dans son supplément sur le Marais est si complet qu'il n'est pas nécessaire d'en rajouter. Disons simplement pour éviter toute redite qu'Ariel Weil est quelqu'un avec qui d'emblée on se sent bien et dont on a envie de s'en faire un ami.

    Il n'était pas question dans notre entretien de nous limiter à évaluer sa personnalité. Il y a dans l'arrondissement assez peu de sujets sensibles mais ceux qu'on peut qualifier ainsi sont de vrais brulots.

    L'interdiction de circuler sur la berge rive droite est sans aucun doute un sujet sensible mais il a aussi la particularité d'être clivant. Dans nos arrondissements, il n'y a jamais eu d'enquête sérieuse mais les commentaires que nous lisons sur les réseau sociaux et sur notre blog font penser que les partisans et les opposants sont en nombre équivalent. Ariel Weil soutient Anne Hidalgo sur ce dossier, ce qui n'a rien de surprenant puisqu'il fait partie de la majorité municipale à ses côtés, et il mise sur le temps pour convaincre les opposants que ce choix correspond bien au "sens de l'Histoire".

      Ste cathRue Caron, vue de la place du Marché Ste Catherine

     

    Nous nous sommes longuement entretenus de la problématique de la place du marché Ste Catherine, défigurée et envahie par l'installation illégale de terrasses fermées. Nous avons compris qu'il ne resterait pas les bras croisés devant ce qui est pour nous tous une provocation qui doit être traitée avec la plus grande fermeté.

    Il est moins impliqué dans les lieux où sévit le tapage nocturne, domaine de la Préfecture de Police par excellence, mais il ne s'en désintéresse pas. Nous l'avons dit au magazine "Le Point" lors de notre interview, il y a peu  d'abcès de ce type dans le Marais mais lorsque abcès il y a nous sommes totalement engagés en tant qu'association dans la défense des riverains. Nous apprécions de bénéficier du soutien du Maire et de ses adjoints et de l'écoute qui est la leur auprès de la police.

    Enfin il est un dossier dont Ariel Weil à juste titre est particulièrement fier : à l'occasion de la période de froid intense que nous connaissons depuis plusieurs semaines, son arrondissement s'est placé en tête de la lutte contre la précarité, la faim et le froid en offrant un accueil d'une ampleur historique aux sans-abris de Paris.

    En conseil d'arrondissement le 12 mars, le Maire déclarait : "Avec la mairie, la cité Morland (80 places), l’Hôtel-Dieu où 40 places d’urgence s’ajoutent aux 90 places ouvertes depuis mai dernier pour les femmes et les nourrissons, le Village Saint-Paul où la RIVP (bailleur social) a mobilisé un local vacant qui accueille 40 personnes, ce sont 210 places d’hébergement qui ont été proposées durant la vague de froid et 300 en comptant les 90 places ouvertes à l’Hôtel-Dieu en mai 2017".

    Ainsi, ce sont 4.144 repas qui ont été servis en mairie depuis le 11 décembre 2017, et 795 nuitées organisées depuis la vague de froid qui a débuté le 5 février avec 300 lits mis à disposition dans l'arrondissement.

    Gérard Simonet

     

     


  • Manif berges 10 03 18
    Berge rive droite, au fond le Pont Marie (Photos VlM – cliquer jusqu'à deux fois pour agrandir))

     

     

    Il y avait un peu plus de monde que d'habitude un samedi sur les berges de la rive droite entre le Pont Louis-Philippe et le Pont Marie. Difficile voire impossible à un non-professionnel d'en faire l'évaluation, même à la louche comme ils ont l'habitude de le faire.

    On y a vu la Maire de Paris, Anne Hidalgo, qui défend son dossier avec ardeur, et le Maire du IIIe Pierre Aidenbaum avec son écharpe, qui défend Anne Hidalgo.  

                                                                                 

    Manif berges hidalgo 10 03 18 Manif berges aidenbaum 10 03 18

     Anne Hidalgo (à gauche) et Pierre Aidenbaum (à droite) [sans métaphore]

     

    Pendant ce temps, indifférents à l'évènement, les véhicules circulaient de façon plutôt fluide sur les quais de l'Hôtel de Ville et des Célestins.

     

    Quai HdV 10 03 18Quai de l'Hôtel de Ville, le 10 mars 2018 à 15h30

     

    Cette manifestation ne va pas changer le cours des choses et elle ne va convaincre ni les uns ni les autres. La Maire de Paris a pris un nouvel arrêté, il déclenchera probablement des recours avec des rebondissements et les médias en feront leurs choux gras tandis que les deux camps fourbiront leurs armes à coup de sondages et d'études sur le trafic, la pollution et le bruit.

    Il est probable toutefois que l'argument le plus lourd soit "le sens de l'Histoire" et l'exemple de nombreuses villes étrangères et françaises. Le gouvernement et ceux qui ont des vues sur Paris pour les prochaines élections n'y sont pas insensibles.

    Il faudrait tout de même que chacun se dispense d'arguments fallacieux. Ainsi ceux qui parlent de pollution pour dire qu'elle s'est améliorée ou agravée. Comment le savoir et rattacher le résultat au traitement des berges sachant qu'il n'y a que cinq stations de mesure dans Paris et qu'elles sont loin de là.

    Il n'y a qu'une donnée qui trouve grâce à nos yeux car nous savons qu'elle est mesurable et pertinente : le trafic total à Paris, pour vérifier si oui ou non une partie s'évapore (ou se sublime…)

    Faut-il aussi brandir comme argument l'inscription en 1991 des "rives de la Seine" au patrimoine mondial de l'UNESCO en oubliant que le motif de l'inscription est la qualité des monuments qui la bordent des deux côtés et non les berges elles-mêmes qui ne sont que des quais ou des grèves ordinaires. Voir à ce propos le site de l'UNESCO et toutes les photos des merveilles auxquelles il attribue l'inscription. A ne manquer sous aucun prétexte !

    Gérard Simonet

     

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    Bruit boucher oreilles jeune femmeLa lutte contre le bruit est un impératif de santé publique

     

     

    Nous reproduisions ci-dessous un condensé de l'exposé du Dr Bertrand Lukacs, président de l'association des riverains du canal St Martin (Xe) et de la nouvelle association  "Vivre Paris !" devant les participants au "conseil de la nuit" du 7 mars 2018 à l'Hôtel de Ville :

     

    Bonjour à tous et merci de me donner la parole.

    Nous ne partageons pas l’optimisme des intervenants précédents. Pour nous le bilan est simple. Au mieux la situation est stationnaire, au pire elle s’est aggravée et il y a aujourd’hui plus de pire que de mieux.

    Pourquoi cette discordance alors que, au moins dans du discours, nous partageons la même analyse sur les conditions à remplir pour le développement équilibré du développement de la vie nocturne ?

    Ce développement doit s’appuyer sur deux éléments très structurants que personne ne peut contester.

    • Pour l’homme le temps de la nuit n’est pas le même que le temps du jour. Le temps de la nuit est celui du repos et du sommeil, le temps du jour est celui de l’activité et du travail. Cet équilibre est la base de notre physiologie. Une des conséquences est que les travailleurs de nuit, toutes choses étant égales par ailleurs, sont exposés à une morbidité plus importante que les travailleurs du jour, comme le récent rapport de l’institut national de veille sanitaire le montre très bien.
    • Le bruit est pour l’homme une pollution. C’est même la deuxième pollution après la pollution atmosphérique. Comme toutes les pollutions, elle engendre une morbidité et un coût sociétal qui s’élève à plusieurs milliards d’euros. Et le bruit est particulièrement sensible la nuit pour deux raisons : la première est notre besoin de dormir la nuit, la seconde, peu connue, est que la nuit, contrairement à d’autres organes, l’oreille reste ouverte et perçoit les bruits de la même manière que si nous étions éveillés.

     

    Une priorité beaucoup trop haute est donnée au développement d’une nuit festive peu ou mal régulée au détriment du sommeil des riverains. La course que se font les grandes villes européennes pour le développement du tourisme nocturne peut conduire à ce que l’on observe aujourd’hui à Barcelone ou à Budapest avec des quartiers où la population se révolte contre cette situation non régulée.

     

    BarceloneManifestation contre le tourisme de masse à Barcelone

     

    Et cette priorité s’accompagne d’une incroyable asymétrie entre les citoyens. Il est tout à fait possible pour un établissement de mettre en place rapidement une activité ne respectant pas la législation et créant des nuisances pour les riverains. En revanche il va être extrêmement compliqué et long pour les riverains de faire valoir leurs droits et de faire respecter la législation. Il va falloir des mois et des années de souffrance et de combat pour que ces nuisances cessent.

    De la même façon ce qui est choquant dans cette nouvelle tendance d’occuper l’espace public la nuit c’est l’absence de régulation protégeant aussi les consommateurs d’alcool et d’autres substances. Au-delà des nuisances sonores, comment peut-on tolérer des dérives nocturnes conduisant à des états d’hyper alcoolisation des jeunes, véritable fléau,  quand il existe un arrêté interdisant, comme c'est le cas au canal St Martin, la consommation d’alcool à partir de 21 heures et dont les conséquences indirectes mesurables sont les 2,5 tonnes de canettes de bière, de bouteilles d’alcool et de déchets ramassées tous les matins sur le quai.

    Face à cette réalité,  il existe des perceptions différentes. Nous tenons ici à saluer les propos du Préfet de Police de Paris expliquant récemment dans Le Parisien sa politique consistant à faire respecter simplement la loi dans un souci d’équité et de protection de la tranquillité des riverains. Nous sommes également intéressés par la mise en place de la police de sécurité du quotidien et nous sommes prêts à être impliqués dans cette nouvelle démarche. Enfin nous saluons la prise d’arrêté interdisant la consommation d’alcool dans certains lieux mais nous demandons qu’ils soient effectivement respectés.

    Nous voulons que parallèlement à la politique du développement de la nuit, la mairie de Paris s’engage dans une vraie politique de lutte contre le bruit intégrant en priorité le bruit de la nuit. Nous demandons à Mme Hidalgo qu’elle ait pour la pollution par le bruit la même détermination qu’elle affiche pour la pollution atmosphérique.

    Nous demandons que soit mis fin à cette incroyable asymétrie entre ceux qui sont responsables des nuisances et ceux qui les subissent. C’est simplement une question d’égalité des citoyens face à la loi. Nous demandons à travailler avec les mairies, la Préfecture de Police et tous les services concernés, à la mise en place d’un circuit court aidant et protégeant les riverains subissant des nuisances pour y mettre fin le plus rapidement possible. Un tel système est opérationnel dans la ville de Rotterdam.

    Enfin nous demandons que pour les occupations nocturnes de l’espace public nous puissions définir, sous la coordination de la Mairie de Paris et de la Préfecture de Police, un cadre clair de régulation des nuisances élaboré en concertation étroite avec les riverains et une évaluation de la situation régulièrement sur des critères objectifs partagés.

    En conclusion nous pensons qu’il est tout à fait possible de développer une vie nocturne équilibrée. Pour ce faire, il est urgent de corriger les asymétries d’aujourd’hui. Nous voulons travailler avec les différentes entités concernées pour y parvenir.   

    Bertrand Lukacs

     

  • Plâtre 9 réception

    Accueil et cocktail au 9 rue du Plâtre (IVe)

     

     

    Une visite privée de la fondation d'entreprise Galeries Lafayette a été organisée ce jeudi 8 mars à l'invitation de Guillaume Houzé, président de "Lafayette Anticipations".

    C'était à la fois l'inauguration du bâtiment du XIXème rénové par l'architecte Rem Koolhaas et le "vernissage" de l'exposition "The silence of the sea" de l'artiste Lutz Bacher.

    Il convient de parler entre guillemets de "vernissage" car l'objet de l'exposition réside dans la projection d'un film des bords de mer au Cap Ferret avec amplification du bruit du vent et des vagues, tandis que le visiteur chemine sur une tapis épais de paillettes argentées.

    Plâtre 6 cap feret

    Plage autour du Cap Ferret et les restes de blockhaus de protection de la côte atlantique. Extrait du film projeté.

     

    Le bâtiment quant à lui se dresse sur quatre étages dont chaque niveau est sur le même modèle. Les volumes sont modulables grâce à des planchers mobiles qui permettent de modifier les volumes.

    On se souvient que Rem Koolhaas avait postulé pour le réaménagement des Halles et que son projet, hérissé de "derricks" colorés devant Saint-Eustache, n'avait pas suscité l'enthousiasme du public et de l'Hôtel de Ville qui lui ont préféré David Mangin. Ce dernier ouvrage est plus discret et correspondra, espérons le, à la destination qu'en a voulu la fondation.

     

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    NuitsNuits parisiennes, vues par Toulouse Lautrec

     

     

    Frédéric Hocquard, Maire-Adjoint en charge de la nuit, a tenu ce mercredi soir 7 mars, son "Conseil de la Nuit" pour dresser un bilan des actions lancées en 2017.

    Comme c'est le cas depuis le lancement en 2011 des "états généraux de la nuit" qui ont été la rampe de lancement de la structure actuelle et des "Pierrots de la Nuit", l'essentiel de la préoccupation de l'Hôtel de Ville est de donner satisfaction aux professionnels de la nuit.

    On a noté cependant cette année une inflexion sérieuse du côté de la mairie de Paris qui semble désormais se pencher sur le sort des parisiens qui à 95 % la nuit souhaitent dormir. Elle intègre désormais les bruits de la nuit dans son "plan de lutte contre le bruit", réclamé par Bruxelles. Il était jusque là uniquement consacré au bruit du trafic routier.

    Elle déclarait également, par la bouche de M. Hocquard au journal "Le Parisien" du 6 mars, son intérêt pour les lieux souterrains "car c’est la garantie qu’il y aura moins de nuisances sonores… Cela pose moins de problèmes avec le voisinage".

    Frédéric Hocquard, qui citait en 2014 Berlin et Barcelone comme exemples de développement de la nuit reconnait aujourd'hui que ce n'est pas la voie que Paris doit suivre puisqu'on observe un rejet massif de ces modèles par les habitants, dont certains ont manifesté et eu recours à la violence pour dire leur opposition.

    Du côté des riverains, Bertrand Lukacs au nom de "Vivre Paris !", a exprimé la nécessité d'adopter désormais une attitude de coopération avec la mairie de Paris et les instances concernées pour objectiver les problèmes posés aux habitants, mesurer les nuisances et y apporter les meilleures solutions avec l'aide de la préfecture de police et de la DPSP (direction de la prévention de la sécurité et de la protection) de la mairie de Paris.

    Il faut mettre fin à huit années d'affrontement qui n'ont rendu service à personne. Il reste deux ans à l'équipe en place dans la mandature pour construire une relation de confiance et mettre en place des modalités d'intervention auxquelles nous avons déjà réfléchi et dont nous sommes prêts à discuter les contours et les détails.

    Dans ce contexte, nous avons le plaisir d'annoncer que plusieurs membres du réseau "Vivre Paris !", entité qui n'avait pas jusqu'à ce jour d'existence juridique, ont décidé de déposer les statuts d'une association "Vivre Paris !" loi de 1901. L'assemblée générale constitutive a désigné le Dr Bertrand Lukacs, issu de l'association des riverains du canal Saint-Martin (Xe), président de l'association "Vivre Paris !". Elle a vocation  a accueillir d'autres associations parisiennes, personnes morales, mais est ouverte aux personnes physiques.

    Elle est domiciliée 156 rue Saint-Martin – 75 003 – PARIS

    email : vivre.paris@orange.fr

    GS

     

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    AffAVANT : 4/03/18

     

    PignonAPRÈS : 6/03/18

     

     

    Intervention fulgurante des services de la propreté de Paris sur le mur pignon du 95 rue Vieille du Temple (IIIe) ce matin ? Le service de dés-affichage, muni de perches télescopiques adéquates, est intervenu pour retirer les 55 affiches à la même enseigne de la boutique Givenchy (shame on you !) du 36 de l'avenue Montaigne.

    Espérons que l'annonceur qui a les moyens et qui les emploie à nous polluer sera frappé lourdement à son portefeuille pour l'infraction commise à l'encontre du Règlement Local de la Publicité de Paris et subira l'opprobre de tous ceux qui ont vu ses affiches. On l'espère mais on n'en est pas convaincus car la procédure est longue et offre des échappatoires. Il serait encore plus efficace de frapper au niveau de la pertinence de ce moyen de communiquer. Il faudrait pour cela que les affiches sitôt posées soient retirées, sans préjudice des poursuites qui s'imposent.

    Agir immédiatement ne prend pas plus de temps d'intervention mais retire tout intérêt à ce type de publicité. "Le combat cesserait faute de combattants". Alors pourquoi attendre ?

    Dans l'exemple que nous décrivons, il s'est écoulé 48 heures entre notre article et l'intervention de la mairie. C'est très bien. Mais nous ignorons par quel biais et à quel moment l'infraction a été signalée. C'est peut-être le fait du hasard que l'intervention ait suivi de si peu notre signalement ? Si tel était le cas, la réaction des service de la propreté aurait trop tardé.

    Au moment où à l'Hôtel de Ville on commence à reconnaitre (Bruno Julliard ce matin dans Le Figaro) que la propreté doit être renforcée, il est temps de se poser ce genre de questions et d'y répondre.

     

  • Berges rive d pont marie 25 03 17Berges rive droite entre Pont Louis-Philippe et Pont Marie (IVe) (photo VlM)

     

    Il écrit sous le pseudo "jp 75 003" et vient de nous laisser en commentaire à notre article du 22 février signé Yvon Le Gall une longue plaidoirie argumentée et renseignée au bénéfice de la mairie de Paris et de l'attitude qu'elle a décidé d'adopter à la suite des décisions prises par le Tribunal Administratif .

    Soucieux de donner la voix à toutes les opinions qui expriment une compétence sur le sujet, nous reproduisons largement ci-dessous sa contribution :

     

    On lit : "Le Tribunal Administratif a ordonné la réouverture des berges. Or, elles restent fermées. Pourquoi ? J'aimerais simplement qu'Anne Hidalgo respecte la loi ».

    Je vous ai compris. Il faut respecter la loi. Une décision de justice a été rendue au nom du « Peuple Français », sinon, c’est le règne de l’arbitraire et de la dictature qui s’installe à Paris. C’est intolérable. OUI mais, Relisez les 17 pages du jugement rendu par le Tribunal Administratif. Le Tribunal DECIDE : Article 1er : Les interventions de Mme C., [etc …. NDLR ]au soutien de la requête n° 1620420 sont admises.

    Article 2 : Les autres interventions présentées au soutien de la requête n° 1620420 ne sont pas admises. Article 3 : La délibération du Conseil de Paris n° 2016 SG 29 du 26 septembre 2016 est annulée. Article 4 : L’arrêté du maire de Paris n° 2016 P 0223 du 18 octobre 2016 est annulé.

    A aucun moment le Tribunal n’a ordonné la réouverture des berges. Il ne s’agit pas, ici, de simples loyers impayés par un locataire à récupérer par le bailleur. Ce qui est annulé, c’est la poursuite des opérations d‘aménagement des Berges de la seine.

    Le jugement annule deux décisions (Article 3 et 4) pour des motifs de "légalité externe", c'est à dire pour des motifs de procédure. La Mairie de Paris peut donc reprendre les deux décisions annulées mais à la suite d'une procédure régulière. De plus, la ville de Paris a décidé d'interjeter appel de ce jugement rendu par le Tribunal administratif et d’assortir sa requête d'appel d'une requête tendant au sursis à exécution du jugement dans l’attente de la décision de la Cour d’Appel. Pendant ce temps, ce qui est interdit c’est la poursuite des opérations d'aménagement des berges de Seine concernées.

    Ce jugement n'impose pas de rouvrir immédiatement la voie George Pompidou à la circulation automobile. Ce jugement impose au Conseil de Paris et à la Maire de Paris de prendre rapidement une décision sur sa destination, régulière cette fois-ci. Dans cette attente, l'exécution des décisions annulées ne peut se poursuivre, c’est à dire l’opération d’aménagement.

    S’agissant de la poursuite de l'opération d'aménagement, il appartient au Conseil de Paris d'ordonner que l'étude d'impact soit complétée sur tous les points relevés dans le jugement du Tribunal administratif puis de soumettre son dossier ainsi complété à enquête publique pour que le public ainsi consulté soit destinataire d'une information complète sur les tenants et aboutissants de l'opération projetée.

    S'agissant de la mesure d'interdiction de la circulation automobile, le jugement comporte une indication sur ce que la maire de Paris peut faire : fonder sa décision non pas sur l'article L.2312-2 du code général des collectivités territoriales (CGCT) mais bien sur l'article L.2213-4 du même code. La Maire de Paris pourra donc étudier la possibilité de se fonder sur cet article qui permet une interdiction permanente pour des raisons écologiques de la circulation automobile dans une partie de la commune – et non plus sur l'article L.2312-2 CGCT – qui ne permet qu'une interdiction ciblée de cette circulation.

    Enfin, la Mairie de Paris a pris un nouvel arrêté de piétonisation des berges de Seine. Ne crions pas à la dictature. Prendre un nouvel arrêté de fermeture des voies sur berges aux voitures ce n’est pas « contourner une décision de Justice » (qui devra être validé par le Préfet mais uniquement sur sa légalité externe donc en terme de compétence,) mais une disposition prévue par le Code Général des Collectivités Territoriales car cette décision de justice n’est pas définitive dès lors que les voies de recours ne sont pas épuisées.

    Dont acte. 

    jp 75003

     

  • Berges rive droite pont marie 01 06 17Berge rive droite à hauteur du quai des Célestins. Vue sur le Pont Marie (Photo VlM)

     

     

    Ce mercredi 21 février, le Tribunal Administratif sollicité par le Rapporteur Public a annulé l’arrêté de fermeture des voies sur berges consécutif à la décision du Conseil de Paris prise le 26 septembre 2016.

    Le Tribunal a estimé que l’étude d’impact qui avait servi de référence à ce projet comportait : "des inexactitudes, des omissions et des insuffisances concernant les effets du projet sur la circulation automobile, les émissions de polluants atmosphériques et les nuisances sonores, éléments majeurs d’appréciation de l’intérêt général du projet".

    Autre point préoccupant pour les habitants du centre de Paris : l'étude d'impact "ne permet d’estimer ni l’existence, ni l’ampleur de la pollution atmosphérique d'origine automobile résultant des reports de circulation et de la congestion du trafic engendrés par le projet d’aménagement envisagé". Et en dernier lieu, "aucune mesure compensatoire pour limiter les nuisances sonores n’a été prévue dans l’étude d’impact" alors que "de telles mesures aurait pu être rendues obligatoires". 

    Ce jugement est une bénédiction pour tous les opposants à ce projet qui n’ont cessé de dénoncer le manque de sérieux et l’intransigeance avec lesquels il a été mené par l’équipe d’Anne Hidalgo. Il décevra en revanche ceux qui se réjouissaient de la disparition des voitures sur ce site et qui considèrent que cette transformation de leur cadre de vie  "va dans le sens le l'Histoire".

    Article yvon

    Le "Parc des Rives de Seine" un dimanche l'été à hauteur du Pont Neuf

     

    Anne Hidalgo qui d’ailleurs a immédiatement annoncé sa décision de faire appel et de lancer "sans tarder un nouvel arrêté de piétonnisation".

    Elle aurait pu sortir par le haut de cette crise en acceptant, magnanime, la décision du tribunal et en expliquant que les parisiens ne sont pas prêts pour de tels projets. Elle aurait désamorcé les tensions et neutralisé ses opposants en jouant l’apaisement et le rassemblement. Las, l’orgueil la pousse à s’entêter au risque de se discréditer totalement en appel.

    Ce n’est même pas un pari sur l’issue du jugement car, en supposant que le tribunal lui donne raison en appel, la crise restera ouverte jusqu’à la décision des juges ce qui va encore empoisonner sa majorité pendant de longs mois. Dans un contexte de grogne généralisée des parisiens se plaignant de la saleté de la ville, de la prolifération des rats, du ratage du renouvellement des Vélib, entre autres, fallait-il encore s’entêter dans ce projet qui vient de se faire clouer au pilori.

    Il n’est pas déraisonnable de penser que ce qui devait être le projet phare du mandat d’Anne Hidalgo, devant lui assurer un rayonnement international, vient avec ce jugement et cette décision d’appel de compromettre l’avenir politique de ceux qui l’ont porté.

    Yvon Le Gall

     

    Sources :

    France TV Infos : https://www.francetvinfo.fr/economie/transports/trafic/paris-le-tribunal-administratif-annule-la-fermeture-a-la-circulation-des-voies-sur-berges-rive-droite_2621872.html

    LCI : https://www.lci.fr/societe/paris-fermeture-des-voies-sur-berges-la-mairie-de-paris-fait-appel-de-la-decision-et-prend-un-nouvel-arrete-de-pietonnisation-2079448.html

     

  • SachaSacha LIN, chargé du pôle "citoyens" à l'ACRF (photo VlM)

     

     

    Nous connaissons tous ce local qui fait penser à une ruche tant il bourdonne d'activités, au 43 rue du Temple (IVe), siège de l'ACRF (association des chinois résidant en France) où des Chinois vivant et travaillant en France côtoient des Français d'origine chinoise de la première à la troisième génération. Sacha LIN s'occupe de ces derniers. Il appartient lui-même à la deuxième génération. Sa famille vit en France et tient le restaurant Hoa Tong, 35 rue Beaubourg (IIIe), qui s'est spécialisé dans les banquets, mariages et autres réunions de famille. Les clients ordinaires y sont également bien reçus.

    Nous avons évoqué le nouvel an chinois, nouvel an lunaire ou fête du Têt, qui tombe le 16 février. Placé sous le signe du chien, il donnera lieu à deux semaines d'animation à Paris, essentiellement dans le XIIIe car le défilé des IIIe et IVe arrondissements est annulé cette année.

     

    Temple 16 02 18Rue du Temple, carrefour Gravilliers (IIIe). Quelques lampions sont là pour rappeler qu'on change d'année !

     

    Les lampions sont en place pourtant dans le Marais mais ils sont plus clairsemés. Pour Sacha LIN c'est dû au fait que de nombreux commerçants chinois se sont éloignés d'ici pour s'installer à Aubervilliers où ils disposent de meilleurs conditions de travail. Il relève aussi un phénomène de simple lassitude de la part des organisateurs.

    Nous sommes revenus sur ce débat de l'an dernier qui a fait suite à un article de notre part qui traitait de la difficulté de convaincre les commerçants de soigner leurs devantures et de respecter les normes qui découlent des règles d'urbanisme du Marais.

    D'un commun accord, nous avons exprimé le regret que dès l'année 1996 où le règlement du PSMV (plan de sauvegarde et de mise en valeur) est entré en vigueur, les autorités de la Ville n'aient pas engagé un dialogue avec ces commerçants pour les faire adhérer à la grande ambition de réhabiliter le Marais et d'en faire le lieu prestigieux qu'il est devenu aujourd'hui. Ils auraient sans doute compris qu'il était de leur intérêt de participer à l'effort de rénovation  pour profiter en retour de l'attractivité du quartier où ils exercent.

    Certes le mouvement est lancé. Une rue comme celle des Gravilliers qu'on a longtemps montrée du doigt offre aujourd'hui un florilège de commerces à la devanture étonnante de créativité. Mais tous ne sont pas sur ce modèle et il faudra du temps encore pour la rue soit affranchie des devantures qui la défigurent. Une démarche plus pro active aurait probablement permis d'y arriver plus vite.

    GS

     

  • Maison rougeLes berges rive droite à hauteur de la "Maison Rouge" (IVe) (photo VlM) 

     

     

    On peut maintenant accéder aux berges mais difficilement s'y promener car c'est encore "la gadoue". L'eau stagne dans les passages bas et aucun véhicule ne s'y risque. Ce matin, pas de vélos, de trottinettes, de rollers ou de gyropodes, c'était le domaine exclusif des quelques piétons qui ont timidement repris leurs habitudes et des touristes cherchant à ramener chez eux un souvenir peu habituel des bords de Seine.

    Quai HdV

     

    Sur les quais, on circule comme d’habitude, c'est-à-dire pas très bien, sans pourtant que la situation puisse être qualifiée de dramatique, comme montre cette photo prise à 12h00 quai de l'Hôtel de Ville.