Vivre le Marais, Vivre Paris Centre !

Chronique de la vie au cœur et autour du centre historique de Paris

Catégorie : Actualité

  • Grenier st lazare 30 fromager 11 11 16La fromagerie-épicerie fine "Les Saisons", 30 rue du Grenier Saint-Lazare (IIIe) Tél. 07 84 06 40 03  (photoVlM)

     

    A nouveau ceux qui soulignent la disparition progressive des petits commerces de bouche au profit des magasins de prêt à porter et de luxe vont être démentis. En effet  nous constatons et nous espérons qu'il s'agit d'un mouvement pérenne dans notre quartier, malgré encore quelques fermetures, des ouvertures. Récemment une épicerie a ouvert rue du Temple (voir notre article du 09 novembre 2016) et il y a peu une fromagerie-épicerie fine s'est installée 30 rue du Grenier Saint-Lazare (IIIe). Elle remplace une agence immobilière.

    Voilà qui permet à la rue pour laquelle un projet des  travaux d'aménagement a été retenu dans le cadre du budget participatif de se trouver valorisée car elle mérite mieux qu'une abondance de mobiliers urbains et un parking à l'abandon qui la rendent bien triste.

    Avant d'entrer dans la fromagerie-épicerie fine l'odeur de fromages "d'exception" est déjà prégnante. Une jolie vitrine surmontée d'une enseigne drapeau à l'ancienne réalisée en fer forgée attire le chaland.  

     

    Grenier st lazare 30 enseigne 11 11 16

    L’intérieur est très joliment aménagé, la gérante Mariette Goldas-Grammont explique qu'elle est passée de la banque au fromage et que les produits proposés proviennent de la fromagerie Wullus de Saint-Omer dont le responsable avec qui elle est associée et auprès duquel elle s'est formée est Paul-Alexandre Wullus maître fromager et affineur. Ce dernier dernier viendra en appui dans la boutique plusieurs fois par semaine. Sont aussi en vente de la charcuterie fine et du vin … La dégustation est possible sur place et des sandwichs sont  à la vente pour les plus pressés.  

    Nous souhaitons que cette implantation commerciale réussisse et soit attractive pour d'autres commerces de bouche dans le secteur.  

    Dominique Feutry

     

  • Temple 36 magasin fruits & légumes 09 11 16Le propriétaire Chikh Afif, devant son magasin "Le Temple du Fruit" 36 rue du Temple (IVe) Tél. 01 72 34 82 67 (Photo VlM)

     

    Il remplace la librairie atypique  "I love my blender" qui avait ouvert en 2007 et qui semble avoir eu du mal à s'imposer avec un concept orienté sur la prime jeunesse et la littérature anglophone. Fervent écologiste et possesseur d'ânes et autres animaux familiers, il est parti dans le sud-ouest.

    Chikh Afif se présente comme un enfant du Marais où il a fait toute sa carrière dans le commerce de bouche, notamment rues Rambuteau et du Roi de Sicile. Son nouveau magasin emploie quatre personnes avec lui-même.

    Au premier coup d’œil, on constate que son commerce respecte les codes du Marais : enseigne discrète et couleurs sobres. L'étalage est à surveiller compte tenu de l'étroitesse du trottoir. L'intérieur ne déçoit pas. Les fruits et légumes présentés respirent la fraicheur. M. Afif insiste sur leur provenance : producteurs uniquement, ce qui a pour effet de limiter le séjour dans la chaine du froid.

    Il assure que ses prix se comparent favorablement à ceux de ses confrères, notamment rue Rambuteau. A chacun de vérifier !

    Le rayon épicerie fine est en voie de démarrage. Dans l'immédiat, il propose des soupes et des salades de fruits. Très prochainement il ouvrira une activité de traiteur avec notamment une offre de couscous.

    Cet évènement apporte un apaisement, sinon un démenti, à ceux qui se plaignent du développement exclusif dans le Marais de la mode et du prêt-à-porter et en corolaire de la disparition du commerce de proximité.

     

  • Salon-presentation-02Vue de la Halle des Blancs Manteaux lors d'une édition précédente du Salon de l'Autre Livre 

      

    Au programme des événements culturels de notre quartier ce week-end, nous vous proposons de vous rendre au 14ème Salon de l’Autre Livre, devenu depuis quelques années « le salon international de l’édition indépendante ».

    En effet du 11 au 13 novembre 2016 la halle des Blancs Manteaux (48 rue Vieille du Temple – IVe) sera le lieu de rendez-vous des éditeurs français ou étrangers (160) dont la production sort des sentiers battus et apporte une certaine « biblio-diversité » à l’édition (jeunesse, essais, nouvelles, poésie, témoignages, romans…). Des séances de dédicaces sont prévues ainsi que des débats. Sont prévus de rencontres, des échanges et des débats.

    Les vendredi 11 novembre de 14h à 21h, samedi 12 novembre de 11h à 21h et dimanche 13 novembre de 11h à 19h00

    Mentionnons aussi l’exposition qui se tient à la mairie du IVe (Salle Jean Mouly, place Baudoyer) jusqu’au 19 novembre. Elle est consacrée à la production artistique de Martin Gendre. Les commentaires indiquent que ce dernier « …a su faire de ces toiles une voie d’accès vers l’autrefois et vers l’ailleurs. D’inspiration autobiographique, son œuvre reconstitue les instants éphémères et les plages médociennes de son enfance. » Quant aux …« visages, simplement dessinés, parfois effacés, le brouillage des lignes, l’incertitude des contours donnent à ses toiles une dimension onirique et éveillent l’imagination et la sensibilité du spectateur.» 

     

    310rus-c7275Eduard Steinberg (1937-2012), Varvara, 1963, huile sur toile, Don de Galina Manevich-Steinberg, 2016

     

    Citons enfin une exposition au Centre Pompidou dont nous n’avons pas parlé et qui se tient jusqu’au 27 mars. Elle est intitulée « Kollektsia ! Art contemporain en URSS et en Russie (1950-2000)» 

    A l’approche du centenaire de la révolution russe, le musée montre au public une partie des 250 œuvres soviétiques et russes contemporaines qu’il a reçues en don. Il s’agit d’« …un panorama de quelque 50 années d’art contemporain en URSS puis en Russie (donc post-Perestroïka), à travers les principaux mouvements qui les ont sillonnées. Cet art contemporain est dans son ensemble un art non officiel. »

    Ouvert de 11 à 21h tous les jours, sauf le mardi.

     

  • Saintonge portail20 rue de Saintonge (IIIe)

     

    Samedi 8 octobre matin, le feu a pris dans cet immeuble de la rue de Saintonge, l'une des plus calmes du Haut-Marais. Si l'on en croit les moyens déployés par les pompiers, il a été sérieux. Pas moins de cinq véhicules étaient sur place et les dégâts accumulés sur la voie en témoignaient.

    Saintonge dégâts

    L'édifice est connu sous l'appellation de "Maison Blondel", du nom de son constructeur. Bâti en pierre de taille vers la fin du XVIIIème siècle, il peut se prévaloir de posséder l'une des plus belles façades du quartier. Il faut lever la tête : cette façade se termine tout en haut par un fronton inattendu. Avec son beau balcon du premier étage, dont la balustrade en pierres a été remplacée par un garde-corps en ferronnerie, il contribue à donner à cet immeuble une classe indéniable.

    Le feu n'a pas altéré son apparence. A priori, il s'est développé dans le local de fond de cour. Il n'était pas possible ce matin d'y accéder.

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    Nous poursuivons cet article le 5 novembre en publiant, sous sa responsabilité exclusive, des extraits du témoignage de Jean-Marc Rousseau qui a été la seule mais sérieuse victime de l'incendie :

     

    "Les dégâts sont considérables et laissent une personne, moi Jean-Marc Rousseau, qui habitais au-dessus de cette remise, garage, sauna, actuellement sans domicile, plus de vêtements. Sans rien… à la rue…

    INDIFFÉRENCE

    Je ne peux plus exercer mon travail… 

    J’ai eu droit à une semaine d’hôtel pris en charge par l’assurance… Après, c’est " demerden sie sich" (NDLR : démerdez vous en allemand de cuisine)»… Étant « petit » propriétaire, mais propriétaire (un crédit de 15 ans) je me retrouve à la rue dans l’indifférence générale, d’abord de l’immeuble à part 2 personnes que je salue, Catherine Dumont et ma voisine du dessus qui m’a offert une petite goutte de vodka « Ça vous remontera me dit-elle, si vous avez besoin n’hésitez pas, Un syndic qui généreusement m’a offert l’hospitalité de deux caves pour y entreposer les affaires calcinées en attente de l’expertise… je dis c’est beau…

    Indifférence de M. le Maire du III Pierre Aidenbaum (demande d’aide de relogement par recommandé et restée sans réponse, on n’a droit à rien en tant que propriétaire je suis supposé être riche …. et 20 ans dans le quartier, à payer impôts et taxes diverses.

    Indifférence de la mairie qui m’a envoyé balader pour mes encombrants ( tout ce qui était irrécupérable). Si vous les mettez sur le trottoir vous aurez une amende, nous ne prenons que le petit électroménager et ça, un jour dans le mois et encore devant la mairie (sans ménagement).

    Vous me direz : les assurances… Ça les assurances c’est un travail à plein temps, SINISTRÉ aussi. AXA n’est jamais « AXAcessible » on est baladé de plateau en plateau téléphonique, de n° de sinistre en n° de sinistre, pas de réponses à mes nombreuses questions. On me dit, heureusement que vous n’étiez pas là… sinon vous auriez pu… (on finit jamais la phrase). Je me le demande vraiment, si j’étais mort, je pense que M. le Maire avec une mine de circonstance, se baladerait rue de Bretagne, au Marché des enfants rouges pour serrer quelques louches électorales….

    Et pour finir, je suis oh combien désolé pour M. Guy Vaughan architecte au 19 rue Debelleyme, rue mitoyenne à la rue de Saintonge pour les nuisances olfactives qui nuisent à son activité et à sa créativité. Mais là je ne sais pas quoi lui répondre. Les mots me manquent…

    Jean Marc Rousseau

     

    Il est possible que l'amertume qu'éprouve l'auteur de ce message l'ait poussé à accentuer le trait. Il reste les faits, qui ne sont pas contestables. Nous exprimons à M. Rousseau notre solidarité et notre sympathie ainsi que notre désir de lui venir en aide si nous le pouvons.

     

     

  • Vieille du t 76 façade G20 et immeuble 05 11 16 Immeuble 76 rue Vieille du Temple (IIIe) et supérette "G20" (photo VlM)

     

    Nous venons d'apprendre que la supérette "G 20", 76 rue Vieille du Temple (IIIe) allait fermer prochainement au profit d'une  boutique  "H & M".

    La redistribution des cartes des commerces de proximité se poursuit. D'une part la multiplication  des  petites surfaces alimentaires des grandes enseignes de distribution nécessite une certaine rationalisation. Ainsi  ces supérettes changent-elles de nom et passent-elles sous une autre marque ou bien sont-elles amenées a fermer comme ce fut le cas cet été, rue du Grenier Saint-Lazare (IIIe), de "A 2 Pas " un magasin du groupe Auchan et maintenant du "G 20". Ces évolutions se déroulant dans un contexte spécifique à Paris et aux grandes agglomérations  avec parallèlement l'arrivée de nouveaux acteurs plus orientés sur le créneau du bio  ("C Bon" , "Bien". ou "Causses"…).   

    Cela se fait aussi en pleine concurrence avec les grandes marques non alimentaires qui visent les meilleurs emplacements des quartiers vivants,  animés et attirant les visiteurs où de nombreux commerces ouvrent 7 jours sur 7 et dont les prix ont atteint des sommets inimaginables il y a encore peu de temps …!

    Simplement on constate aussi que, dans cette course effrénée, la rotation des points de ventes est élevée, d'autant plus  que la crise  économique persiste, avec comme corollaire la fermeture d'un nombre croissant de magasins qui ne trouvent pas preneurs s'ils ne sont pas situés dans les "triangles d'or" des terrains de chasse des grandes marques.

    Dominique Feutry

     

  • Acab 29 10 16

     

    Ce tag de bâche de restaurant dans le IIIe n'était pas anodin, pour autant qu'un tag puisse l'être. Toute une littérature fleurit sur Internet autour de cet acronyme : ACAB, "all cops are bastards" ou "tous les flics sont des salauds"

    Injurier la police quand on a besoin comme jamais de sa protection est une action subversive d'individus qui optent pour la politique du pire en France.

    Le gérant de l'établissement, sur nos conseils, a prévenu les autorités compétentes. Les services de la propreté de Paris sont intervenus dans les 48 heures du dépôt de la signalisation. Les bâches ont été nettoyées. Une plainte a été déposée.

    Graff

  • Citycarbon3Une trottinette roulant sur le trottoir parmi les piétons (photo Numerama) 

     

    Sortant de mon domicile, il s'en est fallu de peu pour que je sois renversé par une jeune femme en roller qui roulait à vive allure sur le trottoir puis aussitôt par une seconde qui la suivait en trottinette à la même vitesse .

    Manifestant mon mécontentement de façon assez vive, je me demande par quel miracle je n'ai pas été frappé par ces personnes vociférantes, menaçantes, courroucées qui m'invectivaient car j'avais osé arrêter leur course folle.

    Je ne suis pas le seul à constater la multiplication des trottinettes, rollers et autres gyropodes et monocycles (ou monoroues), skateboards ou gyroskates électriques. Les engins se multipliant, l'insécurité grandit pour les piétons, notamment les plus fragiles, dès lors que les trottoirs deviennent une aire de déplacement pour ces appareils. Mais la principale anomalie est l'absence de texte pour réglementer la circulation de ces machines le plus souvent électriques qui roulent vite. 

    La revue "Que choisir" qui a enquêté sur le sujet concluait dans un article publié il y a un an qu'il n'existait aucune réglementation et qu'"en attendant un texte clair (ce qui n’est pas à l’ordre du jour), le bon sens doit s’imposer dans le respect de tous. Trottinettes et autres engins électriques doivent donc rouler sur les trottoirs, adapter leur allure à l’affluence des piétons, emprunter les passages protégés et respecter les feux tricolores. Circuler sur les pistes cyclables est également toléré, même si ce n’est pas officiel…" Il est juste indiqué que tout engin électrique se déplaçant à plus de 6 km/h doit rouler sur la chaussée.

    Cette analyse n'est apparemment pas en phase avec le code de la route dont l’article R311-1 (6.10) range les patinettes dans les cycles : “véhicule ayant au moins deux roues et propulsé exclusivement par l’énergie musculaire des personnes se trouvant sur ce véhicule”. Sachant qu'un "véhicule" a l'obligation de rouler sur la chaussée, il devrait en être ainsi de nos nouveaux mode de transport qualifiés de "doux" même si un choc avec eux est rude…

    Nos élus feraient bien de se pencher sur ce sujet et de clarifier la situation afin d'empêcher que nos trottoirs ne deviennent des petites autoroutes/voies rapides pour mono-roues ou deux roues motorisées ou non qui prennent le pas sur les piétons, ces derniers devenant les intrus. Un comble!

    Vraiment il faut que cette évolution dangereuse soit maitrisée.

    Dominique Feutry

      

  •   H0027-L00684927Scène de chasse en forêt de Ferdinand von Rayski (1806-1890)

     

    Le musée de la chasse et de la nature met la dernière main à l’organisation de trois expositions simultanées qui se tiendront dans ses murs du 8 novembre au 12 février prochains.

    La première d’entre elles est consacrée à deux peintres, Ferdinand von Rayski (1806-1890) considéré comme le maitre de l’école de Dresde qui a peint de magnifiques scènes de chasse. « A travers un panorama constitué d’œuvres emblématiques (peintures et dessins) provenant de divers musées allemands et suisse, et couvrant la période 1830-1914, l’exposition met en évidence les spécificités germaniques dans la manière de représenter la chasse. ». Le commentaire annonçant l’exposition va jusqu’à poser cette question « les forêts sont-elles plus mystérieuses en Allemagne, les cerfs plus imposants et leur territoire plus sauvage ? En tout cas, les pratiques de chasse et la place du chasseur dans ces sociétés ne sont pas les mêmes. ».

    Est associé à cet artiste «… le peintre contemporain Georg Baselitz qui a utilisé l’étude préparatoire conservée au musée de Dresde dans divers travaux. », ce qui a pour effet de confronter les deux peintres qui ont tous deux la même source d’inspiration à savoir « …la faune sauvage et la chasse… »

     

      BLACK-DEERLe cerf noir de Branco est silencieux et solennel, et nous regarde impassible, comme s’il nous questionnait (photo Georges Poncet-Courtesy Jeanne-Bucher Jaeger)

     

    La seconde exposition « Résonances, abductions, interférences » voit sa pièce principale présentée dans la cour du Musée. Il s’agit d’un magnifique cerf en bronze, œuvre de Miguel Branco, né au Portugal en 1963. L’animal reste le sujet principal de sa production. «…Histoire de l’art, ouvrages scientifiques sont pour lui une source d’inspiration, il procède même à des emprunts des emprunts …»  Cela ne l’empêche pas de créer, tel le cerf (Black Deer) dont nous reproduisons la photographie. Une certaine simplicité se dégage de ses productions, sa marque de fabrique. Il est précisé que « les salles du musée accueillent, en complément de cette installation, une sélection de peintures et de sculptures de l’artiste en résonance avec les œuvres du Musée.. ».

    En parallèle enfin la 3ème exposition dénommée « Bipèdes, quadrupèdes et peinture sur chevalet (Trépid) » de l’artiste allemande Gloria Friedmann établie en France qui s’intéresse à la fois aux performances, installations, à la peinture ou à la sculpture et effectue un « travail engagé ». Elle « …met en évidence la manière dont nous percevons notre écosystème…Dans ses tableaux vivants comme dans ses sculptures, Gloria Friedmann met en cause cette apparente discontinuité qui caractérise la pensée moderne… »

    Mardi à dimanche, 11h00 à 18h00 et mercredi, 11h00 à 21h30
    Fermé le lundi

    62, rue des Archives 75003 Paris

     

  • P1080893
    Les berges de la Seine, inscrites au patrimoine mondial de l'UNESCO : quelle protection en découle ? (Photo VlM)

     

    Juridiquement parlant, la réponse est : aucune. C'est l'un des sujets qui ont été débattus ce jeudi 27 octobre au cours des "Journées Juridiques du Patrimoine" organisées par  "Patrimoine-Environnement", au siège d'AXA avenue Matignon dans le VIIIe, sous la présidence d'Alain de la Bretesche.

    A la tribune, se sont succédé Françoise Férat, sénatrice de la Marne, membre de la commission Culture-Éducation-Communication, et des personnages éminents qui font autorité dans ce domaine. On a eu le plaisir notamment de retrouver Dominique Masson, qui nous a conseillés dans les années 2000 alors qu'il était directeur au Ministère de la Culture de  postuler pour la commission locale du secteur sauvegardé du Marais dans la perspective de sa révision. Également Yves Dauge, ancien sénateur-maire PS de Chinon et président de la commission nationale des secteurs sauvegardés, que nous avons rencontré par deux fois au palais du Luxembourg pour parler du Marais.

    Réduire cette journée en un article serait une entreprise vaine. Nous avons retenu pour nos amis du Marais deux thèmes qui nous paraissent essentiels.

    Tout d'abord, la loi "Création, Architecture et Patrimoine", dite "loi CAP". Le projet de loi a été adopté. On a compris des exposés que le projet initial, déposé à l'Assemblée Nationale était très préjudiciable à la protection du patrimoine car les dispositifs actuels, secteurs sauvegardés PSMV, comme celui du Marais  (NB  : il y en a 100 en France), ZPPAUP (zone de protection du patrimoine architectural, urbain et paysager)  et AVAP (aire de valorisation de l’architecture et du patrimoine) disparaissaient purement et simplement sans que d'autres protections pertinentes assurent la relève.

    Le Sénat avait pris la mesure du danger pour la France d'un texte qui aurait à terme sacrifié, en tout cas endommagé, l'un des atouts majeurs que possède la France avec des monuments, des sites et des paysages exceptionnels qui fascinent les touristes. Sa représentante a souligné que l'assemblée nationale a été d'emblée sensible à cet argument et les deux chambres, en commission mixte, sont parvenues à un accord sur un texte sensiblement amélioré.

    FératFrançoise Férat, sénatrice UDI de la Marne, secrétaire de la commission culture éducation et communication

     

    Il en résulte un projet qui a été approuvé en deuxième lecture par les Députés avec l'accord du Sénat. L'évènement est suffisamment exceptionnel quand les deux chambres sont de couleur différente pour qu'on le signale et qu'on s'en réjouisse. Le Député PS du IVe, Patrick Bloche, qui est en même temps président de la commission des affaires culturelles et de l'éducation à l'Assemblée Nationale, nous avait préparés à cette issue heureuse, par ses déclarations rassurantes lors de notre rencontre à la Chambre des Députés le 19 février 2016.

    BlochePatrick Bloche, Député PS de la 7ème circonscription et conseiller de Paris élu du XIe

     

    Les nouvelles dispositions peuvent se résumer ainsi : inscription des dispositions relatives à la protection du patrimoine dans un "règlement" annexé à chaque PLU (plan local d'urbanisme), co-responsabilité État-collectivité territoriale pour l'établissement des PSMV, création obligatoire d'une commission locale pour veiller à la médiation et à la participation, lorsqu'il y a ou non intercommunalité.

    La commission nationale, quant à elle, sera consultée chaque fois que l’État décidera "l'aliénation de monuments historiques" c'est à dire la vente à des tiers (souvent étrangers).

    Autre thème, l'inscription au patrimoine mondial de l'UNESCO. Cette distinction est considérée comme précieuse pour ses bénéficiaires mais dans l'état actuel des choses il n'en découle légalement aucune contrainte ou obligation. Vincent Berjot, directeur général des patrimoines, nous a appris qu'un décret est en cours d'élaboration pour corriger cette aberration en précisant les conséquences juridiques de l'inscription.

    Gérard Simonet

     

  • Clouzeau rvp 25 10 19De droite à gauche, Matthieu Clouzeau, Directeur de la DPSP, Laurent Jeannin-Naltet, Gérard Simonet, Gilles Pourbaix, Anne Penneau, Jean-François Revah (Vivre Paris !). A la prise de vue Stéphane Devienne, (Photo VlM)

     

    Cette Direction de la Mairie de Paris, que dirige le Commissaire Divisionnaire Matthieu Clouzeau, nous a reçus le 25 octobre en compagnie de Stéphane Devienne en charge du Bureau de régulation de l'espace public. Elle préfigure ce que sera la "Police Municipale de Paris". Il est interdit toutefois de prononcer ce mot tabou car en 2001, quand Bertrand Delanoë briguait la Mairie de Paris, il avait fait du renoncement à cette proposition de son concurrent un argument de campagne majeur. Ses héritiers ont changé d'avis sur le fond mais ils respectent la mémoire de celui à qui ils doivent beaucoup !

    De "police municipale", pourtant, la nouvelle direction en a tous les contours. Pour autant que la loi sur le changement du statut de Paris soit votée (voir article "Le Monde" du 3 août 2016), la responsabilité en matière de respect des règles de civilité sera bel et bien assurée par la municipalité, comme elle l'est dans les autres villes de France.

    Précision importante : le BACN (bureau d'action contre les nuisances) dont nous avons régulièrement souligné le professionnalisme dans le traitement des nuisances sonores et olfactives, passera sous le contrôle de la mairie en rejoignant la DPSP. Matthieu Clouzeau nous rassure à ce propos : il entend conserver cette unité dans l'intégralité de ses effectifs et de ses méthodes de travail (leur assujettissement en particulier au normes de qualité ISO 9001 qui concernent les entreprises de services).

    On sait que la Maire de Paris projette de confier le contrôle et la gestion du stationnement à trois sociétés privées (notre article du 24 octobre). Les 1.500 agents de sécurité de la Ville qui en sont aujourd'hui chargés entreront dans le giron de DPSP pour en grossir les rangs qui compteront alors un effectif de 3.400 personnes, au service de la tranquillité publique et de l'environnement.

    Fourrière poids lourdsUn des services sous-traité au privé par la mairie de Paris : la fourrière. Ici, fourrière "poids lourds" (Photo VlM)

     

    La direction est organisée sur un mode "staff and line", avec une trame de 10 circonscriptions opérationnelles verticales et des fonctions transversales en renfort, notamment la nuit. Les quatre arrondissements centraux (qui attendent d'être regroupés) sont l'une de ces unités de terrain, sous l'autorité de Sophie Lachasse et se son adjoint Daniel Dauphant. Près de nous, le XIe-XIIe sont regroupés ainsi que que les Ve-XIIIe, VIe-XIVe, VIIIe-IXe-Xe.

    Le changement annoncé répond à une logique : puisque nos élus sont jugés au moment des élections sur leur gestion des problèmes de sécurité et d'incivilités il n'est pas anormal de leur donner les moyens de les assumer. D'un autre côté, on apprécie le professionnalisme de la police et son dévouement. Trouvera-t-on l'équivalent chez  des employés municipaux ? Le dessaisissement des ASP de leur tâche vis à vis du stationnement n'est-il pas le signe que les lourdeurs immanentes à la fonction municipale conduisent à une productivité insuffisante ?

    Nous avons posé à M. Clouzeau une question pratique : dans l'état actuel des choses, le réflexe des habitants lorsqu'une difficulté se présente, est "d'appeler la police". Sachant que le respect de l'ordre public, du code de la route, les délits et a fortiori les crimes restent de la responsabilité de la police, comment fera le citoyen ordinaire pour savoir s'il doit appeler la circonscription locale de la DPSP ou le commissariat d'arrondissement qui lui est familier ? On convient que c'est une question sur laquelle il faudra se pencher….

    Nous serons attentifs en tout cas aux sujets qui nous intéressent car ils conditionnent la qualité de vie de habitants de Paris : le propreté, le bruit, l'occupation de l'espace public, l'affichage débridé, la circulation, le stationnement…. La DPSP est constituée dans le but de s'y atteler et d'apporter une amélioration visible. Nous lui faisons a priori confiance. Nous observons à ce propos que l'échange que nous avons eu avec son directeur, le pragmatisme, la compétence et l'ouverture dont il a fait preuve, nous invitent à être raisonnablement optimistes.

    Gérard Simonet