Vivre le Marais, Vivre Paris Centre !

Chronique de la vie au cœur et autour du centre historique de Paris

Catégorie : Actualité

  • CAM03510 État actuel de la librairie Scaramouche 161, rue Saint-Martin (IIIe). Le commerce de bouche gris qui la jouxte vient lui aussi de fermer (photo VlM) 

     

    Non loin du passage Molière, au 161 rue Saint-Martin (IIIe), la célèbre librairie Scaramouche spécialisée dans le cinéma fait grise mine… Alors qu’elle a fermé, ses vitrines sont déjà toutes recouvertes d’affiches sauvages. Ne reste plus visible que l’enseigne bandeau au- dessus du magasin. Beaucoup d’habitués trouvent porte close et sont attristés de constater la disposition de étête vénérable  institution.

    Pourtant les passionnés de cinéma trouvaient des trésors dans cette maison connue pour son fonds de photographies, d’affiches et de livres du 7ème art.

    Le phénomène des fermetures de librairies notamment de notre quartier n’est pas nouveau. Nous avions signalé celle de la "Librairie Charlemagne" rue saint Antoine en avril 2013 puis celle de "Mona Lisait" rue Pavé en mars 2014 peu avant la fermeture "d’Agora" rue des Archives en septembre 2014. Nous le soulignions alors, le développement de la vente sur internet, la vente de livres électroniques depuis l’arrivée des liseuses, doublées d’une période longue de crise économique et d’un goût moins prononcé pour la lecture ont porté un coup fatal  à ces commerces spécialisés. Quelques-unes subsistent néanmoins, ce  qui est une bonne  chose car rien ne remplace un librairie pur choisir un livre, recevoir un conseil sur un auteur, un nouveau roman ou une nouvelle parution.

    Espérons simplement que l’hécatombe va cesser.

    Dominique Feutry

     

  • Mairie IVe face 06 03 16Mairie du IVe (Photo VlM)

     

    Sans le Maire du IVe et en présence d’une assistance clairsemée, le conseil d’arrondissement s’est tenu le 24 octobre. Beaucoup de chiffres ont été communiqués par le président de séance, le 1er adjoint Julien Landel, sur les crèches, les travaux en urgence, les équipements divers des directions techniques, les activités périscolaires…

    Un point a été fait ensuite sur les 15 projets de végétalisation, l’économie circulaire, les équipements publics et la rénovation du Théâtre de la Ville (15 millions € HT) qui se terminera en mars 2019.

    Le nombre de pigeonniers contraceptifs qui est de 12 dans la capitale pourrait croître, une étude est lancée dans ce sens.

    Il est annoncé que des migrants pourraient être installés dans des locaux vacants de l’Hôtel Dieu, le projet est piloté par le Maire du IVe et le directeur général de l’AP-HP Martin Hirsch. Une dotation de 14 000 € est prévue.

    La rue des Hospitalières Saint-Gervais, derrière la Halle des Blancs Manteaux, sera bientôt transformée en aire piétonne (5 semaines de travaux prévues) afin de sécuriser l’école primaire. Il est aussi question sur proposition, de médiateur d’étendre la Zone 30 à l’Ile Saint-Louis. Le stationnement serait interdit dans les rues de moins de 5 m de large, les places de livraison qui subsisteraient pourraient être utilisées la nuit pas les riverains. Cette annonce a provoqué quelques remous dans l’assistance, certains considérant qu’il s’agissait d’un passage en force.

    En ce qui concerne la construction de la halle sportive rue Neuve Saint-Pierre (voir nos différents articles à ce sujet), le 1er adjoint a indiqué, quant à la polémique née des vestiges archéologiques qui auraient été détruits, que le conservateur du pôle archéologique lui-même avait affirmé qu'aucun vestige n'avait été révélé et qu’il s’agissait en fait de structures du siècle passé. Toutefois, M. Landel reconnait que les 4 pieux de fondation (80 cm de profondeur et 1,20 mètre de large) prévus en février dernier étaient passés à 25 soulignant l’absence de risque d’altération d’éventuels vestiges archéologies… Il s’est donc inscrit en faux sur la polémique née de ces pieux et du terrassement nécessaire pour mise à niveau du sol qualifiant tout ce qui a pu être dit de propos « mensongers » et ajoutant qu’un suivi rapproché était assuré par les archéologues de la Ville

    Les participants présents sont restés toutefois dubitatifs sur ces explications qui ne les convainquent pas. Ils s’étonnent de la hauteur de cette structure inesthétique qui à 9 mètres est supérieure de 2 mètres à celle initialement prévue.

     

    Analyse de notre confrère "L'independant du 4e" qui était présent à la réunion

     

  • Scan

     

    Nous avons fait acte de candidature, comme les responsables du" conseil de la nuit" nous y invitaient, en justifiant notre demande par notre goût prononcé pour les activités nocturnes, et pas seulement le lit sous toutes ses formes mais aussi, la liste n'est pas exhaustive, le théâtre, le cinéma, les conférences, les concerts, les présentations de mode, les dîners en ville, les célébrations, les banquets, les promenades au clair de lune, l'observation du ciel, des galaxies, des étoiles filantes et des planètes….

    Nous recevons cette lettre de la mairie de Paris. Elle est sans appel :

     

    Monsieur,
     
    Vous avez soumis votre candidature pour intégrer le Comité des Noctambules et nous vous remercions de l’intérêt que vous portez à cette démarche.
     
    Le Comité des Noctambules a pour objet de permettre aux usagers de l’offre d’activités de loisirs nocturnes, qui ne sont pas encore représentés au sein du Conseil de la Nuit, d’intégrer celui-ci afin d’y exprimer leurs attentes et de formuler des contributions. 
     
    Vous êtes déjà membre du Conseil de la Nuit, au sein de l’un de ses autres collèges. À ce titre, vous avez donc d’ores et déjà la possibilité de participer aux travaux du Conseil de la Nuit et de ses groupes de travail.
     
    En conséquence, nous avons le regret de ne pouvoir retenir votre candidature. Nous vous invitons à continuer à participer à nos travaux dans le cadre du collège des associations de riverains.
     
    Nous vous remercions pour votre compréhension.
     
    Bien cordialement
     
    Thierry Charlois
    Chef de projet sur la Politique de la Nuit
     
    Direction de la Démocratie, des Citoyens et des Territoires
    Service de la Médiation et de la Qualité des Relations aux Usagers
     
     
    Nous sommes demandeurs d'un guide de qualification du "noctambule", tel que la mairie de Paris le conçoit...
     
     
  • A12Les acheteurs faisant la queue le 22 octobre pour acheter les pop corns  de l'actrice Scarlett Johansson, 35 bis rue du Roi de Sicile  (IVe) 

     

    Quatre cents personnes seraient venues rencontrer l'actrice américaine Scarlett Johansson vendeuse d'un jour dans son nouveau magasin de pop corn « Yummy Pop » inauguré hier 35 bis, rue du Roi de Sicile (IVe) !

    L'événement serait plutôt resté banal s'il n'avait pas été accompagné de la fermeture de la rue et la mise en place pour ce faire d'un service de police à la hauteur de la renommée de l’actrice…

    Ce genre de « manifestation» commence à indisposer passablement les riverains, voisins et habitants qui n'en ont que faire. Ils constatent impuissants qu'ils ne sont plus maîtres de leurs allées et venues en raison de la privatisation de leur quartier à des fins mercantiles financées finalement en partie par leurs impôts puisqu'il y a par exemple réquisition de la police.

    Que dire aussi de toutes ces files d'attente bruyantes qui se multiplient ici et là parce que telle marque de basket, de skate ou autre choisit le quartier pour ouvrir boutique. Le cas du magasin « Supreme » rue Barbette (IIIe) (voir notre article du 12 mars 2016) est assez illustrant de ces nouvelles pratiques qui privatisent trottoirs et rues souvent sur des dizaines de mètres. Rentrer dans son immeuble devient un vrai parcours du combattant entre les clients avançant au pas en longue colonne et les vigiles du service d'ordre parfois musclé embrigadés pour l'occasion !

     
    A14Magasin "Supreme" rue Barbette (IIIe) photographié le 23 octobre 2016 tôt le matin avec son gardien présent 24 h sur 24. Au calme du matin va succéder l'affluence des acheteurs qui vont s'aligner sur une longue et bruyante file (Photo VlM)

     Supreme 20 10 16

    La file qui s'étend jusqu'à la rue des Quatre-Fils  (photo VlM/JFLB) 

     

    Que dire encore et aussi de ces campagnes d’affichage de grandes marques de prêt à porter, cosmétiques et divers qui continuent à maculer les murs des nos quartiers en toute impunité ?

    Le mécontentement ambiant et bien réel, ignoré de ceux qui devraient pourtant s'en préoccuper, est ainsi alimenté par les autorisations données ou non à ces ventes permanentes ou éphémères qui perturbent tout un quartier. Dans de nombreux secteurs il est devenu difficile de pouvoir se reposer tant le jour que la nuit.

     On peut se demander si le mot tranquillité ne va pas être bientôt banni du dictionnaire des parisiens 

    Dominique Feutry

     

  • Galerie_origin_coulangefinale_addaa_a3608L'Hôtel de Coulanges 35-37 rue des Francs Bourgeois (IVe) où l'aménagement futur prévoit des percements et agrandissements qui interrogent la Commission du Vieux Paris

     

    Le Bulletin municipal officiel de la Ville de Paris (BMO) a publié dans son édition du 14 octobre un extrait de la séance plénière de la  commission du Vieux Paris qui s’est réunie le 14 septembre dernier. Cette institution  dont on avait craint un moment qu’elle ne disparaisse (voir nos articles des 23 septembre et 22 août 2014)  «  a été créée en 1897. Elle comprend 55 membres représentant la société civile (issus du monde associatif, des universitaires, des experts et des journalistes), les élus (15 membres) et l’Administration. » Il s’agit d’un comité consultatif qui se réunit chaque mois sous la présidence du Maire de Paris ou de son représentant afin d’examiner les demandes de permis (démolitions, restructurations, transformations … déposées auprès de la Direction de l’Urbanisme et émet alors de avis (appelés « vœux »)»

     Parmi les vœux émis en cette séance relatée dans le BMO, 3 dossiers concernent le Marais.

    Le premier porte sur l'Hôtel de Coulanges 35-37 rue des Francs  Bourgeois (IVe) dans le cadre de l'opération " Réinventer Paris" . La Commission s'étonne. "… des percements et agrandissements prévus… qui ne sont étayés par aucune archive ancienne...". Il est donc préconisé de mener "…une analyse historique plus fine…afin d'éviter tout risque patrimonial… des façades protégées…"

     

    Fontaine rue de veniseLa fontaine Maubuée qui a besoin d'une sérieuse restauration à l'angle des rues Saint-Martin et de Venise (IVe) (Photo VlM)

     

    La Commission s'est penchée sur le mauvais état de la Fontaine Maubuée datant du XVIIIe siècle et se trouvant à l'angle des rues Saint-Martin et de Venise face au Centre Pompidou. Elle recommande que la Ville de Paris lors de la restauration procède "… à un nettoyage délicat et à une consolidation de surface… du fait notamment de la prolifération de mousses."  Voilà bien longtemps qu'il est question de restaurer "cette petite architecture", espérons que la mise en état est pour bientôt. 

    Les bâtiments du musée Carnavalet fermé pour 3 ans pour travaux ont fait l'objet d'un examen d' évolutions proposées sur les circulations verticales. Après un satisfecit délivré sur la prolongation d’un escalier qui ne " …modifie pas la volumétrie du lieu." En revanche elle n'est pas favorable au "…remplacement de 2 escaliers de liaison construits dans les années 80..." (l'un d'eux est situé au rez de chaussée dans la salle dite des enseignes). En effet elle trouve "…intrusif…" ce projet d' "…escaliers panoramiques à double ou simple révolution dotés de garde-corps pleins conçus principalement pour guider le parcours." Elle propose plutôt la mise en place d' "… une signalétique claire pour une visite chronologique des collections."

    Nous saurons dans les prochains mois si ces vœux apparemment de bon sens ont été pris en compte.

     

  • IMG_0608Marteau piqueur en action détruisant des soubassements anciens (photo SF)

     

    A plusieurs reprises (articles des 09 juin et 02 octobre 2016), nous avons relaté le mécontentement de nombreux riverains concernant le projet d’aménagement d’un gymnase recouvert d’une toile en PVC de 9 m de haut sur un terrain de sports enchâssé au cœur d’un quadrilatère formé par des immeubles bordant les rues Beautreillis, Charles V, Saint-Paul, Neuve-Saint-Pierre (IVe).

    Un collectif de riverains non consultés s’est constitué afin de revisiter ce projet.

    Un recours auprès du tribunal administratif n’a pas abouti et les interventions auprès de l’administration et de diverses instances pourtant concernées sont restées lettre morte. Aussi la mairie de Paris a-t-elle démarré les travaux dès le mois dernier et ceux-ci, comme il fallait s’y attendre, posent aujourd'hui question. Les excavatrices en action destinées à préparer le terrain pour y planter de longs pieux ont mis au jour,  le 18 octobre, des  vestiges archéologiques sans doute en lien avec une ancienne église médiévale détruite à la Révolution et dans le cimetière de laquelle ont été inhumés des personnages importants.

    Il nous est rapporté que ces vestiges ont été détruits au marteau piqueur dès l’aube et rapidement chargés dans la benne d’un camion pour être évacués. Notre confrère "L'indépendant du 4e" publie lui aussi l'information avec de nombreux détails.

    IMG_0596Béton coulé à la va-vite dans les excavations où reposaient les soubassements anciens (photo SF)

     

    Il est difficile d’imaginer que la Direction du Patrimoine et de l'Architecture qui dépend directement de la Ville ait pu laisser faire, d’autant que l’existence de ces vestiges était connue et faisait partie des arguments avancés par le collectif d'habitants pour revoir le projet de gymnase  sur la foi de documents officiels !

    Que signifie une telle passivité de la part des autorités alors que nous sommes au cœur même du Marais historique. Nous connaissons pourtant  l’ardeur débordante de ces mêmes autorités  pour développer le Paris de la fête ! Le Maire du IVe, souvent présenté comme passionné par l’art, peut-il lui aussi, ainsi que son équipe d’ailleurs, rester indifférent face à ce type de saccage en catimini. L’Architecte des Bâtiments de France a-t-elle été informée de ce dernier épisode ?

    Finalement qui est responsable ? Sans doute personne, à l’image des trois petits singes asiatiques connus par tout un chacun.

    A la suite de la parution de notre article nous avons reçu une communication de Christophe Girard, Maire du 4e, sur les travaux de la Halle sportive Neuve Saint-Pierre que nous publions ci-dessous.

    Les travaux de construction d’une Halle sportive sur le Terrain d’Éducation Physique (TEP) Neuve Saint-Pierre suscitent de nombreuses interrogations auxquelles je souhaite ici apporter des réponses.

    Je rappelle que la construction de cette Halle répond à une demande formulée depuis plusieurs années, avant même l’arrivée de la majorité actuelle, par les associations sportives et la communauté scolaire qui utilisent l’équipement. Nous déplorions en effet un trop grand nombre d’annulations de cours et d’activités tout au long de l’année en raison des conditions climatiques, qui rendaient la pratique du sport impossible sinon dangereuse sur un revêtement obsolète et en mauvais état.

    J’ai donc fait du projet de couverture du TEP un des engagements forts de ma mandature. Projet sur lequel j’ai avec mon équipe plusieurs fois communiqué à ce conseil, dans les publications municipales et lors d’une réunion publique de présentation.

     

    Récemment, des observations formulées par certains riverains relatives aux travaux de terrassement sur la parcelle ont fait craindre que les sous-sols abritant un cimetière mérovingien aient pu être altérés. Plus grave la Ville est accusée par certains de laisser des "vestiges [être] détruits au marteau piqueur dès l’aube et rapidement chargés dans la benne d’un camion pour être évacués ».

    Non seulement nous démentons formellement de tels agissements mais nous regrettons les surenchères et propos mensongers, entourant ces opérations suivies quotidiennement par la Mairie, la Direction des Affaires Culturelles de la Ville de Paris et la Direction du Patrimoine et de l’Architecture qui pilote le chantier.

    En effet, dans un avis du 11 avril 2016, le Conservateur régional de l’archéologie d’Ile-de-France, informé de la réalisation de ce projet, ne l’a pas considéré comme étant de nature à compromettre la conservation de vestiges compte tenu de son impact limité. Saisi par le Maire suite à la diffusion de photographies trompeuses la semaine dernière, le Chef du pôle archéologique de la Direction des Affaires Culturelles Département d'Histoire de l'Architecture et d'Archéologie de Paris (DHAAP) a confirmé avec certitude qu’il ne s’agit en aucun cas de vestiges.

    Je vous lis des extraits de son rapport :

    « Les terrassements ont concerné principalement les matériaux servant comme base du terrain de sport. Sous ces matériaux, les terrassements ont entamé sur une vingtaine de centimètres d’épaisseur des remblais composés de terre de jardin et fragments de plâtre de démolition. Aucun vestige attribuable à l’ancien cimetière n’a été révélé. »

    « Les fondations dégagées au moment des terrassements sont du 20e siècle et sont constituées de pierres meulières noyées dans du béton. Elles délimitent l’angle d’une structure comblée par des gravats récents. »

    « Ces fondations ne constituent aucunement un élément de l’ancienne église paroissiale qui, par ailleurs,  se situait  bien plus à l’ouest à l’emplacement de l’école élémentaire. »

    En ce qui concerne la question des fondations de la Halle et du nombre de micropieux qui vont permettre de soutenir la structure de couverture, je précise que la Mairie a toujours souhaité communiquer de manière transparente sur l’ensemble des aspects du projet. Lors de la réunion publique du 16 février dernier puis lors du Conseil d’arrondissement du mois de mai, les études techniques relatives aux fondations n’avaient pas encore été réalisées, puisqu’elles ont eu lieu au mois de juin. Le Maître d’œuvre nous avait donc indiqué qu’en fonction des nécessités de charge de l’ouvrage à l’étude, le nombre de pieux pouvait être de 4 sans que ce chiffre soit définitif.

    Le nombre de micropieux nécessaires est effectivement passé à 25 micropieux afin que les fondations puissent supporter la charge de la Halle mais le risque d’altération des sous-sols a toujours été pris en compte aussi bien par le Maître d’ouvre que par le contrôle régulier de la Direction des Affaires Culturelles, sur site.

    Comme moi et mon équipe l’avons déjà dit, la Mairie du 4e se tient à la disposition des habitants souhaitant obtenir des éclairages sur le chantier du TEP, les informations leur seront communiquées en toute transparence.

     

     

     

     

  • IMG_2924Suspension de poissons saisie au détour d'un stand (photo VlM)

     

    La FIAC (foire internationale d’art contemporain) se tient du 20 au 23 octobre au Grand Palais, au Petit Palais, au Louvre par le Jardins des Tuileries, place Vendôme et au musée Eugène Delacroix. Expositions éclectiques et diverses, sculptures, peintures, collages, conférences, échanges entre professionnels amateurs et curieux … sont le lot de ce rendez-vous annuel que beaucoup ne manqueraient sous aucun prétexte. Exposants et visiteurs étrangers sont en nombre.

    3.000 artistes sont représentés et l’on compte 187 exposants. Un joli tableau de chasse pour la 43ème édition de l’événement.

    Au détour des lieux et des allées où  « l'art est présent sous toutes ses formes, danse, poésie, musique »,  il faut reconnaitre que  nous sommes face à ce que des commentateurs appellent  « un choc des siècles » ou bien que « l’on sort des sentiers battus.»

      IMG_2922Toile de l'artiste libanaise Etel Adnan (photo VlM)  

     

    L’art n’est pas si facilement abordable qu’il s’agisse des œuvres aussi bien que de leur prix. Les impressions qu’elles laissent sont diverses et il n’est pas évident au premier coup d’œil d’avoir un coup de cœur. Telle ou telle sculpture, telle ou telle peinture ou production vient-elle à nous ou allons-nous plutôt vers elle ? Le lien n’est pas inné, il s’impose rarement d’emblée.

    Il est vrai qu’il faut un certaine expérience et une bonne dose d'introspection pour comprendre ce qu’a voulu exprimer un artiste, ce n’est pas si clair et la relation de ce dernier à son œuvre est parfois tortueuse.  

    Découvrir, détecter un talent n’est pas simple parmi des milliers d’artistes. Interrogeant il y a quelques années déjà  la « découvreuse »  d’un grand peintre ayant fait l’objet de deux importantes rétrospectives à Beaubourg, je lui demandais qu’elle avait été sa recette pour en arriver là ? Elle me répondit d’un ton amusé et sans détour « musées-musées,  galeries-galeries, expositions-expositions, au fil du temps l’œil se forme et n’oubliez jamais,  il faut alors que l’œuvre vous  plaise. »

    Alors essayons de former notre œil en se rendant à la FIAC, même si ce n’est pas si aisé.

    Dominique Feutry

     

  • Nuit de folie

     

     

    Au printemps 2010, Bertrand Delanoë, sur l'insistance de Ian Brossat qui n'était à l'époque que le président du groupe communiste à la Mairie de Paris, faisait voter un budget pour l'organisation "d’états généraux de la nuit" en  réponse au  lobbying des industriels de la nuit et de la boisson qui estimaient qu'on ne fréquentait pas assez leurs établissements la nuit à Paris.

    En réaction à cette annonce, une douzaine d'associations "environnement, cadre de vie", dont "Vivre le Marais !" décidaient de s'unir au sein du réseau "Vivre Paris !" (RVP) pour porter la voix des habitants parisiens dont l'immense majorité travaillent le jour et veulent se reposer la nuit. Le Maire consentit à les recevoir et leur apprit à cette occasion que le dossier était repris par un de ses Adjoints, Mao Péninou, chargé d'organiser les premiers "états généraux de la nuit".

    Brossat ian 22 05 15 Peninou mao

     

     

     

     

     

     

     

    Ian Brossat (à gauche) et Mao Péninou (à droite)

     

     Ces "états généraux" se sont tenus en novembre 2010. Nous en avons rendu compte pour dire que "chacun avait vu minuit à sa porte"  (notre article du 15/11/2010).

    Il y a eu depuis de nombreuses réunions de suivi au cours desquelles "Vivre Paris !" a courageusement défendu le droit au sommeil des parisiens, de plus en plus dérangés la nuit par des débordements de foules qui confondent fête et alcoolisation. Il en fallait sans doute davantage pour neutraliser l'action de lobbying des professionnels de la nuit qui sont à l'Hôtel de Ville comme des poissons dans l'eau et embrassent comme du bon pain tous ces gens qui consacrent leur temps à œuvrer pour que le business de la nuit prospère.

    En 2014, ils en recueillaient les dividendes. La Maire nouvellement élue, Anne Hidalgo, attribuait à son Premier Adjoint, Bruno Julliard,  une "délégation à la nuit". Lui-même déléguait à un autre élu Frédéric Hocquart la responsabilité d'un "conseil de la nuit" et un conseiller venait le rejoindre en la personne de Thierry Charlois pour renforcer l'équipe.

    Hocquart rvp 13 05 14Une réunion de RVP avec Frédéric Hocquard ( de face) dans son bureau

     

    Comme si cela ne suffisait pas, nous avons reçu ce 11 octobre un message nous apprenant la nomination d'un chargé de mission supplémentaire auprès de Frédéric Hocquard, Gilles Srédic, ancien syndicaliste étudiant comme Bruno Julliard. Ce sont donc désormais cinq personnes de haut niveau (ils ne nous démentiront pas !) et des assistants, qui se trouvent chargés de penser et organiser nos nuits à leur manière.

    On se sentirait flattés si on n'avait pas conscience de la réalité sous-jacente. On vient de la découvrir : de manière sournoise car le sujet n'a jamais fait l'objet de discussions et encore moins d'un accord, la Mairie de Paris vient de lancer un "appel  à candidatures" pour constituer un "conseil des noctambules", composé nous dit-on de 15 femmes et 15 hommes, qui seront tirés au sort au cours d'une soirée le 3 novembre au Rex Club (si vous êtes candidats, dépêchez vous car la clôture des inscriptions est annoncée pour le 27 octobre !)

    On y voit une sorte de réincarnation du "maire de la nuit" qui avait défrayé la chronique mondaine il y a quelque deux ans et qui fort heureusement est resté dans les limbes de sa propre rêverie.

    Voilà à quoi jouent les élus de la Ville de Paris, au moment où la sécurité est gravement menacée chez nous avec des forces de police débordées qui n'ont d'autre recours que de faire la gréve du zèle ? Nous nous apprêtons à véhiculer un message de protestation auprès des personnes citées mais il importe maintenant que les parisiens réagissent par tous les moyens qu'offrent les réseaux sociaux pour que la Maire Anne Hidalgo, dont les ambitions personnelles sont palpables, comprenne qu'elle aurait tort de continuer à nous manipuler.

     

    Si vous avez du mal à le croire, cliquez ici pour visualiser le tract d'annonce

     

  •    P1000069Vue du Square du Temple (IIIe)  

     

    Le dernier bulletin municipal de la mairie du IIIe arrondissement fait état du possible changement de nom du square du Temple (une proposition a été faite en ce sens au Conseil de Paris), pour le dédier à Élie Wiesel, écrivain et philosophe américain, respecté, honoré mais aussi contesté et controversé à la fois. Si l'intention de ceux qui veulent procéder à ce changement peut se comprendre afin de rendre hommage à un passé plus récent que l'histoire de l'Enclos des Templiers, vieille de plus de 800 ans, est-il bien opportun de gommer le nom de ce lieu  où  s'est déroulé et forgé un épisode marquant de l'Histoire de France ?

      Panneau-le-donjon-du-temple-rue-eugène-spuller-square-du-temple-temple-de-parisUn panneau rappelle que l'emplacement du square du Temple est chargé d'histoire  

     

    De grands penseurs apportent la réponse. Ainsi Nietzsche affirme que " l'homme de l'avenir est celui qui aura la mémoire la plus longue" quand Marc Bloch précise "l'ignorance du passé ne se borne pas à nuire à la connaissance du présent, elle compromet dans le présent l'action même" ! Quant à Élie Wiesel nous relevons cette phrase qui sonne comme une évidence " un homme sans passé est plus pauvre qu'un homme sans avenir." Nous pourrions multiplier à l'infini toutes ces citations, elles montrent simplement combien il est hasardeux et lourd de conséquences de vouloir débaptiser un endroit si chargé d'histoire alors que rien ne l'oblige.

    Le faire pour le square du Temple sera considéré pour beaucoup comme un renoncement à notre histoire, un étiolement de la connaissance de notre passé déjà bien indigente !

    Dominique Feutry

     

  • Serres auteuil géoLes Serres d'Auteuil, inscrites à l'inventaire des monuments historiques, dont une partie a été sacrifiée à l'autel de l'extension de Roland Garros (Photo Géo)

     

    Douche froide pour les tenants du projet.

    Le 3 octobre, on apprenait que la décision en appel du Tribunal Administratif de suspendre l'exécution  du permis de construire était annulée par le Conseil d’État statuant en cassation. Une fois de plus, pour des raisons qui mériteraient une analyse approfondie, la juridiction suprême décide en faveur de la mairie de Paris. La Fédération Française de Tennis (FFT) boit du petit lait. Les défenseurs du patrimoine pleurent devant le spectacle des bulldozers qui reprennent possession du terrain.

    Puis patatras! On découvre hier soir 6 octobre que le Tribunal de Grande Instance de Paris (TGI), statuant au civil en référé à la demande des héritiers de l'architecte des Serres, Jean-Camille Formigé, ordonne "la suspension des travaux engagés ou à engager".

    Les associations qui défendent l’intégrité des Serres d'Auteuil, dont la SPPEF (société pour la protection des paysages et l'esthétique de la France), le collectif Auteuil-Les Princes, France Nature Environnement, SOS-Paris… se réjouissent de cette péripétie qui contredit le Conseil d’État tandis que la FFT dénonce le jugement et parle d'une "décision prise dans des conditions douteuses et s'interroge sur une possible manipulation". Bigre !

    Pour notre part, nous avons dés le début regretté l’acharnement de Paris  et de ses dirigeants à maintenir le tournoi de Roland-Garros dans le cadre étriqué d'Auteuil. Il fallait de la place à la FFT. Versailles, qui n'est qu'à 25 kilomètres de Paris, proposait sa candidature et l'étendue infinie de ses espaces. C'était une occasion pour décongestionner Paris. Égoïstement et soucieux de leur ego, Bertrand Delanoë et Anne Hidalgo (alors Première-Adjointe en charge de l'urbanisme) décidaient de faire l'arbre droit pour conserver le prestige d'organiser ce tournoi du Grand Chelem.

    Il fallait dans ce but sacrifier une partie des Serres d'Auteuil : qu'à cela ne tienne ! Ce fut fait.

    Nous suivons attentivement cette affaire car elle est significative d'une attitude que nous dénonçons : défendre à tout prix le "pré carré" de la capitale en y développant l'activité et l'habitat au détriment de la périphérie dont les habitants souffrent de devoir converger en permanence vers un Paris surpeuplé, avec les difficultés de logement et de transport que nous connaissons, et que la fermeture des berges à la circulation met singulièrement en lumière.

    Gérard Simonet