Vivre le Marais, Vivre Paris Centre !

Chronique de la vie au cœur et autour du centre historique de Paris

Catégorie : Actualité

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    Sortir à parisCirculation à Paris vue par le Guide Touristique SORTIR A PARIS

     

     

    Les véhicules à moteurs thermiques, autos, motos, scooters sont visés par des mesures portées une fois de plus par les Verts : paiement du parking pour les deux-roues motorisés dès 2022, réduction à Paris de la vitesse à 30 km/h, trafic limité dans le centre de Paris.

    Les alliés de la Maire de Paris vont figure d'agitateurs. Leurs initiatives pour changer les codes esthétiques de la capitale (mobilier urbain, pieds d'arbres, terrasses sauvages…) ont été décriées au point que Anne Hidalgo et son Premier adjoint ont été contraints à un rétropédalage hâtif dont nous nous sommes tous réjouis.

    En est-il de même aujourd'hui ? Peut-être pas. Des mesures pour lutter contre la pollution (qualité de l'air et encombrements) restent nécessaires car le syllogisme cher à Aristote est applicable chez nous : l'air de Paris est pollué et dangereux pour la santé ; or les véhicules à moteurs thermiques polluent l'air de Paris ; donc ces véhicules sont dangereux et menacent notre santé… En conclusion, ils doivent être massivement écartés de Paris !

    Nous pensons que la décision de créer une "zone à trafic limité" pour le centre historique est défendable. Les riverains gardent le droit d’utiliser leurs véhicules personnels ; les taxis, les livreurs et les artisans sont autorisés. Il reste un sujet sensible : l'accès des VTC (véhicules type Uber). Les interdire est un non-sens car c'est une disposition anti-concurrentielle qui peut tuer la profession et soulever les protestations d'une jeunesse qui, pour des raisons budgétaires et de sécurité, fait largement appel à eux pour les retours de nuit à leur domicile.

    Contrairement aux réserves qui s'expriment dans les réseaux sociaux, et de façon apparemment paradoxale, ces mesures faciliteront le recours au véhicule personnel de ceux qui ponctuellement en ont un réel besoin. Ils seront dispensés d'affronter les embouteillages que nous connaissons encore aujourd'hui.

    Ce satisfecit suppose évidemment que la mairie de Paris, avec l'aide si nécessaire de la Police nationale, sache mettre en place un contrôle effectif du dispositif et les sanctions qui en découlent. L'accès aux parkings publics à l'intérieur de la zone à trafic limité reste aussi, à notre connaissance, un sujet qui soulève plus de questions que de réponses…

    GS

     

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    Hdv 1

     

    LES AMOUREUX DU PATRIMOINE PARISIEN

    MOBILISÉS

     

    Le guide touristique PARISMARAIS.COM publie ce reportage : 

     

    Le mardi 6 juillet 2021, à 18h00, en plein conseil de Paris, manifestation de centaines de parisiens devant l'Hôtel de Ville contre la politique d'urbanisme et de circulation d'Anne Hidalgo et son adjoint Vert David Belliard. On n'avait jamais vu cela avec les maires précédents. La  Maire de Paris a été conspuée pour sa gestion récente en matière d'environnement, de voirie et de remplacement du patrimoine urbain Napoléon III. Un rassemblement d'anonymes mais aussi de célébrités des médias, des gens très divers aux métiers différents. Et de tous horizons politiques.

    Hdv 2Aurélien Véron, élu LR de Paris, a tenu à manifester sa présence et son engagement

     

    Pour la plupart, c'était leur première "manif" : des panneaux amateurs sur des cartons, pas de grandes banderoles imprimées comme dans les manifs classiques, juste des "cris du cœur" écrits simplement : "sauvez le patrimoine" ils protestaient contre les rues mal entretenues, les tours, le bétonnage intensif de Paris, les végétalisations participatives fantômes et le mobilier urbain raté, les aménagements urbains dangereux… Une grande envie de beau, de paix, de classique, un besoin de calme et d'une ville apaisée.

    Un orchestre de jazz fédérait tout ce petit monde peu habitué aux protestations mais sincèrement à bout de nerfs. Peu d'unité dans les revendications mais un grand ras le bol des travaux incessants de la municipalité actuelle. Espérons qu'il soit entendu.

    Hdv 3

    Des amateurs en matière de "manif" mais une conviction sincère et un attachement très fort aux valeurs et à la beauté de Paris

     

    La pandémie a exacerbé les tensions et le stress des parisiens et dans ces moments tout changement brutal est perçu comme une violence supplémentaire et un bouleversement des habitudes de vie quotidienne. Des facteurs psychologiques majeurs qui n' ont pas été intégrés par les élus locaux décisionnaires, eux-mêmes souvent protégés des effets secondaires des grands travaux qu'ils ont entrepris.

    Pascal Fonquernie

     

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    Anne hidalgo dans la tourmenteAnne Hidalgo dans la tourmente : esthétique et propreté de Paris, gestion financière de la Ville, relations difficiles avec ses "alliés",  sur fond d'ambitions présidentielles…

     

     

    Un large mouvement protestataire s'est développé ces dernières semaines sur le thème du "saccage de Paris" à propos du mobilier urbain, de la signalisation, de l'entretien de la végétation, de l'affichage sauvage et des tags. Nous y avons pris une part active, tout récemment encore avec notre tribune du 2 juillet sur la "nouvelle esthétique" de Paris.

    Emmanuel Grégoire, qui fait figure de "sage" dans cette affaire à côté de ses bouillants alliés Verts, vient au secours d'Anne Hidalgo en reconnaissant implicitement les erreurs commises par la municipalité. Dans un "mea culpa" comme on en a rarement entendu, et que nous engageons nos lecteurs à écouter, il fait amende honorable sur les dérives municipales et les insuffisances que nous dénonçons depuis le début de la nouvelle mandature.

    Il parodie Prévert et son fameux inventaire en nous livrant en vrac tout ce qui ne va pas : encombrement de l'espace public, profusion de panneaux inutiles, végétalisation brouillonne, aménagements de voirie indigents (plots jaunes), invasion des stickers, des affiches sauvages et des tags (nécessité à ce propos de revoir la politique de poursuite et de sanctions), déclaration d'amour au second Empire, à ses bancs publics en particulier…

    Pour finir, M. Grégoire annonce un "manifeste sur l'esthétique parisienne" qui reprendra ces thèmes pour les développer, à la fin de cette année.

    Nous ne sommes pas dans le secret des échanges internes mais nous sommes prêts à parier que les maires d'arrondissements, qu'ils soient de la majorité ou de l'opposition, ont agi dans le sens des intérêts bien compris de Paris et des parisiens. Nous les en remercions.

    Gérard Simonet

     

     

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    JoséphineTerrasse éphémère de "Joséphine" le 28 juin pour la soirée de l'Euro  (Photos VlM/PS)

     

     

    Depuis le déconfinement du 18 mai, le restaurant "Joséphine", qui occupe un des angles de la place du Marché Ste Catherine avec la rue Caron (IVe), s’étalait à nouveau sur l’espace vital. Comme il avait pris l'habitude fâcheuse de le faire dans les mois passés, l’établissement ne respectait rien et bloquait les déplacements sans respect pour les personnes âgées, poussettes, accès d'immeubles et véhicules de secours.

    Des signalements ont été déposés par les riverains à la police en avril-mai 2021. Elle est intervenue pour évacuer l’intérieur du restaurant le mercredi 28 avril. Des riverains témoignent : "Joséphine, de tout temps, ne respecte rien et donne aux autres restaurateurs de la place un exemple déplorable ! Pour nous c’était l'enfer ! avec 80 à 90 décibels tous les soirs, non stop (*) … et pas seulement les soirs de matchs de foot."

    A partir du 11 juin, début de l'Euro de football, sans se soucier des règles applicables aux terrasses dites "éphémères", "Joséphine" prenait possession de la place jusqu’aux bancs publics et installait des écrans et amplificateurs sonores ; le gérant et son équipe, habillés eux-même en supporters, jouant avec véhémence les "capos" (animateurs de foule)….
     
     
    Joséphine deboutLe 1/8ème de finale de l'Euro de football…
     
     
    Le Maire de Paris-centre Ariel Weil a tenu à ce que l'ordre soit rétabli et on l'en remercie. En accord avec lui, une demande motivée de sanction a été adressée par le Commissaire central de Paris-centre au cabinet du Préfet de police de Paris qui a répondu par une décision de fermeture administrative de 15 jours, affichée désormais à l'entrée du restaurant.
     
    Les riverains peuvent enfin dormir et les autres établissements de la place ont reçu le message que les comportements hors la loi ne servent pas forcément les intérêts de leurs auteurs.
     
    (*) Il s'agit de mesures objectivées par le dispositif BruitParif installé sur la place
     
  • Paris centreCirculation douce et véhicules en libre-service (Illustration mairie de Paris-centre)

     

     

    Le Maire de Paris-centre Ariel Weil a décidé de faire cavalier seul, dans le but d'en tirer des enseignements au niveau parisien, pour négocier avec les sociétés Lott, Tiers et Lime, trois opérateurs de flottes en libre-service, un processus de limitation de la vitesse de leurs trottinettes.

    Dans les aires piétonnes (il ne s'agit pas des trottoirs mais des espaces partagés comme les berges…), la vitesse des engins sera limitée à 10 km/h. Ils iront moins vite qu'un joggeur. Contrôle et sanctions seront automatiques : la vitesse dans les aires concernées sera constatée par GPS et l'opérateur enverra un signal qui déclenchera automatiquement la limitation de la vitesse au niveau requis.

    Le dispositif est très séduisant car on doute toujours en matière de réglementation qu'il soit matériellement et humainement possible de contrôler et de sévir.

    Si le dispositif donne satisfaction, il sera étendu à toute la ville et on peut penser qu'il fera des émules. C'est un immense progrès en perspective !

    GS

     

     

  • Temple 77 façade 20 06 21

    Hôtel de Vic (ou de Bouchotte), 77 rue du Temple (IIIe), XVIIème siècle, à double fronton semi-circulaire et en arc brisé,  écusson au deuxième étage, classé monument historique en 1974. Sera-t-il partiellement transformé en résidence hôtelière ? (Photo VlM)

     

    Depuis que le débat est ouvert sur les locations saisonnières dont Airbnb est le leader, notamment sur Paris, nous ne cessons de dire que les propriétaires de leur résidence principale, qui la louent aux touristes pour compenser leurs charges dans la limite réglementaire de 120 jours par an, ne sont pas la cause principale des tensions sur le marché immobilier.

    Les propriétaires de résidences secondaires et les investisseurs qui ont recours à ce mode de location aux touristes, ont été les premiers et les plus engagés dans ce genre d'activité perçue comme hautement rentable et favorable du point de vue fiscal. Cette situation n'a pas duré. Les municipalités concernées, Paris en tête, ont réagi en instaurant l'interdiction pour les propriétaires de louer sur des courtes durées des espaces ayant le statut d'habitation, cette possibilité restant le privilège des locaux commerciaux. Le passage du statut d'habitation au statut commercial ayant été par ailleurs rendu quasiment impossible par les conditions draconiennes qui sont requises pour un tel changement.

    Pendant longtemps, et malgré nos alertes, l'administration a oublié de s'intéresser à la troisième voie, celle des propriétaires d'espaces souvent très vastes précédemment affectés à des activités commerciales voire industrielles et qui depuis quelque temps sont en jachère. C'est le cas notamment dans le Marais des nombreux grossistes-importateurs de maroquinerie avec leurs ateliers et leurs magasins de stockage qui s'étendent aux caves et aux étages.

    Toutes ces surfaces ont le statut commercial ; il n'était donc pas nécessaire de l'obtenir pour exercer, avec quelques transformations à la clé, une activité de loueur meublé courte durée qualifiée de "résidence hôtelière". Le phénomène a pris de l'ampleur depuis trois ou quatre ans et l'Hôtel de Ville a fini par s'en émouvoir, non sans avoir cependant délivré par sa direction de l'urbanisme une multitude d'autorisations en réponse à des "DP" (demandes préalables de travaux).

    Notre Député Pacôme Rupin s'en est fort heureusement préoccupé. Peut-être avons nous contribué à lui faire prendre conscience qu'il fallait que l’État se penche sur ce dossier. Dès novembre 2019, il déposait un amendement devant la Chambre des Députés pour donner le pouvoir aux maires qui se sentent concernés d'interdire purement et simplement les résidences hôtelières qui résulteraient du processus décrit.

    L'amendement a été accepté mais aucun décret d'application n'en est sorti. Trop compliqué à exprimer ! lui disait-on dans les sphères compétentes….

    Presque deux ans plus tard, et grâce sans doute à sa persévérance, on peut saluer la parution du "Décret n° 2021-757 du 11 juin 2021 relatif à la location d'un local à usage commercial en tant que meublé de tourisme". Les maires vont pouvoir, dès le 1er juillet prochain, interdire la transformation de locaux commerciaux ou professionnels en meublés touristiques sous l'appellation "résidences hôtelières" et réduire ainsi les nuisances dues à ces locations.

    Le Délégué au logement à l'Hôtel de Ville, le communiste Ian Brossat, a lieu de s'en réjouir mais il lui reste à mettre en place avec son collègue à l'urbanisme, le Premier adjoint Emmanuel Grégoire, les procédures et visas qui empêchent que les DP (demandes préalables de travaux) passent à l'urbanisme comme "lettre à la poste"…

     

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    La mesure n'ayant pas d'effet rétroactif, le permis délivré ingénument par la mairie de Paris, direction de l'urbanisme, au propriétaire de 30 m² de l'Hôtel de Vic dont nous parlons en introduction pour sa transformation en résidence hôtelière pourrait ouvrir la voie aux travaux mais les autres propriétaires ne l'entendent pas de cette oreille. Ils s'appuient sur ce qu'ils qualifient de "fausses déclarations" pour exercer un recours gracieux contre le permis et l'attaquer en justice s'il le faut.

    Gérard Simonet
     
  • Ste catherine place occupée depuis joséphine 08 08 20Place du Marché Ste Catherine, été 2020 : occupation du terre-plein de la place par les terrasses des bars-restaurants

     

    Les exploitants ont attaqué devant le Tribunal Administratif la décision du Maire de Paris-centre Ariel Weil de faire dégager la place, au prétexte qu'il leur infligeait un traitement injuste ; le Tribunal les a déboutés.

    Les riverains apprécient mais restent vigilants dans l'attente du nouveau règlement des étalages et terrasses (RET) que l'Hôtel de Ville concocte en secret (N.B. en 2011, en tant que Vivre Paris ! nous avions été invités par Élisabeth Borne alors Directrice de l'urbanisme, à la négociation du règlement qui a toujours cours actuellement. Depuis, avec la "démocratie participative" que prône l'Hôtel de Ville, on nous a invités à faire de la figuration en visioconférence…

     

    Motos garées rambuteau 29 01 21Motos/scooters à Paris : des privilèges dont souffrent les habitants…

     

    L'équité doit régner dans les modes de transport comme ailleurs. Depuis des années, les deux-roues motorisés font de la résistance pour ne pas tomber dans le lot commun, celui des voitures qui paient leur stationnement et se plient au contrôle technique bisannuel.

    Chaque fois que les autorités en parlent, ils manifestent bruyamment et c'est un domaine où ils excellent… La Maire de Paris et ses adjoints Verts ont procrastiné courageusement jusqu'à ce jour et on désespérait de les voir décider. On a appris le 16 juin qu'ils avaient surmonté leurs appréhensions : les deux-roues motorisés paieront leur stationnement dès 2022. A ce qu'on sait, la moitié du prix d'un véhicule quatre-roues.

    C'est une mesure dont nous nous réjouissons car il parait nécessaire de rétablir des conditions économiques qui ne donnent pas un avantage excessif à la moto, perçue comme un moyen de transport invasif, dangereux, polluant et extrêmement bruyant au-delà du tolérable !

     

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    Archives

    Espace public livré à la foule des consommateurs rue des Archives à hauteur du cloitre des Billettes (IVe)

     

     
    Avec l'invasion des terrasses éphémères, Paris-centre qui en contient 2.000 ressemble à une immense kermesse.
    La rue des Archives-lès-Billettes tient le pompon avec l'occupation de tous les trottoirs et de portions significatives de chaussée. Des cabanes plus ou moins exotiques, avec ou sans toit, des plateformes avec flans opaques ou ajourés ont fleuri partout et la foule y accourt tandis que les riverains font grise mine devant ce déferlement humain qui donne au quartier un air de parc d'attractions ou d'île enchantée.
     
    Le Maire de Paris-centre Ariel Weil a tenu un "café du Maire", ce rendez-vous mensuel qu'il a instauré en visioconférence avec les habitants pour les informer des événements marquants et prendre la température de l'opinion sur les dossiers brulants.
     
    Paule Mazéo, qui les suit fidèlement, nous fait part du contenu des échanges du "café" du 5 juin :
     
    • Ouverture le jeudi 10 juin de la maison de Victor Hugo.
    • On aborde ensuite le sujet des terrasses éphémères. 
      Une nouvelle mouture (encore) de la charte de ces terrasses est en phase d'arbitrage. [on lit dans la presse qu'elles seront définitivement instaurées les mois de printemps et d'été]
      Pour A. Weil : "on en saura plus à la fin du mois."
      NB : on dénombre 2000 terrasses à Paris-centre (sur un total de 12.000 à Paris). 
    • En réponse à la polémique soulevée par l'occupation des places de livraisons, le Maire explique que nous sommes dans une période de transition. L'avis général est qu'elles ont été prises d'assaut à la faveur du flottement de l'Hôtel de Ville sur les mesures de sortie du confinement l'été dernier.
    • Le Maire affirme pourtant que le temps des terrasses éphémères cessera en Septembre 2021…
    • Les défenseurs de l'école maternelle du 40 rue des Archives (maison Jacques Cœur) remontent au front, Le Maire s'emploie à les calmer en rappelant une fois encore, que ce bâtiment restera propriété de la Ville et destiné aux enfants. Précision : le déménagement de l'école se fera d'ici un an.
    • Un plan vélo sera annoncé à l'automne. Il manque un bout de piste vélo sur les quais hauts
    • On va rendre de l'espace aux bus tronçon par tronçon et revoir le tracé. 
    • Pour les tags se connecter directement au mail de Dorine Bergman. [Notre opinion : que cela ne vous dispense pas d'aller sur le site DansMaRue.]
    • Prochain conseil de secteur (d'arrondissement) le 22 juin à 18h00. Prochain café du Maire le 3 juillet.

     

    Réflexion personnelle

    Un tournant décisif a été pris à Paris avec le Covid. La volonté de la Maire de Paris et surtout de ses alliés Verts, d'évincer de nos rues les voitures et autres objets roulants, dangereux, encombrants, bruyants et polluants  au profit des bars-restaurants et de leurs terrasses aux allures de guinguettes est en marche en dépit de quelques précautions de langage. Les Maires d'arrondissements y sont assujettis bon gré mal gré. Ils ont beaucoup à y perdre politiquement car l'Hôtel de Ville les conduira à porter le chapeau de tous les mécontentements.

    Ariel Weil a donné  des preuves dans un passé récent que l'opinion des habitants compte pour lui. Il se heurte cependant à la marée humaine des exploitants et des consommateurs qui, réalisant que nos quartiers sont des eldorados, s'y ruent comme des orpailleurs. Une charte est censée définir des normes et un mode d'exploitation pour ces terrasses. Trop d'établissements s'en soucient peu en réalité.

    Dénoncer la situation comme nous venons de le faire libère les humeurs mais c'est un coup d’épée dans l'eau. Demandez à Don Quichotte ce qu'il en coute d'attaquer des moulins ! Dorénavant, c'est de manière ciblée que nous dénoncerons les abus.

    Il y a en effet trois attitudes possibles : (1) parodier la chèvre de M. Seguin (qui résista au loup en se battant jusqu'à l'aube avant d'être dévorée) dans un combat tout azimut ; (2) vendre ou libérer le logement que nous occupons à un opérateur de résidences touristiques ; ou (3) faire contre mauvaise fortune bon cœur mais exprimer notre ressentiment de façon raisonnée et choisir judicieusement nos bulletins de vote dans les mois et les années qui viennent.

    Nos lecteurs ont compris que nous renonçons à l'option (1) mais pas aux deux autres.

    GS

     

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    CarnavaletEntrée du musée Carnavalet et statue de Louis XIV

     

     

    A l'issue de quatre années de travaux, Carnavalet, le musée de l'Histoire de Paris, a rouvert le 29 mai 2021 ses salles d'exposition au public de Paris et d'ailleurs.

    A l'invitation du Maire de Paris-centre Ariel Weil et de sa Directrice Valérie Guillaume, nous avons parcouru ses deux bâtiments rénovés, l'Hôtel Carnavalet lui-même et l'Hôtel Le Pelletier de Saint Fargeau qui enjambe le lycée Victor Hugo et borde deux côtés du square exquis Georges Cain.

    Carnavalet salonUn des salons parisiens d'époque reconstitué

     

    Le musée présente sur un parcours de près de 1,5 kilomètres, 4.000 m² de surface d'exposition et pas moins de 3.800 œuvres. Il couvre l'histoire de notre capitale de Lutèce à nos jours avec des vestiges de la préhistoire, une pirogue en particulier qui date du temps des parisii.

    L'Hôtel Le Pelletier est consacré à la Révolution française de 1789 avec de nombreux témoignages et documents ainsi qu'à la Commune de 1871 qui a été sanglante et destructrice. L'occasion de se remémorer ce qu'était la Bastille, le donjon du Temple, l'Hôtel de Ville avant son incendie et le Palais des Tuileries.

     

    EnseignesLa salle des enseignes du Paris ancien

     

    La décision de créer un musée consacré à l’histoire de Paris date du Second Empire. La Ville fit l'acquisition de l’hôtel Carnavalet en 1866 pour l'abriter. On rappelle qu'il fut habité de 1677 à 1696, par Madame de Sévigné. Il ouvrit ses portes en 1880. En 1989, il s'étendra sur l’hôtel voisin Le Peletier de Saint-Fargeau, dont la construction date de 1668

    GS

     

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    Banc davioud

     

    On en a assez des objets en bois brut de récupération, madriers, traverses, palettes…. qui fleurissent un peu partout dans Paris, surtout dans les lieux symboliques comme la place de la République et les berges de la Seine. C'est le nouveau mobilier urbain de la Ville de Paris qui remplace le mobilier traditionnel auquel on est attaché, dans le but de "dé-normer" notre comportement.

    Aussi, lorsque le hashtag #saccageparis nous apprenait qu'un banc public du XIXème siècle signé Gabriel Davioud (voir photo) était mis au enchères publiques à Drouot et qu'un collectif de riverains était prêt à enchérir nous avons emboité le mouvement et cotisé avec eux pour enlever la vente.

    Le Commissaire-priseur s'est montré solidaire des souscripteurs en renonçant à sa commission et le vendeur lui-même, ému par l'attachement manifesté par les amoureux du beau Paris, a accepté de céder le banc de gré à gré pour le montant plus que raisonnable de 1.200 €.

    Saluons au passage la mémoire de Roxane Debuisson, amoureuse du Paris d'Autrefois, qui a conduit ce genre de combat dans les années 60  et sauvé de la décharge d'autres bancs haussmanniens mais aussi et surtout la magnifique statue dite "l'allégorie de la source" de Jean-François Etienne Gossin, exposée  désormais dans le hall de l'immeuble du 15 rue du Petit Musc (IVe).

    Nous sommes 254 à avoir cotisé pour le banc. La cagnotte a atteint plus de 5.000 €. L'excédent ira à des associations amies de défense du patrimoine parisien. Le banc, quant à lui, sera remis gracieusement en délégation  à la Maire de Paris Anne Hidalgo si elle accepte de se prêter à la cérémonie, le 25 mai à 18h00,  pour une réinstallation dans un lieu approprié.

     

    Banc bois isolé république

    Chacun comprendra le sens de cet épisode un brin facétieux mais plein d'enseignement quant au niveau d'attachement des parisiens à tout ce qui fait la tradition de leur Ville. Le mobilier urbain en fait naturellement partie et les songe-creux qui rêvent d'imposer une vision misérabiliste du mobilier de la ville pour satisfaire une idéologie douteuse doivent réfléchir au mal qu'ils sont en train de faire aux habitants en dépréciant avec une légèreté coupable le cadre de vie auquel ils sont viscéralement attachés.

    GS