Vivre le Marais, Vivre Paris Centre !

Chronique de la vie au cœur et autour du centre historique de Paris

Catégorie : Cadre de Vie, Environnement

  •   Haudriettes mégotsL'agent chargé du nettoyage de surface : irremplaçable ! (photo VlM)

     

    Nous annoncions au printemps 2015  (article du 20 mai)  que  la Mairie de Paris au travers des mairies d’arrondissement  lançait une opération coup de balai appelée « Paris fais toi belle ! ».  L'édition 2016 est prévue le 4 juin pour le IIIe arrondissement (se renseigner à la mairie) , l'information ne nous est pas parvenue pour le IVe.

    C'est une bonne chose que de sensibiliser les habitants à la propreté quand certains d'entre eux font preuve de civisme en ramassant ce qu'ont laissé les autres, par égoïsme, manque d'éducation ou volonté de salir, sur les trottoirs, les murs, les façades, les rues, les  bords de Seine, autour des arbres, dans les jardins publics,  sur les gouttières, le mobilier urbain et autres endroits   

    L'expérience 2015 a été aux dires de la mairie une réussite mais dans certains lieux les bénévoles ne se sont pas précipités…. Ce rendez-vous annuel est  une autre façon de saluer le travail des agents de la ville chargés de la propreté, de les mettre en valeur y compris sur ses facettes les moins agréables lorsqu'il faut ramasser les déchets des autres.   

    Sans-titreAffiche officielle annonçant l'opération du 4 juin 2016

     

    Être à l'extérieur par tous les temps pour notre confort est louable, mais c'est aussi à cause de ceux qui salissent, qui oublient que l'on vit en société et que pour cette raison  nous avons tous le devoir de respecter le règles de ne pas jeter ses papiers, ses mégots, des flyers dans la rue, de ne pas déposer sa poubelle dans les corbeilles extérieures qui alors débordent rapidement accentuant l'effet de malpropreté que perçoivent de plus en plus mal les parisiens excédés par les tags, l'affichage sauvage et la saleté ambiante. De plus en plus de rats attirés par la saleté sont remarqués de jour comme de nuit, traduisant une situation qui classe Paris en mauvais rang des grandes métropoles dans le domaine de la propreté.

    Il est juste regrettable que les habitants, alors que la taxe de balayage augmentée il n'y a pas si longtemps sert justement à rendre la capitale propre, soient, avec l'aide anticipée des japonais qui sont venus nettoyer, il n'y a pas si longtemps, le quartier de Chaillot,  mis à contribution parce que d'autre salissent, ne cessent de salir  face à l'impunité plus accrochés au  culot et à la bêtise qu'au civisme.

    Dominique Feutry

     

  • Nouveaux-kiosques-parisImage de synthése montrant le nouvel aspect des kiosques à journaux parisiens (projet du designer Matali Crasset) 

     

    Le climat n’est pas à la fête pour les Kiosques à journaux (voir par exemple notre article du 17 février 2016). La baisse des ventes est la conséquence de la montée des journaux en ligne et nombre de magasins spécialisés ont déjà fermé dans la capitale (le nombre de 200 au cours des dernières années est avancé).

    La mairie est consciente de cette situation et indique qu’elle mène depuis 2001 «… une politique volontariste en faveur des kiosques à journaux. » 

    Pour ce faire la Ville propriétaire de plus de 400 kiosques souhaite les adapter en les modernisant quitte à les transformer. Mais voilà les premiers projets déplaisent à certains. En effet le projet du designer Matali Crasset ne fait pas l’unanimité loin s’en faut. Un vœu a même été déposé pour revoir le projet ! En parallèle les tenants du maintien de l’aspect haussmannien (qui n’est pas l’orientation retenue par la mairie) affirment qu’il faut éviter à nouveau les erreurs qui avaient été soulevées lors de l’installation des nouveaux abris bus laissant passer le vent, obligeant à investir pour des aménagements complémentaires  (notre article du 20 février 2016).

    Les professionnels disent que les kiosques actuels obligent de mettre à l’abri une partie des journaux lorsqu’il pleut nécessitant pas mal de manutention. L’appel d’offre lancé auprès de la filiale Médiakiosk du groupe JC Decaux est de concevoir les kiosques du futur.  Mieux isolés, plus lumineux, dotés de toilettes pour les versions les plus abouties dans lesquels seront intégrés de nouveaux services de proximité (recharge de téléphones portables, boîte à lettres, récupérateur de piles usagées, boissons à emporter, billetterie culturelle, plans d’orientation…) de manière à faciliter la vie des kiosquiers .

    Le site de la mairie précise aussi que « le déploiement de ces nouveaux kiosques va s’accompagner d’innovations: écrans digitaux, permettant l’accès à des services, plan interactif et informations sur la vie du quartier… avec… possibilité de consulter une sélection de journaux et magazines en format numérique…». Une aide est même envisagée pour les kiosquiers à la fois lors de leur installation puis trimestriellement ensuite.

    Faut-il rejeter pour autant l’ancien modèle de type haussmannien qui s’est très bien intégré dans le paysage parisien, en harmonie avec les colonnes Morris et les fontaines Wallace ? Ne faut-il pas prévoir un modèle plus en phase avec l’environnement dans les quartiers historiques comme le Marais, en évitant la normalisation banalisée ?

    Ce dossier n’en doutons pas va être suivi de près par ceux qui estiment que peu à peu Paris perd ainsi son caractère si particulier que le monde nous envie…

    Dominique Feutry

     

  • Paris_03_couvent_des_minimes_p1La caserne des Minimes vue de la rue des Tournelles (IIIe) 

     

    "Ce dossier est important car il représente la dernière grande emprise immobilière sur l'arrondissement". C'est en ces termes que le maire du IIIe arrondissement, entouré de plusieurs adjoints, ainsi que du député de la circonscription Seybah Dagoma et de représentants du bailleur social Elogie, partenaire habituel de la ville pour manager ce type d'opération, a introduit la réunion d'information du 19 mai, ouverte à tous, concernant le devenir de la caserne des Minimes toute proche de la place des Vosges (notre article du 17 avril 2016).

    Après un rappel sur l'histoire de ce lieu, Elogie attire l'attention sur les contraintes  existantes. Tout d'abord le site (4 800 m2 construits, soit 6 000 m2 de planchers et 2 000 m2 non construits) est protégé par le PSMV (plan de sauvegarde et de mise en valeur du Marais ) qui ne permet pas de modifier l'aspect des bâtiments excepté les entrées. Quant à la cour (2.000 m2) aujourd'hui utilisée en parking, elle doit garder son caractère minéral. Autre point, le secteur est soumis au plan de prévention des risques d'inondation.

    Reprenant la parole, Pierre Aidenbaum ajoute 2 éléments incontournables validés par la Maire. Une partie des bâtiments servira à la création d'une crèche (60 à 99 lits) car 150 demandes sont en attente à ce jour. Une autre partie sera consacrée à la création de logements sociaux et intermédiaires, mais aucun nombre, aucune proportion par rapport à l'ensemble des surfaces n'ont  été communiquées. La part de 6 % de logements sociaux de l'arrondissement (1 300 demandes sont en cours à la mairie du IIIe) devrait augmenter avec cette opération, le premier adjoint, Gauthier Caron-Thibault, insistant sur la nécessité de "…favoriser la mixité sociale…" mais aussi de "… permettre aux moins favorisés du quartier de pouvoir y rester en louant leur appartement à moins de 13 € le m²…" 

    Ceci étant posé il est souligné ensuite que le lieu doit davantage s'intégrer dans son environnement en s'ouvrant sutr l'extérieur, alors qu'aujourd'hui de par sa destination, il est fermé. A priori les portes d'accès seront ouvertes pour devenir des sortes de ruelles ouvertes à tous, jour et nuit. Il est indiqué que les normes les plus récentes de développement  durable seront appliquées et qu'il y aura végétalisation malgré l'existence de contraintes.

    Avant de passer aux questions du public, le processus de décision est décrit. Il n'y aura pas de concours mais un appel d'offres ouvert avec des comités techniques permettant une concertation progressive entre la mairie, l'architecte des bâtiments de France, la commission du Vieux Paris….avant prise de décision définitive par la mairie.

    Avant de passer aux questions du public, il est indiqué que 3 réunions de concertation thématiques avec les habitants seront lancées dès juin qui contribueront à définir le projet définitif qui sera arrêté en septembre prochain. Parallèlement une consultation de tous les corps de maitrise d’œuvre a été lancé, le choix de l'équipe sera fixé en septembre aussi.

    La séance de questions a été riche de propositions intéressantes. Animer davantage les lieux est souvent souligné comme un élément essentiel. Mais si le maire est favorable à louer à des commerces, des locaux artisanaux à des prix raisonnables… il n'est pas d'accord pour voir fleurir des bars, cafés, restaurants ou boîtes de nuit, ce qui est rassurant pour le riverains. Aucun parking n'est prévu. En revanche accueillir des locaux associatifs et de vie intergénérationnelle, une résidence d'artistes, une maison de retraite, des créateurs d'entreprises, une bibliothèque… ont retenu son attention. Il a indiqué qu'un gymnase existait déjà.

    En conclusion Pierre Aidenbaum a semblé attendre beaucoup de la concertation bien que souligne-t-il, lui-même et son équipe ne manquent pas d'idées. Il insiste pour que le IIIe soit exemplaire en matière de mixité sociale en conservant toutefois le caractère si spécifique de l'arrondissement loué par plusieurs participants. Le maire n'a pas caché non plus l'existence de contraintes financières en évoquant la nécessité de trouver des recettes pour financer les logements. Il est vrai que le récent rapport de la Chambre régionale des Comptes d'Ile de France pointe la faible marge de manœuvre de la ville de Paris en matière financière.

    Le mot de la fin de cette réunion pourrait revenir à un riverain qui souhaite que l'on puisse "faire de la caserne une petite place des Vosges."

    Dominique Feutry

     

  •   Demonstration-arrestation-par-la-brigade-equestre_gallerybigDémonstration de la brigade équestre (Photo Police nationale)

     

     A l’instar de ce qui existe dans d’autres capitales mais aussi plus proche de nous à Chambord,  la direction territoriale de la sécurité de proximité de l’agglomération parisienne rattachée à la Préfecture de police comprend une unité équestre créée en 1994. Tel que l’indique le site de la préfecture, elle  «… assure la surveillance et la sécurisation de centres villes, de manifestations locales, des abords des établissements scolaires et également des Champs Elysées…elle prête assistance…dans le cadre des opérations de lutte contre les ventes à la sauvette…l’unité est composée de 28 cavaliers et 16 chevaux ».

    Dans ce cadre un vœu intéressant vient d'être déposé par le Groupe UDI-Modem au Conseil de Paris afin d'étendre la surveillance de la brigade équestre que l’on rencontre en Seine-Saint-Denis, au Champ de Mars ou au Bois de Boulogne, aux grands parcs et jardins de la capitale afin de lutter contre les actes de délinquance et les incivilités notamment la nuit puisque les parcs et jardins seront ouverts 24h/24 (voir notre article du 7 mai 2016). Les berges de Seine pourraient aussi être concernées par cette brigade à cheval.

    Le côté écologique, l’attrait du public pour les chevaux et l’efficacité d’un tel dispositif sont mis en avant. Il est aussi dissuasif à l’égard de ceux que peu de choses impressionnent aujourd’hui lorsqu’ils commettent des actes de délinquance et des incivilités.

    Bien entendu le nombre de cavaliers et de chevaux si le vœu est adopté devra être accru avec un chiffrage quant aux coûts induits. Il semble que la préfecture de police soit de son côté favorable à cette proposition.

    Dominique Feutry

     

  • Hocquart rvp 13 05 14
      Frédéric Hocquard, au centre, sa première rencontre avec le réseau "Vivre Paris !" en 2014 après sa nomination (Photo archives VlM)

     

    Une délégation du réseau "Vivre Paris !" a participé le 11 mai à une réunion du groupe de travail « Tranquillité »  du "conseil de la nuit", organisée par la mairie de Paris. Des élus étaient présents, dont Frédéric Hocquart, Conseiller délégué auprès du Premier Adjoint, chargé des questions relatives à  "la Nuit", ainsi que des représentants de "l’économie de la nuit".

    Durant cette réunion, un membre de notre délégation a été pris à parti violemment par les élus. Nous ne souhaitons pas nous taire sur ces incidents indignes de personnes censées représenter tous les parisiens quels qu'ils soient. C'est pourquoi "Vivre Paris !" vient d'adresser au représentants de la municipalité un courrier dont nous avons souhaité publier des extraits :

     

    « Nous contestons la légitimité des vitupérations de Frédéric Hocquard de même que l’opportunité de la prise à partie, puis des cris, à l’encontre d'un représentant d’une association de riverains parisiens, responsable aussi du Réseau "Vivre Paris !", par ailleurs membre reconnu du Bureau de l’unique Fédération européenne d’associations de riverains…


    Le chef de projet (projet dont il s’acquitte avec succès au plan technique) n'a même pas cherché à s'interposer dans les échanges pour les réguler activement…. La personne incriminée a été raillée car supposée intransigeante, ne reconnaissant pas des progrès accomplis, ne communiquant que sur un mode agressif…..


    Quand bien même … rien ne vous autorisait à vous adresser comme vous l’avez fait à un interlocuteur qui pour sa part, ne s’est jamais permis de vous prendre à partie publiquement…

    Vous êtes des élus municipaux : si cette onction du suffrage universel mérite notre respect, elle ne nous prive certainement pas du droit de dire ce que nous pensons, tant que, bien sûr, nous inscrivons nos propos dans le registre de la civilité ordinaire… Nous représentons légitimement une partie de la société civile et rien ne vous autorise à nous traiter comme des moujiks, nous chapitrant au gré de vos humeurs : ces temps sont révolus.


    Nous, responsables associatifs représentant les habitants, nous avons dû affronter les insultes, les accusations calomnieuses, les tentatives d’intimidation formulées par certain(e)s participant(e)s des groupes de travail du Conseil de la Nuit (A.M.U.O.N – Pierrots de la Nuit, Culture Bar bars), le tout sans que vous n’ayez cru nécessaire de rappeler avec toute la précision et la fermeté nécessaires les règles du jeu des processus participatifs en mode démocratique. Il est hors de question que ce soient maintenant des élus de la Mairie de Paris qui se laissent aller à des dérapages inacceptables…..


    Nous, responsables associatifs, nous avons le triste privilège d’être en contact avec nos très nombreux adhérents et sympathisants victimes de la dérégulation des quartiers, et notamment des nuisances nocturnes. Nous mesurons le dépit, le désespoir, l’indignation d’habitants qui ne sentent pas pris en considération alors qu’ils constatent tout ce que la Mairie de Paris met en œuvre en faveur du développement de l’économie de la nuit. 

     

    Dans plusieurs endroits nous n'avons pas vu la moindre amélioration venir des travaux du groupe de suivi des "états généraux" de la nuit ni de ceux du Conseil de la Nuit. Cela fait plus de six ans. Au contraire, la dégradation des quartiers et les nuisances empirent. Si les responsables associatifs vivant la même expérience, vous agacent par leurs critiques, pourquoi ne pas plutôt chercher à améliorer rapidement la situation douloureuse vécue par les adhérents de leurs associations ? »

    Fin de citation

     

  • Affiches 57 archives 12 05 16Dernière vague d'affiches sauvages : "Vintage Summer". Rayons cette manifestation de nos agendas ! La mairie du IVe l'héberge, elle devrait poser ses conditions (photo VlM)

     

    Dans la foulée de l'annonce faite récemment par la Maire de Paris d'un plan de lutte contre les incivilités (notre article du 10 mai 2016),  Mao Péninou, Adjoint à la Maire de Paris en charge de la propreté,  dénonce sur le quotidien "Le Parisien" du 12 mai «…les grosses entreprises qui s’affranchissent des lois et qui s’offrent des campagnes de pub gratuites sur nos murs et nos trottoirs ».  Nous ne pouvons qu'applaudir face à ces réactions que nous attendions depuis longtemps. Nous n’avons jamais cessé de dénoncer ces pratiques.

    Il y a peu de temps encore, nombreux étaient les habitants du Marais et les amoureux du quartier à dénoncer de tels agissements comme ceux du magasin de cosmétiques MAC (groupe Esthée Lauder) qui n'a pas hésité à pratiquer un affichage sauvage particulièrement éhonté pour annoncer l'ouverture de son nouveau magasin rue des Francs Bourgeois (IVe) (voir notre article du 30 avril 2016). 

    Francs bougeois lamoignon 22 04 16Publicité MAC Cosmétiques rue des Francs-Bourgeois, sur l'Hôtel de Lamoignon qui héberge la Bibliothèque Historique de la Ville de Paris (Photo VlM)

     

    Nos appels à plus de fermeté ont-ils été entendus par la mairie ?  Nous osons le penser car le discours est en train de changer.  Paris ne peut plus rester à la traîne des grandes villes européennes en matière de classement relatif à la propreté.  Les affiches sauvages, les flyers et les tags hideux contribuent largement à cet état de fait.

    Cette nouvelle attitude des élus, par le passé quelque peu passifs voire tolérants, apporte du baume au cœur à ceux qui constatent impuissants ces dégradations quotidiennes. La Ville va en effet porter plainte et informera le parquet des cas qu'elle rencontrera, saut annonce-t-elle vis à vis des petites associations. Chacun doit cependant être respectueux quelle que soit sa taille ! En tout état de cause, décoller ces affiches et les mettre à la poubelle est un devoir citoyen. C'est souvent le moyen le plus rapide et le plus dissuasif de mettre fin à une pratique illégale qui enlaidit le paysage de la rue.

      Michel le comte 13 affiches qui croulent 15 04 16Carrefour Temple-Rambuteau, affiches sauvages en décrépitude (photo VlM)

     

    La Ville a semble t-il déposé 15 plaintes contre six sociétés en 2015 et encaissé 138 K€ de frais de nettoyage, 5 plaintes l'ont été déposées depuis début 2016 et 105 K€ encaissés. C'est bien mais c'est dérisoire au vu de l'étendue des souillures.

    C'est cependant un point positif qui nous satisfait et va dans le sens des attentes des riverains, l'essai doit être transformé. Plus d'autorité, de réactivité, davantage de dépôts de plaintes et de verbalisations permettront, nous l’espérons, d'endiguer ces comportements illicites et choquants.

    Dominique Feutry

     

  • ParisdepechesLa circulation autos-motos dans Paris est la source essentielle de pollution de l'air (photo parisdepeches)

     

    Anne Hidalgo et son Adjoint aux déplacements Christophe Najdovski ont raison de s'attaquer aux véhicules les plus anciens qui sont aussi les plus polluants, qu'il s'agisse des oxydes d'azote (NOx) ou des particules fines. Les pics de pollution que nous avons connus à Paris ces dernières années sont là pour nous en convaincre. On ne peut pas laisser les parisiens, quand on en a la charge, étouffer dans un air irrespirable.

    La mesure annoncée vise les véhicules mis en circulation avant 1997. A partir du 1er juillet 2016, ils ne seront plus autorisés dans Paris de jour mais pourront rouler à partir de 20h00 jusqu'à 07h00 du matin – une clause pour le moins étrange.

    Les 2,2 millions de parisiens ne pourront que s'en réjouir, eux qui très souvent n'ont pas de voitures ou en ont une mais ne s'en servent pas, et subissent la pollution de véhicules venus très majoritairement d'ailleurs.

     

    France infoDans cette fumée, des oxydes d'azote et de carbone, du benzène et des particules fines (Photo France-Info)

     

    Ceci étant dit, il est à craindre que les effets bénéfiques ne soient que marginaux. En effet, le nombre de véhicules concernés tourne d'après la mairie de Paris autour de 500.000 pour 7 Millions de véhicules au total pour l'Île-de-France grande couronne (ceux qui circulent régulièrement dans Paris). De plus, on  ne connait pas avec certitude le sort réservé aux deux-roues motorisés qui ont proliféré dans Paris. Ils ont eux aussi des moteurs thermiques  et l'absence de contrôle technique ne permet pas de déceler et éliminer ceux mal réglés qu'une combustion imparfaite rend hautement polluants. Sans compter le bruit des autres – nombreux – dont le pot d’échappement est non conforme.

    Il faut donc percevoir ces annonces comme un pas seulement dans la bonne direction, une étape qui appelle de nouvelles dispositions, notamment en direction du diésel. Plus de détails sur l'Internaute Magazine.

    On s'étonne dans ces conditions qu'une association qui annonce pompeusement représenter 40 Millions d'automobilistes lance une action de groupe en justice contre la mairie de Paris, pour faire parler d'elle et tenter de  grappiller une indemnisation en faveur des propriétaires des véhicules incriminés. Elle voudrait en somme que nous parisiens (qui sommes aussi des automobilistes) soyons condamnés à payer des impôts supplémentaires pour n'avoir pas voulu mourir étouffés !

    "40 Millions d'automobilistes" entend plaider la perte de valeur des véhicules à la revente, donc un préjudice économique pour le vendeur, dans le but d'obtenir gain de cause devant la justice. L'argument est fallacieux. La valeur d'un véhicule de 20 ans d'âge est voisine de zéro avec ou sans décote ; ensuite le marché de revente est national, certainement pas réduit à Paris. Il faut rappeler que la mairie de Paris propose des zakouskis à ceux qui se débarrassent de ces véhicules : subvention pour l'achat d'un vélo ou indemnité forfaitaire de 400 €.

    L'initiative qui est prise par la mairie de Paris a aussi le mérite de nous rapprocher de pays européens qui ont créé des "zones à basse émission". On en compte 200 et aucune en France. Il était donc temps de s'y mettre !

     

  •    Mabillion01Devanture du magasin de vêtements "Le Mont Saint-Michel" 96, rue Vieille du Temple (IVe)

     

    L’Histoire n’est pas banale. A la suite d’inscriptions particulièrement affreuses et mutilantes sortes de pochoirs représentant le visuel de la société apposé sur des vieux murs historiques que compte le Marais, un habitant a écrit à la direction de la société incriminée à l’origine de ces publicités illicites pour se plaindre tout en insistant sur le dégoût que lui inspiraient de telles pratiques.

    Contre toute attente la direction de l’entreprise, en l’occurrence « le Mont Saint-Michel vêtements » (un ancien fabricant de vêtements de travail reconverti dans le prêt à porter installé dans le château de Monthorin non loin de la célèbre abbaye) a reconnu qu’il y avait eu maldonne dans la façon de faire de la publicité pour son magasin situé 96 rue du Temple (IIIe).

    Ef30e0bdfc8cd3303bafb72ce94fd345_400x400Le visuel qui a servi de modèle aux tags publicitaires sauvages

     

    Nous publions ci-dessous le mail de réponse au riverain, membre de notre association, qui avait exprimé sa désapprobation :

    « Nous avons  été informés de ce désastre esthétique  arrivé sur ce mur, près de chez vous. 

    Nous sommes  désolés  par ce qui s’est passé  et vous adressons nos sincères excuses.  

    Comme vous , nous sommes amoureux des belles pierres de Paris. Nous habitons et dessinons nos collections en Bretagne  dans une propriété  du  17eme siècle classée et comprenons fort bien votre attachement au charme des pierres anciennes. Comme nous le faisons quotidiennement avec nos vêtements, nous nous devons de respecter un comportement parfait à ce sujet, c’est évident.  

    L’agence qui a proposé cette campagne originale  ne nous a pas précisé qu’ elle irait jusqu’à mettre ces motifs sur les pierres anciennes d’un mur de qualité ( cela devait être fait par terre ou sur des affiches). Ils ont aussi omis d’utiliser une bombe «  chalk »  qui s’efface sous quelques jours avec la pluie. L’erreur est  faite et l’agence renvoyée.  

    Maintenant nous devons réparer les dégâts car nous nous sentons vraiment responsables de cette erreur de réalisation et de choix. Nous allons repasser a nouveaux (et aussi longtemps qu’il le faudra) avec le produit dissolvant adéquat et surtout rincer beaucoup plus abondamment afin que les traces ne perdurent pas et que ce mur du Marais conserve son apparence originelle. 

    Je vous prie de recevoir, Monsieur, nos salutations courtoises. »

     

    De tels comportements responsables sont les bienvenus et traduisent peut-être une prise de conscience que l’on ne peut continuer à faire n’importe quoi en matière de publicité comme récemment les cosmétiques MAC (groupe Esthée Lauder) 21 rue des Francs Bourgeois (IVe) qui a pris le quartier pour un immense panneau publicitaire.

     

     

  •    284345274Le renforcement du nettoyage fait partie des mesures annoncées par la Maire de Paris 

     

    Le journal Les Échos vient de publier une interview de la Maire de Paris qui annonce vouloir verbaliser massivement dès la rentrée d’automne les incivilités dont notre ville est devenue le théâtre. C’est ainsi que ce que nous dénonçons depuis des années tant en matière de malpropreté  que des nuisances sonores et dépôts d’ordures sauvages … déclenchant l’ire des habitants, serait enfin pris en compte de façon volontaire avec des moyens conséquents pour y parvenir…

    Nous pensons que notre action avec les autres associations du réseau "Vivre la Ville !" ne sont pas étrangères à ces décisions… Il est question de déployer 1.900 agents qui pourraient verbaliser. Une brigade d’« intervention spécifique » de 320 agents serait prévue, 145 d’entre eux œuvreraient le jour (06h00- 23h30), 100 autres agissant la nuit.

    Cela découle non seulement de réorganisations et simplifications internes à la mairie qui disposera d’une direction unique pour les inspecteurs de sécurité, les surveillants des espaces verts et les agents de la propreté. Selon l’issue des discussions avec la Préfecture de Paris, d’autres effectifs pourraient venir les renforcer. Le nombre de procès-verbaux devraient donc fortement augmenter alors que la mairie en dénombre 52.455 en 2014 (20.600 pour les étalages sauvages, les ventes à la sauvette et l’affichage illégal et  25.000 portent sur la pollution, les nuisances sonores et les dépôts irréguliers). La mairie ne cache pas que les enjeux sociaux sont importants dans cette réorganisation qui nécessite des changements de statuts et un fort  développement de la polyvalence.

    Nous nous réjouissons de ces évolutions qui marquent peut-être et enfin un tournant par une prise de conscience des élus que Paris est devenue sale en comparaison des autres capitales « concurrentes ». Mais il ne faut pas se voiler la face, le développement festif voulu par les élus avec l’ouverture récente des parcs et jardins la nuit (voir notre article du 7 mai 2016) après l’aménagement des berges de la Seine ne peut qu’accroitre le phénomène et ne peut se concevoir que si des moyens significatifs et donc coûteux sont mis en place si l’on veut limiter les effets secondaires occasionnés.

    Nous allons suivre ces évolutions de près afin de constater la réalité de leur mise en place et de leurs effets.

    Dominique Feutry

     

  • Vivre la villeDes animateurs de la composante française du réseau "Vivre la Ville !" se sont retrouvés le 9 mai dans un café parisien pour fixer les détails de l'organisation de la journée du 31 mai 2016. De gauche à droite Me Noël Raimon (BVTC Toulouse), Gilles Pourbaix (ACCOMPLIR), Alix Cannamela (SOS Bruit Paris), Nicole Nussbaum (Calme Gütemberg Strasbourg), Gérard Simonet (Vivre le Marais !) … et Jean-François Revah (Collectif XIe) derrière l'objectif

     

    Le groupe a validé le document de  présentation de la journée. Nos lecteurs peuvent se le procurer dans sa version 4 pages en cliquant ICI

    Nous rappelons à ce propos que la réunion se tient de 18h30 à 21h30 le mardi 31 mai 2016 salle Jean Dame, 17 rue Léopold Bellan 75 002  PARIS, et que l'entrée est libre. Nous insistons auprès de nos lecteurs pour qu'ils participent massivement à cette manifestation qui attestera de leur volonté que soit préservée leur qualité de vie face à la poussée de la marchandisation à outrance de l'espace public et à l'occupation nocturne des centres villes par des foules de consommateurs alcoolisés.

    Inscrivez bien cette soirée sur votre agenda et venez en famille ou avec des amis !

     

    NB : On aperçoit une voiture de police, à l'extérieur, sur la photo. Il ne s'agit pas de notre garde rapprochée mais d'une coïncidence purement fortuite