Vivre le Marais, Vivre Paris Centre !

Chronique de la vie au cœur et autour du centre historique de Paris

Catégorie : Cadre de Vie, Environnement

  • Ste croix 23 spyce 02 03 16Le soir derrière la vitrine un grand écran pixélisé s'éclairait, annonciateur de vacarme (Photo VlM)

     

    Tous les riverains qui depuis tant d’années ont souffert des désagréments nocturnes engendrés par le Spyce ne cachent pas leur satisfaction de voir cet établissement définitivement fermé.

    Situé 23 rue Sainte Croix de La Bretonnerie (IVe), ce bar dont la publicité indiquait qu’il « … fait danser le Marais » avait bien du mal à respecter le sommeil des habitants voisins qui n’en pouvaient plus, certains ayant quitté les lieux tant ils étaient perturbés par les nuisances sonores et lumineuses.

    Verra-t-on, à la découverte de son successeur (on parle d'un restaurant), un tournant quant à l’évolution du quartier que les marques de prêt à porter et de la mode ont largement investi ? A suivre.

    Dominique Feutry

     

  • Papageno

    Il est vêtu comme Papageno, l'oiseleur de Mozart et il fait sensation dans le Marais où il circule avec son tricycle-hélicoptère. Son pédalier actionne un multitude d'hélices et de pièces mobiles. Il fait tourner à lui seul une véritable usine à gaz.

    Il est ravi de poser pour des photos. Il y a sur le devant néanmoins une petite marmite qu'il vous invite à remplir de pièces trébuchantes. Pour faire "bouillir sa marmite" comme il le suggère, car cet engin est son gagne-pain.

     

  • A0Vitrines utilisées comme panneaux d'affichage côté rue Beaubourg (Photo VlM)

     

    A l'angle des rues Michel le Comte et Beaubourg est installée une pharmacie qui depuis quelque temps déjà utilise ses vitrines comme panneaux d'affichage. Ce stratagème  permet de gagner en place à l’intérieur de l'officine puisque des rayonnages ont pu être ainsi directement accolés aux vitrines qui, entièrement recouvertes de publicités, cachent l’arrière des rayons de la vue des passants.

    Cette destination des façades d'un magasin est la seule de la sorte que nous connaissions dans le quartier.  Elle n’est pas réglementaire, tranche avec les autres devantures et surtout gâche l'environnement immédiat pas son côté clinquant, "à l'américaine",  rehaussé par les  enseignes vertes très visibles de chacune des rues et de l'ensemble du carrefour avec la rue du Grenier Saint-Lazare.

     

    A2Vitrines recouvertes de publicités côté rue Michel Le Comte (Photo VlM)

     

    "Vivre le Marais !" a donc saisi la Direction de l'Urbanisme, de ce dossier et attend des précisions quant à cette irrégularité ou bien cette tolérance qui nous semble tout de même peu probable.

    Les photographies que nous publions montrent combien cette destination des vitrines est choquante et inappropriée !

    Dominique Feutry

     

  • Alex IIIAddy Bakhtiar possède les deux fleurons du Pont Alexandre III, le "Faust" rive gauche et le "Showcase" rive droite (illustration Le Figaro)

     

    Il est propriétaire d'une quarantaine d'enseignes en France, bars, restaurants, boites de nuit…. On connait les deux établissements du pont Alexandre III, on sait moins qu'il possède aussi le restaurant de l'Opéra Garnier. Dans le Marais, il a fait parler de lui avec le "Jacket's", 20 rue de Picardie. Par trois fois, sur plaintes des riverains, il s'est fait sanctionner par le Tribunal de Police pour tapage nocturne. Notre association s'étant portée partie civile elle a obtenu des dommages-intérêts qui n'étaient toujours pas réglés à ce jour.

    Nous l'avons rencontré sur ses terres, à sa demande, au restaurant "Nanashi" qu'il possède 47 rue Charlot dans le IIIe.

    M. Bakhtiar, de son vrai nom Adrien Samsam Bakhtiari, petit-neveu du premier ministre du Shah d'Iran détrôné en 1979, donne le sentiment d'avoir eu à 49 ans la révélation que ses affaires ne peuvent prospérer dans un milieu urbanisé avec l'hostilité des riverains. Ayant acquis le Théâtre du Renard, 12 rue du Renard dans le IVe, il engagea il y a quatre ans un programme de travaux considérables pour le rendre insonore aux gens qui vivent autour. Il a en même temps renoncé à sa licence IV pour ne conserver qu'une licence "restaurant".

    L'objectif est atteint et en effet, s'il y a eu des craintes exprimées au début de l'affaire, chacun convient aujourd'hui que ce théâtre, devenu lieu de réception pour évènements privés, ne cause aucun trouble de voisinage.

    Bakhtiar intérieur 24 02 16Addy Bakhtiar chez "Nanashi", devant les portions de salades du jour (Photo VlM)

     

    Même approche dans le IIIe sur l'îlot Charlot/Forez/Picadie. Face à l'échec du "Jacket's", Addy Bakhtiar décida de rompre avec son associé pour repenser l'ensemble du rez-de-chaussée qu'il occupe et qui s'étend sur les trois rues. Sous l'enseigne "Nanashi", c'est désormais un bar-restaurant qui propose un "bentô" avec ses plats diététiques ou végétariens pour bobos et hipsters (and others…), à consommer sur place ou à emporter (20 € tout compris). Il comporte une extension communicante qui englobe l'ex "Jacket's", remplacé par un salon de thé avec fabrication des gâteaux en vitrine sous les yeux des passants de la rue du Forez.

    Bakhtiar 24 02 16Addy Bakhtiar, à droite, avec le directeur de son établissement "Nanashi", 20 rue de Picardie (IIIe). On voit ici l'extension "salon de thé" (Photo VlM)

     

    A priori il y a de quoi rassurer dans cette évolution et M. Bakhtiar affirme qu'il n'a aucun autre projet pour le Marais … où il a d'ailleurs choisi d'élire domicile.

    Enfin pour clore notre différent et donner des gages pour l'avenir il a procédé au règlement de l'intégralité des dommages-intérêts qu'il devait à l'association. Il lui reste à notre connaissance à finaliser un litige résiduel avec un riverain. Nous formons le vœu que les deux parties s'entendent prochainement.

     


  • A5La bagagerie automatique, 82 rue des Gravilliers (IIIe) (Photo VlM)

     

    Peu de publicité a été faite à ce sujet mais notre quartier parmi trois dans Paris est « doté » de consignes à bagages. Elle se trouve au 82 rue des Gravilliers (IIIe), les autres se situant dans l’espace St. Germain des Prés et au 6 rue des Bernardins (Ve). Une autre est prévue entre la Gare du Nord et la Gare de l’Est

    Comme le dit la publicité « ces consignes d'un genre nouveau, totalement automatisées, sont "réservables" en ligne en quelques clics … à l’aide de votre Smartphone, de votre tablette ou de votre ordinateur… Que ce soit pour une heure ou une journée, que vous soyez touriste, homme ou femme d'affaires et quel que soit le motif de votre passage à Paris, nous vous offrons des espaces de consignes situées en centre-ville et à proximité des gares et des principaux accès aux aéroports (Gare RER, Roissy Bus, Métro…).» Elles sont ouvertes de 8h00 à 22h00.  L’accès de l'espace se fait à l'aide d'un code qui est communiqué aux « loueurs » et changé chaque jour .  «A la confirmation de la réservation vous recevrez également un code qui vous permet d`ouvrir le casier à bagages qui vous a été attribué.»

     A4Intérieur d’une bagagerie automatique

     

    Le fondateur de la start-up dénommée City-Locker dont le siège est au 24 rue Chapon (IIIe) est Jean-François Foncin. Ce dernier qui est spécialisé dans la location saisonnière a compris que lorsque les clients quittaient leur appartement le matin, ils ne savaient que faire de leurs bagages avant de reprendre le soir leur train ou leur avion.

    City-Locker a été choisi pour faire partie des 100 entreprises qui disposeront bientôt du nom de domaine « .paris » et a déjà signé un certain nombre de partenariats avec divers acteurs.

    Nous l’avons bien compris cette activité qui s’installe à l'emplacement de magasins de proximité, comme c'est le cas rue des Gravilliers, accompagne non pas les voyages d’affaires, comme peut le laisser croire la publicité, mais bel et bien les locations saisonnières dont nous avons dénoncé les nuisances. Une industrie qui croit d’une façon exponentielle pour laquelle la réglementation est pauvre, ce qui lui permet d'avoir de beaux jours devant elle confortée par les activités périphériques telles que ces consignes à bagages sans doute plus faciles à installer et à ouvrir que les bagageries dont ont tant besoin les SDF.

    Dominique Feutry

     

  • Seabubble

    ALes "seabubbles "qui évolueront peut-être bientôt sur la Seine

     

    La Mairie de Paris s'intéresserait aux « SeaBubbles », des véhicules de 4 personnes qui sont équipées de dérives sous l'habitacle, se lèvent sur des patins appelés "foils" au-dessus de l'eau, dés qu'elles avancent, un peu à la façon des hydroglisseurs.

    Ces machines fonctionnent en partie à l'électricité et à ce titre elles séduisent la Maire de Paris qui a fait savoir qu'elle ne serait pas mécontente que la capitale soit la première ville à en disposer.

    Il est question d'essais avec un prototype dès le mois de juin prochain? Imaginé par un français, Alain Thébault, pour les entreprises de transports comme les VTC, le coût unitaire du "SeaBubble"estimé est de 12 000 €.

    Aller au théâtre, se rendre à un rendez-vous ou visiter ses amis en « roulant » sur la Seine ne serait donc plus une fiction. Mais attention au trafic et à ne pas transposer les embouteillages de nos rues sur la Seine. Car entre les péniches, les bateaux mouche, les hôtels et piscines flottants, les barges amarrées au bord des quais devenus piétions et autres vedettes ….il n'y aura bientôt plus de place sur la Seine !

    Dominique Feutry

     

  • Abribus 20 02 16
    AA
    Sur le dessin, on aperçoit très nettement le pan coupé à l’arrière de l'abribus, qui laisse passer l'air. Sur la photo, au-dessus, l'ouverture a été comblée

     

    Dans un article du 20 mars 2015 nous écrivions à propos des nouveaux abribus, comme ceux installés rue Rambuteau, qu'ils ne faisaient pas l'unanimité, qu'ils étaient "mal abrités, exposés aux 4 vents… et si les usagers  reconnaissent une belle ligne à ce mobilier urbain ils n'en étaient pas moins critiques quant à ses fonctionnalités pratiques… allant jusqu'à regretter les anciens abris qui les protégeaient mieux de la pluie ou du froid. Ils ne comprennent pas notamment pourquoi une partie de la paroi arrière est ouverte ?".

    Pour une fois les usagers ont eu raison de protester, le Conseil de Paris vient de décider d'allouer 300.000 € pour que ces abribus installés par la filiale SOPACT (groupe Jean-Claude Decaux)  soient modifiés et deviennent un véritable endroit qui protège des courants d'air.

    Cet épisode qui n'est pas sans conséquente financière montre une nouvelle fois qu'il est préférable de s'appuyer sur l'avis des usagers plutôt que sur celui résultant d'études poussées, souvent facturées fort cher et dont on voit aujourd'hui les conséquences !

    Dominique Feutry

     

  • P1080680Le kiosque des Billettes, devant le 24 rue des Archives (IVe) (Photo VlM)

     

    Il y a quelques mois, l'unique magasin de presse du Marais IVe, "Agora Press et Caetera" fermait pour laisser place à un magasin de mode "The Kooples". L'émotion fut vive. Nous l'avons relatée dans un article du 14 septembre 2014. Elle fut relayée par le Maire Christophe Girard et très vite nous apprenions que la société Mediakiosk avait décidé d'implanter un de ses kiosques devant l'église réformée des Billettes.

    Le kiosque est opérationnel depuis juin 2015. Il est géré par Sophie Azzi, qui lui consacre toute son énergie : ouverture sans interruption toute la journée, livraison d'articles ou de revues sur demande, françaises ou étrangères, le tout avec ce grand sourire et cette gentillesse qui sont le propre des gens du Liban, dont Sophie est originaire.

    P1080678Sophie (à droite) et sa sœur Grâce qui lui prête main forte (Photo VlM)

     

    Pourtant, Sophie nous annonce avec des hoquets dans la voix que malgré tous ses efforts les affaires ne marchent pas. "Les gens passent ici mais ne s'arrêtent pas. Surtout depuis les évènements de novembre".

    On retrouve ce syndrome qui frappe les commerces de proximité : on se plaint de leur raréfaction mais on les déserte quand ils sont présents. S'agissant de ce kiosque, c'est bien simple, si les clients ne se manifestent pas plus, il fermera fin juin  de cette année. Son propriétaire Mediakiosk n'est pas un organisme philanthropique, si les recettes ne sont pas à la hauteur des charges, il retirera son kiosque du Marais. Agora en son temps en a fait la dure expérience.

    L'avenir de ce kiosque est véritablement entre nos mains. Nous lançons un appel vibrant à tous ceux qui nous lisent pour qu'ils apportent la démonstration qu'ils sont bien attachés à ces commerces de proximité qui font le charme de nos quartiers et participent à la qualité de notre vie. Un point de presse c'est la source de l'information mais c'est aussi un lieu où on échange avec celle qui le tient et les gens qui le fréquentent, à n'importe quelle heure du jour.

    P1080681L'occupation du parvis de l'église par de nombreux SDF est considérée par la gérante comme un handicap supplémentaire (Photo VlM)

     

    Il y a chaque jour 1.200 à 1.500 personnes qui nous lisent. A chacun de nos lecteurs nous disons : pour l'équilibre du quartier, il faut sauver le soldat Sophie et son kiosque ! Allez lui parler, faites connaissance et devenez des clients fidèles comme nous l'avons fait nous-mêmes !

     

  • St louisLa brasserie de l'Îsle Saint Louis quai de Bourbon/ rue St Louis en L'Île (Photo Claude Charensol)

     

    Nos amis de l'association de défense du site de Notre-Dame et de ses alentours a rendu compte sur son blog de la réunion qui s'est tenue le 28 janvier 2016 à la mairie du IVe sur de nouvelles dispositions en matière de circulation et de stationnement dans l'Île Saint-Louis.

    Sourire jaune des participants à la réunion en constatant que le magazine "Centre Ville", disponible à l'accueil de la mairie, rendait compte de cette réunion qui n'avait pas encore eu lieu ! On attendait vingt personnes. Il en vint  deux cents ce qui témoigne de l'importance accordée par les habitants de l'Île à ce dossier.

    La réunion n'a pas convaincu les participants que le maire avait du reste apostrophés en introduction sur un regard en disant "l'assistance n'est pas jeune…." (propos rapporté par un participant). Les déclarations des pompiers n'ont pas été persuasives et le Commissaire Central qui était là en civil s'est soustrait sans avoir dit un mot.

    BerthiScène typique de l'Île Saint-Louis : les queues devant les vendeurs de glaces Berthillon

     

    Il y avait donc un parfum de fiasco à la mairie ce soir-là. Il n'est pas étonnant dans ces conditions que le conflit ait prospéré et que l'opposition s'en soit emparée. Le Conseiller LR du IVe, Vincent Roger, devait par la suite réunir les habitants à son tour pour les assurer de son soutien et de celui de la Présidente LR à la Mairie de Paris.

    Dans l'espoir de calmer le jeu et de reprendre l'initiative, le Maire Christophe Girard adressait le 15 février une lettre ouverte (dont nous avons été destinataires) à M. Vincent Roger et à Mme Nathalie Kosciusko-Morizet. Elle s'efforce de remettre les choses à leur juste place mais il n'est pas sûr du tout qu'elle apaise la tension qui touche en ce moment la population de l'Île. Nous publions cette lettre in extenso. Cliquer ICI pour la télécharger

     

  •   A12Tentes installées dans le jardin du musée Picasso en prévision d'une fête (Photo VlM)

     

     Le score vient de tomber sur les écrans des correspondants  de presse … 1.000.000 !

    Tel est le nombre de visiteurs enregistré par le musée Picasso depuis son ouverture, ce qui correspond en moyenne à  62.500 visiteurs par mois et 2.600 par jour, compte tenu de la fermeture le lundi.

    Cette statistique ne précise pas si ce « beau résultat » intègre les soirées bruyantes et résonnantes qui incommodent le voisinage.  Pour l’instant le mauvais temps étant de la partie, aucune manifestation extérieure dans  le jardin du musée ne nous a été signalée récemment. Mais déjà à l’approche du printemps nous voyons poindre des nocturnes annoncées pour  le vendredi 29 février et le mercredi 30 mars. Les riverains  croisent les doigts  en espérant qu’elles ne seront pas incommodantes et se dérouleront à l’intérieur des bâtiments mais ils craignent déjà ce qui risque de se produire à l’approche des beaux jours…

    Aucun  contact n’est engagé de la part de la direction de l’établissement avec les riverains pour essayer de concilier tranquillité et « business ». Ceux-ci sont les laissés pour compte d’une équipe  qui s’est installée avec toute son intendance (les travaux coûteux d’aménagement des locaux administratifs 20 rue de la Perle étant quasiment achevés) dont la préoccupation essentielle reste celle de boucler son budget annuel.

    Dommage que l’attention sur le voisinage qui aurait dû primer ait été délaissée pour des raisons mercantiles alors que sur le plan du trafic de bus et du stationnement les engagements pris par la municipalité concernant cette zone ont été tenus à quelques exceptions près.

    Si les habitants devaient subir les mêmes affres que l’an passé durant la belle saison, du fait de la  succession de concerts, défilés  et autres manifestations extérieures,  alors ils ne resteraient pas sans agir. Rappelons-le,  il n’y a pas seulement le spectacle mais aussi sa préparation son installation et le démontage qui troublent la quiétude du quartier. C’est-à-dire  avant, pendant et après…, ce qui peut couvrir une journée et une nuit, voire davantage soit beaucoup !

    Dominique Feutry