Vivre le Marais, Vivre Paris Centre !

Chronique de la vie au cœur et autour du centre historique de Paris

Catégorie : Cadre de Vie, Environnement

  • Corderie lemel 4 gigi 08 02 16Place Nathalie Lemel et rue de la Corderie (IIIe) (Photo VlM)

     

    La tempête de la rue de la Corderie et du voisinage du Carreau du Temple repart de plus belle. Dans une note d'information datée du 8 février, l'association des riverains annonce qu'une autorisation de terrasse vient d'être accordée par la Direction de l'urbanisme de la Mairie de Paris au restaurant "GIGI", à l'enseigne de "Au Tour de France",  4 rue de la Corderie, sur le flanc de la placette Nathalie Lemel qui est le terre-plein arboré de la photo.

    C'est la vague de trop qui soulève le navire. Les riverains soulignent que 300 places de terrasses ont déjà été créées aux abords immédiats du Carreau du Temple, dans des rues étroites où le bruit des consommateurs résonne. Ils rappellent qu'un huissier est intervenu en juin 2015 pour constater un niveau de bruit le soir qui atteint 75 décibels.

    Corderie 8 terrasse barav 08 02 16Le "BARAV", 10 rue de la Corderie (Photo VlM)

     

    Certaines de ces terrasses vont bien au-delà de la simple provocation. Le "BARAV", situé au 10 de la rue de la Corderie, exploite avec impudence une terrasse qui occupe le trottoir dans sa totalité et empiète sur une partie de la chaussée. On le voit sur la photo avec une rangée de chaises dans le caniveau. On imagine trop aisément ce que donne ce dispositif lorsque le bar regorge de monde !

    C'est dans un contexte déjà tendu que les riverains apprennent que "GIGI" serait autorisé à créer une nouvelle terrasse de 4 tables de 8 à 10 personnes.

    Corderie 4 gigi terrasse 12 02 16Crèperie GIGI, ses quatre tables qui occupent tout le trottoir (Photo VlM)

     

    Le Maire du IIIe Pierre Aidenbaum s'y était pourtant opposé en septembre et le comité de suivi de la charte entre commerçants et riverains se serait réuni s'il n'y avait pas eu les évènements de novembre qui ont bouleversé les agendas. Cette réunion se tiendra finalement en mars 2016. Les riverains attendent une clarification. Le trottoir de 1,30 mètres devant "GIGI" ne permet pas la création d'une terrasse au terme du règlement des étalages et terrasses de la Ville de Paris (mais que penser alors du BARAV ?). L’autorisation porterait-elle sur une contre-terrasse sur la place ? C'est ce que les habitants essaient de savoir et appellent à se retrouver sur leur site.

    On lira avec intérêt les commentaires sur notre article déposés par les exploitants de ces établissements dont le comportement semble aberrant à première vue. Ils attribuent la situation au fait que la rue est devenue piétonne. S'il en est ainsi, ne nous étonnons pas que personne n'ait envie de voir des voies privatisées alors que bien des arguments écologiques plaident en faveur d'une telle évolution. On peut se demander ici si la Mairie de Paris n'a pas commis une erreur – toujours réparable – en décidant de fermer la rue aux véhicules à quatre roues.

     

    Troisième café parismaraisLe Troisième Café, 18 rue de Beauce (IIIe) (Photo Parismarais)

     

    C'est en ce moment de surcroît qu'on apprend que "Le Jules", le café-restaurant du Carreau est l'objet de pourparlers avec "Le Troisième Café", pour reprise de l'activité. Le Troisième Café est un établissement associatif et collectif qui s'est créé il y a trois ans rue de Beauce. Il bénéficie d'une aide financière de la mairie du IIIe, de la Députée de l'arrondissement et de la contribution de quelques bénévoles pour offrir des consommations à des prix imbattables et des prestations d'animation. Ce n'est pas en soi une mauvaise nouvelle pour les habitants du quartier mais certainement une donnée dont ils vont devoir tenir compte.

     

  • IMG_2311Affichage sauvage à l'angle des rues de Turenne et du Parc Royal (IIIe) (Photo VlM) 

     

    Lorsqu‘un immeuble ou un commerce est inoccupé ou si une ruelle, un passage étroit n’est pas fermé, alors il est vite l’objet d’une attention particulière de la part d’afficheurs, tagueurs et salisseurs de tout poil. En quelques jours, les « décorations » pleuvent et enlaidissent rapidement les lieux et cela est pire encore quand l’abandon dure depuis des mois.

    Tel est le cas au 51 rue de Turenne (IIIe) où les affiches pullulent depuis des semaines sur l’ensemble des vitrines formant angle avec la rue du Parc Royal.

    La circulation automobile et piétonne est assez importante sur la rue à cet endroit, y compris rue Saint-Gilles où passent nombre de véhicules. Passants, habitants touristes, cyclistes, conducteurs et passagers constatent la mauvaise tenue de cet endroit bien moche, à quelques pas de la place des Vosges ! Il tranche avec les environs plutôt bien entretenus.

    Le problème est que cet immeuble est à l’abandon et que les propriétaires n’ont sans doute que faire de mettre les vitrines en ordre. Il faudrait pourtant que l’Administration ait les moyens de mette en demeure ces « contrevenants » ou agisse de concert avec eux afin de gommer ces collages, car  aujourd’hui les services de la propreté ne peuvent pas intervenir seuls sur les vitrines (même s’il n’y a plus d’activité dans les magasins), ce n’est pas de leur compétence.

    Alors ne serait-il pas utile que la Ville édicte des règlements plus contraignants afin de mettre en demeure les propriétaires afin qu'ils nettoient leurs devantures et leurs murs. Il est en effet difficile de prendre les pollueurs sur le fait, et si les commanditaires des affiches sont identifiés, peu leur chaut de payer l’amende qui est déjà intégrée dans le prix facturé à leurs clients !

    Toute une législation à revoir ne serait – ce aussi que pour endiguer la gabegie de papier induite et les arbres nécessaires abattus inutilement  

    Dominique Feutry

     

  • Monop'Monop', 3-5 rue des Haudriettes (IIIe), enseignes éteintes (Photo VlM)

     

    Nous avons deux raisons en ce début février 2016 de nous féliciter du comportement de ce commerce. Il dispose de deux enseignes en façade : une enseigne parallèle "monop'" dupliquée entre les 3 et 5 de la rue et une enseigne "en drapeau", perpendiculaire à la devanture, qui est le visuel de la marque, une sorte de virgule/apostrophe.

    Éclairé, le dispositif rouge vif est particulièrement agressif. Ces enseignes et leur couleur dénotent dans l'environnement  sauvegardé du Marais. L'étiquette "Marais" fait vendre car le secteur désormais restauré et rénové jouit d'un prestige qui attire les marques et les visiteurs. Encore faut-il que les commerçants réalisent que profitant de l'image du Marais ils doivent aussi en assumer les obligations.

    Nous l'avons dit au gérant, en lui demandant de couper l'éclairage, convaincus du reste que les affaires n'en souffriraient pas. Le propriétaire du local du 3, qui n'est autre que le bailleur-social RIVP de la Ville de Paris a appuyé notre démarche. Monop' s'est rangé à notre demande et les lumières se sont éteintes. Nous les en remercions chaleureusement.

    Sac papier monop' 06 02 16

    Autre sujet de satisfaction : depuis aujourd'hui 6 février 2016, Monop' ne distribue plus de sacs plastiques ! Il faut venir avec son cabas …. ou accepter de payer 9 centimes d'€ un sac papier dégradable, comme celui-ci. Quand on sait les dégâts que causent à la nature, à la mer, aux océans, les milliards de tonnes de plastique que produit notre société de consommation, on ne peut qu'applaudir aux initiatives qui sont prises pour lutter contre ce fléau écologique.

    Merci donc doublement à Monop' qui mérite aussi, bien qu'on ne soit pas payés pour le faire, des compliments pour la qualité de ses rayons. Un seul bémol à notre couplet lyrique : le bruit des livraisons le matin. Nous sommes convaincus que des progrès peuvent être faits sur les horaires, l'insonorisation des plateformes de transfert et même la discrétion des personnels qui ont souvent le verbe haut à des heures où beaucoup de nos concitoyens se reposent encore.

     

  • Carreau du temple rénové 02 05 14Le Carreau du Temple, rue Eugène Spüller (IIIe) (Photo VlM)

    Le "Carreau du Temple" est une SPL (société publique locale) de droit privé, dont le capital social est détenu par la  Ville de Paris à hauteur de 70 % et le Département de Paris pour 30 %.

    La SPL a pour mission la gestion et l'exploitation du Carreau du Temple avec toutes les activités qui s'y attachent.

    Les deux premières années d'exploitation se sont traduites par une perte cumulée de 554.000 €. Autant dire qu'il ne reste rien du capital social initial (300.000 €) et de la "subvention d'investissement" destinée à gonfler ses fonds propres.

    En conséquence, dans le but d'éviter  la cessation d'activité, les actionnaires publics sont appelés à procéder à une augmentation de capital qui ressemble à un sauvetage : ils sont invités à verser 300.000 € pour reconstituer le capital social. C'est une manière de subventionner la société pour effacer ses pertes antérieures. Le conseil de Paris va en délibérer prochainement.

    Il reste, cette opération faite, à savoir s'il existe une chance que l'exploitation du Carreau trouve un équilibre pour son exploitation. Son chiffre d'affaires annuel tourne autour de 2 Millions d'€, ses coûts de fonctionnement excèdent ce chiffre de 250 à 300.000 €. Il y a deux approches possibles : augmenter les recettes ou/et diminuer les charges.

    L'accroissement de l'activité se heurte à l'opposition des riverains à toute forme d'agression et de pollution de leur environnement. La SPL peut essayer toutefois d'imaginer des activités dont l'impact sur l'environnement serait maitrisé. Sinon, c'est sur les charges qu'il faudra jouer.

    Deux nouvelles directrices ont été nommées il y a un an. Nous avons prévu de les rencontrer prochainement. Ce sujet doit être à l'évidence en bonne place sur leur agenda.

    Il est encore tôt pour tirer la morale de l'affaire. Mais on risque peu de se tromper en affirmant qu'il faut tempérer les enthousiasmes chaque fois qu'un projet à caractère public est annoncé. La Fontaine pourrait en faire une fable. Le chantier des Halles et sa fameuse "canopée", avec le "carreau du Temple", lui en fourniraient la matière.  Soyons également attentifs aux "22 projets qui vont réinventer Paris" (article du 5 février).  Quant à la chute, elle pourrait être celle-ci : "en toute chose, il faut considérer la fin" (Le renard et le bouc – Jean de la Fontaine).

    Gérard Simonet

     

  • Agent nettoiement 27 02 12Celui qu'il faut célébrer pour le travail ingrat mais indispensable qu'il accomplit ; celui qu'il faut respecter aussi en se gardant de gestes inciviques, jets de déchets, flyers, chiens qu'on laisse chier sans ramasser, affiches et affichettes sauvages : l'agent de la propreté de Paris (Photo VlM)

     

    Lors du Conseil de Paris du 15 au 17 février, sera proposé un projet de plan de propreté dont nous avait déjà entretenu, pour partie, Mao Péninou Maire-adjoint de Paris, en charge de la propreté lors de notre dernière entrevue (article du 25 novembre 2015). Ce plan qui s’ajoute aux précédents est plus qu’attendu car le classement de Paris comparé aux autres grandes métropoles n’est pas bon dans ce domaine. Il faut vraiment agir vite et fort d’autant que la Maire en avait fait un thème de campagne lors des élections municipales.

    Papiers, affiches sauvages, tags, flyers, déjections canines, épanchements d’urine, corbeilles débordantes et autres joyeusetés ne font que se multiplier au fil des mois. Certes des actions ont été menées (campagne anti mégots, nouvelles corbeilles installées, site pour l'enlèvement des affiches et des graffiti "DansMaRue", majoration du prix des amendes, …) mais les résultats restent maigres alors que les incivilités sont en hausse et que le nombre de touristes augmente, sans oublier l’afflux de fêtards la nuit dans un certain nombre de quartiers.

    Le plan envisagé est estimé à 25 millions d'€. Il prévoit le recrutement de 100 éboueurs et conducteurs de bennes (l’effectif dédié à la propreté passera alors à 5 700 personnes), davantage d’équipements dont des souffleuses et plus de sanisettes (450 contre 400 actuellement). Par ailleurs 10 nouvelles déchetteries seront installées à échéance 2020.

    Enfin une brigade anti incivilités sera constituée avec la volonté non dissimulée d’impliquer les habitants dans la perspective d’un objectif « zéro déchet ».

    Il y a sur le plan de la propreté une véritable bataille à mener, le combat est rude. Il faut mettre tous les moyens pour la gagner,« éduquer » et « sanctionner » tout à la fois ceux qui salissent car au final les habitants respectueux en souffrent et paient pour ceux qui s’en moquent.

    Dominique Feutry

     

  • A4 Photo montage du 17 boulevard Morland après son aménagement

     

    Toute la presse en parle, certains déclarent même et c’est le cas des élus de la majorité municipale qu’il s’agit d’un « moment historique », les qualificatifs ne sont pas assez nombreux pour magnifier l’instant.

    Plus simplement la Maire de Paris vient d'annoncer au pavillon de l'Arsenal les 22 idées retenues pour « réinventer Paris » à la suite d’un appel à projets. « La capitale n’est pas une ville vitrifiée par la nostalgie » a-t-elle  affirmé dans son discours. Certes mais Paris doit garder son unité, son harmonie ce qui n’est pas  une question de nostalgie mais de cohérence. Or par exemple l’idée des tours ceinturant la capitale dont nous avons suffisamment parlé  nous parait l’illustration même de la fausse bonne idée.

    L’écologie est mise en avant dans les choix qui ont été retenus comme le projet dénommé " mille arbres" qui reliera Neuilly à la porte Maillot. Mais entre « la rue gourmande »,  « la tour de Babel écologique » et  le « philanthro-lab » …l’inventivité ne manque pas.

    En ce qui concerne nos arrondissements, comme nous l’écrivions dans notre article du 15 novembre 2014 annonçant cet appel à projets, "Parmi les sites retenus qui appartiennent à la Ville, deux figurent dans le IVe : l¹Hôtel de Coulanges (la Maison de l¹Europe) au 35 rue des Francs-Bourgeois, et surtout l¹immeuble Morland, connu pour avoir abrité des services de la Préfecture de Paris Île-de-France ainsi que les services de l'Urbanisme de la Ville de Paris".

     

    A3Photo montage d'un défilé de mode dans la cour de l'Hôtel de Coulanges

     

    Le projet attaché à l'Hôtel de Coulanges porté par le « Collectif Coulanges» souhaite "offrir aux jeunes créateurs un endroit de référence, innovant… créatif, culturel axé sur une vision entrepreneuriale et sociale.,. qui les accompagne et leur permette de faire leurs premiers pas… Le projet repose sur la combinaison de trois business models et l’appui de deux partenaires : l’École supérieure des arts appliqués Duperré et le leader mondial du coworking, WeWork.
    Ensemble, ils élaboreront et administreront un lieu au service de la mode, de la création et du design… Plus d’un tiers de la programmation et des moyens seront accessibles gratuitement. Sur 1.500 m2, on trouvera le collaboratif et l’entrepreneuriat, des espaces professionnels partagés et hyper connectés, ouverts 24
    heures/24, accessibles aux entrepreneurs et créateurs."

      MorlandPhoto-montage du nouveau "Morland" vu de la Seine

     

    Le nouveau visage de l'immeuble Morland, 17 boulevard Morland (IVe) intitulé "Mixité Sociale", est un projet qui comporte."… une crèche de 66 berceaux… un hôtel, une auberge de jeunesse,… une piscine  et 5.000 m2 de logement social… Il … ouvre le bâtiment aux parisiens et créé un nouveau flux, tout en proposant de nouveaux équipements pour le quartier…. L’ancien hall d’accueil, complété de constructions neuves, sera repensé sous la forme d’un espace ouvert à tous qui abritera un marché alimentaire avec une offre diversifiée. Le sommet de la tour… accueillera… sur les deux derniers étages, un concept artistique… au sein du bar panoramique et du restaurant."

    PalaisLe  palais de Ceaucescu, à Bucarest, construit en 1980, architecte Anca Petrescu

     

    Le hasard est cruel. Nous disions de l'immeuble actuel qu'il est "stalinien". Celui qu'on nous propose a la mauvaise grâce de rappeler le palais démentiel que s'est fait construire le dictateur Ceaucescu à Bucarest, sur les ruines de la vieille ville dont la démolition barbare n'a pas épargné des chapelles anciennes. Qu'on en juge par la photo ! Les nouveaux promoteurs n'en sont naturellement pas responsables car ils se sont efforcés tout de même d'atténuer la lourdeur du bâtiment existant et la finalité de leur ouvrage est Dieu merci beaucoup plus humaniste. Nous ne résistons pas cependant à sourire de cette similitude et dire qu'on retrouve dans les deux cas un corps de bâtiment central avec deux ailes et des façades dont la structure alvéolaire recourt à la même combinaison de lignes verticales et horizontales.

    Certains points de Paris vont donc subir de lourds travaux. Nous comprenons que si certains projets sont destinés à une meilleure qualité de vie des habitants d'autres feront hélas la part belle au festif (Hôtel de Coulanges ouvert 24h sur 24, des membres d'équipes "lauréates" sont connus comme promoteurs de la fête la nuit, ainsi en est-il du projet de la Sous station Voltaire 14 avenue Parmentier XIe…) ce qui risque  d'accroître les nuisances notamment sonores et renforcer l’antipathie entre fêtards et riverains.

    S'agissant du Marais, nous disions comme une boutade que le meilleur traitement à faire subir au bâtiment de Morland était de le détruire et de créer un parc, car Paris a besoin d'alléger sa densité d'habitants et d'activités et donner de la respiration au milieu urbain mais nous devons reconnaitre que le projet retenu, par la diversité de ses objectifs, est à défaut ce qu'il y avait de mieux à faire.

    Quant à Coulanges, le projet  dont nous avons eu connaissance prévoyait la création  d'un lieu de rencontre de grands chefs, une sorte de Villa Medicis de la gastronomie, avec commerces et table d'hôte sur la cour centrale ; le choix qui a été fait n'est pas fondamentalement différent et pourrait s'avérer moins perturbant pour les habitants du quartier.

    Dominique Feutry

     

  • ArtRobert Rickhoff, Park Bench, 2012

     

    Le BMO (Bulletin Officiel de la Ville de Paris) du 29 janvier fait état  d’un arrêté portant sur  la création, auprès de la Maire, d’une « Commission pour l’art dans l’espace public dans Paris ». Il est déjà en prévision du vote probable de la nouvelle loi patrimoine qui officialisera  le désengagement de l‘État (voir notre article du 14 novembre 2015).

    Cette instance voulue par Anne Hidalgo aura pour but, dit l’arrêté, d’éclairer la maire sur toutes les missions de sa compétence.

    Quelles sont ces missions ?

    • Rendre des avis sur les projets d’installation d’œuvres éphémères (c’est-à-dire d’une durée inférieure à 9 mois).
    • Proposer des orientations et émettre des avis en matière d’intégration d’œuvres dans les opérations de construction et d’urbanisme.
    • Se prononcer sur les propositions émises par les parisiens dans le cadre des "budgets participatifs" et ayant trait à l’espace public.
    • Accompagner la réflexion et l’action municipales dans le domaine de la médiation et de la valorisation des œuvres existantes.
    • Assurer un rôle particulier de suivi en matière de « street art ».

    Il est spécifié enfin que la commission qui se réunit 4 fois par an rend des avis après avoir examiné les projets sélectionnés par la Directeur des Affaires Culturelles quant au contexte et à la pertinence de la proposition, à leur qualité artistique, au rapport au site proposé, aux modalités d’appropriation par le public et à leurs conditions de durabilité.

    Les objectifs poursuivis par la mise en place de cette commission nouvelle sont louables, l’important en la matière étant d’assurer un rôle de veille de manière à ne pas dénaturer l’environnement dans lequel les œuvres pourront s’insérer. Officialiser les choix est une excellente chose mais encore faut-il que le rôle de la commission soit respecté à la lettre. Or concernant par exemple le « street art », la mission de la commission est laconique et vague. Et justement ce qui est qualifié à tort de « street art » défigure souvent nos murs et rues de nos quartiers.

    StreetStreet art et humour anglais

     

    4 représentants de la Ville siègent dans cette commission (le 1er Adjoint en charge de la culture, le Directeur des Affaires culturelles, la Conseillère culture au cabinet de la Maire et le responsable de la mission programmation, expérimentation, animation et valorisation de l’espace public au sein du Secrétariat général. Trois personnes qualifiées désignées pour 3 ans y siègent par ailleurs, la Responsable du programme culture de la Fondation de France, la Directrice du Musée d’Art contemporain du Val de Marne et une conservatrice du musée d’Art moderne de la Ville de Paris ;

    Lors d’une récente interview consacré à son dernier livre intitulé « L’imposture de l’art contemporain » paru aux éditions Eyrolles, l’auteur, Anne de Kerros, n’a pas caché qu’aujourd’hui « N’importe quoi peut devenir de l’art contemporain à l’exception du grand art qui suppose un talent, une excellence. ».

    Nous souhaitons vraiment que les membres de la nouvelle "commission pour l’art dans l’espace public dans Paris" gardent à l’esprit ce conseil pertinent lorsqu’ils auront à rendre un avis à la Maire de Paris. Le centre historique de Paris est très concerné, lui qui concentre nombre de monuments et d’œuvres d’art, il doit être absolument préservé.

    Dominique Feutry

     

  • Fête en italie 01 02 16Réunion nocturne à Pise, centre-ville (Photo "Corriere della Serra" 31 janvier 2006)

     

    Sous le titre "Degrado e rumore, a Pisa il vertice di trenta comitati anti-movida : allo studio una proposta di legge", le quotidien Corriere della Serra consacre un article illustré à l'initiative d'une trentaine de comités de lutte contre le tapage nocturne et les dégradations de l'environnement urbain dans les villes (notamment Rome, "la ville éternelle").

    Plusieurs têtes de chapitre à cet article que nous invitons nos lecteurs à parcourir, s'ils comprennent plus ou moins  l'italien :

    • Création d'une coordination nationale pour lutter contre le phénomène
    • Lancement d'une coordination européenne
    • Défense des articles de lois qui sanctionnent les troubles à la tranquillité publique
    • Enjeux de santé publique et mise sous protection des centres historiques et de leur partrimoine
    • Ventes sauvages d'alcool sur le domaine public
    • Dépréciation des biens immobiliers en zone agitée

    Le réseau "Vivre Paris !" auquel nous  sommes affiliés s'est rapproché de cette coordination italienne qui fait du reste école dans plusieurs pays d'Europe, ceux dont l'Histoire a forgé un patrimoine qui se concentre dans les centes-ville et attire le tourisme.

     

  • A1État des affiches sauvages gorgées d'eau par la pluie, 11 rue Michel le Comte (IIIe) (Photo VlM)

     

    Nous attirons souvent les services de la propreté sur l’affichage  sauvage et l'enlaidissement qu'il provoque avec le risque, l’enlèvement tardant d'un effet d'entrainement qui attire d'autres afficheurs, alors c'est tout le secteur environnant  qui devient sale, les fautifs n'étant pas une  incivilité près.

    Nous avons à ce sujet alerté déjà les services compétents sur l'état du mur de la Bibliothèque historique de la Ville de Paris par exemple (articles des 04 novembre  et 04 décembre 2015) qui a depuis été débarrassé de ses affiches diverses suite à la reprise du fonctionnement de l'application "dansmarue",  le service avait été interrompu pour des raisons de panne  informatique.

    Nous  avions alors oublié dans le mode d'emploi de demande d'enlèvement des affiches que nous rappelions à ce sujet,  la pluie. Celle-ci particulièrement  abondante ces derniers jours a permis en effet non pas de se dégager un mur de l'ensemble des couches d'affiches qui le recouvraient (une autre hypothèse est qu'un résident citoyen s'en soit chargé, et nous le comprenons !), mais de faire tomber une partie seulement de l'affichage tel un gros bloc en carton épais. Espérons que personne n'était dessous au moment de la chute !

    L'action continue de la pluie sur cet ensemble en papier,  surtout une fois à terre l'a transformé en une pâte blanche étalée sur le trottoir qui peut provoquer un accident aux piétons imprudents qui marcheraient dessus. Gare en particulier aux pauvres habitants du n° 11 lorsqu'ils entrent chez eux ou qu'ils en sortent !

    Triste situation pour le  mur, le trottoir, les piétons et le Marais, en particulier dans ce secteur de la rue déjà bien sale d'ordinaire ! Espérons que le prochain Conseil de Paris où sera  annoncé le lancement d'un plan de propreté ne sera pas une opération vaine. 

    Dominique Feutry

     

  • Blancs-manteaux 1 street art 28 01 16

    Blancs-manteaux 2 street art 28 01 16

     

    Ces collages papier se font face  à hauteur du Mont de Piété, 19-21 rue des Blancs-Manteaux (IVe), dans le renfoncement qui abrite la Fondation Municipale de 1849 et la Galerie d'Art Jamault. On reconnait volontiers leur valeur décorative. Naturellement elles n'en sont pas pour autant licites puisque l'auteur n'a pas demandé l'accord des propriétaires des murs avant de se les approprier. Elles enfreignent donc la loi du 29 juillet 1881. Aussi, lorsque les services de la Ville interviendront pour nettoyer les murs, nous comprendrons qu'ils fassent leur travail et nous les en remercierons, avec juste une pointe d'amertume de voir ces décorations disparaitre.