Vivre le Marais, Vivre Paris Centre !

Chronique de la vie au cœur et autour du centre historique de Paris

Catégorie : Cadre de Vie, Environnement

  • Paris-1Vue de Paris (Photo Hitheroad)

     

    Le classement effectué tous les 2 ans par Anholt-GfK, un institut international reconnu pour ses enquêtes de notoriété concernant aussi bien le tourisme que les marques, vient de placer Paris au 1er rang des 50 villes les plus admirées du monde, alors que cette place avait dû être cédée par notre capitale en 2011.  L’étude est fondée sur un échantillon de 5.000 personnes et sur plusieurs critères d’attractivité tels que les transports, le standing international, les conditions de logement et la qualité des équipements publics, la sécurité, la diversité culturelle…

    Nous nous réjouissons de ce beau résultat pour Paris mais cette fierté est émoussée lorsque l’on songe aux nombreux nuages qui pèsent sur notre ville et le risque qu’elle a de perdre à nouveau ce titre dans les prochaines années.

    Récapitulons les éléments contraires à la pérennité de la place de leader.

    Tout d’abord, et nous avons beaucoup écrit à ce sujet, la ville de Paris est la plus dense d’Europe, or nos élus veulent encore l’intensifier (voir notre article du 15 janvier 2016). Au plan architectural, l’unité de Paris qui force l’admiration est menacée par des projets que nous avons dénoncés, les tours, les appels à projet dans lesquels il n’est pas exclu de proposer la construction d’immeubles sur les ponts comme au Moyen Age (voir note article du 24 juin 2014). La loi permet de rehausser une partie des immeubles de la capitale. Qu’adviendra-t-il lors du prochain classement annoncé des toits de Paris au patrimoine mondial de l’UNESCO ? L’exposition actuellement présentée au musée Carnavalet sur les 50 ans du PSMV montre ô combien la préservation du Marais ne s’est pas faite sans embuche.

    Est-ce que Paris sera encore la plus admirée si jamais les compétitions olympiques de 2018 (Gay Games) et 2024 (notre article 7 novembre 2014) et l’exposition universelle en 2025, tant voulues par les édiles, lui font perdre son charme et une certaine qualité de vie, même si celle-ci est déjà de plus en plus bousculée ?  

    Vouloir promouvoir à tous crins et développer au-delà du raisonnable la fête à Paris, notamment la nuit avec toutes les nuisances induites largement exposées dans notre blog, constituera à n’en pas douter un élément très négatif, contrairement à ce qui est souvent avancé par ceux qui y voient un avantage. En fait le trop plein de fêtes sera plus une source de désintérêt que d’intérêt dans le palmarès d’Anholt-GfK. Le tort serait de confondre fête et culture, le meilleur moyen de tuer notre principale richesse, l’art sous toutes ses formes, l’art véritable qui fait de Paris une des premières villes de culture au monde.

    Ce commentaire serait incomplet si nous ne parlions pas aussi de la propreté qui doit être encore améliorée, ni  de la pollution atmosphérique qui doit régresser fortement, afin, au-delà de la santé des habitants, de ne pas être distancé par d'autres villes concurrentes qui, elles, prennent et prendront les dispositions nécessaires.

    Sauf à revoir certains choix, il va être difficile de maintenir Paris au 1er rang des villes les plus admirées au monde.

    Dominique Feutry

     

  • Bourg tibourg 3 contre-terrasse 28 01 16Rue du Bourg Tibourg, contre-terrasse et son dispositif de chauffage (Photo VlM)

     

    Le quotidien "Le Parisien" nous apprenait ce 26 janvier que le Tribunal Administratif a fait droit à le requête d'un bar-restaurant contre la Mairie de Paris qui l'avait sanctionné pour chauffer une contre-terrasse.

    Par contre-terrasse, on entend une portion de l'espace public séparée de l'établissement, contrairement aux terrasses simples qui sont des excroissances du local de l'exploitant sur le domaine public.

    Il est rappelé qu'une autorisation d'emprise sur le domaine public est accordée à titre personnel et qu'elle est temporaire, précaire et révocable.

    Dans la dernière version du règlement des étalages et terrasses du 6 mais 2011, rédigé par la Directrice de l'Urbanisme de l'époque Élisabeth Borne en concertation avec "Vivre Paris !", il est indiqué (Titre 1 – DG 6 – Développement durable) que "les demandeurs d'autorisation doivent prendre en compte des impératifs de développement durable", notamment renoncer aux dispositifs de chauffage extérieurs au gaz et quel que soit le mode tout dispositif de chauffage pour les contre-terrasses.

    En moins abscons : chauffer l'extérieur si ce n'est pas au gaz, oui pour les terrasses, non pour les contre-terrasses.

    Vosges ma bourgogne terrasse 28 01 16Terrasse simple chauffée place des Vosges (photo VlM)

     

    Il y a donc dans le règlement une discrimination évidente. Nous avions demandé que tout  chauffage extérieur soit interdit car c'est chauffer l'atmosphère alors que la planète est invitée à livrer un combat contre le gaspillage de l'énergie, la pollution de l'air et le dérèglement climatique qui en résulte.

    La mairie a concédé au lobby des commerçants le chauffage des terrasses. Elle a tenu bon pour les contre-terrasses. Est-ce sa complaisance à leur égard qui lui vaut aujourd'hui d'être condamnée par le tribunal ? Faute de connaitre les attendus du jugement, nous ne pouvons nous prononcer mais il nous semble peu probable que les juges se soient fondés sur une réflexion qui ne repose que sur le bon sens. Ce n'est pas faire preuve d'irrévérence à l'égard des magistrats du tribunal administratif que de dire qu'ils s'attachent presque exclusivement aux questions de forme.

    On va voir maintenant ce que dira la Cour d'Appel. Nous répétons à cette occasion que dans les circonstances actuelles il est saugrenu et aberrant de chauffer l'extérieur pour étendre sa surface commerciale et accroitre ainsi son chiffre d'affaires alors que l’État met la pression sur les citoyens pour qu'ils améliorent à grands frais l'isolation de leurs logements. On marche sur la tête et il est désolant que la justice incite à aller sans ce sens.

    Nous déclarons en tout cas notre soutien à la Mairie de Paris dans le prochain combat judiciaire en soulignant que les commerçants n'ont aucun  droit sur l'espace public et que la Ville est discrétionnaire dans sa décision de leur accorder on non – et de leur retirer – ce qui est un privilège et pas un droit.

    Gérard Simonet

     

    Postscriptum du 28 janvier

    Nous ne pensions pas si bien dire en suspectant des erreurs tactiques qui engendrent des maladresses sur la  forme. Nous nous sommes procurés l'ordonnance du jugement. En voici un résumé succinct mais cruel :

    Dans un 1er arrêt, la Ville entendait se faire payer des droits pour le chauffage d'une contre-terrasse exploitée sans autorisation, alors que : 1°/ l'autorisation avait été obtenue, et que 2°/ il est interdit de chauffer les contre-terrasses.   

    Dans un second arrêt, alors que le cafetier prétendait contre toute évidence qu'il n'avait pas de système de chauffage sur sa contre-terrasse, la Ville se contente de produire deux photos non datées ! Pas de constat d'huissier, pas de rapport d'agent assermenté ! Autant dire que son dossier est vide.

     

     Il s'agira de faire mieux en appel !

     

  • Brocante-d’automne-2015-de-la-Rue-de-BretagneStands rue Eugène Spüller lors d'une précédente édition de la brocante du IIIe (Photo Mairie du IIIe)  

     

    Ce week-end se tiendra dans les rues proches de la Mairie du IIIe (Bretagne, Eugène Spuller, Perrée, Debelleyme et Caffarelli) la très attendue brocante d’automne, une des plus importantes de Paris qui avait dû être reportée en raison des évènements tragiques du 13 novembre.

    Elle est ouverte aux professionnels et aux habitants du quartier (y compris aux enfants qui souhaitent vendre leurs jeux et jouets)  et débutera vendredi 29 pour se terminer dimanche 31 janvier 2016 à 18 heures.

    Certes cette manifestation attire nombre de visiteurs et provoque des désagréments aux riverains, notamment lors de l’installation souvent tôt le matin et du démontage moins tardif quant à lui, mais elle donne une certaine notoriété au Haut-Marais qu’elle fait davantage  connaitre. De plus ce rendez-vous des amateurs d’antiquités n’a lieu que 2 fois par an, l’autre brocante se tenant en juin.

    Alors avis aux accros de brocantes, en espérant que le temps sera de la partie.

    Dominique Feutry

     

  • Archives 43 piéton à la cannePiéton à la canne (photo VlM)

     

    Si vous n’avez jamais été muni d’une canne, vous avez sans doute croisé des personnes rivées à leur béquille, ou canne ou autre aide. Regardez bien autour de vous, il y en a beaucoup

    Sachez que la vie de ces « mal marchants » n’a rien de sympathique et que la qualité de leur quotidien mérite toute votre attention car vous pouvez agir. J’ai la chance de pouvoir marcher mais mal, lentement et avec une béquille, je peux donc affirmer que Paris (et le Marais n’est pas exempt) est un admirable lieu de galère où les nombreux obstacles sont fortement aidés par des passants passionnés par leur portable ou autre moyen d’ignorer les humains.

    Deux lieux d’innombrables difficultés : la surface et le dessous.

    Sur la surface, le parcours du combattant est assuré avec non seulement les piétons ignorant les handicapés mais encore avec des pavés ou autres dalles qui ne sont pas à même hauteur et constituent donc de magnifiques buttées permettant d’agréables chutes. Il est à noter que les travaux de percement des trottoirs ne donnent pas lieu à l’aplanissement de la surface. Une mention sur des entrées hautes (Poste ou autres) sans marches plus petites. Une attention particulière pour les très très étroits trottoirs où le pauvre "béquilleur" essaie de survivre entre des passants peu amènes, des caddies, des vélos, des motos ou des poussettes…

    Les bus ne sont pas toujours très accessibles. Encore une gentillesse des architectes et autres décorateurs : dans certains magasins le superbe carrelage brillant est une patinoire où cannes et béquilles se font un plaisir de glisser et de tenter d’entraîner le malheureux humain par terre pour mieux admirer la qualité des carreaux.

    En-dessous, il m’arrive de prendre le bus ou le métro. Sympathiques endroits où le métro a oublié – alors même que la place est suffisante – d'installer des escaliers roulants, et lorsqu'ils existent dans les gares par exemple  (gare de Lyon, gare Montparnasse, gare de l’Est…) il n'y en a pas partout, ce qui a le grand avantage de rappeler aux handicapés qu’ils le sont mais aussi aux autres vulgaires mortels qu’il leur faut porter leurs valises ou autres porte bébés.

    Vous ne pouvez imaginer ce qu’est le parcours d’une personne en béquille dans une ville qui ne fait rien ou presque contrairement à d’autres. La qualité de la vie étant une des préoccupations de "Vivre le Marais !" et au-delà de bien des Parisiens, une mobilisation générale pour faire garantir des accès facilités serait bienvenue.

    Un conseil, il faut toujours laisser le côté mur à une personne en béquille pour deux raisons : d’une part le mur peut être un appui en cas de problème, d’autre part, si le trottoir est très petit, le "béquilleur" risque de voir sa béquille glisser dans le caniveau ce qui le déséquilibre dangereusement.

    Une remarque à méditer : Bien sûr ce n’est pas votre cas mais le plus souvent les personnes à me laisser leur place assise dans les bus ou le métro sont les femmes, rarement les hommes. Il est vrai qu’ils sont accablés par leur travail et leurs nombreuses responsabilités, ce qui n’est jamais le cas des heureuses femmes qui n’ont que le ménage, la cuisine, les enfants et pour une large majorité d’entre elles un travail extérieur amusant et délassant. Sur un tel constat, un peu d’humour ne nuit pas, vous en conviendrez.

    Marie Françoise Masfety-Klein

     

  • Locations saisonnièresCette plaque apparait désormais dans les résidences. Elle prévient les touristes qu'ils peuvent être dans l'illégalité (Photo VlM)

     

    Tandis que la Mairie de Paris et son Adjoint au logement Ian Brossat font feu de tout bois pour contenir la pratique souvent illégale de la location meublée saisonnière, les copropriétés  s'organisent de leur côté pour que la qualité de vie des résidents n'ait pas à souffrir du développement anarchique de cette forme d'accueil des touristes dans leur ville.

    Rappelons que le dossier doit être vu sous plusieurs angles. A la base, le règlement de copropriété. Pour que la location saisonnière puisse être proposée, il faut que ce règlement autorise la présence de logements sous statut "commercial" (par opposition à "habitation") car la location meublée saisonnière est une activité de nature commerciale. A Paris, cependant, un habitant RÉSIDENT peut mettre son propre logement à disposition de locataires payants dans la limite de quatre mois par an d’hébergement cumulé, sans en changer le statut.

    En matière d'urbanisme et de politique logement des municipalités (Paris en ce qui nous concerne), les propriétaires NON RÉSIDENTS ne peuvent louer en meublé qu'avec des baux de durée supérieure à un an (six mois pour un étudiant). S'il entendent pratiquer la location coute durée, le logement doit bénéficier du statut "commercial". Si ce n'est pas le cas, le propriétaire doit déposer devant la mairie une demande de changement de destination. Elle est accordée sous certaines conditions, plutôt contraignantes.

    En cas d'infraction constatée par l'autorité publique, l'amende peut atteindre 25.000 € ! Attention, on y échappera de moins en moins car chez nous la Mairie de Paris déploie ses limiers et active sa communication (dernière en date BFM/TV le 23 janvier).

    AaaCe logement de 40 m² sera loué 1.000 € par semaine au moment de l'Euro de football

    Reste la question fiscale. Les revenus de la location saisonnière sont évidemment imposables, même si les abattements consentis restent très favorables (ils sont passés de 72 à 50 %). Le mode de commercialisation à travers Internet peut donner le sentiment qu'on échappe à l'impôt. L'impression est trompeuse : les sites qui proposent les logements offrent aussi une grande visibilité aux agents du fisc…. Mieux vaut là aussi être en règle.

    L'enjeu du combat pour l'Hôtel de Ville est de conserver pour Paris ses habitants traditionnels en évitant que la ville devienne majoritairement peuplée de touristes, et de lui éviter les nuisances qui découlent inévitablement d'une hyper densité du tissu urbain.

    Le dossier nous inspire de surcroît une réflexion de nature politique. Pour avoir trop voulu favoriser les locataires au détriment des propriétaires, les gouvernants, depuis Paul Quilès en 1983 jusqu'à la loi ALUR de Cécile Duflot, ont détruit l'attractivité financière de la location traditionnelle et installé une grande méfiance dans les rapports entre bailleurs et candidats au logement.

    Il n'est pas surprenant dans ces conditions que les investisseurs se tournent vers des pratiques qui garantissent mieux la disponibilité de leurs biens immobiliers, l'absence de risque de non-paiement des loyers et accessoirement une rentabilité que des années de contraintes sur les bailleurs ont fini par sérieusement écorner. Sans pour autant entrainer la baisse du foncier car, dans une ville attractive comme Paris, des étrangers fortunés suppléent la rareté des acheteurs français et se transforment à leur tour en loueurs en meublés touristiques….

    Gérard Simonet

     

  • A10La boulangerie aujourd'hui fermée de la rue des Gravilliers (IIIe) (Photo VlM)

     

    Nous avions déjà signalé le risque que la boulangerie du 52 rue des Gravilliers (IIIe) ferme dans un article du 4 mai 2013. Finalement elle a été reprise et tous les habitués et habitants ont été  rassurés que ce commerce de bouche puisse être maintenu.

    Malheureusement les jours passent et les scénarios se répètent puisqu’à nouveau et depuis plusieurs mois la boutique est fermée. Les bruits les plus divers circulent  quant à son devenir. Il y aurait  eu quelques travaux en sous-sol puis récemment le matériel de boulangerie aurait été déménagé, des rumeurs persistantes  indiquent que la boulangerie va être remplacée par un commerce de  vêtements ou un grossiste…

    Il serait dommage que cette enseigne disparaisse surtout au profit une nouvelle fois d’un commerce de prêt-à-porter. Mais  la réalité économique du secteur de la boulangerie fait qu’il est devenu difficile et les artisans qui s’installent actuellement prennent des risques importants !

    Nous espérons que les élus, s’ils peuvent intervenir,  feront tout pour maintenir ce point de vente en boulangerie dans une rue qui a perdu ses activités traditionnelles. Peut-être aurons-nous une bonne nouvelle dans les prochaines semaines à ce sujet ?

    Dominique Feutry.

     

  • Jardin temple haudriettes 02 11 13Jardinet place Renée Vivien (carrefour Temple-Haudriettes – IIIe). Des travaux de conservation s'imposent sur les clôtures ainsi que sa fermeture la nuit par souci de préservation (Photo VlM)

     

    Comme l'an passé,  les parisiens et parisiennes  sont appelés à se prononcer sur des investissements dans le cadre du budget participatif voulu par la Maire, en proposant des projets pour leur quartier qui auront peut-être la chance d'être retenus.

    S'il y a eu des heureux l'an passé, les déçus sont plus nombreux et découragés. Ils sont parfois persuadés que les choix sont biaisés et surtout ils ne souhaitent plus soumettre ni leur projet, ni même un nouveau, imaginant qu'il sera une fois de plus "retoqué" !

    Des réunions explicatives ont lieu dans les mairies d'arrondissement afin de décrire le mode opératoire et le type de projet pouvant être présenté. Une mise en scène qui fait dire aux plus clairvoyants d'entre nous que la Maire de Paris s'applique à nous infantiliser.

    Nous avons eu des échanges récemment avec des élus, ces derniers préconisent de s'engager à nouveau en insistant sur le fait que chacun garde ses chances malgré ce qui peut être dit ou laissé accroire.

    Notre sentiment est qu'effectivement il n'y a pas grand chose à perdre en élaborant tel ou tel projet, excepté le temps passé à son élaboration. Il est assez décourageant néanmoins que des projets d'importance secondaire, non prioritaires, voire inutiles, soient choisis.

    Nous sommes convaincus que le budget participatif doit sélectionner des projets qui améliorent significativement un secteur délaissé qui a du mal à être pris en mains par nos élus alors que chacun s’accorde à dire qu'il ne peut rester en l'état.

    Dans le IIIe arrondissement par exemple, le terre-plein longeant la rue du Grenier Saint-Lazare mériterait une  sérieuse réhabilitation de même que le jardinet de la place Renée Vivien (angle des rues du Temple et des Haudriettes, voir photo ci-dessus) qui a besoin d'un peu d'attention pour une remise en état. Dans le IVe, la place à l’extrémité de la rue du Bourg Tibourg  ne peut rester ainsi. 

    Bourg-tibourg place 21 01 16Rue du Bourg Tibourg (IVe) : terrasses tentaculaires, contre terrasses, chevalets et écrans plastiques règnent en maitres et encombrent l'espace piétons (Photo VlM)

     

    Autre dossier, la place du Marché Ste Catherine, mais  pour cette dernière le dossier d’aménagement présenté l'an passé, très élaboré et d'un prix raisonnable a été pourtant réfuté, faute de disposer d'un solde d'enveloppe budgétaire suffisant. Or chacun sait combien les nuisances, d'ordre sonore notamment, empoisonnent les riverains depuis plusieurs années et combien cette réponse négative sur leur projet les a décontenancés. Mais pour ce projet,  la mairie du IVe a annoncé qu'elle l'inscrivait dans son budget 2016.  Cela lui évitera d'être à nouveau refusé.

    Ste catherineLa place du Marché Ste Catherine (IVe) avant son invasion par les terrasses de cafés

    Alors croyons en ce budget une nouvelle fois et si la lucidité ne l'emportait pas dans les choix qui apparaîtront à l’issue du vote 2016 de sélection, alors il y a fort à parier que le budget participatif perdra de son intérêt et sera taxé à n'en pas douter d'attrape-nigauds et nigaudes.

    A9Affiche de l'édition 2016 du budget participatif

    Dominique Feutry

     

  • Trésor fenêtre percée zoom 06 12 13Trésor fenêtre rebouchée 16 07 14

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

    A gauche, en 2013, la fenêtre sauvage. A droite, le "rafistolage" effectué en 2014 par le propriétaire incriminé (Photos VlM)

     

    L'affaire remonte à 2011. Un habitant de la rue des Écouffes, sachant que le mur de son immeuble se trouve derrière la façade qui habille la fontaine située au fond de l'impasse, décide de son propre chef de percer cette façade pour donner jour à une fenêtre préexistant dans son logement (article du 8 décembre 2013).

    L'Architecte des Bâtiments de France, en 2011, ainsi que la direction  de l'Urbanisme de la Mairie de Paris en 2013, dressent des procès-verbaux d'infraction exigeant la remise en état de la façade en "restaurant le parement original (enduit, finition, couleur…). Ces deux procès-verbaux sont restés lettres mortes chez le Procureur de la République (voir notre tribune sur la justice en matière d'urbanisme)

    Entre temps, le propriétaire mettait son logement en vente en se prévalant "d'une vue imprenable". L'évènement perçu comme une provocation fit grand bruit chez les riverains de la rue du Trésor qui créèrent aussitôt un collectif sous l'égide de notre association. L'agence immobilière qui en avait fait l'annonce, avertie du litige latent, retira prudemment son annonce.

    On découvrit alors un beau jour que la fenêtre avait été rebouchée "à la va-vite" comme on peut le constater sur place et le voir sur la photo ci-dessus.

    Les choses en seraient restées là si des habitants de la rue du Trésor n'avaient pas entrepris d'exiger que le travail de restauration soit effectué dans les règles de l'art. Ils sont intervenus auprès de l'Architecte des Bâtiments de France Mme Sophie Hyafil. Elle vient d'adresser une mise en demeure écrite au propriétaire de parfaire les travaux qu'il a entrepris en dépit du bon sens.

    Nous sommes attentifs à la suite qui y sera donnée. L'objectif est de retrouver l'esthétique originale de la façade.

    Trésor fontaine sans fenêtre copyright A.K. 06 12 13La façade avant son percement (photo AK)

     

     

  • Pollution paris le figaro 15 09 12Pollution de Paris (Photo Le Figaro)

     

    Airparif l’a annoncé à l’avance, toutes les conditions sont malheureusement réunies ce 20 janvier pour être une  journée noire en matière de pollution aux particules fines.  Bien  entendu,  comme souvent lors de telles situations, le stationnement résidentiel est gratuit et il est conseillé aux parisiens d’utiliser les transports  en commun.

    Mais  encore pourrions-nous ajouter :

     « En fonction de l’évolution de la situation dans les jours qui viennent, d’autres mesures complémentaires] pourront être prises : gratuité d’Autolib’, de Vélib… » indique la mairie. La circulation alternée sera-t-elle cette fois mise en place, un arrêté ministériel annoncé par le gouvernement  le 14 janvier dernier peut la déclencher  dès lors que pendant 4 jours consécutifs le seuil  entraînant  l’information de la population est dépassé ou bien lorsque le seuil d’alerte (donc plus élevé) est dépassé durant 2 jours consécutifs. Il faut juste espérer que les différents intervenants,  ministère de l’écologie, mairie de Paris et région soient au même diapason afin d’éviter de reproduire les dysfonctionnements apparus en novembre dernier dans ce type de situation.  Car ne l’oublions pas les victimes de ce particules sont les habitants  surtout les plus jeunes et les plus fragiles !

    Même si des mesures sont prises ici ou là pour essayer de refréner  la pollution, il n’empêche que malgré les décisions arrêtées  durant la COP 21, un certain fatalisme, dommageable d’ailleurs,  semble s’installer, comme si nombre d’entre nous se résignaient en imaginant  que ce phénomène est un mal presque nécessaire de nos sociétés.

    Sentiment dangereux que nous nous devons  bannir car des solutions existent et sont possibles. Elles sont simplement coûteuses et d’effet à long terme. Et justement,  il nous appartient de les encourager, de les favoriser, ne serait-ce que par notre comportement … Ne pas utiliser son véhicule personnel quand cela peut être évité, avoir un comportement responsable et ne pas hésiter à signaler au chauffeur de car ou à l’automobiliste qui est en stationnement  d’arrêter  son moteur.

    Pollution paris derlichPollution Paris Derlich

     

    Mille choses qui peuvent  être faites, mille habitudes à modifier, mille comportements à revoir  qui contribuent, chacun à son échelle, à limiter les dégâts dus à la pollution. Il reste cependant qu'une ville hyper dense comme Paris ne peut produire que des excès dans tous les domaines de la pollution. Que ses dirigeants fascinés par l'accroissement de la population et des activités économiques, culturelles, festives…. ouvrent enfin les yeux et reconnaissent que c'est hors de Paris, qui étouffe, qu'il convient aujourd'hui de promouvoir le développement.

    Dominique Feutry

     

  • HocquFrédéric Hocquard, élu PS du XXe, Conseiller Délégué auprès de Bruno Julliard, Premier Adjoint de la Maire de Paris, chargé des questions relatives à "la Nuit" à l'Hôtel de Ville. En réunion dans son bureau avec des représentants de "Vivre Paris !" (photo VlM)

     

    Face au tollé soulevé par l'annonce de l'ouverture de la moitié des parcs parisiens la nuit et de notre intervention auprès du Préfet de Police de Paris, Frédéric Hocquard tente d'apaiser le débat. Voici ce qu'il nous écrit :

     

    Tout d’abord si la Maire de Paris a souhaité reconduire l’ouverture de certains parcs et jardins de la Ville pour 2016, c’est pour offrir aux Parisiens des lieux de promenades, de repos et de détente nocturne, dans une ville dense qui dispose déjà de nombreux espaces d’activités de loisirs, de lieux de fêtes et d’animation. Il n’est pas envisagé dans les parcs et jardins qui seront concernés d'animations bruyantes et sonores mais au contraire de faire de ces espaces des havres de respiration et de tranquillité.

    On pourra donc s’y reposer, y pratiquer des sports comme la course à pieds ou la gymnastique douce, en groupe ou en individuel, ou tout simplement y regarder les étoiles et pourquoi pas y dormir. Fort de l’expérimentation que nous avons réalisée durant l’été 2015 dans quatre parcs de la Ville, je suis confiant sur le fait que lorsqu’on propose de nouveaux espaces de vie nocturne aux Parisiens, ils ne s’en saisissent pas immédiatement pour les dégrader ni pour les transformer en zones de non-droit. Nous resterons cependant vigilants, comme nous l’avons été en 2015, afin que la sécurité des usagers de ces ouvertures nocturnes soit assurée. Les moyens adaptés de surveillance des parcs et jardins la nuit seront donc mis en place.

    Seuls 50% des parcs et jardins de la ville seront ouverts 24h/24, de plus, je tiens à vous préciser que d’ores et déjà un tiers d’entre eux sont déjà ouverts en permanence, en particulier ceux qui ne sont pas clôturés (Champ de Mars par exemple). La priorité sera donnée aux grands parcs comme Montsouris, les Buttes Chaumont, André Citroën ou Monceau. Ces ouvertures nocturnes ne concerneront donc pas l’ensemble des parcs et jardins de la Ville.

    Cette décision a été prise sur la base du bilan de l’expérimentation menée cet été sur les quatre grands parcs précédemment cités. Ces parcs ont été ouverts 24h/24 du jeudi matin au dimanche soir, du 12 juillet au 30 août 2015. La fréquentation y a été importante, surtout en juillet et plus particulièrement sur la tranche horaire 22h00/00h00. L’ambiance y était conviviale et apaisée, des groupes d’amis ou des familles venant pique-niquer tranquillement, d’autres en profitant pour faire du sport, sans oublier les touristes ravis de se promener dans des espaces verts loin du tumulte des rues. Quelques-uns sont même restés dormir à la belle étoile.

    En termes de sécurité, aucun incident majeur n’a été constaté, un dispositif spécifique de surveillance ayant été mis en place par la Ville. Concernant les nuisances sonores, quelques signalements constatés dans certains parcs, de manière très épisodique, ont fait l’objet d’intervention des agents de surveillance de la Ville ou de la Police Nationale. Nous avons par ailleurs estimé que l’éclairage et la signalétique, ainsi que la propreté devraient être renforcés si ces ouvertures étaient pérennisées.

    C’est donc sur la base de cette expérimentation et de son bilan que nous ouvrirons de nouveaux parcs et jardins cet été, en renforçant nos  dispositifs en matière d’éclairage, de signalétique et de propreté. Les moyens de prévention et de surveillance seront également renforcés.

    Les ouvertures seront décidées en concertation avec les mairies d’arrondissements.

    Les services de la Ville de Paris en charge des parcs et jardins sont très soucieux de la faune vivant dans ces espaces, il n’est donc pas envisagé d’ouvrir les espaces ou nichent des espèces vulnérables.

    Enfin, cette initiative s’inscrit dans la dynamique de développer d’ouvrir de nouveaux espaces, afin de diversifier les points de fixation sur l’espace public (comme le long du Canal Saint Martin). C’est en multipliant l’offre que nous réussirons à varier les usages de la nuit parisienne et d’obtenir une occupation nocturne de l’espace public plus apaisée.

    En souhaitant que ces informations soient de nature à lever vos inquiétudes, je reste à votre disposition pour tout échange.

    Bien cordialement

    Frédéric Hocquard

     

    Nous avons exprimé les raisons de nos préventions à M. Hocquard : ni la mairie, ni la police ne disposera des moyens suffisants pour faire régner dans ces parcs l'ordre, la propreté, le silence et la sécurité, quoiqu'on en die.

    Nous invitons nos lecteurs, par leurs commentaires, à répondre à sa rhétorique, afin qu'il sache ce que nous en pensons.