Vivre le Marais, Vivre Paris Centre !

Chronique de la vie au cœur et autour du centre historique de Paris

Catégorie : Cadre de Vie, Environnement

  • Francs-bourgeois bhp 04 12 15Bibliothèque Historique de la Ville de Paris (BHVP), Hôtel de Lamoignon, angle Francs-Bourgeois / rue Pavée (IVe) (photo VlM)

     

    Ce mur d'enceinte qui court le long de la rue des Francs-Bourgeois était recouvert depuis des mois d'affiches aussi indésirables que sauvages, avec la passivité surprenante de la direction de la BHVP, des services de la propreté de Paris, et du Maire du IVe Christophe Girard qui donnait ainsi l'impression qu'il ne quitte jamais son bureau ou que les questions d'esthétique et de propreté le concernent guère. Le mur en tout cas vient d'être débarrassé de ses oripeaux.

    Francs-bourgeois lamoignon tagué 04 11 15État du mur avant l'intervention. En haut à droite la tourelle qui tient lieu d'échauguette (Photo VlM)

     

    Nous avons dénoncé cette situation dans un article du 4 novembre 2015, il y a juste un mois. Nous ignorons s'il a déclenché la réaction salutaire que nous constatons aujourd'hui mais en tout état de cause nous nous en réjouissons.

    En constatant cependant que l'état du mur de ce monument historique qu'est l'Hôtel de Lamoignon, après ce qu'il a subi, est lépreux, grêlé, scrofuleux… et qu'il va nécessiter, aux frais naturellement de la Ville de Paris, un traitement adéquat – enduit ou peinture – pour le rendre présentable.

    Nous avons rendez-vous très prochainement avec l'état major des services de la propreté de Paris. Nous demanderons qu'ils nous expliquent, alors qu'ils ont l'arme absolue contre les afficheurs sauvages à savoir le prélèvement administratif d'office dont les amendes sont lourdes, pourquoi ils s'interdisent apparemment de l'utiliser. Nous disons : "apparemment" car nous doutons que les donneurs d'ordre aux afficheurs s'en donneraient à cœur-joie comme ils le font un peu partout dans nos quartiers, si on les frappait au portefeuille. Nous attendons avec intérêt d'en savoir plus.

    Gérard Simonet

     

    In memoriam

    Une photo prise autour de 1900 montre au lieu d'un mur largement aveugle, l'existence d'un commerce avec sa devanture

     

    Pavée 24 rue vers 1900 Hôtel Lamoignon vers 1900Photo aimablement communiquée par l'Association de Sauvegarde du Paris Historique

     

     

  • P1080616Entrée de l'impasse de l'Hôtel d'Argenson (IVe), à hauteur du 18 rue Vieille du Temple (Photo VlM)

     

    Nous l'annoncions dans notre article du 1er janvier 2013, les riverains du passage étaient parvenus à un accord qui prévoyait l'installation d'une grille à l'entrée de l'impasse, dans le but d'éviter les dégradations et incivilités qu'elle subit depuis des années.

    La grille est désormais en place. Les dégradations sont toujours là mais la restauration des murs aura lieu dès que possible. Les habitués de la rue Vieille du Temple, une des plus attachantes du Marais, leur en sont reconnaissants. Le décor anxiogène que créait l'impasse dans l'environnement particulièrement accueillant de la rue, avait quelque chose de détestable.

    P1080613Impasse de l'Hôtel d'Argenson : état du passage (Photo VlM)

     

    Nous donnons rendez-vous aux riverains pour inaugurer la phase finale qui verra la restauration complète des lieux.

     

  • Hidalgo anne ph girard et gs 06 02 14Christophe Girard (Maire du IVe), Gérard Simonet (Vivre le Marais !) et Anne Hidalgo à une présentation de son programme à la veille des élections municipales de 2014 (Photo VlM)

     

    L'enfer on le sait est pavé de bonnes intentions. Affecter plusieurs dizaines de millions d'€ (18 millions en 2014, 75 millions en 2015) à des projets proposés et choisis par les parisiens directement parait être au premier abord la quintessence de la démocratie.

    Dans la réalité il en est autrement. Dans chaque arrondissement où s'élaborent les projets, des groupes de personnes s'activent. Elles sont très minoritaires, ne représentent qu'elles-mêmes et sont généralement des proches du pouvoir local.

    En décidant de l'attribution de sommes non négligeables alors qu'elles ne disposent d'aucun mandat, elles privent la représentation démocratique, celle qui est sortie des urnes, d'exercer le pouvoir qui lui revient. Ajoutons que contrairement à la structure politique de la mairie de Paris et à sa technostructure, elle ne dispose a priori d'aucune de ces compétences techniques qu'on trouve dans les directions de l'urbanisme, de la voirie, des espaces verts ou de la propreté.

    Le résultat n'est certes pas "l'enfer" mais un cafouillage et des contestations qui ne sont pas dignes d'une grande ville comme Paris. Et une forme d'infantilisation mystifiante qui donne de l'urticaire. Nous tenions à nous en expliquer.

     

  • HambourgHambourg, 2ème ville après Berlin en République Fédérale d'Allemagne, capitale de la Ligue Hanséatique

     

    Tandis que la Maire Anne Hidalgo offrait des hochets aux habitants de Paris avec son "budget participatif", le Maire de Hambourg, pourtant partisan de la candidature de sa ville aux Jeux Olympiques de 2024, demandait à ses habitants de se prononcer par référendum.

    A 51,7 % ils viennent de dire NON.

    JO

    Hambourg suit donc l'exemple de Boston qui a annoncé son renoncement en juillet.     

    Il ne reste plus à Paris que trois concurrents : Budapest, Los Angeles et Rome. Le combat va-t-il cesser faute de combattants ? Anne Hidalgo va-t-elle nous rétorquer à l'instar de Victor Hugo "Et s'il n'en reste qu'un, je serai celui-là" ?

    Plus que jamais, nous exprimons notre opposition à cette aventure financière que les politiques soutiennent par souci de leur image et d'autres par intérêt, et nous demandons qu'un référendum soit organisé auprès des parisiens, comme vient de le faire Hambourg en offrant ainsi un exemple de démocratie sincère, telle qu'on la voudrait aussi chez nous.

     

  •   5_10Radiateur chauffant la terrasse d'un bar restaurant

     

     

    Nous avions a plusieurs reprises éclairé nos lecteurs sur le débat relatif au chauffage des terrasses des bars et restaurants.

    Rappelons (voir article du 13 02 2013) que par un arrêté de 2011 la Ville de Paris avait interdit l’installation de ces chauffages lorsqu'ils étaient au gaz et préconisé l'usage de chauffages électriques Mais cette décision décriée par les professionnels a été annulée par le tribunal administratif en janvier 2013 à la suite de la plainte déposée par le Comité Français du Butane et du Propane (CFBP). La Mairie de Paris avait annoncé qu'elle ferait appel, mais il semble bien qu'il n'en a rien été, ce sujet n'ayant plus été évoqué.

    Depuis nous avons vu fleurir davantage de chauffages électriques et même des tables chauffantes (notre article du 17 juin 2013).

      IMG_2131Terrasse rue Rambuteau (IVe) offrant des couvertures aux clients (Photo VlM)

     

    Pourtant en pleine COP21, alors que nous sommes toujours dans une volonté marquée de réduction de notre consommation d'énergie, il est assez paradoxal d’utiliser ces chauffages extérieurs dont la chaleur se dissipe dans l'atmosphère.
    Certains commerçants proposent en plus à leurs clients des couvertures pour se protéger davantage du froid.

    Ne pourraient-ils pas prendre comme décision, en se fondant sur les pratiques de nos voisins étrangers, de ne plus utiliser que des couvertures en oubliant ces chauffages divers qui pour beaucoup polluent inutilement et occasionnent des dépenses énergétiques y compris pour être produits.
    Ce serait là un beau geste de la part de la profession qui montrerait ainsi son engagement dans la réduction des gaz à effet de serre et contribuerait à la réduction du déficit commercial de notre pays.

    Dominique Feutry

     

  •   3000725333_1_3_JpSRB4kbUn exemple de vélo électrique

     

    Le parvis de l’Hôtel de Ville où se déroulent tout au long de l’année moult expositions manifestations et se dressent souvent des installations éphémères, a été retenu volontairement durant la COP21 pour exposer mais aussi faire essayer aux cyclistes attirés par les évolutions technologiques des prototypes de Vélib’ à assistance électrique proposés par Decaux.

    Comme cela existe déjà puisque des commerces spécialisés proposent déjà de vélos à assistance électrique à la vente comme à la location.

    le principe est simple le vélo est équipé d'un moteur et d'une batterie, ce moteur aide le cycliste dans les efforts. Il peut produire jusqu'à 90% de l'énergie qui fera avancer le vélo, dès lors le conducteur ne fait qu'accompagner le mouvement de pédalage. Bien qu'il existe une dynamo, la plupart du temps la batterie est amovible et peut être rechargée chez soi. 

    Les téméraires pourront donc s’essayer à ces nouveaux cycles jusqu’au 11 décembre de 10h00 à 19h00, avant que le parvis ne retrouve la patinoire et le manège, tradition oblige, durant les fêtes de fin d’année.

    Dominique Feutry

     

  •  IMG_2125Graffiti indésirable sur la façade refaite à neuf de l'immeuble situé 8 rue Aubriot (IVe) (Photo VlM 29 novembre 2015)

     

    En ces temps difficiles pour la France et le monde. En cette période où la sérénité est réclamée à cor et à cri, ce qui tombe sous les sens. En ces jours où nous devons nous unir plutôt que  nous désunir, où sans rien oublier nous devons tout faire pour que les événements du 13 novembre ne se reproduisent plus et nous rapprochent les uns les autres dans un grand élan de sursaut national souhaité par nombre d’entre nous, il est affligeant que des inscriptions du type de celle qui figure sur la photo ci-dessus aient encore cours. Si on ne respecte pas les autres, alors peu de choses seront possibles.

    Honte à ceux qui l’ont écrit… même dans une rue peu passante ce qui en réduit la portée.

    Au demeurant, alors que l'enduit de cet immeuble est neuf, pourquoi saccager et gâcher le travail des personnes qui ont mis tout leur savoir à sa réalisation et ne pas respecter les commanditaires de ces aménagements qu’ils ont financés à grands frais afin que notre quartier conserve son bel aspect ? 

    Respect de l'homme ! Respect de l'homme ! Là est la pierre de touche ! écrivait Antoine de Saint-Exupéry dans Lettre à un otage en 1944.
     
    Ces façons de faire sont aujourd’hui dépassées et il appartient à la Marie de Paris, comme à nous aussi, de veiller à prévenir ces abus et à faire enlever ces graffiti déplacés.

    Dominique Feutry

     

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      A0Vitrine mal en point et taguée au 43 rue Chapon (IIIe) (photo VlM)

     

     

     

    Voilà une vitrine bien mal en point au N° 43  de la rue Chapon (IIIe). Maculée d'inscriptions et de dessins multiples,  elle fait écho a un immense tag fréquemment renouvelé sur un mur en retrait du côté opposé de la rue.

     

    A1Dessin peint sur le mur 60 rue Chapon (IIIe) (Photo VlM)

     

     

    Ce dernier se trouve d'ailleurs aussi dans un secteur particulièrement défiguré  par des "peintures" en fort décalage avec les lieux comme ce "décor" de vitrine rue de Montmorency juste à cote de la maison de Nicolas Flamel au no 53  (voir notre art du 11 novembre 2014) ou le passage privé des Gravilliers écrasé par les graffitis et bombages de peinture.

     

     

     

    Photo-M2

    Tag réalisé depuis plus d'une an sur une devanture du 53 rue de Montmorency (III°) (Photo VlM)

     

     

     

    Ainsi va la mutation de notre société, mais  doit-on s'en contenter avec passivité?

  •  5816051Paris lors d'un pic de pollution

     

    En avril dernier le ministère de l’Écologie annonçait une baisse de 15 % des subventions accordées à l’association Airparif en charge, comme chacun sait, de la surveillance de la qualité de l’air en Île-de-France. Le ministère avait alors argué que la baisse n’était pas de ce niveau mais seulement de – 2,7% aboutissant à une dotation annuelle légèrement inférieure à 1,5 millions €.

    Cette décision n’était pas anodine car elle s’ajoutait à celle de 2013 par laquelle le conseil départemental des Hauts-de-Seine ne souhaitait plus financer Airparif. Décision suivie cette année par le département de Seine-et-Marne et récemment par celui des Yvelines qui vient d’annoncer qu’il ne subventionnerait plus Airparif à compter de 2016 !

    Voilà qui commence à faire beaucoup, à quelques jours de la COP21, les projecteurs sont à nouveau braqués sur l’association qui se pose des questions sur son devenir et réfléchit déjà à la façon dont elle va répercuter l’arrêt de cette nouvelle réduction de son budget de fonctionnement sur son activité.

    Rappelons qu’Airparif est une association (loi de 1901) créée en 1979 et agréée par le ministère de l'Environnement pour la surveillance de la qualité de l'air sur l'ensemble de l'Ile-de-France. Ces missions réglementaires consistent à surveiller la qualité de l'air, à informer les citoyens, les médias, les autorités et les décideurs (mesures quotidiennes lancement d’alertes …) et à comprendre les phénomènes de pollution tout en proposant des stratégies pour lutter contre la pollution atmosphérique et le changement climatique

    Dans la présentation de ses activités Airparif indique que la surveillance est réalisée dans le cadre réglementaire défini par la Loi sur l'Air et l'Utilisation Rationnelle de l'Énergie du 30 décembre 1996 (LAURE). La LAURE fixe comme objectif «le droit à chacun de respirer un air qui ne nuise pas à sa santé» et fonde les conditions de la surveillance de la qualité de l'air et de l'information du public en France.

    Les critères nationaux de qualité de l'air sont définis par décrets (objectifs de qualité, valeurs limites et seuils d'alerte, pour toute une gamme de polluants) qui reprennent les directives européennes et les recommandations de l'Organisation mondiale de la santé (OMS)».

    Une situation embarrassante qui mérite d’être suivie.

    Dominique Feutry

     

  •   Hôtel de mayenne vue générale avant travaux 07 11 09 Hôtel de mayenne 18 09 12

     

     

     

     

     

     

    L'affaire de l'Hôtel de Mayenne (École des Francs-Bourgeois), 21 rue Saint-Antoine (IVe), illustre bien la problématique que soulève la nouvelle loi de protection du patrimoine. Au moment des décisions, la Maire du IVe, Dominique Bertinotti, voulait conserver l'ajout central du XIXème siècle (photo de gauche) contre l'avis du Ministère de la Culture et des architectes des bâtiments de France. Ces derniers avaient le pouvoir, la restauration s'est faite (photo de droite). Chacun s'accorde à dire aujourd'hui qu'il aurait été dommage de renoncer aux travaux quand on voit l'élégance du bâtiment à qui on a restitué son architecture d'origine.

     

    Bien que le France bénéficie des meilleures lois de protection du patrimoine, celles-ci sont depuis des années progressivement attaquées. Ainsi les zones de protection et de mise en valeur existantes, désignées par des sigles complexes que nous éviterons de citer mais qui n’enlèvent rien à leur efficacité, sont petit à petit détricotées par les ministres de la culture successifs. Nous avions relevé les prémisses de cette évolution en 2008, au moment de l'annonce de la révision du PSMV (plan de sauvegarde et de mise en valeur) du Marais

    Mais cette fois le projet de loi qui concocte le ministre de la Culture est ravageur en ce sens qu’il remet en cause l’équilibre actuel.

    Certes le nouveau texte propose de classer, y compris in situ (avec accord du propriétaire), des ensembles mobiliers, de créer la notion de « Domaines nationaux». Mais au sein du ministère du Budget « France Domaines », l’entité chargée de vendre des biens appartenant à l’État, n’a pas forcément les mêmes objectifs… Or ces quelques avancées ne sont rien face aux reculades proposées par le nouveau texte.

    Le plus discutable concerne la transformation des secteurs sauvegardés  (loi Malraux et loi Lang) – le Marais est en PSMV –  qui seraient dorénavant élaborés par les villes, avec « …l’assistance technique et financière… » de l’État. Les spécialistes sont formels, cette disposition transfèrera la maîtrise d’ouvrage des PSMV ou des « PLU patrimonial » (nouveau nom des zones protégées)  aux communes,  alors qu’actuellement l’élaboration est conjointe entre l’État et le maire. Le ministère de la Culture devient donc simple conseil actant ainsi le désengagement de l’État de sa fonction de garant du patrimoine. Toute commune pourra désormais refuser la protection d’un ensemble sous le régime du PSMV ou du « PLU patrimonial » sans que l’État puisse l’y contraindre !

    La protection de notre patrimoine, faut-il le souligner, deviendra locale avec ce texte. Tout au plus le ministère de la Culture pourrait-il imposer le titre de « Cité historique » sans conséquence autre pour les élus.

    Les abords des monuments historiques qui sont eux aussi protégés risquent de faire les frais de la réforme en cours. Le champ d’action  des architectes des bâtiments de France (ABF), validant permis et déclarations de travaux,  sera réduit seulement aux « …espaces les plus remarquables… ». Des constructions  pourront en conséquence être faites plus facilement sur les autres espaces… Ce qui revient à réduire les périmètres de protection. Et ces périmètres auront un caractère transitoire puisqu’ils devront être délimités à nouveau chaque fois qu’un PLU sera élaboré, modifié ou révisé !

    Canonica bastia poretta ca 2010Cette magnifique chapelle romane des XIIème/XIIIème siècles est préservée de toute construction dans un rayon de 500 mètres. La municipalité concernée aura-t-elle le pouvoir d'y autoriser, par exemple, la construction d'un lotissement tout autour ?
    (Photos VlM)

     

    Un autre élément soucie les spécialistes du patrimoine, le fait d’institutionnaliser dans ce texte, et c’est une dérogation toute particulière, la possibilité d’accroître la hauteur ou le gabarit d’une construction présentant «…un intérêt public du point de vue de la création de l’innovation et de la qualité architecturale ». Ainsi il sera autorisé de « modifier un PLU pour la seule emprise d’un  projet afin d’en augmenter la constructibilité.»

    En résumé chacun s’accorde à dire que le désengagement de l’État est dramatique pour la protection de notre patrimoine car les élus qui se débattent pour équilibrer le budget de leur commune, auront souvent bien du mal à assumer les coûts financiers induits par cette évolution !

    Sans parler de tous ceux qui, étant plus béotiens qu'esthètes, sont prêts à accepter n'importe quelle incongruité.

     

    Dominique Feutry