Vivre le Marais, Vivre Paris Centre !

Chronique de la vie au cœur et autour du centre historique de Paris

Catégorie : Cadre de Vie, Environnement

  • Du pontVue sur la cour pavée et ses immeubles qui mélangent les styles (Photo Atelier Du Pont)

     

    Dans un long message très documenté, le Premier Adjoint Gauthier Caron-Thibault réagit à notre article du 2 novembre 2015 et revient sur les phases de cette réalisation d'envergure. 

    "C'est toujours avec plaisir que je lis vos articles… et que je me permets quelques […]correctifs quand ils sont nécessaires.

    Je ne peux que partager votre enthousiasme sur la réhabilitation du 25 rue Michel le Comte. C'est pour moi la plus belle du parc social ces 15 dernières années dans le Marais.

    [S'agissant du rôle des ABF (architectes des bâtiments de France)]j'ai eu l'occasion à l'époque de monter un comité de pilotage de ce chantier pour en maîtriser les nuisances, affiner le projet architectural avec l'architecte, définir la typologie des logements,… [NDLR : il s'agit de Mme Sophie Hyafil]

    Un des premiers points, et à raison, a été la remise en cause par l'ABF du premier projet proposé qui prévoyait une destruction plus importante du bâtiment datant du 19e. Nous étions en pleine révision du PSMV [NDLR : plan de sauvegarde et de mise en valeur], en train de redonner ses lettres de noblesse aux bâtiments du 19e et il n'était du coup pas envisageable d'accepter le projet en l'état. Cela a néanmoins eu pour conséquence de diminuer la surface et le nombre de logements créés ainsi que de devoir penser autrement la circulation des personnes à mobilité réduite. Ce qu'a fait avec brio l’Atelier Du Pont, en limitant les pertes concernant la production de logements.

    Du coup, cette réhabilitation est vraiment le fruit d'un long travail partenarial Eloge/ABF/Architecte/Mairie du IIIe pour aboutir sur un projet qui convienne à chacune des parties dans des délais raisonnables.

    Vous trouverez sur mon blog l'histoire retracée en 4 moments:

    http://www.ruedebretagne.eu/?p=1267

    http://www.ruedebretagne.eu/?p=1219

    http://www.ruedebretagne.eu/?p=959

    http://www.ruedebretagne.eu/?p=843

    Les exigences de l'ABF n'ont pas été déraisonnables, loin s'en faut quand on constate la qualité du résultat, mais il a fallu tout de même travailler en étroite collaboration".

    Sur la question financière :

    "Cette réhabilitation d'un coût de 26 millions d'€ a été financée par la Ville à hauteur de 7 millions, 1.5 millions  par des fonds propres du bailleur, 300 000 € par l’État, 240 000 € par le 1% patronal, le reste par des prêts (Caisse des dépôts, banque, 1%…). Le plan de financement (NDLR : compte de résultat) est défini pour que l'opération soit rentabilisée par les loyers des logements et des commerces dans un temps long. Le bailleur n'a pas le droit d'être en déficit et la Ville n'a pas le droit de renflouer les caisses d'un bailleur du type Elogie qui serait déficitaire. D'où une gestion locative au cordeau de ce type d'opération (suivi des impayés, fixation des loyers, choix des locataires commerçants…).

    Gauthier Caron-Thibault

    Premier Adjoint Mairie du IIIe"

    Caron-thibaultGauthier Caron-Thibault

     

    L'argumentaire financier ne nous satisfait que très partiellement. Nous  l'avons dit à M. Caron-Thibault en ces termes :


    "La rentabilité de l'opération reste notre souci. L'association assure un suivi attentif de certaines charges de l'Hôtel de Ville, notamment les subventions qu'il distribue, trop généreusement nous semble-t-il. Nous savons que les bailleurs sociaux en reçoivent. Selon notre enquête, c'est autour de 300 Millions d'€ par an et on mélange souvent investissements et subventions d'équilibre. C'est pour cette raison que nous disons que les contribuables risquent de mettre la main à la poche si l'équilibre entre les charges + amortissements + frais financiers d'une part et les recettes provenant des loyers (nets d'impayés) n'est pas assuré.

    Cet équilibre repose largement sur la qualité des locataires et leur solvabilité. Il me semble du reste que vous en êtes conscient.
    S'il apparaissait que ces doutes n'étaient pas justifiés, nous serions les premiers à nous en réjouir.
    Merci pour la peine que vous vous êtes donnée pour compléter notre information. Et bravo pour le travail !"

    Gérard Simonet

     

     

  • Sans-titreQuelle place pour les piétons sur cette voie en zone 30 ? (Photo Le Parisien)

     

    A l’usage il apparait que les zones de rencontre, les zones 30, ou les zones piétonnes qui pourtant visent à réduire le nombre de voitures et de motos car elles sont censées rouler au pas sur les voies concernées (voir nos articles des 07 août et 26 octobre 2014), ne soient pas une si bonne chose pour les piétons. Dans les faits le plus souvent l’espace libéré pour ces derniers est occupé par les terrasses des bars et restaurants, par certaines étales de commerces, des ventes à emporter…

    Terrasse contrescarpe 02 06 11

    Dans la pratique, le piéton pourtant prioritaire se fait klaxonner par les automobilistes irascibles ou des conducteurs de scooters ou motos. Le paradoxe est qu’il est en fait moins en sécurité que sur les trottoirs sauf sur ceux nombreux annexés par les cyclistes et les propriétaires de deux roues motorisées. On nous signale même des cas de véhicules garés devant les portes d’entrée des immeubles, empêchant la sortie avec une poussette ou un fauteuil roulant…

     

    Téléchargement

     

    Bien qu’il ne soyons plus dans le Marais, il nous a été rapporté que des comptages faits par la mairie du IIe arrondissement font état du passage de 3000 voitures/jour rue Montorgueil !

    L’annonce récente de la Mairie de mettre en place des brigades vertes dès 2016 va dans le bon sens mais cela sera-t-il suffisant ? Les habitudes qui ont été prises seront difficiles à endiguer. De même la question se pose de savoir s’il faut encore développer le nombre de rues en zone 30 et les voies piétonnes qui nécessitent des travaux coûteux au regard des abus multiples constatés…et des piétons inquiets en permanence sur le qui-vive. Sur le fond la question mérite vraiment d’être posée !

    Il sera intéressant de connaitre les résultats constatés dans le IIIe arrondissement devenu quartier test.

    Dominique Feutry

     

  • Enfants rouges embellissement 28 01 15Il y a un an, le marché s'est refait une beauté avec cette fresque qui respecte parfaitement "l'esprit des lieux" (Photo VlM)

     

    Le plus vieux marché couvert de Paris, le marché des Enfants Rouges, situé 39 rue de Bretagne (IIIe),fêtera ses 400 ans les samedi 7 et dimanche 8 novembre. A cette occasion, des animations musicales et de nombreux lots à gagner seront offerts aux clients par les commerçants.

    Rappelons que "Vivre le Marais !" a retracé l'histoire du marché dans un article du 16 octobre 2012. 

    Nous évoquions cet emblème du quartier en indiquant qu'il était  comme enchâssé dans son environnement urbain. Nous rappelions que "près de son emplacement actuel existait depuis 1536 et jusqu'en 1772, l'Hôpital-Orphelinat des Enfants Rouges créé par la sœur de François Ier. Cet établissement recueillait des orphelins de l'Hôtel Dieu. Ces derniers, vêtus de Rouge en signe de charité chrétienne, ont finalement donné leur nom au marché.

     A10Carte postale ancienne de l'entrée du marché des Enfants Rouges vers 1910 

     

    Le Marché des Enfants Rouges est né en 1615 par lettres patentes de Louis XIII. En effet, le quartier prend alors de l'importance et il est nécessaire d'installer un marché. Le Petit marché du Marais était au départ une halle en bois reposant sur 16 piliers de chêne. Il est équipé d'un puits, puis d'une étable dite "vacherie" comprenant 12 vaches qui donneront leur lait au quartier jusqu'en 1914.

    Devenu Marché du Marais du Temple. Passant entre les mains de différents propriétaires dont l'astronome de Louis XIV, Jean-Dominique Cassini, objet de spéculations qui n'ont jamais pu se réaliser, le marché qui entre temps a pris le nom de Marché de Beauce puis de Marché des Enfants Rouges, sera cédé à la Ville de Paris en 1912. Son classement à l'ISMH (inventaire supplémentaire des monuments historiques) est intervenu en 1982."

    La polémique des années 80 où ce vénérable marché avait failli être transformé en crèche, bibliothèque et parking parait bien lointaine.

    Dynamique avec ses commerces diversifiés, ses restaurants et son ambiance bien particulière, le marché vaut le détour surtout à l'occasion de cet anniversaire.

    Dominique Feutry

     

  • AffichePhoto VlM

     

    Le 57 rue des Archives (IIIe) offre un mur pignon avec son voisin du 55 qui attire les affiches sauvages comme les mouches sur le miel. Il serait facile pour la Mairie de Paris d'y mettre fin en pratiquant le "prélèvement d'office" (*)  d'une amende – assez lourde au demeurant – puisque les annonceurs indiquent ouvertement leur identité. Elle ne le fait pas. C'est trop de travail, sans doute…. Résultat : à travers nos quartiers les affiches pullulent, en couches, arrachées, lacérées, pour finir en lambeaux sur les trottoirs, contribuant à donner de Paris une image qui n'est pas des plus flatteuses.

    De là à découvrir que les dernières affiches sauvages sont à l'effigie de l'ex "première dame de France" Carla Bruni Sarkozy, il y a l'espace d'une énorme surprise, le temps de se demander si on ne rêve pas.

    Son mari étant comme on le sait président du parti "Les Républicains", nous sommes intervenus auprès de son équipe de campagne pour demander qu'elle diligente un commando avec mission de retirer ces placards. C'est à notre avis un service que nous leur rendons bien que, chacun le sait, aucune motivation partisane ne nous le commande. 

     

    Nous recevons ce jour-même la réponse suivante des responsables locaux du parti "Les Républicains" :

     

    Je me présente rapidement, je m’appelle Frantz Roncier et je suis responsable des Républicains dans le 3ème [arrondissement] pour Marie-Laure Harel. 
     
    Je viens de lire votre article concernant Mme Bruni-Sarkozy sur des affiches et je suis stupéfait par celles-ci… Le parti et moi-même ne sommes pas au courant de cette affiche d’autant qu’il n’y a visiblement aucun rapport ni avec les régionales du 6 et 13 décembre ni avec le parti Les Républicains. Je tiens aussi à vous faire souligner, depuis la prise de fonction de Melle Harel dans l’arrondissement, aucun affichage sauvage a été relevé des Républicains. Notre exigence à ne pas détériorer nos biens, nous sont communs. 
     
    Je me répète mais ni les Républicains, ni l’équipe du 3ème sont à l’initiative de cette affichage sauvage.
     
     
    Je reste à votre disposition si besoin.
    Frantz Roncier

     

    Nous avons répondu à M. Roncier pour le remercier et lui demander de faire en sorte que ces affiches disparaissent et que le commanditaire soit verbalisé.

     

    (*) Le recouvrement des frais supportés par la municipalité au cours des opérations de nettoyage peut être désormais effectué auprès des bénéficiaires de cette publicité. (arrêté du 15 décembre 1995 et délibération n° 2012 DPE 63-3 des 24, 25 et 26 septembre 2012 relatifs à l'enlèvement d'office des affiches aux frais du responsable de l'affichage illicite – Mairie de Paris).

     

  • St gervais st protais façade 27 02 12Place St Gervais, Église St Gervais St Protais (Photo VlM)

     

    Lors du récent conseil de quartier Saint-Gervais, alors qu'il est mentionné par le 1er adjoint de la mairie du IVe que les quatre projets lauréats du vote du budget participatif du IVe ayant reçu le plus de votes n’atteignent pas le montant de l’enveloppe du budget participatif de l'arrondissement équivalent à 824 600 €, il est précisé que le 5e projet en tête du vote ne peut être accepté car il provoquerait un dépassement de l’enveloppe budgétaire.

    Or les règles apportées par la Mairie de Paris stipulent qu’il n’est pas possible qu’une Mairie d’arrondissement complète un budget. Dommage pour les habitants, car il aurait suffi de réduire quelques subventions non essentielles pour pallier ce dilemme. Quant au projet d'aménagement de la place Sainte-Catherine, son montant a été jugé trop élevé ! La mairie du IVe dit néanmoins souhaiter que les projets, sur lesquels il a été fourni un important travail depuis des années, aboutissent. Elle s'engage à travailler avec la société Bruiparif afin de sensibiliser les restaurateurs et trouver des solutions pour mesurer et résorber les problèmes de bruit dan le cadre de l'expérimentation du conseil de la nuit ?…(notre article du 22 octobre 2015 ). 

    La question des masseuses devant la Halle des Blancs Manteaux est abordée ensuite. Pour la mairie cette présence est un problème qui relève de l’occupation illégale de l’espace public et il est proposé de mettre ce sujet à l’ordre du jour de la prochaine réunion entre les quatre Conseils de quartier du IVe et le Commissaire de Police. Voilà pourtant des mois que cette affaire connue perdure et comme pour le nourrisseur de pigeons, près du Centre Pompidou, les autorités tergiversent, piétinent et le dossier comme beaucoup d'autres s'enlise… 

    Il est annoncé concernant les terrasses et bars qui occupent une bonne partie de la place du Bourg-Tibourg qu'une procédure serait en cours. La solution relèverait à l'avenir de la mise en commun dès janvier 2016 des différents services qui interviennent sur l’espace public. Va t-on constater davantage de verbalisations face aux incivilités croissantes ? Nous le souhaitons vivement car cette place est sacrifiée aux activités mercantiles. 

    L'état des rues des Rosiers et du Trésor fait ensuite débat. "Vivre le Marais !" a alerté les autorités sur ce réel problème. Là encore la mairie souhaite réunir les commerçants de la rue des Rosiers avec le Maire du IVe pour aborder ces problèmes d’incivilité, les verbalisations du Commissariat ayant augmenté depuis deux ans ainsi que les passages des services de la propreté. Quant au Conseil de rue de la rue du Trésor et sa charte qui permettait à l’époque de veiller au vivre ensemble des restaurateurs et des habitants de la rue, elle semble battue en brèche suite notamment à des travaux importants en cours dans l’immeuble du 5 rue du Trésor qu'occupait une Galerie. La mairie insiste sur fait que la totalité de l’entretien des plantations ne revenait pas qu’aux services de la ville, mais celui des pieds d’arbres était à la charge des commerçants. On sait dans quel état ils sont dorénavant (voir nos articles des 16 septembre et 15 octobre 2015). La mairie du IVe soulève la question de la pérennité d’une charte et souligne le manque de vigilance sur la rue du Trésor. A quoi bon alors signer des chartes comme cela est pourtant souvent préconisé par les élus, si elles ne sont pas suivies  ? 

    Une 3ème place était inscrite à l'ordre du jour, la place Saint-Gervais et le projet d'aménagement la concernant dans le prolongement d'une rencontre entre Pierre Colboc (Président de Marais-Quatre) et le Maire du IVe Christophe Girard qui a proposé qu’un groupe de travail prospectif s'active sur ce dossier. Mais d'emblée Julien Landel a précisé que les budgets de la Ville et les projets en cours ne permettraient pas à la Mairie du IVe d’engager des travaux pour la place Saint-Gervais pendant cette mandature. Tout juste alors est-il possible de faire de la prospective… 

    Décidément ce sont les fonds qui manquent le plus. 

    Dominique Feutry

     

  • A1Le cambrioleur (dessin de Nadrin blogs-Sud info.be)

     

    Lors d'un récent échange avec les commissaires centraux du IIIe arrondissement,  nous avons été amenés à parler de différents sujets dont celui des cambriolages. Si notre quartier et le Marais en général ne sont pas les plus touchés en ce domaine, sans doute est-ce du fait d'un fort taux de présence de commerces à la différences d'autres secteurs de la capitale.  Nos interlocuteurs ont beaucoup insisté sur la prévention qui ne doit pas être négligée. Des règles simples sont à respecter,  à chacun de les mettre en œuvre.

    A ce propos le commissariat nous a communiqué les informations ci-après. 

    CAMBRIOLAGE !! Les cambrioleurs optent toujours pour la solution qui offre le moins de résistance. Pour cela, ils forcent les portes ou escaladent de préférence les balcons, les terrasses et les toits qui sont faciles d’accès. Ils profitent aussi de la négligence des habitants qui oublient de verrouiller une porte ou qui laissent les fenêtres ouvertes. Des mesures de protection techniques simples peuvent empêcher le cambriolage !

    La sécurité se planifie et se construit de la rue jusqu'à votre domicile ! Elle évite des dépenses et des tracas supplémentaires. C’est pourquoi il est fortement recommandé de faire appel à des correspondants sûreté, au sein de votre commissariat (Mission de Prévention et de Communication), qui vont élaborer un concept de sécurité optimale afin de protéger votre appartement..Bénéficiez du savoir-faire de votre police! Pour toutes demandes ou informations, veuillez adresser un mail à « ciat03-mpc@interieur.gouv.fr »

    L'aide entre voisin, la sensibilisation des personnes effectuant des taches ménagères dans les appartements, sont aussi des éléments importants dans la prévention. Dès qu'une personne suspecte est remarquée,
    il faut appeler le commissariat de quartier au « 01 42 76 13 00 » ou composer le "17".

    Enfin, lorsque vous partez en vacances, la préfecture de police offre le service « opération tranquillité vacances », qui permet de signaler au commissariat local les habitations qui doivent faire l'objet d'une attention particulière.

    Ensemble, nous pouvons agir pour prévenir les risques de cambriolages !

     

     

  •   Ftemusique-980x480 Fête nocturne (Photo Paris Lanuit) 

     

    Voilà presque un an, la Mairie de Paris lançait avec forte annonce et publicité le Conseil de la Nuit (notre article du 10 décembre 2014) en remplacement de feu les États Généraux de la Nuit. Il s’agissait ce 21 octobre de tirer un premier bilan et de présenter les mesures arrêtées par la Ville à la suite des travaux de ce conseil. "Vivre le Marais !" avec les membres du réseau "Vivre Paris !" assistaient à cette présentation.

    Présidé par Bruno Julliard et en présence de représentants de la Préfecture de Police de Paris et de la Préfecture de Région, les annonces faites ensuite par F. Hocquard, conseiller à la nuit, après que ce soient exprimées les différentes parties prenantes (dont les riverains) sont décevantes et finalement assez loin des attentes des riverains.

    Nous percevons que les professionnels de la fête ont été davantage entendus que le riverains (voir à ce sujet le rapport discutable du Ministère des Affaires Étrangères, notre article du 28 septembre 2015). Ces derniers, via le réseau "Vivre Paris !" ont néanmoins pu s’exprimer préalablement aux annonces.

    L’accent a été mis alors sur la densité de Paris, la plus forte d’Europe, sur le bien dormir qui est une priorité de santé publique et le fléau de l’hyper alcoolisation. Nous nous sommes d’ailleurs étonnés de l’absence de diffusion d’informations objectives sur ces deux sujets, d’experts et de professionnels de ces questions. Nous avons réitéré nos interrogations quant  à la mise en avant de l’association Culture Bar-Bars (qui fédère les petits établissements souvent à l’origine des désagréments de voisinage qui nous sont signalés) et au soutien apporté aux "Pierrots de la Nuit" dont nous avons maintes fois rappelé le coût élevé pour les contribuables parisiens au regard de leur efficacité.

    Sur le Conseil de la Nuit lui-même nous avons souligné la sur représentation des établissements et des professionnels de la fête et le temps de parole réduit qui nous avait été en conséquence dévolu.

     

    Discothèque-ParisAmbiance de discothèque (Photo Tout Paris.org)

     

    Ont été annoncées ensuite les premières mesures retenues et applicables dès 2016.

    La mesure la plus inattendue est la décision de procéder à l’élection d’un représentant des usagers (« usagers de l’offre festive, culturel et sportive, de l’espace public et des transports de la nuit »). Ce sujet n’avait jamais jamais été évoqué dans les groupes de travail … ?  Quid de la façon dont sera organisée cette élection et du choix des candidats ?

    Une charte parisienne de la vie nocturne, type charte chapeau des chartes qui ont pu être établies dans différents quartiers, sera élaborée en groupe de travail du conseil de la nuit pour harmoniser les pratiques. Nous savons que ces chartes, pour les avoir expérimentées, ne fonctionnent pas dès lors qu'elles ne sont pas suivies dans le temps, ce que des élus présents ont reconnu.

    Une campagne de prévention contre l’alcoolisation massive sear lancée en relation avec les associations concernées et le versement d’une subvention au Kiosque info Sida Toxicomanie sera soumise à décision au Conseil de Paris).

    En ce qui concerne les nuisances sonores, il est décidé de poser des capteurs chez des particuliers proches des lieux de bruit incriminés et l’organisme indépendant qui en sera chargé interprétera les données recueillies. Cela afin d’objectiver les nuisances et porter l’effort de la Mairie et de la police sur ces endroits. Il est effectivement important de pouvoir disposer de donées. Reste à connaître les modalités exactes de la mise en oeuvre.

    La Ville réfléchit à la mise en place de brigades vertes pour lutter contre les incivilités en partenariat avec la Préfecture de Police sur les sites sensibles. Il serait judicieux de se demander pourquoi l'expérience du XIe s'est soldée par un échec : cette expérience est stoppée depuis plusieurs mois, mais la mairie centrale ne semble pas au courant.  

    La nuit à Paris va être fortement promue en partenariat avec l’Office du Tourisme (film en cours de réalisation pour être diffusé par Air France). Des nouveaux espaces seront ouverts, il s’agit de 25 lieux en renouvellement de concession (parcs et jardins, Bois de Boulogne et de Vincennes).

    L’extension d’une heure du métro et le renforcement du maillage du Noctilien font l’objet de discussions avec le STIF et la RATP.

    Les représentants des riverains ont redit combien leurs associations à qui sont souvent prêtées trop facilement des intentions égoïstes et ringardes, souhaitaient que Paris mette en place une politique de la nuit exemplaire et novatrice,  mais s'ils disaient oui à la fête, celle-ci devait être régulée.

    Dominique Feutry

     

  •    IMG_2042Vue du filet mi macramé, mi toile d'araignée angle rues Vieille du Temple et des Francs Bourgeois (IVe) (Photo VlM)  

    A l’ange des rues des Francs Bourgeois et Vieille du Temple (IVe), à deux pas des boutiques Fragonard et Repetto, un filet est tendu depuis plusieurs jours entre deux arbres. On ne sait pourquoi il se trouve là ? Pour attraper quoi ? Mais il est un fait qu’il gêne les piétons et accessoirement les plus grands d’entre eux qui doivent baisser la tête pour éviter qu’elle soit prise dans ces rets insolites qui n’ont franchement rien à faire à cet endroit très fréquenté?

    Sorte de macramé géant en corde, cette installation illustre bien ce que nous qualifierons de « tout permis ». Il faut laisser l’art s’exprimer diront les complaisants !

    C’est ainsi que nos murs peuvent se retrouver non seulement bariolés mais aussi couverts de carreaux de faïence saugrenus, de demi-bicyclettes scellées ou vissées à bonne hauteur et de préférence sur des bâtiments classés, de phrases réalisées avec de grandes lettres recouvertes de mousse naturelle, de cartes postales sous verre solidement collées à la pierre ou au crépis, d’immenses papiers dessinés et collés, de chaussures pendues aux arbres ou à des câbles aériens et nous en oublions car l’imagination n’a aucune limite .

    Cette façon de procéder, comme aussi ces fourgonnettes mal stationnées qui gênent la circulation le matin et n'obtempèrent pas au klaxon des bus (exemple de la rue des Francs Bourgeois) ou ces pancartes annonçant telle ou telle vente de tapis ou bine la multiplication d’affiches sauvages d’inscriptions publicitaires au sol qui envahissent nos quartiers, montre à n’en pas douter et de façon symptomatique que nous sommes passés dans l’ère du « je fais ce qui me plait », « là où je veux » , « sans aucune gêne », « au diable les autres » et « je me moque des règles en vigueur»…!

     

    IMG_2043Le filet avec en arriere plan l'Hôtel Hérouet (Photo VlM) 

     

    Les papiers, gobelets et mégots qui sont jetés à terre, les épanchements d’urine et autres saletés relèvent de la même « logique» ? Les personnes qui confondent les poubelles publiques aux poubelles de leur immeuble, les fêtards « professionnels » et les exploitants qui les alcoolisent empêchant les riverains de dormir, les cyclistes et motards qui circulent sur les trottoirs, les extensions illégales de terrasses sur le domaine public, les cadenas en masse accrochés aux ponts, tout cela procède du même comportement ?

    Pourquoi d’ailleurs s’en faire puisque rien ne peut arriver?

    Ces exemples, pourtant nombreux et non exhaustifs, illustrent un laxisme ambiant qui ne peut perdurer car il nourrit les incivilités ô combien trop courantes que nous subissons quasi quotidiennement les uns et les autres. Les autorités doivent se ressaisir avec les moyens suffisants qui existent. L’objectif n’est pas de faire régner l’ordre pour l’ordre, mais plutôt de viser une coexistence plus harmonieuse plus « civilisée », plus soucieuse des règles établies pour le bien de tous.

    Dominique Feutry

     

  •    ECH21933020_1C'est le scénario 2 que retient la Maire de Paris  (Source Les Échos )

     

    C’est annoncé,  après la consultation publique, la Maire de Paris va proposer au prochain conseil municipal la piétonisation de la rive Droite de la Seine sur 3,3 km, au lieu d’un peu plus d’1 km arrêté  initialement tout en prévoyant la construction concomitante d’un tramway desservant la capitale d’Ouest en Est.    

    Dès mars 2015 (article du 6 mars) nous nous exprimions à ce sujet et  signalions que la diminution des émissions de CO2 était un progrès à condition que la circulation des véhicules se réduise et ne se porte pas sur d’autres axes. Rive Gauche, le trafic se serait régulé assez rapidement après des débuts chaotiques et le réduction des émissions de gaz à effet de serre aurait été réduite de 15%…Dont acte mais il y a aussi le devenir des berges…

    Nous écrivions à ce propos dans notre article de mars dernier « rendre les berges végétalisées aux piétons, aux sportifs, aux cyclistes et aux familles pour s’y promener, est une bonne idée. Mais prévoir des installations de type barges pour recevoir des débits de boissons où nombre de jeunes iront s’alcooliser au risque de se noyer dans la Seine nous sommes contre. Il faut éviter aussi l’accroissement de la saleté conséquence d’une sur fréquentation  Il suffit d’interroger les équipes de nettoyage qui s’activent Rive Gauche dès 6 heures du matin pour avoir un aperçu des monceaux  de détritus laissés sur les berges (bouteilles cassées, canettes de bière, mégots  et emballages, sans oublier les nombreux  épanchements d’urine…). Quant aux incivilités, il n‘en est fait que rarement état, mais elles existent bel et bien. Alors le projet d’aménagement des berges de la Rive Droite doit absolument intégrer la recherche de solutions et de moyens pour éviter de se retrouver face aux  mêmes constats…». L’idée certes non encore officielle, mais avancée ici et là, de créer une boîte de nuit dans le tunnel des Tuileries, est-elle finalement une si bonne chose ?

    Enfin la construction d’un tramway (proposition de campagne des Verts) soit sur les quais, soit passant notamment rue de Rivoli est une énorme entreprise, coûteuse, très perturbante durant les travaux (échéance prévue en 2020) pour les différents acteurs impliqués, notamment les salariés et les riverains des secteurs concernés, rues éventrées, accès coupés etc… Là encore le trafic automobile risque de diminuer mais il sera déporté sur d’autres axes avec les conséquences qui en découlent.  Il serait donc très intéressant de disposer d’une étude d’impact et, si le projet est mené à bien, de pouvoir mesurer objectivement ses effets et les écarts constatés par rapport aux prévisions sur une période de temps suffisante.    

    Dominique Feutry

     

  • Street art STREET ART – poésie urbaine par Sophie Pujas, Edition TANA
    Illustration OAK  OAK, Spiderman – Saint Etienne – 2012 –

     

    Le sujet divise la population. D'un côté ceux qui défendent l'appropriation de la rue par des artistes clandestins qui agissent masqués, la nuit, dans la rage et dans la hâte, de l'autre les tenants d'un certain académisme dans l'art et du respect de la propriété. En d'autres termes, des provocateurs face à des conformistes.

    Avant de décider de quel bord on se situe il convient de savoir de quoi on parle. S'il s'agit des "tags", signatures cabalistiques qui doivent autant aux spaghetti qu'à l'écriture bantou, souvenir non sollicité qu'un chenapan ou un soixante-huitard attardé laisse sur la blondeur vénitienne de la façade d'un immeuble, il s'agit sans discussion de vandalisme pur et simple. Même les tenants du "street art"  le reconnaissent. A ce stade, le sujet ne divise pas.

    Les collectivités réagissent souvent en dépêchant des entreprises spécialisées qui viennent les effacer. C'est le cas notamment à Paris. Notre sentiment est que le législateur devrait durcir les sanctions car il est aberrant de fermer les yeux sur des dégradations et dépenser ensuite l'argent du contribuable pour les réparer !

    Un peu plus haut dans la hiérarchie de l'art de la rue, il y ces grosses lettres imbriquées qui forment un mot, sans doute une signature, dont les formes et les couleurs ne sont pas forcément détestables. On les trouve à foison dans les gares et le long des voies ferrées. Quand elles ne sont pas elles-mêmes défigurées par des tags de la pire espèce, on peut aimer ou pas, il y a dans le travail de l'auteur une forme de création.

    On trouve ensuite les fresques de rues. Ce sont de véritables peintures. Là encore, il y a celles qu'on aime et celles qu'on déteste. On en a fait l'expérience dans le IIIe à l'angle Archives/Haudriettes avec le Don Quichotte de Combas, qui a déchainé des passions sur fond de misogynie car il représente une femme aux gros seins qui fait office de lampadaire du héros de Cervantès. 

    FartoFemme
    A gauche, Wonderland Paris, Christian Guémy alias C215, à droite Alexandre Farto Aka Vhils, Walkland Talk – Portugal

     

    Enfin, au sommet de la hiérarchie, on dispose d'un éventail infini de créations qui relèvent autant de la sculpture que du dessin ou de la peinture ou d'une discipline inclassable.

    Un "beau livre" vient de paraitre sous la signature de Sophie Pujas, journaliste au Point, aux éditions TANA., directrice d'ouvrage Laurence Basset.

    L'un des mérites de Sophie Pujas est de proposer une  monographie des thèmes. Son classement nous éclaire sur la motivation des artistes : il y a ceux qui veulent "pirater la ville", "écouter la ville", "réinventer le mobilier urbain", "enchanter la ville", "réveiller la ville", "détourner la signalisation routière" , libérer les panneaux publicitaires", "redessiner l'espace" ….  et bien d'autres, qui témoignent d'une imagination qu'on ne soupçonne pas.

      HommeCarreaux
    A gauche, Isaac Cordal, Nature, Bruxelles, à droite Joe Iurato, Crazy legs, Brooklin – New York

     

    Le sujet mérite qu'on s'y intéresse. Sophie Pujas nous y invite. La presse l'a fait sien depuis longtemps déjà. Nous conseillons à ce propos un clic sur un article qui n'a pas vieilli, de novembre 2013, sur Rue 89 Le Nouvel Obs

    Gérard Simonet