Vivre le Marais, Vivre Paris Centre !

Chronique de la vie au cœur et autour du centre historique de Paris

Catégorie : Cadre de Vie, Environnement

  •  Img_0017La nouvelle pâtisserie Michalak, 16 rue de la Verrerie (IVe) (Photo Framboisemode)

     

    Le célèbre et très médiatique chef pâtissier du Plazza Athénée, vainqueur de la coupe du monde de pâtisserie 2015, poursuit son maillage de la capitale. Il vient d'ouvrir une pâtisserie 16 rue de la Verrerie (IVe) non loin de la place du Bourg Tibourg.  Événement annoncé très à l'avance, le succès est tel que le premier jour d'ouverture, la semaine passée, l'ensemble des gâteaux ont été vendus en une heure ! 

    Outre les fameux desserts au mètre, les religieuses, les babas érable et « muscovado » (sucre complet de canne), les financiers sont proposés à) la vente toute une gamme de chocolats remarquables en particulier les mendiants. 

    Les prix sont à l'aune tant de la qualité que de l'originalité des produits et de la montée continue en gamme du quartier…. Mais il s'agit d'un nouveau commerce de bouche qui pallie le déficit souvent souligné par les habitants du Marais en comparaison de l’augmentation du nombre de magasins de prêt-à-porter ou de bars.  

    L'adresse mérite le détour. Attention le magasin n'ouvre qu'à partir de 12h00 et il est fermé le lundi et le mardi.

    Dominique Feutry

     

  • République place vue générale 15 10 15 (1)Le grand espace minéral de la place de la République (Photo VlM)

     

    C'est une famille ordinaire : lui Florin, professeur des universités a quitté la Roumanie pour enseigner à Paris, accompagné de sa femme brésilienne. En mai 2015, le couple a acheté un appartement qui donne sur la place de la République, en pensant qu'ils y seraient heureux en voyant grandir leur fils âgé aujourd'hui de vingt mois.

      Temple boulevard 37Immeubles d'habitation proches de la place (Photo VlM)

     

    Las ! ils découvrent que leur paradis promis est un enfer. Pour cause : les manifestations et évènements incessants qui les privent de sommeil tous les week-ends.

    Dans un langage plein de sincérité et qui en est touchant, Florin s'adresse à la Maire de Paris Anne Hidalgo pour lui faire part de son désarroi. Nous avons décidé, avec son accord, de publier sa lettre. A lire par solidarité et à commenter

     

  • A5  Une des plates-bandes de la rue du Trésor sert de terrain d'entreposage pour des travaux (Photo LM)

     

    Nous avons attiré récemment l'attention sur les dérives de la rue du Trésor  (voir notre article du 24 septembre 2015) et la création d'un collectif de riverains qui souhaite endiguer cette fâcheuse  évolution de qui était, il y a peu encore, un exempte d'aménagement réussi.

    Non seulement le stationnement sauvage est légion avec ses habitués, non seulement les plantations ne sont plus entretenues et sont remplacées progressivement par des déchets mais maintenant la rue et ses plates-bandes  servent d'entreposage  de matériaux pour des travaux en cours de réalisation dans le secteur.

     

    A6La même plate-bande vue du côté opposé (Photo LM)

     

    Les deux photos que nous publions datent du 14 octobre et résument la situation actuelle qui règne dans cette rue. On se demande s'il existe une quelconque autorité pour mettre un peu d'ordre avant que la rue ne soit plus que l'ombre d'elle-même. Or malheureusement elle prend rapidement ce chemin puisque tout semble permis, la voie étant laissée à son triste sort.

    La mairie du IVe et les services compétents vont-ils enfin se décider à agir ?

    Dominique Feutry

     

  • Sans-titreLa façade de la mairie du III arrondissement

     

    Le conseil de quartier Sainte-Avoye s’est réuni récemment.  Bien long, il a tout de même permis à quelques moments des échanges intéressants avec curieusement, en bruit de fond, le son de la trompette provenant d'une salle de réunion voisine.

    M. Anceaux chef de la subdivision des IIIe et IVe arrondissements de la Voirie a présenté plusieurs dossiers. L’un concernait  les potelets à l'angle des rues Rambuteau et Saint Martin, sujet très discuté… Un second portait sur l'installation d'aires de stationnement pour les deux roues, rue du Grenier Saint-Lazare afin d'empêcher le stationnement des cars de tourisme. Beaucoup sont ceux qui considèrent depuis que l’amélioration est très relative,  soulignant  l'anarchie des stationnements de motos sur les trottoirs et celle des cars de tourisme sur l'arrêt de bus. Il a été indiqué par Gauthier Caron-Thibault (1er Adjoint) que le parking Vinci de cette même rue pourrait devenir un centre logistique, ce qui limiterait la pollution. Quant à l'aménagement de la rue, en suspens, ce dernier suggère de se remettre à l'ouvrage et de présenter le dossier l'an prochain, lors de la mouture 2016 du "budget participatif".

    200px-Paris_3e_arrondissement_-_Quartiers_svgDélimitation des 4 quartiers du IIIe arrondissement

     

    Les  pieds des arbres de la rue Beaubourg, massacrés il est vrai, ont été source de nombreux échanges. Il a été proposé de demander un permis de végétalisation et des volontaires pour mener à bien le projet ( créer  des entourages de protection, installer des réservoirs de récupération ses eaux de pluie pour l’arrosage…?).

    Une présentation du CAUE (Conseil d'Architecture d'Urbanisme et d'Environnement), association créée par une loi de 1977 a rappelé son rôle qui consiste à  d'intervenir à la demande, "pédagogie, conseils, formation, démarche exploratoire, aménagement de l'espace public et de l'habitat " caractérisant ses missions à Paris. 

    Sont évoqués ensuite les vœux déjà émis concernant l'Installation du marquage au sol de l'enceinte Philippe Auguste et la demande de la  pose d'un radar rue Michel Le Comte. Sur ce dernier point Benjamin Djiane, conseiller délégué à la sécurité en particulier,  recommande plutôt de s’orienter sur un ralentisseur, ce qui est retenu. 

    400px-Paris_plan_turgot_rue_st-avoiePlan de Turgot, la rue Sainte-Avoie

     

    Les résultats des projets lauréats de l'arrondissement sont énumérés, de l'aménagement du parvis de la Mairie du IIIe (620 K€) à un  jardin partagé dans le Quartier de l'Horloge (200 K€) ou la création d'un espace sportif en plein air au sein de la résidence de la rue Au Maire (175 K€). Le dossier le plus discutable est celui de la fermeture à la circulation rue des Coutures Saint-Gervais pour y laisser jouer les enfants (75 K€).    

    Des propositions diverses sont faites dont certaines relèvent du solde disponible du budget d’investissement  du conseil de quartier. Il est notamment question de l’installation d’une fontaine à eau et d’une  « bibliothèque à partage à végétation » square Renée Vivien ou d’une table de pingpong jardin Anne Franck…

    A ce sujet Patrick Badard, conseiller délégué à la jeunesse et au sport notamment, nous apprend qu’il est en « recherche d’espaces publics abandonnées de l’arrondissement pouvant accueillir des équipements sportifs ».

    "Vivre le  Marais !" insiste sur l’insuffisante propreté de l’arrondissement et la panne actuelle qui semble se prolonger dans l’enlèvement des tags et affiches. Benjamin Djiane va enquêter à ce sujet. 

    Comme nous l’avons déjà souligné ce conseil de quartier gagnerait en tenue et en efficacité si la prise de parole, vraiment lassante au final, n’était pas toujours monopolisée par les mêmes participants aboutissant à de vains échanges trop souvent contre-productifs. 

    Dominique Feutry

     

  • Carrousel_106 La Maire de Paris entourée des signataires de la charte "Paris action climat" (Photo Paris.fr)

     

    Grandes manœuvres à l’approche de la COP21 ou simplement volonté de s’engager contre le dérèglement climatique, il n’empêche que 19 entreprises et non des moindres viennent de s’engager à diminuer de 75% leurs émissions de gaz à effet de serre en 2050 en signant, à l’Hôtel de Ville de Paris, la charte « Paris action climat ». En effet les estimations indiquent que les immeubles du secteur tertiaire sont à l’origine de 11% du CO2 total émis. Ce qui n’est pas neutre, loin s’en faut. 

    Le BHV pour le Marais mais aussi LVMH, le groupe Casino, Vinci, TF1, le groupe La Poste et Guerlain sont parmi les signataires. Tous ont accepté de franchir une étape dès 2020 en réduisant de 25% leurs émissions de gaz tout en atteignant ce même pourcentage en  énergies renouvelables consommées. 

    Il s’agit d’une bonne nouvelle que devraient suivre d’autres entreprises car sans effort concerté rien ne sera possible pour améliorer le climat. 

    Dominique Feutry

     

  • 004Uen vitrine mauve, 65 rue de Bretagne (IIIe) (Photo D.SP)  

     

     

    Nous constatons depuis  peu que des vitrines aux couleurs criardes apparaissant ici et là dans les rues du Marais.  Cela est-il bien conforme à la réglementation en vigueur ? Certainement pas et il ne faudrait pas que ces exemples s'étendent car les travaux entrepris sur les immeubles, alors que nous sommes en secteur sauvegardé (PSMV), sont soumis à un cahier des charges strict auquel il n'est pas permis de déroger.   

     

    IMG_2022Vitrine en cours de finition du restaurant Mi Va Mi, 23 rue des Rosiers (IVe) (PhotoVlM)

     

    Les cas relevés seront signalés à la Direction de l'Urbanisme,  Sous-direction du permis de construire et du paysage de la rue,  à laquelle il appartient de vérifier la conformité des travaux.

    Dominique Feutry 

     

  • P1080539Sculpture de Tatiana Wolska : "Principe d'incertitude". Bouteilles plastiques Badoit thermochauffées (Photo VlM)

     

    Que le physicien allemand Werner Heisenberg, auteur du principe d'incertitude qui est la base de la mécanique quantique s'en réjouisse ou pas, cette "sculpture" contemporaine est censée lui rendre un hommage dont on a du mal à voir les tenants et les aboutissants.

    Elle est là en tout cas, dans le jardin de l'Hôtel de Sully, face à l'orangerie. Ceux qui souhaitent découvrir cette œuvre de Tatiana Wolska ont jusqu'au 28 octobre.

    Elle n'est pas seule à exposer ses sculptures. Dans l'autre moitié du jardin, on trouve deux œuvres de Boris Lafargue, dont celle-ci baptisée "Le Trépied".

    P1080540Boris Laforgue : "Le Trépied" (Photo VlM)

     

    Il s'agit d'un tube carré, en inox (de quoi lui assurer longue vie), sectionné et soudé à angle droit de sorte que trois sommets reposent sur le sol (en cliquant gauche sur la photo, et en agrandissant on découvre le nom de l'artiste sur la plaque du premier plan).

     Il est très déplaisant d'éprouver la sensation devant ce genre d'évènement qu'on "décroche" comme un avion qui perd de la vitesse, avec le sentiment confus que l'âge y est pour quelque chose. Comment échapper pourtant à cette interrogation : "ces objets ont-ils quelque chose à voir avec l'art ?"

    Aussi ai-je pris l'avis de la sociologue Nathalie Heinich qui propose trois définitions de ce qu'est l'art, en distinguant l'art classique, moderne (jusqu'à 1945) et contemporain. Voici ce qu'elle dit de l'art contemporain : "dans le paradigme contemporain, l’art consiste en un jeu avec les frontières de ce qui est communément considéré comme de l’art".

    Tout le monde ne sait pas ce qu'est un paradigme. C'est pourtant simple, écoutons-la : "Un paradigme, c’est une structuration générale des conceptions admises à un moment donné du temps à propos d’un domaine de l’activité humaine : non tant un modèle commun – car la notion de modèle sous-entend qu’on le suive consciemment – qu’un socle cognitif partagé par tous".

    Et voici pourquoi votre fille est muette !

    Allez donc sans idée préconçue, car j'ai peut-être insidieusement semé la dérision dans vos esprits, voir cette exposition. Si comme moi, l'émotion ne vous étreint pas devant ces artefacts, vous aurez tout de même le loisir d'admirer un fois de plus l'Hôtel de Sully et ses dépendances, à une encablure de la place des Vosges qui vaut à elle seule le déplacement.

    Gérard Simonet

     

     


  • AB Un aperçu du défilé de la "zombie walk" du 3 octobre à Paris

     

     

    Nous avons reçu cet article de Jean-François Bayart, directeur de recherches au CNRS et journaliste du site Médiapart, qui reflète un certain ras le bol que ressentent bien des habitants du Marais et des parisiens plus généralement. Nous avons souhaité le publier car il exprime ce que nous ne cessons de souligner dans nos articles : Paris mérite autre chose que de devenir une ville de fêtes !

     

    "Du Carreau du Temple au musée Picasso, de la place de la République à celle de l’Hôtel de Ville, de Nuits blanches en Fashion Weeks et autres Food Trucks et Zombie Walk, il se confirme que la municipalité a décidé de transformer Paris en nouveau parc d’attraction, avec le soutien résolu de Laurent Fabius, ministre du Tourisme (et des Affaires étrangères), et d’Emmanuel Macron, ministre des Zones touristiques internationales et des autocars libres. Certes, Anne Hidalgo prétend défendre ses prérogatives en la matière. Mais on voit mal en quoi sa politique diffère de celle que préconisent les chantres du tourisme de masse, décidés à lui livrer la capitale. Surtout maintenant que Airbnb se résigne à payer la taxe de séjour due par les hôteliers.

     

    ABPizzeria sauvage installée sur une place de stationnement résidentiel, « réquisitionnée » sans aucune autorisation, rue du Perche, le samedi 3 octobre, à 19h30 (Photo JFB)

     

    Ni les uns ni les autres, en tout cas, ne se soucient de l’avis des premiers concernés par (et des premières victimes de) la transformation de la Ville-Lumière en village du Club Med. A savoir les habitants, exposés au tapage nocturne et à la saleté, aux encombrements humains, à la flambée de l’immobilier sous la pression des locations saisonnières illicites et des investissements étrangers spéculatifs, mais jamais consultés, sinon par le truchement de conseils de quartier noyautés par les entrepreneurs de la nuit et sans pouvoirs réels, ou par le biais de médiations et autres consultations bidons organisées par de bien coûteux "Pierrots de la Nuit".

    Je ne peux m’empêcher, à ce propos, de relater la conversation surréaliste que j’ai eue avec une membre du conseil du quartier des Archives qui recueillait les opinions des habitants sur un certain nombre de projets. Personnellement opposé à la piétonisation, fût-elle partielle, de la rue des Coutures-Saint-Gervais – projet qui prépare naturellement sa piétonisation intégrale, conformément aux souhaits du Musée Picasso, ce qui consacrerait la suzeraineté de celui-ci sur l’îlot – je me suis entendu dire que je ne pouvais pas voter contre, mais seulement pour… Spécialiste des régimes autoritaires en Afrique, je n’avais jamais rencontré une conception aussi sublime de la démocratie, surtout à prétention participative. Et, comme je m’en étonnais et attirais l’attention de notre conseillère sur le ras-le-bol des riverains du musée Picasso, elle m’a rétorqué qu’elle n’était pas le bureau des plaintes. Passons…

    AC La rue des Coutures Saint-Gervais privatisée (Photo JFB)

     

    Le plus irritant est que la transformation de Paris en parc d’attraction et en shopping hall se targue de préoccupations écologiques, quitte à supprimer les transports publics, comme la ligne du 29 dans le Marais pendant sa piétonisation le dimanche.

    Voici, à titre d’exemple, ce qu’a donné la Journée sans voiture, dont s’auto-congratule la mairie, pour un Parisien lambda qui ne pouvait obéir à l’assignation aux loisirs. Devant, pour des raisons professionnelles, prendre le Thalys de 16h01 afin de me rendre à Liège, en ce bon dimanche du 27 septembre, et ayant observé que les autobus circulaient normalement, je suis allé chercher, à 15h, boulevard Beaumarchais, le 65 qui devait me conduire Gare du Nord. Boulevard désert, comme il se devait, emprunté par des bicyclettes, par des deux-roues motorisés (eh oui, Journée sans voiture, pas sans moteur !), et par des taxis. Mais, au bout de 15mn, force me fut d’admettre que d’autobus il n’y avait point, bien que la RATP n’eût apposé aucune affiche signalant une suspension du service.

    Je me suis donc résolu à héler un taxi. Parvenu place de la République, j’ai compris l’absence des bus : celle-ci était à nouveau occupée par un amusement public et, une fois de plus, interdite de circulation, y compris celle des nombreuses lignes de bus qui la traversent. Mon taxi a été dévié vers le boulevard Voltaire, d’où il s’est engagé dans le boulevard Henri IV afin de rejoindre la Gare du Nord en contournant République. Las ! Le quai de Valmy était lui aussi fermé à la circulation, sans avertissement préalable, et le flot des voitures était détourné vers l’Hôpital Saint-Louis – à vrai dire était bloqué dans les petites rues le jouxtant puisque le serpent se mordait la queue, les véhicules étant renvoyés vers… République !

    J’ai donc dû quitter le taxi (10 euros dépensés en pure perte, mais une petite contribution à la pollution) et partir en courant avec ma lourde valise. Il était 15h35. Escalade des escaliers du pont enjambant le canal au son d’un orchestre techno triomphant, course vers les Recollets en me frayant un passage à travers les attroupements de badauds, franchissement de la Gare de l’Est, arrivée en nage et le cœur battant (heureusement que je m’étais entraîné le matin en faisant mon jogging) à 15h50, pour découvrir que le Thalys de 16h01 ne verrait son quai affiché qu’à 16h, ce qui bien entendu lui a valu le retard désormais rituel d’un bon quart d’heure. Tel est l’ordinaire d’un Parisien.

     

    ADUne fête place de l'Hôtel de Ville

     

    Nos élus croient-ils que nous le supporterons longtemps ? Ne seraient-ils pas avisés, du strict point de vue de leurs intérêts personnels, de comparer Paris avec Barcelone non pas seulement sous l’angle de la vie nocturne, mais également sous celui des résultats électoraux qui ont consacré la victoire d’une candidature indépendante sur la base d’un programme d’endiguement de l’industrie touristique ? Les écologistes ne devraient-ils pas abandonner leurs querelles intestines le temps de nous expliquer par quel miracle la défense de l’environnement passe-t-elle par la suppression des transports publics ? Et M. Macron, qui s’est érigé en maire de Paris pour y dessiner les Zones touristiques internationales soumettant leurs habitants à un régime dérogatoire préjudiciable à leur tranquillité et à leur santé, peut-il nous dire pourquoi la libéralisation des autocars et du travail le dimanche suppose-t-elle la restriction de la circulation des autobus ?

    Loin de moi l’idée de mener une charge politicienne contre la majorité municipale, dont le bilan est loin d’être négligeable, en particulier en matière de transports publics et de logement. Mais celle-ci semble prise au piège d’une fuite en avant, à laquelle n’échappe nullement son opposition, et que dicte l’air du temps : travailler plus, s’amuser plus, gagner plus d’argent, et en dépenser moins, en tout cas quand il s’agit de l’argent public, c’est-à-dire du service public avec ses transports, ses équipements culturels, ses établissements de santé. Ce faisceau d’attentes (ou d’injonctions) contradictoires conduit inexorablement à la privatisation et à la marchandisation des biens communs : au premier chef, à la privatisation et à la marchandisation de l’espace public – voire de l’espace privé d’autrui, grâce à la magie des décibels –, du repos hebdomadaire et de la nuit, cette dernière dimension de la vie qui échappait au capitalisme1.

    Pour les habitants du Marais, la Nouvelle Frontière d’une capitale transformée en parc d’attraction au service du tourisme de masse, dans l’espoir de réduire le déficit du commerce extérieur, se traduit par leur sujétion à l’équation absurde d’Hidalgo-Macron : travailler le dimanche sans transports publics ni repos nocturne (ou diurne) tout en se conformant à la nouvelle obligation civique, celle de la fête, de jour comme de nuit. Cherchez l’erreur.

    NB : A l’heure où j’écris cet article, en ce samedi 3 octobre, et dans l’attente de la Nuit blanche, la rue des Francs-Bourgeois est fermée à la circulation pour cause de défilé festif et sans doute marchand, à grand renfort de décibels montés sur roue, et le trafic du 29, reliant le quartier à deux gares, est de nouveau suspendu."

    Jean-François Bayart

     

  •   A2Le nouveau bar-restaurant "L'Amuse Gueule"  7 rue Rambuteau (IVe)  (Photo VlM)

     

    Après la rénovation de la Pharmacie des Musées ( article du 18 août) au 20  rue Rambuteau (IIIe) et l'ouverture d'une nouvelle papeterie-cadeaux (notre article du 07 avril ) au 11 de la même rue (IVe) , ce sont le bar restaurant " l'Amuse Gueule" situé à l'angle de rue Rambuteau et Pecquay (IVe) et le magasin de cosmétiques "Urban  Decay" 48 rue des Francs Bourgeois (IIIe) qui après des travaux importants améliorent l'aspect de cet axe passant.

    Si la marque de cosmétiques américaine du groupe l'Oréal remplace le magasin "Nickel" qui, après ses heures de gloire avait périclité et était devenu, abandonné, un mur d'affiches  et de tags  hideux, le nouveau bar-restaurant quant à lui réunit les ex bars "Le Fontenoy" et "Le  Felteu" qui se jouxtaient et avaient tous deux besoin d'une sérieuse restauration.

    A6Le magasin de cosmétiques "Urban Decay" 48 rue des Francs Bourgeois (IIIe) le soir de son inauguration (Photo VlM)

     

    Ces deux aménagements sont de qualité. Toutefois "l'Amuse Gueule" (dont l'exploitant est aussi celui de la "Terrasse des Archives" au 51 de la rue éponyme) a disposé son comptoir à l'aplomb du trottoir, collé à la vitrine qui elle-même s'ouvre sur la rue, ce qui n'est pas fait pour réduire les nuisances sonores bien au contraire, celles-ci s'ajoutant à celles dues au brouhaha des clients en terrasse. Nous resterons vigilants sur cette question si d’aventure nous étions alertés par les riverains de niveaux sonores hors normes .

    Dominique Feutry

     

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    Gare-du-Nord-discotheque-700x336La gare du Nord sera transformée en discothéque géante durant la nuit du 3 octobre

     

     

    Le 3 octobre, la Gare du Nord sera transformée en night-club le temps d'une nuit,  la « Silence Station Night ».  Si l'endroit, insolite, devient pour la première fois un  lieu festif,  le plus grand club éphémère de la Capitale avec 4000m2 offert à la danse et à la musique, c’est surtout le mode de diffusion du son qui retient toute notre intérêt alors que nous ne cessons de dénoncer les nuisances sonores justement.  

    Toute la nuit en effet les participants seront munis de… casques  ainsi que l’indique l’annonce: « l'agence Silence Events et la SNCF proposent une "silent party", une soirée inédite qui a la particularité de se dérouler dans le silence. La musique sera en effet diffusée via des casques sans fil dont les trois canaux permettront de recevoir la musique de trois DJs mixant en même temps.»

    Webgareg L'affiche de la soirée "Silence Station Night"

     

    Nous ne rêvons pas, cette manifestation qui aura lieu de surcroît lors de la Nuit Blanche montre que des solutions existent contre le bruit. Ceux qui souhaitent s’amuser peuvent le faire avec l'intensité de musique qu'ils souhaitent sans priver les autres de leur sommeil contairement à la pratique habituelle de sonorisations tonitruantes. Cette forme de respect des droits vis à vis de l’autre est à l’honneur des organisateurs et ouvre des perspectives à tous ceux qui  pensent que le bruit est indissociable de le fête et ne font rien pour le réguler ! Même si cette expérience ne régle  pas tous les problèmes liés à la fête,  c'est un premier pas. La Mairie de Paris, il faut le noter, figure parmi les sponsors.

    Alors avis à tous ceux qui ne sont pas convaincus, cette manifestation se déroulera  dans la Gare du Nord  le Samedi 3 octobre 2015 de 23h30 – 5h.

    Une expérience à méditer !

    Dominique Feutry