Vivre le Marais, Vivre Paris Centre !

Chronique de la vie au cœur et autour du centre historique de Paris

Catégorie : Cadre de Vie, Environnement

  •    Psmv_maraisPlan extrait du PSMV du Marais

     

    Le titre de cet article de notre blog reflète en lui-même tout l’enjeu  des discussions en cours actuellement à l’Assemblée Nationale relatives à un projet de loi qui ferait du Ministère de la Culture un simple conseil pour les communes  en matière de protection du patrimoine, rôle dévolu jusqu’à présent à l’État. 

    Déjà l'autorité du Ministère de la Culture avait été réduite par un vote le 6 mai 2010 qui supprimait "l'avis conforme" des ABF (architectes des bâtiments de France) sur les ZPPAUP (zones de protection  du patrimoine architectural, urbain et paysager), au profit d'une responsabilité conjointe des autorités territoriales (mairies) et de l'ABF (architecte des bâtiments de France) (voir article du 10 mai 2010). Question sous-jacente : les ABF dont le rôle s'efface depuis quelques années, ont-ils vocation à disparaitre ?

    Le projet de loi en examen est explicite à ce sujet « le plan de sauvegarde et de mise en valeur (PSMV)  est élaboré conjointement par l’État et l’autorité compétente en matière de plan local d’urbanisme (PLU) » c’est-à-dire le maire. 

    Ainsi les ZPPAUP et les Aires de Valorisation de l’Architecture du Patrimoine (AVAP) qui ont pour but d’assurer la protection du patrimoine paysager et urbain, la mise en valeur de sites ainsi que le développement durable paysager pourraient être remplacées par un PLU Patrimonial. PLU qui pourrait être remis en question à tout instant. La commune garderait le choix du PSMV ou du PLU patrimonial qui  deviendrait une décision d’échelon local. 

    Nous percevons très bien les dangers de cette éventuelle décision, un maire qui refuserait, un autre qui reviendrait sur la décision de son prédécesseur etc… au détriment de notre patrimoine et en totale incohérence les uns par rapport aux autres puisque la vision d’ensemble, en central, par l’État, ne serait plus assurée ! 

    Le retrait de l’État serait donc un mauvais signe et n’annoncerait pas de beaux jours pour notre patrimoine déjà confronté à l’absence de moyens financiers. 

    Voilà un dossier à suivre qui n’est pas pour nous rassurer s’il était voté en l’état. 

    Dominique Feutry

     

  •   Paris_3_hôtel_de_vignyL'Hôtel de Vigny, 10 rue du Parc Royal (IIIe)  (Photo Paristoric)

      

    L’Hôtel de Vigny 10 rue du Parc Royal (IIIe) ne passera pas aux mains d’un promoteur étranger et  ne sera pas rénové en appartements de luxe (nos articles des 11 janvier et 27 octobre 2013) en effet, ainsi que l’annonce Le Parisien dans ses colonnes, il vient d’être racheté par la célèbre maison de thés Mariage Frères (voir notre article du 08 septembre 2013).

    Voilà une bonne nouvelle pour ce bâtiment historique qui a failli disparaitre et a servi en son temps à faire prendre conscience aux parisiens que le quartier du Marais regorgeait d’un patrimoine exceptionnel qu’il fallait sauver. Ce qui  a mené à la mise en place du PSMV (Plan de Sauvegarde et de Mise en Valeur) du Marais. 

    Le bâtiment est du début du XVIIe siècle et fut bâti par un conseiller du roi. Il est de tradition d’attribuer le beau portique de la cour à François Le Vau. 

    C’est peu avant la Révolution que l’Hôtel pris son nom actuel lorsqu’il passa aux mains de la veuve d’un autre conseiller du roi Jacques Olivier de Vigny.

    Solives, plafonds peints, deux jolis escaliers du XVIIe et une très belle pièce ornée de peintures au premier étage sont parmi les « raretés » de l’édifice. A noter qu’une surélévation fut réalisée au XIXe. 

    Depuis la vente de l’édifice par le ministère de la Culture en 2007 son sort était en suspens, la nouvelle que nous venons d’apprendre nous réjouit et nous pouvons déjà imaginer une splendide restauration. 

    Dominique Feutry

     

  • A0

     

    Partial, partisan et tronqué, tels pourraient être les adjectifs qui caractérisent le contenu du rapport rédigé sur commande du Ministre des Affaires Étrangères, et intitulé « Pôle d’excellence touristique : 22 mesures pour faire de la vie nocturne un facteur d’attractivité à l’international ».

    Nous nous sommes en effet procuré ce pensum à la gloire des fêtes nocturnes en France mais surtout à Paris, rédigées par des experts dont nous avions révélé qu’ils comprenaient des industriels de la nuit et les représentants  de l ‘AMUON, cette association qui emploie les "Pierrots de la Nuit".

    Dès les premières lignes le décor est  posé,  « notre offre nocturne »  est-il écrit  « répond aux attentes du marché français … », « il faut opérer une véritable révolution dans les mentalités afin que l’offre nocturne ne soit plus seulement tolérée mais pleinement  considérée et valorisée par les élus nationaux et locaux… » ?  Et d’ajouter « Les actions des associations de riverains  à l’encontre des organisateurs d’évènements ou gérants d’établissements sont particulièrement dommageables, et ce alors que ces organismes ne représentent les intérêts que d’un faible nombre  d’usagers ».

    Ces propos totalement gratuits et non étayés amènent d’ailleurs la confusion car s’il est question dans le corps du rapport de développer une marque, un label  « Qualité Tourisme » (sous couvert du GIE Atout France, l'Agence de développement touristique de la France, opérateur de l'État dans le secteur), cela se ferait, est-il ajouté, « en bonne intelligence avec l’environnement immédiat »  des établissements ?

    Comme attendu les mêmes exemples de villes modèles, celles « qui ne dorment jamais », une comptine bien huilée et mille fois racontée,  sont citées. Vous avez deviné, il s’agit de  Barcelone et de Berlin dont on sait que les habitants intoxiqués des fêtes nocturnes  sont au comble du désespoir. En France, Bayonne a la réelle faveur des rédacteurs impressionnés de ce qui s’y passe…Quand aurons- nous une feria dans les rues de Paris ? A noter que relativement aux villes étrangères, seuls des représentants de Rotterdam et de Milan ont été auditionnés pour ce rapport mais leur fonction n’y est pas déclinée ?

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    Le jargon employé peut paraître bluffant avec les  « city breakers », le « cluster », le « good France » et autres, sans oublier la sempiternelle « intelligence artificielle » et le mélange confus entre « opéra, salles de concerts, clubs- bars, restaurants » etc .

    Viennent ensuite les 22 propositions qui vont de l’élargissement des horaires des promenades en bateau sur la Seine en passant par « l’ouverture des lieux publics au privé » (sans qu’un quelconque endroit soit cité), ou la « mise en place d’un site web multilingue pour la promotion de la vie nocturne », ou bien « la mise en lumière de l’espace public ». Autre singularité, afin « d’encourager l’internationalisation des dispositifs de prévention et de médiation dédiés à la vie nocturne »,  il faudra désormais être polyglotte pour intégrer le corps des pierrots de la nuit.

    L’aménagement urbain n’est  pas oublié dans la longue liste d’actions proposées,  « favoriser la prise en compte de la dimension nocturne dans l’emménagement urbain… »,  c’est-à-dire plus de bus, plus de métro avec des horaires élargis, plus  de navettes  privées et des plans de métro et de bus indiquant spécifiquement les quartiers réputés (traduire de fête) pour la vie  nocturne… Deux phrases résument ces demandes, « inclure l’activité nocturne dans le PLU » et « étendre les horaires de nuit des sites culturels et magasins en zone touristique » ?

    Cerise sur le gâteau, la demande « de mesures réglementaires plus favorables à la vie nocturne… »… pour «…rassurer les investisseurs » !  C’est-à-dire attribuer aux établissements  des autorisations  d’ouverture de nuit  plus longues et créer une clause d’antériorité pour protéger les établissements des recours abusifs ! Difficile de ne pas deviner qui serait ainsi  visé ?

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    Le permis à points est toutefois préconisé de même que l’occupation de l’espace devant les Grand et Petit Palais qui serait dédié à la nuit, préconisation de Christophe Girard, seul maire d’arrondissement auditionné,  l’endroit en effet ne comporte pas d’immeubles d’habitations.

    Les subventions versées ne sont pas abordées mais il est toutefois suggéré que le fonds de financement du tourisme  créé par la BPI (Banque Publique d’Investissement)  étende son champ d’action au tourisme nocturne.

    Ce rapport a de quoi inquiéter encore davantage les riverains. Instiller partout et par tous les  moyens (ce rapport en est un) l’idée que Paris ne pourrait plus être une capitale digne de ce nom  sans vie nocturne  est une notion totalement fallacieuse, une pression indigne auprès des élus et de ceux qui le croient, une  course en avant à marche forcée dont le seul but est de remplir le tiroir-caisse de quelques privilégiés.

    On a peine à imaginer que le Ministre des Affaires Étrangères, fort d’une longue expérience des affaires publiques, puisse cautionner ces travaux par trop parcellaires et orientés. En effet  les habitants sont passés à la trappe, les dégâts  collatéraux relatifs à la santé (nuisances sonores, insomnie, souffrance psychologique, montée de l’alcoolisme, drogue …), l'insécurité et la malpropreté sont tout simplement ignorés.

    La copie est à revoir !

     

  • BacchusBacchanales : c'étaient des fêtes de la mythologie célébrées dans l'Antiquité. Liées aux mystères dionysiaques, elles se tenaient en l'honneur de Bacchus, dieu du vin, de l'ivresse et des débordements en tout genre.
     

     

    Le week-end qui vient de s'écouler concentrait dans notre quartier une longue liste de manifestations attirant nombre de curieux qui repartent du Marais avec l'impression qu'il devient un immense champ de fêtes et non plus, comme il a été rabâché à tort, un quartier musées. 

    Mais parmi tout cela, que fait-on des habitants  qui subissent plus qu'ils ne participent à ces festivités dont ils vivent mal les conséquences imposées et maintes fois dénoncées dans nos colonnes ? Les élus paraissent bien insensibles à leur qualité de vie, même lorsque une échéance électorale est proche ?

    Parmi les nombreux messages qu'a reçus "Vivre le Marais !", l'un d'eux émanant d'une habitante de la rue de Bretagne résume à lui seul le ressenti, et disons le, le ras le bol des riverains qui ont dû supporter cette inflation de fêtes durant tout le week-end. Nous le reproduisons in extenso :

    "Aujourd'hui, nous avons vécu et vivons encore l'enfer, entre le carreau du Temple, ses camions et ses odeurs, la brocante de la rue Rambuteau et la journée sans voiture. Où est l'hygiène dans toutes ces manifestations ?

    Ce matin, il y avait un container qui débordait de sacs pleins derrière le Carreau du Temple, du verre cassé partout, rue de Bretagne, Dupetit-Thouars, Picardie, seulement balayé vers 11 h du matin. La Mairie ne peut ignorer qu'on voit des rats dans les rues…

    Un orchestre dans le jardin avec des musiques qui émettent des vibrations, raison pour laquelle nous avons refusé de conduire ma petite fille de 2 ans dans le square du Temple. Il est 18 h et je ne peux travailler intellectuellement par le bruit d'une musique ininterrompue, si on peut appeler cela musique !

    J'ai essayé de sortir mon chien, il est tout petit. Impossible de le poser par terre en raison de la foule, sans compter les planches, vélos…  Est-ce que les gens de la Mairie de Paris ont conscience des nuisances qu'ils infligent aux résidents ? Il faut arrêter de vivre dans l'utopie et de réaliser des rêves de show bizz parce qu'on a le pouvoir et qu'on veut gagner les élections, de l'argent ou vivre dans un fête perpétuelle.

    C'est inconvenant vu les évènements qui se passent dans le monde. Notre quartier n'est pas une esplanade pour faire la fête et je n'ai pas envie de déménager."

    Nous ne ferons aucun commentaire sur ce texte que se suffit à lui-même…et devrait nourrir les réflexions de nos élus !

     

  • P1080526Agents de la Mairie de Paris chargés d'informer le public sur la "journée sans voiture" (Photo VlM)

     

    Tout véhicule à moteur était interdit ce 27 septembre 2015 dans Paris. Pas seulement les voitures mais aussi les motos dont on sait qu'elles sont aussi polluantes et affreusement bruyantes et dangereuses.

    Nous sommes d'accord avec la Maire de Paris Anne Hidalgo quand elle dit que c'est un signe donné en faveur de la lutte pour l'amélioration de la qualité de l'air. Un signe, car l'impact de cette journée isolée sur les indices de qualité de l'air est évidemment négligeable. Mais la société a besoin de "signes", comme elle besoin de repères pour guider sa conduite.

    Voici deux photos qui illustrent le calme qui régnait en fin de matinée dans le IVe, au voisinage de l'Hôtel de Ville.

    P1080519Rue de Rivoli (IVe), dimanche 27 septembre 2015 (Photo VlM)

    P1080518Rue des Archives (IVe), dimanche 27 septembre 2015 (Photo VlM)

     

    Sur le fond, que doit-on en conclure ?

    D'abord, éviter les extrêmes. Ces rues désertes ne sont pas un idéal pour une ville comme Paris. Nous avons toujours soutenu qu'il fallait réduire la circulation des véhicules à moteurs, en commençant par le centre historique, autant pour améliorer la qualité de l'air que pour faire bénéficier la population d'un cadre de vie plus favorable, mais il faut éviter cependant de le piétonniser.

    La vue de foules qui se bousculent dans des voies qui leur sont exclusivement réservées a toutes les raisons de nous inquiéter.

    Champs élyséesChristophe Najdovski, chargé de la Voirie auprès de la Maire de Paris, publie cette photo sur  Facebook comme un trophée. Elle n'a rien pourtant pour nous faire rêver….Veut-il nous faire tomber de Charybde en Scylla ?

     

    Dans le brouhaha de cette initiative d'Anne Hidalgo, il n'est pas simple de se forger une opinion éclairée. Pour ce qui nous concerne, au nom de notre objectivité qui n'a pas de raison de se démentir aujourd’hui, nous disons que le "signal" est bon, que l'image donnée d'un Paris "libéré" du flot de véhicules à moteurs est réjouissante MAIS que les débordements de foule et les comportements grégaires ne correspondent ni à la vocation de notre ville-capitale ni aux attentes des parisiens.

    Que faut-il alors pour Paris ?

    Nous rappelons notre "programme", en insistant sur sa cohérence : (1) désengorger Paris en facilitant le déplacement d'activités économiques et figer la densité d'habitants à Paris au profit des constituants du "Grand Paris". Veiller au rapprochement des emplois et de l'habitat pour réduire les besoins de transports ; (2) mettre sur un même plan voitures et deux-roues motorisés pour maitriser la progression anarchique des motos et scooters. Ceci implique l'application du contrôle technique et la tarification du stationnement sur les trottoirs, mesures éternellement différées sous la pression du lobby des "Motards en Colère" (qui ne décolèrent de toute façon jamais car c'est  leur état statutaire !) (3) réduire progressivement la présence du diésel en commençant par les véhicules les plus anciens et enfin (4) cesser de mettre tous les projecteurs sur Paris en oubliant sa banlieue (JO de 2018 et 2024, Expo Universelle de 2025, Roland Garros, tours monumentales Triangle et autres …)

    Aucune de ces mesures n'est mise en œuvre par la municipalité en place. A croire qu'elles sont insensées. Nous vous laissons juges sachant que des élections approchent…

    Gérard Simonet

     

  • Pierrots figaroLes "Pierrots de la Nuit" (Photo Le Figaro)

     

    Les "Pierrots de la Nuit" ont participé les 17 et 18 septembre à un "rendez-vous européen  avec la nuit". Des rencontres qui comportaient une "traversée nocturne" organisée par les Pierrots de la Nuit, "l’Eurocouncil of the Night", autre comité créé par les Pierrots pour  "exporter leur expertise" et le CSCAD (Chambre Syndicale des Cabarets Artistiques et Discothèques).

    La restitution a eu lieu sur le "plateau médias", en haut des escaliers de l’entrée de la Gaité Lyrique, en présence d'un petit nombre de personnes, une trentaine au maximum, barman, organisateurs et une représentante de "Vivre Paris !" compris.

    ThéâtreLe théâtre de la Gaîté Lyrique (IIIe) (photo VlM)

     

    Il s'est avéré que sur les six itinéraires prévus, trois seulement ont été empruntés, sans doute faute de participants, chacun des trois groupes étant constitué de 5 ou 6 personnes organisateurs compris au lieu des 8 à 10 prévus initialement.

    Les rencontres de la nuit ont eu lieu entre 01h00 et 04h00/05h00 du matin. A ces heures-là, surtout boulevard des Invalides, il n’y a pas grand monde dans les rues. Si peu de monde qu’en dépit de tous les papiers/questionnaires que les participants avaient à remplir, un des groupes a réussi à dire qu’il n’avait interviewé personne parce qu’il n’avait rencontré personne.

    Pour le reste, les orateurs ont surtout parlé de l’éclairage et remarqué que Paris était hyper calme et silencieux. Une très jeune participante a même repris la parole pour dire qu’il n’y avait rien de ce qu’on lui avait décrit rue Oberkampf. Nous avons bien compris que son groupe s’y était rendu autour de 04 h00 du matin.

    Jean pierre timbaut trois bornes soirée trottoir 2012Un bar quartier Oberkampf  (Photo JFR)

     

    Les deux autres groupes ont interviewé un radiologue urgentiste qui faisait une pause cigarette à Lariboisière et une barmaid du côté de Bastille. Parmi les autres infos collectées, un peu de prostitution africaine à Château rouge, « quartier très, très sale », rats, souris, un peu de prostitution chinoise vers Belleville, Bastille place horrible qu’on n’arrive pas à traverser, République, ça c’est une place super, mais c’est la place Clichy qui est la plus appréciée parce que même à 04h00 du matin, il y a des lumières.

    Sinon, rien d’extraordinaire à signaler, rien d’ouvert ou presque (pardi, à cette heure-là), pas beaucoup de lumières, pas de musique, plein d’endroits pas accueillants, voire sinistres mais aucun où ils ne se sont pas sentis en sécurité, sans doute, disent-ils parce qu’ils étaient en groupes.

    La longueur des itinéraires a paru ambitieuse, les arpenteurs ont souffert. Les quartiers traversés sont moyennement représentatifs mais vue l’heure à laquelle les traversées ont eu lieu, ils ne risquaient pas de représenter de grand-chose et tout ce foin pour « aller à la rencontre de la nuit » aurait aussi bien pu se passer sur la lune (ou à Rodez).

    Frantz Steinbach, le Pierrot qui modérait la restitution, a plus parlé que les arpenteurs, notamment pour s’étonner lui aussi que Paris ait été aussi calme ce jour-là, ce qu’il ne s’explique pas. (Il n’est peut-être pas au courant des horaires de fermetures.)  

    Bruno Blanckaert, Grand Rex, CSCAD, vice-président des Pierrots et administrateur de l’Office de Tourisme de Paris, a tout de même dit que ce « calme » ne reflète pas tout à fait ce qui se passe d’ordinaire la nuit à Paris. Revenant sur les remarques concernant la saleté des rues et les rats, il a dit que c’était une des grandes préoccupations de l’Office. 

    Concernant le dossier de travail (pas moins de 10 feuillets de cases et autres grilles d’observation à remplir) remis aux participants, on peut présumer qu’il a été établi par les deux doctorants en urbanisme et aménagement figurant dans la plaquette de présentation qui bossent sur la question. Le sujet de thèse de l’un des deux est : « Le noctambulisme à Paris, Londres et Madrid. Une micro écologie des pratiques déambulatoires juvéniles au style festif qui publicisent l’espace ».

    L’autre doctorant travaille sur "la régulation des bruits nocturnes dans le quartier Oberkampf" et ses thèmes de recherche tournent autour de l’espace sonore, l’occupation de l’espace public, les conflits temporels, et plus largement la nuit urbaine.  Ceci explique l’orientation des grilles d’observation. Par ailleurs, l’un et l’autre semblent très intéressés par l’éclairage nocturne, d’où la part surprenante accordée aux lampadaires et néons de notre ville-lumière dans les restitutions. Quant aux nuisances sonores, aucun traitement particulier ne leur est accordé, il me semble que le sujet ne figure même pas en ces termes dans les grilles.

    On ignore si ce sont les "Pierrots" qui sont allés chercher ces doctorants pour donner un peu de structure à leurs traversées nocturnes ou si ce sont les étudiants qui ont sollicité les "Pierrots" pour recueillir des données pour leur thèse.

      Masque

    Conclusion de la représentante de "Vivre Paris !" :

    Beaucoup de bruits et beaucoup d’argent dépensé pour pas grand chose. Outre l’open bar de la restitution et les dossiers de travail des arpenteurs glissés dans une très esthétique chemise cartonnée, un pratique sac en toile sérigraphié était généreusement mis à disposition avec dedans plein de choses intéressantes comme une sucette, des trucs pour mettre sous les verres, des stickers, un cendrier et ses allumettes, etc. Et un joli petit programme de 40 pages avec la photo et la bio des intervenants et des organisateurs. Très instructif.

    C’est merveilleux d’être subventionné par la Mairie. Ça permet aussi de payer les frais des jeunes participants venus de province et d’ailleurs et de fabriquer un beau "diplôme" prêt à encadrer remis à tous attestant qu’ils ont traversé Paris la nuit. Pour le coup, j’ai eu l’impression non plus d’être à la cafet’ de la fac mais d’assister à la remise des prix de la grande section de maternelle.

    Bon, inutile de s’énerver. Mais il ne faudrait pas qu’on nous "prestidigite" un jour un rapport basé sur la formidable  expertise  acquise  grâce à ces traversées. Ces rencontres bidules c’est du flan, de l’esbroufe, du vent ; les traversées, un mise en scène puérile, scolaire et vaine. On n’est pas loin de la manipulation. Bref, rien de nouveau sous le soleil. Ces "Pierrots" sont des mystificateurs.

     

  • 1--IMG-2280Magasin "Eataly" à Milan (Photo Lucca Massaro)

     

    La presse du 24 octobre 2015 confirme cette information qu'un mégastore « mi-épicerie mi-restaurant » "Eataly" ouvrirait bientôt dans le Marais, mais en 2018 avec une surface de vente de 4.000 m2. Un permis de construire vient d’être déposé après la signature d’un accord entre les deux groupes. L'entreprise turinoise a accepté que les Galeries Lafayette deviennent pour l’occasion son partenaire exclusif dans l’hexagone.

    Vente de produits frais, dégustations, différents  restaurants, cours de cuisine pour grands et petits  sous le même toit, le concept créé par la famille italienne Farenetti, qui voilà 10 ans était encore aux manettes d’un groupe d’électroménager, plait partout où il est implanté. Ce sont désormais 30 magasins qui sont ouverts dans le monde dont un tiers en Italie et le groupe ne compte pas s’arrêter là.

    Dès que les autorisations seront obtenues, les travaux pourront démarrer. Ils dureront deux ans.

    Décidément notre quartier n’arrête pas de se transformer. Mais avec ce mégastore c’est une forme de commerce de proximité d’un autre type qui fait son apparition.

    Rappelons que la rue Sainte Croix de la Bretonnerie a aussi  été retenue pour une autre implantation d’importance, celle du plus grand magasin « Nature et Découvertes » (notre article du 12 avril 2015). Les travaux ont démarré depuis plusieurs mois déjà.

    Dominique Feutry

     

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    5125835_6_545x460_autocropLa statue de la Vierge a retrouvé sa place à l'angle des rues de Turenne et de  Villardhouin (IIIe) (Photo LB/PhB)

     

    Nous avions attiré l'attention (notre article  du 29 janvier 2013) sur l'émotion  manifestée par les résidents du quartier autour de l'angle formé par les rues de Turenne et de Villardhouin (IIIe) lorsque la statue de la Vierge située dans la niche de l'immeuble avait disparu sans qu'en soient connues les raisons. Nous écrivions " Mais qu’est –elle devenue ? Il est triste de ne plus voir « la jeune fille rieuse et couronnée qui saluait les passants » depuis son piédestal. Est –il prévu de la remettre ou d’en mettre une autre moins fragile ? Elle manque véritablement dans le paysage du quartier…"

    Sans-titre La niche sans sa statue…

     

    Pour certains, la statue avait été volée, d'autres affirmaient qu'elle avait été mise en sécurité voire, pour les plus optimistes, qu'elle avait été envoyée en restauration !

    C'était cette dernière option qui était la bonne car la statue vient de réapparaître dans la niche restée vide durant 4 ans.

    Le bain de jouvence qu'elle a subi est d'importance et son éclat sans doute proche de son état initial le démontre. Il est prévu de bénir la statue dimanche.

    Bravo à l'artiste et à la copropriété pour cette belle restauration.

    Dominique Feutry

     

  • Haudriettes 5 galerie

     

    Il nous arrive régulièrement d'entrer dans un local commercial comme celui-ci pour compatir avec le gérant du comportement incivique des tagueurs et le conseiller sur la démarche à suivre vis à vis de la Mairie de Paris pour faire enlever les graffiti sinistres qui défigurent sa devanture . 

    Cette fois-ci, à notre grande surprise, la personne présente nous apprenait que cette décoration était de leur fait et qu'elle visait à inciter les passants à entrer pour la visite d'une exposition de décors modernes. Des tableaux que nous sommes allés voir et que nous avons jugés d'ailleurs tout à fait dignes d'intérêt.

    Faire l'apologie et la publicité de ces  inscriptions indigentes et des "dégoulis" qui coulent sur les vitres relève de la perversion. Nous avons rappelé à notre interlocuteur, s'il était besoin de le faire, que l'enlèvement des graffiti coûtait chaque années 4 à 5 millions d'€, à la charge naturellement des contribuables. Il faut ajouter que la galerie en question bénéficie des conditions forcément favorables du propriétaire des murs qui n'est autre que le bailleur social RIVP (régie immobilière de la Ville de Paris).

    On marche donc d'une certaine manière sur la tête. Il nous est apparu nécessaire de le dénoncer et d'en aviser les autorités compétentes.

    Tags rupestres

    Ce mode d'expression fait trop d'émules. Ici, les "artistes" se sont rués sur un mur du IVe qui ne leur avait rien fait !  Si les régimes totalitaires ne s'étaient pas approprié l'expression, on n'hésiterait pas à dire qu'il s'agit d'art décadent.

     

  •    1024px-ParisPedestrianStreetCul-de-sac

    La rue du Trésor (IVe) peu après son réaménagement  

     

     

    Le collectif des riverains de la rue du Trésor (IVe) s’organise et agit face aux dégradations multiples que la habitants subissent (voir notre article du 16 septembre 2015 ).

    Un courrier rédigé par un collectif d'habitants, abondamment distribué dans  le quartier,  a été adressé aux élus (maire d’arrondissement, député, conseiller de l’opposition Vincent Roger, le commissaire central de police du IVe, le sous-directeur du permis de construire et du paysage de la rue de la Direction de l’Urbanisme).

    L’objet de cette missive est l'« Ouverture programmée d’un nouveau restaurant au 10, rue du Trésor »

    Le courrier rappelle combien les habitants de la rue du Trésor ont une longue expérience de la vie en collectivité avec les restaurants implantés dans le secteur, les riverains rappellent tout le travail accompli par le passé avec la Maire de l’époque, Dominique Bertinotti et tous les acteurs concernés, y compris les résidents pour aménager la rue.

    Mais hélàs aujourd'hui force est de constater que les nuisances ne cessent de progresser, au point que certains riverains ont préféré abandonner les lieux. L’extension des terrasses, les empêchements constatés en matière de circulation piétonne dans l’impasse et ses allées parallèles, les dégradations observées sur les espaces verts deviennent de véritables motifs d’inquiétude et de mécontentement pour les habitants. La majorité des accotements sont occupés par les chaises et les tables des restaurants. Le croisement de voitures, de camions de déchargement, de piétons et deux roues incompatibles avec les exigences de sécurité, y est incessant.

     

    20150923_120945Les véhicules stationnent à touche touche sur la seule voie de la chaussée de la rue du Trésor (IVe) (PhotoLM)

     

    Comme toujours dans ces situations, le déséquilibre, entre le temps imparti au sommeil et celui officiellement dévolu à la fête, est patent. Entre la fermeture des restaurants à 2 heures du matin et le passage des camions poubelles ou de nettoyage entre 6 et 7 heures, les résidents peuvent espérer se reposer … dès lors qu’ils ne sont pas dérangés en plein sommeil par des clients avinés.

    Les questions de propreté sont elles aussi soulignées,  plantations jonchées de serviettes en papier, de pots à glace, de notes de restaurant, de mégots de cigarettes qui restent ainsi à la vue des touristes et des résidents jusqu’à l’intervention des agents municipaux en charge des espaces verts.

    Le Marais, avec tous les investissements consentis par les pouvoirs publics et les riverains, d’abord pour le rénover puis pour le maintenir à niveau (mise en place de nouvelles poubelles, augmentation de la fréquence de passage des services de la propreté, ravalement des immeubles …) ne mérite t-il pas bien mieux ?

    Et dès le matin les nuisanecs reprennent de plus belle : symphonie de fûts de bière et de bonbonnes de gaz, dans la journée les odeurs de cuisine envahissent les cages d’escaliers, les musiciens et danseurs de rue prolifèrent. En stationnant, les véhicules de livraison ou de particuliers encombrent la voie qui constitue pourtant le seul moyen pour les pompiers d’accéder aux immeubles.

    Les habitants de la rue du Trésor réclament le droit de vivre en harmonie, comme les autres parisiens, dans un quartier sachant préserver les grands équilibres.

    La mono-activité au cœur de l’impasse est flagrante. L’idée que le phénomène puisse se poursuivre est objectivement absurde, et pour les habitants insupportable.

    Les habitants de la rue du Trésor demandent que les élus de l’arrondissement, de la mairie de Paris et autres personnes concernées prennent la mesure de la situation et agissent en conséquence afin de faire barrage à l’ouverture d’un nouveau restaurant dans la rue du Trésor.

    Ils attendent avce impatience leurs réactions  et ne comptent pas abandonner de si tôt le combat pour défendre leur rue.