Bouquinistes de la Seine, quai de l'Hôtel de Ville (IVe) (Photo VlM)
Chronique de la vie au cœur et autour du centre historique de Paris
Bouquinistes de la Seine, quai de l'Hôtel de Ville (IVe) (Photo VlM)
Mur-pignon régulièrement victime des tagueurs et des afficheurs illicites, vandalisé à son tour – 57 bis rue des Archives (IIIe)
Ces affiches, sauvages, en mode placard, dénoncent l'exploitation des jeunes par les industriels du tabac. Elles proposent un QR code qui donne accès à une pétition. Une pétition contre le tabagisme ? On est tenté d'applaudir. Faut-il s'en réjouir pour autant ? La personne qui a lacéré ces affiches en tout cas ne semble pas vraiment le penser. A moins que son exécration de l'affichage sous toutes ses formes soit plus fort que son désir de protéger les jeunes contre les méfaits de la cigarette….
La démarche est-elle sincère ? On sait que les pétitions sur Internet ont du succès. Si la cause est populaire, de sont des milliers voire des dizaines de milliers de personnes qui s'inscrivent pour gonfler la pétition. Cette population n'est-elle pas une cible facile pour les organisateurs de la démarche et les administrateurs du site ? On sait qu'ils sont généralement portés à réclamer une obole de plusieurs euros par signature, qui va dans leur poche !
Nous ignorons évidemment si cette annonce a ou non un but humanitaire. Mais il nous semble que la lutte contre le tabagisme est l'affaire de l’État et cette campagne ne semble pas porter le sceau d'un organisme institutionnel.
Nous aimerions savoir si vous craignez comme nous qu'il s'agisse d'une nouvelle arnaque à la générosité !
34 rue Quincampoix (IVe) (Photos VlM/LC)
Le spectacle que les riverains de la rue Quincampoix, dans son tronçon du IVe, ont découvert un matin de février est affligeant. Un paysage dévasté et un véritable massacre dont l'auteur affiche clairement les motivations : "Putain, je l'ai bien taguée cette rue Quincampoix !" Les services de DansMaRue sont intervenus le 21 février. Ils ont passé trois heures à nettoyer sans pour autant rendre aux supports souillés, murs de pierre, vieilles portes en bois, devantures, leur véritable état initial.
Un commerçant de la rue, Maquis-Art au n°42, a échappé au saccage : marchand de bombes de peinture aérosols utilisées par les tagueurs, il bénéficie d'une sorte de solidarité professionnelle. Il peut même espérer que le tagueur vienne chez lui se réapprovisionner ! On se demande ce qu'en pense la mairie dans son for intérieur quand elle répare les dégâts à grands frais, sous son regard amusé !
Portail XVIIIème en bois. Il portera les stigmates de sa souillure après nettoyage s'il n'est pas soumis à un restauration profonde et coûteuse
"Putain, je l'ai bien taguée cette rue Quincampoix !"
Le portail et la porte après nettoyage. Les stigmates des souillures attestent de la gravité des dégâts.
Il est important plus que jamais que Colombe Brossel, Maire-adjointe en charge de la propreté à l'Hôtel de Ville aboutisse dans sa démarche de sensibilisation du Parquet pour que les auteurs de ces dégradations soient déférés devant la justice. Ils encourent de graves sanctions, prévues par la loi : "S'il n'en résulte que des dommages légers, la peine maximale est une amende de 3.750 € et un travail d'intérêt général. … En cas de dommage important, un tag ou un graffiti est puni jusqu'à 2 ans d'emprisonnement et 30.000 € d'amende".
Rue Quincampoix, le tagueur dont la signature est aisée à reconnaitre, a pris un risque sérieux d'être poursuivi, pour une satisfaction qu'on a beaucoup de mal à comprendre…
Armoire taguée carrefour Vieille du Temple/Francs-Bourgeois. Riverain en action (Photo archives VlM)
Pendant des années nous nous sommes élevés contre le laisser-aller des pouvoirs publics à l'égard des tags qui défigurent l'espace public. Leur inaction a poussé certains d'entre nous à prendre le problème en mains, comme sur cette photo, en nettoyant les espaces souillés avec les moyens dérisoires dont nous disposons.
Il y a du progrès aujourd'hui. Le service DansMaRue a encore des hoquets mais il s'améliore et nous ne sommes pas loin de le qualifier de satisfaisant.
Il souffre cependant d'un défaut congénital : il est dépendant du bon vouloir ou de la capacité des résidents de déposer des signalisations. Nous sommes nombreux depuis longtemps à demander que des inspecteurs de la DPE (direction de la propreté et de l'eau) sillonnent les quartiers pour détecter et signaler les anomalies aux unités d'intervention spécialisées.
Il y a deux ans, la Maire adjointe à la propreté à l'Hôtel de Ville, Colombe Brossel, nous annonçait la mise en place d'une telle organisation. C'est apparemment chose faite. Un courrier de la mairie de Paris-centre nous l'apprend en ces termes :
Depuis fin 2021, les 17 premiers responsables de quartier (un par arrondissement) ont pris leurs marques dans la Capitale. Leurs missions : signaler, coordonner et représenter. […]. les détritus, salissures, dépôts sauvages, dégradations au sol, graffitis ou tout autre anomalie sur l'espace public grâce à l'application DansMaRue. Tout comme ceux des habitants, leurs signalements sont ensuite traités par les équipes locales, et en particulier les équipes Urgence Propreté.
Reconnaissables à leur chasuble orange, ce sont des agents de proximité, en lien avec les habitants mais également les commerçants, gardiens d'immeubles et avec l'ensemble des professionnels agissant dans le quartier. Durant leur tournée, ils s'appliquent à vérifier que les demandes d'intervention sont bien prises en compte puis effectuées. Ils transmettent les demandes aux bons interlocuteurs, qu'il s'agisse d'agents municipaux de la propreté, de la voirie, des espaces verts ou de la police municipale, mais également de concessionnaires et autres intervenants sur l'espace public.
Les premiers retours d'expérience sont très encourageants et de bon augure pour la généralisation du dispositif à l'ensemble des quartiers parisiens.
Cette annonce officielle nous comble mais avant de nous réjouir pleinement d'une mesure de bon sens qui crée une sorte de garde-champêtre urbain nous voulons savoir quel sera le dispositif d'échange d'informations avec ses agents. Allons-nous les rencontrer prochainement ? A cette date, nous n'avons vu personne. Seront-ils connus par leur nom ? Auront-ils un numéro de téléphone mobile (06) ou autre, accessible à tous ? Le contact sera-t-il réservé à des interlocuteurs choisis ? Lesquels ? Ces agents seront-ils mandatés pour déposer eux-mêmes les signalisations sur DansMaRue ? Seront-ils assermentés avec pouvoir de verbalisation ?
Nous restons attentifs aux précisions qui nous seront apportées à ce sujet et nous brûlons de faire la connaissance de celle ou celui qui aura cette responsabilité à Paris-centre.
GS
Jusqu'en 2008, la rue des Barres (IVe) et ses degrés, avec au fond le chevet gothique flamboyant de l'église St Gervais, mérita son titre de "site le plus charmant du Marais". Puis le "bistro chic" Chez Julien demanda d'installer une terrasse sur la rue. Il y eut de le résistance chez les habitants. Nous-mêmes avons milité contre l'occupation de l'espace public mais la Maire de l'époque Dominique Bertinotti finit par accorder une autorisation provisoire pour les six mois de l'été. On voit ce qu'il en est aujourd'hui. La terrasse est devenue permanente 12 mois sur 12 et la photo de droite, qu'on peut agrandir par un clic gauche, témoigne de la manière dont l'établissement s'est étalé sur la chaussée… (Photos VlM)
Entrée de parking, 15 rue Michel le Comte (IIIe) avant et après intervention des services de DansMaRue
Deux jours seulement séparent ces deux photos. "Avant" et "Après" dépôt d'une signalisation d'anomalie sur le service DansMaRue de la mairie de Paris.
On est presque dans le mode LIFO (last in, first out) que nous préconisons depuis longtemps pour décourager les saligauds qui saccagent la ville avec leurs barbouillages exécrables.
On commence donc à agir correctement sur les effets. Qu'en est-il des causes ?
La Maire de Paris, par la bouche de l'Adjointe à la propreté Colombe Brossel a annoncé à la presse une démarche auprès du Procureur de la République (Parquet) pour que les plaintes relatives à la dégradation par les tags des biens publics et privés soient effectivement poursuivis comme la loi le prévoit.
Voici la peine encourue : "s'il en résulte des dommages légers, la peine maximale pour avoir fait un tag ou un graffiti est une amende de 3.750 € et un travail d'intérêt général. Cette dernière peine peut consister en la réparation des dégâts causés sur un équipement public.
Un dommage léger est un dommage nécessitant peu de réparation, avec des dégâts superficiels. Par exemple, si la peinture est effaçable.
En cas de dommage important, un tag ou un graffiti est puni jusqu'à 2 ans d'emprisonnement et 30.000 € d'amende."
Encore faut-il que la chaine répressive ne soit pas interrompue par la mansuétude, la négligence ou l'absence de moyens de la Justice. C'est ce dont la mairie de Paris discute à ce qu'on comprend.
Ces mesures supposent que les auteurs soient pris en flagrant délit, appréhendés et verbalisés. Leurs méfaits étant généralement nocturnes, il faut que la police, municipale en l'espèce, se mobilise pour des actions de nuit, que le réseau de caméras de surveillance soit assez dense pour fournir une aide efficace et que les limiers des renseignements fassent la chasse aux délinquants sur les réseaux sociaux où ils se vantent de leurs exploits.
Sans doute faudrait-il aussi que le prochain Parlement se saisisse du sujet et statue sur l'aggravation des sanctions financières pour les actes les plus graves. Il serait judicieux qu'il décide d'un régime d'amendes administratives du ressort des polices nationales et municipales pour ne pas encombrer inutilement les rouages de l'administration judiciaire déjà passablement occupés par la délinquance et le crime ordinaires.
Depuis des années cet automate célèbre connu sous le nom du "Défenseur du Temps" est à l'arrêt faute de disposer de l'argent nécessaire à sa restauration et à sa maintenance. (Photo VlM – clic gauche dans l'image pour une meilleure définition)
L'association amie ASSACTIVE du Quartier de l'Horloge (IIIe) annonce que l'automate est sauvé ! Sa Présidente Ulla CLAUDE nous en fait part en ces termes :
Très sincèrement à vous,
Ulla CLAUDE
Présidente de l'ASSACTIVE
Tél. 06 86 50 12 28
7 rue Bernard de Clairvaux
75003 Paris
Membre de l'Association du Réseau Vivre Paris ! http://www.reseau-vivre-paris.fr
Membre du Réseau Vivre la Ville ! http://www.reseau-vivre-la-ville.fr
Affiches sauvages à hauteur d'yeux aux quatre coins du carrefour Temple/Rambuteau (IIIe-IVe)
Ces affiches non autorisés il y en avait partout aujourd'hui dans nos quartiers.
Roger faisait ses courses ce samedi matin 29 janvier autour de 11h30. Avisant les nombreuses affiches qui défiguraient le carrefour Temple/Rambuteau, il jugea que l'esthétique du secteur protégé du Marais était franchement mise à mal par ces affiches disgracieuses et racoleuses. Il observa surtout qu'elle rendaient la chaussée dangereuse en gênant significativement la vue de ceux qui traversent.
Il en prit deux et les dégrafa. A cet instant surgit un énergumène qui l'apostropha vivement en lui reprochant de "l'empêcher de travailler". Roger eut beau lui rétorquer qu'il ne pouvait pas se prévaloir d'une activité non autorisée, l'homme le menaça en hurlant "Si tu n'étais pas aussi vieux, je te casserais la gueule".
Ce n'était pas le meilleur moyen de défendre une cause aussi mal engagée. L'homme le sentit bien et tenta une autre tactique : "je vais me plaindre à la police !". Qu'à cela ne tienne riposta Roger qui l'entraina vers le commissariat de police de Paris-centre, rue aux Ours.
Trois agents veillaient à l'entrée. Ils comprirent tout de suite ce dont il s'agissait et rappelèrent sans hésitation à celui qui s'était jeté imprudemment dans la gueule du loup qu'il ne pouvait en quelque sorte "se prévaloir de sa propre turpitude", le principe de droit bien connu (Nemo auditur propriam suam turpitudinem allegans).
Nous avons envoyé un signalement à la mairie de Paris. C'est de toute évidence une affaire du ressort de la nouvelle police municipale, la DPMP. Elle est déjà intervenue dans des cas similaires mais on a l'impression que le phénix renait régulièrement de ses cendres. Nous escomptons que ce nouvel incident incite nos forces de l'ordre municipales à prendre des dispositions efficaces et durables.
Post scriptum du 30 janvier
Sous la signature "Cemekepirketou", un lecteur du blog publie le récit de sa propre intervention ce dimanche en fin de matinée. A lire dans "commentaires" à la fin de l'article. Il devient urgent que la mairie et ses forces de l'ordre mettent fin à ces désordres qui sont une atteinte regrettable à l'harmonie de nos quartiers.
Par ailleurs, la police municipale nous communique :
"Sachez que nous avons enlevé plus de 20 affiches
Les afficheurs feront l’objet d’un recouvrement d'office [pour les affiches retirées – NDLR]
Actuellement un véhicule de la Police Municipale tourne pour s’assurer que nous n’avons pas d’autre affiche.
Bien à vous
DPMP Paris-centre"
Le nourrisseur et ses pigeons devant le centre Pompidou (Photo VlM)
C'était l'un des personnages les plus clivants du quartier. Les riverains se plaignaient que depuis 10 années il attirait et nourrissait des centaines de pigeons, sources de fientes et propagateurs possibles d'infections. Il avait élu domicile dans un fourgon qui stationnait rue Beaubourg ; en infraction évidemment, mais les forces de l'ordre avaient renoncé à le sanctionner car, insolvable, il se trouvait toujours quelqu'un parmi ses sympathisants, quand son véhicule était envoyé à la fourrière, pour lui en offrir un nouveau.
Il faut reconnaitre aussi que cet homme, qui paraissait plus que son âge, était émouvant car il vouait aux pigeons un amour infini. Les touristes lui auraient donné la pièce pour ramener des photos spectaculaires qui mettaient en scène les nuées d'oiseaux dont il était le Maitre à la manière du saint François d'Assises… (*)
L'Unité d'Assistance aux Sans-Abris de Paris l'a trouvé mort dans son fourgon ce mercredi 12 janvier, au terme d'une nuit assez froide. Elle a constaté son décès. Nous avons une pensée pour lui…
GS
(*) On lui prête cette déclaration aux oiseaux : "mes frères, vous devez beaucoup louer et aimer votre Créateur. Il vous a donné des plumes pour vous vêtir, des ailes pour voler… Il a fait de vous ses plus nobles créatures."
18 rue des Quatre-Fils/1 rue Charlot (IIIe) – APRÈS Noël
Nous dénoncions récemment ces souillures en ces termes : "Elles créent un décor anxiogène qui pèse considérablement sur le sentiment de malpropreté et d'insécurité. Quand on regarde cet alignement de locaux rue des Quatre-Fils/rue Charlot (IIIe) on se dit qu'il n'est pas normal que la Ville ait des exigences en matière de ravalement des façades d'immeubles et ferme plus ou moins les yeux sur l'état détestable des pieds d'immeubles."
Nous venons d'être entendus ! Tous ces rideaux ont été passés au karcher. Nous en remercions chaleureusement les service de la Propreté Ville de Paris et comptons désormais sur leur vigilance pour que ce genre de dégradation s'il survient à nouveau soit instantanément traité pour montrer aux vandales qu'au-delà de leur caractère répréhensible, leurs "œuvres" perdent tout leur sens car elles sont devenues éphémères.