Vivre le Marais, Vivre Paris Centre !

Chronique de la vie au cœur et autour du centre historique de Paris

Catégorie : Cadre de Vie, Environnement

  •  PhotoLe mur végétal du BHV Marais Homme rue de la Verrerie (IVe) (Photo VlM)

     

    Passant souvent vite et ne prenant pas suffisamment le temps d’observer nous nous disons alors qu’il se trouve sans doute quelque chose d’intéressant à parcourir du regard lorsque nous croisons des personnes qui sont en train de prendre des photographies.

    C’est le cas rue de la Verrerie (IVe) nous ne faisons pas toujours attention au mur végétal du BHV Marais Homme et pourtant il s'agit d'une réalisation très réussie de Patrick Blanc, l’homme à la mèche de cheveux verte, le spécialiste inventeur du procédé qui en 2007 a œuvré avec l’architecte Franck Michaud pour le plaisir de l’œil mais aussi qui a apporté un peu de nature là où règne la pierre et le béton.

    Le montage d’un tel mur est ainsi décrit par son auteur :

    « Sur un mur porteur ou une structure porteuse est placée une ossature métallique qui soutient une plaque de PVC expansé de 10 mm d'épaisseur, sur laquelle sont agrafées deux couches de feutre de polyamide de 3 mm d'épaisseur chacune. Ces couches de feutre miment en quelque sorte les mousses qui se développent sur les parois rocheuses et qui servent de support aux racines de nombreuses plantes. Un réseau de tuyaux commandés par des électrovannes apporte une solution nutritive contenant les éléments minéraux dissous nécessaires à la croissance des plantes. Le feutre s'imprègne par capillarité de cette solution nutritive, laquelle descend le long du mur par gravité. Les racines des plantes y prélèvent les éléments nutritifs dont elles ont besoin, et l'eau en excès est recueillie en bas du mur par une gouttière, avant d'être réinjectée dans le réseau de tuyaux: le système fonctionne en circuit fermé. Les plantes sont choisies pour leur capacité à croître sur ce type de milieu et en fonction de la lumière disponible ».

    Patrick-blanc-7-294x300Patrick Blanc devant un mur végétal (Photo Sonia Uyterhoeven)

     

    Rappelons que Patrick Blanc qui est biologiste, botaniste et chercheur au CNRS est l’auteur de réalisations aussi diverses que les murs du Musée du Quai Branly, du Museum d’Histoire Naturelle de Toulouse, de la Cité des Sciences et de l’Industrie et bien d’autres à Berlin, Londres, San Francisco, Madrid, Gênes, Madrid, Gênes ou New Dehli. Un savoir-faire français qui s’exporte bien.

    Alors lorsque vous passerez rue de la Verrerie à la hauteur du BHV regardez, levez les yeux et admirez le magnifique et dense mur végétal aux plantes et aux fleurs multiples qui ont pris de l’ampleur avec le temps.

    Dominique Feutry

     

  •     Manifestation-contre-les-touristes-a-Barcelone-1280-640Manifestation de barcelonais face au "ras-le-bol des touristes bourrés" (Photo Henry de LAGUERIE/EUROPE 1)

     

    Les médias ont relayé tout récemment le « ras le bol » des barcelonais concernant les nuisances des touristes liée aux beuveries qu’ils subissent quotidiennement, conséquence de la forte fréquentation de la ville, accentuée par les locations saisonnières. Nous avons entendu des personnes excédées par les fêtards de nuit s’exprimer, les exemples cités sont affligeants…

    Est-ce que finalement Paris n’est pas en train de prendre le même chemin alors que nous dénonçons justement les locations touristiques, le tapage nocturne, l’alcoolisation et la saleté qui en découle ? Le phénomène croit d’ailleurs de jour en jour sans qu’une position claire de la part de nos autorités se dégage si ce n’est les Etats généraux de la nuit, les Pierrots de la nuit c’est-à-dire des « mesurettes » ou plus inquiétant les engagements électoraux de la Maire actuelle qui préconisait de dédier des quartiers à la nuit … !

    AfficheParisTerrasse Affiche de la Préfecture de Police/Mairie de Paris demandant de respecter le sommeil des habitants

     

    Faudra-t-il attendre que les habitants se révoltent à l’instar des Barcelonais ?  L’exemple de cette cité souvent montrée comme un exemple ne tient hélas plus !

    Nous le voyons bien la médiation est sans effet. Le droit au sommeil devrait être plutôt érigé en règle et les contrevenants sanctionnés. Les parisiens ne peuvent plus se contenter de demi mesures y compris pour les locations saisonnières qui doivent être davantage réglementées et impitoyablement combattues lorsqu’elles sont pratiquées « clandestinement ».

    Paris doit rester la première destination touristique mondiale mais les parisiens ne doivent pas en faire les frais, au sens propre comme au sens figuré, notamment en les privant de sommeil. Nous attendons des actes, nous ne voulons pas que Paris devienne un second Barcelone.

    Dominique Feutry

     

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  •  Photo 2Inscription sur le mur du magasin "REPETTO" 51 rue des Francs Bourgeois (IVe) (Photo VlM!)

     

    Le secteur de l'Espace des Blancs Manteaux (IVe) est devenu le temps d'une nuit un lieu d'affichage sauvage d'une nouvelle forme. Les messages divulgués par le biais d'affichettes collées fleurissent sur les plaques  mentionnant le nom des rues. Le discours à la vue des passants est malveillant, très orienté et assimilable à de la propagande à un bien mauvais moment, qu'il s'agisse des pays en guerre civile ou de ceux touchés par la crise économique.  

      

    Photo 1Inscription sur le mur du magasin "FRAGONARD" 51 rue des Francs Bourgeois (IVe) (Photo VlM!)

     

    Ce carrefour n'a pas été choisi au hasard, au centre du Marais, l'auteur (ou les auteurs) qui incite ainsi à l'intolérance sait qu'il est un endroit très fréquenté et de "mixité sociale" et religieuse…Il a simplement oublié que les habitants y ont subi un matyr effroyable, voilà presque 70 ans jour pour jour, suite au bombardement de la Luftwafe qui a fait 189 morts et 890 blessés (notre article du 29 avril 2014), conséquence  de la haine, de l'idéologie et du fanatisme !

    Inciter au sectarisme n'est jamais de bon aloi et il doit y être mis fin rapidement.   

    "Vivre le Marais !" a demandé l'enlévement de ces écrits malveillants et prévenu la police.

    Dominique Feutry

     

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    Hotel_Tallard 4Vue de l'Hôtel de Tallard, 78 rue des Archives (IIIe). En médaillon, le tympan sculpté du porche d'entrée     (Photo Serge Jodra) 

     

    C’est à l’architecte Pierre Bullet (1639-1716), oncle de Marivaux, architecte de la Ville de Paris, que l’on doit la réalisation de la Porte Saint-Martin et l’église Saint-Thomas d’Aquin. On sait moins qu’il réalisa aussi plusieurs hôtels particuliers dont l’Hôtel de Tallard qui se trouve à l’angle des rues Pastourelle et des Archives (IIIe) au N° 78, juste en diagonale du bureau de poste.

    L’édifice a été construit entre 1702 et 1704 par un conseiller au parlement, le fils de Jean Jacques Amelot de Bisseuil, le propriétaire de l’Hôtel dit des Ambassadeurs de Hollande (voir notre article du 27 janvier 2011). Le terrain exigu, bien que le produit de la réunion de deux parcelles, obligea l’architecte à concevoir une structure ne comprenant qu’une seule aile dans laquelle étaient regroupés les services. Un haut et long mur le long de la rue Pastourelle lui est parallèle et isole les occupants de l’extérieur. 

    Escalier_tallard_3Le splendide escalier (Photo Davido)

    Acheté en 1722 par Camille d'Hostun de La Baume, duc d'Hostun, comte de Tallard et maréchal de France (1652-1728), c’est ce dernier qui lui a laissé son nom actuel. Resté plus d’un siècle dans la même famille, l’hôtel échoit en 1825 à un épicier du nom de Toussaint Tavernier. Il est loué pour de activités commerciales et industrielles. Une photographie d’Atget conservée au musée Carnavalet montre l’entrée du corps de logis surmonté d’un immense enseigne d’une fabrique de passementerie. Abîmé par 150 ans d’occupations diverses de ce type, l’ensemble a été restauré en 1981. Il est depuis redevenu un immeuble d’habitation à qui une partie de son ancien lustre a pu être restitué.

    41r8tGjZ+GLL'escalier avec les statues et les bustes photographié par Atget (Musée Carnavalet)

     

    Sont classées depuis 1980 les façades (elles comportent des arcades surmontant des pilastres, côté jardin des médaillons « les Eléments et les Saisons » s’intercalent entre elles) ainsi que les toitures de l'ensemble des bâtiments excepté la surélévation du 19e siècle. Le portail sur rue lui aussi est protégé (le tympan est un bas-relief en bois formé d’un monogramme encadré de deux génies), de même que le mur de clôture de la cour d'honneur, le grand escalier dont il est souvent dit qu’il est un des plus beaux de Paris avec sa cage et sa rampe en fer forgé. A l’intérieur d’autres éléments sont inscrits, l'ancien grand vestibule avec bas-reliefs de fleurs, les corniches des salons du rez-de-chaussée côté jardin et le fragment conservé du décor d’un dessus-de-porte en stuc, sans oublier les corniches des salons du premier étage côté jardin. Même les caves avec leurs piliers et le jardin donnant rue de Beauce font l’objet d’une protection.

     

    A2454c4ef34cf5da33fc0e13ee2d079eDessin préparatoire pour la construction de l'Hôtel

     

    Il est indéniable, comme le souligne Danielle Chadych dans son ouvrage « Le Marais – Evolution d’un paysage urbain », que Pierre Bullet a réalisé un tour de force en élevant ce très bel édifice sur si peu de surface. Exploit d’autant plus remarquable que l’ensemble parait léger, sans lourdeur, un travers qui avait été pourtant reproché à l’architecte pour la Porte Saint-Martin jugée par ses contemporains par trop massive.

    Propriété privée, l'Hôtel ne se visite pas.

    Dominique Feutry

     

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     La nouvelle agence du CIC 61 rue du Temple, à l'angle de la rue Geoffroy L'Angevin (IVe) (Photo VlM)

      

    Alors que les travaux d’aménagement de la rue Rambuteau passent à la vitesse supérieure, le quartier continue à évoluer. Même  si nombre de commerces sont fermés pour cause de congés annuelles, le CIC vient de transférer son agence du 17 rue Rambuteau au 61 rue du Temple. Annoncé depuis plus de deux ans, (article du 11 mars 2012), il remplace à l'issue de plusieurs mois de travaux, une boutique de maroquinerie. D’allure sobre mais un peu triste donnée par le gris soutenu apposé sur les façades, l’angle des rues du Temple et  Geoffroy l’Angevin est dorénavant d’aspect plus moderne. 

     

    Photo-27 La devanture de "Chacun ses goûts", 4 rue Geoffroy L'Angevin  (IVe) (Photo VlM) 

     

    C’est le parti pris aussi par un commerce qui a ouvert voilà près de deux ans à quelques mètres au 4 rue Geoffroy L’Angevin. Le nom est évocateur « Chacun ses Goûts ». Il s’agit en fait d’une activité assez inattendue puisque l’on trouve à cet endroit des glaces aux yaourts que vous composez vous-même, à consommer sur place ou à emporter, une spécialité diététique qui nous vient tout droit des Etats-Unis. Les vitrines sont de couleur gris sombre et donnent à ce début de la rue, qui compte aussi au N° 2 la galerie d’art Nivet-Carzon, un air nouveau et  plus actuel.

    Espérons que ces transformations feront des émules, ce qui donnera une nouvelle jeunesse à ce secteur du Marais qui va apparaître différent après la restructuration engagée rue Rambuteau qui, rappelons-le, durera jusqu’à la fin du mois de novembre prochain.

    Dominique Feutry

     

  •  Paris-notre-dame-touriste-Touristes non loin de Notre Dame

     

    Bien que la France demeure la première destination touristique du monde, elle aura peut-être du mal à  maintenir son rang, ainsi que nous l'avons déjà rappelé dans nos articles des 16 juin 2013 et 30 avil  2014.

    En effet les résultats 2014 du classement des villes les moins accueillantes du monde établi par les lecteurs du magazine Condé Nast Travaler et qui viennent d'être publiés dans les médias place plusieurs villes françaises dans le top 5 dont Paris. 4ème juste avant Marseille la capitale française est donc une nouvelle fois mal classée sur l'accueil, la qualité des infrastructures touristiques et des hôtels.

    Les touristes font de nombreux reproches quant aux habitants taxés de "froids et distants". "Apportez une carte, car les Parisiens ne bougeront pas d’un pouce pour vous aider" ou "Vous aurez peut être une meilleure expérience si vous savez comment ne pas ressembler à un touriste" disent certains. D'autres prétendent  que les parisiens ne seraient pas très prévenants avec les touristes.

    Il faut remarquer, à la décharge des parisiens, qu'il y a une certaine logique à ce que l'agacement des résidents soit plus visible dans les villes qui subissent une fréquentation élevée. En revanche, c'est peu ou pas compréhensible de la part des professionnels du tourisme.

     

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    Un exemplaire récent du magazine Condé Nast Travaler 

     

    Les seules notes positives est que  Paris serait toujours une ville "fabuleuse et romantique" et les touristes qui fréquentent Paris depuis plusieurs années, soulignent une petite amélioration du comportement des parisiens avec le temps.  

    Il n'empêche que ces reproches qui nous sont faits doivent être pris au sérieux et entrainer les mesures correctives qui s'imposent. Une sensibilisation plus forte des professionnels et de leurs équipes en relation avec les autorités municipales et gouvernementales. L'enjeu  économique est de taille et Paris n'est pas la seule ville française à figurer en mauvaise place dans ce classement.

    Dominique  Feutry

     

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      Passage-ancreLe passage de l'Ancre (IIIe)

       

    Rejoignant le 223 rue Saint-Martin et le 30 rue de Turbigo (IIIe,) long d'une cinquantaine de mètres, le passage de l'Ancre, fleuri et verdoyant, composé d'habitations, de petites boutiques, d'ateliers et de bureaux est inattendu et insolite à cet endroit. En arrivant par la porte cochère de la rue Saint-Martin, la surprise est totale et l'effet garanti.

    Appelé tout d'abord passage de l'Ancre-Royale, puis à la Révolution passage de l'Ancre Nationale, ce passage étroit allait jusqu'à la rue du Bourg-l'Abbé, avant que le percement du Boulevard de Sébastopol ne l'ampute en partie en 1855.

    L'origine du nom viendrait, selon les indications affichées sur place, de l'auberge "Au Grand Saint Pierre" tenue par Nicolas Sauvage, qui y remisera les premières voitures publiques (les fiacres) en 1637, dont figuraient sans doute celles de la Marine Royale.

    Curieusement ce n'est pas un passage couvert comme ceux qui fleurirent sous la Restauration, mais en fait une petite allée donnant sur l'arrière des immeubles. Le passage Molière plus bas au N° 139 est un peu son pendant (notre article du 4 novembre 2012). Nous ne pouvons pas a priori parler d'intérêt architectural mais plutôt d''ambiance, d'atmosphère particulière de ce lieu restauré en 1998, après de longues années d'abandon.

     ImagesIntérieur du magasin-atelier de parapluies "PEP'S" 

     

    Il faut surtout s'arrêter devant l'une des dernières boutiques, PEP’S, spécialisée dans la réparation et vente de parapluies, ombrelles et cannes.

    Ce « petit bout de campagne à Paris » dissimulé derrière une lourde porte cochère et sous une végétation presque exubérante est souvent cité comme l'un des plus anciens passages de Paris qui est d'ailleurs prolongé vers l'ouest, un peu plus loin, dans le IIe arrondissement, par le passage du Bourg-l'Abbé.

    Difficile d'imaginer que lors de la rafle du Vel' d'Hiv, en 1942, la plupart des habitants du passage furent emporter !

    A noter que le passage est fermé le week-end.

    Dominique Feutry

     

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    1ecol_mas1 L'Hotel de Fieubet ou de la Valette, 2 bis quai des Célestins (IVe)

     

    En débouchant de la bibliothèque de l'Arsenal, on aperçoit à l'angle de la rue du Petit Musc et du quai des Célestins, un immeuble dont la façade est chargée de sculptures représentant des chutes de fruits, guirlandes, trophées, pots à feux, draperies, cariatides et mascarons en tout genre sur la façade dans un style néo-baroque italo-espagnol.

    Ce bâtiment qui abrite l'école Massillon est un ancien hôtel particulier appelé tour à tour Hôtel d'Herbault, de Fieubet, de Mareuil et enfin de la Valette…

    En 101 Raymond Phelypeaux, seigneur d’Herbault se rend acquéreur d'un cet endroit qui fut vendu ensuite en 1676 à Gaspard de Fieubet, le Chambellan de la reine Marie-Thérèse. Ce dernier va faire de sa demeure, au début du régne de Louis XIV, un lieu remarquable, les travaux dureront 5 ans.

     1ecol_mas9 La façade XIXe néo baroque 

      

    Si l'extérieur est simple et classique (un corps de bâtiment avec deux ailes) dû à Hardouin Mansart, l'intérieur est somptueux avec la participation des meilleurs artistes de l'époque dont Lesueur qui a aussi décoré l'Hôtel Lambert et dont une partie des décors a disparu dans l'incendie de juillet 2014 (article du ). Le Louvre conserve quelques témoignages des réalisations de Lesueur pour cet Hôtel. Une chapelle a même été prévue, l’échauguette actuelle, sur la rue du Petit Musc servant d'oratoire. Madame de Sévigné comme d'autres personnages importants de l'époque ont fréquenté les salons et les jardins de l'Hôtel. La demeure fut occupée par les descendants de Gaspard de Fieubet jusqu’en 1752.

    La propriété est passée ensuite en diverses mains, avant d'appartenir à partir de 1769 et pendant prés d'un demi siècle à la famille Boulai de Mareuil qui embellit l'immeuble avec des œuvres dignes de musées dont des Van Dyck.

    Ce sont deux industriels qu achetèrent l'immeuble peu après la chute du Premier Empire. Les locaux furent loués à un raffineur de sucre, des chaudières et cheminées d’usine furent installées dans les cours arrières. Le demeure perdit alors tout son éclat entraînant la destruction des jardins attenants et la vente des œuvres d'art qu'elle contenait. Des bâtiments utilitaires furent même ajoutés. 

     

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     Le clocheton ajouté au XIXe 

      

    A l'abandon l'Hôtel fut repris en 1857 par le rédacteur en chef de l'Assemblée Nationale, Adrien de la Valette qui recourut à Jules Gros pour redonner du lustre à l'ensemble en utilisant abondamment toute cette ornementation abondante très second empire dont nous avons parlé plus haut. Il semblerait qu'un canal souterrain ait alors été construit pour permettre aux invités de rejoindre en gondole depuis la Seine la salle à manger. C'est à cette époque que fut édifié le clocheton.

    Mais l'argent manquant, l'édifice fut à nouveau abandonné jusqu'à ce que des obus traversèrent les combles durant la Commune. En 1877 l'école Massillon prend possession de lieux. Elle y est toujours aujourd'hui et la pérennité de sa présence fait qu'elle a donné son nom à l'Hôtel, à tel point que peu de personnes savent aujourd'hui qu'il s'est appelé autrement par la passé.

    Dominique Feutry

  •  1294701134_rieuse5Mouettes rieuses au Jardin des Tuileries (Ier)

    Leur présence n'est pas récente et pourtant nous sommes toujours surpris voire intrigués d'entendre des cris de mouettes à Paris et plus spécifiquement le matin de bonne heure où ceux-ci nombreux sont reconnaissables à leur timbre aigü, en particulier rue des Francs-Bourgeois.

    Pourtant nous sommes bien loin de la mer. Les mouettes rieuses s'installent à Paris et en Île-de-France à partir du mois de juillet, afin d'y passer l’hiver. Il y a aussi des goélands, plus gros et plus bruyants qui restent toute l’année dans la capitale. Eux ne crient pas, mais raillent ou pleurent.

    On trouve ces volatiles là où il y a de l’eau, dans les parcs et sur les quais de Seine. Pour dormir, ils se rassemblent souvent sur les bords de la Seine.

    Les mouettes rieuses migrent à Paris depuis le début du XXe siècle. Quant aux goélands, cela remonte à 1990, et 2005 pour les goélands bruns. Pour ces oiseaux les grandes villes sont idéales, il ne fait jamais trop froid, il y a beaucoup de nourriture et on les laisse tranquille.

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    Goélands installés sur les toits de Paris (Photo T. Bara)

     

    Les mouettes viennent de Finlande et de pays d’Europe de l' Est comme la Russie. Les goélands viennent des zones côtières françaises en général. Les mouettes mangent de tout et concurrencent les pigeons. Elles se nourrissent comme les goélands de toutes sortes d’ordures plutôt que de petits poissons, d'insectes ou de vers de terre. L'effectif reste toutefois assez faible tout au plus une centaine de couples.

    Une de nos lectrices était dépité l'an passé de ne plus entendre les mouettes. En fait elles avaient quitté Paris une fois l'hiver passé pour rejoindre leurs quartiers d'été les pays d'Europe du Nord et de l'Est, pendant la période où elles nichent.

    Voilà pourquoi le Marais, mais d'autres quartiers aussi, donne parfois d'impression que nous sommes non pas au bord de la Seine mais de la mer…

    Dominique Feutry

     

  •   Dernière mouture 010La fontaine des Haudriettes à l'angle des rues des Archives et des Haudriettes (IIIe)

     

    A l'angle de la rue des Archives et de la rue des Haudriettes (IIIe), une haute et imposante fontaine surprend à cet endroit. Il s'agit de la Fontaine des Haudriettes. Elle a succédé à la Fontaine Neuve qui avait été construite en 1636.

    La fontaine actuelle date de 1760. Financée par le prince de Rohan, elle a été construite par l'architecte Noveau inspiré semble-t-il par des dessins de Moreau-Desproux l'architecte du Palais Royal. La naïade du fronton, est un bas relief œuvre d'un élève de Lemoyne, le sculpteur Pierre Philippe Mignot. De très belle facture cette femme est nue, vue de dos, allongée dans les roseaux et appuyée sur une urne. Son modèle a été exposé au salon de 1765. Quant à l'eau elle jaillit de la gueule d'un tête de lion en bronze.

     12888a_AtgetLa fontaine des Haudriettes en 1898 (photo d'Adget)

     

    D'abord alimentée par les eaux de Belleville puis par le canal de l'Ourcq, la fontaine été classée en 1925 sous le nom de fontaine des Vieilles Haudriettes. Précisons que le nom Haudriettes est celui d'un ancien couvent dont la fondatrice était l'épouse d'un valet de Louis IX Etienne Haudri. L'ayant cru disparu alors qu'il était parti en pèlerinage, cette dernière entra dans les ordres et fonda un monastère destiné aux pèlerins malades. Seulement lorsque son mari revint il fallut recourir au pape qui décida que les deux protagonistes reprendraient leur vie commune. Le monastère quant à lui fut repris par d'autres et devint celui des sœurs Haudriettes.

    Une contre-terrasse s'est installée sur l'esplanade. Elle gène un peu la vue mais les riverains constatent qu'elle est sérieusement gérée. Sans elle, l'espace serait probablement envahi de motos …. Un temps agressée par un "street-artiste" peu scrupuleux (notre article du 14 mai 2011), souvent taguée, elle jouit depuis quelques temps d'une quiétude de bon aloi.

    Dernier détail, le restaurant «Le Connétable» situé juste en face présente des ouvertures avec de magnifiques grilles anciennes, ce qui traduit la présence à cet emplacement autrefois d'un commerce de vin car ces grilles étaient en effet imposées par édit royal à ces commerçants spécialisés afin de protéger leur commerce. Un autre commerce de vins et liqueurs était autrefois adossé à la fontaine. Il est ainsi amusant de constater que l'eau était entourée de vin !

    Dominique Feutry