Vivre le Marais, Vivre Paris Centre !

Chronique de la vie au cœur et autour du centre historique de Paris

Catégorie : Cadre de Vie, Environnement

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    Le distributeur de la Banque Postale situé au 67 rue des Archives (IIIe)

     

    Un peu en retrait, isolé en dehors des heures d'ouverture du bureau de Poste, le distributeur automatique de billets de la Banque Postale situé tout à côté, au N° 67 rue des Archives, est le site idéal des jeunes "racketteurs" originaires des pays de l'Est ! Leur mode opératoire est rodé. Postés devant une porte cochère de l'autre côté de la rue mais face au distributeur, il sont trois à faire semblant de jouer avec une petite bicyclette. Leur âge est de 8 à 15 ans tout au plus. Dès qu'une victime potentielle s'approche du distributeur pour retirer de l'argent, ils avancent à pas feutrés tels des loups. Ils ont pris soin au préalable de vérifier qu'aucun autre passant trop proche n'allait entraver leur funeste entreprise. Dès qu'ils arrivent sur le trottoir du bureau de Poste, ils foncent sur leur proie, l'un lui tirant un bras, l'autre l'agressant par un flot de crachats, laissant ainsi la voie ouverte au troisième pour retirer les billets déjà sortis du distributeur.

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    La bicyclette servant de leurre, laissant penser que d'innocents enfants sont en train de jouer 

     

    Leur entraînement est tel qu'ils savent à la seconde près à quel moment ils doivent démarrer l'attaque. Les poursuivre serait peine perdue. La rapidité de leur action fait qu'ils prennent la poudre d’escampette à toute allure, empruntant la rue Pastourelle et disparaissant avant que quiconque ait déjà pu réagir.

    Triste société dans laquelle nous vivons, on se croirait au Moyen-Age lorsque les détrousseurs pullulaient ! Même les autorités chinoises ont dû avertir les autorités françaises afin de mieux protéger leurs ressortissants, face au laxisme qui laisse ces enfants des pays de l'Est agir en toute impunité. Et pourtant ces derniers, contraints de voler montrent à tous qu'ils sont aussi des victimes d'une nouvelle forme d'esclavage organisé.

    Quand les Pouvoirs Publics et le législateur prendront-ils véritablement conscience de l’ampleur de ce phénomène qui mine notre vie quotidienne ? Nous attendons des actes et nous demandons à tous ceux qui sont ou seront victimes de ces méfaits intolérables de porter plainte et de nous signaler les distributeurs automatiques de billets du Marais les plus exposés afin que nous les mettions en exergue sur notre blog.

    Dominique Feutry

     

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     Façade de l'Hôtel d'Hozier 110, rue Vieille du Temple (IIIe)

    Un des grands architectes de Louis XIII qui a oeuvré sur plusieurs grands chantiers de cette époque, du Louvre aux Tuileries, en passant par la fameuse digue de La Rochelle, Jean Thiriot, est aussi à l’origine de l’édification de deux hôtels particuliers de la rue Vieille du Temple et quasiment voisins. L’Hôtel d’Hozier et l’Hôtel Mégret de Sérilly.

    Au 110, l’imposant Hôtel d’Hozier qui forme un angle avec la rue Debelleyme a été construit pour un favori d‘Henri III. Il appartint par la suite à un conseiller de Louis XIII, Robert de Marigny, saisi et loué il revint ensuite à la famille Bauyn de Bersan puis à Pierre d’Hozier, juge d’armes (à ne pas confondre avec le grand généalogiste), qui l’occupa durant une grande partie du XVIIIe siècle. Il convient de préciser qu’un juge d’armes, officier du roi, tenait le registre des armes et blasons de quiconque avait le droit d’en porter et réglait les contestations à ce sujet. Pierre d’Hozier et son fils sont à l’origine de la rédaction d’un armorial célèbre qui comportait 10 volumes.

     

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    Hôtel d'Hozier, détail du porhe et des ses portes avec Mars et Minerve

     

    D’un plan assez classique cet édifice comprend un bâtiment central auquel sont accolées deux ailes. Un pavillon relie celles-ci au corps central. Malheureusement les proportions de la façade très stricte se sont trouvées changées à la fin du XIXe siècle du fait d’une surélévation sur 2 niveaux. Le grand portail n’a par contre pas été modifié, les personnages qui y sont joliment sculptés figurent Mars et Minerve. Comme beaucoup d’immeubles il devint aussitôt après la Révolution un atelier. Il a été très bien restauré, et a été inscrit au titre des monuments historiques en 1987 au même titre que la cour, l’escalier d’honneur et sa rampe, ainsi que les caves.

     

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    Hôtel Mégret de Sérilly  106, rue Vieille du Temple (IIIe)

    L’Hôtel Mégret de Sérilly date de 1620, il est situé au N° 106 de la rue. Il a appartenu à Nicolas Malebranche, le secrétaire du Roi, avant de devenir Trésorier général des Fermes de France. Après avoir été la propriété du marquis de Bussière, il passa entre les mains de différentes célébrités littéraires et politiques. Un autre fermier Général l’occupa à partir de 1776, Mégret de Sérilly. Il fut guillotiné 18 ans plus tard du fait de ses fonctions qui étaient alors honnies par la population. Confisqué puis vendu un des propriétaires de l'Hôtel fut Corbeau de Saint Albin, le fondateur du journel "Le Constitutionnel".

     

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    Boudoir de Mme de Sérilly au Victoria and Albert Museum

     

    Le fronton est de forme triangulaire où apparaissent des lions, le porche disposant dans sa clé d’un mascaron représentant une femme avec une couronne de laurier. Un des décors d’une des anciennes pièces de l’Hôtel, le boudoir de Mme Mégret de Sérilly, est aujourd’hui exposé au Victoria and Albert Museum de Londres. Beaucoup de pièces de mobiliers ont en effet pris le chemin de l’Angleterre après la Révolution suite aux ventes aux enchères massives organisées alors, aux pillages et à l‘installation dans ce pays des émigrés fuyant la répression.

    Ces deux Hôtels rénovés sont aujourd’hui privés. Les façades s’offrent à nous, n’hésitons donc pas, lorsque nous nous trouvons devant eux, à les scruter pour mieux admirer tous leurs détails. Peut-être qu’alors une heureuse coïncidence fera que l’un ou l’autre des porches s’ouvrira, permettant de prolonger le regard à l’intérieur ?

    Dominique Feutry

     

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    Ex Bar en cours de transformation en magasin de mode 40, rue  Vieille du Temple (IVe) (Photo VlM!)

     

    Qu’il s’agisse des commerces des principales artères du Marais ou des nouvelles implantations dans les rues proches du Marché du Temple dont on nous dit qu’il exerce une grande attractivité sur le secteur du prêt-à-porter, nous constatons tous les jours des nouveaux travaux de transformation et de réaménagement de magasins (lire notre article du 12 mars 2013).

    Cet état de fait traduit le désormais continuel « turnover » qui caractérise la vente de proximité qui doit faire face à la fois à la crise économique, à la concurrence de la vente par internet, à l’évolution des goûts et des modes de consommation des clients mais aussi à un phénomène nouveau. Il s’agit de la volonté de plus en plus marquée des enseignes d’exploiter en direct des magasins sous leur nom, de façon à améliorer leur marge faute de pouvoir améliorer leur chiffre d’affaires. Bien entendu cette tendance ne se fait pas au bénéfice des clients car les prix ne baissent pas pour autant.

     

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    Magasin en cours d'aménagement rue des Guillemites (IVe ) (Photo VlM!)

     

    Ces travaux menés ici et là donnent il est vrai du travail aux entreprises spécialisées de rénovation et d'installation de boutiques. Nous sommes cependant étonnés de la rapidité avec laquelle ces changements sont opérés et du peu de temps, malgré les prix très élevés du quartier, pendant lequel ces fonds de commerce restent vacants. Nous assistons, sans vraiment nous en rendre compte, à une évolution nouvelle de la manière de faire des affaires. Une grande mobilité, sorte de « zapping » de l’exploitant de telle sorte que si le lancement d’une activité ne réussit pas, la fermeture est immédiate malgré la qualité de l’emplacement et la place est reprise pour vendre d’autres produits. Le cas extrême étant celui où l’exploitant du point de vente reste le même mais les biens proposés à la vente sont autres!

    Le phénomène pourrait être assimilé à une sorte de bal où les temps des danses ne sont plus respectés afin de laisser place à un emballement  qui donne le tournis.

     

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    La boulangerie fermée du 52, rue des Gravilliers (IIIe) (Photo VlM!)

     

    Le plus triste de cette frénésie concerne les commerces de bouche. Ils disparaissent les uns après les autres car ils ont bien du mal à trouver un repreneur pour y maintenir la même activité. Celle-ci est souvent jugée trop pénible. Nous en voulons pour preuve la dernière boulangerie de la rue des Gravilliers (IIIe), au N° 52. Elle a fermé (elles étaient 3 dans un passé récent) il y a quelques semaines. Les riverains craignent, à leur grand dam, qu’elle ne devienne un commerce de gros, une galerie d'art ou pourquoi pas  une boîte de nuit…Nul ne sait en réalité ce qu’il adviendra…?

    Nous espérons seulement que la Mairie du IIIe restera vigilante et fera tout son possible pour que cette boulangerie revive !

    Dominique Feutry

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    Affiche de l'édition 2013 de la  Nuit Européenne des Musées

     

    Le Marais participe, comme chaque année depuis 2005, à la Nuit européenne des Musées créée, à l’origine, à l’initiative de la France. La 9 ème édition aura lieu le samedi 18 mai. Notre secteur riche en musées propose une palette étendue de possibilités de visites.

    Au-delà des expositions temporaires et permanentes de nombreuses attractions sont prévues. Entre les lectures, les concerts, les jeux de piste, les cafés et même une braderie (Archives Nationales), les possibilités sont multiples et donnent l’occasion de se rendre dans ces endroits prestigieux, en famille ou entre amis, tout en abordant les lieux d’une autre manière, puisqu’à partir d’une certaine heure, la nuit sera tombée.

    Nous vous donnons un avant-goût de la palette de possibilités qui s’offrent aux visiteurs en vous communiquant les noms des établissements ouverts et les heures de fermeture.

    Jusqu’à 1h00 : Les Archives Nationales (IIIe) et Le Musée de la Chasse et la Nature (IIIe)

    Jusqu’à 0h30 : Le Centre Pompidou (IVe)

    Jusqu’à Minuit : Le Musée des Arts et Métiers (IIIe) et le Musée d’Art et d’Histoire du Judaïsme (IIIe)

    Jusqu’à 23h00 : Le Musée Carnavalet (IIIe) et le Musée Cognacq Jay (IIIe)

    Jusqu’à 22h00 : Le Centre Culturel Suisse (IIIe), l’Institut Suédois (IIIe) et la Maison de Victor Hugo (IVe).

    Une toute autre façon de faire la fête !

    Dominique Feutry

     

  • St merri 14 who's ret 30 04 13Angle St Merri n° 14 et Pierre au Lard (IVe) (photo VlM)

     

    La pétition est partie hier à destination du Maire de Paris Bertrand Delanoë et de son Adjointe à l'urbanisme, candidate à la Mairie de Paris aux élections de 2014, Anne Hidalgo, leur demandant de s'opposer "à ce projet néfaste".

    Les 95 signataires, regroupés dans un Collectif d'habitants strictement riverains du site, ont demandé au Maire du IVe, Christophe Girard, de recevoir leurs représentants. M. Girard dispose de un mois pour donner son avis sur la demande de permis de construire. Les riverains comptent sur sa constance pour qu'il confirme la position qu'il a déjà prise en octobre 2009 en participant au vote unanime du conseil d'arrondissement contre la création d'une boite de nuit rue Pierre au Lard.

    A vrai dire, le nouveau projet va plus loin que l'ancien car il en accroît la surface. Jusque là, Il s'agissait de l'ancienne galerie d'art du 1-3 rue Pierre au Lard ; on parle maintenant de relier ce bâtiment au restaurant du 14 rue Saint Merri, le WHO's, en perçant une ouverture entre les deux structures. Le nouveau projet augmente la capacité d'accueil de 100 personnes, de quoi inquiéter encore plus la population sur les  désordres potentiels qu'il causerait et les risques qu'il créerait s'il venait à aboutir.

    On observe de surcroît que les habitants, qu'on a vivement incités à s'intéresser à la révision du plan de sauvegarde du Marais, ont bien retenu que la parcelle du 1-3 rue Pierre au Lard est vouée à la démolition (tâche jaune sans restriction) dans la version revisitée du plan. Ils ne comprendraient évidemment pas qu'un des premiers gestes à l'égard du plan révisé soit …. de ne pas le respecter en accordant un permis qui ne tiendrait pas compte de cette disposition.

    Pour prendre connaissance de la pétition :  cliquer ICI

    Yvon Le Gall

     

  • Haudriettes matin nov 08

    Le jardinet Temple-Haudriettes et la placette (dite "Renée Vivien") – IIIe

     

    L'association "L'Atelier Local d'Urbanisme du 3ème" prend le contrepied de notre position sur le devenir de cet espace au titre de l'enquête publique pour la révision du PSMV (plan de sauvegarde et de mise en valeur) du Marais.

    Ses responsables s'expriment ainsi sur leur site Internet :

    Le "square" Renée Vivien est, en réalité, un terrain constructible en attente, qui a été aménagé pour réduire le désagrément que cette vacance pouvait occasionner aux riverains. Le PSMV devrait pouvoir, par les moyens à sa disposition, établir sous forme d'orientations voire de contraintes, les formes souhaitées d'occupation mixte de la parcelle : un équipement avec un jardin accessible au public. Le maître d'oeuvre devra maintenir libre de constructions et végétalisé, un pourcentage à définir du sol de la parcelle, le bâtiment sera construit partiellement sur pilotis, des terrasses plantées seront accessibles au public ; etc., etc. texte intégral ICI 

    Cette association a été créée en 2000 par un groupe d'une douzaine de personnes (membres fondateurs). Elle compte aujourd'hui 13 adhérents, des bénévoles qui travaillent sur des sujets qui intéressent la mairie. Des bénévoles certes, mais dont l'activité est financée par les contribuables. Ils ont perçu de 2004 à 2011 (les chiffres ne sont pas disponibles pour les années précédentes, le chiffre 2012 n'est pas encore disponible) la bagatelle de 45.000 € de subventions de la Mairie de Paris, au titre du IIIe et 5.000 € au titre du Xe (arrondissement voisin)…

    En clair nous les rémunérons par nos impôts mais ils n'ont pas jugé utile de nous consulter avant de prendre position sur un sujet qui intéresse les habitants du IIIe : leur cadre de vie. Ils auraient appris que nous sommes nombreux à avoir vivement réagi à cette idée saugrenue de construire un bâtiment sur le square Renée Vivien (sur pilotis de surcroît, comme ils le suggèrent …) et d'y installer une crèche au mépris de la santé des nourrissons qui seraient ainsi plongés au coeur de la pollution aux particules fines la plus élevée du quartier, à un carrefour où les véhicules stationnent longuement à cause des feux rouges et des encombrements dus aux livraisons pleine voie.

    Au vu de leur contribution au dossier de révision du PSMV du Marais, et malgré ce qu'il nous en coûte, on aurait préféré qu'ils usent de leurs subventions pour célébrer leurs dix ans d'existence, comme ils l'ont proposé lors de l'assemblée générale ordinaire du 23 juin 2011 (voir compte-rendu), au lieu d'oeuvrer pour dénaturer et alourdir le paysage urbain d'un secteur du Marais qui manque cruellement de respiration.

    Jean-Claude Théodart

  • Malgre-les-travaux-qui-devraient-durer-plusieurs-annees-le-musee-va-rester-ouvert-au-public-photo-afp
    Vue aérienne du Centre Pompidou 

     

    Une petite palissade disposée en carré, située côté rue Rambuteau, entoure la structure d’un ascenseur provisoire de couleur verte. Voilà ce qui est visible à l’extérieur du Centre Pompidou, exception faite de transbordements d’éléments métalliques qui se déroulent le week-end. Depuis l’été dernier pourtant, et après 35 ans de bons et loyaux services, la réfection du système de traitement de l’air du Centre est en cours et les travaux s’étaleront sur 3 ans. Cette opération qui n’est pas commune coûtera 30 millions d’€, elle est totalement financée par le Ministère de la Culture.

    Beaubourg a en effet la particularité de disposer de réseaux techniques qui l'enveloppent et que leur couleur permet de distinguer. Les gaines jaunes sont celles destinées au réseau électrique, les vertes sont réservées à l’eau, les bleues concernent justement les circuits d’air. Précisons que le rouge est attribué à la circulation des visiteurs !

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    La palissade et l'ascenseur provisoire au pied du Centre rue Rambuteau (IIIe) (Photo VlM)

    Le Centre Pompidou dispose de 13 centrales de traitement de l’air disposées sur son toit, des sortes de coffres bleus. Indispensables pour réguler, sur les 100 000 m2 de surface, la température, la stabilité thermique et hygrométrique, elles servent pour les visiteurs et le personnel mais aussi pour les œuvres d’art. Toutes ces machines sont remplacées par un système de pompe à chaleur. La consommation énergétique sera réduite de 20 %. La gageure est que ce chantier (déconstruction, désamiantage, reconstruction…) est mené sans aucune fermeture, à la différence des réaménagements significatifs opérés en 1997 et 2000 où les portes étaient restées closes pendant 27 mois. Cela aurait été difficile lorsque l’on sait que le Centre accueille près de 6 millions de visiteurs dont près de 4 millions au Musée d’Art Moderne et aux expositions temporaires, soit 4 fois plus que prévu à l’origine.

    Mais il ne faut pas se tromper, avec autant de succès, du fait aussi des intempéries et de par sa conception même, le Centre Beaubourg est un bâtiment usé aux équipements devenus vétustes. Ce sont finalement 100 millions d’€ d’investissements qui sont prévus sur 10 ans (traitement de l’air compris). La réfection du système d’alarme et de sécurité déjà engagé représente à lui seul 10% de ce montant qui est autofinancé par le vente de biens immobiliers situés dans le quartier et propriété du Centre. Il importera ensuite de se consacrer à la rénovation des ascenseurs et des escaliers mécaniques.

    Sans être une cathédrale, le Centre Pompidou sera continuellement l’objet de soins attentifs qui occuperont les corps de métiers spécialisés, mais il est clair qu' une bonne partie des fonds nécessaires devront être trouvés en dehors de la sphère publique.

    Dominique Feutry

     

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     SeverineHubardRectoRéalisations de Séverine Hubard dans le nouvelle Galerie Eva Meyer 11, rue Michel Le Comte (IIIe) 

     

    Depuis le 26 avril, les personnes au naturel curieux qui sont passées devant le 11 rue Michel Le Comte ont pu remarquer une exposition insolite. Des tuyaux en PVC et en fer mêlés à des bouteilles de gaz, sorte de  « bricolages » paraissant presque anachroniques. Ce sont pourtant des réalisations de Séverine Hubard, une jeune artiste originaire de Lille. Produit d’une réflexion sur l’espace en milieu urbain, elle a créée des réalisations plus connues qui mettent en scène des planches de bois brut en position de chute ou bien des fenêtres cassées ou des portes d’immeuble. Une façon toute particulière d’exprimer son art.

    La Galerie Eva Meyer qui accueille cette exposition est nouvelle dans le Marais et remplace un commerce de gros. Forts d’une expérience avec les Avant-Gardes du XX° siècle et l’art contemporain, les animateurs de ce lieu sauront, nous l’espérons, attirer une clientèle nouvelle.

    Nous nous en félicitons car la diversité des commerces est essentielle pour notre quartier.

    Dominique Feutry

     

  •  Stationnement
    Affichage sauvage et stationnement interdit rue des Archives (IVe)

     

    Le Conseil de la rue des Archives s'est réuni le 25 avril. En sus des membres habituels, la mairie du IVe était représentée par deux adjoints : Richard Jean-Baptiste et Julien Landel. Assistait aussi à cette séance un major du commissariat du IVe.

    On a parlé d'entretien et de qualité urbaine. 

    Des mégots, qui jonchent la rue, plus particulièrement devant le BHV et les terrasses des bars. Les interventions auprès du directeur du grand magasin n'ont pas été suivies de grand effet. Quant aux bars, des cendriers ont bien été posés mais ils sont souvent volés et non remplacés.

    Il est annoncé que la Mairie va renouveler les poubelles publiques qui seront toutes équipées de cendrier ; elle devrait aussi lancer parallèlement une campagne contre cette pollution des mégots. Personne n'est cependant dupe, il sera difficile de changer les incivilités en matière tabagique. Nous apprenons à ce sujet que de plus en plus d'habitants riverains déposaient leurs ordures dans les poubelles publiques de leur rue, ce qui interdit, plutôt que d'utiliser les poubelles de leur immeuble….

    Sur la question des « flyers », des solutions alternatives sont proposées par les participants comme celle de l'implantation de panneaux lumineux que la Ville pourrait louer aux annonceurs.

     

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    Plaque entourant un arbre emplie de  mégots

     

    Le major de la police fait le constat qu'il est très difficile de verbaliser cette forme de pollution. Un changement législatif étendant l'interdiction de dépôt sur les biens "meubles" (que sont les voitures p. ex) le permettrait mais nous avons appris de nos entretiens avec l'Hôtel de Ville que les élus de province ne souhaitent pas contrarier les organisateurs de kermesses et autres manifestations locales …..

    Les échanges ont ensuite porté sur les épanchements d'urine qui augmentent sensiblement à Paris et dans le Marais plus spécifiquement (cf notre article du 11 avril 2013). Les représentants de la mairie proposent d'étudier un cofinancement d'urinoirs, entre la commune sur son budget propreté et les exploitants des bars, à l'instar de ce qui est prévu dans les lieux très fréquentés. Le sujet mis entre les mains des exploitants est à suivre.

    Quelques données sont communiquées par la police sur les verbalisations. Un peu plus de 2.000 contraventions ont été dressées depuis le début de l'année pour stationnement non autorisé le long de la rue des Archives. Globalement il est confirmé qu'il y a peu de délinquance, les affaires de vol étant  marginales. L'expérience avec des policiers roumains sera sans doute reconduite mais elle ciblera les lieux les plus touristiques (Notre Dame et le Centre Pompidou).

     

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    Physionomie journalière d'un des établissements de la rue des Archives (IVe) 

     

    Les sujets les plus sensibles ont donné lieu à des échanges nourris, personne n’étant arrivé à s'entendre. Il s'agit de l'occupation de l'espace public, la fête de la musique et la gay pride. Les exploitants de bar présents ont déclaré ne pas avoir fait de demande d’autorisation à la Préfecture de Police au prétexte que les années passées les réponses en retour ne leur parvenaient que le jour de la manifestation, ce qui ne permettait pas de prévoir une organisation correcte…

    Certains participants étonnés qu'il soit possible de s'affranchir d'une telle demande pourtant obligatoire pour installer la moindre structure, ont souligné que la fête de la musique avait en fait lieu pour les riverains toute l'année… Chacun est resté sur ses positions, les uns décrétant avoir tout essayé avec les râleurs que sont les riverains, les autres rappelant les nuisances liées à la forte fréquentation des établissements (attroupements, bruit, incivilités diverses).

    La mairie a essayé de jouer la carte de l'apaisement. Elle a demandé aux exploitants des bars de montrer un signe de bonne volonté à l'égard des riverains en organisant par exemple un événement qui leur serait dédié. Mais cela n'a pas provoqué l'enthousiasme de ceux à qui la proposition s'adressait.

    Notre sentiment est qu'il s'agit là de peine perdue, les affaires prévalant avant tout, le dialogue avec les exploitants se trouve éludé par des réponses à l'emporte pièce. Nous pourrions résumer la situation subie en complétant le célèbre propos d'Alexandre Dumas « les affaires c'est l'argent des autres » par « et circulez maintenant… ! », ce que les riverains n'ont pas l'intention de faire bien entendu.

    Dominique Feutry

     

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    Cabine téléphonique taguée servant de refuge à un SDF (photo VlM!)


    Après nous être penchés sur les boîtes aux lettres qui sont dans un état pitoyable (lire notre article du 7 avril 2013), sujet relayé d’ailleurs dans le Figaro du 22 avril pour lequel Vivre le Marais! a été interviewé, nous souhaitons aborder la question des cabines téléphoniques dont nous demandions la suppression dans un article du 7 septembre 2009. En fait depuis cette date leur diminution est significative, le nombre de cabines est passé en effet de 220 000 à 130 000 sur le territoire national et à Paris 4 000 d’entre elles subsistent encore sur 2 800 emplacements. L’utilisation des téléphones portables rend ces cabines désormais inutiles et le trafic des cabines ne représente plus que 4% de ce qu’il était en l’an 2000. 

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     Cabine téléphonique avec tags et porte arrachée, rue Beaubourg (IIIe) (photo VlM!)


    La dépose a démarré en 1997 soit près de 120 ans après l’apparition des premiers téléphones publics. France Telecom a donc accéléré leur retrait, mais pour les cabines assujetties à des obligations de service public, la loi impose de mettre à disposition, une cabine téléphonique par commune de moins de 1 000 habitants et au-delà, une par tranche de 1 500 habitants supplémentaires. La plupart des cabines font partie des missions de service universel, c’est-à-dire fournir un service de qualité à un prix abordable. Service financé par une partie du chiffre d’affaires prélevée sur les différents opérateurs.

    En appliquant le texte à la lettre on peut considérer que chaque arrondissement de Paris est une commune et donc il ne faudrait plus que 40 cabines (2 par arrondissement) pour être en conformité avec la loi sauf si les pouvoirs publics en décidaient autrement et lançaient à l’échéance la délégation actuelle, c’est-à-dire en 2014, un consultation sur le service universel des cabines téléphoniques…

     

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    Nouveaux modèles de cabines téléphoniques en test


    Au-delà de ces constats et questions, le problème N°1 concerne l’entretien des cabines toujours en place qui sont souvent dans un état déplorable, taguées abîmées, portes enlevées ou brisées, servant soit d’urinoir, soit d’habitacle pour les SDF. Cet entretien et son coût ne sont pas supportés par la Ville mais par l’opérateur qui a sous-traité toute la maintenance. Certes des solutions sont en test. Ainsi quelques cabines multi média ont été installées, elles proposent des services de proximité tels que la consultation des e-mails ou l’accès à internet… mais elles sont peu nombreuses.

    Cela ne justifie en rien de laisser les autres cabines dans l’état où elles se trouvent le plus fréquemment et plus particulièrement là où les touristes affluent. Or ces derniers ne sont pas insensibles à la vue de ce mobilier urbain dégradé qui donne une image négative de Paris qui fait pâle figure dans les classements des capitales visitées lorsque sont  abordées les questions de propreté et d’entretien de l’espace public.

    La Ville qui a la responsabilité de la gestion du domaine public doit réagir et intervenir pour que des améliorations significatives soient apportées sur ce plan.

    Dominique Feutry