Vivre le Marais, Vivre Paris Centre !

Chronique de la vie au cœur et autour du centre historique de Paris

Catégorie : Cadre de Vie, Environnement

  • InnocentsLa Fontaine des Innocents, place Joachim du Bellay (1er)

     

     

    Nos amis de l'ADRAQH (association pour la défense des riverains et l'animation du Quartier des Halles) commentent l'information parue dans le quotidien Le Parisien du 6 août sous la signature de Philippe Baverel

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    L’ADRAQH regrette vivement un énième dérapage du calendrier des travaux de restauration de la Fontaine des Innocents place Joachim du Bellay, dans le quartier des Halles du 1er arrondissement de Paris, et rappelle le besoin d’une sauvegarde d’urgence du joyau d’époque Renaissance du fait du défaut d’entretien et des nombreuses incivilités qui accélèrent périlleusement la dégradation du monument tout entier et des sols qui l’entourent.

    L’ADRAQH a en effet appris que la Ville de Paris décalait d’au moins deux ans le calendrier de livraison de l’ouvrage restauré, laquelle interviendrait au mieux en 2024 au lieu de 2022 initialement prévu. Un comité de pilotage du projet s’est réuni à deux reprises depuis le début de la mandature.

    L’association regrette aussi que les riverains ne soient ni associés au comité de pilotage ni informés sur la conduite du projet de restauration, comme elle en avait pourtant fait la demande et alors qu’elle pensait avoir obtenu des engagements renouvelés dans ce sens.

    “Depuis 2014 et le vote par le Conseil de Paris d’un budget de 4 millions d’€ pour la restauration et la modernisation de la fontaine, c’est un peu l’Arlésienne… Nous sommes d’autant plus préoccupés par ce nouveau dérapage du calendrier des travaux que la Ville de Paris connaît des difficultés financières et qu’Anne HIDALGO a récemment renoncé à présenter son programme d’investissement de la mandature "faute de visibilité budgétaire”.

    L’ADRAQH est mobilisée de longue date en faveur d’une restauration de la Fontaine des Innocents en péril et d’une adaptation de la place Joachim du Bellay aux modifications de sa fréquentation et de ses usages. Au printemps 2019, elle avait encore consacré son périodique "Hallebarde" à “ce monument en péril en plein cœur de Paris” et lancé une pétition “Sauvez d’urgence la fontaine des Innocents” qui avait recueilli plus de 3 000 signatures.

    Joyau d’époque Renaissance, la Fontaine des Innocents est un élément majeur du paysage architectural et patrimonial du quartier des Halles et du centre de Paris. Les outrages du temps et l'attaque de la pollution ont affecté la statuaire. Le défaut d’entretien et de nombreuses incivilités accélèrent périlleusement la dégradation du monument tout entier et des sols qui l'entourent.

    Emmanuel Duprat

    Président de l'ADRAQH

     

    Postscriptum : plusieurs commentaires intéressants nous ont été adressés suite à la diffusion de l'article. Nous invitons nos lecteurs à en prendre connaissance dans la rubrique "commentaires" en bas du texte.

     

  • Tunnel tuileries street artL'un des 14 projets soumis aux votes des citoyens de Paris-centre dans le cadre du "budget participatif" : l'enfouissement du street art dans le tunnel des Tuileries…

     

     

    La mairie de Paris-centre décrit emphatiquement ce projet : "transformation d'un tunnel gris, sale, et abandonné en un Grand Musée Street-Art de renommée mondiale, un bijou inestimable.
    Ce Tunnel est capable d’abriter entre 100 et 200 artistes muralistes pour créer une œuvre colossale. Un projet ambitieux qui fera appel aux meilleurs artistes de tous les coins du monde pour créer une œuvre collective internationale en plein centre de Paris."

    Bigre ! De quoi rivaliser avec Lascaux ? Les observateurs décideront si l'humanité a progressé dans l'intervalle de 20.000 années qui sépare nos œuvres de celles de Cro Magnon ou si elle est plutôt victime d'une dégénérescence sournoise en matière de goût.

    Les 13 autres projets peuvent être consultés sur le site de la mairie. Nous encourageons nos lecteurs à le faire car les propositions méritent qu'on s'y arrête même si, comme nous l'avons déjà exprimé dans le passé, il y a une forme de démagogie à infantiliser la population en offrant des hochets à des gens sans mandat électif pour qu'ils jouent avec leurs rêves en attendant d'apprendre qu'on les a jetés aux orties.

    Quoiqu'il en soit, il y a en ce moment une dynamique autour des Conseils de Quartiers de Paris-centre. Rappelons qu'ils sont au nombre de sept, Louvre-Opéra, Sentier-Arts & Métiers, Temple-Enfants Rouges, Halles-Beaubourg-Montorgueil, Marais-Archives, Marais-place des Vosges et Seine, ouverts à tous et co-présidés par une femme et un homme pour faire bonne mesure avec les tendances actuelles.

     

    Terrasse éphémère charlotPrise de possession de l'espace public et de l'espace livraisons par un établissement rue Charlot (IIIe) (Photo VlM)

     

    Ils ont vocation à agir dans  les domaines qui sont les nôtres, le patrimoine et la qualité de vie, et à ce titre nous nous réjouissons de leur apport en moyens humains pour la maitrise en particulier du phénomène des terrasses éphémères qui échappe à tout contrôle depuis que la Maire Anne Hidalgo a ouvert il y a 18 mois la jarre de Pandore et que toutes les misères du monde s'en échappent.

    Du côté de l'Hôtel de Ville, on souffre des tensions entre ses composantes politiques : socialistes réalistes, socialo-gauchistes idéologues, plusieurs degrés de vert chez les écolos, communistes… Il en résulte une grande confusion dans la gestion des affaires de la mairie.

    Si Anne Hidalgo est bien servie actuellement par Colombe Brossel, Maire-adjointe en charge de la propreté, qui est peut-être en train de gagner la bataille des tags et de l'affichage sauvage, Olivia Polski Maire-adjointe au commerce a braqué les parisiens en privilégiant les bars-restaurants au détriment des riverains dans la création des terrasses éphémères puis estivales. Avec les encouragements en coulisse de Frédéric Hocquard, soutien inconditionnel de "la fête", qui agit depuis 2014 en faveur des intérêts des professionnels de la nuit, de la boisson et de la musique amplifiée.

    Les parisiens risquent de souffrir durablement du dérèglement de la gestion et du contrôle de l'espace public. Jusqu'au printemps 2020, le règlement des terrasses et étalages (RET) était l'apanage de la Direction de l'Urbanisme. Les demandes étaient instruites par leurs inspecteurs, le contrôle assuré par des agents assermentés qui avaient le pouvoir de dresser des procès-verbaux, de faire traduire les contrevenants au pénal et de retirer leurs autorisations.

    Aujourd'hui on ne sait plus trop où en est ce dispositif. L'Adjoint en charge de l'Urbanisme, Emmanuel Grégoire, est aussi le Premier adjoint, numéro 2 de la mairie de Paris. C'est un homme sage qui pèserait sur le dossier s'il n'était pas aussi le bras droit d'une candidate à la Présidence de la République en 2022, un engagement qui lui laissera peu de temps pour se consacrer à l'intendance de la Ville de Paris.

     

    DpspAgents de la DPSP, en passe de devenir la police municipale de Paris

     

    On se demande notamment ce que vont faire les 3.200 agents de la DPSP (police municipale) pour assurer le nouvel ordre. De l'avis général ils ne sont pas très visibles pour le moment et nombreux sont ceux qui ne voudraient pas voir la Police Nationale céder ses responsabilités de suivi des établissements recevant du public (ERP), la gestion des licences IV, la sécurité et la répression des nuisances liées aux attroupements et au bruit.

    Dans ce contexte dominé par le flou, on note à des degrés divers une prise de pouvoir par les Maires d'arrondissements qui, comme la nature, ont horreur du vide. C'est très perceptible dans Paris-centre et nous avons tout lieu de nous en réjouir car les déclarations du Maire Ariel Weil et ses actes laissent peu de doutes sur sa volonté de ne pas se laisser déborder.

    Pour tenir ce cap, il entend s'appuyer pour les signalements sur les Conseils de Quartiers. Ils sont volontaires.  L'AUDMR (association des utilisateurs de DansMaRue) est associée au dispositif. Elle a pour elle son dynamisme, ses moyens de communication et ses entrées à l'Hôtel de Ville.

    Nous adhérons volontiers à ce dispositif parce que le choix de l'opposition frontale ne conduit à rien et qu'il nous parait le plus efficace au moment où notre pays et nos compatriotes ont tendance à s'enfoncer dans la critique systématique et à s'opposer par principe à toute manifestation de l'autorité. A l'opposé des anti-vaccins qui sont avant tout des créateurs de désordres et des songe-creux, nous nous réjouissons que des gens agissent pour rétablir une situation qui pour être grave n'est pas pour autant désespérée.

    Gérard Simonet

     

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    Hdv 1

     

    LES AMOUREUX DU PATRIMOINE PARISIEN

    MOBILISÉS

     

    Le guide touristique PARISMARAIS.COM publie ce reportage : 

     

    Le mardi 6 juillet 2021, à 18h00, en plein conseil de Paris, manifestation de centaines de parisiens devant l'Hôtel de Ville contre la politique d'urbanisme et de circulation d'Anne Hidalgo et son adjoint Vert David Belliard. On n'avait jamais vu cela avec les maires précédents. La  Maire de Paris a été conspuée pour sa gestion récente en matière d'environnement, de voirie et de remplacement du patrimoine urbain Napoléon III. Un rassemblement d'anonymes mais aussi de célébrités des médias, des gens très divers aux métiers différents. Et de tous horizons politiques.

    Hdv 2Aurélien Véron, élu LR de Paris, a tenu à manifester sa présence et son engagement

     

    Pour la plupart, c'était leur première "manif" : des panneaux amateurs sur des cartons, pas de grandes banderoles imprimées comme dans les manifs classiques, juste des "cris du cœur" écrits simplement : "sauvez le patrimoine" ils protestaient contre les rues mal entretenues, les tours, le bétonnage intensif de Paris, les végétalisations participatives fantômes et le mobilier urbain raté, les aménagements urbains dangereux… Une grande envie de beau, de paix, de classique, un besoin de calme et d'une ville apaisée.

    Un orchestre de jazz fédérait tout ce petit monde peu habitué aux protestations mais sincèrement à bout de nerfs. Peu d'unité dans les revendications mais un grand ras le bol des travaux incessants de la municipalité actuelle. Espérons qu'il soit entendu.

    Hdv 3

    Des amateurs en matière de "manif" mais une conviction sincère et un attachement très fort aux valeurs et à la beauté de Paris

     

    La pandémie a exacerbé les tensions et le stress des parisiens et dans ces moments tout changement brutal est perçu comme une violence supplémentaire et un bouleversement des habitudes de vie quotidienne. Des facteurs psychologiques majeurs qui n' ont pas été intégrés par les élus locaux décisionnaires, eux-mêmes souvent protégés des effets secondaires des grands travaux qu'ils ont entrepris.

    Pascal Fonquernie

     

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    Anne hidalgo dans la tourmenteAnne Hidalgo dans la tourmente : esthétique et propreté de Paris, gestion financière de la Ville, relations difficiles avec ses "alliés",  sur fond d'ambitions présidentielles…

     

     

    Un large mouvement protestataire s'est développé ces dernières semaines sur le thème du "saccage de Paris" à propos du mobilier urbain, de la signalisation, de l'entretien de la végétation, de l'affichage sauvage et des tags. Nous y avons pris une part active, tout récemment encore avec notre tribune du 2 juillet sur la "nouvelle esthétique" de Paris.

    Emmanuel Grégoire, qui fait figure de "sage" dans cette affaire à côté de ses bouillants alliés Verts, vient au secours d'Anne Hidalgo en reconnaissant implicitement les erreurs commises par la municipalité. Dans un "mea culpa" comme on en a rarement entendu, et que nous engageons nos lecteurs à écouter, il fait amende honorable sur les dérives municipales et les insuffisances que nous dénonçons depuis le début de la nouvelle mandature.

    Il parodie Prévert et son fameux inventaire en nous livrant en vrac tout ce qui ne va pas : encombrement de l'espace public, profusion de panneaux inutiles, végétalisation brouillonne, aménagements de voirie indigents (plots jaunes), invasion des stickers, des affiches sauvages et des tags (nécessité à ce propos de revoir la politique de poursuite et de sanctions), déclaration d'amour au second Empire, à ses bancs publics en particulier…

    Pour finir, M. Grégoire annonce un "manifeste sur l'esthétique parisienne" qui reprendra ces thèmes pour les développer, à la fin de cette année.

    Nous ne sommes pas dans le secret des échanges internes mais nous sommes prêts à parier que les maires d'arrondissements, qu'ils soient de la majorité ou de l'opposition, ont agi dans le sens des intérêts bien compris de Paris et des parisiens. Nous les en remercions.

    Gérard Simonet

     

     

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    Banc bois brut pied d'arbreBancs publics et pieds d'arbres new look, préfiguration de la "nouvelle esthétique" pour Paris ? (Photos VlM – clic gauche sur l'image pour agrandir)

     

     

    Esthètes contre béotiens ? Une nouvelle guerre se prépare à Paris. La mairie l'annonce en ces termes : "Consciente de l'enjeu autour de l'esthétique du paysage parisien, la Ville de Paris lance une démarche participative sur le design urbain. Objectif : se doter d'une nouvelle doctrine d'aménagement de l'espace public fin 2021."

    Nous voilà prévenus. La mairie ajoute : "Ce manifeste mettra en place des règles pour désencombrer l’espace public de son mobilier inutile, intégrer le végétal dans notre paysage, uniformiser les couleurs, les matériaux, les lignes, etc… Bref, une ligne de conduite pour rendre la ville plus harmonieuse.

    La démarche, participative, sera jalonnée par plusieurs événements qui permettront aux Parisiens de donner leur avis" (Voir le message intégral)
     
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    Nous avons  de nombreuses raisons d'être inquiets. A commencer par la constatation que le nouveau mobilier urbain est déjà malheureusement en place et qu'il soulève une vague légitime d'indignation. Il s'agit essentiellement des bancs publics en bois de récupération qu'on peut voir place de la République, de l'usage immodéré des palettes en bois brut comme sur les berges et de la façon dont les pieds d'arbres sont désormais aménagés ou plutôt laissés à la merci de "végétaliseurs" du dimanche qui s'en occupent un moment puis les laissent envahir par les mauvaises herbes.
     
    PalettesPalettes à usage de tables (?) alignées sur les berges de la Seine
     
     
    Le sentiment que cette démarche nous inspire est qu'il existe à l'Hôtel de Ville un courant porté par les Verts qui s'est donné pour mission de façonner nos penchants en fonction d'une idéologie. Elle a pour finalité de casser les normes qui conditionnent notre culture et nos goûts. Pour y parvenir, leurs adeptes affirment agir en concertation avec la population. En réalité, les choix sont déjà faits, préfigurés par le mobilier calamiteux déjà installé. Les réunions qui vont intervenir sous le contrôle d'animateurs-manipulateurs chevronnés ne sont qu'une mascarade dont le résultat est connu d'avance.
     
    On pourrait s'étonner d'ailleurs que les Verts s'embarrassent de cette démarche. En matière de concertation, en 2020 au moment des élections municipales, nous avons été entendus par tous les leaders politiques (Anne Hidalgo et les Maires des IIIe et IVe, Rachida Dati, Benjamin Griveaux et Pacome Rupin, Cédric Villani, Danielle Simonnet, Serge Federbusch)…. à l'exception du Vert David Belliard. Il nous a certes donné la chance, très appréciée du reste, de rencontrer son adjointe Raphaëlle Remy-Leleu, mais nous avons bien noté que le point de vue d'une association de riverains de 20 ans d'âge qui totalise 2.546 adhérents et constitue en soi un véritable "réseau social", ne l'intéressait qu'au second ordre.
     
    Nous disons à ceux qui cherchent à nous faire prendre des vessies pour des lanternes : nous avons approuvé certains aspects de votre démarche de terrain mais nous sommes opposés à votre tentative de destruction, de déstructuration, de lavage de cerveaux et nous ne sommes pas dupes de votre tactique. Cependant, vous avez le pouvoir. Exercez le, mais la sagesse commande dans votre intérêt bien compris que vous le fassiez avec modération. Nous avons en tant que citoyens le loisir de juger et de voter, en trainant les pieds comme l'ont fait les abstentionnistes des régionales ou en jouant intelligemment de notre bulletin de vote pour les scrutins à venir.
     
    Gérard Simonet
     
     
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    JoséphineTerrasse éphémère de "Joséphine" le 28 juin pour la soirée de l'Euro  (Photos VlM/PS)

     

     

    Depuis le déconfinement du 18 mai, le restaurant "Joséphine", qui occupe un des angles de la place du Marché Ste Catherine avec la rue Caron (IVe), s’étalait à nouveau sur l’espace vital. Comme il avait pris l'habitude fâcheuse de le faire dans les mois passés, l’établissement ne respectait rien et bloquait les déplacements sans respect pour les personnes âgées, poussettes, accès d'immeubles et véhicules de secours.

    Des signalements ont été déposés par les riverains à la police en avril-mai 2021. Elle est intervenue pour évacuer l’intérieur du restaurant le mercredi 28 avril. Des riverains témoignent : "Joséphine, de tout temps, ne respecte rien et donne aux autres restaurateurs de la place un exemple déplorable ! Pour nous c’était l'enfer ! avec 80 à 90 décibels tous les soirs, non stop (*) … et pas seulement les soirs de matchs de foot."

    A partir du 11 juin, début de l'Euro de football, sans se soucier des règles applicables aux terrasses dites "éphémères", "Joséphine" prenait possession de la place jusqu’aux bancs publics et installait des écrans et amplificateurs sonores ; le gérant et son équipe, habillés eux-même en supporters, jouant avec véhémence les "capos" (animateurs de foule)….
     
     
    Joséphine deboutLe 1/8ème de finale de l'Euro de football…
     
     
    Le Maire de Paris-centre Ariel Weil a tenu à ce que l'ordre soit rétabli et on l'en remercie. En accord avec lui, une demande motivée de sanction a été adressée par le Commissaire central de Paris-centre au cabinet du Préfet de police de Paris qui a répondu par une décision de fermeture administrative de 15 jours, affichée désormais à l'entrée du restaurant.
     
    Les riverains peuvent enfin dormir et les autres établissements de la place ont reçu le message que les comportements hors la loi ne servent pas forcément les intérêts de leurs auteurs.
     
    (*) Il s'agit de mesures objectivées par le dispositif BruitParif installé sur la place
     
  • Paris centreCirculation douce et véhicules en libre-service (Illustration mairie de Paris-centre)

     

     

    Le Maire de Paris-centre Ariel Weil a décidé de faire cavalier seul, dans le but d'en tirer des enseignements au niveau parisien, pour négocier avec les sociétés Lott, Tiers et Lime, trois opérateurs de flottes en libre-service, un processus de limitation de la vitesse de leurs trottinettes.

    Dans les aires piétonnes (il ne s'agit pas des trottoirs mais des espaces partagés comme les berges…), la vitesse des engins sera limitée à 10 km/h. Ils iront moins vite qu'un joggeur. Contrôle et sanctions seront automatiques : la vitesse dans les aires concernées sera constatée par GPS et l'opérateur enverra un signal qui déclenchera automatiquement la limitation de la vitesse au niveau requis.

    Le dispositif est très séduisant car on doute toujours en matière de réglementation qu'il soit matériellement et humainement possible de contrôler et de sévir.

    Si le dispositif donne satisfaction, il sera étendu à toute la ville et on peut penser qu'il fera des émules. C'est un immense progrès en perspective !

    GS

     

     

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    Charles-françois dupuis terrasse le café crème allégé 25 06 21Pictogramme "réservé aux piétons" recouvert par des tables et des chaises rue Charles-François Dupuis (IIIe), à une encâblure de la mairie de Paris-centre (Photo VlM/CB)

     

     

    Le 25 juin, nos confrères du réseau "Vivre Paris !" écrivaient sous la signature du président Gilles Pourbaix :

    "La modification du règlement des étalages et terrasses pourrait sembler n’être qu’un acte bureaucratique ou de gestion urbaine anodin. Pourtant il est destiné à bouleverser le paysage urbain et impacter durablement la vie des habitants de la cité.

    Dans le cas présent il traduit une politique délibérée de la mairie de Paris d’accorder l’espace public aux bars en cohérence avec le Paris tout-festif dont rêvent la municipalité et ses édiles, sans égard pour ceux qui sont au quotidien dans les quartiers, en qualité de passants ou d’habitants.

    Comment en est-on arrivés là ?"

     

    Gilles Pourbaix en détaille les étapes sur son blog. Il est important que chacun les connaisse et s'en souvienne car elles constituent la genèse du nouveau Paris. Pour le meilleur… ou pour le pire. Si on en juge par la tonalité des commentaires qui abondent sur nos réseaux sociaux, c'est bien au pire qu'on s'attend. Du point de vue des parisiens que nous sommes, en tout cas, par opposition à ceux qui travaillent ou festoient dans la capitale avec une forte concentration dans les quartiers attractifs. Ceux-là pourraient exprimer un point de vue assez différent.

    Terrasse 60M de piétons 25 06 21Autre témoignage visuel de l'association 60 Millions de piétons

     

    La Maire de Paris Anne Hidalgo est sur la sellette mais ni elle ni ses alliés Verts ne cèderont à la pression sauf peut-être si la justice était saisie et la déjuge. Il ne serait pas inutile pour compenser l'absence d'implication des habitants dans les mesures qui ont accompagné l'épidémie de Covid qu'une décision de justice intervienne pour "dire le droit", dans un sens ou dans un autre. Il en a été ainsi de la réservation des berges de la Seine aux "circulations douces". Les tensions se sont apaisées depuis…

    Anne Hidalgo a les moyens de se défendre. A l'origine elle peut se prévaloir de la nécessité de réduire le trafic automobile pour améliorer la qualité de l'air et éviter l'asphyxie des parisiens. Elle est en passe d'y parvenir nous semble-t-il avec comme prochaine échéance le traitement ad-hoc d'un secteur Paris-centre étendu sur les Ve et VIe arrondissements.

    L'élimination d'une partie des véhicules thermiques (y compris les motos qui paieront le parking en 2022) en circulation et en stationnement, laisse de la place dans les rues. On connait la profession de foi de la Maire : "Je préfère voir de jolies terrasses dans les rues que des voitures garées!" et notre perplexité en réaction car en effet cette vision des choses a un sens si, et seulement si, elle est appliquée avec modération, dans des conditions respectueuses des intérêts et de la qualité de vie des riverains et des piétons, de leur sécurité et de sa conformité aux règles d'urbanisme en vigueur.

    S'il y a création de terrasses, elle doit être approuvée, obéir à un règlement et être soumise à une surveillance et à des sanctions en cas d'inobservation des obligations qui en découlent.

    Dans l'état actuel des choses un nouveau règlement a jailli comme un diable de sa boite le 7 juin 2021 (sans aucune négociation avec les associations de riverains contrairement à celui de 2011). Même les Verts à l'Hôtel de Ville s'en plaignent et en rejettent la responsabilité sur la Maire !

    Correctement appliqué cependant il pourrait faire office de garde-fou. Dans l'immédiat, il est simplement là "pour mémoire". Les bars-restaurants ont agi à leur guise au printemps 2020 et on ne compte plus les horreurs dont ils nous ont gratifiés, à l'image de "La Fronde" 33 rue des Archives (IVe) et de sa citadelle-palissade sur la chaussée, et de bien d'autres qui n'affichent aucune hâte à défaire ce qu'ils ont construit.

     

    Centuri port 27 06 21

    Triste sujet de consolation pour les parisiens, on constate les mêmes excès partout en France comme en témoigne la vue de ce petit port méditerranéen célèbre, totalement défiguré par l'installation sur la mise à l'eau des bateaux de quatre terrasses en bois sur pilotis…

    S'agissant de Paris, dans l'hypothèse où le Covid est maitrisé, il appartient désormais aux maires avec l'aide de la DPSP (police municipale) de corriger les dérives et de livrer une nouvelle vision de Paris qui ait majoritairement l'adhésion de leurs administrés.

    GS

     

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    Axel arigatoMur pignon du 55 rue des Archives (IIIe), cible des afficheurs délinquants et des annonceurs marrons (Photo CMK)

     

     

    Le sang d'Attila n'a fait qu'un tour en découvrant cette campagne d'affichage illégal. Des colleurs d'affiches qui agissent hors la loi. Des annonceurs, marchands de chaussures en l'espèce, qui mériteraient bien qu'on prenne leurs fesses pour cible avec la meilleure paire de bottes de leur collection.

    Nous demandons que la mairie lance les poursuites qu'elle est en droit et en capacité d'exercer. En attendant, nous suggérons à nos lecteurs de boycotter la marque et de partager avec leur entourage.

    Attila a fait un carnage des affiches et les a laissées en lambeaux. Il ne faut pas lui en vouloir, c'est ainsi qu'il les préfère…

     

  • Ste catherine place occupée depuis joséphine 08 08 20Place du Marché Ste Catherine, été 2020 : occupation du terre-plein de la place par les terrasses des bars-restaurants

     

    Les exploitants ont attaqué devant le Tribunal Administratif la décision du Maire de Paris-centre Ariel Weil de faire dégager la place, au prétexte qu'il leur infligeait un traitement injuste ; le Tribunal les a déboutés.

    Les riverains apprécient mais restent vigilants dans l'attente du nouveau règlement des étalages et terrasses (RET) que l'Hôtel de Ville concocte en secret (N.B. en 2011, en tant que Vivre Paris ! nous avions été invités par Élisabeth Borne alors Directrice de l'urbanisme, à la négociation du règlement qui a toujours cours actuellement. Depuis, avec la "démocratie participative" que prône l'Hôtel de Ville, on nous a invités à faire de la figuration en visioconférence…

     

    Motos garées rambuteau 29 01 21Motos/scooters à Paris : des privilèges dont souffrent les habitants…

     

    L'équité doit régner dans les modes de transport comme ailleurs. Depuis des années, les deux-roues motorisés font de la résistance pour ne pas tomber dans le lot commun, celui des voitures qui paient leur stationnement et se plient au contrôle technique bisannuel.

    Chaque fois que les autorités en parlent, ils manifestent bruyamment et c'est un domaine où ils excellent… La Maire de Paris et ses adjoints Verts ont procrastiné courageusement jusqu'à ce jour et on désespérait de les voir décider. On a appris le 16 juin qu'ils avaient surmonté leurs appréhensions : les deux-roues motorisés paieront leur stationnement dès 2022. A ce qu'on sait, la moitié du prix d'un véhicule quatre-roues.

    C'est une mesure dont nous nous réjouissons car il parait nécessaire de rétablir des conditions économiques qui ne donnent pas un avantage excessif à la moto, perçue comme un moyen de transport invasif, dangereux, polluant et extrêmement bruyant au-delà du tolérable !