Vivre le Marais, Vivre Paris Centre !

Chronique de la vie au cœur et autour du centre historique de Paris

Catégorie : Cadre de Vie, Environnement

  • Arbalétriers rive 56-58 vieille du TemplePassage historique des Arbalétriers (IIIe). Vue de la rive Ouest, insultée et défigurée par des tags

     

    C'est un "jour de colère" pour une riveraine du passage des Arbalétriers, voie privée mais ouverte au public, et un appel au secours qu'elle nous envoie :

    "Vous ne seres pas étonnés de savoir que je partage entièrement votre avis sur le passage des Arbalétriers, car ce que vous voyez sur cette photo est aussi…….ma cuisine ! Nous avons récemment acheté cet appartement par amour du Marais et j'ai le coeur brisé de voir cet encorbellement saccagé de la sorte.

    Aujourd'hui encore j'ai stoppé un camion énorme qui tentait de se garer dans le passage en menaçant de briser les encorbellements. Maintenent il y a deux camions garés qui cognent les structures. Je suis impuissante devant ce désastre. Dites moi ce que je peux faire pour m'aider car il faut faire quelque chose. Nous devons protéger ce passage historique des tagueurs et des camions".

     

    Arbalétriers camions mcst 14 03 13

    C'est nous qui poussions un cri d'alarme en juilet 2010 pour demander aux propriétaires des immeubles de la rive Ouest (56-58 rue Vieille du Temple) de mettre de l'ordre dans ce décor indigne de l'importance historique (*) du lieu et de l'intérêt architectural de constructions qui remontent au moyen âge ; notamment cette pièce en encorbellement qui, sa propriétaire nous l'apprend, abrite aujourd'hui sa cuisine !

    C'est d'autant plus regrettable que la rive Est est minutieusement entretenue et préservée par les propriétaires du 34 rue des Francs-Bourgeois et, parmi eux, le Centre Culturel Suisse.

    Arbalétriers rénovéLa rive Est (vertueuse) du passage

    Cette dame qui nous interpelle nous demande de l'aide. Le meilleur conseil que nous puissions lui donner est de porter le sujet devant son conseil syndical et devant l'assemblée générale des copropriétaires. Et sachant que le Maire du IIIe, Pierre Aidenbaum, nous lit et que l'Architecte des Bâtiments de France doit avoir des hauts-le-coeur en passant par là, nous les invitons à joindre leurs efforts pour que (1) une injonction de ravalement soit adressée aux copropriétaires et (2) il leur soit vivement recommandé de réglementer la circulation et de fermer la grille d'accès le soir. D'autres lieux similaires ont connu la même fortune (passage Ste Avoye, impasse de l'hôtel d'Argenson …), ils sont arrivés à cette conclusion et ils s'en réjouissent.

    Gérard Simonet

     

    (*) Ce passage était au XVème siécle un cheminement de l'hôtel Barbette, résidence secondaire de la reine Isabeau de Bavière, en dehors des limites de Paris, vers l'hôtel St Paul où résidait son époux le roi Charles VI, à travers une poterne de l'enceinte Philippe Auguste. C'est là, selon certains, que fut massacré le duc d'Orléans en 1407, victime des sbires de son cousin Jean sans Peur, duc de Bourgogne.

     

     

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    La rue des Francs Bourgeois (IVe), zone piétonne le dimanche

                    

    La rue des Francs-Bourgeois vient de perdre en quelques semaines trois enseignes, le magasin "Filofax" au N°32, "Oliviers and Co" qui était installé au N°34 dans une ancienne pharmacie (voir notre article du 23 mai 2009) et le magasin "Art du Bureau" présent depuis plusieurs dizaines d'années au N°47. Un à un, tous ces commerces sont remplacés par des boutiques de mode qui ont progressivement détrôné les autres activités, notamment de bouche. Seuls subsistent le magasin de surgelés Picard et les quelques bars-restaurants (l'un d'eux au N° 23 a fermé il y a quelques mois au profit de la marque Tam-Tam). La chaîne Amorino avec ses glaces et ses chocolats a toutefois ouvert discrètement un point de vente à l'automne dernier au N°1 (tout près de la place des Vosges).

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     L'ancienne boulangerie du N° 29 avec son panneau central peint, devenue magasin de prêt à porter


    Les panneaux extérieurs du XIX° siècle d'une boucherie en face du N°6 ou ceux protégés de la vitrine et du plafond de deux boulangeries aux numéros 23 et 29 attestent des activités exercées par le passé. Les paysages et les scènes qui sont représentées sont des toiles peintes fixées sous verre. Quant à la dernière épicerie qui se trouvait juste à l'angle du passage qui mène à l'entrée du square des Blancs Manteaux, elle a fermé dans les années 90, lorsque sa propriétaire a pris sa retraite. Vêtements, bijoux de fantaisies (l'ouverture du magasin Fred au N° 6 qui proposait des pièces de joaillerie a vite tourné court), parfums, fragrances et produits de beauté, décoration « vintage » bordent le parcours des passants pour la plupart des touristes.

     800-the-filofax-centre-1-1320422821Filofax, l'enseigne qui vient de fermer ses portes

    Depuis 1999, la rue des Francs-Bourgeois est classée zone touristique, ce qui a provoqué l'accélération d'une mutation déjà entreprise plusieurs années auparavant. N'a t-on pas parlé alors d'« une rue aux boutiques pour shoppeurs bobos » ! Merveilleusement située, piétonne le dimanche, l'artère est en plein cœur de Marais sur l'axe très touristique « Centre Pompidou / Place des Vosges ».

    Les enseignes ont collé à cette évolution, un phénomène que l'on rencontre d'ailleurs dans d'autres endroits dans Paris ou dans d'autres villes, ce qui crée une forme de monotonie puisque ce sont toujours les mêmes marques qui s'installent. Certains nostalgiques se font une raison car pour eux ainsi va l'évolution du commerce qui suit les habitudes de consommation, les modes et la mutation des quartiers. "Vivre le Marais !" estime qu'il en va autrement et est favorable à ce que tout soit mis en oeuvre pour refaire de cette rue une zone d'achalandise diversifiée. Il est regrettable que les autorités  qui savent pourtant se doter des moyens nécessaires lorsqu'il le faut, restent passives face à ce glissement.

    Dominique Feutry

     

  • G-Piscine-Saint-Merri
    La piscine Saint-Merri (IVe) sans nageurs

                

    Paris compte 38 piscines municipales dans lesquelles rien ne va plus. En effet des problèmes techniques fréquents, des rénovations qui s’éternisent font que près d’une piscine sur cinq reste portes closes … La presse rapportait récemment que le Conseil de Paris, face à l’ampleur du phénomène, avait demandé un audit (coût 350 000 €) afin d'avoir une idée réelle de la situation. L’adjoint au sport de la Ville explique que l’âge moyen des piscines est de 48 ans. Alors la vétusté conjuguée à des normes d’hygiène renforcées auxquelles s'ajoute une fréquentation très élevée expliqueraient la situation. Ce n’est pourtant pas la fatalité qui a entraîné la fermeture de la piscine de Halles depuis l’été dernier mais les dangers (chutes de béton) qu’il y aurait à y barboter durant les gigantesques travaux en cours dans le secteur.

    Cette situation n’aurait-elle pas dû être anticipée plus tôt et faire l’objet d’une meilleure organisation et d’un plan précis pour la résoudre ? D’autant que la fronde des maîtres-nageurs qui se prolonge depuis mai dernier complique passablement le dossier. Ces derniers, à l’occasion de la réforme des rythmes scolaires, sont en conflit avec la Mairie sur les heures d’apprentissage de la natation aux scolaires qu’ils partagent avec les professeurs de la Ville de Paris. Des questions salariales sont en cause également.

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    Aussi en pleine période de vacances scolaires, la piscine Saint-Merri est-elle fermée!

    Finalement qui pâtit de ces bévues ? Les usagers et les jeunes en particulier. Une situation que "Vivre le Marais !" dénonce dans une lettre envoyée en date du 12 mars au Maire du IVe Christophe Girard.

    Dominique Feutry

     

  • Cox od 24 05 11Occupation de l'espace public, rue des Archives (IVe)

     

    Six riverains, qui résident autour du carrefour Archives-Ste Croix de la Bretonnerie, soutenus par trois associations, "Marais-Quatre", "Les Droits du Piéton" et "Vivre le Marais !" sont signataires d'une requête en légalité déposée par leur avocat devant le Tribunal Administratif, contre la carence des pouvoirs publics à faire respecter l'ordre public autour de certains établissements du Marais.

    Cette action fait suite à une série de plaintes contre le comportement du "COX-Bar", qui sert ses clients bien au-delà de sa terrasse de 7,2 m² sur la rue des Archives et jusqu'aux trottoirs et chaussée du square Ste Croix de la Bretonnerie. Ces plaintes avaient été déposées fin 2011 par des riverains auprès de la police du IVe. Elles avaient conduit le Commissaire Central à soumettre au Préfet de Police une demande de retrait d'autorisation de terrasse à la Mairie de Paris. Le préfet n'a pas donné suite.

    L'Hôtel de Ville aurait pu décider seul de cette mesure. L'entourage de Bertrand Delanoë n'a pas souhaité le faire. On a d'ailleurs senti dans cette affaire que chacun se renvoyait courageusement la balle.

    Il ne restait qu'une issue aux citoyens qui dénoncent une situation inacceptable depuis plusieurs années et regrettent l'inaction des pouvoirs publics : porter cette constatation de carence devant la justice administrative. Il y a plusieurs fondements à cette action, notamment le règlement concernant les terrasses et étalages de la Ville de Paris et l'arrêté préfectoral interdisant la consommation d'alcool sur la voie publique et la vente à emporter, mais aussi des dispositions des Codes applicables et une série de décisions en Conseil d'Etat.

    Le "conseil de rue des Archives" qui avait été constitué par la Maire Dominique Bertinotti pour le suivi de la "charte des bons usages de la rue des Archives" s'est avéré totalement inopérant. Le nouveau Maire Christophe Girard a abordé le sujet avec nos représentants il y a quelques mois et s'est engagé à proposer des solutions. Nous attendons toujours de les connaitre.

    Yvon Le Gall

    Vice-président IVe

     

  • Forez picardie zoom

    Le local du restaurant Nanashi, angle Forez-Picardie (IIIe)

     

    Dans un article du 28 novembre 2012, nous décrivions le combat que mènent les riverains du 57 rue Charlot (IIIe) contre le bruit nocturne et les nuisances générées par un ensemble d'établissements festifs qui occupent tout l'espace limité par les trois rues Charlot-Forez-Picardie, résultat d'acquisistions successives et de transformations effectuées par MM. SAM SAM  BAKHTIARI Adrien et ATTIA Dov.

    L'audience s'est tenue comme prévu le 1er février devant le Tribunal de Police de Paris. L'association "Vivre le Marais !" s'est portée partie civile aux côtés des plaignants, la copropriété du 57 rue Charlot. La décision vient d'être rendue en date du 28 février 2013. Le prévenu est condamné à payer une amende de 450 € et 22 € de frais de justice. Il versera de surcroît 2.000 € de dommages-intérêts à la victime et 800 € à l'association.

    A l'appui de leur demande, les plaignants avaient obtenu un procès-verbal de la police du IIIe et des mises en demeure du BACN (bureau d'action contre les nuisances) de la Préfecture de Police de Paris. Pas moins de seize mains courantes avaient été déposées par les plaignants contre l'établissement.

    Nous attendons que les responsables des établissements adoptent désormais un comportement respectueux des riverains. Une récidive serait de leur part très grave car elle ouvrirait la voie à des sanctions encore plus lourdes et à une fermeture administrative.

    Gérard Simonet

     

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    Les serres d'Auteuil construites en 1898 

    Le tribunal administratif de Paris vient de rendre une décision intéressante. Celle-ci enjoint la Ville de Paris à résilier la convention passée avec la Fédération Française de Tennis en juillet 2011. De quoi s'agit-il exactement ?

    Le jugement rendu vise le projet qui consiste à étendre la surface du stade Roland-Garros de 8,6 à 13,5 hectares. "Vivre le Marais !" s'était élevé contre ce projet qui sacrifie un patrimoine exceptionnel, dans un article daté du 10 février 2011. La fronde des riverains et de différentes associations qui sont "vent debout" s'est focalisée notamment sur une des conséquences de cette extension, à savoir la construction d'un court de tennis de près de 5000 places dans les célèbres serres d'Auteuil édifiées en 1898, par Jean-Camille Formigé.

    Sacrifier ces magnifiques constructions de verre et de métal au ton bleuté qui s’élèvent majestueusement dans ce paysage protégé est, il est vrai, osé.
    Le Tribunal a estimé que cette convention (concession d'une durée de 100 ans) était « illégale aux motifs que l’information des conseillers de Paris, lors du vote de la délibération, n'avait pas été suffisante et que le taux de redevance versé à la Ville de Paris, en application de la convention, était manifestement trop faible au regard des avantages de toute nature… ».

     

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    Le stade Roland-Garros

     

    Ceux qui se sont opposés à ce projet ont pu penser au départ qu'ils engageaient une action du « pot de terre » contre le « pot de fer » que peut représenter la Ville de Paris en la circonstance. Pourtant, le bon sens est à la base de cette décision. Il est difficile d'imaginer qu'un site faisant partie du domaine public et de l'intérêt des Serres d'Auteuil, classé de surcroît monument historique, puisse être amputé même pour y construire des installations sportives. Nous ne doutons pas que Roland-Garros doit être à la hauteur des autres tournois du "Grand Chelem". Mais il existe d'autres solutions sur place ou dans d'autres communes proches.
    Il est très possible que la Fédération Française de Tennis et la Ville de Paris fassent appel de cette décision.

    Il n'en demeure pas moins que ce coup d'arrêt donné par la Justice constitue un exemple à méditer pour nos élus qui ne peuvent pas s'exempter de l'avis des riverains et des défenseurs de l'environnement en ce qui concerne notamment les espaces verts et les constructions remarquables qui émaillent nos quartiers. Ce sont les témoins de notre histoire et nous devons les protéger afin de pouvoir les transmettre dans les meilleures conditions possibles aux générations futures.

    Dominique Feutry

     

     

  • Haudriettes soleil d'hiver

    Placette carrefour Temple-Haudriettes (IIIe), emplacement de "l'Echelle du Temple" (*), baptisée Renée Vivien, du nom d'une poétesse à la renommée confidentielle

              

    Il fallait à cette époque donner des noms féminins à tout ce qui n'en avait pas. Il y a eu en France et de par le monde, une foule de femmes de valeur. Loin de nous l'idée d'établir un classement mais celle qui a donné son nom à cette placette n'a pas laissé de trace indélébile dans notre mémoire collective.

    C'est pourtant "place Renée Vivien" qu'elle s'appelle. Pour toujours ? Le Maire du IIIe Pierre Aidenbaum regrette peut-être ce choix car, avec Anne Hidalgo, Maire-Adjoint de Paris chargée de l'urbanisme et candidate à la succession de Bertrand Delanoë, ils se proposent de rayer la placette de la carte de Paris.

    On a peine à le croire. On est dans un quartier à forte densité, sans "respiration", qui atteint des records de concentration – en 2007, l'APUR (atelier parisien d'urbanisme – Marie de Paris) estimait sa densité à 450 habitants par hectare, pour une moyenne de 240 à Paris (dossier Beaubourg-Temple). Va-t-on s'acharner à construire encore ?

    On peut le craindre. La délibération prise en conseil de Paris le 13 novembre 2012 (texte intégral, voir en haut de la page 17) qui fixe les contours du PSMV (plan de sauvegarde et de mise en valeur) du Marais, le confirme. Interrogé à ce sujet, le Maire du IIIe Pierre Aidenbaum nous disait il y a un mois que c'était "un vague projet".

    On en trouve pourtant confirmation dans le dossier d'enquête publique que chacun peut consulter dès maintenant dans les mairies des IIIe et IVe arrondissements. Il consacre le caractère constructible de la placette et le projet d'y établir une crèche !

    L'association et les riverains concernés ont toutes les raisons de s'y opposer avec vigueur. Les espaces libres et la végétation sont si rares dans le secteur que ceux qui y vivent tiennent à conserver le peu d'espace et de verdure qui leur est octroyé.

    La placette est un lieu de passage et de repos avec ses quatre bancs publics. Le sol est classé domaine viaire et le sous-sol abrite les nombreuses servitudes de passage et d'accès dont témoignent les plaques et trappes de visite visibles parmi les dalles du sol (chauffage urbain, assainissement, EDF/GDF, eau, téléphone, fibre optique …)

    Le mur mitoyen du 78 rue du Temple dont les pierres apparentes ont été mises en valeur sur le soubassement, a reçu un enduit il y a une douzaine d'années qui sert de support à une fresque de Catherine Feff, qui a reçu une approbation unanime. Baptisée "l'Esprit des Lieux", elle est un élément du décor quotidien des riverains. Va-t-on le leur retirer ? De la même manière, qu'en serait-il des fenêtres existantes sur ce mur ?

    La plus grave des interrogations concerne la crèche. Sur la rue des Haudriettes, en direction de Michel le Comte ou du Temple, le trafic est dense et le carrefour sensible. Du fait de la présence de grossistes, dont les livraisons se font en pleine voie, les bouchons sont fréquents et avec eux les concerts de klaxons et une pollution élevée aux dioxydes d'azote et aux particules fines cancérigènes. AIRPARIF recommande de ne pas exposer de personnes fragiles à moins de 40 mètres d'un axe de circulation. On serait ici à deux ou trois mètres ! Va-t-on ainsi faire courir ce risque à des nourrissons ?

    Il arrive que des décisions aient des conséquences très graves. Si celle-ci est confirmée, nous ferons en sorte que ce projet ne voie pas le jour.

     

    (*) "L'Echelle du Temple" était l'instrument de "haute justice" où les auteurs de larcins sur les terres des Templiers subissaient leur juste châtiment. Exposés à la foule, ils en subissaient l'opprobre.

     

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    La façade de la boutique sans nom du 42, rue de Sévigné (IIIe). (Photo VLM)

     

    Au N° 42 de la rue de Sévigné (IIIe), face au lycée Victor Hugo, est installée depuis peu une nouvelle boutique, peinte de couleur bleue assez doux, et qui attire l’œil du passant car aucun nom n'est inscrit . La curiosité aidant, il suffit donc de bien regarder, s'ouvre alors à nous un long local de 65 m2, un espace très sobre, une sorte de petite galerie.

    Nous sommes en présence d'un nouveau concept de magasin entièrement consacré aux modèles haut de gamme de la marque Adidas ! Plutôt mode et moins sport, il s'agit de la première implantation de ce type à Paris. D'autres ont déjà été réalisées à Londres et à Berlin. Les murs intérieurs sont cirés mais abîmés d'apparence, une fausse verrière dont des spots reconstituent la lumière du jour est supportée par des poutrelles métalliques. Le plâtre, le béton et l'acier dominent. Le must est donc de se retrouver dans une boutique Adidas sans imaginer qu'elle pouvait être implantée à cet endroit. Le nec plus ultra de l'abstraction en matière de vente… et cerise sur le gâteau, il existe derrière cette surface de vente, un autre espace de 340 m2 masqué par une cloison d'acier. Il sera consacré aux animations artistiques.

     

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    Intérieur de la boutique N° 42 rue de Sévigné (IIIe)

    Pour l'anecdote, précisons que le groupe Adidas était à l'origine une petite entreprise de pantoufles appartenant à un savetier bavarois du nom de Dassler. Lorsque les 2 fils héritent de l'affaire, ils fabriquent  des chaussures de sport. Le nom de la marque est la réunion du surmon "Adi" d'un des frères prénommé Adolphe et de "Das", 1ère syllabbe de Dassler. A la suite de démêlés avec les autorités américaines consécutifs à la Seconde Guerre Mondiale, les deux frères deviendront des ennemis et lorsqu'ils pourront reprendre les rênes de l'affaire après que leurs femmes respectives aient assuré une sorte d'intérim durant leur absence, l'un d' eux préféra partir et créer sa propre entreprise. Il s'agit de Puma !

    Un "remake" de cette mésentente familiale s'est aussi produit en France entre les frères Veron puisque l'un d'eux restera à la tête des voitures miniatures Majorette alors que son frère créera Norev (Veron en verlan) qui deviendra son concurrent direct ! Pour revenir à Adidas, nous nous souvenons de la reprise de cette affaire par Bernard Tapie puis des différents développements qui s'en suivirent et des difficutés, surmontées depuis lors, de l'entreprise. Aujourd'hui Adidas qui contrôle aussi Reebock est cotée en Bourse depuis 1998.

    Nous nous réjouissons de l'arrivée de cette enseigne, parmi les 10 marques les plus connues au monde, qui a choisi notre quartier pour implanter en France son nouveau concept, ce qui démontre que le Marais est aussi autre chose qu'un ensemble muséal.

    Dominique Feutry

     

  • Halles canopée 18 02 13 

    Structure métallique de la Canopée (photo VlM)

     

    La Canopée fait
    couler de l’encre

    La charpente métallique de la
    Canopée étonne par son caractère massif. De l’avis de Sybille Vincendon,
    journaliste à Libération, « Cet
    entrelacs de poutres métalliques a l’air taillé pour porter une centrale
    nucléaire. Tout est mastoc, lourd, pesant, présent ».
    Rappelons que
    cette structure de 14,50 m de haut sera aussi lourde que celle de la Tour
    Eiffel, qui pèse 7 000 tonnes. Est-ce vraiment nécessaire ou est-ce un
    défaut de conception ?

    Berger et Anziutti, les
    architectes de la Canopée, ont en tout cas été récompensés en janvier par un
    prix parodique, « Le Gérard de l’architecte
    qui te chiade une superbe perspective que je te dis pas comment elle chie la
    classe pour le concours, mais une fois que tu vois le projet pour de vrai
    aujourd’hui, tu te demandes s’il se serait pas un peu foutu de ta gueule par
    hasard  (sic)».

    A propos de perspective, il est maintenant clair que,
    contrairement à ce que prétendait l’image virtuelle présentée par les
    architectes de la Canopée lors du concours, l’église Saint-Eustache disparaîtra
    presque entièrement derrière le nouveau bâtiment.

    Autre polémique, au cours de l’opération
    « portes ouvertes » du prototype de la Canopée, la SemPariSeine, qui
    conduit le projet, s’est fait prendre en flagrant délit de propagande. Une
    vidéo postée sur Youtube montre l’un des guides expliquant aux visiteurs que,
    certes, le projet actuellement réalisé aux Halles coûte cher (1 milliard
    d’euros) mais que celui qui avait été proposé par l'architecte Jean Nouvel en 2004, « avec des jardins suspendus et une
    piscine sur le toit »
    , coûtait 4 milliards d’euros. A côté, le projet
    actuel paraît presque donné… Sauf que le projet de Nouvel de 2004 n’a jamais
    été évalué à 4 milliards d’euros, mais "seulement" à 300 millions
    d’euros.

    La SemPariSeine a reconnu ce dérapage et nous a indiqué avoir donné
    aux animateurs la consigne de répondre désormais que « Le projet proposé par le cabinet Seura-Mangin, retenu par la
    Ville de Paris, était le moins coûteux des 4 projets présentés en 2004 et le
    plus simple à réaliser, notamment pour le maintien du fonctionnement, en
    sécurité, de la gare RER et du Forum pendant les travaux. »
    Rappelons
    pour mémoire que le projet Seura-Mangin n’était censé coûter, lui, que 200
    millions d’euros. Sachant que le projet atteint aujourd’hui 1 milliard, on
    mesure l’incroyable dérive financière…

    Dernière polémique en date, le
    syndicat CGT des bibliothécaires de la Ville de Paris nous a alertés sur le
    fait que les crédits d’achats de livres seront les mêmes en 2013 qu’en 2012,
    alors que trois nouvelles bibliothèques sont en train de se constituer (Pajol,
    Saint Lazare et Canopée). Lors de la fermeture de la bibliothèque
    jeunesse des Halles, nous avions demandé en vain que les 25 000 documents
    qu’elle possédait soient mis à l’abri en attendant sa réouverture. Seulement
    10 % de ces documents ont (en principe) été préservés, tout le reste étant
    parti à la déchèterie. « On en
    rachètera des neufs »,
    nous répondait-on à l’époque…

    Elisabeth Bourguinat

    Secrétaire d'ACCOMPLIR, membre de "Vivre Paris !"

     

     

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    Plaque en métal de boîtier électrique ancien pouvant être dangereuse

     

    Récemment un chien est mort électrocuté en marchant sur une plaque en fonte d'un boîtier électrique ancien, dans une rue du XXe arrondissement. La personne qui tentait de le secourir est restée en observation à l’hôpital car elle a reçu, elle aussi, une décharge électrique. Au détour de cet incident qui n’est pas banal et qui aurait pu être bien plus grave encore, la presse s’en est fait d'ailleurs l’écho, nous apprenons que nos rues compteraient encore 3000 de ces vieux modèles de boîtiers électriques datant des années cinquante et même pour certains de la Seconde Guerre Mondiale. Le nombre de 4800 appareils est parfois avancé.

    Nous apprenons aussi que des explosions avec ces modèles de coffrets se sont produites dans un passé récent, elles étaient dues à une oxydation du métal qui aurait généré du gaz à l’intérieur des coffrets…

    Ces boîtiers électriques, le plus souvent en fonte, situés à quelques dizaines de centimètres de profondeur, ont des couvercles qui affleurent à la surface de la chaussée. Ils font la jonction entre le transformateur du quartier et les alimentations d’immeubles. Leur étanchéité s’est érodée et l’humidité pénètre dans l’ensemble. Ils se détériorent, des câbles se dénudent et peuvent alors être en contact avec le boîtier et le mettre sous tension électrique provoquant les événements que nous venons de décrire ou que nous pouvons imaginer. Leur dangerosité potentielle ne peut donc pas être écartée d'autant que métal et eau, particulièrement conducteurs, n’ont jamais fait bon ménage en matière d’électricité. Heureusement les semelles des chaussures des piétons constituent un isolant protecteur, en revanche une main nue, telle la patte du chien, n'est pas protégée.

     

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    Boîtier électrique en façade, plus récent mais éventré


    Les responsables d’ERDF qui gèrent le réseau de distribution d’électricité en France affirment avec insistance que ces matériels sont entretenus, visités annuellement et qu’ils sont isolés. Leur remplacement serait d'ailleurs progressivement en cours, ce que réfutent certains. Alors qui croire ?

    Bien entendu une enquête est diligentée. Il faut savoir aussi que les nouveaux équipements ont un coffrage plastique et sont accrochés aux façades des immeubles. On ne compte plus ceux qui ont été éventrés et qu'on a sommairement enveloppés de ruban adhésif. Il y a près de deux ans, nous avons exposé aux responsables de la voirie notre préoccupation devant l'état de certains de ces matériels, victime d'un vandalisme criminel.

    Nous ne pouvons que rallier l’avis de ceux qui souhaitent qu’une campagne de sécurisation soit menée à l’aune de cet accident et que les équipements anciens soient changés sans attendre. Perdre son chien est très ennuyant mais nous n’osons pas imaginer ce qui se produirait si un enfant ramassait un objet sur une plaque sous tension ou si une personne appelée à effectuer des travaux entrait en contact avec ce matériel défectueux. La Mairie et la Préfecture de Police attendent les conclusions du rapport sur cet événement. Nous serons très intéressés de connaître les mesures qui seront prises à la suite des conclusions qui seront formulées.

    Dominique Feutry