Vivre le Marais, Vivre Paris Centre !

Chronique de la vie au cœur et autour du centre historique de Paris

Catégorie : Cadre de Vie, Environnement

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    Le triste spectacle au pied d'un arbre devant le N° 44 de la rue Beaubourg (IIIe)   (Photo VLM)

     

    Le mauvais temps que nous connaissons cet hiver met en exergue la nécessité d’un meilleur entretien des arbres de notre quartier. Nous avions déjà évoqué ce point dans un article du 6 novembre dernier, l’entourage des arbres doit en effet être soigné pour éviter cet aspect de boue sale et d’eau saumâtre dans laquelle des chiens se lâchent et les piétons peuvent marcher.

    Des grilles ou des revêtements ad hoc doivent être installés là où ils manquent.

    Il est important aussi de veiller à qualité la terre utilisée. A certains endroits, comme la rue Beaubourg côté Marais, la terre au pied des arbres est de la terre glaise qui s’est tassée et qui n’absorbe plus l’eau. Que se passe- t-il alors ? Eh bien, l’eau stagne et crée un foyer « infectieux » où les moustiques, les mouches se multiplient dès les beaux jours. Quant à l’arbre il souffre, s’abîme et dans certains cas dépérit, les feuilles roussissent et son remplacement devient inéluctable si la situation perdure.

    Il appartient à la Direction des Espaces Verts et de l’Environnement de Paris de se pencher sur le cas de ces arbres, afin d’apporter les remèdes nécessaires, notamment bêcher périodiquement la terre qui les entoure.

    Si le Marais a besoin d’arbres, à quoi bon en planter de nouveaux si ceux qui le sont déjà manquent d’entretien ?

    Dominique Feutry

     

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    La rue des Rosiers (IVe), un lieu très fréquenté par les touristes


    Les responsables de l’hôtellerie parisienne ont le sourire. Malgré les prévisions pessimistes sur la baisse de fréquentation, le taux d’occupation des hôtels n’a pas faibli en 2012 comparé à 2011. Et cela en dépit d'un constat plus mitigé pour le reste de la France.

    Les chiffres sont encore meilleurs lorsqu’il s’agit des établissements 4 et 5 étoiles. Nous rappelons qu’un hôtel de ce type est prévu rue Bourg l’Abbé (IIIe) dans les anciens locaux des Bains Douches, le permis ayant été délivré par la mairie.

    Cette stabilité des nuitées à Paris n’est pas le fruit d’une baisse des prix – ceux-ci ont plutôt crû – il est dû au retour des américains (une progression de 11,4% a été enregistrée sur les 11 premiers mois de l’année) qui représentent au total 1,3 millions de personnes. Les japonais reviennent aussi (+ 6,2%) et leur nombre se rapproche de ce qu’il était avant Fukushima. Le plus fort taux d’accroissement est inattendu car il concerne les suisses (+20,3% au 30 novembre 2012).

    Quant aux touristes Chinois, leur nombre n’a pas changé par rapport à 2011. Le tourisme parisien se porte donc plutôt correctement ce qui en ces temps de crise est plutôt rassurant pour le commerçants en particulier, alors que par ailleurs les grands hôtels comme Le Ritz, Le Crillon ou Le Plazza sont en travaux et que les jeux olympiques de Londres apparaissaient comme un lourd handicap.

    Notre quartier est aussi un bon baromètre. Nous y côtoyons jour après jour de nombreux visiteurs dont beaucoup ne parlent pas français et les musées sont très visités. Des efforts ont été entrepris pour augmenter l’offre hôtelière, l’offre Musées, la qualité des grandes expositions (voir notre article du 6 septembre 2012) .

     

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    Touristes et parisiens sur les pelouses, place des Vosges

     

    Espérons que le prochain salon du tourisme (15 au 18 mars) confirmera la tendance. Pour les habitants et les riverains d’un quartier aussi touristique que le Marais, il faut veiller à ce que la propreté soit encore améliorée car des efforts sont possibles, en particulier les week-ends où les sorties nocturnes ne restent malheureusement pas sans trace sur la voie publique. Le Maire adjoint nouvellement en charge de la Propreté, Mao Péninou doit être particulièrement vigilant sur ce point et pousuivre la chasse aux tags et aux affiches sauvages.

    De même, il faut veiller à ce que les cars de touristes respectent les aires de stationnement qui leur sont réservées et évitent de faire tourner leur moteur inutilement pour maintenir la climatisation ou le chauffage, alors que les voyageurs visitent les musées. Enfin, autre point d’importance, le bruit. Plus les visiteurs sont nombreux et plus il y a de bruit. Nous avons évoqué à plusieurs reprises ce sujet (voir nos articles des 25 juin 2012 et 31 janvier 2013), nous continuerons à surveiller son évolution afin d'intervenir auprès des autorités chaque fois que nécessaire.

    Dominique Feutry

     

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    Terrasse équipée de parasols chauffants au gaz


    La Mairie de Paris a pris un arrêté le 6 mai 2011 qui interdit l’usage des chauffages au gaz extérieurs dans le cadre du nouveau règlement sur les étalages et les terrasses (voir notre article du 26 janvier 2013). Les installations nouvelles devaient recourir au chauffage électrique et les anciennes avaient jusqu’en juin 2013 pour se conformer au nouveau texte.

    Cette décision de portée environnementale et sécuritaire, que nous avons soutenue dans le cadre de "Vivre Paris !", a été décriée par les organisations professionnelles, mais a été maintenue. Le Comité Français du Butane et du Propane (CFBP) a porté le litige devant le Tribunal Administratif de Paris. Ce dernier vient, par un jugement du 24 janvier dernier, d’annuler les dispositions prises par la Mairie. Le Tribunal argue du fait que la position de la ville ne reposait sur « aucune étude sérieuse sur le niveau et les effets des émissions de de dioxyde de carbone consécutives à l’usage de ces appareils ».  

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    Parasols chauffants dans un passage parisien

             

    Une étude conjointe de l’Agence de l’Environnement et de la Maîtrise de l’Energie (ADEME) et du Réseau de Transport d’Electricité (RTE) effectuée en 2007 démontre par contre que les dispositifs au gaz ne sont pas plus polluants que les chauffages électriques. De surcroît la consommation de GPL et de gaz naturel n’émet pas de particules et  peu d’oxydes d’azote appelés NOx. Sur l’argument des risques d’incendie et d’explosion, le tribunal a constaté au travers d’études qu’aucun incident significatif n’est arrivé avec ces chauffages au gaz.

    Ce dossier est donc reparti à la case départ et la Mairie a l'intention de faire appel. En ce qui nous concerne, nous considérons qu'il est absurde de gaspiller des hydrocarbures pour chauffer l'atmosphère. Nous constatons de plus que ces chauffages permettent d’installer des clients aux terrasses pour qu'ils puissent fumer. C'est regrettable pour la santé publique. Le chauffage électrique, de ce point de vue, ne vaut pas mieux mais il a le mérite de ne rejeter strictement aucun résidu de combustion "in situ" et de ne pas contribuer au déficit de notre balance commerciale.

    Dominique Feutry

     

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    Le Bazar de l'Hôtel de Ville (angle des rues du Temple et de Rivoli) indissociable de son illustre voisin

     

    Lorsque des clients ou des flâneurs se rendent au BHV, peu d’entre eux imaginent que cet important magasin, devenu emblématique dans le paysage du sud du Marais, au même titre que l’imposant Hôtel de Ville, est né au début de la seconde moitié du XIXe siècle, de la vente par des camelots de bonneterie exposée dans de simples parapluies. Ces vendeurs étaient à la solde d’un certain Xavier Ruel, un commerçant imaginatif, quincaillier lyonnais, venu à Paris pour faire des affaires. Il s’aperçoit assez vite que la meilleure zone de chalandise est à l’angle de la rue des Archives et de la rue de Rivoli, une zone très passante.

    C’est donc tout naturellement qu’en 1856 il parvient à s’installer à cet endroit en ouvrant son commerce qui est encore loin de connaître l’ampleur qu’il déploiera plus tard sur la rue. L’histoire veut qu’à cette époque, les chevaux de l’attelage de l’impératrice Eugénie qui passait devant le magasin se sont emballés. Xavier Ruel réussit à maîtriser la monture. Il reçoit une récompense qu’il investit aussitôt dans son magasin dont le nom est le Bazar Napoléon.

    1bhv_cpa3Le BHV au début du XXe siècle


    Les affaires sous le Second Empire sont prospères, la France et Paris en particulier connaissent un développement sans précédent. De nombreux autres grands magasins sont aussi fondés durant cette période : le Bon Marché (1852), les Grands Magasins du Louvre (1855), la Belle Jardinière (1856), le Printemps (1865) et la Samaritaine (1869). Si par contre les Trois Quartiers avaient été créés bien plus tôt en 1829, les Galeries Lafayette n’ont quant à elles été ouvertes que beaucoup plus tard, en 1895 !

    Dans ce contexte de forte expansion, notre entrepreneur réussit et il parvient en 1866 à louer de plus grandes surfaces au 54 rue de Rivoli, mais il occupe toujours une façade assez réduite sur la rue, l’activité s’étendant à d’autres immeubles formant îlot. Les parisiennes apprécient la modernité affichée du magasin et ses comptoirs à prix fixes. Lorsque Xavier Ruel meurt, en 1900 l’affaire, fidèle à ses aspirations est plutôt populaire. Elle compte 800 employés.

    C’est un petit-fils, Henri Viguier qui, à 23 ans (il disparaîtra en 1967), prend les rênes du grand magasin. Il entreprend dès avant la première Guerre Mondiale d’énormes travaux, la rotonde et l’essentiel de la silhouette actuelle du magasin aménagés sur les plans de l’architecte Auguste Roy datent de cette époque. Le bâtiment s’élève sur 11 étages. Certains artistes connus, tels Marcel Duchamp, se fournissent au BHV pour créer leurs œuvres ajoutant à la notoriété du lieu.

     

    BHV  Vieille publicité du BHV 

    En 1926, le magasin étend ses activités à l’ameublement et au confort de la maison. Durant la Seconde Guerre Mondiale des étages sont fermés faute de marchandises. A la fin du conflit, le BHV ouvre des espaces au sous-sol, puis installe son premier escalator en 1954. L’année précédente il avait mis en place un service clientèle destiné à régler les litiges. Dans les années soixante sont créés de nouveaux magasins en Ile de France. Son « vaisseau amiral » dispose de l’air conditionné dès 1966. A cette même époque, il est surélevé d’un étage.

     

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    Les anges sous la coupole veillent aux destinées du BHV


    Dans les années 70, d’autres magasins seront ouverts axés sur le bricolage et la décoration. Il est bon aussi de rappeler que le BHV a institué dès 1932 les allocations familiales pour son personnel. De même durant le terrible froid de l’hiver 1954, touchés par l’appel de l’abbé Pierre, les dirigeants mettent des camions du magasin à disposition pour le transport des marchandises destinées aux nécessiteux.

    Au plan capitalistique, le BHV réalise son introduction en Bourse en 1960, il passe ensuite dans le giron des Nouvelles Galeries (1969), puis dans celui des Galeries Lafayette (1991) qui le détiennent toujours aujourd’hui.

    Le BHV après avoir fermé la plupart de ses magasins n’arrête pas de se transformer afin de résister à la concurrence toujours plus vive et essaie de trouver des services, espaces et nouveaux concepts qui le démarquent (espace homme, espace moto, espace chiens et chats, espace Médical, travaux à domicile, espace chaussures…). Il n’empêche que pour nombre de parisiens, il reste le « temple du bricolage » et les changements significatifs qui avaient été annoncés par le presse à l’automne dernier, nous avaient émus (voir notre article du 30 octobre 2012). Nous savons aujourd’hui qu’ils sont de moindre ampleur et que le BHV qui a pris son nom actuel l’année même de la Commune deviendra le « BHV Marais » en septembre prochain.

    Nous souhaitons qu’il reste encore longtemps une des grandes institutions de la Rive Droite.

    Dominique Feutry

     




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    La "Gloriette" du 37 rue de Turenne (IIIe)

     

    Entre les immeubles situés rues de Sévigné, des Francs-Bourgeois et de Turenne s'étend un grand espace constitué de jardins, terrasse et anciens ateliers, dominé par un lanterneau à l'allure de clocheton, auquel les habitants ont donné le nom de "gloriette".

    Une quarantaine de résidents se sont regroupés dans une association : "Au calme de la gloriette" pour protéger le calme et la tranquillité dont ils bénéficient. Ils craignent que ne s'implantent dans cet espace des activités entrainant des nuisances diverses incompatibles avec la sérénité actuelle.

    A ce jour, aucune menace n'est identifiée mais le risque potentiel existe. C'est pour être en mesure de l'affronter, s'il se concrétisait, que nous avons créé une association et demandé un rattachement à "Vivre le Marais !". Cela nous permettra de profiter de son expérience et de son savoir-faire.

    Daniel Sée

    Président de l'association "Au calme de la gloriette"

     

    Nous accueillons avec joie la nouvelle association avec qui nous partageons les valeurs et les aspirations. "Vivre le Marais !" en porte témoignage en devenant  à son tour adhérente de "Au calme de la gloriette"

    L'évènement illustre le fait que notre association cristallise un "mouvement" que nous avons décrit dans un article précédent et qui se caractérise par la recherche d'un art de vivre dans l'un des plus beaux sites urbains du monde

    Gérard Simonet

    Président-fondateur de "Vivre le Marais !"

     

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    Passage de fortune installé lors de la crue de 1910


    Les longues chutes de pluie après la neige que nous connaissons actuellement ne manquent pas de nous rappeler le spectre de la crue de 1910 qui a été très médiatisée à l’époque et est donc restée dans la mémoire collective. Il faut dire qu’en ce début de XIXe siècle toutes les conditions ont été réunies pour conduire à cette catastrophe.

    Tout d’abord la topographie de la région parisienne avec la Seine et ses affluents (notamment l’Yonne) constitue un terreau favorable. Après un été humide, des chutes de neige et de la pluie au début de l’hiver, des averses abondantes se mettent à tomber sur des sols saturés voire gelés dès la mi-janvier 1910. Le fleuve et ses affluents, les nappes phréatiques, tout déborde alors rapidement sur les quais, les rues, les caves, envahis par l’eau.

    La surprise vient surtout de l’ampleur de la crue et de l’inondation de zones éloignées du fleuve comme par exemple près de la Gare Saint-Lazare. Plusieurs arrondissements sont concernés ainsi que des centaines de rues et avenues. Les arches du pont de l’Alma ne sont même plus visibles ! Les perturbations sont alors de tous ordres qu’il s’agisse des transports en commun, du ramassage des ordures, de l’électricité, des égouts, des approvisionnements et des déplacements.

    Des passages sont créés comme on le voit sur les photographies de l’époque. Il s’agit de simples planches installées sur des tréteaux mais aussi de passerelles car la crue va durer 45 jours consécutifs ! Les militaires, mais aussi des marins normands et bretons avec des barques sont appelés en renfort. Des secours se mettent en place car nombreux sont ceux qui ont dû être évacués puisque l’on dénombrera 200 000 parisiens sinistrés et 20 000 immeubles inondés le long des 40 km de rues touchées ! Les dégâts sont énormes.

     

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    Livraison à domicile durant la crue de 1910

    Heureusement toutefois la solidarité a joué à plein en provenance de toute la France et de l’étranger et toute épidémie a pu être évitée.

    Des mesures ont été prises à la suite de cette inondation qui rappelait celle de 1658. Il existe dorénavant 4 grands lacs réservoirs artificiels qui régulent le bassin amont de la Seine en écrêtant les crues des affluents de la Seine et vice versa, en cas de forte baisse de débit. Des travaux ont parallèlement été entrepris touchant les quais qui sont plus haut depuis lors, les écluses ont été revues, des parapets ont été construits, le lit du fleuve a été creusé.

    Des structures mobiles ont  été mises au point mais le risque d’inondation ne peut pas être totalement écarté. Un Plan Prévention du Risque Inondation (PPRI) existe lui aussi, mis en œuvre depuis 1995 dans la perspective d’une éventuelle crue centennale. Ce plan approuvé par l’Etat en 2003 a été révisé en 2007. Des plans des zones à risque ont été établis par arrondissement. Il est possible de savoir quels sont les arrondissements à risque puisque sont distinguées par des couleurs différentes les parties véritablement inondables, celles où le risque ne porte que sur les sous-sols et les caves et celles où l’alimentation électrique peut être fragilisée.

     

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    Pour le savoir il suffit de se rendre sur le site « les cartes des zones inondables Paris.fr ». Ainsi le Marais encourt surtout l’inondation en sous-sol et rencontrera des problèmes d’alimentation électrique, sauf si la crue est plus importante que celle de 1910. Les perturbations en matière de transport et d'approvisionnement le toucheront aussi, au même titre que les autres quartiers de Paris.

    Il est d’ailleurs conseillé dans le cadre de recommandations qui sont formulées aux habitants de vider les caves des substances qui pourraient provoquer une pollution (bidon d’essence, pots de peinture, …), d’équiper de clapets anti-retour le tout à l’égout des immeubles, de protéger par un cuvelage les sous-sols dans lesquels se trouvent des machineries d’ascenseurs, des chaudières, des tableaux électriques, des surpresseurs pour monter l’eau dans les étages et de ne pas oublier d’avoir à disposition des lampes électriques à piles et des bougies en cas de coupure d’électricité…

    Espérons qu’aucune crue aussi spectaculaire ne se produise car ses conséquences seraient fâcheuses.

    Dominique Feutry

     

     

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    Eclairage de la façade de l'Hôtel de Ville de Paris pour la Nuit Blanche

     

    Un arrêté du Ministre du Développement Durable vient de réglementer l’éclairage nocturne des bâtiments non résidentiels. Il entrera en application le 01 juillet prochain. Ainsi les éclairages de façades de bâtiments non résidentiels devront être éteints au plus tard à une heure du matin et ceux des magasins aussi. En tout état de cause pour ces derniers, les lumières devront cesser de les éclairer une heure après la fin de leur occupation. Le texte s’applique également aux locaux à usage professionnel (bureaux, ateliers et usines) qui devront voir leur éclairage intérieur éteint une heure au plus tard après la fin de leur occupation.

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    Angle rues des Archives et des Francs Bourgeois


    A contrario, les lampes des commerces pourront être allumées à partir de 7 heures du matin ou une heure avant le démarrage de l’activité si celle-ci est plus matinale. Les Préfets pourront délivrer des dérogations soit en fonction de la période de l’année (veille de jours fériés chômés ou illuminations de Noël), soit lors d’événements exceptionnels, soit « dans les zones touristiques d’affluence exceptionnelle ou d’animation culturelle permanente ». La liste de ces zones est établie par le Préfet après avis d’un certain nombre d’instances. Ce texte complète le décret de juillet 2012 qui imposait l’extinction des enseignes lumineuses des commerçants entre une heure et six heures du matin, mais il ne s’appliquait qu’aux nouvelles enseignes, les autres devant se mettre en conformité en juillet 2018 au plus tard. Bien entendu tout éclairage qui touche la conservation des biens n’est pas concerné.

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    Le quartier de La Défense de nuit


    Nous avons souligné dans un article très récent (26 janvier 2013), combien l’éclairage public représentait une poste de dépenses élevée pour les communes et pour Paris en particulier. Cette décision vient donc à propos, elle concerne tout à chacun. En effet, elle permet de diminuer les dépenses d’énergie inutiles dues par exemple au salarié qui quitte son bureau sans éteindre la lumière ou à la personne chargée du nettoyage qui laisse les lampes allumées comme signe distinctif des bureaux où elle a effectué le ménage. Combien de tours de bureaux restaient de ce fait entièrement illuminées toute la nuit. Le décret met fin à cette pratique. De même les façades des monuments devraient pour un certain nombre d’entre elles ne plus être éclairées, passé une heure du matin, sauf dérogation.

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    Etablissement ouvert tard la nuit rue des archives

    C’est sur ce dernier point qu’il nous appartient d’être vigilant. Car si le but est bien de réduire les nuisances lumineuses (ce que certains appellent pollution lumineuse) et de diminuer le montant de la consommation d’énergie, la réglementation doit s’appliquer à tous et nécessiter une surveillance ad hoc. Qu’en est-il sur ce point ? Le décret ne dit rien et le Ministre ne s’est pas exprimé à ce titre. Il faudra pourtant des moyens, le civisme des uns et des autres ne suffira pas à lui seul. Notre quartier est concerné au premier chef. Il sera vraisemblablement classé dans l’un des critères définis plus haut pour bénéficier d’une dérogation. Le nombre d’établissements concourant à la réputation de lieu de fête du Marais qui ferment leurs portes à une heure du matin est limité. Peu d'entre eux participeront à la réduction de la facture énergétique et à celle de la pollution lumineuse. Nous risquons donc de ne pas bénéficier, sinon très partiellement, des effets de cette nouvelle réglementation. Une autre façon de montrer que le Marais est une zone à part, et qu'il peut dans certains cas, déroger aux lois et réglements.

    Dominique Feutry

     


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    Couverture du document officiel du réglement des terrasses de le Ville de Paris (disponible sur Internet)

     

    La Mairie de Paris vient de publier dans son bulletin officiel daté du 18 janvier 2013, un arrêté (N° 2013 P 00113) créant une zone de rencontre sur le tronçon de la rue Rambuteau compris entre St Martin et Sébastopol (cf article du 5 janvier 2013) dont l'aménagement va se poursuivre jusqu’à la rue des Archives (cf article du 08 décembre 2012). Cet arrêté est important car le Maire de Paris reconnaît la « forte circulation piétonne sur l’ensemble de cette artère ». Son classement en « zone de rencontre » implique des obligations pour les conducteurs de véhicules à moteur mais aussi pour les commerçants.

     

     

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    Les véhicules devront rouler à 20 km/h puisque les piétons sont prioritaires sur la chaussée, les trottoirs élargis sont de ce fait moins marqués. De même, les dimensions autorisées pour les terrasses, ne doivent pas être augmentées par la Ville à la faveur des élargissements de trottoir. Afin de respecter la Plan d'Accessibilité à la Voirie et à l'Espace public (PAVE) voté par le Conseil de Paris en septembre 2012, dans le cas d'élargissement des trottoirs, la largeur gagnée doit être acquise au cheminement des flux de piétons et non au bénéfice des activités privées riveraines. 


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    Ce type d'installation sur le trottoir n'est pas permis

    Cela est d'autant plus important que les termes du règlement instauré à cet égard en juin 2011 pour les terrasses, les contre terrasses et les étales est très précis. Pour l’essentiel, il faut retenir que le droit de passage réservé aux piétons est de 1m 60 et les deux tiers de l'espace utile. En sus des périmètres autorisés, les installations doivent répondre à un cahier des charges précis quant à l’aspect général, aux matériaux devant être utilisés …selon qu’il s’agit d’une terrasse couverte ou fermée ou d’une étale. Nous retiendrons plus particulièrement du règlement de la Ville de Paris que :

    – Une affichette de l’autorisation délivrée doit être obligatoirement apposée sur la vitrine du commerçant. Si elle reprend les dimensions de la surface d’emprise et quelques autres éléments, elle n’est pas toujours très lisible.

    – Aucun mobilier annexe (tapis, chevalets, cendriers jardinières…) ne doit figurer à l’extérieur de la terrasse sauf autorisation spécifique.

    – Les commerçants doivent prendre toutes mesures pour que l’exploitation de leurs installations n’apporte aucune gêne au voisinage notamment entre 22h00 et 7h00.

    – Les dispositifs de chauffage au gaz sont interdits et devraient disparaître. Cette mesure fait d’ailleurs polémique.

    – L’utilisation des bâches est désormais interdite.

    Ce texte constitue pour nous un point d’ancrage pour éviter, voire empêcher les débordements intempestifs de l’occupation du domaine public. Nous resterons vigilants car le nombre de dérogations données ou constatées souvent sans autorisation sont multiples et toutes les règles existantes ne sont pas toujours respectées ou appliquées (cf article du 15 novembre 2012) tant en matière de bruit, de place occupée, de matériaux utilisés que d’enseigne publicitaire … .

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    La terrasse récemment mise aux nouvelles régles du Comptoir des Archives (au 43 de la même rue) ne  laisse pas suffisamment d'espace pour le piétons à l'angle avec la rue Rambuteau du fait de la présence d'un feu tricolore


    Il existe des contrôles, mais ils sont insuffisants (20 000 terrasses sont répertoriées dans Paris) et ils sont rarement opérés le soir ou la nuit. Il faut aussi garder à l’esprit que les frais engendrés par l’aménagement d’une terrasse, la location, plus les taxes payées à la Ville de Paris sont très rapidement amortis. Des articles de presse ont estimé qu’une table sur une terrasse rapportait en moyenne 400 € par jour. Or le loyer annuel au m2 d’un trottoir sur lequel est disposée une terrasse oscille entre, environ 16€ dans un quartier modeste en matière de passage, à moins de 90 € sur les Champs Elysées ! A ce loyer s’ajoutent quelques taxes dues sur le chauffage, les parasols, les enseignes publicitaires….

    Une bonne affaire donc mais qui ne doit pas donner lieu à débordement qui anihilerait tout l'intérêt d'élargir les trottoirs au bénéfice des piétons.

    Dominique Feutry

     

     
    Intéressé par l'association : cliquer ICI

     

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    Bords de Seine éclairés la nuit

    Jusqu’au règne de Louis XIV, Paris n’était pas éclairé la nuit ! Au début de son règne le Roi Soleil crée les porteurs de flambeaux qui moyennant rémunération, accompagnent les personnes qui le souhaitent. A partir de 1667, le Lieutenant Général de Police de Paris Gabriel-Nicolas de la Reynie fait installer un éclairage des rues durant l’hiver au moyen de lanternes à bougies suspendues à des poteaux par une corde (les mèches devaient être coupées toutes les heures…). L’éclairage à huile fait son apparition en 1759, sous l’impulsion d’un des successeurs de La Reynie, Antoine de Sartine. Une mèche trempe dans l’huile de tripes et la flamme de la lanterne est placée sous un réflecteur métallique qui « réverbère » la lumière vers le sol. Ces réverbères étaient suspendus soit à un câble, au milieu de la rue, soit accrochés à des potences. Ils étaient espacés de 50 m et éclairaient beaucoup mieux que les bougies. Les allumeurs de réverbères sont plus nombreux et doivent allumer entretenir et éteindre les lampes par tous temps. 

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    Allumeur de réverbères à Paris

    Les éclairages urbains à gaz font leur apparition à la suite de plusieurs découvertes françaises et anglaises de la fin du XVIIIe siècle. Les premières expérimentations sont faites en 1816 dans le Passage des Panoramas par l’anglais Windsor. Beaucoup furent émerveillés, même Louis XVIII investira personnellement dans cette activité afin de développer l’industrie française en retard sur celle du Royaume Uni. Ce système d’éclairage fut généralisé ensuite dans toute la ville malgré les frayeurs de ceux qui craignaient les risques d’explosion. Les premiers réverbères sur pied recevant les becs de gaz sont alors posés. Le préfet Rambuteau fut un fervent partisan de leur installation puisqu’au moment de son départ en 1848, 15 ans après sa prise de fonction, le nombre de réverbères au gaz était passé de 69 (il y avait alors encore 13 000 lampes à huile) à 8 600 ! Parallèlement les commerçants et les particuliers s'équipent afin de bénéficier de ce nouveau système d'éclairage.

     

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    Réverbère de Hittorf place de La Concorde

    Dès 1855, des règles précises sont fixées entre les pouvoirs publics et les producteurs de gaz sur la qualité et le prix du gaz. A la veille de la guerre de 1870, alors qu’il ne restait plus que 1000 lampes à huile, on estime que la consommation annuelle de gaz atteignait 26 millions de m3 dont 16 millions destinés à l’éclairage public constitué de 31 000 becs de gaz et 1000 km de canalisations qui les alimentaient depuis les différentes usines de production de gaz. Le rouleau compresseur des nouvelles technologies alliées aux grands travaux d’Haussmann avait produit ses effets. Avec la découverte de l’ampoule à incandescence en 1878, l’électricité condamne à terme l’usage du gaz pour assurer l’éclairage public. Même si les premières ampoules sont très dévoreuses d’énergie, les améliorations nombreuses et successives apportées ensuite et jusqu’à nos jours (lampes à décharge, tubes puis ballons fluorescents, lampes à sodium à basse et à haute pression, lampes à iodures et enfin les leds) auront raison du gaz d’éclairage.

     

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    C’est en 1900, à l’occasion de l’Exposition Universelle que les visiteurs découvrent que l’électricité va prendre le pas sur le gaz qui ne disparaîtra définitivement de l’éclairage public qu’en 1962 ! L’éclairage électrique prendra véritablement son essor après la Première Guerre mondiale. L'arrivée de l'éclairage électrique annonce aussi la disparition des allumeurs de réverbères.

    Aujourd’hui la Ville de Paris est propriétaire des installations et la maîtrise d’ouvrage de l’éclairage public est assurée par la Direction de la Voierie et des Déplacements et le Service du Patrimoine de la Voierie qui lui est rattaché. Les installations se composent d’environ 90 000 supports dont 60 000 candélabres et 30 000 consoles sur les immeubles, auxquels il convient d’ajouter 2 200 lampadaires sur le boulevard périphérique. Il faut enfin savoir que la Ville a la charge des illuminations des 304 sites et monuments répartis dans la capitale. Comme toutes les communes françaises, l’éclairage public à Paris coûte cher.

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    Nouvel éclairage du pont de l'Alma

    La facture est d’un tiers environ du coût énergétique de la capitale. Au-delà de la question de la pollution lumineuse et en CO2 qui doivent être réduites car c’est un sujet important, un objectif a été fixé de diminuer de 30 % la consommation d’énergie d’ici 2020. Un vaste et difficile programme qui concerne les 200 000 points lumineux existants à Paris et comprend aussi bien la simple limitation des horaires d’éclairage des monuments que l’emploi de nouvelles technologies moins voraces en énergie et plus respectueuses de l’environnement. Le Pont de l’Alma a été rénové et son éclairage a été étudié de manière à ce qu’il ne représente plus que 10% de la facture avant modernisation de l’installation. Augurons que les exemples vont se multiplier et faire baisser les dépenses qui sont finalement à la charges des parisiens.

    Mais soyons réalistes et sortons de ce rêve passager car loin est sans doute le jour où nous verrons, comme conséquence d'une gestion budgétaire rigoureuse, nos impôts diminuer… !

    Dominique Feutry

     

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    Conteneurs parisiens de tri sélectif

    Le nouveau marché d’enlèvement des ordures ménagères qui concerne 10 arrondissements (dont les IIIe et le IVe) et que se partagent aujourd’hui les sociétés privées Derichebourg, Véolia et Pizzorno passe au Conseil de Paris le 11 février prochain. Les prestataires soumissionnaires devront utiliser des véhicules propres et moins bruyants et contribuer à réduire le coût annuel pour la collectivité qui est de 60 millions € pour le ramassage des déchets ménagers et de 259 millions € si l’on inclut le coût de leur traitement.

    Après quelques tests, il est prévu de ramener la collecte de 7 à 6 jours par semaine, exception faite des quartiers connaissant une activité dominicale comme le Marais. Néanmoins le dimanche le service débutera à 7h au lieu de 6h. Le but n’est pas, semble-t-il, de réduire le travail le dimanche car il se reportera sur le lundi où le tonnage sera plus élevé, mais plutôt de réduire les nuisances sonores provoquées par les quelques 650 bennes qui parcourent la capitale chaque jour. François Dagnaud, adjoint au Maire en charge de la propreté, souligne aussi qu’est constatée depuis plusieurs années une « baisse durable et régulière des déchets ménagers ».

    Puce Conteneurs équipés d'une puce électronique utilisés à Nîmes

    Une autre mesure qui pourrait commencer à s’appliquer dès 2014 est l’équipement de puces électroniques des conteneurs qui mesureront le volume des déchets déposés par immeuble, ce qui permettrait d’aménager les tournées. En 2011, un million de tonnes de déchets a été ramassé à Paris. Chaque parisien a produit en moyenne 519 kg de déchets par an, contre 587 en 2000 (–12%). Mais derrière ces chiffres, les disparités sont importantes puisque dans certains arrondissements le tonnage passe à 1 tonne ! Selon les spécialistes la tendance baissière devrait se poursuivre.

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    Ramassage des poubelles par voiture à chevaux à Paris tel qu'il se faisait autrefois 

    Il faut savoir que la collecte et le traitement des ordures ménagères sont en partie financés par la taxe d’enlèvement des ordures ménagères (TEOM). Elle n’est pas calculée en fonction du volume de déchets mais sur la même base que la taxe foncière sur les propriétés bâties. Un simple emplacement de stationnement ne produisant aucun déchet est ainsi assujetti. Le taux voté par le Conseil de Paris est de 6,21% en 2012, auquel s’ajoute 8% représentant les frais de gestion de la fiscalité directe calculée sur le montant de la cotisation. A Paris, la taxe moyenne par habitant était en 2011 de 170€ pour un coût réel par habitant de 144€. Il s’agit là d’un des taux les plus élevés des agglomérations de plus de 100 000 habitants selon une étude de l’UFC Que Choisir qui a essayé, comme d’ailleurs la Cour des Comptes, d’expliquer pourquoi les recettes de cette taxe ont doublé en France entre 2000 et 2011.

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    Benne à ordure circulant dans Paris

    A priori, outre la multiplication des déchetteries, ce sont la généralisation de la collecte sélective et les nouvelles normes environnementales et technologiques qui expliquent en partie cette hausse. Nous devons néanmoins rester vigilants car la baisse constante du tonnage d’ordures ménagères ne se traduit pas vraiment par une baisse concomitante des coûts et donc de la taxe. Peut-être faudra-t-il revoir le mode de calcul de la taxe, ainsi que les exonérations comme par exemple celle qui concerne les usines ou les locaux loués par un service public ?

    Ne faut-il pas aussi envisager, même si cela ne semble pas encore prévu, que les puces permettent de taxer les immeubles selon le poids constaté de déchets enlevés. Est-il normal que ceux qui produisent peu paient pour ceux qui produisent le plus ?

    Dominique Feutry