Vivre le Marais, Vivre Paris Centre !

Chronique de la vie au cœur et autour du centre historique de Paris

Catégorie : Cadre de Vie, Environnement

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    Panneau de début de "zone de rencontre"

    Interrogé récemment par un grand quotidien, Julien Bargeton, adjoint au Maire de Paris chargé de la circulation, a précisé que l’équipe municipale souhaitait multiplier les « zones de rencontre » et qu’à ce titre une concertation serait organisée afin de déterminer les endroits qui pourraient être retenus. Il s’agira surtout de lieux passants avec des commerces ou de rues étroites dans lesquels sont situés des écoles ou des équipements publics.

    Une « zone de rencontre » a été définie dans le code de la route par un décret du 30 juillet 2008. Il permet aux maires, à l’instar d’expériences venues de la Suisse ou de la Belgique, d’aménager des zones de circulation plus larges que ne le permettaient les « zones 30 » ou les « aires piétonnes ». Tous les véhicules peuvent emprunter ces zones, mais la priorité est donnée aux piétons (excepté sur les tramways) qui n’ont pas l’obligation de circuler sur les trottoirs et parallèlement la vitesse des véhicules motorisés est limitée à 20 km/h. La réglementation habituelle demeure, notamment en ce qui concerne la législation pour les personnes à mobilité réduite et la signalisation. De même, il est conseillé si cela est possible, de prévoir des espaces réservés aux piétons non accessibles aux véhicules motorisés.

    ImagesCAG8FRT6Stationnement sauvage rue Rambuteau

             

    En résumé, la chaussée et le trottoir s’effacent l’un l’autre. Des panneaux spécifiques délimitent et signalent les « zones de rencontre ». La rue Rambuteau (notre article du 8 décembre 2012) est un exemple d’un tel aménagement. Un certain nombre de projets sont déjà avancés parmi lesquels figure à juste titre la rue de la Verrerie (IVe). Elle sépare les deux magasins du BHV et il est vrai que rendre cette zone semi piétonne, tout en réglementant la vitesse de circulation, serait un plus. La rendre totalement piétonne n’aurait-il pas été préférable ?

    Images Panneau de fin de "zone de rencontre"

                   

    A l’usage il semble que sur ces zones la coexistence est harmonieuse entre d'une part les piétons prioritaires et d'autre part les véhicules, en particulier ceux qui sont motorisés pour lesquels la vitesse est limitée. De plus, ces zones réduisent normalement le bruit et la pollution dégagés par les moteurs. Par contre, les automobilistes ou les motards ne doivent pas profiter de la symbiose qui existe dans ces espaces entre chaussée et trottoir pour stationner leur véhicule sur des aires qui ne leur sont pas réservées. C’est d’ailleurs le constat qui est malheureusement fait dans la partie réaménagée de le rue Rambuteau.

    Enfin, une question importante se pose, combien coûtent ces aménagements ? Pour l’adjoint au maire, le coût est très variable et oscille entre celui de la simple pose de panneaux de signalisation à celui d’un réaménagement complet de l’espace. Ainsi, le prix du réaménagement de la rue Rambuteau que chacun s’accorde à dire qu’il est très réussi, serait le plus cher, soit 4.580 € le m2… !

    Dominique Feutry

     

  • George cain statue
    Square Georges Cain (IIIe) avec au centre "Île de France", la statue de Maillol 

             

    Si l’on exclut le square de la place des Vosges qui est d’ailleurs classé, notre quartier comprend plusieurs espaces verts anciens (notre article du 26 juillet 2012) qui méritent quelques commentaires historiques.

    Le plus ancien de ceux-ci est le square du Temple (IIIe). Il fut aménagé par Jean-Charles Alphan ingénieur en chef au Service des Promenades dans la cadre des travaux haussmanniens. Haussmann avait prévu d’en installer 24. Tous sont conçus sur le même modèle avec des allées à l’anglaise, des grilles travaillées, une cascade et un kiosque à musique.


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       Statue de Béranger, square du Temple   

    Celui du IIIe arrondissement est installé à la place de l’ancien Enclos du Temple qui fut modifié au XVIIème siècle pour devenir ensuite la triste prison où mourut Louis XVII. On remarquera dans le jardin une statue d’Henri Lagriffoul datant de 1953 qui représente le célèbre chansonnier Béranger (1780-1857) qui fut très populaire en son temps.

    Le square Léopold Achille (IIIe), encore souvent appelé par son ancienne dénomination, square du Parc Royal (du nom de la rue qu’il jouxte) a été installé en 1913. Il porte le nom d’un ancien conseiller municipal du IIIe du début du XXème siècle qui était à la fois parfumeur et écrivain. Le parc qui attire les jeunes enfants et leurs parents est intéressant car il compte des arbres anciens dont un orme de Sibérie plus que centenaire. Une statue de femme dite « Pomone » sculptée en 1841 est disposée devant le mur qui longe le square.

    Sqachille

    Square Léopold achille (IIIe)      

    Elle a été miraculeusement sauvée de la destruction de l’Hôtel de Ville en 1871 comme d’ailleurs d’autres vestiges notamment une sculpture renaissance représentant une salamandre. Séparé par l’orangerie de l’Hôtel Le Peletier de Saint- Fargeau (Musée Carnavalet), le square Georges Cain (IIIe) situé rue Payenne porte le nom d’un ancien conservateur du musée Carnavalet (article du 20 avril 2010 : le jardin d'Eden !). En son centre, trônait une magnifique statue en bronze de Maillol intitulée « Ile de France ». Elle a été enlevée, espérons que cela est temporaire …? De jolies roses sont généralement plantées dans les parterres. Une installation électronique fonctionnant à l’énergie solaire diffusait le chant d’un rossignol. Ce dispositif amusant n'exite plus hélàs aujourd'hui. Dans les années 80, une scène d’un épisode de le série télévisée inspecteur Maigret dont le rôle était tenu par Jean Richard a été tournée à cet endroit. 

    220px-Square-langlois-1

     Fontaine des Guillemites, square C-V Langlois (IVe) 

    Charles-Victor Langlois est plus connu par le square de la rue des Blancs Manteaux (IVe) à qui il a donné son nom que pour son action de conservateur des Archives Nationales de 1913 à 1929 qui a permis de sauver de la destruction le magnifique Hôtel de Rohan et ses communs. Créé en 1961, ce petit square a pris sa place sur l’emplacement des anciens bâtiments du Couvent des Blancs Manteaux détruits en 1929. Le long du mur mitoyen avec l’église se trouvent des éléments de la fontaine des Guillemites datant de 1719 (notre article du 01 septembre 2012) et de jolis bouleaux verruqueux si jolis avec leurs chatons et couleurs chatoyantes à l’automne. Ce square est très fréquenté à la belle saison, nous sommes en plein coeur du Marais et il y règne alors une agréable ambiance de village.

    Dominique Feutry

     

  • Vieille du t 20 argenson 28 12 12L'impasse de l'hôtel d'Argenson, à hauteur du 20 rue Vieille du Temple (IVe)

     

    Les habitants du IVe ont regretté, pour la plupart, la disparition de la boulangerie "Malineau" qui bordait le flanc sud de l'impasse, au 18 rue Vieille du Temple (IVe). C'était encore un commerce de bouche qui allait être remplacé par un magasin de produits de luxe. Nous nous en sommes fait l'écho dans un article du 15 septembre 2011 qui, prudemment, relativisait un discours qui ne nous parait pas toujours justifié.

    Les riverains de l'impasse ont une autre analyse de l'évènement. La présence d'une boulangerie, qui disposait d'ouvertures – litigieuses – sur l'impasse, générait des déchets qui attiraient les rats et était responsable du stationnement de véhicules de livraisons qui bloquaient le passage des piétons et interdisait l'usage de la voie, en cas de nécessité, par les pompiers et véhicules de secours.

    Le remplacement de "Malineau" par "LUSH", un fabricant de cosmétiques bios, est vu par eux comme un progrès.

    Il reste que l'impasse est toujours victime de ses démons : ce cul-de-sac est un cloaque. Il recueille toutes sortes de déchets dont les gens se débarrassent, des visiteurs qui n'hésitent pas à exploiter l'ombre complice pour faire leurs besoins et des artistes de pacotille qui couvrent ses murs d'affiches et de graffiti immondes, bien visibles depuis la rue mais que la mairie ne traite pas car il s'agit d'une voie privée.
    Argenson cul de sac

    Argenson impasse 28 12 12
     

     

     

     

     

     

    A droite, vue de l'impasse, depuis la rue Vieille du Temple. A gauche, une plaque ancienne où on peut lire (agrandir) "CUL DE SAC d'ARGENSON 15"

    La solution était évidente : il fallait fermer l'impasse par une grille avec contrôle d'accès. En surmontant une difficulté : obtenir l'accord unanime de tous les ayants-droit à la voie, à savoir les copropriétés des 18 et 22 rue Vieille du Temple, des 48-50 et 52 rue du Roi de Sicile et du 20 rue Vieille du Temple, au fond de l'impasse, qui est l'adresse postale de l'hôtel d'Argenson.

    La bonne nouvelle aujourd'hui est que ces copropriétés sont parvenues à un accord pour l'installation d'une grille dans l'alignement des façades sur rue. Une fois nettoyés, les murs devraient donc rester propres et les nombreux passants de la rue Vieille du Temple cesseront d'être indisposés par un décor aussi disgracieux qu'anxiogène.

    Une fois de plus, nous constatons que tout ce qui est impasses, arcades, renfoncements ouverts sur la rue doivent être finalement fermés pour éviter qu'il en soit fait usage préjudiciable à l'environnement et à la salubrité. Les architectes-urbanistes, qui en ont été friands à une époque, devraient en tirer la leçon aujourd'hui.

    Pour terminer notre enquête, nous nous sommes aventurés au fond de l'impasse. Elle débouche à travers une grille sur une cour pavée qui est au centre de trois corps de bâtiments du XVIIème siècle, passablement défigurés par des surélévations qu'on peut dater du XIXème. Ces bâtiments offrent de beaux volumes et de belles fenêtres et portes cochères au rez-de-chaussée, probablement des anciennes écuries. A signaler un escalier d'époque Louis XIII à quatre noyaux et ballustres de bois carrés, qui dessert les trois derniers étages. A sa partie basse, les occupants au XVIIIème siècle ont jugé bon de céder à la mode en installant une rampe en fer forgé.

    Vieille du t 20 escalier 28 12 12Fer forgé au premier plan, ballustres de bois carrés à l'arrière (qui ont perdu leur peinture traditionnellement polychrome)

     

    A signaler pour clore la visite, une maison à pans de bois sur cour qui date probablement du XIXème siècle et que le PSMV (plan de sauvegarde et de mise en valeur) actuel a voué à la démolition. Elle est restée debout. Elle est en passe d'acquérir droit de cité dans le PSMV révisé.

    Vieille du t 20 maison sur cour 28 12 12Un ajout qui ne manque pas d'élégance même s'il ne respecte pas l'harmonie de l'ensemble

     

    Naturellement, lorsque deux grilles, en tête et au fond de l'impasse, protègeront l'accès à cette cour, seuls les habitants et leur invités auront l'opportunité de refaire notre parcours. A l'exception, peut-être, des journées du patrimoine où les portes du Marais sont censées s'ouvrir …

    Gérard Simonet

     

    Photos "Vivre le Marais !", cliquez gauche jusqu'à deux fois dans l'image pour agrandir

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  • Petit train

     

    Des "petits trains" vont bientôt sillonner Paris. Cinq trajets sont créés, dont un dans le Marais qui répond au nom de "Circuit Royal". L'exploitation en est confiée à l'entreprise "ANOTHER PARIS", qui ne vole pas son nom en mettant en service ce mode atypique de déplacement dans la capitale.

    Voici le trajet (condensé) du train dans le Marais et sur les Îles : pont St Michel, parvis Notre-Dame, pont d'Arcole, place St Gervais, rues François Miron, de Fourcy, des Nonnains d'Hyères, Charlemagne, St Paul, St Antoine, de Sévigné, place du Marché Ste Catherine, rues du Parc Royal, Payenne, Pavée, des Rosiers, marché des Blancs-Manteaux, rues Vieille du Temple, des Blancs Manteaux, des Archives, Pastourelle, Charlot, du Perche, Vieille du Temple, des Francs-Bourgeois, place des Vosges, rue St Antoine, de Fourcy, pont Marie, quais d'Orléans et Bourbon, pont de la Tournelle.

    Les quatre autres trajets portent les noms évocateurs de "Circuit Savant" (Ve arrt), "Circuit Artiste" (VIe et VIIe arrts), "Circuit Elégant" (Ie, IIe et VIIIe arrts) et "Circuit Bohême" (un long parcours rive gauche, uniquement les samedis, dimanches et jours fériés).

    Il y aura deux départs par jour, à 14h00 en période froide et à 16h00 en période chaude. Les trains circuleront du lundi au vendredi.

    Nous ne sommes pas le 1er avril. Cette information n'est pas un canular. Elle vient de paraitre sous la forme d'un arrêté, n° 2012-01178 dans le très sérieux "Bulletin Municipal Officiel de la Ville de Paris" du 28 décembre 2012 (pages 3388 à 3391)

    Il est dit dans les attendus que la mise en circulation de ces trains ne perturbera pas "significativement" le trafic automobile. Il n'est pas dit, mais nous le suggérons sournoisement, que la présence de ces  drôles de trains genre Disney World n'aura rien d'incompatible avec l'esprit et l'architecture du centre historique de Paris.

    A vos commentaires !

    Gérard Simonet

     

    Post scriptum du 7 janvier 2013

    Geneviève DV vient de découvrir le train. Voici ce qu'elle en dit :

    "Quelle ne fut pas ma surprise de decouvrir le fameux petit train se garer devant la 
    colonnade du louvre .

    Renseignements pris, c'est celui qui passe le matin en semaine dans le Marais. La personne qui a créé cette entreprise s'appelle Anne Chenais. Elle m'a rejointe quand
    elle m'a vu
    prendre des photos. C'est quelqu'un qui semble veiller a ce que les riverains
    ne soient pas incommodés. Pas de haut-parleur, mais des écouteurs personnels. Elle a investi tout son argent dans ce projet de sa propre initiative il y a 4 ans et a fait
    le tour des édiles pour finalement obtenir l'aval de la préfecture de police en décembre.
    Elle etait tres surprise de savoir que le bulletin municipal la mentionne... Elle nous conviés a aller faire un circuit".

     
    Petit train bleu anne chenais
    Le "vrai" petit train

     

    Post scriptum du 8 janvier 2013 

    L'exploitant du "petit train", Anne Chenais, fait entendre sa voix. Voici le message qu'elle adresse à "Vivre le Marais !" :

    Je viens de me connecter sur l'article de "vivrelemarais", et à
    toutes fins utiles, je me permets de vous indiquer les points
    qui ne correspondent pas à la réalité :

    -"des petits trains" : non, je n'en ai qu'un seul, qui parcourt
    les différents circuits en alternance. 

    -"l'exploitation est confiée" : non, il ne s'agit pas d'une
    délégation de service public, mais d'une autorisation de
    circulation donnée à une initiative purement personnelle et
    privée, après une étude technique et juridique qu'ont menée
    conjointement pendant deux ans et demi les services de la Mairie
    de Paris et ceux de la Préfecture de Police

    -le circuit ROYAL dans le Marais est programmé du lundi au
    vendredi, uniquement le matin.

    -enfin, la photo du petit train est très loin du compte ! Je
    vous joins deux photos prises cet après-midi. J'ai fait moi-même
    construire et homologuer spécialement ce modèle de toute
    dernière génération que vous avez vu, dont c'est le premier
    exemplaire qui circule (celui de la photo du blog est un très
    vieux modèle qui n'a rien à voir…). J'ai volontairement axé
    mon offre sur la qualité, la sécurité, le confort des passagers,
    l'accessibilité, et le respect des riverains (fréquence très
    faible, vitesse douce, pas de nuisance sonore), quitte à
    révolutionner le monde des petits trains…

    Comme vous l'avez vu, "ANOTHER PARIS" est d'abord un concept.

    Le moyen qu'elle utilise est le petit train, moyen idéal pour
    se faufiler dans les petites rues à une vitesse douce et
    embarquer confortablement des personnes qui ne peuvent pas
    forcément marcher facilement. Mon objectif est de faire
    découvrir et de faire plaisir, particulièrement aux parisiens,
    aux personnes âgées, aux scolaires, aux personnes handicapées (2
    fauteuils roulants, sous-titrage vidéo pour les malentendants). 

    Lors de votre prochaine visite, j'espère que vous pourrez
    expérimenter par vous-même les technologies utilisées à bord et
    le contenu culturel des commentaires et des musiques, et me
    donner votre avis éclairé.

    Dans cette attente, je reste à votre disposition pour toute
    question. Je serais ravie de rencontrer, si vous le souhaitez,
    votre conseil de quartier ou les associations de riverains
    autour de vous.

    Anne Chenais


                          

     

  •   800px-Paris_hotel_des_ambassadeurs_de_hollande18Cour intérieure de l'Hôtel des Ambassadeurs de Hollande 47, rue Vieille du Temple IVe

     

    Dans un article et reportage photos du 27 janvier 2011 intitulé « Effervescence autour de l’Hôtel des Ambassadeurs de Hollande (IVe) », "Vivre le Marais !", après avoir rappelé son histoire et le lustre attaché à ce magnifique monument, s’inquiétait de son état et de son devenir rappelant que, depuis la mort de Paul-Louis Weiller, il était resté propriété de la Fondation qui porte son nom, et avait bénéficié de quelques travaux de rénovation, notamment la façade arrière rue des Guillemites (où avaient d’ailleurs étaient placés des étais à cause de la dangerosité du mur).

    Mais ni la façade sur la rue Vieille du Temple, ni le magnifique portail de bois qui est le plus ouvragé du Marais (il est, ce qui est extrêmement rare, sculpté sur ses deux faces, comme d’ailleurs le fronton qui le surmonte) n’ont été entretenus. Il en est de même des intérieurs. Nous appelions alors à une intervention urgente. Nous indiquions que depuis octobre 2010, le nouveau propriétaire de cet ensemble qui comporte aussi des parkings et un immeuble d’habitation était la société Acanthe Développement, filiale foncière du groupe Duménil-Leblé.

    Des bruits divers avaient courus l’an passé sur cet ensemble immobilier comme d’autres, puis finalement la société propriétaire avait précisé qu’elle souhaitait que la partie historique soit cédée à une grande entreprise ou à une institution qui puisse poursuivre la rénovation qui devient, plus le temps passe, vraiment indispensable.

     

           Hotel_Amelot

    La triste façade sur rue de l'Hôtel, 47 rue Vieille du temple (IVe)

     

    Depuis lors que s’est-il passé ?

    Il est difficile de trouver des informations sur cet ensemble. La lecture du rapport annuel de l’année 2011 d’Acanthe Développement apporte cependant deux renseignements intéressants:

    • L’immeuble comprenant des logements au 7 de la rue des Guillemites a été vendu durant l’exercice 2011, pour 5,6 millions d’€ ;
    • Quant à l’hôtel des Ambassadeurs, il est écrit : « Il a été libéré et des études sont en cours afin de réaliser sa rénovation en fonction de l’affectation ».

    Augurons, comme nous l’écrivions l’an passé, que ce joyau du XVIIe siècle retrouve tout l’éclat qu’il mérite autant dans ses parties extérieures qu’intérieures. Il ne faut pas que les passants très nombreux soient interpellés par son état indigne. Indigne pour les habitants du quartier, indigne pour les visiteurs et les touristes, indigne pour le Marais où tous les bâtiments de cette qualité ont été restaurés, indigne pour ceux qui l’ont conçu et habités, les figures célèbres qui l’ont fréquenté.

    Nous insistons sur l’urgence de cette restauration. Certains trouveront que le temps ne s’y prête pas et qu’il ne faut plus attendre de subventions de l’Etat ou de la Mairie. Certes, mais on est en droit d'espérer qu'un mécène éclairé s'y intéresse. Même si l’Hôtel a traversé bien des vicissitudes depuis plus de 350 ans, le sort qui lui a été réservé ces dernières décennies mérite que lui soit donnée une nouvelle jeunesse !

    "Vivre le Marais !" reste attentif au devenir de cet important témoignage de l'architecture et de l'histoire du XVIIe siècle.

    Dominique Feutry

     

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    339757Antennes relais de téléphone mobile sur les toits parisiens  

    Après des négociations difficiles qui ont débuté à l'automne, la Mairie de Paris et les opérateurs de téléphonie mobile se sont mis d'accord sur une nouvelle charte dans laquelle ces derniers acceptent que les seuils d'exposition aux ondes soient abaissés de 20 % tout en sachant que l'arrivée de Free mobile et des 4G (nouvelle génération de standards pour le très haut débit mobile, très attendue par les entreprises), vont entraîner une augmentation de nombre d'antennes sur les toits!

    Le seuil de 5 volts par mètre d'exposition défini par la charte de 2006 devrait donc diminuer et nécessitera de modifier toutes les antennes existantes. Soulignons néanmoins qu'un seuil dérogatoire est prévu pour la 4G fixé à 7 volts et sera rediscuté chaque année. Le mode de calcul du niveau d'exposition est conforme à celui de l'Agence nationale des fréquences. Vouloir réduire le seuil d'exposition est donc louable (mais nous sommes loin du seuil maximal de 0,6 volt par mètre fixé par la conférence citoyenne de 2009, mesure votée alors à l'unanimité par le Conseil de Paris), la conséquence est que le nombre d'antennes va encore s'accroître.

    Il est prévu qu'il augmente de 8 pour cent, soit 200 antennes supplémentaires. Nos toits seront alors couverts de 2550 antennes ! Or nous ne savons pas vraiment quelles sont et quelles seront les conséquences sanitaires de cette nouvelle pollution par les ondes? Le doute est entretenu sur ce sujet car les enjeux économiques sont considérables.

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    Antennes relais le long d'une cheminée

    Certains riverains n'ont pas hésité à s'organiser en empêchant ici ou là l'installation d'antennes sur leur immeuble ou en saisissant la justice. Notre quartier n'échappe pas aux antennes de téléphonie mobile et bien qu'il soit difficile de connaître leur nombre exact, nous pouvons facilement l'estimer entre 100 et 120 qui s'ajoutent aux antennes de télévision, aux paraboles…

    Il est important de souligner que la charte reste avant tout un engagement moral. D'ailleurs la Mairie de Paris étudie, avec la région, la création d'un organisme qui serait chargé de surveiller les ondes sur le modèle d'Airparif pour la pollution de l'air. Des mesures seront réalisées dans les 1.200 établissements particuliers que sont les crèches, les écoles, etc… au rythme d'une vérification tous les trois ans. Une campagne d'information sera lancée dans la capitale et des rendez-vous périodiques seront organisés avec les opérateurs. Comme ce dossier est très sensible nous serons nécessairement amenés à en reparler.

    Dominique Feutry

     

  • 1067651
    Joli specimen de renard

    Des renards à Paris, ce n’est pas une blague, le constat est avéré ! Nous avons signalé les corbeaux, dans un article précédent. Les deux personnages emblématiques de La Fontaine sont désormais sur la scène parisienne. En effet, les renards, qui avaient totalement disparu de la capitale (sauf dans les zoos) du fait de l’action radicale contre la rage, sont de retour.

    Les spécialistes estiment leur nombre encore faible à une quinzaine. Ils seraient arrivés par la petite ceinture ferroviaire de la couronne francilienne. Du fait de la barrière quasiment infranchissable que constitue le périphérique, il est peu probable que ce canidé prospère comme à Londres où la population compte 10.000 spécimens ! Il est vrai que les espaces verts sont bien plus nombreux et étendus qu’à Paris. Cet animal sauvage a été repéré à plusieurs endroits dans plusieurs parcs et jardins. Il a même été aperçu place de la République.

    France-des-renards-a-paris-aux-buttes-chaumont-6601868Renard aux aguets

    Le retour de ce canidé très opportuniste semble réjouir les spécialistes qui y voient un atout en matière de biodiversité dans notre cité. Le renard roux est attiré par la vie citadine parce qu’il trouve dans nos rues et nos parcs une nourriture abondante constituée de nos déchets et des rongeurs qui pullulent. Certains n’hésitent pas à dire que cette présence traduit la bonne santé dans l’écosystème urbain.

    Voilà plutôt une note positive dans un environnement où la pollution de l‘air constitue un véritable fléau. Sur la plan sanitaire, la rage a disparu, le renard n’est pas de nature agressive, néanmoins il peut être porteur de l’échinococcose alvéolaire, un ver parasite qui est dangereux pour l’homme. Réjouissons- nous donc de l’arrivée de notre quadrupède familier à propos duquel Antoine de Saint Exupéry écrivait dans le Petit Prince, «Ce n'était qu'un renard semblable à cent mille autres. Mais j'en ai fait mon ami, et il est maintenant unique au monde».

    Dominique Feutry

     

  • Airparif station 09 11 12
    Station de mesures principale Airparif. Des mesures locales, sur un site particulier, peuvent être demandées à l'association. A l'échelle d'un quartier, on s'intéresse surtout aux polluants les plus virulents : dioxydes d'azote et particules fines, dont les seuils d'alerte sont plus que dépassés.

     

    L'association Airparif vient de publier une étude sur l'exposition à la pollution des personnes d'Île-de-France les plus sensibles aux abords des axes routiers les plus fréquentés. 

    Le constat est accablant puisque les taux de dioxyde d'azote, de benzène et de particules fines auxquels sont soumis les écoles, les maisons de retraite, les hôpitaux et les crèches sont largement dépassés lorsque ces établissements sont à moins de 40 mètres de la zone de circulation. Ce sont 40.000 personnes réparties sur 312 sites qui sont particulièrement exposées, et Paris détient le record puisque les 3/4 de ces établissements sont sur son territoire… L'adjoint au Maire de Paris (EELV) chargé du développement durable reconnaît qu'il y a urgence et que ce n'est plus acceptable pour nos enfants, que cette situation expose à l'apparition de l'asthme et prédispose au cancer du poumon.

    Il serait excessif de mettre les Maires de nos deux arrondissements devant une responsabilité qu'ils doivent assumer mais dont ils ne sont pas forcément coupables. En effet, jusqu'à ce jour, l'opinion s'est focalisée sur la nourriture biologique, accompagnée en cela par une presse qui a  cherché à vendre du papier et des industriels qui ont bien vu les nouveaux débouchés que la campagne d'opinion pouvaient leur assurer.

    C'est ainsi qu'on a vu les cantines des écoles rivaliser d'engagements à garantir aux enfants un pourcentage élevé de "produits bio". Au même moment, et sur les mêmes lieux, les mêmes enfants respiraient dans leurs jeunes bronches, un air suceptible de les empoisonner lentement.

    L'information était connue mais elle n'était pas divulguée au-delà d'un cercle d'initiés qui n'avaient pas pour priorité de la voir prospérer.

    Grâce à Airparif, grâce à la Commission Européenne dont la Cour de Justice a décidé de poursuivre la France pour son comportement dangereux à l'égard des populations, grace aussi aux "Verts" de la Mairie de Paris et du Parlement (qui ne sont pas que des utopistes), aujourd'hui nous savons. Que pouvons-nous faire ?

    Occupons nous modestement de notre jardin. Il y a dans les IIIe et IVe arrondissements des établissements qui reçoivent un public fragile. Ce sont les crèches, les écoles et maisons de retraite. Juxtaposons leur position et le trafic motorisé de la voie la plus proche (donnée fournie par la voirie de Paris). Là où un trafic élevé est constaté à moins de 40 mètres, des mesures doivent impérativement être prises.

    Quelles mesures ?

    Toute disposition conduisant à réduire la circulation, avec en priorité les véhicules diésel, majoritaires chez les livreurs, et les deux-roues polluants, ira dans le sens recherché. C'est difficile, mais nous sommes dos au mur. Face à la prochaine bataille électorale on va voir pour qui la santé, et singulièrement celle de nos petits, passe en priorité absolue.

    Il est évidemment plus facile de régler ce genre de problème en amont. Deux crèches, qui n'existent pas encore, sont annoncées dans le PSMV révisé tel que la Mairie de Paris vient de l'approuver (avant enquête publique). Ces deux crèches sont dans le IIIe. Le IIIe qui, bien plus que le IVe, est victime en plus d'une "bulle de chaleur" qu'il doit à son hyperactivité et au manque de ventilation. La première crèche est prévue au 64-66 rue des Archives. Il s'agit d'un immense bâtiment dont les dépendances se prolongent jusqu'à la rue Charlot, au-delà de la ruelle Sourdis.

    Archives 66 façade 08 12 12Façade 66 rue des Archives, immeuble industriel des Nouvelles Galeries, en attente d'un nouvel occupant

                          

    Il ne semble pas excessivement difficile de trouver dans cet ensemble une parcelle qui se situe à plus de 40 mètres de la voie principale qui est la rue des Archives, voie à circulation modérée en tout état de cause.

    L'autre site laisse perplexe : c'est la placette située au carrefour des rues du Temple et des Haudriettes. Nous considérons qu'il s'agit d'une idée saugrenue de mettre en cause le peu d'espace laissé libre dans un urbanisme hyperdense, pour densifier encore, et surtout d'imaginer créer une crèche dans cet univers hostile : pollution, bruit et promiscuité y rivalisent. Là nous ne sommes pas à 40 mètres d'une circulation intense et bruyante mais à TROIS mètres des gaz d'échappment.

    Haudriettes gendarmes à chevalLa placette Temple-Haudriettes (IIIe), anciennement "Echelle du Temple", sa fresque, ses ouvertures, sa végétation, ses bancs publics, tous voués au sacrifice ?

    Au mieux, c'est une erreur ; au pire, c'est d'une grande légèreté. Nous ferons tout, naturellement, pour nous y opposer.

    Accessoirement, quel sort serait réservé à la fresque sur le mur nord du 78 rue du Temple et aux fenêtres existantes ? A la végétation, si rare dans le secteur ? Aux bancs publics ? Aux servitudes souterraines, sous la placette (gaz, éléctricité, eau, téléphone, cable, chauffage urbain, assainissement) ? On avait dit au conseil de quartier quand le jardinet a été conçu, que la végétation ne pouvait pas occuper tout l'espace de la placette car le sous-sol devait rester accessible. Dont acte.

    Dominique Feutry

     

  • Tn (2)
    Le nouvel aménagement de la rue Rmbuteau

     

    La première tranche du réaménagement
    de la rue Rambuteau entre le boulevard de Sébastopol et la rue
    Saint Martin vient de se terminer. Si les travaux ont été longs
    pour les riverains, le résultat ne les déçoit pas, bien au
    contraire. La rue est très jolie ainsi transformée. La chaussée pavée a
    été réduite au profit de trottoirs plus larges recouverts de dalles. Six arbres et trois bancs (qui ne réduisent finalement
    pas l'espace piétons) sont judicieusement disposés tout le long.
    Pour l'instant, mais il fait très froid, les terrasses des cafés
    respectent les surfaces qui leur sont dévolues. Plusieurs places de
    stationnement ont été installées pour les automobiles et pour les
    motos.

    Ces travaux augurent sans doute de
    l'aspect général de la rue à la fin de l'année prochaine, lorsque seront achevées les deux autres tranches, le tronçon entre la rue Saint Martin
    et la rue Beaubourg (qui restera piéton) et la section entre la
    rue Beaubourg et la rue des Archives.


    Tn (1)

    Un des trois bancs installés rue Rambuteau


    Rappelons
    que la rue Rambuteau a été créée par une ordonnance de Louis
    Philippe en 1838. 
    Le
    préfet Rambuteau  avait souhaité, sous la pression des
    habitants du quartier, la création de cette rue très large
    de 13 mètres à un moment où le vieux Paris était encore composé d'un tissu
    urbain médiéval formé pour l'essentiel de rues étroites,
    sales, dans lesquelles la circulation n'était pas facile.
    Lorsqu'il prit ses fonctions en 1833, un an après une grande
    épidémie de choléra, Rambuteau mit en application les théories
    hygiénistes de l'époque en ouvrant cette large voie en plein
    centre de Paris anticipant les grands tavaux du baron Haussmann….

    Dominique Feutry

                                                   

  • Peninou maoMao Péninou, Maire-Adjoint de Paris, chargé du "bureau des temps" et de "l'accueil du public", organisateur des "états généraux de la nuit" en novembre 2010

                

    Des représentants de "Vivre Paris !" ont rencontré Mao Péninou lundi dernier 3 décembre pour préparer la prochaine réunion de suivi des "états généraux de la nuit".

    Il a été question, une fois encore, de l'état de "saturation" de certains quartiers de Paris en matière d'activités festives. S'agissant du Marais, nous avons rappelé à M. Péninou que le IVe, où les établissements recevant du public sont très nombreux, est encore gérable mais vit sur un équilibre instable, que la création d'une boite de nuit de grande capacité, comme certains le voudraient rue Pierre au Lard, ferait chavirer. Nous lui avons rappelé que la profession, représentée par le SNEG (syndicat national des entreprises gay), y était pour ces raisons opposée.

    Nous avons également évoqué la situation dans le XIe où Mao Péninou nous a avoué qu'elle est devenue hors de contrôle par la police, la mairie et les établissements eux-mêmes.

    Voici ce qu'écrit Jean-François Revah, membre du collectif qui défend les riverains du XIe :

     

    Je
    confirme la dimension sécuritaire des problèmes du XIe, sur la base de faits
    graves et répétés : nombreux vols à l'arraché (sacs à main, portables),
    agressions répétées de la part de toxicos en manque, bagarres sous nos fenêtres
    entre bandes de jeunes dealers (!!), cambriolages de voitures stationnées dans
    les rues, etc. 

    Dans
    notre quartier, ces questions ne sont malheureusement plus de l'ordre
    du "sentiment d'insécurité" ; elles sont une réalité.

    Pour
    donner une idée, rien que cette semaine, un des nos riverains s'est vu poser
    vingt deux points de suture à la main gauche : il s'est protégé d'un coup de
    bouteille cassée administré (en fin d'après midi) par un
    agresseur dans un état second (voire triple) ; mécontent
    d'avoir vu notre ami intervenir pour mettre fin aux violences faites à une
    lycéenne dans la rue, qui venait
    de recevoir un très violent coup de poing en pleine figure, l'agresseur s'en
    est pris à notre ami qui, en se protégeant le visage, a reçu un coup de
    bouteille sur la main ; sa main gauche est marquée d'une estafilade
    impressionnante.

    En dépit de cela, la réaction des autorités publiques ne correspond pas du tout à nos
    attentes : faute d'effectifs, le commissaire du XIe nous a fait savoir que nous
    n'aurions pas de présence policière statique renforcée les jours de grande
    affluence, c'est à dire les jeudi-vendredi-samedi ; venez voir ce qui se passe
    dans nos rues entre 0h30 et 5h00 du matin les fins de semaine…

    Nous
    allons prochainement revenir à l'attaque sur ce point dans une démarche commune
    auprès des autorités publiques avec les commerçants ; ceux ci ont bien compris
    qu'à partir d'une certaine heure la situation n'était plus gérée par personne,
    ni par eux, ni par la police 

     A
    cause de la mobilisation des riverains, les gérants de bar ont commencé à
    améliorer la gestion de leurs clients dans et devant leur établissement,
    jusqu'à la fermeture de 2h00 du matin ; mais, après 2h00, c'est encore plus le
    chaos : les bars et autres discothèques sont extrêmement nombreux et drainent
    une clientèle pas possible ; de surcroît, certains établissements (une bonne
    demi douzaine) ont l'autorisation d'ouverture toute la nuit, ce qui multiplie
    les allées et venues jusqu'à l'aube…

    Jean-François
    Revah

    Collectif Riverains du XIe