Vivre le Marais, Vivre Paris Centre !

Chronique de la vie au cœur et autour du centre historique de Paris

Catégorie : Cadre de Vie, Environnement

  • Blog-BHV-12-10-2012.jpg

     Le bazar de l'Hôtel de Ville – le BHV – une institution dans le Marais

     

    Comme tous les ans à la rentrée d’automne, de nouveaux commerces s’installent ou sont aménagés dans notre quartier qui en compte beaucoup. Sans vouloir reprendre de façon exhaustive toutes ces transformations, nous évoquerons quelques cas représentatifs qui expliquent les récentes évolutions.
    D’une manière générale, les magasins de mode et les galeries d’art continuent à fleurir au détriment des magasins traditionnels et de bouche. Ces derniers restent concentrés dans des secteurs bien déterminés tels que le rue de Bretagne, la rue Rambuteau et la rue Saint Antoine.

    Excepté quelques cas, les bars et les restaurants se maintiennent en nombre et font plutôt l’objet de rénovation, le plus souvent lors du changement de propriétaire. Par contre la vague porteuse des opticiens et de petites surfaces alimentaires de proximité semble avoir atteint le maillage souhaité.

                                                                                                                                                                    
    UGG Australia, première boutique en France
                                      
    UGG Australia rue Vieille du Temple

    Quelques changements symboliques sont à signaler. A la Bonne Renommée, l’atelier de couture réputé pour ses pièces uniques, installé depuis 1977 dans le Marais et depuis 1983 au 29 rue Vieille du Temple  fait place à la marque de chaussures UGG Australia qui ouvre ainsi son premier magasin en France. Gageons que cette adresse conservera le prestige de son aînée.   
                                                                                                                                                       
                                               
      La librairie Charlemagne

    Au 100, rue Saint Antoine, la Librairie Charlemagne, une véritable institution qu’ont fréquentée des générations d’élèves et d’habitués, est devenue un nouveau point de vente de vêtements de le marque MAJE.
    Situé au n° 36, l’Hôtel Georgette qui remplace l’hôtel du Séjour, donne à la rue du Grenier Saint- Lazare un coup de jeune avec cet établissement ultra moderne.
                
    Signalons aussi des rumeurs concernant le BHV. Il semblerait que ses sous-sols perdent leurs rayons bricolage au profit de la mode au grand dam des affidés de ce lieu qui a plus de 150 ans. Le nom même de l’enseigne serait changé afin de coller davantage à la montée en gamme que souhaiteraient les dirigeants. Certains parlent déjà d’un petit cataclysme aussi important qu’une " journée sans pain " ou que " Paris sans la Tour Eiffel "
    Une affaire à suivre…mais qui démontre que les commerces doivent évoluer avec notre société, les nouvelles habitudes des clients, le lieu où ils se trouvent et la situation économique.
                                                  
    Dominique Feutry
                   
    Post Scriptum du 27 octobre 2012 :
                     
    la Directon du BHV vient de nous faire savoir que le rayon bricolage serait finalement maintenu et que la BHV serait rebaptisé "BHV Marais" à partir de septembre 2013.             
                                                                                                         
                                                                                          
  • Pastourelle 17 entrée ruelle sourdis

    La ruelle Sourdis, qui prend sa source rue Pastourelle (IIIe) entre les n° 15 et 17, dans le prolongement de la très discrète rue de Beauce, et débouche après un coude à gauche sur la rue Charlot, le long du n° 7

              

    La restauration de l'hôtel de Sabran aura donné du fil à retordre aux Bâtiments de France. Ce n'était pas chose aisée de sauvegarder un immeuble du XVIIème siècle qui, au milieu du XIXème a été dévolu au commerce, a subi des destructions, surélévations et amputations diverses pour finir dans les mains des établissements Janvier-Gruson, graveurs-estampeurs, autour de 1920. Un projet de réhabilitation a pourtant été approuvé il y douze ans environ. Il ne s'agissait pas d'une restauration fidèle des bâtiments d'origine mais d'un compromis qui sans être parfait respectait de notre point de vue le caractère et le style du Marais.

     

    Pastourelle 17 cour intérieure 15 10 12 Cour pavée et corps de logis principal. Fenêtres à crossettes XVIIème

                                

    Un étage surélevé au XIXème à été supprimé. Le style des fenêtres est conservé, l'escalier intérieur, l'un des plus anciens du Marais, et sa rampe en fer forgé ont été mis en valeur avec goût.

     

    Pastourelle 17 escalier 15 10 12

     

    Les tourelles et la structure en encorbellement sur la ruelle Sourdis nous ont longtemps interpellés. Depuis l'année 2000, on observait, au-delà d'un portail métallique souvent fermé, qu'elles étaient inachevées. Il en était de même du mur sur rue et du portail en bois. Conséquence d'un litige entre le promoteur de la rénovation et un groupe de propriétaires minoritaires, convaincus d'avoir été lésés. Les choses sont restées en l'état pendant dix ans et plus.

     

    Pastourelle 17 façade 15 10 12

     

    Le Maire du IIIe lui-même s'est efforcé de jouer les conciliateurs. Nous nous souvenons d'une réunion en mairie présidée par son jeune Adjoint à l'urbanisme de l'époque, Oliver Ferrand, à qui nous rendons hommage, devenu par la suite président de "Terra Nova", puis député d'une circonscription des Bouches-du-Rhone en 2012, avant de disparaitre brutalement d'une crise cardiaque dans ses quarante ans en faisant son jogging. Il avait essayé sans succès d'accorder les parties en présence pour que soit enfin terminé un chantier dont l'état faisait injure au quartier.

    L'accord a fini par se faire en 2011/2012. Il faut s'en réjouir car le paysage de la rue, qui a beaucoup bénéficié des rénovations de tous les immeubles qui la bordent, de la poste et des bâtiments de France Telecom de la rue des Archives toute proche jusqu'au carrefour de la rue du Temple, se révèle miraculeusement accueillant. La propreté retrouvée des murs de la poste, envahis il n'y pas si longtemps par des tags ignobles, n'y est pas étrangère.

    Il reste une curiosité : le portail du 17. Tel qu'il est, il semble être encore à l'état brut, en attente de traitemement ou de peinture.

     

    Pastourelle 17 portail 15 10 12

    Questionnée sur le sujet, Sophie Hyafil, Architecte des Bâtiments de France, aurait décrété : "n'y touchez pas, il doit rester dans son jus", pour signifier qu'il avait toujours été dans cet état. Connaissant ses exigences, qui généralement nous protègent des facéties de ceux qui n'en veulent faire qu'à leur tête, nous acquiesçons, tout en doutant, la connaissant, qu'elle ait pu faire usage de cette expression quelque peu triviale.

    Gérard Simonet

     

    Pour tout savoir sur l'histoire de l'hôtel de Sabran :

    – Jacques Hillairet, Evocation du Vieux Paris  – Minuit

    – Alexandre Gady, Le Marais, Le Passage

    – Danielle Chadych, Le Marais, Parigramme

     

     

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                             Vue du marché et de l'Estaminet ds Enfants Rrouges (IIIe)

     

    Situé au 39 rue Bretagne (IIIe) et bénéficiant de deux autres entrées, rue de Beauce et rue Charlot en plein quartier du Marais dit "Bobo", le Marché des Enfants Rouges, enchâssé, voire presque caché, entre des immeubles, est une véritable institution. Près de son emplacement actuel existait depuis 1536 et jusqu'en 1772, l'Hôpital-Orphelinat des Enfants Rouges créé par la soeur de François Ier. Cet établissement recueillait des orphelins de l'Hôtel Dieu. Ces derniers, vêtus de Rouge en signe de charité chrétienne, ont finalement donné leur nom au marché.

    Le Marché des Enfants Rouges est né en 1615 par lettres patentes de Louis XIII. En effet, le quartier prend alors de l'importance et il est nécessaire d'installer un marché. Le Petit marché du Marais était au départ une halle en bois reposant sur 16 piliers de chêne. Il est équipé d'un puits,  puis d'une étable dite "vacherie" comprenant 12 vaches qui donneront leur lait au quartier jusqu'en 1914. Devenu Marché du Marais du Temple. Passant entre les mains de différents propriétaires dont l'astronome de Louis XIV  Jean-Dominique Cassini, objet de spéculations qui n'ont jamais pu se réaliser, le marché qui entre temps a pris le nom de Marché de Beauce puis de Marché des Enfants Rouges, sera cédé à la Ville de Paris en 1912. Son classement à l'ISMH (inventaire supplémentaire des monuments historiques) est intervenu en 1982.

     

                     

                        (Vers 1900)     Entrée rue de Bretagne     (Actuellement)

     

    Aujourd'hui la polémique des années 90 née de la fermeture du marché pour le transformer en parking, crèche et biblothèque est oubliée. Sans la volonté des habitants du quartier et du maire actuel du IIIe arrondissement, ce lieu aurait disparu. Le plus ancien marché de Paris entièrement rénové par l'architecte Florence Bougnoux a rouvert ses portes en 2000, il était fermé depuis 6 ans. Quelques camelots s'étaient installés en attendant, rue de Bretagne, le long du square du Temple.

    Après un début difficile le marché est aujourd'hui extrêment dynamique et un lieu de rassemblement prisé, notamment le dimanche à l'heure du déjeuner où les allées bordant la vingtaine de stands sont souvent bondées. Chacun a le choix entre les plats exotiques (japonais, marocains, libanais, italiens, grecs, antillais), les produits bio et provençaux, le fromager, les fleuristes, les maraîchers, le poissonnier, le charcutier du terroir, les pâtisseries artisanales, la vente de vins, le boulanger et même un commerce de vieilles photographies qui a remplacé un torréfacteur.  

     

    Le potager des oiseaux

     

    Bien entendu le marché compte aussi un restaurant bien connu des habitants du quartier, l' Estaminet des Enfants Rouges où il est possible de se restaurer, comme le propose aussi un certain nombre de stands où sont installés des tables, des chaises et des bancs. Enfin, il ne faut pas oublier de jeter un oeil du côté de la sortie rue de Beauce. Le passage qui relie le marché à cette rue est agrémenté d'un petit square et du Potager des oiseaux, un jardin de 120 m2 de parcelles gérées collectivement par l'Association des Jardiniers du IIIe, chacun des adhérents (environ une soixantaine) pouvant s'exercer ainsi au difficile métier ou passe- temps de jardinier.

    Sans cet ensemble, le quartier des Enfants Rouges ne serait pas tout à fait ce qu'il est aujourd'hui.

    Dominique Feutry

     

  • Propreté paris delanoë
    Dessin Olivier Ranson – Le Parisien –

     

    Bon an mal an, malgré les déclarations rassurantes de nos élus, force est de constater que Paris est sale. Nous dénonçons cette évolution insidieuse mais non inéluctable depuis longtemps (voir nos nombreux articles à ce sujet). Malgré quelques efforts louables (changement de sous-traitant pour l'enlèvement des tags, responsabilisation accrue des propriétaires de chiens qui a permis de réduire les salissures dues aux déjections, campagne rappelant les amendes dues lorsque l'on prend la rue pour une poubelle…), les moyens engagés ne sont pas à la hauteur de l'enjeu !

    Nos adhérents nous interrogent de plus en plus souvent et nous font part de leur consternation quant à l'état de nos trottoirs et de nos rues : l'urine, les flyers, les papiers, les canettes, les bouteilles cassées. Le phénomène est amplifié le week-end où le nettoyage est réduit voire absent. Les tags très nombreux, rarement de qualité, ainsi que l'affichage sauvage, exacerbent la problématique.

    Le quartier du Marais doit faire l'objet d'une attention toute particulière sur la question de la propreté. Entre les touristes très nombreux, les squats sauvages, les fêtards alcoolisés irresponsables et les habitants irrespectueux, le laxisme n'est plus de mise. Ce d'autant que certains arrondissements plus à l'ouest et au sud des nôtres sont à l'évidence mieux traités. Preuve que lorsque le sujet est pris en main, les résultats sont patents.

    Des métropoles autres que Paris ont, elles aussi, obtenu des évolutions positives. Nous demandons donc à nos élus de faire de la propreté une priorité et de lui donner une importance toute spéciale. Il est indispensable de tenir une liste des lieux les plus dégradés et de mettre en place un véritable plan de bataille avec les moyens adéquats afin d'endiguer cette dérive très négative sur la qualité de vie des habitants et sur l'image de Paris aux yeux des touristes. Nous proposons la mise en œuvre d’un travail collectif et collégial entre les élus et les habitants.

    A l’instar de ce qui est possible pour la Nuit, pourquoi ne pas lancer les "Etats Généraux de la Propreté". Ceux-ci pourraient servir de véritable épine dorsale d’un plan à moyen terme destiné à donner à Paris, voire à lui redonner, une meilleure place parmi les capitales qui ont fait de la propreté une véritable priorité.

    Les élections municipales approchent, il est grand temps que nos édiles montrent aux parisiens qu’ils sont au moins autant engagés dans la bataille de la propreté que dans la promotion de la nuit.

    Dominique Feutry

     


  • Bretagne devanture café ancien bis cadrée
    C'était il y a dix ans, rue de Bretagne, angle Debelleyme, un joli trompe-l'oeil en forme de café ancien …


            

    Nous avons suivi ses avatars successifs, depuis l'installation d'un "Subway" dont l'entrée et la devanture sont rue Debelleyme. Voilà où nous en sommes aujourd'hui :

    Bretagne devanture subway 07 10 12

    On a peine à croire qu'il s'agit du même endroit tellement il a été saccagé, au nom de "l'art de la rue". En matière d'art pariétal, les hommes de Cro-Magnon faisaient assurément mieux … il y a trente mille ans.

    Nous suggérons au Maire du IIIe, M. Aidenbaum, qui est l'inventeur de la rue de Bretagne d'aujourd'hui, revitalisée depuis dix ans par une politique de réaménagement réussi, de confier à un vrai artiste le soin de rétablir le trompe-l'oeil charmant que nous avons connu et aimé.

    Si de surcroît, au nom du respect du secteur sauvegardé du Marais, il faisait déposer l'immense panneau publicitaire qui trône au-dessus, le paysage de la rue, à ce carrefour, y gagnerait bougrement.

    Pierre Aidenbaum est un lecteur fidèle de notre blog. Qu'il médite sur ces deux décors. Comme on dit maintenant avec élégance : "ya pas photo", non ?

    Gérard Simonet

     

  • Léonor fini square taguéVue du mur qui surplombe les jardins du musée Picasso. En dépit du treillage, des tags hideux l'ont investi depuis plus de dix ans sans que les services de la Ville s'en émeuvent.

    Sous le titre : "Le Musée des Horreurs" nous avons le plaisir de publier, sous sa responsabilité, un article de Jean-François Leguil-Bayart directeur de recherches au CNRS, sur la rencontre qu'il juge regrettable entre un musée prestigieux, une invasion de tags, un minibus ventouse qui tient lieu d'annexe d'une pizzéria et des installations électriques provisoires qui semblent bien hasardeuses :

     

    Protégé par la
    loi en tant que monument historique, le Musée Picasso ne s’embarrasse pas de la
    respecter – à moins que la faute n’en revienne à la Ville de Paris ? Quoi
    qu’il en soit, le mur aveugle (voir photo ci-dessus) qui surplombe le square Léonor-Fini, en face des
    97-95 rue Vieille-du-Temple (IIIe), est devenu depuis plusieurs années le lieu
    d’expression de tous les artistes sauvages du quartier sans que quiconque
    semble s’en préoccuper.

    Le résultat serait moins désagréable s’il
    n’enlaidissait pas la perspective ouverte sur l’Hôtel Salé – et le fait que
    celui-ci soit actuellement en travaux ne change rien au problème, car cet état
    de fait remonte à bien avant le début de ceux-ci. Curieux que l’administration
    en charge de la protection du patrimoine, parfois si tatillonne, n’y trouve
    rien à redire…

    Plus
    préoccupant, un transformateur a été installé sur la voie publique, à l’entrée
    du parking du Musée Picasso, transformateur dont le câble, laissé à ciel
    ouvert, va alimenter le chantier par la terrasse dudit parking. Or, cet espace
    est le terrain de jeu et de retrouvailles privilégié des adolescents et des
    enfants du square, qui sont désormais en contact direct avec le câble
    électrique. On peut supposer que celui-ci est bien isolé. Mais enfin cette
    coexistence entre la Fée Electricité et l’insouciance de la jeunesse est
    troublante. Aucune autre solution technique n’était-elle possible ?

    Léonor fini 3

    En attendant,
    les intérêts marchands avancent leurs pions. Contrainte, du fait de
    l’aménagement d’un parking de deux-roues – un de plus ! – de déplacer son
    minibus-terrasse qui squattait en toute illégalité une place de stationnement
    résidentiel depuis plusieurs années, la pizzeria qui l'exploite l’a garé cette
    nuit à l’entrée du square, bien dans la perspective de l’Hôtel Salé, de
    manière à embellir celle-ci – et ce, sans doute pour de longues années compte
    tenu de la passivité ou de la démission des pouvoirs publics de notre quartier.

    Hôtel picasso perspective fourgonnette pizzéria
    Jean-François Leguil-Bayart

    Directeur de recherches au CNRS

    (NDLR : le jour où nous publions, le mini-bus a repris "sa place" devant la pizzéria, de l'autre côté de la rue°.

     

     

  •                                             

                                      Vue côté rue du Cloître Saint-Merri  


    Le bâtiment assez laid qui abrite l’école et  la piscine Saint-Merri a été  construit dans les années soixante, à l’emplacement d’un immeuble du XVII ème siècle. Outre son architecture « décalée » par rapport à celle des  autres bâtisses de la rue du Renard, il est situé à côté et au -dessus d’une sortie de voie souterraine source de pollution indéniable de l’air. Un bassin avec de l’eau essaie avec difficulté, car il est  malheureusement toujours sale, d’agrémenter cet ensemble qui, avouons-le,  vieillit mal. 

    Si l’envie nous vient de passer devant l’école, dans cette sorte de couloir-tunnel, entre le rez de chaussée et la sortie de la voie souterraine, plutôt que d’emprunter le trottoir opposé plus engageant, nous sommes étonnés par l’endroit. Non seulement en ce qui concerne sa configuration, peu sécuritive, mais surtout par les souillures et la saleté que côtoient nos chers bambins qui se rendent en classe et les nageurs allant à la piscine. Tout l’arsenal du parfait pollueur est représenté, des affiches, des tags, des matelas, de la crasse, des bouteilles cassées ou des cannettes vides, de l’urine auquel s’ajoutent la pollution atmosphérique, les pigeons qui picorent les restes de nourriture laissés par ceux qui en ont fait un lieu de rassemblement. Sans oublier l’insécurité que l’on ressent surtout lorsque la nuit est tombée.

                           Vue du passage lorsqu'on arrive de la rue de Rivoli

     

    Cet espace est indigne.

    Quelle vision pour nos jeunes concitoyens ? Que peuvent en penser les touristes qui s’y hasardent ? Pourquoi laisser ainsi cet endroit aussi fréquenté ?

    Des mesures urgentes s’imposent  afin  de changer l’aspect de ce lieu proche du BHV, passage fréquenté entre le Centre Pompidou et l’Hôtel de Ville. Il n’est pas admissible de le  laisser dans un tel état, proche de l’abandon, les autorités compétentes se doivent de réagir.

    Ne nous inspirons pas des propos du peintre  Picabia qui s’ingéniait à dire que la propreté était  le luxe du pauvre en ajoutant : « Soyez sale ! ».

    Dominique Feutry

     

    Réponse du Maire du IVe, Christophe Girard, à Gérard Simonet, le 22 octobre 2012

    Cher Monsieur Simonet,

    Dès mon élection j’ai décidé de suivre de très près le dossier
    du bâtiment Saint-Merri.

    Et en effet, lors du Conseil
    d’arrondissement du 2 juillet 2012, j’ai déclaré : «  Je le dis un peu en avance,
    mais ayant visité l’arrondissement, ces derniers jours, il est vrai que le
    sujet de la circulation des Halles est un sujet très important pour nous, dans
    le 4e, car nous subissons une sortie rue du Renard, sous une école,
    près d’une piscine (la piscine Saint-Merri). Je pense que cette sortie
    représente une nuisance pour laquelle je souhaite demander aux services de
    réexaminer ce dossier. Je vous le dis aujourd’hui en Conseil d’arrondissement,
    c’est un dossier sur lequel je n’ai pas de droit, sur lequel je souhaite
    éventuellement faire modifier, ce qui est prévu pour début 2013, c'est-à-dire
    la sortie de la rue du Renard ».

    A ce stade plusieurs
    réunion ont eu lieu. Il est prévu une rénovation totale du bâtiment Saint-Merri. Toutefois, les
    investissements nécessaires étant importants, plusieurs solutions sont à
    l’étude.

     Pour ma part, je souhaite que la
    réflexion sur cette rénovation inclue la question de la sortie du souterrain
    des Halles rue du Renard.

    Je vous remercie pour
    votre vigilance et pour les informations que vous m’adressez sur la quartier du
    Marais.

     Bien cordialement,

    Christophe Girard

    Maire du 4ème arrondissement

     

     

     

     

  • Paris la nuit

     

    Que retenir de cette réunion ? Après des échanges d’amabilités avec le Maire du 4éme arrondissement,  M. Delanoë a pris la parole pour préciser le choix du thème retenu pour ce bilan de mandature : « La nuit à Paris », en précisant qu’il regrettait de devoir se lever à l’heure où autrefois il se couchait et qu’il comprenait combien on pouvait aimer la vie à Paris, ses couleurs, ses respirations…

    Il a rappelé que des personnes travaillaient le jour et d’autres la nuit, et reconnu que ce sujet  était difficile avec des demandes à la fois légitimes et contradictoires. Pour lui toutefois « Paris est une ville qui a besoin d’être éveillée à toutes les heures de la nuit ». Soulignant les efforts menés en matière de transports et de sécurité  des personnes la nuit, M. Delanoë a indiqué qu’il avait demandé l’organisation des "Etats Généraux de la Nuit" car nombre de parisiens se plaignaient du bruit (idée qui serait reprises dans d’autres capitales). Selon son analyse grâce à cette instance dont les résultats sont patents … des progrès ont été faits et du chemin reste encore à parcourir.

    La réunion s’est poursuivie par une présentation par un expert qui a consacré des décennies de réflexion sur la nuit. Son propos a porté sur un historique et des réflexions sociologiques  et philosophiques assez éloignés du bilan attendu. Finalement la conclusion  de ce dernier a porté sur les propositions suivantes :

    – Revoir l’éclairage,

    – Créer des points d’eau,

    – Créer des oasis de temps continu,

    – Installer davantage de toilettes publiques, de bancs…

    – Aller plus loin dans l’ouverture des parcs la nuit.

    Ensuite a commencé la longue séance des questions, les réponses étant données ensuite globalement. Béotien de ce type de manifestation, quel ne fut pas mon étonnement de constater deux files de questionneurs, tous à la queue leu leu, venant présenter leurs doléances  aux représentants de l’autorité municipale.  Une scène qu’aurait sans doute aimé décrire George Orwell dans un de ses romans.  Ces deux cohortes d’administrés  (debout, attendant patiemment  leur tour pour passer et poser leur question au moyen de deux seuls micros fixes mis à leur disposition, chacun défendant ses intérêts) avaient un côté scolaire et quelque peu suranné voire inconvenant.

    Les questions et remarques, une vingtaine environ, la plupart sur la nuit, étaient éloignées des sujets comme la propreté, la sécurité des personnes, la pollution, des points pourtant essentiels qui font partie des  préoccupations de nos adhérents et des parisiens du quartier.

    Les réponses et les explications apportées par le Maire et ses Adjoints sont regroupées et résumées ci-dessous. Le maître mot étant de toujours de  trouver un compromis, ce qui conduit à des renvois du type études, conciliations, échanges, médiations … sans véritable mesure concrète.

     

    La nuit

    Saisissant la remarque d’un étudiant qui constatait que faire la fête devenait cher, surtout après 1h00 du matin lorsque la plupart de bars fermaient, tout en soulignant que les transports se raréfiaient à ces heures tardives, M. Delanoë a rappelé que les étudiants étaient au nombre de  300 000 et qu’ils devaient aimer Paris et pouvoir s’y amuser.

    Cette question qui ramène au sujet principal des échanges de la soirée  est pour notre Maire «un enjeu de civilisation» (sic). Le Maire de Paris a rappelé que la Préfecture de Police avait été jusqu’à récemment un obstacle, notamment dans le Marais, et qu’il fallait l’aider à "devenir plus constructive". Favorable à  l’extension des horaires de la RATP, il l’est moins sur celle des services que réclamait un intervenant sans pour autant demander le « couvre-feu » dès 20h00.

    Il n’est pas hostile à l’installation  des péniches à l’extérieur de Paris mais cela doit être décidé en concertation avec le Maire du 4ème arrondissement. Quant aux lieux de vie (boîtes de nuit), il est à la fois pour leur installation à Paris et en dehors de la capitale.

     

    Le bruit

    Pour notre Maire, les principales sources de bruit sont les véhicules motorisés notamment les deux roues, ainsi que  les voisins qui souvent osent se plaindre du bruit que font les autres ! Mais n’y a-t-il pas sur ce plan, de la part des plaignants, toujours selon lui, un  certain égoïsme alors qu’ « il y a  des gens (des SDF) qui crèvent dans la rue » (SIC) ? Sa préoccupation première est donc d’augmenter les capacités d’accueil d’urgence pour l’hiver, rappelant au passage tous les efforts entrepris en matière de logement social.  Malgré cela M. Delanoë va œuvrer en relation avec la Préfecture de Police afin que les 2 roues motorisées soient davantage verbalisées. Une action sera aussi menée pour réduire le bruit émanant des sirènes des voitures de police (voir notre article du 19 juillet 2012) qui ne sont pas toujours en action à bon escient.

    Par contre il est d’accord pour que soit réactivé le projet de loi relatif à l’abus de plainte.  C'est le projet que Mme Sandrine Mazetier avait proposé l'an dernier et que l'Assemblée Nationale avait rejeté à la suite. Nous l'avions pour notre part résolument combattu car nous jugeons scandaleux de sanctionner ceux qui souffrent.

     

    Les berges de la Seine

    Ce sujet a été traité essentiellement par Mme Hidalgo qui a rappelé qu’il y aurait des activités de nuit sur les berges (sport, concerts, cinéma …). Selon sa présentation, il s’agit d’un véritable lieu de vie où beaucoup de choses seront possibles au rythme des saisons, y compris pour les enfants qui pourront même y fêter leur anniversaire (des endroits réservés seront installés à cet effet). Tout a donc été prévu,  espérons que tout sera fait aussi pour éviter les débordements de toutes sortes…

                                                   =============

    En résumé, nous avons eu un bilan sous forme de satisfecit. Le peuple du quartier s’est exprimé, nombre d’adeptes ont cru bon de faire l’apologie de  la fête la nuit, en esquivant les nuisances que cela entraîne pour les riverains. Des pans entiers de notre quotidien ont été mis sous le boisseau. Aucune solution concrète n’a été apportée sur les questions de propreté, de pollution de l’air, les tags, l’affichage sauvage, la question des terrasses des bars qui empiètent sur le domaine public, l’extension des espaces verts…. Pas davantage sur l’accroissement des incivilités, le stationnement illicite des deux roues…..Un observateur naïf cherchait où pouvait se trouver la véritable ligne directrice en dehors du sujet de la nuit à Paris.

    Une réunion plutôt décevante alors que la nuit devrait plutôt passer au second plan en cette difficile et longue période de crise que nous traversons.

    Dominique Feutry

     

  • Compte rendu mandat delanoë IVe 02 09 12

    La salle des fêtes de la mairie du IVe. A la tribune : Bertrand Delanoë, Anne Hidalgo, Patrick Bloche, Mao Péninou et Christophe Girard

     

    On s'y attendait : foin des sujets qui préoccupent principalement les habitants du IVe tels que l'occupation indue de l'espace public, la propreté, l'invasion des flyers et le bruit, le Maire de Paris avait choisi de nous parler des charmes de la nuit.

    "Ô nuit enchanteresse, divin ravissement", ce vers des "Pêcheurs de Perles" de Georges Bizet  suffirait à lui seul à résumer son exposé et celui – interminable – de Luc Gwadzinski, universitaire spécialiste des questions nocturnes.

    J'ai eu envie de lui répondre mais les deux files qui se sont constituées derrière les micros, littéralement trustés par les professionnels de la nuit, m'en ont dissuadé.

    Je brulais de lui dire que nous sommes tous des amoureux de la nuit. J'avais envie, cependant, d'ajouter un argument qui n'a pas été formulé : quand le ciel est dégagé de toute pollution lumineuse, atmosphérique ou simplement de nuages, la nuit est le seul moment où l'on puisse admirer la voute céleste. Et se dire que tous ces points lumineux, planètes et étoiles de notre galaxie, sont des milliards au milieu de milliards d'autres galaxies. Ce qui nous fait dire que nous-mêmes et nos problèmes sont tellement petits qu'ils sont insignifiants.

    Ce commentaire n'est pas plus creux que le long exposé de M. Gwadzinski dont on se demandait à la fin, avec tout le respect et la sympathie qu'on a pour lui, ce qu'il avait voulu démontrer.

    Ma réflexion cosmologique me fait dire pour ce qui nous concerne, habitants de l'arrondissement et d'ailleurs, qu'il n'y pas de conflit sérieux à propos de la nuit. Qu'on se rassure et que ceux qui dirigent la Cité rengainent leurs plaidoyers inutiles, nous adorons la nuit. Nous l'aimons tellement que nous la voulons sereine, soucieuse de chacun, et respectueuse des lois de la Cité qui sont le ciment de notre démocratie.

    On a beaucoup parlé des riverains. Que les choses soient claires : les riverains ont une seule exigence, le respect de la Loi. Il y a un code de l'environnement, un code de la santé publique, des règlements municipaux, des arrêtés préfectoraux. Qu'ils soient appliqués le jour comme la nuit. Il n'y aura plus de débat. Mais si certains fondent leurs commerces sur l'hypothèse qu'on peut s'en affranchir ou y déroger, qu'ils ne s'étonnent pas s'ils nous trouvent sur leur chemin.

    Je témoigne que nous avons peu de problèmes relationnels avec des exploitants dans le Marais. Quand un épiphénomène apparait, nous le réglons avec les moyens dont nous disposons. Il continuera d'en être ainsi tant que la situation reste gérable. Si, par accident, un établissement de nuit de grande capacité ouvrait ses portes dans un de nos quartiers, on passerait de l'équilibre fragile d'aujourd'hui à une situation de chaos urbain. Il ne nous resterait plus qu'à quitter le Marais et aller vivre à Rodez. M. Delanoë l'a désignée à nouveau sans la nommer, cette pauvre ville sur laquelle il s'acharne. Parce que c'est humiliant, les aveyronnais de Paris pourraient s'en souvenir en 2014 et garder à ses successeurs un chien de leur chienne !

    Gérard Simonet

     

  • Quatre-fils guérite autolib 30 09 12 

    Guérite Autolib, rue de la Perle (IIIe)

     

    Au risque de vous influencer, nous le disons tout net, ces troncs de cylindre genre boite de camembert avec méplat, s'intègrent très mal dans le paysage parisien, a fortiori dans l'architecture du secteur sauvegardé du Marais.

    Que l'exploitant Bolloré ait fait ce choix, on peut le comprendre s'il explique qu'il a choisi un modèle peu coûteux. Mais que les nombreux esthètes que compte la Ville de Paris aient approuvé ce design nous laisse perplexes. Que de surcroît les Architectes des Bâtiments de France, dont la compétence et le goût ne font pas de doute, aient laissé passer ce truc-là, nous rend carrément moroses.

    A qui peut-on désormais se fier ?

    Gérard Simonet

     

    Suggestions pour d'autres formes de guérites : 

     

    Guérite pierre

      Guérite chemins de fer

     

     

     

     

     

     

     

            

                   

     

     

                         Le genre "borie"                                                                                                                                 Le genre "Gare SNCF"