Vivre le Marais, Vivre Paris Centre !

Chronique de la vie au cœur et autour du centre historique de Paris

Catégorie : Cadre de Vie, Environnement

  •     Temple 103 rez de chaussée 09 05 12

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

    Immeuble 103 rue du Temple (IIIe)

     

    Cet immeuble fait l'angle entre les rues du Temple et de Montmorency. Il date de 1740 et fait l'objet d'une incription à l'inventaire supplémentaire des monuments historiques. Conçu comme un immeuble "de rapport", il offre de beaux volumes sous arcades de pierre en plein cintre et un portail avec une imposte en demi-cintre qui abrite une ouverture de petite taille. Les fenêtres des étages sont généreuses et agréablement réhaussées de garde-corps en fonte.

    L'immeuble a un frère siamois et symétrique au numéro 101. Qu'on a du mal à reconnaitre comme tel aujourd'hui. Qu'on en juge :

     

    Temple 101 rez de chaussée 09 05 12

    Immeuble 101 rue du Temple (IIIe)

     

    Il a pourtant bénéficié d'une réhabilitation récente comme celui qui lui fait pendant. Que s'est-il passé ?

    Dans la nuit du 31 juillet au 1er août 2011, alors que notre vigilance s'était assoupie dans la torpeur des douces nuits méditérranéennes, des encombrants entreposés comme tous les soirs sur le trottoir, ont pris feu. Accident, mégot, main malveillante ? On ne le saura sans doute jamais. Il était 5h00 du matin. Un de nos adhérents dormait au-dessus, chez lui. La boutique et l'entresol ont été dévastés par les flammes. Les pompiers ont pu intervenir rapidement ; ils ont évité que l'incendie se propage dans les parties hautes de l'immeuble et fasse des victimes.

    Notre témoin n'en a pas parlé. Il a sans doute attribué le sinistre à la fatalité. Puis il a eu connaissance, plus récemment, de l'incendie similaire que nous avons relaté au 78 rue du Temple, qui a pris sa source la nuit dans une cave-entrepôt, sur des cartons contenant des marchandises inflammables. Une habitante de l'immeuble nous confiait dernièrement cette déclaration des pompiers  : "si nous étions intervenus dix minutes plus tard, l'incendie aurait totalement dévasté votre immeuble car ses murs sont à pans de bois". 

    Les observateurs constatent autour d'eux que de nombreux espaces sont affectés au stockage de marchandises et d'emballages et ils savent que la rapidité d'intervention des pompiers n'est pas garantie. Il leur est arrivé de relever la présence de pétards. Les riverains craignent maintenant pour leur sécurité et celle des personnes qui vivent dans un environnement similaire. En témoignage cette photo d'une entrée de cave au 101 :

    Temple 101 couloir cave 09 05 12
    Autre constatation : en dépit de la hausse du foncier, on dénombre encore dans le voisinage, des immeubles qui au lieu d'être habités sont remplis du haut en bas de cartons, comme celui-ci, au 88 rue du Temple, juste en face de l'immeuble incendié :

    Temple 88 immeuble haut (2)

    Nous en référons au Maire du IIIe, Pierre Aidenbaum, pour lui demander qu'un audit soit lancé pour répertorier les zones les plus critiques du quartier et décider d'actions à entreprendre. C'est une démarche de prévention mais également de protection de sa responsabilité dans l'hypothèse, que nous ne voulons naturellement pas envisager, où un drame plus grave encore que ceux que nous avons vécus viendrait à se produire.

    Les habitants du quartier s'étaient largement mobilisés au début des années 2000 sur ce thème mais le déplacement progressif des grossistes-importateurs vers Aubervilliers, qui est incontestable, a tempéré leurs préventions mais n'a pas mis à l'abri encore ces quelques foyers de désastre potentiel qui perdurent. En dresser l'inventaire serait un premier pas vers l'apaisement des craintes exprimées par les riverains.

     

    Pour agrandir les images et distinguer des détails, cliquez gauche jusqu'à deux fois dans les photos

    Intéressé par l'association : cliquer ICI

     

  • Archives impasse partout 02 05 12      Au numéro Numéro 2 de "l'impasse Partout", dans le 21ème arrondissement

                                               

    Information du 2 mai 2012

    Nous ne dévoilons pas tout de suite l'adresse précise de cette facétie. Fidèles à notre principe, nous sourions de l'initiative car elle est drôle comme un mot laid (de ceux qui font les gens bêtes) de l'almanach Vermot mais nous la désapprouvons car elle est illicite et susceptible d'encourager une avalanche d'oeuvres que nous pourrions ne pas apprécier.

    Il n'est pas très difficile d'ailleurs de la trouver. La façade du fond est un indice qui facilitera la tâche des chercheurs.

    L'histoire ne s'arrête pas là. Dimanche soir, mais pas avant 20h00, nous vous livrerons ici dessous une vue panoramique du lieu, qui tend à suggérer que la pensée des auteurs allait plus loin que le simple calembour. A moins qu'il ne s'agisse que d'une pure coincidence. 

     Post-scriptum du 7 mai 2012, 20h00

    La maturité de la classe politique s'évalue inversement au nombre d'affiches sauvages qui sont placardées de manière illicite sur les murs de la ville. Depuis dix ans, à l'arrivée des grands scrutins, nous demandons aux responsables politiques de nous épargner le spectacle désolant des façades d'immeuble et du mobiilier urbain défigurés par le papier et la colle, en leur rappelant que c'est bien assez des tableaux d'affichage officiel qui fleurissent autour des lieux publics.

    Nous avons obtenu des résultats. La campagne présidentielle a été plutôt digne de ce point de vue. Il faut observer que ceux qui se sont affranchis de la règle ont obtenu un piètre résultat qui donne à leur participation une allure de pirouette.

    L'auteur de la plaisanterie qui fait l'objet de cet article, dont on vous révèle le lieu : 57 rue des Archives (IIIe), a peut-être voulu apporter sa pierre à notre combat pacifique, en plaçant sa plaque au bord du champ de ce qui a été un des rares dérapages de la campagne de l'heureux élu.

    Archivs impasse partout hollande 02 05 12

    Etat des lieux le 2 mai

                          

    En faisant d'une pierre deux coups puisque les têtes avaient changé, l'espace d'une nuit :

    Archives impasse partout 03 05 12Etat des lieux le 3 mai

    Nous le disons une fois de plus aux candidats : chers amis, vous disposez de nombreux moyens licites de communiquer. Respectez le paysage de la rue. Vos affiches défigurent l'environnement mais aussi votre image car elles sont rapidement lacérées et partent en haillons. Vos colles, volontairement puissantes, exigeront des heures d'intervention des services de la propreté qui auront du mal cependant à restituer aux murs et parois leur apparence initiale.

    Nous ne le répèterons jamais assez : loin de nous convaincre en votre faveur, la prolifération de vos affiches nous éloignera de vous. Que ce soit bien compris !

     

  • Cox attroupement 23 03 12

    Consommateurs du COX, 15 rue des Archives (IVe) le 23 mars 2012 en soirée (clic gauche dans la photo pour agrandir)

     

    Il nous est reproché par un réquisitoire "supplétif", à la suite de la plainte déposée contre nous par le gérant du COX, d'avoir été le porte parole des riverains dans leur protestation contre l'occupation du trottoir et de la chaussée de la rue des Archives et du square Ste Croix (IVe) le soir par des client du COX qui consomment debout leur verre à la main, au-delà de l'espace autorisé pour la terrasse.

    La photo ci-dessus a été prise depuis l'immeuble d'en-face le 23 mars 2012, et renouvelée le 25 mars à peu près à l'identique. Selon le gérant du COX,  les déclarations qu'il nous prête sont diffamatoires. Que dire de cette photo ? Sommes-nous tous collectivement victimes d'une illusion d'optique ?

    Les pintes que les consommateurs tiennent à la main en consommant debout relèveraient-elles aussi du mirage ?

    La terrasse "de fait" qui s'étend sur quasiment tout le trottoir au droit de la façade du bar, et sur l'ensemble du trottoir et de la chaussée du square Ste Croix de la Bretonnerie (IVe) qui débouche sur la rue des Archives, est-elle conforme au règlement de la Ville de Paris ? Les autres établissements du Marais, qui s'appliquent à  le respecter, aimeraient bien le savoir pour leur propre gouverne.

    On verra ce que la justice en pense, le jour où se tiendra l'audience à laquelle nous nous préparons.

     

    Pour soutenir l'association : Cliquez ICI

     

     

  • Buttes chaumont pelouse 25 03 12
    Les Buttes Chaumont, dimanche 25 mars 2012 après-midi

     

    Il y a une très belle séquence dans le film "Autant en emporte le vent" d'après Margaret Mitchell, mis en  scène par Victor Fleming. Elle montre la foule des victimes sudistes à l'issue du siège et de la bataille d'Atlanta. La caméra amorce un panoramique en filmant le coin gauche d'un champ où gisent quelques soldats. Puis l'objectif tourne sur la droite et révèle petit à petit, dans un crescendo à forte tension dramatique, un champ immense de blessés qui s'étend à perte de vue.

    En découvrant ce pré en pente des Buttes Chaumont, en contre-bas de la guinguette "Rosa Bonheur", l'image d'Atlanta nous est revenue. Pas de blessés ici, des gens plutôt jeunes et heureux de vivre, assoiffés de grand air et de soleil, mais assis au fesse à fesse sur une pelouse qui en perdait son charme bucolique.

    Il en est ainsi de Paris, trop dense et trop active, pour qu'il soit encore aisé d'y vivre quand on a soif de quiétude. Mais qui peut s'opposer à la fréquentation d'un lieu qui attire la foule venue d'ici et d'ailleurs simplement parce qu'il est attractif ? Aucun règlement ne s'y oppose, aucune morale ne peut le condamner. On peut se plaindre du manquement à certains règlements comme ces deux-roues qui encombrent les trottoirs à l'entrée. Mais ils sont trop nombreux pour que l'autorité sévisse. Qui plus est, un dimanche.

    Une seule attitude est concevable : renoncer à s'y rendre pour ne pas gonfler le nombre de ceux qui ne paraissent pas s'en offusquer.

    Gérard Simonet

     

  • Beaubourg 70 opticien 29 03 12
    Magasin d'optique, 70 rue Beaubourg (IIIe)

     

    Personne ne se plaint que les magasins d'optique se soient multipliés comme des petits pains dans le Marais, car ils enrichissent le paysage de la rue et ne sont porteurs d'aucune espèce de nuisance. Sans compter leur utilité quand on a besoin de lunettes ! Celui-ci, ouvert en octobre 2011, a particulièrement soigné sa devanture. Conformément aux souhaits de l'Architecte des Bâtiments de France, il a repris dans ses vitrines les lignes verticales et les protections en fer forgé qui évoquent l'Art Déco dont  l'immeuble, qui doit dater des années 1925-30, subit vaguement l'influence.

    Il est l'une des 35 agences en France de la Mutuelle OREADE PREVIFRANCE, une complémentaire santé qui a des contrats avec la Mairie de Paris, le Centre Georges Pompidou, la Bibliothèque Nationale de France, le louvre, le Musée d'Orsay, etc … Ses implantations sont décidées, comme ici, en raison de la concentration de clients à proximité. L'agence Beaubourg est spécialisée dans l'optique, au service de ses adhérents mais aussi de tout public. Des accords personnalisés avec des fournisseurs de verrres (ESSILOR par exemple) et de montures, lui permettent si l'on en croit ses dirigeants, de proposer des prix compétitifs.

    Beaucoup d'entre nous s'interrogent sur le foisonnement de ces commerces dans les quartiers du centre. En ce moment, un autre opticien prépare son ouverture au 66 rue Vieille du Temple (IIIe) qui viendra concurrencer ceux que nous connaissons déjà rues des Archives, du Parc Royal, Rambuteau, Beaubourg et du Temple. A croire que s'il y a beaucoup de bobos chez nous, ils sont tous miros …

    Vieille du temple 66 opticien 29 03 12Le magasin en travaux à gauche, 66 rue Vieille du Temple (IIIe) sera lui aussi un opticien. S'il choisit une teinte claire pour sa devanture, il mettra davantage en valeur le restaurant qui le jouxte, "Robert et Louise", spécialiste de la bonne cuisine française au feu de bois (01 42 78 55 89, propriétaire Pascale Georget).

     

    Comment expliquer plus sérieusement  la prolifération des magasins d'optique ? On disait il y a quelques temps : la vente d'une seule paire de lunettes dans une journée permet de couvrir les frais fixes du commerçant. D'après Jérôme Troy, le manager d'OREADE avec qui nous en avons parlé, la concurrence est telle maintenant que cette affirmation est devenue largement inexacte. Il explique aussi l'engouement pour ce type d'activité par l'importance du marché qui bénéficie de la diversité des produits : lunettes fantaisie qui deviennent des accessoires de l'habillement (pour les femmes surtout) et lunettes de soleil (même remarque) qui ne s'adressent plus seulement aux habitants du secteur mais aux visiteurs et aux touristes de passage, dont on sait qu'ils sont très nombreux chez nous.

    En un sens, le marché de l'optique s'apparente à celui de la mode et de la création. Rien d'étonnant dans ces conditions qu'on le voie suivre le rythme d'ouverture des magasins de prêt à porter dans les rues du Marais.

     

     

  • Plaque rue archives 19 03 12
    Plaque de rue à hauteur du 34 rue des Archives (IVe)

     

    Encore quelques autocollants et la plaque sera totalement oblitérée.

    Outre qu'on ne comprend pas ce que veulent dire ces timbres ésotériques, on aimerait comprendre ce qui pousse (vers le haut, dans le cas présent, car la plaque est bien à 2,50 mètres du sol) ceux qui les collent.

    On appréciera qu'ils veuillent bien éclairer notre lanterne en déposant leurs commentaires, car on a réellement envie de savoir ce qui les motive.

    On appréciera tout autant que la Mairie de Paris, qui fait l'objet de nombreuses attaques en ce moment sur sa façon de traiter la propreté des rues, fasse intervenir ses agents pour que les plaques de rues, qui sont là pour informer les visiteurs et les touristes, retrouvent pleinement leur mission première qui est celle d'informer.

     

  • St paul espace arbres nouveaux 15 03 12

    Trois des arbres nouveaux à la "Pointe Rivoli"

     

    Ils sont  32 fraîchement implantés sur l'espace Saint-Paul. La Mairie de Paris nous informe : "Le terre-plein était essentiellement planté d'ormes champêtres. Ces arbres dépérissant à cause d'un champignon qui provoque la graphiose, ont été abattus" (notre article du 23 novembre 2011).

    A leur place, la mairie annonce qu'elle est en train d'implanter :

    • 7 arbres à fleurs sur la partie ouest, pour former une placette
    • 24 ormes de Lutèce, résistant à la graphiose, au centre du terre-plein
    • et un "arbre remarquable par son port et sa floraison", pour marquer l'entrée 

     Nous souhaitons longue vie aux ormes de Lutèce et bonne promenade aux passants.

     

  • St antoine valises roulettes floutée 12 03 12
    Ces valises à roulettes symbolisent un phénomène qui explose à Paris : la location de courte durée d'appartements meublés.

                             

    Ils envahissent les résidences parisiennes, ces touristes qui trainent leur valise derrière eux. Ils vont et viennent dans les immeubles qui résonnent souvent, quand il n'y a pas d'ascenseur, du boum-boum des roulettes sur les marches d'escaliers. Ils viennent de tous les horizons. Paris est une tour de Babel où les langues entendues, dans le métro, dans la rue, n'évoquent plus rien de ce que nous connaissons.

    Grâce à Internet, ils ont trouvé le studio dont ils rêvaient dans le Marais : immeuble ancien, poutres et pans de bois, escaliers cirés. Ils passent leurs vacances dans le saint du saint, le cœur du Paris historique, dont ils savent qu'il est riche en animations en tout genre. La facture est plus douce qu'à l'hôtel. On peut davantage se serrer dans un studio ou un deux pièces et on peut faire sa cuisine soi-même ce qui évite la composante restauration qui pèse lourd dans les dépenses de séjour à l'hôtel.

    On comprend clairement qu'il y ait une "demande". D'où provient l'offre ?

    Elle ne peut être que diverse mais une typologie simplificatrice peut être dégagée : (1) les propriétaires d'un "pied-à-terre" à Paris qui cherchent à en réduire le coût voire gagner quelques sous et (2) les investisseurs avertis qui ont acquis le bien en vue de sa location meublée, sans intention de l'occuper, dans une vision productiviste.

    Il serait abusif de condamner moralement les premiers. Ou alors, il faudrait en vouloir à tous les parisiens qui ont leur résidence secondaire dans le Luberon ou en Corse et qui n'hésitent pas à la prêter, moyennant "contribution financière", à des gens qu'ils connaissent plus ou moins.

    On est tenté d'être moins tendre à l'égard de riches nationaux ou étrangers qui investissent en vue de louer à la petite semaine car la difficulté de se loger à Paris est due en partie à la faible motivation des propriétaires à louer leur bien vide ou meublé sur la base d'un bail ordinaire. Il ne faut pas se tromper toutefois, un rendement financier plus faible n'est pas la raison essentielle mais plutôt le risque de non-paiement des loyers et l'absence de liquidité du bien, dans les faits, le jour où on a envie de le vendre ou de l'occuper.

    Les commentateurs mettent en avant régulièrement le rendement des locations meublées courte durée. Il est exact que le loyer "brut" atteint deux ou trois fois celui d'un appartement en location longue durée mais, ramené à l'année, compte tenu d'un taux d'occupation qui n'est pas de 100%, la recette est moindre et le rendement obéré par des charges incontournables de gestion (entrées-sorties, nettoyage, publication sur Internet …).

    Il n'y a donc pas de justification morale à condamner la pratique. Quel est d'ailleurs le "code" qui le justifierait ? Il convient d'ajouter que ces locations pallient l'insuffisance ou la cherté excessive de l'hôtellerie traditionnelle. En ce sens, elles favorisent le tourisme et pèsent de leur poids dans les statistiques qui font de Paris la ville la plus visitée au monde avec  un chiffre de 35 Millions de personnes/an.

    En revanche, il n'est pas choquant que les pouvoirs publics réagissent. A l'Hôtel de Ville, on considère que la location meublée courte durée contrarie une politique du logement qui vise à développer l'offre locative traditionnelle. De ce point de vue, il existe une alliance objective avec les professionnels de l'hôtellerie qui y voient une concurrence jugée déloyale.

    Aussi la Mairie de Paris a-t-elle réactivé en 2009 l'article 631.7 du code de la construction  qui, pour les villes de plus de 200.000 habitants, interdit la location meublée dans des logements qui ont le statut d'habitation. Chargée du contrôle de la "destination" des logements, elle exige désormais que tout changement du statut "habitation" vers celui de "commercial" fasse l'objet d'une déclaration, et elle oppose généralement à ce changement des conditions qui sont dissuasives. Le propriétaire se trouve dès lors en infraction si un logement n'ayant pas le statut commercial est proposé par lui en location meublée courte durée.

    Les habitants propriétaires-résidents ne sont pas opposés par principe à ce que d'autres propriétaires, non résidents, se livrent à cette pratique pour autant que le règlement de copropriété autorise l'utilisation commerciale du logement. Dans le cas contraire, il appartient au syndic et au conseil syndical de faire en sorte que chacun en soit averti et que le règlement soit respecté.

    Si on en juge par des réactions recueillies auprès d'un certain nombre d'entre eux, tout est affaire de mesure. Si le phénomène est marginal, il n'est pas dérangeant. S'il prend des proportions excessives, des nuisances sont dénoncées : sonores (arrivées/départs tardifs, fêtes et vie nocturne bruyante), dangers de fuites d'eau ou de gaz dues à des robinets mal fermés, insécurité (large diffusion des codes d'accès), dégradation du standing de l'immeuble, allées et venues ou syndrome "hall d'hôtel", travaux fréquents de remise en état, etc … On reproche aussi aux visiteurs leur absence de soins à l'égard du cadre de vie et des parties communes.

    Au-delà des aspects fiscaux propres à l'activité et à ceux qui s'y livrent, des amendes  administratives lourdes sanctionnent le non-respect de l'obligation de déclaration de l'usage commercial. Pour autant, la procédure de verbalisation ne nous parait pas encore bien établie.

     

    Autre article qui date de novembre 2010 : Le marché de l'immobilier dans le Marais

     

    Intéressé par l'association : Cliquer ICI

     

  • Dagnaud françoisFrançois Dagnaud, élu PS du XIXe, Maire-Adjoint de Paris chargé de la propreté et du traitement des déchets

     

    En réponse à notre dossier du 28 février 2012, François Dagnaud nous fait partager ses réflexions sur le propreté en général, sujet dont il rappelle la complexité, et nous annonce des projets d'amélioration à court terme.

    Voici sa contribution. Elle en entrainera d'autres sans doute, car le sujet à Paris ne laisse personne indifférent.

     

                                                =========================================

     

    Nul besoin d’un « droit de réponse » ! Pour dire les choses simplement, votre propos est pour l’essentiel honnête et pertinent : Paris n’est pas, loin s’en faut, la « ville sale » qu’on voudrait nous dépeindre, mais c’est vrai, la rumeur fait son travail de sape, et pas seulement quand elle est complaisamment véhiculée par des esprits  mal intentionnés.

    Difficile de prétendre à l’objectivité sur un sujet où le spectre des subjectivités est très large :  Le rapport au propre et au sale touche à l’intime pour le psychanalyste, parle au sociologue de notre peur du déclassement social et de notre degré d’insertion, dit au géographe quelque chose de notre  rapport à l’espace partagé, rappelle à l’anthropologue les regards différents sur la propreté qui cohabitent aujourd’hui dans nos « métropoles monde », et rappelle chaque jour aux élus locaux qu’ils doivent à la fois répondre aux doléances de ceux qui  « ne supportent aucune saleté » et faire changer d’attitudes tous ceux qui « ne voient rien », et surtout pas où est le problème de prendre la rue pour une poubelle…

    Autre constante : « C’est toujours mieux chez le voisin » : Dans les autres arrondissements, les autres villes, les autres pays ! Alors quand l’analyse rationnelle, dépassionnée mais pas désintéressée, prend le pas sur la polémique malveillante, le dialogue peut se nouer.  Merci donc d’ouvrir le débat sur ces bases.

    Un regret toutefois : Nous n’attendons pas 2014 pour « bouger », nous sommes tous les jours au travail, avec un « niveau de service de qualité exceptionnelle » (dixit la Chambre régionale des Comptes) : 6500 agents qui nettoient nos rues et collectent les poubelles 7 jours sur 7, 30 000 corbeilles de rue (soit une tous les 80 mètres), 400 sanitaires gratuits, un dispositif unique et gratuit d ’enlèvement des encombrants à la demande, un système unique en France d’enlèvement gratuit des tags sur les bâtiments privés (certes récemment défaillant,  j’y reviendrai ).

    Et pourtant, les équipes de la propreté jouent Sisyphe chaque jour : comment garder propres des rues salies en permanence ? Comment garder propre une métropole hyper dense, hyper active, hyper attractive où vivent 2 millions de Parisiens, qui accueille en sus 2 millions de visiteurs par jour, où l’on circule majoritairement à pied et qui produit  donc énormément de déchets sur un tout petit territoire ?  Comment garder propre un espace public où tout ne relève pas de la compétence municipale, mais que le regard du Parisien embrasse d’un seul coup d’œil, sans distinguer naturellement ce qui relève des uns ou des autres (abribus, stations RATP, façades, cabines téléphoniques, boîtes aux lettres…). Notre Ville subit donc une pression d’usage extrêmement forte, elle souffre d’un renouvellement des souillures très élevé, accru par les occupations liées à la grande précarité et aux chantiers de voirie.

    Alors comment faire mieux, puisque c’est au final la seule question qui vaille et qu’on ne fera pas hélas beaucoup plus … Les budgets déjà lourds, (plus de 250 M€ consacrés chaque année aux opérations de propreté et de collecte/traitement des déchets) ne sont pas extensibles quand tant d’urgences nous sollicitent. Beaucoup d’initiatives ont été engagées (parmi les plus récentes, citons la lutte contre la pollution des mégots et la prolifération des flyers, la charte imposée aux concessionnaires pour une meilleure tenue des chantiers, le renforcement de nos moyens de verbalisation, les campagnes régulières de communication auprès des usagers, la prise en compte de la saisonnalité, du plan grand froid à la gestion des sites estivaux…) Je m’en tiendrai pour aujourd’hui aux exemples qui illustrent votre chronique pour vous rassurer sur la prise en compte de ces difficultés reconnues.

    Les tags : Rappelons que Paris est la seule ville de France où la collectivité assure à sa charge l’enlèvement des tags sur des immeubles privés. Nulle part ailleurs ce service n’est offert. La dégradation récente de cette prestation est réelle. Elle s’est traduite par des pénalités imposées au prestataire défaillant. Un nouveau titulaire sera opérationnel fin juin, avec des exigences renforcées en termes de réactivité, pourquoi pas en mode LIFO (*), et surtout, un élargissement du périmètre d’intervention.

    Le mobilier urbain : Le nouveau marché de dégraffitage va nous permettre en effet de disposer pour la première fois d’un prestataire commun pour les bâtiments et les mobiliers urbains, ceux de la Ville et si besoin, ceux des concessionnaires (France Telecom par exemple) qui pourra donc intervenir en cohérence sur  l’ensemble de l’espace public.

    Parce que nous devons refuser que les Parisiens soient traités comme des « assistés » de la propreté, la responsabilité de la propreté incombant aux seuls responsables municipaux en occultant qu’il n’y a de rues sales que salies, je souhaite bien sûr, au-delà de la pédagogie indispensable,  un renforcement des moyens de sanction. 22.000 PV propreté ont été dressés en 2011 à Paris, c’est un record ! Mais le gouvernement de Mr Fillon a ramené par la loi leur montant à un niveau très peu dissuasif de 35 euros. Avec Bertrand Delanoë, nous revendiquerons de la prochaine législature qu’elle reconnaisse aux Villes la liberté de fixer  le montant de ces amendes et d’en percevoir le produit, ce qui n’est pas le cas aujourd’hui…

    Je crois donc à la nécessité de conjuguer propreté active (Il n’y a pas de cité propre sans citadins  propres)  et propreté passive (l’aménagements de la cité doit être pensé pour favoriser sa propreté) au service du respect de ce code de la Ville qu’est le code de la propreté, doté d’un article unique : « on ne jette rien par terre » !

    François Dagnaud

     

    NDLR : le blog est ouvert aux commentaires des lecteurs, qui devront rester courtois. Les commentaires jugés inappropriés seront retirés du réseau.

    (*) LIFO = last in first out, ce qui veut dire que les souillures les plus récentes sont traitées en priorité

     

     

  • Agent nettoiement 27 02 12

    Incontournable pour assurer la propreté : l'agent de la Ville qui retire les déchets de la voie publique

     

    Sur l'air de la calomnie du Barbier de Séville de Rossini, que les barytons-basses affectionnent car c'est un excellent "faire-valoir", la rumeur se propage, qui fait de Paris "une ville de plus en plus sale".

    Bertrand Delanoë, en raison de l'image qu'il voudra laisser de lui, et ses proches de l'Hôtel de Ville qui ont des ambitions au-delà de 2014, auraient tort de laisser s'installer cette réputation. L'opéra de Rossini est une mise en garde : "come un colpo de cannone ! " dit Don Basilio à propos de l'effet final de la rumeur accusatrice sur la population.

    Mais, soyons objectifs. Paris est-elle vraiment sale ?

    Il n'est pas juste de poser cette question dans l'absolu et d'en attendre une réponse. Car une ville ne peut s'offrir la propreté de la blanche 'hermine. A la base, parce que ses habitants et les touristes, aujourd'hui très nombreux, oublient de la respecter. Sitôt l'impunité assurée par la nuit ou par la foule, les déchets vont directement sur la chaussée ou les espaces verts. On comprend bien que la perfection en la matière ne peut être atteinte qu'au prix d'une dépense démesurée.

    Il faut donc bon gré mal gré accepter un compromis. Celui que nous constatons à Paris n'est pas honteux. Comparée à d'autres grandes villes, Paris se classe plutôt bien. On peut trouver mieux. Sans parler de Singapour, où règne une loi d'airain qui punit sévèrement les pollueurs, il y a les villes suisses (mais ce sont des Helvètes !) ou scandinaves (ah, le civisme des gens du nord !). En dehors de ces exceptions, Paris est assez proche du niveau satisfaisant de villes prestigieuses comme San Francisco, Londres, Lyon et bien au-dessus de grandes villes comme New-York, Naples (le dernier de la classe, il est vrai), Marseille ou Bruxelles.

    En revanche, le "sentiment de propreté" n'est pas bon à Paris. La cause est dans l'état d'abandon du mobilier urbain, qui participe abondamment au décor et au paysage de la rue comme nous allons le montrer ci-dessous :

    Cabine téléphonique

     

     

     

     

    Cabine téléphonique totalement dégradée, comme ses consoeurs et cousins les abribus, souvent recouverts d'affiches sauvages

     

     

    Archives 47 tags agence SS 27 02 12

     

     

     

    Services publics (assurance maladie) défigurés

     

     

      Armoires elec taguées 27 02 12

     

     

     

     Armoires électriques barbouillées

     

    Banc bords de seine libre tagué 27 02 12

     

     

     

    Bancs publics recouverts d'inscriptions à la peinture

     

       Jardinière taguée 27 02 12

     

     

     Jardinière taguée

     

      Boitier électrique emmailloté

     

     

     

     

    Boitiers électriques défoncés et souillés

     

    Parcmètre tagué 27 02 12

     

     

     

     

     

    Parcmètre victime de tags et d'affiches publicitaires illicites

     

     

     

     

      Chien ramassant

     

    Ajoutons, sans qu'il soit nécessaire de l'illustrer, le déferlement des "flyers" et des affiches sauvages, notamment les week-ends, et les éternelles crottes de chiens dont la quantité est en baisse mais semble rencontrer dans sa chute un "seuil de résistance".

     

     Enlèvement des tags : passer en mode LIFO

    C'est de l'avis général un phénomène qui entretient à lui seul le jugement négatif des citoyens. La Ville doit revoir son dispositif car le temps d'intervention est aujourd'hui trop long. Nous faisons une suggestion : passer en mode LIFO (last in, first out), ce qui signifie intervenir en priorité sur les souillures les plus récentes et traiter en dernier les plus anciennes. C'est apparemment paradoxal. Mais, en effaçant immédiatement les actions de la veille on peut décourager durablement leurs auteurs, dont l'espérance est que leurs "oeuvres" s'installent dans la durée.

    On peut penser ainsi que le "combat cesse faute de combattants", en tout cas qu'il se ralentisse, ce qui donne le temps et les moyens de régler les stigmates plus anciens et "éponger le passif".

    S'attaquer à cette nuisance est en tout cas une oeuvre de salut public. Les contribuables que nous sommes souhaitent que la Ville y affecte un budget à la hauteur de l'enjeu. Il n'est pas indispensable du reste d'augmenter pour autant les impôts (qui ont explosé en 2009 et 2010). Un léger coup de rabot, par exemple, sur les subventions aux associations, pas toujours justifiées, y suffirait amplement.

    Nettoyage du mobilier urbain

    A l'image de ce qui a été fait pour les coffres des bouquinistes, le passage à intervalles réguliers d'un agent doté d'un pistolet qui déposerait un voile de peinture sur les surfaces taguées des armoires et coffrets électriques, bancs publics, parcmètres …. règlerait une bonne part des agressions visuelles que nous subissons. Nous avons vu déjà des habitants le faire avec des moyens plus rudimentaires. Ils savent évidemment que ce n'est pas leur rôle et attendent que la mairie prenne la relève.

    Un programme en vue de 2014

    En 2014, les électeurs de Paris iront aux urnes pour élire un nouveau conseil municipal et son Maire. Nous pressentons que le sujet de la propreté pèsera lourd dans les suffrages exprimés. Les associations comme la nôtre, au sein de "Vivre Paris !" (25 associations à ce jour) militeront pour que le thème de la propreté occupe une place de choix dans les débats. Il est possible que les responsables actuels n'attendent pas cette échéance pour agir. Nous nous ferons un plaisir dans ce cas de faire connaitre leurs projets et nous verrons comment leurs challengers y répondent. Une compétition franche et des programmes bien étayés sur le sujet seraient un gage de progrès pour les prochaines années. La saleté n'est pas une fatalité et Paris a les moyens de faire meilleure figure.

     

    Vos commentaires sont bienvenus, s'ils sont constructifs et modérés

     Intéressé par l'association : Cliquer ICI