Vivre le Marais, Vivre Paris Centre !

Chronique de la vie au cœur et autour du centre historique de Paris

Catégorie : Cadre de Vie, Environnement

  • Pierre au lard 3 enseigne
     L'ancienne galerie d'art 3 rue Pierre au Lard (IVe)

     

    Le pétitionnaire avait déposé  une demande de permis de construire enregistrée le 27 octobre 2010 sous la référence PC 075 104 10 V 0029, pour la "réhabilitation d'un bâtiment d'un étage à usage commercial en vue de l'installation d'un bar-club". Cette demande a été refusée par la Mairie de Paris par arrêté du 10 janvier 2011.

    Il vient de déposer une nouvelle demande de permis de construire enregistrée le 2 mars 2011 sous la référence PC 075 104 11 V 0010, pour le même objet. On note cependant qu'il ne fait plus état de la "création d'un niveau de sous-sol" et que la SHON (*) créée passe de 395 m² à 6 m². La SHON démolie quant à elle passe de 291 m² à 20 m². Ce nouveau dossier est en cours d'instruction.

    L'enseigne "WOO-Paris" qu'on peut voir sur la photo a fait l'objet d'une injonction de dépose de la direction de l'urbanisme de la Mairie de Paris le 13 janvier 2011. Constatant que l'enseigne n'avait pas été déposée, un procès-verbal a été dressé le 7 mars 2011.

     

    (*) SHON = surface hors oeuvre nette. Voir définition et calcul

     

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    Terrasse laurent jeanin-naltet  Explosion des terrasses à Paris : le nouveau règlement peut-il endiguer la vague ?

     

    Le texte du règlement, discuté par "Vivre Paris !" le 6 mars à l'Hôtel de Ville avec le Directeur de Cabinet Mathias Vicherat et la Directrice de l'Urbanisme Elisabeth Borne et plusieurs autres personnalités, a été débattu le 28 mars en Conseil de Paris. La séance a été longue car les interventions ont été nombreuses.

    Ce texte n'appelait pas de vote. Le Maire de Paris en décidera souverainement par arrêté dans les jours qui viennent. Il peut le conserver en l'état ou apporter les ultimes corrections que nous jugeons nécessaires car les commentaires que nous relevons à travers la presse et l'audio-visuel trahissent une interprétation tendancieuse donc préoccupante.

    Deux mises au point sont nécessaires si, comme nous le pensons, Bertrand Delanoë se soucie des piétons autant que des exploitants de cafés. Pour commencer, la règle "un tiers/deux tiers" au bénéfice des piétons. La formulation contenue dans le projet fait état d'une "règle générale", ce qui en atténue considérablement la portée. On l'a vu immédiatemment dans les commentaires qui ne retiennent que l'espace garanti de 1,60 mètre pour les piétons. Sur un trottoir de disons quatre mètres, en réalité, l'espace piétons est de 2,70 mètres et pas du tout ce que rapportent les journalistes et sans doute, malheureuement, ce que feront semblant de comprendre les exploitants. Nous demandons à M. Delanoë d'éliminer cette source de confusion dans l'intérêt de tous.

    Tout aussi choquante la possibilité dans les zones dites "piétonnes" d'autoriser des terrasses sans contrainte pour autant que quatre mètres soient réservés à la chaussée (pour le passage des véhicules de  service et de secours). Ainsi, dans une rue de 12 mètres par exemple, on pourrait trouver des terrasses fermées qui occupent 8 mètres de largeur de voie. Outre le caractère disgracieux de ces verrues, le passage piétons est alors réduit à zéro. Certains diront : "qu'ils circulent sur la chaussée !". Certainement pas. La chaussée n'est pas sûre, surtout pour des personnes fragiles. Il y a le risque d'accrochage par un vélo, une moto, un engin de nettoiement, un véhicule de livraisons. Le trottoir, qui assure leur protection, doit impérativement être conservé.

    Nous en appelons au Maire de Paris, qui se réjouit à juste titre que la marche à pieds soit devenue le moyen de transport favori des parisiens, pour que, dans une touche finale qui restera son honneur, ces anomalies soient effacées et l'équité affirmée.

     

     Post scriptum # 1 du 6 avril :

    A propos de la rue de Rennes (VIe) qui élargit ses trottoirs, voici la déclaration encourageante du Maire de l'arrondissement Jean-Pierre Lecocq à notre collègue Philippe Jacquinot qui l'a interpellé :

    "Monsieur le Président,

    Je vous remercie vivement d’avoir pu assister à la réunion du CSPDA qui s’est tenue jeudi dernier à la Mairie du 6e arrondissement en présence de Monsieur le Commissaire de Police.

    S’agissant de votre suggestion d’établir une charte à caractère réglementaire qui servirait de cadre aux terrasses de la rue de Rennes, j’y suis très favorable

    Comme j’ai eu l’occasion de le déclarer lors du CSPDA, il ne s’agira en aucune façon d’accorder des terrasses plus grandes aux commerces de la rue de Rennes qui bénéficieraient de trottoirs plus larges du fait de son aménagement. Nous le ferons savoir largement afin de dissuader toute demande.

    Je vous prie d’agréer, Monsieur le Président, l’expression de man considération distinguée.

    Jean-Pierre LECOQ

    Maire du 6e arrondissement"

                                                                                                                   

     

     

  • Chanoinesse 24

     Restaurant "Au Vieux Paris d'Arcole", dans l'Île de la Cité, Odette Fau et Georges de la Rochebrochard nous font aimer l'Aveyron. (cliquez dans la photo pour agrandir : c'est un ravissement) (Photo VlM)

                                                                                                             

    En remontant vers le nord la rue d'Arcole (IVe) où les marchands de souvenirs de Paris rivalisent avec les sandwicheries, on peut sortir rapidement de l'enfer des marchands du Temple en s'engageant à droite dans la rue Chanoinesse.

    La voici inondée d'un soleil vespéral qui met en valeur tous ses charmes. On est là face au 24 de la rue, une maison du XVIème siècle qui abrite un restaurant qui est l'un des plus romantiques de Paris.

    Le lieu est chargé d'histoire. Cette rue est l'ancienne artère du "cloître Notre-Dame". Elle date des carolingiens (XIIème siècle). Des personnages célèbres l'ont habitée mais, avec votre permission, on va  s'attarder sur deux amants maudits : Héloïse et Abélard.

    Dans la maison de gauche, rouge brique, qui porte aujourd'hui le numéro 28, l'abbé Fulbert décida autour de 1120 de confier au philosophe Abélard le soin d'éduquer sa nièce Héloïse. Il s'acquitta de sa tâche bien au-delà du cahier des charges et le couple devint amant et maitresse si bien que la jeune fille, destinée au couvent, connut des oeuvres d'Abélard le sort commun des mères de famille. Furieux, l'oncle Fulbert lui fit subir les outrages que l'on connait et que Villon a célébré dans son sonnet "les dames du temps jadis" :

    "Où est la très sage Helloïs,

    Pour qui fut châtré et puis moine,

    Pierre Esbaillard (1) à Saint Denis ?

    Pour son amour eut cette essoine (2) …."   (1) : Pierre Abélard  (2) : "peine" en vieux français

    Toujours dans cette maison du 26, dans un passage vers la rue des Ursins, on trouve des colonnes qui proviendraient du couvent des Jacobins de la rue Saint Jacques. Quant au sol, il est fait de dalles qui sont des restes de pierres tombales, le terrain ayant dit-on à l'origine servi de cimetière.

    Wikipédia fait dans le sordide. On y lit : " La rue est connue pour avoir abrité en 1387, les établissements voisins d'un barbier et d’un pâtissier, ce dernier vendant des pâtés en croute préparés avec des morceaux de chair humaine fournis par le barbier. Les deux criminels furent jugés et brûlés vifs à l'emplacement des deux échoppes. Cette histoire a fait l'objet d'une chronique en 1612". 

    Plus austère, en briques rouges, le 6 abrite l'Ecole nationale de la Magistrature.

    Quelques mots du restaurant "Au Vieux Paris". Il se distingue par son cadre romantique à souhait, son aménagement cosy et sa cuisine bien française et de terroir. Il s'agit ici du Rouergue. On appréciera les foies gras, les canards farcis, la viande de Salers agrémentée d'un sauce au cèpes, le tout arrosé d'un vin du Fel ou de Marcillac. Ou pourquoi pas d'un Sancerre rouge.

    Attention à la note. Il faut compter un peu plus de 100 € pour deux. Réservations au 01 40 46 06 81

     

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  • Berges seines maison rouge gs (2) 
     Voie sur berges rive droite secteur Arsenal (IVe) devant "la Maison Rouge", mars 2011

     

    En écoutant des militants des "Verts" en 2001 parler de la "reconquête par les parisiens des berges de la Seine", on avait cru à un canular. Puis, comme ils persistaient, beaucoup parmi nous les ont considérés comme d'aimables utopistes. Mais, bien qu'en position de force au sein du conseil de Paris jusqu'en 2008, ils paraissaient avoir perdu de vue cet objectif. C'est au début de la nouvelle mandature de Bertrand Delanoë, alors même que leur influence était affaiblie, que le projet a refait surface. Il faut croire qu'ils avaient fait école.

    L'utopie s'est transformée en rêve avec, cette fois, un projet à la clé qu'il est possible de consulter sur le site de la Mairie de Paris.

    Un rêve parce que la reconquête des berges est une aspiration légitime des parisiens. Essayez de vous aventurer sur la rive droite, par exemple, à hauteur du Pont Marie, et de traverser la voie rapide pour accéder au fleuve. C'est suicidaire. Le flot continu des voitures et des motos qui déboulent à grande vitesse malgré la limitation à 50 km/h vous oblige à attendre de longues minutes pour tenter une chance, pas assurée du tout de vous sourire.

    Berges seine aménagement maison rouge 
     L'aménagement proposé par la Mairie de Paris. Circulation adoucie, feux tricolores, promenade piétons et cafés-restaurants (composition APUR – atelier parisien d'urbanisme)

     

    Un rêve aussi dans ce qu'un rêve comporte d'irréel, d'inaccessible. Est-il sérieusement envisageable aujourd'hui, de remettre en cause cette autoroute est-ouest qui permet de traverser assez confortablement Paris rive droite et – en partie – rive gauche ?

    Bertrand Delanoë n'a aucun doute à cet égard. Il fait de cette réalisation l'un des travaux d'Hercule de sa nouvelle mandature, aux côtés du tramway des Maréchaux, de Vélib' et Autolib', du réaménagement des Halles, de la Gaité Lyrique et de l'extension de Roland Garros. Au "Journal du Dimanche" du 7 janvier, il confiait : " En 2011, le conseil de Paris, seul légitime en la matière, prendra les décisions concernant l’aménagement des voies sur berge".

    "Seul légitime", le Préfet de Police de Paris ne l'entend pas de cette oreille. Dans son intervention du 8 février devant le conseil de Paris, le Préfet rappelle que " cela a été peu souligné jusqu’ici : les berges de la Seine, comme tout le domaine public fluvial français, appartiennent à l’Etat. Celui-ci sera donc amené à exercer les droits du propriétaire".

    Il rappelle que sa position définitive sur le projet ne sera révélée qu'à l'issue de l'enquête publique qui doit avoir lieu. On comprend toutefois, d'ores et déjà, qu'il a une opinion différenciée entre rive gauche et rive droite (celle qui nous concerne au premier chef).

    Sur le projet rive gauche, ses déclarations résonnent comme une oraison funèbre : " Il est donc de mon devoir d’avertir solennellement des risques que la fermeture de la voie sur berge rive gauche entraînera pour la fluidité de la circulation sur le tronçon amont (40 %), et des effets potentiels en cascade sur les carrefours et les voies avoisinants, y compris pour les traversées de la Seine".

    Il semble prêt, en revanche, à bénir la version rive droite : "Les études techniques montrent qu’aux heures de pointe du matin et du soir, qui seront sans doute étendues en amplitude, la capacité de trafic maximale sera réduite de 25 % [ ….. ]  Cependant, le fait de conférer un caractère plus urbain à cet axe rapide ne saurait soulever d’objection dans son principe. Sur proposition des services en charge de la sécurité routière, j’ai moi-même uniformisé en 2007 la vitesse maximale à 50 km/h sur tout le linéaire de la rive droite".

    Il reste, pour ce qui nous concerne, que la Maire du IVe, Dominique Bertinotti, aux côtés des riverains, a encore des exigences. Elle formule cinq propositions, notamment "Redonner un vrai rôle urbain aux berges. Retrouver des usages variés et utiles à la ville (économiques, transports, marchands, loisirs)".

    Les habitants des Îles et du site de Notre-Dame sont pour leur part plus que réticents. Ils craignent que leur qualité de vie en souffre. Ils font remarquer à juste titre les nuisances qu'ils subissent toutes les nuits avec le passage des bâteaux Mouche qui les accablent du bruit de leurs hauts-parleurs et les éblouissent avec leurs projecteurs puissants. Vont-ils se reconnaitre dans la déclaration de leur Maire qui affirmait au conseil de Paris du 8 février : "les riverains, habitants et commerçants du quartier ont exprimé avec force et détermination leur volonté de redonner à la Seine sa vocation de transport des hommes et des marchandises dans la perspective d’une ville durable" ?

    Le "rêve" dans son acception métaphorique, se définit tantôt comme une illusion tantôt comme une espérance. Nous sommes peut-être passés de l'illusion à l'espérance. Espérons qu'elle ne soit pas déçue.

                 

     

  •   Dagnaud groupe

    François Dagnaud dans son bureau de l'Hôtel de Ville, entouré de membres de son cabinet et de représentants de "Vivre Paris !" (photo G. Simonet, "Vivre le Marais !")

     

     Le sort a paru s'acharner sur Paris ces derniers mois. Il y a eu des grèves, cinq semaines de conflits sociaux liés à la réforme des retraites, puis la vague de froid sur la France (on ne nettoie pas quand il gèle, pour ne pas créer de verglas) et là-dessus, toujours plus de monde à Paris. François Dagnaud rappelle que Paris est la capitale européenne la plus dense et qu'il est difficile de maintenir propre une ville sous forte affluence.

    Tiens, tiens, avons nous répondu. Il y a eu à la Mairie de Paris une vaste campagne avec "états généraux" à la clé pour réveiller Paris censé "se mourir". C'est naturellement M. Dagnaud qui a raison. Ayons le courage de dire qu'il y a trop de monde à Paris et qu'il est de plus en plus urgent de rééquilibrer l'activité et l'habitat entre la ville intra muros et sa couronne.

    Des Chiens et de leurs Maitres

    Passé ce préambule, nous en sommes venus au détail. A tout seigneur tout honneur, ils font depuis longtemps la Une : les  chiens et leurs crottes. Le consensus ambiant pointe une recrudescence. Il y a pourtant eu 2.506 PV en 2010, en croissance annuelle de 16% depuis 2008, se défend François Dagnaud. C'est plus significatif dans les arrondissements du centre avec une croissance annuelle de 26 %. Bon, mais le nombre de déjections visibles sur la chaussée est-il corrélé à la quantité de PV dressés ? Débat qui ne convainc pas : les déjections sont bel et bien là alors qu'elles avaient – presque – disparu.

    Conclusion que partage notre interlocuteur : il faut réinitialiser le cycle bien connu, information- avertissement-sanction.  Une sanction que le parlement vient curieusement d'adoucir au point de la rendre indolore : l'amende passe de 183 € à 35 €. Catastrophe ? Pas forcément. A ce niveau, les inspecteurs seront moins timorés pour sortir leur carnet à souche. Ajoutons que la population elle-même, qui déplore le comportement incivique des propriétaires de chiens, presque criminel car beaucoup de chutes se produisent à cause d'eux, se doit d'être attentive et peser par son regard, par son intervention, sur ceux qu'elle prend en flagrant délit. On n'est pas des policiers, mais on est des citoyens !

    Des tags et autres graffiti

    Nous avons déclenché l'alarme par notre article du 4 mars. Le contrat entre la Ville et ses sous-traitants pour l'enlèvement des tags est interrompu. François Dagnaud s'en est expliqué : la vacance n'est que provisoire. On respire ! Camille Montacié, Première Adjointe au Maire du IIIe et Présidente à l'Hôtel de Ville de la Commission des Marchés Publics nous explique en détails ce qui s'est passé : des péripéties dans la procédure d'appel d'offres, un recours, une annulation, prolongation des contrats avec les titulaires actuels, Korrigan et STOP GRAF.

    Résulat : un service chaotique depuis quelques semaines, l'arrêt total depuis le 28 février. La bonne nouvelle : il y a maintenant un nouveau titulaire, HTP, qui est chargé de l'ensemble de Paris et il débute ses prestations le 21 mars. Guettez donc à cette date l'amélioration du paysage de la rue, pour ceux notamment comme les riverains du musée Picasso qui dénoncent une véritable invasion de signes cabalistiques sur leurs murs. Il est vrai que Picasso peut susciter des vocations chez ces petits génies qui ne savent pas qu'avant de jouer avec la plastique des personnes et des objets, Picasso avait été un maitre  accompli dans l'art de dessiner et de peindre.

    D'ici le 21 mars, date où un numéro d'appel spécial nous aura été communiqué, pour les habitants des Ie,IIe, IIIe et IVe arrondissements, il convient d'appeler les services de la propreté de Paris au 01 55 34 77 17, qui feront, nous dit-on, ce qu'ils peuvent. Dans les autres arrondissements, faire le 3975

    Des coffres des bouquinistes des quais de la Seine

    Depuis notre intervention qui remonte tout de même deux ans en arrière, une partie de ces coffres a été nettoyée. Nous avons insisté auprès de M. Dagnaud pour que l'essai soit transformé, ce qui veut dire : mise à niveau de tous les coffres et assurance d'une maintenance active. Nous avons compris que le contrat avec HTP comportait une extension dans ce sens.

    Des flyers, ou "imprimés publicitaires"

    Qui aurait pu suspecter qu'empêcher des gens sans gêne, qui se permettraient un jour impunément de recouvrir les véhicules en stationnement de prospectus racoleurs, relèverait de la quadrature du cercle ? C'est pourtant bien une réalité que vivent les gens du Marais, surtout du jeudi au dimanche soir, autour des quatre branches de la sainte Croix de la Bretonnerie, un carrefour qui n'en peut plus de porter la sienne.

    En effet, l'affichage sauvage est passible de lourdes sanctions (250 € par site, avec recouvrement d'office) mais il concerne les immeubles …. et pas les meubles, auxquels sont assimilés les véhicules. Il faut donc un changement du code de l'environnement, mais attention, il ne s'agit pas d'un bouleversement, un seul mot à ajouter à l'article L 581-24. "Biens immeubles" doit être complété par "ou biens meubles".

     Il a fallu pour en arriver là que se crée un groupe de travail Mairie-Préfecture de Police, dont François Dagnaud a été le pilote. Un voeu avait été voté à l'unanimité à ce sujet au conseil de Paris en 2009. Nous sommes en 2011. En date du 1er mars, François Dagnaud a écrit aux sénateurs pour qu'un projet de loi soit déposé dans ce sens. Il serait incongru qu'un consensus droite/gauche ne se manifeste pas à cette occasion, au Sénat mais aussi à l'Assemblée Nationale. Il va sans dire que "Vivre Paris !" soutient cette proposition et le fera savoir aux autorités concernées. 

    Du mobilier urbain et de son entretien

    François Dagnaud en est convenu, le sentiment de propreté ou de saleté est largement conditionné par l'état du mobilier urbain et son entretien. Il concerne : les boites aux lettres, les bancs publics, les cabines téléphoniques (quand va-t-on se décider à les supprimer ?), les parcmètres, les jardinières de fleurs, les armoires de contrôle des feux de circulation, les boitiers de commande de l'éclairage public …. Tout ce matériel est en piteux état. L'entretien n'incombe pas toujours à la Ville mais la Ville doit se sentir concernée et intervenir, directement quand c'est de son ressort, auprès des responsables quand ce n'est pas de sa juridiction.

    Autres sujets

    Martine Blatin, au nom de "Vivre Paris !" est intervenue pour dénoncer la situation de l'esplanade sous le Palais de Tokyo", qui est devenue un WC à ciel ouvert (va-t-on l'appeler bientôt "Quartier Latrine" ?) envahi lui aussi de tags. Paris, première destination touristique du monde, ne peut pas accepter qu'un site aussi prestigieux (et d'ailleurs un site quel qu'il soit) soit transformé en écurie. M. Dagnaud a promis une intervention.

    Philippe Jacquinot, au nom de "Quartier Latin Passionnément" a posé par notre bouche la question des nouveaux "trous d'arbres" où les grilles ont disparu pour laisser place à un tertre dont l'état est encore pire. François Dagnaud en a pris note.

    Laurent Jeannin-Naltet s'est s'interrogé sur la décision de la Ville de Paris de lancer un appel d'offres pour autoriser des commerces ambulants sur les seize sites les plus prestigieux de Paris. Il a souligné que ce projet ne faciliterait pas la tâche des services de la propreté de Paris, sans parler évidemment de l'impact esthétique déplorable qu'on peut en attendre. Réaction viscérale mais légitime de "Vivre Paris !" : "mais qu'est-ce qu'il leur a pris ?"

     

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    Post-scriptum du 9 mars 2011 : commentaire de François Dagnaud en réponse à  notre article


    Cher Monsieur Simonet,

    Je fais suite à notre entretien d’hier dont je vous remercie. J’ai pris connaissance avec grand intérêt du compte rendu mis en ligne sur votre blog. Je souhaite que ces éléments puissent éclairer vos adhérents sur l’action de la Ville de Paris pour améliorer la propreté et plus généralement, la qualité de l’espace public. Je vous livre quelques informations complémentaires, sur des points évoqués ensemble hier.

    L’entretien et le dégraffitage des kiosques de bouquinistes incombent en premier lieu à ces derniers. En cas de dégradation avérée par graffitis, et après injonction de la Ville de Paris, les bouquinistes disposent de 2 mois pour remettre en peinture leur matériel, à leur frais. A ma demande, le nouveau marché de d’enlèvement des graffitis de la Ville de Paris prévoit effectivement l’intervention du prestataire de dégraffitage. Cette procédure ne peut être engagée que sur demande des services municipaux, et dans l’hypothèse d’une défaillance préalable des bouquinistes.

    Je souhaite par ailleurs répondre au signalement de Mme Blatin sur l’état de propreté de l’esplanade du Palais de Tokyo. Je vous prie de bien vouloir lui communiquer les informations suivantes.

    L’amélioration de la qualité de l’espace public du secteur fait l’objet d’un dialogue complexe entre la Ville de Paris – propriétaire du Musée d’Art moderne – et le Ministère de la Culture – propriétaire du Palais de Tokyo. En outre, le parvis est particulièrement difficile à entretenir en raison de la vétusté des pierres et des difficultés d’accès au bassin. Devant l’inaction du Ministère, la Ville de Paris a récemment et provisoirement pris en charge la globalité du nettoiement du secteur. Les services municipaux de la propreté ont installé une douzaine de corbeilles, vidées quotidiennement. Ils assurent un balayage quotidien complet et font procéder aux désaffichage et dégraffitage environ 2 fois par mois, hors palissades de chantier. Ces dernières opérations à l’eau sont toutefois suspendues en période de gel, afin de privilégier la sécurité des usagers du site. Enfin les agents municipaux s’efforcent de retirer les détritus jetés  dans le bassin central. La qualité de ces prestations est malheureusement limitée en période automnale de chute de feuilles.

    En prévision de la rénovation prochaine des bâtiments et du parvis du Palais de Tokyo prévue par l’Etat, la Ville de Paris vient d’engager un dialogue avec le ministère de la Culture afin de clarifier les modalités techniques et financières d’entretien du parvis. La Ville de Paris souhaite que cette réflexion aboutisse à la signature d’une convention attribuant le nettoiement aux services municipaux et la réfection globale du parvis à l’Etat.

    Restant à votre écoute, je vous prie de croire, cher Monsieur, à l’assurance de mes sentiments les meilleurs.

    François Dagnaud

      

     

  • Hotel dieu mairie IV 15 03 11
    Mardi 15 mars, Mairie du IVe, Dominique Bertinotti entourée à sa gauche de Pierre Aidenbaum, Maire du IIIe et à sa droite de Jean-Louis Pourriat, premier Adjoint du IVe et Gauthier Caron-Thibault, élu de Paris dans le IIIe

                                            

    La salle des mariages était comble et Dominique Bertinotti combative. Il faut dire que l'enjeu est de taille pour les habitants du centre de Paris car l'Hôtel Dieu, dont il était question, est le seul hôpital pour les 9 premiers arrondissements de Paris. 350.000 actes y sont pratiqués chaque année soit environ mille tous les jours. 

    Au titre du "plan de restructuration de l'AP-HP" (assistance publique-hôpitaux de Paris), approuvé l'an passé, l'Hôtel Dieu a vocation à se consacrer aux urgences et à la médecine ambulatoire, les opérations de chirurgie lourdes étant transférées à Cochin. Selon Vincent Roger, élu de Paris UMP dans le IVe, un "Institut de Prévention" doit être créé de surcroît, pour compléter les activités d'un Hôtel Dieu revisité.

    Dans une lettre du 14 mars adressée à Mireille Faugère, Directrice de l'AP-HP, le Maire de Paris Bertrand Delanoë, sans contester ouvertement les nouvelles orientations, notamment l'évolution vers un 'hôpital universitaire de  santé publique", demande que lui soient  précisés "les engagements de l'AP-HP sur la nature des urgences qui seront assurées", l'importance du "plateau technique"  associé, "l'environnement médical et technique présent sur place pour garantir un niveau de réponse digne du XXIème siècle".

    Des précautions qui n'ont rien de surprenant de la part du Maire de Paris. Il est tout à fait dans son rôle en faisant part de ses "vives inquiétudes à l'égard de l'offre de soins prévue à l'avenir dans le cadre de la réorganisation des activités hospitalières".

    Pourquoi alors cet accès de fièvre qui a réuni hier dans une même protestation, élus, médecins et membres du corps médical, syndicalistes, anciens malades et habitants ? Et qui a poussé le représentant CGT à interpeller le professeur Jean-Louis Pourriat, dont on sait qu'il est chef des urgences à l'Hôtel Dieu, en trahissant un doute sur la position du corps médical ? Un évènement : la nouvelle inattendue et non concertée de la vente prochaine des bâtiments de l'AP-HP avenue Victoria (IVe), qui abritent la direction de l'AP-HP et son personnel administratif. Un millier de personnes au total, qui seraient regroupées dans les locaux de l'Hôtel Dieu, rendus libres aujourd'hui par le transfert d'activités hospitalières sur Cochin.

    La coexistence de personnel médical et administratif dans un même bâtiment est perçue comme antinomique. Elle est dénoncée comme un pas supplémentaire en direction de la fermeture à terme de l'Hôtel -Dieu.

    Vincent Roger conteste cette vision qui selon lui n'est conforme ni à la réalité ni aux engagements pris. Il souligne que l'AP-HP souffre d'un déficit de 100 millions d'Euros par an, que la valeur patrimoniale de l'immeuble de l'avenue Victoria permettrait de couvrir. Pour un an en tout cas ….

    Le corps social du centre de Paris est-il prêt à entendre ces arguments. Au vu de la mobilisation d'hier, on peut en douter.

    Hotel_Dieu_Paris_

     

    Les commentaires de ce blog vous sont ouverts. Rappelons qu'ils doivent être argumentés et modérés.

     

     

  • Arts & métiers brasserie terrasse 
    Carrefour des Arts & Métiers (IIIe), la terrasse sur la terrasse

                                                                   

    Notre note précédente sur le sujet remonte au 4 janvier. Nous sortions d'une réunion au cours de laquelle une délégation du réseau "Vivre Paris !" avait été reçue par plusieurs personnalités de la Mairie de Paris et notamment Mathias Vicherat, Directeur de Cabinet de Bertrand Delanoë et Elisabeth Borne, Directrice de l'Urbanisme.

    Nous nous étions réjouis de la qualité de leur écoute et des inflexions annoncées par rapport à un projet initial que nous avions jugé calamiteux pour les habitants de Paris.

    Le projet remanié vient d'être distribué aux conseillers de Paris en prévision d'un débat – sans vote – qui aura lieu à l'Hôtel de Ville le 28 mars. La décision sera prise par arrêté du Maire de Paris, dans la foulée de ce débat. Les conseils d'arrondissements qui se tiendront avant le 28 mars devraient logiquement mettre le sujet à l'ordre du jour. Ils se tiennent le même soir du 21 mars, dans les IIIe et IVe.

    Cette nouvelle mouture, que nous sommes en train d'analyser, comporte à l'évidence des progrès. Elle rappelle à juste titre en préambule, que les autorisations d'occupation de l'espace public sont données à titre temporaire, précaire et révocable. Elle tire un trait sur les terrasses de 50 centimètres et interdit les bâches en plastique et le chauffage au gaz …. Pour autant, elle comporte encore de sérieux motifs d'inquiétude et des faiblesses quant au traitement des infractions. Nous en ferons officiellement part à nos interlocuteurs et aux conseillers de Paris, pour leur rappeler notre position avant le débat.

    D'ores et déjà, nous voulons mettre l'accent sur un aspect préoccupant du projet. Il s'agit de "chartes" spécifiques à un quartier, un site, une rue, qui seraient proposées par les Maires d'arrondissements et approuvées par le Maire de Paris, à l'inverse de celles que nous avons pratiquées ici et là avec des fortunes diverses, qui n'avaient aucune valeur juridique.

    Ces chartes nouvelle manière deviendraient des documents réglementaires annexés au règlement général. De telles chartes conduiraient à des pratiques discriminatoires, tributaires de la sensibilité des maires d'arrondissements. Elles nous paraissent préjudiciable à l'harmonie d'une ville, qui exige l'égalité des acteurs devant la loi et, en tout état de cause, l'absence de traitements de faveur.

    On s'interroge aussi sur l'oubli du "schéma directeur de 2002 de la Ville de Paris" concernant les déplacements des personnes à mobilité réduite, qui fixe à 1,80 mètre l'espace minimum qui doit être laissé aux piétons. Le projet fixe cet espace à 1,60 mètre seulement.

    Le traitement des quartiers piétonniers pose également de sérieux problèmes. Nos amis des Halles/Montorgueil qui souffrent d'une invasion particulièrement sévère des terrasses dans leurs rues, s'en préoccupent activement.

     

  • Tags rupestres 
    S'il sagit "d'art de la rue", l'art est tombé bien bas (et la rue aussi)

                                                                        

    N'appelez plus STOP' GRAFF au 0 800 800 557 ; le numéro de la Ville de Paris pour l'enlèvement gratuit des tags ne répond plus. Ou plutôt si, il répond que la "Société Urbaine de Travaux" qui en était chargée, a terminé son contrat avec la Mairie de Paris le 28 février et qu'il convient désormais d'appeler le 3975. 0 800 004 626

    Nous l'avons fait. On tombe sur un standard téléphonique robotisé, du genre qu'on aime, qui dit "tapez 1, tapez 2" puis "je n'ai pas compris votre réponse". On exagère un peu : c'est un être humain qui a fini par nous répondre … qu'il n'avait pas de réponse.

    Quand les éboueurs font grève, on est envahi par les ordures. Quand il y a vacance d'enlèvement des tags, le fléau se déploie comme un nénuphar dans un bassin : en un jour, la surface couverte double.

    Nénuphars

    Magnifiques nénuphars nymphéas, pour faire passer le goût détestable de la photo du dessus (Photo Wikipédia)

     

    La prolifération était notable depuis quelques jours. Chacun se demandait ce qui se passait. On a la réponse maintenant.

    Sans doute y a-t-il de bonnes raisons de remettre en cause les contrats actuels. On le saura la semaine prochaine au cours d'un entretien dans le cadre de "Vivre Paris !" avec François Dagnaud, Maire Adjoint de Bertrand Delanoë pour l'environnement. Ce qui est certain c'est que la situation ne doit pas durer car les dégats seraient irréversibles.

    Enlèvement des tags, services mairie gratuit : 0 800 004 626

     

     

  • Vieille du temple 97 pkg deux roues vue géné 
    Rue Vieille du Temple, n° 95-97 (IIIe). Au fond, la terrasse de la brasserie "La Perle"

                                                                                              

    On ne sait plus sur quel pied danser à Paris à propos de la place de la voiture. Depuis l'arrivée de Betrand Delanoë, qu'il s'agisse de circulation ou de stationnement, c'est un euphémisme de dire qu'elle a cessé d'être encouragée.

    Beaucoup d'entre nous étaient d'accord pour dire qu'il fallait moins de voitures dans Paris. C'est autant un question de pollution de l'air que de sauvegarde de la qualité de l'environnement.

    Les usagers en ont tiré les conclusions. Ils se sont portés sur les vélos, avec modération, mais se sont carrément rués sur les deux-roues motorisés, mobylettes, scooters et motos. On s'est rapidement rendu compte que le remède pouvait être pire que le mal, en constatant l'afflux de motos et en voyant les trottoirs envahis d'engins deux-roues en tout genre.

    Les élus en charge des déplacements reconnaissaient, à la veille des élections municipales de 2008, qu'ils n'avaient pas vu le problème venir. Ils n'y étaient donc pas préparés. Aussi, peu de temps après la réélection de Bertrand Delanoë à la Mairie de Paris, la Ville a-t-elle décidé au printemps 2009 de construire en urgence 18.000 places de deux-roues.

    Le chantier qu'on voit sur la photo fait partie de ce programme. Il n'est pas sans inconvénients : au delà de la gène transitoire, diminution du nombre de places "résidents" et risques d'incendies comme on en a connus récement dans le IIIe.

    Jean-François Leguil, Président du conseil syndical de la copropriété du 97 rue Vieille du Temple, s'exprime au nom des habitants de son immeuble et de ceux du 95, dans une lettre adressée au Maire du IIIe, Pierre Aidenbaum. Il est intéressant d'en prendre connaissance. Comme d'habitude, un débat peut s'engager à travers les commentaires, dont nous vous rappelons qu'ils doivent être argumentés et "modérés".

     

    Post-scriptum du 1er mars 2011 : réponse de Monique Saliou, Maire-Adjointe du IIIe, chargée de l'espace public

    « L'association Vivre le Marais s'émeut, à la suite d'un président d'un conseil syndical, de l'implantation d'un parking pour deux roues motorisées, rue Vieille du Temple. Je souhaite, à cet égard, apporter les précisions suivantes.

    Chacun s'accorde pour dire que le nombre de places de stationnement pour les deux roues, motorisés ou non, est en nombre insuffisant dans tout Paris, en raison de la très forte croissance de ce mode de locomotion. L'espace n'étant pas extensible, les stationnements deux roues sont nécessairement créés au détriment des places destinées aux voitures. Je rappelle néanmoins, qu'à l'initiative du 3ème arrondissement qui a été pilote en la matière, il est désormais possible de stationner la nuit, le dimanche et les jours fériés, sur des places livraison, ce qui a augmenté le nombre de places disponibles dans ces périodes de près de 450 pour le seul 3ème arrondissement.

    S'agissant des motos, chacun s'accordera aussi pour considérer qu'il est préférable qu'elles stationnent sur des emplacements prévus à cet effet, qu'au milieu des trottoirs, ce qui n'arrive que trop fréquemment, et gêne considérablement les passants, notamment ceux en situation de handicap. L'argument selon lequel les motos représenteraient un danger d'incendie, comme on l'a malheureusement vu récemment dans le quartier, est exact. Sauf que cet argument est tout aussi valable pour les voitures, et à moins d'éradiquer de nos villes tous les moteurs et tous les criminels potentiels, le risque existera. En l'espèce, heureusement, les auteurs des incendies des 3ème et 11ème arrondissements  ont été rapidement arrêtés.

    J'appelle ceux qui reconnaissent l'insuffisance du nombre des parkings pour deux roues motorisées mais souhaitent qu'ils soient installés à au moins 200 mètres de chez eux, à bien vouloir entrer dans une logique d'espace partagé. Je ne nie pas l'existence de nuisances, souvent dues à des comportements d'incivilité. On ne lutte pas, toutefois, contre cette dernière, par de l'intolérance réciproque. La rue est à tout le monde et à personne en particulier : essayons de co-exister le mieux possible dans la ville la plus dense d'Europe.

    La mairie du 3ème est, au demeurant, toujours ouverte à la concertation et prête à recevoir tous les riverains qui en feront la demande pour accueillir leurs suggestions, y compris pour des aménagements éventuels des installations existantes. Sachant que les conseils de quartier, à travers notamment leur commission « Circulation », sont les lieux propices pour ces échanges où il est souvent demandé de procéder à de nouvelles installations, et qu’en l’occurrence, l’installation prévue au 95-97, rue Vieille du Temple comprendra bien 14 vélos et 7 motos.

    Monique SALIOU

    Adjointe au Maire du 3ème chargée de l'espace public »

     

    Post scriptum du 19 mars 2011 : réponse de M. Leguil-Bayart à Mme Saliou, Maire-Adjointe du IIIe

    Réponse à Mme Monique Saliou, Maire-adjointe du III°

     Madame le Maire-adjointe,

    Je vous remercie de la réponse que vous avez adressée à ma lettre du mois de février, mise en ligne sur le site de l’association Vivre le Marais. Néanmoins, votre courrier ne répond pas aux principales objections que je formulais, au nom du voisinage, à l’encontre de l’aménagement d’un parking deux roues au pied des immeubles des 95 et 97 de la rue Vieille-du-Temple :

    1) La « très forte croissance » des deux roues ne peut être tenue pour un fait naturel. Elle est la conséquence imprévue de la politique, très heureuse, de la Mairie de Paris visant à endiguer la voiture et, plus généralement de la difficulté de se déplacer en automobile. Mais elle s’avère catastrophique en raison de la pollution et des dangers que comporte ce mode de locomotion.

    Aussi peut-on douter de la pertinence d’une politique qui vise à multiplier les places de stationnement des deux roues. Le précédent de la voiture devrait pourtant nous instruire : la fuite en avant, en matière d’aménagements urbains au profit de ce mode de transport, a conduit à une impasse, dont la municipalité actuelle cherche à nous sortir. Mais qu’elle ne nous conduise pas dans une autre voie sans issue, celle des deux roues !

    2) L’un des dangers et l’une des nuisances que représentent les deux roues tiennent à la prétention de leurs conducteurs à se garer au pied de leur lieu de destination. Il n’est pas exorbitant de leur faire faire quelques dizaines de mètres à pied, y compris pour leur propre santé. Or, il eût été préférable, si la nécessité de nouvelles places de stationnement pour deux roues se faisait réellement sentir, d’agrandir les parkings existant rue de La Perle et rue des Quatre-Fils : d’une part, les trottoirs y sont plus larges que rue Vieille-du-Temple, et les immeubles seraient donc moins mis en danger par un éventuel incendie du parking, d’autant plus que certains immeubles sont des bureaux inhabités la nuit et que les Archives offrent un long mur aveugle ; d’autre part, les places de stationnement qui auraient été ainsi supprimées ne sont pas résidentielles, et leur disparition aurait moins pénalisé les habitants que celle des trois places résidentielles des 95-97 rue Vieille-du-Temple. Une autre solution eût été d’aménager en parking deux roues le stationnement payant autocar à la hauteur du 105 de la rue Vieille-du-Temple, côté square Leonor Fini, espace qui n’est quasiment jamais utilisé par des autobus et qui sert de cagnotte à la Préfecture de Police, nombre d’automobilistes se garant dans ce stationnement payant en toute bonne foi faute de remarquer qu’il est réservé à des autocars inexistants.

    3) En matière d’incivilité et d’intolérance, les habitants des 95 et 97 de la rue Vieille-du-Temple n’ont pas beaucoup de leçons à recevoir. Ce sont eux qui supportent depuis six ans le tapage incessant des consommateurs de La Perle qui occupent le trottoir de 20h à 1h du matin au mépris de la réglementation municipale et préfectorale, et dans l’impunité la plus complète. Ce sont eux qui s’entendent dire par ces derniers qu’ils peuvent déménager s’ils ne sont pas contents, si par malheur il leur arrive de demander un peu de silence. Ce sont eux qui doivent tolérer les déjections de ces buveurs de bière dans le hall de leur immeuble ou sous leur porche. Ce sont enfin eux qui doivent se résigner à l’occupation commerciale non réglementaire de quatre places de stationnement résidentiel, entre le 105 et le 95 de la rue Vieille-du-Temple, par les véhicules de deux magasins, et ce depuis plusieurs mois, voire, pour l’un de ces véhicules, depuis septembre 2009 (…) Pour y avoir emménagé en 1986, je puis mesurer la très nette dégradation des conditions de vie dans ce quartier de La Perle, depuis quelques années.

    4) La tolérance des voitures sur les places de livraison la nuit et les jours fériés est une excellente mesure. Je doute néanmoins qu’elle compense la suppression par dizaines de places résidentielles à la suite de la mise en œuvre du plan Vigie-Pirate devant les écoles et de la création de parkings deux roues dans toutes les rues du quartier.

    5) Il se trouve que ce sont des deux roues qui ont brûlé à l’automne dernier, et non des voitures. Or, ces incendies criminels ont démontré que de tels engins, pleins d’essence et serrés les uns contre les autres, étaient beaucoup plus faciles à enflammer qu’une automobile, et que l’effet de propagation d’une machine à l’autre est beaucoup plus rapide. On peut admettre qu’un tel risque n’ait pas été anticipé faute de précédent. Mais une conception raisonnable du principe de précaution voudrait que l’on évite désormais d’installer de tels parkings sous des habitations lorsque les trottoirs sont étroits et lorsqu’une autre solution est possible. Dans le cas présent, cela était précisément possible, et le trottoir est particulièrement étroit.

    6) Nul ne doute de la volonté de la Mairie de se tenir à l’écoute des citoyens. Mais en l’occurrence les dispositifs n’ont pas fonctionné. Il n’est pas toujours aisé de participer aux conseils de quartier, notamment pour les personnes âgées, ou au contraire pour les personnes actives que leur travail retient souvent après 19h ou 20h. Aucune concertation n’a été engagée par écrit, comme il eût été possible de le faire. Les travaux, et les décisions publiques qui les ont autorisés, n’ont pas été annoncés au préalable, ce qui nous a privés de tout recours (…) les mécanismes d’information et de concertation n’ont pas opéré.

    Mais mieux vaut tard que jamais. Nous demandons donc que le parking deux roues des 95-97 de la rue Vieille-du-Temple soit réservé aux bicyclettes, à l’exclusion des engins à moteur, pour répondre aux principales objections que soulève ce nouvel aménagement.

    En vous remerciant par avance de l’attention que vous accorderez à notre requête, je vous prie, Madame le Maire-adjointe, d’agréer l’expression de ma considération la plus distinguée.

                                                                                       Jean-François Leguil

                                                                                       Président du conseil syndical

                                                                                      du 97, rue Vieille-du-Temple

     

  •   Grenier st lazare vue generale fev 11
    Rue du Grenier Saint-Lazare (IIIe) : un assemblage hétéroclite mais harmonieux de bâtiments du XVIIIème siècle qui ont échappé aux démolitions successives

     

    Le moment est venu de parler de cette rue, passablement encombrée par les baraques et engins de chantier au service de la rénovation des installations d'aération de la ligne 11 du métro, car la RATP annonce la fin des travaux pour le début du mois de mars.

    Derrière les palissades, en effet, on peut constater que la remise en état du site a commencé. Il est donc temps de s'intéresser à cette partie de l'arrondissement qui va de la rue Beaubourg à la rue aux Ours, et qui marie un urbanisme contemporain, côté impair, et ces immeubles anciens côté pair à qui on a épargné le sort de leurs vis à vis. Ils ont échappé trois fois, en effet, à la démolition : au moment  de l'élargissement de l'axe Etienne Marcel, sous Haussmann (peu avant 1870), au début des années 1900 quand on a procédé au nouveau tracé de la rue Beaubourg et dans les années 70 qui vit le réaménagement de "l'espace Beauboug" et la réalisation d'un îlot urbanisée connu sous le nom de "Quartier de l'Horloge".

    Grenier st lazare carrefour beaubourg ancien 
    Le carrefour Beaubourg-Grenier Saint Lazare en 1913. En face, vers la droite, la rue du Grenier St Lazare, et vers la gauche la rue Beaubourg, dont l'immeuble dominé par les deux lucarnes visibles sur la photo d'époque (flêche rouge), existe toujours aujourd'hui (Paris, Un voyage dans le temps, de Léonard Pitt – Parigramme)

                                                                                


    Quartier horloge avant rénovation 2
     Immeubles démolis en 1970 au profit du projet de "Quartier de l'Horloge", rue Rambuteau. Hormis leur état de vétusté, ils ressemblent à ceux qui bordent aujourd'hui le côté pair de la rue du Grenier St Lazare

                                                                      

    Il est toujours utile de savoir d'où l'on vient. Quand la décision est prise d'élargir et de rectifier le tracé de "l'axe" Beaubourg-Renard, proche de la sinusoïde au XIXème siècle, de nombreux immeubles sont détruits. Les rues Beaubourg et Renard n'ont pas à rougir de ce qui fut construit dans la foulée. Les styles "Art Nouveau" puis "Art Déco" qui caractérisent les constructions nouvelles donnent à ces rues aujourd'hui un cachet qui saute particulièrement aux yeux quand on lève la tête car les étages supérieurs sont privilégiès. Balcons, loggias, colonnes, consoles, décorations y abondent, tandis que le bas des immeubles reste généralement plus sobre.

    Beaubourg 35-37
     Immeubles 35-37 rue Beaubourg

     

    On a le droit d'être plus réservé en jugeant la rive impaire du Grenier St Lazare. Le "Quartier de l'Horloge" a pourtant quelques atouts. Sa série de façades côté Centre Pompidou offre une esthétique originale qui s'accorde bien avec le caractère de l'espace Beaubourg. Au sein du "village" de l'Horloge, domaine privé ouvert au public, l'architecture est inovante et porteuse de qualité de vie. L'erreur a été de créer des passages trop bas et trop étroits, difficiles à entretenir, qui attirent incivilités et délinquance.

    Depuis que ces immeubles ont subi un ravalement qui était plus que nécessaire, leur façade sur la rue du Grenier St Lazare crée avec leurs vis à vis de l'autre côté de la rue, un contraste qui ne manque pas d'harmonie, entre les styles des XVIIIème et XXème siècles.

    Il reste que le "charme" de ce lieu qui a tout pour devenir à la mode, comme l'est en ce moment le quartier "Bretagne", repose sur la série d'immeubles XVIIIème, tous disparates côté pair de la rue. Il s'agit généralement de bâtiments étroits, de hauteurs variées, qui portent la marque de rehaussements réussis opérés au XIXème siècle. Ils se signalent par les ouvertures du type "lucarnes" qui éclairent les volumes des étages ainsi créés.

    Les activités économiques semblent avoir déjà anticipé le renouveau : un hôtel flambant neuf et un bar-brasserie au 36, un marchand de beaux vélos "vintage" au 34, un Franprix au 16, un cabinet d'infirmières et de kiné ainsi qu'une galerie d'art au 12, un agent immobilier au 8, un coiffeur esthéticien au 6, sans oublier "L'Ambassade d'Auvergne" au 24, restaurant gastronomique au cadre rustique qui sent bon la France profonde, le tripoux et l'aligot. En face, un G20 au 17, un traiteur/restaurant libanais à côté, une agence immobilière au 15, un centre de traitement laser au 7 et une grande parfumerie au 5, très fréquentée par les touristes asiatiques. Enfin, pour terminer cet inventaire, une galerie d'art au 5 et une pizzéria-bar à l'angle Beaubourg.

    Au cours des nombreux débats sur l'avenir du secteur Beaubourg-Temple, on s'est souvent inquiété de ce que serait son devenir si les grossistes-importateurs s'en allaient. Chacun y allait de ses propositions toujours forcément interventionnistes. La preuve est faite ici qu'en ne se mêlant de rien, la libre économie développe une diversité naturelle.

    Il y a de l'espace, rue du Grenier St Lazare. Chaussée, contre-allée, large trottoirs, des arbres, des commerces, des parkings, une grande surface (Leroy-Merlin), le Centre Pompidou, une boite de nuit (Le Dépôt) et l'Hôtel de Police du IIIe à proximité, tout pour faire de ce lieu le prochain endroit à la mode du Haut-Marais pour peu que le Maire Pierre Aidenbaum en prenne conscience et fasse un effort pour sa "requalification", comme il l'a fait pour la rue de Bretagne, avec pour effet la métamorphose qu'on sait. Il reste en effet à s'interroger sur la vocation d'une contre-allée qui n'a apparemment d'autre fonction aujourd'hui que de conduire droit à un élévateur d'accès au parking souterrain, dont on ne sait plus très bien s'il est ou non en usage.

    Il faut croire que nous ne sommes pas les seuls à miser sur ce lieu : le prix moyen affiché par "meilleursagents.com" est de 9.533 €/m² et le prix le plus haut de 11.323 €/m². On n'est pourtant plus tout à fait dans le Marais, mais c'est tout comme.

     

    Pour agrandir les photos, cliquer dans l'image. Un second clic fit apparaitre des détails étonnants.

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