Vivre le Marais, Vivre Paris Centre !

Chronique de la vie au cœur et autour du centre historique de Paris

Catégorie : Cadre de Vie, Environnement

  • Michel le comte devanture cartons 

    3 rue michel le Comte : un grossiste en … cartons

     Michel le comte 5 linéaire

    Un peu plus loin, une succession de grossistes et, soudain …. une vitrine avec de jolies maquettes.

     

    Désormais, rue Michel le Comte, les vitrines se suivent mais ne se ressemblent plus. 

    La photo du haut illustre ce que nous voudrions cesser de voir. C'est heureusement une espèce en voie de disparition : vitrine et arrière-boutique délabrées, cartons à profusion et livraisons qui encombrent les trottoirs et embouteillent le quartier.

    La photo du bas est notre raison de croire que la diversification des activités est en marche : un cabinet d'architectes s'installe au numéro 5. Massimiliano Fuksas a loué le premier étage pour y installer ses bureaux, et la boutique pour exposer ses maquettes.

    A l'autre bout de la rue, à l'angle Beaubourg, un grossiste en maroquinerie procède à sa liquidation. Personne ne regrettera sa porte à l'angle Michel le Comte, régulièrement encombrée de cartons tels des pylônes de pacotille à l'entrée d'un faux temple égyptien.

    Beaubourg grossiste 

    Reste à savoir qui le remplacera. C'est là qu'on verra si le mouvement amorcé, encore fragile, se confirme.

                                                                                                    

  • Résidence la perle 

    Résidence de la Perle, rebaptisée "Madeleine Béjart", 2 rue de la Perle (IIIe)

     

    Avec le conseil de quartier concerné, nous demandions depuis trois ans que la façade de cette maison de retraite pour personnes âgées, décrépie et décrépite, soit ravalée, à la fois par souci de dignité à l'égard de ses pensionnaires et pour sauvegarder l'esthétique d'un ensemble immobilier qui accompagne l'Hôtel Salé (musée Picasso).

    La Direction des Affaires Sociales de Paris dont elle dépend, a mis du temps à réagir à une intervention du Maire mais ces échaffaudages témoignent que les travaux sont désormais engagés.

    Que ceux qui savent me pardonnent de rappeler que l'Hôtel Salé doit son nom à Pierre Aubert de Fontenay, Fermier des Gabelles, pour qui il fut construit en 1656 par l'architecte Jean Boullier de Bourges. La gabelle était l'impôt sur le sel. D'où le surnom d'Hôtel "Salé" qui lui est resté.

    Il a hébergé l'Ecole Centrale de Paris (Ecole Centrale des Arts & Manufactures), à sa création en 1829, avant qu'elle n'aille occuper les bâtiments de l'actuel IIIe, dans le rectangle des rues Montgolfier, Conté, et Vaucanson, avant son expatriation, au vert, à Chatenay-Malabry.

    Auparavant, en 1671, il fut lui aussi le siège de l'ambassade de la république de Venise en France. 

    Il subit actuellement une cure de rajeunissement avec la réfection totale des façades sur rues, cour d'honneur et jardin. Les travaux se déroulent en quatre tranches de 8 mois chacune. Il est fermé en ce moment en réouvrira ses portes au public le 24 octobre, pour un temps.

                                                                                                                                      

                                                                                                                                      

  • Archives sud

    La rue des Archives, entre les rues de la Verrerie et des Francs-Bourgeois (IVe)

    La Maire du IVe, Dominique Bertinotti, est opiniâtre. Tout au long de sa précédente mandature, choquée par le comportement anarchique du bar "Le COX", au 15 de la rue, qui fait du trottoir un espace qui lui appartient, elle s'est sincèrement appliquée à trouver la solution miracle.

    Il existe une solution radicale : demander à la police de dresser procès-verbal et d'appliquer des sanctions. Généralement, une fermeture administrative de un ou plusieurs jours, voire définitive, suffit à ramener l'ordre républicain.

    Elle ne s'y est pas (encore) résolue, pas plus que la police qui a fait oeuvre de conciliation. On nous dit que "le COX est le COX", et nous avons envie de rajouter "et il entend le rester", pour paraphraser cette déclaration éminemment tautologique du Général de Gaulle à propos de Calais "port de pêche….". Nous le disions il y quelques mois, la mise en place par le COX d'un couloir humanitaire, le soir, avec un cordon rouge était un geste de bonne volonté que nous avons apprécié.

    Malheureusement, ce cordon "dérivant" ne parvient plus à contenir les consommateurs qui se pressent debout leur verre à la main, défiant ainsi une autre interdiction de l'arrondissement : la consommation en réunion sur la voie publique.

    D. Bertinotti a donc cherché d'autres mesures. Elle a successivement demandé une étude, il y a trois ans, au cabinet d'architectes-urbanistes Altabégoïty-Beyle, puis au CSTB (centre scientifique et technique du bâtiment). La Direction de la Voirie de la Mairie de Paris, dans une intervention auprès de la Plateforme Parisienne des Associations d'Habitants, parlait en juin de "plusieurs projets" en cours. Interrogée par les associations sur le sujet, D. Bertinotti s'insurgeait en affirmant qu'il n'y en avait aucun. Elle n'avait pas tort, dans la mesure où elle considérait que les propositions faites n'étaient pas acceptables.

    De source proche du dossier, on sait qu'elle avait obtenu de l'Hôtel de Ville un budget de 840.000€ sur 2008 et de 840.000€ à nouveau pour 2009. La première tranche ne sera pas engagée en 2008. Tout est reporté en 2009.

    L'indécision de la Maire en la matière est une preuve d'intelligence. Rien ne dit en effet que la configuration actuelle de la rue ne soit pas la meilleure. Un urbaniste nous disait récemment que "si on fait tourner un modèle heuristique sur les données disponibles, il conclura que l'optimum est dans le dimensionnement de la chaussée et des trottoirs tel qu'on le connait aujourd'hui".

    L'expérience montre en particulier que tout élargissement des trottoirs conduit bon gré mal gré à une extension des terrasses.

    Faut-il dans ces conditions, pour ménager un bar aussi rutilant soit-il, dépenser 1,7 Million d'€ sur l'argent des contribuables et leur faire subir pendant des mois les affres d'un chantier qui créera inévitablement des désordres importants ? On comprend que Dominique Bertinotti hésite …

                                                                                                                                      


  • Vieille du temple foule dimanche 28 06 10

                                                                                                       

    La vie est-elle toujours possible pour la grande masse des gens ordinaires qui vivent dans le Marais  ? Beaucoup se posent la question devant l'évolution à laquelle nous assistons.

    Aux désordres de la circulation, à l'anarchie des livraisons et au bruit des klaxons, il faut ajouter aujourd'hui l'extension des terrasses de bars, plébiscitées par les consommateurs mais invasives aux yeux des riverains. Refuge des fumeurs qu'on refuse à l'intérieur des établissements, elles vont fréquemment au-delà des limites qui leur sont accordées.

    Là où existe un espace libre, on voit fleurir, avec l'assentiment discret de la mairie d'arrondissement, des "contre terrasses". Elles laissent en principe un passage aux piétons, mais les chaises des consommateurs, qui ont horreur  du vide, s'empressent de l'obstruer. Elles portent souvent atteinte à l'environnement. Le cas du restaurant "chez Julien"  Vivre le Marais ! 18 avril 2008, (en phase probatoire nous dit la mairie du IVe) est caractéristique de ce dérapage vers le "priorité au business". A signaler également, dans cette rubrique, "La Pierre du Marais", rue de Bretagne (IIIe) dont la terrasse s'étale maintenant sur deux rangées de tables et de chaises.

    Il y a longtemps que nous compatissons avec ceux qui résident rue des Francs-Bourgeois et dans les rues affluentes car ils sont les sacrifiés des boutiques de mode qui ont fleuri sur le parcours. Sortir de chez eux le samedi ou le dimanche est un acte de bravoure face au raz-de-marée humain qui envahit la chaussée .

    Un phénomène plus récent pourrait bien porter le coup de grâce à ceux d'entre nous qui s'accrochent au quartier qu'ils aiment : le rassemblement autour des bars. On voit en effet, dès la fin de l'après-midi, en des lieux que certains magazines décrivent comme "branchés", des gens debout leur verre à la main, qui occupent souverainement le trottoir. Le modèle économique de ce nouveau commerce est extrêmement performant puisque le nombre de consommateurs est multiplié par trois ou plus par rapport à la capacité de l'établissement, ceci au détriment de l'espace public.

    Ce sont des happenings qui se prolongent tard dans la nuit. Jusqu'au petit jour, pour les bars qui ont obtenu l'autorisation de nuit de la préfecture, jusqu'à deux heures du matin pour les autres. Il y en a qui ont trouvé l'astuce : ils ferment à deux heures du matin et rouvrent à quatre heures, en se faisant discrets dans l'intervalle. Résultat, des foules de fêtards déambulent toute la nuit dans les rues, passent d'un bar à l'autre, parlent à haute voix, fument en laissant des parterres de mégots, hurlent quand leur degré d'ébriété fait d'eux des hystériques, font vrombir leurs motos, sans compter ceux qui se livrent, en toute impudeur, à ces occupations qui ont fait la réputation des Bonobos (ne pas confondre avec les bobos).

    Impossible de dormir dans ces conditions si on habite au-dessus. Quand les noctambules sont partis, la rue en garde les stigmates : verres et bouteilles abandonnés, graffiti et rebus divers. Et l'agitation diurne prend la relève.

    Les plus optimistes, auxquels nous nous rattachons, considèrent qu'on assiste à un phénomène de mode qui verra la foule se porter ailleurs demain. En attendant, et pour qu'il soit clair qu'il y a des limites à ne pas dépasser, il faut que la police fasse règner l'ordre la nuit. Un arrêté préfectoral du 22 décembre 2006, voulu par le Commissaire Central du IVe, interdit la consommation de boissons alcooliques en réunion sur le domaine public. Il vise la partie du Marais qui est au sud des rues Grenier Saint Lazare, Rambuteau et Francs-Bourgeois. Rien n'empêche qu'il soit étendu plus au nord puisque les nuisances ont migré dans cette direction. Il donnerait des moyens supplémentaires au Commissaire Central du IIIe, à son tour, pour intervenir.

    Le bruit est considéré par les parisiens comme la nuisance numéro 1. Nous accueillons avec sympathie les visiteurs du jour et de la nuit. Les commerces qui les attirent se doivent de gérer leur comportement pour qu'ils se fassent discrets et respectent la vie des riverains. C'est la responsabilité des Maires d'y veiller et la mission de la Préfecture et de la police de proximité d'intervenir avec efficacité pour qu'il en soit ainsi. A la veille des soirées chaudes du mois de juin, nous ne manquons pas à notre devoir de le leur rappeler.

    Gérard Simonet

     

  • Lissac

    Le grand hangar LISSAC  (au second plan) vu du 5ème étage du 34 rue des Francs-Bourgeois (IIIe). Au premier plan, (vue sur pignon) la verrière du Centre Culturel Suisse. Deux constructions qui doivent disparaître conformément au PSMV (plan de sauvegarde et de mise en valeur) du Marais, quand les conditions sont satisfaites.

    Depuis plusieurs années maintenant, le hangar LISSAC est inactif. Inscrit en orange (*) dans le PSMV du Marais, il est voué à la démolition. Les plans parcellaires précisent "espace vert à réaliser". Rappelons que l’objectif du PSMV est progressivement d’éliminer les constructions parasites pour rendre à nos quartiers la pureté de leur architecture originelle et donner de la respiration à un bâti très dense qui offre trop peu d’espace et de verdure.

    En vertu d’un contrat signé avec la Ville de Paris, LISSAC avait obtenu le droit de conserver le bâtiment jusqu’à fin 2006, sous réserve de le céder gratuitement à la municipalité à cette échéance.

    Dès que nous avons été avisés de l’affaire, nous en avons informé le conseil de quartier et le Maire du IIIe Pierre Aidenbaum, qui nous a alors assurés, après en avoir référé à l’Hôtel de Ville, que les dispositions du PSMV seraient appliquées et que l’espace libéré par la démolition (600 m² environ) serait transformé en jardin public. Nous nous sommes naturellement réjoui de cet engagement.

    Le projet a achoppé toutefois sur une contestation des héritières de LISSAC, au motif que le contrat conclu avec la Ville comportait des vices de forme qui le rendaient inopposable. Le litige est allé devant les tribunaux, mais en cours de procédure, les plaignantes ont renoncé au recours.

    Le champ est libre par conséquent. La mairie devra naturellement s’assurer de la faisabilité du projet. L’accès, en particulier, pose un problème. Il peut se faire aujourd’hui par le passage des Arbalétriers mais cette voie est privée. Un accord avec ses propriétaires devrait être recherché. Il existe une alternative, l’accès par la rue Vieille du Temple ou par la rue Barbette, mais les préalables sont du même ordre.

    Quoiqu’il en soit, l’attente est forte de la part des riverains et des amoureux du Marais, qui n’oublient pas le caractère historique du lieu. C’est là en effet, suivant certains témoignages, que venant de l’Hôtel Barbette  où il était allé souper chez la  reine (et, disent les pipistrelles, sa maîtresse) Isabeau de Bavière, et se dirigeant vers l’église Saint Paul, le Duc d’Orléans tomba dans un traquenard ourdi par des sbires du Duc de Bourgogne, Jean sans Peur, qui le laissèrent sur la chaussée, le poignet tranché et le crâne fendu (récit de Gourdon de Genouillac). Il est donc établi qu’à l’époque on pouvait cheminer de la rue Barbette vers la rue des Francs-Bourgeois par le passage des Arbalétriers ou accéder directement à la rue Vieille du Temple.

    La création d’un jardin public et l’aménagement d’une promenade sur le parcours du Duc d’Orléans seraient d’un haut intérêt environnemental et touristique. La ruelle est aujourd’hui maltraitée. Ravalée sur sa rive droite (merci au Centre Culturel Suisse et aux autres copropriétaires) elle attend un traitement identique en face où les murs sont délabrés et couverts de graffiti. Elle témoigne pour nous des XIIIe/XIVe siècles dont elle a conservé l’architecture et la voirie et il y règne un parfum de moyen âge qui dépayse agréablement.

    Arbaltriers_rnov

    Les candidats aux municipales sont friands de projets phare. Celui-ci l’est particulièrement, y compris dans sa difficulté de mise en oeuvre qui implique persévérance, imagination et diplomatie du fait des nombreuses copropriétés  concernées. On appréciera de connaître leur point de vue et leur motivation à le mener à terme. Pour sa part, Pierre Aidenbaum a déjà pris des initiatives, nous espérons qu’il est animé du désir de conclure.

    La ruelle des Arbalétriers, qui borde le 34 rue des Francs-Bourgeois (IIIe), (anciennement "rue des poulies")

                                                                                  

    (*) Les "taches jaunes" sont des constructions dont la démolition est demandée. Les "taches orange" accordent aux bâtiments concernés un répit tant qu’ils abritent une activité économique.


                                                                                                                                                                                                     

  • Cox_cordon

     

     

     

     

    Le Cox-Bar, 15 rue des Archives (IVe), connu pour l'invasion massive du trottoir par ses consommateurs debout, le soir, leur verre à la main.
                                                                                   

     

     

    En infraction journalière pour débordement de terrasse  et consommation de boissons alcooliques en réunion sur la voie publique (interdite par l'arrêté préfectoral du 22 décembre 2006), Le Cox  a consenti à accepter le modus vivendi proposé par le Commissaire Central de Police du IVe.

    L'occupation du trottoir est désormais limitée le soir par un cordon et des poteaux, comme ceux qu'on trouve à La Poste et ailleurs. On le voit sur la photo, les gérants vont au-delà des 80 cm de terrasse qui leur sont octroyés mais il reste aux passants 1,50 mètres environ pour circuler. C'est un progrès dont nous sommes prêts à nous satisfaire si les poteaux ne glissent pas progressivement vers la chaussée, en réduisant le passage des piétons comme une peau de chagrin. Nous pensons que les gérants feront preuve de responsabilité et que la police y veillera.

    Sur ce dossier difficile, il faut saluer la persévérance du Commissaire Central Jacques Rigon et son attachement aux valeurs républicaines. Il a montré qu'il était capable, sans heurts, de garantir l'harmonie entre populations dans cet arrondissement aux équilibres fragiles. On n'a pas décelé la même détermination du côté de la Maire Dominique Bertinotti, qui a toujours hésité à prendre des mesures et qui, pour finir, s'en est remise totalement à la police. Reconnaissons toutefois qu'elle n'a pas hésité quand ce fut nécessaire, à prendre clairement position et à le faire savoir Vivre le Marais ! 11 juin 2007, notamment à propos de la fête de la musique, où le Cox a été interdit d'animation pour cause de dispositif sonore démesuré.
                                                                                                                                                                   
                                   

  • Nous vous convions aujourd'hui à travers le Marais IIIe arrondissement, hors des sentiers battus et balisés par les guides, à la découverte d'un empire immobilier qui appartient en quasi totalité à France Telecom. Dans une surface qui s'inscrit dans le carré constitué par les rues du Temple, Pastourelle, Archives et Haudriettes, ce ne sont pas moins de douze bâtiments, de style et d'époque différents, qui appartiennent au grand opérateur français.

    En regardant ces immeubles entourés de mystères, qui défrayent la chronique parce qu'ils sont délabrés, abandonnés, livrés aux S.D.F., ou parce qu'ils jurent avec l'architecture ambiante, on ignore généralement qu'ils ont, dans leur diversité, en France Telecom, un propriétaire commun. France Telecom est devenue une entreprise comme les autres mais elle conserve en vertu de son passé une image institutionnelle bienveillante et protectrice qui lui interdit d'être médiocre.

    Avec l'appui du Maire du IIIe, Pierre Aidenbaum, nous avons réussi à en savoir un peu plus sur le devenir de ces immeubles, qui nous semblent appelés  désormais à vivre chacun  leur vie.

    France_telecom_temple

    Le patrimoine France Telecom rue du Temple : du 106-108, avec son porche sordide, à l'immeuble d'angle du 35 rue Pastourelle, ses fausses arcades et ses vraies nuisances. D'un cloaque à l'autre.

                                                                            

     

     

     

    Peu de gens s'en doutent, mais ce bâtiment est un des fleurons de l'architecture du XXe siècle. Sa façade, construite en béton banché est l'oeuvre de François Lecoeur. Elle est laide parce qu'elle est sale et que son porche est maltraité. L'intérieur a déjà fait l'objet d'un curage soigné ; avant la fin du premier semestre 2008, elle sera ravalée et nous découvrirons avec étonnement que son style art déco ne manque pas de grandeur. France Telecom pense vendre ce bâtiment à usage de bureaux, mais pourrait continuer à l'occuper comme locataire.

    Ce qui devrait être le 112, si son porche n'avait pas été condamné, fait encore bonne figure avec sa belle façade en pierres du XVIIIe. Le bâtiment se prolonge très loin à l'arrière vers le nord et l'est. France Telecom n'a pas l'intention de s'en séparer.

    En revanche, le 114 a été vendu à l'Etablissement Public de Santé Esquirol pour la création d'un centre d'accueil de jour des malades mentaux. Cette affectation est confirmée par le cabinet du Maire.

    Au-delà, nous atteignons un ensemble de constructions du XVIIe qui forment l'angle des rues du Temple et Pastourelle, avec une entrée au n° 35. Les arcades qui bordent le trottoir n'en sont pas : elles ont été creusées sous les maisons pour donner aux trottoirs leur largeur. L'immeuble leur doit sa survie car, frappé d'alignement, il aurait pu être détruit au moins partiellement. Il est habité mais pas entretenu. Les "arcades" sont un lieu de garage des motos et d'épanchements d'urine, qu'on évite ostensiblement quand on passe par là. France Telecom cherche à le commercialiser. Il serait souhaitable qu'un rénovateur, capable d'un gros effort d'investissement et de créativité, transforme cet ensemble en une résidence susceptible, par sa qualité, de nous faire oublier les haut-le-coeur qu'elle a provoqués, pendant de longues années, sur les  habitants du quartier.

    Nous sommes maintenant rue Pastourelle. L'immeuble de la Poste, lui aussi, appartient à France Telecom qui loue le rez-de-chaussée à son ancien partenaire dans les PTT de Papa. Il se poursuit sur la rue des Archives. Son architecture stalinienne ne lui laisse aucune chance de s'intégrer dans le cadre environnant, qui bénéficie côté pair d'une succession d'Hôtels de belle facture : Montescot, Villeflix, Chaillou de Jonville, Le Pelletier de Suzy et Amelot de Chaillou, entre les n° 70 et 78. A défaut d'être beau, il pourrait être propre. Bonne nouvelle, France Telecom a lancé des études pour le ravalement de tous ces bâtiments qui ont fait l'objet de multiples injonctions du Maire. Un programme de travaux sera communiqué prochainement au Maire.

    France_telecom_porche_63_2




                                                                               


    Une tâche qui s'impose : loger les sans abris qui occupent le porche du 63, qui est condamné, le nettoyer et le rendre salubre en cherchant à le valoriser. Un projet de grille est en discussion avec l'Architecte des Bâtiments de France

     

     

    France_telecom_archives_cariatides

     

     




    A deux pas de là, le porche du 61 fait bonne figure avec ses caryatides penchées qui soutiennent le balcon. Les puristes affirment que ce bâtiment, comme le 63, construit en 1910, est une injure au Marais. C'est vrai sans discussion pour l'immeuble de la Poste. Soyons francs, celui-ci ne nous choque pas particulièrement dans son contexte.

     

     

     

     

    La promenade se termine avec le 57-57bis. L'agence commerciale France Telecom a disparu. Le local qui est un lot de copropriété a fait l'objet d'une acquisition par un grand peintre de renommée internationale, qui d'ailleurs exposera en juin au Grand Palais sous la grande nef.

     

     

  • Bhv_hommes_enseigne_2

    Alain Dautresire, Directeur du BHV Rivoli, peut se prévaloir de la sympathie des habitants du Marais. Son magasin fait autant partie de notre patrimoine que les monuments les plus prestigieux. Il en est d’une certaine manière l’antithèse, les belles pierres et la culture d’un côté, l’activité économique, la consommation, la vie tout court, d’un autre.

    On trouve tout au BHV, mais il fallait éviter à ce grand magasin le sort de la Samaritaine, qui avait fait de cette phrase son slogan.

    C’est pour relever le défi que le BHV a décidé il y a deux ans d’étendre son activité vers la restauration légère (on ne dit pas "rapide" car c’est péjoratif) et la mode "hommes". La présence dans le Marais d’un forte communauté homosexuelle n’est naturellement pas étrangère à ce choix.

    Nous ne pouvons que nous réjouir de leur initiative qui donne désormais un lustre tout nouveau à la rue de la Verrerie dont l’image souffrait de la présence de quais de déchargement de poids lourds. L’extension, c’est 4.000 m² sur cinq niveaux dédiés à des variations sur la mode masculine, Moi emoi, Moi et mon costume, Moi et mon week-end, Moi et mon jean et Moi et les créateurs. Le café installé dans la cour principale, qui avait inquiété les riverains, s’avère un lieu de calme et de détente qui participe avec bonheur au décor.

    On aimerait que cette médaille n’ait par de revers.
    Hélas on en dénombre deux. Pour commencer, l’enseigne n’est pas conforme, et de loin, aux règles du PSMV (plan de sauvegarde et de mise en valeur) du Marais qui impose des lettres de 30 cm maximum de haut. Le personnage sur la  photo donne l’échelle (elles font un mètre de haut à vue d’oeil !) et l’éclairage fluorescent n’est pas autorisé.

    Dommage pour le mur de végétalisation verticale qui est une merveille !

    <>                                       

    Bhv_cour_interieure                                                                                                                        
    Ensuite, on a du mal à croire comme on nous l’affirme que ces immondices accumulées dans la cour intérieure du 11 square Ste Croix de la Bretonnerie et visibles des riverains soient le fait du BHV. Cette grande dame serait-elle une star aux dessous douteux ?                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                      

    Selon nos sources, l’enseigne ne figurait pas dans le dossier d’urbanisme. Elle aurait été ajoutée à la hussarde. Une attitude que nous ne pouvons pas accepter et que nous dénonçons, en demandant en même temps, ce qui n’est pas  très difficile, que la cour intérieure soit nettoyée et désormais entretenue comme il se doit.                                                                                                                                                                        

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    Hotel_de_ville_esplanade_2                                    

    L’Hôtel de Ville et son esplanade, au soleil couchant. Un spectacle qu’il nous est donné rarement d’admirer tant sont nombreux les jours où cette vue dégagée est mise à mal par des manifestations dont l’intérêt échappe à beaucoup de parisiens.

    Il y a quelques années, de grands travaux étaient entrepris pour détourner la circulation automobile et offrir aux piétons cette place qui permet de contempler, avec le recul suffisant, la façade de l’Hôtel de Ville, reconstituée de 1874 à 1882 sur le modèle du bâtiment renaissance du XVIe siècle, dont la Commune n’avait laissé que des cendres en 1871.

    Malheureusement, de plus en plus de parisiens déplorent aujourd’hui l’utilisation quasi permanente de cette place pour des manifestations diverses qui l’encombrent de tentes, chapiteaux, estrades, écrans géants, sonos, patinoires, aires de sable pour les jeux de plein air, cabanes-chalets à la période de Noël, tout ceci accompagné de déploiements de police qui sont là en cas de besoin et qui auraient sans doute mieux à faire ailleurs.

    Nous avons capté cet instant privilégié du 1er avril, où exceptionnellement tout est calme, avec cette photo. Elle nous apportera du réconfort dans quelques jours, quand cette perspective remarquable sur le monument sera  occultée par un nouvel avatar et que retentiront les flonflons qui privent trop de gens de sommeil.

    Ce message s’adresse à Dominique Bertinotti, Maire du IVe, dont c’est le territoire et au Maire de Paris, Bertrand Delanoë, qui est le maître des lieux.

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    Hotel_de_vigny_3Parc_royal_12_1

     

    A gauche l'Hôtel de Croisille, dont il ne reste en réalité que la façade traitée dans un style néo-classique. Il abrite, dans des structures rapportées, à l'arrière, la médiathèque du patrimoine.

    A droite l'Hôtel de Vigny qui doit sa survie à ses beaux plafonds peints du rez-de-chaussée.


     

    Les hôtels jumelés de Vigny – Croisilles, situés au 10 et au 12 de la rue du Parc-Royal dans le IIIe, avec leurs façades classiques
    entre cours et jardins ont été sauvés de justesse de plusieurs projets de
    démolition.

    Achetés
    par l’Etat en 1938 afin d’être détruits dans le cadre du prolongement de la rue
    Etienne Marcel, ils doivent leur salut à l’échec du projet

     L’hôtel
    de Vigny est à nouveau voué à la démolition en 1961 au profit d'une école.
    Des bénévoles, animés par Michel Raude, dégagent alors sous un faux plafond des
    poutres peintes sous Louis XIII ; ils alertent André Malraux, Ministre
    de la culture, qui fait classer l’hôtel.

    Ce mouvement incita André Malraux à créer le
    "Plan de Sauvegarde et de Mise en Valeur (PSMV) du Marais". En 1962, il fait voter la loi créant des secteurs sauvegardés, destinée à protéger les
    centres-villes anciens menacés par la promotion immobilière et le clientélisme des élus.  

    Les Hôtels de
    Vigny-Croisilles, modestement restaurés par l’Etat au début des années 80,
    hébergent actuellement la Fondation du patrimoine, la Fondation Lartigue et la
    Médiathèque du patrimoine. 

    Participant à l'effort général de désendettement de
    l'Etat, le Ministère de la Culture vient de conclure la vente de ces Hôtels.
    Toutefois, il reste discret sur le détail de la transaction ; les hôtels (3.800 m² plus jardin) étaient estimés à 22,5 millions d'€. Des fuites, rapportées par Le Monde,
    annoncent un prix d'achat plus proche de 27 millions d'€, par un groupe financier britannique,
    qui a pour projet de les transformer en un hôtel de luxe.

    L'Architecte des Bâtiments de France suit de près les évènements et fera tout ce qui est en son pouvoir pour que la nouvelle restauration gomme les imperfections des interventions précédentes et que ces bâtiments, remarquablement situés face au parc Léopold Delisle et aux vestiges de l'ancien Hôtel de Ville de Paris,  détruit par la Commune en 1871, restent un témoignage précieux de l’architecture du Marais au début du
    XVIIème.

    Il reste un problème pratique à régler : où iront travailler les chercheurs, à partir de 2008, quand la médiathèque aura été priée de s'installer ailleurs ?