Vivre le Marais, Vivre Paris Centre !

Chronique de la vie au cœur et autour du centre historique de Paris

Catégorie : Cadre de Vie, Environnement

  • DoppeltDoppelt chaussée bis

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

    On pourrait croire à une plaisanterie facétieuse. Rue Charles-François Dupuis (IIIe).

     

     

    Il s'agit d'une rue de 100 mètres de long d'orientation nord-sud qui relie les rues Dupetit-Thouars et Béranger dans le IIIe. Brutalement, ses riverains ont vu apparaitre ces étranges bâtons jaunes. Ils ont compris très vite de quoi il s'agissait : étendre l'emprise des terrasses des deux bars-restaurants de la rue.

    De quelle manière : on le voit sur la photo qui suit. Des tables et des chaises occupent la chaussée et s'étalent sur la longueur de la rue. S'agit-il d'une étape vers une piétonisation totale de la rue ?

    Ch Fr Dupuis tables

    Les riverains sont scandalisés et vivent l'événement comme une condamnation à subir les nuisances des consommateurs. Ils ont décidé de constituer un collectif de plusieurs personnes qui a rejoint l'association. Il entend défendre sa tranquillité et le calme de ses nuits.

    La Maire Anne Hidalgo, par solidarité avec les bars-restaurants, les a bien autorisés, on le sait, avant le deuxième tour des élections à s'étaler pour compenser la perte de leur chiffre d'affaires pendant la période de confinement. Avec des limites fixées dans une charte : 22h00 le soir et pas au-delà du 30 septembre 2020. Elle a déclaré ensuite à la presse que des rues seraient aménagées et que le dispositif pourrait être pérennisé…

    En transformant ainsi des rues comme celle-ci elle ne fait hélas que réaliser ce qu'elle a annoncé avant sa réélection. Dont acte !

    Les habitants refusent de s'y résigner. Ils s'organisent pour réagir et font savoir leur refus de faire seuls les frais d'une solidarité à laquelle ils adhèrent, pour autant qu'elle soit limitée dans le temps et obéisse à des règles de bonne conduite. On n'en prend pas le chemin !

    Nous sommes à leurs côtés pour défendre leur tranquillité auprès de la nouvelle municipalité et nous espérons que le nouveau Maire pour Paris-centre, Ariel Weil, se montrera attentif à leurs inquiétudes.

    GS

     

  • Archives bouquetRue des Archives (IVe) : terrasse implantée sur des places de livraisons (Photo VlM)

     

    Extensions de terrasses pratiquées sans discernement, date limite du 30 septembre transformée en autorisation permanente, fête de la musique et autres rassemblements autorisés sans précautions sanitaires (des milliers de fêtards rapportés par Le Parisien et BFM/TV), fermeture de rues au profits des débits de boissons, grogne populaire du côté d'Oberkampf, de la Butte aux Cailles, des Archives, de la place du Marché Ste Catherine…

    Anne Hidalgo doit reprendre le contrôle des événements pour que ses décisions en  faveur des commerces en péril, plutôt bien comprises a priori, ne finissent pas honnies et ne fassent pas la litière d'une reprise de l'épidémie chez nous.

    JptFête de la musique 2020 rue Oberkampf (XIe). De l'avis de nombreux observateurs, la fête cette année aurait dû être interdite

     

    Dans le XIe, arrondissement où la Maire se représente, la requête des habitants auprès du Tribunal Administratif a été rejetée (notre article du 9 juin 2020) mais ils reprennent  les armes contre tous ces comportements qui vont au-delà du raisonnable et rendent leur vie impossible. Leur conseil Me Aurélie Gillet-Marta, s'appuyant sur une décision récente du Conseil d’État, adresse à la Maire de Paris une lettre de demande en forme de mise en demeure (téléchargeable en cliquant ici).  

    Elle s'appuie sur le fait que le Tribunal considère dans son rendu du jugement que les commerçants sont tenus par le respect d'une charte de bonne conduite avec la mairie. Le bons sens commande dès lors que la mairie assure la surveillance et les contrôles des obligations qui sont mentionnés dans la charte à laquelle les commerces ont souscrit pour bénéficier des concessions exceptionnelles qui leur sont accordées. De l'avis des habitants, ces conditions sont loin d'être remplies.

    Qu'il s'agisse de piétonisation de Paris-centre, de certains axes comme le canal St Martin et de mesures transitoires pour éviter le désastre financier des bars et des restaurants, Anne Hidalgo que les augures désignent comme la prochaine Maire de Paris – ou l'une de ses concurrentes si le scrutin réservait une surprise – doivent agir avec mesure et prudence. La santé des parisiens et leur qualité de vie sont en jeu et une récidive du COVID est à craindre. Le respect de l'espace public et la lutte contre les rassemblements et le bruit doivent rester une priorité.

    GS

     

  • Michel le comte 19Hôtel de Beaubrun, 19 rue Michel le Comte (IIIe) défiguré par un bandeau peu explicite

     

     

    On attribue cette campagne d'affiches qui ne font pas dans la dentelle à un groupe d'activistes qui serait d'anciennes "femen". On en apprend beaucoup sur elles en allant sur le site de "Libération". Le quotidien publiait un article en janvier de cette année pour tenter d'expliquer leur mode de fonctionnement.

    On découvre que ce sont des championnes de l'exégèse. La directrice de la rédaction du Huffpost, a été dans l'obligation de retirer un texte signé par 60 personnes, et intitulé : "Sur la question des "trans" : les colleuses contre les féminicides se divisent et toutes les femmes sont menacées". Le texte remettait en cause le fait qu’une femme trans puisse se déclarer femme…

    C'est en effet un sujet d'une extrême gravité…. On en découvre un autre aujourd'hui avec ce placard dont on va essayer de déchiffrer l'ésotérisme.

    Il s'adresse non pas à l'ensemble de la population mais aux LGBTQIA+. Qui sont ces gens ? On croyait tout couvrir avec LGBT (lesbiennes, gays, bi, trans). Pas tout à fait. Il y a aussi les "Q" comme "queer" qui sont ceux qui s'interrogent, les  "I" ou "intersexe" qui ne se reconnaissent ni dans les hommes ni dans les femmes, les "A" qui sont asexués…

    Aux Etats-Unis on fait encore mieux avec : LGBTTQQIAAP+. Les connaisseurs y ajoutent le T de transgendre, un autre Q pour questionning, le A de asexuel, un autre pour allies (alliés) et le P de pansexuel. Et pour être sûr d'englober toutes les inclinations possibles et imaginables on ajoute le + qui permet d'englober tout ce qui aurait été oublié. Et pourquoi pas les hétéros ? On s'adresserait ainsi à l'humanité tout entière, sans discrimination aucune cette fois !

    En tout état de cause, nous n'en voulons pas à ces personnes qui ont le droit de s'interroger et de s'occuper comme elles le veulent, mais nous les accusons d'enlaidir, de polluer, d'agresser notre cadre de vie et les monuments qui sont l'Histoire du Marais et de Paris. Nous leur faisons une proposition : respectez les, en contre-partie nous vous offrons nos colonnes (1.500 lecteurs/jour) pour y exposer votre plaidoirie en faveur des "putes trans racisées", vos griefs et vos attentes !

     

  • FontaineFontaine des Haudriettes (51 rue des Archives IIIe). On note sous le fronton, la présence de cette mosaïque en forme de virus et de doigt d'honneur

     

    Le Fontaine des Haudriettes, classée monument historique en 1925,  œuvre de architecte Pierre-Louis Moreau-Desproux, occupe le cœur d'un espace au carrefour de la rue des Archives et de la rue des Haudriettes dans le IIIe, à deux pas des Archives Nationales. Elle offre un concentré d'éléments architecturaux intéressants : sur une section trapézoïdale, un fronton triangulaire surmonté d'un attique, un mascaron à tête de lion en guise de robinet et un bas-relief de Pierre-Philippe Mignot (XVIIIème siècle) représentant une naïade appuyée sur son urne.

    Elle est trop souvent la proie de vandales ou de songe-creux qui la défigurent. En témoigne cette mosaïque du genre "space invaders" avec un doigt d'honneur à l'adresse d'un inconnu… L'échange avec la mairie commence le 18/05/2020. Nous signalons l'intrus. Mais alors que nous assumons une tâche qui ne nous incombe pas, car c'est le devoir de la Ville de veiller à son patrimoine, les services compétents de la mairie n'en accusent même pas réception.

    Le 18/05/2020 à 10:51, vivrelemarais écrit :

    Madame, Monsieur,
    Nouvelle atteinte à l'intégrité de ce monument historique. Il s'agit d'une mosaïque du genre "space invaders" avec un geste résolument irrespectueux….
    Voir photo ci-jointe
    Je vous remercie d'intervenir rapidement pour que l'effet soit dissuasif
    Bien cordialement
    Gérard Simonet
    Président

    Les semaines s'écoulent et sœur Anne ne voit rien venir… Il est vrai que nous sommes en plein confinement. Mais est-ce bien la raison du silence ? Nous envoyons un message de relance avec en copie le Maire du IIIe et Claire Germain, Directrice des affaires culturelles de la mairie de Paris :

     

    Le 10/06/2020, vivrelemarais écrit :

    Madame la Directrice [de l'architecture et du patrimoine],
    Je vous renvoie cette signalisation qui date de trois semaines car nous constatons que rien n'a été fait (voir photo). C'est pourtant de notre avis une intervention facile…
    Je vous rappelle qu'on a affaire à un "doigt d'honneur" sur un monument historique !
    Je pense qu'on peut aussi s'interroger sur l'initiative prise par la brasserie de coller des tables et des chaises contre ce monument. Il ne serait pas inconvenant de leur faire remarquer leur manque de respect à l'égard d'un décor dont ils tirent bénéfice…
    Bien cordialement
    GS

     

    Surprise, en passant devant le monument trois jours après : la mosaïque a été enlevée ! Nous envoyons tout de suite un message de remerciements :

    Le 13/06/2020, vivrelemarais écrit :

    Je reviens  vers vous pour vous dire que nous avons constaté ce matin l'enlèvement de cette mosaïque de goût douteux. Je vous en remercie ainsi que vos services.
    J'en profite pour échanger une réflexion avec vous. Si ce genre de dégradation n'est pas enlevée rapidement, l'auteur y trouve son content. Trois ou quatre semaines d'affichage suffisent à satisfaire son ego. Quand son "œuvre" disparait, il s'empresse d'en commettre une autre au détriment d'un autre monument et ainsi de suite. Si au contraire on intervient tout de suite, en mode LIFO (last in first out), il est découragé et c'est le principe même de sa démarche qu'il va remettre en cause.
    Le temps consacré à l'enlèvement est le même dans les deux cas. Il ne coute pas plus cher d'intervenir tout de suite et on a des chances d'éradiquer le phénomène.
    Qu'en pensez-vous
    GS

    Cette fois, c'est Claire Germain, Directrice des affaires culturelles à l'Hôtel de Ville qui répond en personne. C'est à son honneur, nous l'en remercions, mais c'est aussi une manière de souligner le manque de réactivité de son organisation qui ne s'est pas franchement illustrée dans cet épisode.

     

    Bonjour Monsieur le Président,

    Dès que j'ai eu l'information, j'ai fait prévenir les équipes concernées, qui ont été très réactives.

    Je vous remercie donc de me l'avoir signalé, car en effet la rapidité d'intervention est dissuasive.

    Bien à vous,

    Claire Germain

    Directrice des affaires culturelles

    Ville de Paris

     

    Ce sera mieux la prochaine fois. Attendons, sans l'espérer toutefois, une récidive !

     

     

  • Jardin aumont ariel weil gérard bisAriel Weil donne l'exemple avec son masque… Pas nous ! Au fond, l'Hôtel de Sens (XVème siècle, lourdement restauré en 1930), ancienne résidence des archevêques primats des Gaules et de Germanie. Style renaissance

     

     

    Ariel Weil a tenu à nous présenter SON jardin. Il y a vingt ans en effet qu'on en parle en tant que projet sous le nom d'Albert Schweitzer mais il a connu des déboires qu'Ariel Weil se félicite d'avoir su dépasser.

    Il s'agit d'un jardin public de 5.000 m² qui remplit tout l'espace entre le remarquable Hôtel d'Aumont (XVIIème siècle, architecte Louis Le Vau) qui héberge le Tribunal Administratif, et la Cité Internationale des Arts (années 50) qui souffre de la comparaison et de la proximité.

    Ce jardin recouvre la dalle du parking public souterrain. Il se décompose en espaces qui sont autant de terrasses avec leur style et leur fonction propres. Une partie est consacrée aux jeux d'enfants. Une autre aux jeux d'adultes (ping-pong, baby-foot…). L'Hôtel d'Aumont en est séparé par une grille de sécurité et un espace assez vaste qui est un jardin à l'anglaise avec de nombreuses petites allées propices à une flânerie méditative.

    En se tournant vers l'est, on voit l'Hôtel de Sens et sa façade sur  jardin. Côté nuisances, la Cité des Arts par sa tranche… et on est assez loin du quai de l'Hôtel de Ville pour ne pas entendre le bruit du trafic automobile.

    Jardin aumont petit théâtre

     

    Un théâtre de verdure a été aménagé dans la zone ouest pour accueillir les enfants et les initier à la scène. Les sièges qu'on voit sur la photo sont des gros madriers qu'on peut trouver inesthétiques mais c'est une sensibilisation à l'écologie… Le nom définitif  de ce nouvel espace : Jardin des Arts-Albert Schweitzer (*).

    GS

     

    (*) Pasteur protestant alsacien, théologien, philosophe, médecin créateur et gestionnaire d'un hôpital à Lambaréné au Gabon. Organiste talentueux, il est mort à l'âge de 90 ans en 1965. Gilbert Cesbron lui a consacré  une pièce de théâtre "Il est minuit Docteur Schweitzer" reprise ensuite à l'écran en 1952 avec Pierre Fresnay dans le rôle-titre.

     

     


  • Terrasse XIe
    Une terrasse du XIe sur un espace livraisons. Les citoyens comprennent que la municipalité offre aux bars-restaurants, en contre-partie d'engagements,  la possibilité pour survivre de s'étendre provisoirement sur des espaces publics ou réservés mais les habitants n'acceptent pas qu'il en résulte des désordres, du bruit la nuit et de la violence. Le récit et les réflexions que nous publions montrent qu'il est souhaitable qu'on sorte très vite de la situation actuelle pour retrouver des conditions normales de fonctionnement.
     
     
     

    Le mardi 2 juin 2020, premier jour de l'étape II du déconfinement, deux nouveaux exploitants d'un bar de l’une des rues du quartier Oberkampf croisent un membre de l'association locale de défense de la qualité et du cadre de vie des habitants. Ils le prennent à partie en lui reprochant de nuire aux bars de la rue. Rejoints par un troisième individu, ils le suivent en hurlant des menaces du genre : "Ça ne vas pas se passer comme ça, tu vas voir ce que tu vas voir, on te prévient, te voilà prévenu…"

    Le samedi 6 juin, à minuit, au carrefour de deux autres rues riches en établissements vendant de l’alcool, notre défenseur de la tranquillité et de la santé publiques est approché par un barbu fortement éméché qui lui crie ces propos : "Moi, je sais qui tu es et je te préviens, ça ne va pas se passer comme ça, tu vas voir ce que tu vas voir, tu es prévenu, hic !" L’importun tente de lui barrer la route jusqu'à ce que deux passants interviennent et repoussent l’ivrogne.

    Mardi 9 juin, à 20h00, alors que notre victime rentre à son domicile, le gérant d'un bar voisin s'en prend verbalement à lui pour crier à la cantonade :"C'est lui, c'est ce connard de …., c'est lui qui s'occupe des bars, il croit qu'il peut passer inaperçu, mais il va bientôt faire la une des journaux, oui monsieur, vous allez être en première page des journaux, vous voilà prévenu"

    Mercredi 10 juin, en compagnie d'exploitants du quartier, le même barbu renouvelle ses menaces. La séquence a été filmée. On y entend à nouveau cette menace : "Samedi dernier, je t'avais prévenu". Ce même jour, sur un ton exalté, le gérant d'une sandwicherie se plaint des contrôles de police systématiques qui le visent. Il conclut par le désormais traditionnel "Vous êtes prévenu". Il ne s'est pas interrogé sur les raisons des contrôles et sur la façon légère dont il jongle avec les engagements qu’il a signés dans le formulaire de la charte de la mairie !

    Si un homme averti en vaut deux, après cinq invectives de ce genre à son endroit, c'est un surhomme qui défend désormais la tranquillité des habitants du secteur !

    Rentrant chez lui un peu plus tard, il rencontre des exploitants qui participent à un attroupement bruyant dans la rue. Ils le poursuivent dans l’espace public, accompagnés de plusieurs individus. Étant à nouveau la cible de propos violents, il sort son smartphone pour filmer la séquence. Ces individus au comportement peu sympathique s'approchent alors de lui en vociférant et l'un d'eux porte un coup violent sur son téléphone, projeté dans le caniveau d'où il le récupère hors d'état de fonctionner.

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    Mais que se passe-t-il dans cet arrondissement populaire de Paris, où se présentent aux prochaines élections municipales la Maire sortante Anne Hidalgo aux côtés du chef de file des écologistes parisiens David Belliard ?

    Vilnius s’est récemment rendue célèbre en se transformant en une grande rue bordée de quelques bars de plein air. Si le modèle fonctionne à peu près dans la capitale de la Lituanie, c’est que la densité de la population y est de 1432 habitants/ km². En revanche, transposer cette idée pour les 1500 bars présents dans les 3,7 / km² du minuscule 11e arrondissement de Paris, c’était s’exposer à une catastrophe prévisible. Avec une densité de 40.000 habitants/km², les conflits d’usage étaient assurés.

    Les terrasses autorisées avant le Covid étaient très peu nombreuses, car l’espace manque et les demandes n’étaient pas souvent accordées, ni par la Mairie du XIe ni par la Préfecture de police de Paris. Or, comme il fallait s’y attendre, le nombre des terrasses sauvages a explosé partout dans l’arrondissement avec la dérégulation offerte par la Maire de Paris sans le moindre échange avec les habitants.

    Ces derniers se sont immédiatement retrouvés dans un cauchemar terrifiant. Les terrasses jetées n’importe comment sur les trottoirs et sur la chaussée génèrent des nuisances sonores insupportables. Les bars ont confisqué l’espace public et les places de stationnement dont ont cruellement besoin les automobilistes résidents ou visiteurs, tous furieux car incapables d’utiliser les emplacements autrefois disponibles. A Paris, tout le monde ne fait pas la fête en permanence. Ceux qui viennent travailler dans l’arrondissement, ceux qui y vivent, tous se sont heurtés au chaos organisé par la Ville.

    La « charte des engagements », comme toutes les chartes, n’a pas servi à grand-chose. Les vrais professionnels n’en ont pas besoin pour savoir comment bien se comporter. Les « petits indépendants » qui « gèrent » l’immense majorité des bars locaux ne prennent pas au sérieux des engagements qu’ils considèrent comme largement fictifs. Il n’est que de voir comment est résolue la problématique de la « distanciation sociale » dans les nouvelles terrasses sauvages… bonjour, les clusters…

    L’image de la profession est écornée par ces comportements peu rigoureux… On se demande du reste pourquoi les syndicats professionnels (UMIH, SNEG, SYNHORCAT,) ne s’investissent pas davantage pour redresser une situation rapidement devenue déplorable, et pas seulement dans le XIe.

    Dans cet arrondissement, cependant, l’association locale représentant les habitants a saisi le Tribunal administratif (voir l’article précédent). Suite à la décision du tribunal, les contrôles, auparavant inexistants, sont devenus à la fois plus réguliers et plus efficaces. Si quelques exploitants professionnels se réjouissent de cette présence qui rassure leur clientèle, plus nombreux sont les gérants qui s’en indignent… Désormais, obligés par la police à remiser leurs installations devenues réellement éphémères, ils cessent leur activité à 22h00, comme le prévoit la charte de la mairie.

    Sidération : il faudrait que les exploitants respectent les « engagements » de la charte de la Mairie de Paris ? Voilà qui est bien désagréable et « ça ne va pas se passer comme ça ! ».

    Nous voilà prévenus… 

     

  • Arch 57Mur-pignon, 57 rue des Archives (IIIe)

     

     

    Les officines d'affichage sauvage affectionnent ce mur-pignon. Il est resté propre pendant tout le confinement. Il a suffi que le gouvernement entr'ouvre les vannes pour qu'une nouvelle campagne de publicité s'installe. Mais "Attila" veillait. Il a réservé à cette publicité illégale le sort expéditif qu'elle méritait : lacération, décollage et caniveau.

    Évidemment le travail est incomplet. On ne peut pas dire qu'il brille par sa finition ! Il a un grand mérite cependant : signifier aux annonceurs que le média de l'affichage sauvage est vivement rejeté par ceux qui en sont les destinataires supposés et les convaincre de faire appel à d'autres moyens, licites cette fois. Franchement, on n'en manque pas !

     

  • Jpt retouché
    Café rue Saint-Maur (XIe)
     
     
     
    A l'initiative de nos confrères et amis de l'Association des Riverains du XIe, une audience en référé s'est tenue vendredi 5 juin devant le Tribunal Administratif de Paris pour dénoncer les nuisances et atteintes aux droits des habitants résultant des mesures annoncées par la Maire de Paris et sur le caractère jugé illégal de ces mesures.
     
    La requête de l'association a été rejetée eu égard au contexte exceptionnel et à l'intérêt général s'attachant à la reprise de l'activité économique d'un secteur particulièrement touché par les effets de la pandémie, alors même que l'annulation du dispositif contesté ne permettrait pas d'exclure totalement des nuisances similaires couramment  endurées par les riverains du secteur concerné.
     
    La liberté du commerce a donc prévalu sur celles de la santé, de la tranquillité, du droit de propriété… Cette décision, si elle a le mérite d'exonérer les plaignants des frais de justice demandés par la Ville de Paris, est décevante en ce qu'elle légitime le manque d'attention de la Ville pour ses administrés, en faisant prévaloir l'économie sur la santé.
     
    Le Tribunal relève cependant que la mairie de Paris a dû s'engager à l'audience à se montrer particulièrement attentive à la situation de la zone concernée, et à y faire procéder aux contrôles et rectificatifs nécessaires. De fait, de nombreuses installations éphémères devenues fixes après 22h00 ont commencé à être démantelées, vraisemblablement sous l’effet de contrôles inexistants jusque là. Nul doute que cela contribuera à apaiser les vives tensions qui s’étaient manifestées entre des exploitants et les habitants de l’arrondissement.
     
    Les plaignants réfléchissent avec leur conseil Me Aurélie Gillet-Marta à la suite qu'ils peuvent maintenant donner. En tout état de cause, l'action a eu le mérite d'attirer l'attention de l'opinion publique, des médias et de la mairie elle-même sur une situation qui comporte un risque de dérapage redouté de la part des exploitants de débits de boissons qui sont au cœur du sujet. D'ores et déjà un rendez-vous est pris avec les journalistes de BFM/TV.
     
     
  • Montorgueil
    Rue Montorgueil (IIe) vers 11h00 le matin

     

     

    On est prêt par solidarité à admettre que les bars-restaurants étendent leur terrasse sur l'espace public le temps d'être enfin autorisés à servir leurs clients en salle à l'intérieur. Rue Montorgueil où ils se livrent depuis longtemps à cet exercice, ils n'y vont pas de main morte : ils occupent TOUT le trottoir et obligent comme on le voit ici les passants à se déplacer sur la chaussée.

    Un espace où toutes sortes de véhicules circulent sans discipline en dépit d'une interdiction de principe : voitures, motos, vélos et autres engins. Un vrai danger pour les piétons notamment les plus fragiles.

    La rue Montorgueil : une idée d'avant-garde, devenue le modèle à ne pas suivre pour Paris-centre !

     

  • Archives généRue des Archives, à hauteur du n° 15, avec des attroupements serrés de part et d'autre de la rue !

     

    Ce 2 juin 2020 où les débitants de boissons devaient faire la preuve qu'ils étaient à la hauteur des concessions qui leur ont été faites par la Maire de Paris pour les aider à surmonter les conséquences de la pandémie, on a assisté aux pires attroupements de mémoire d'habitant dans ce premier tronçon de la rue des Archives. Les mêmes informations nous sont parvenues de la place du Marché Ste Catherine.

     

    Archives clusterClusters de consommateurs, sans masques évidemment !

     

    En clair, la démonstration est faite avec éloquence, de l'incapacité de la mairie et de sa police à faire régner l'ordre sanitaire. Ils font figure aujourd'hui d'apprentis sorciers débordés par le désordre qu'ils ont créé.

     

    Jeudi 4 juin 2020 : message reçu de la Directrice de cabinet du Préfet de police de Paris

    Elle nous informe que le Préfet de police n'est pas concerné par la gestion des terrasses qui est de la responsabilité de la Ville. Cependant, les établissements qui ne respecteraient pas les règles sanitaires en vigueur s'exposent à des décisions de fermeture. Les établissements "signalés" sont surveillés de très près par la police d'arrondissement, toujours prête à intervenir s'il le faut.