Vivre le Marais, Vivre Paris Centre !

Chronique de la vie au cœur et autour du centre historique de Paris

Catégorie : Cadre de Vie, Environnement

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    Bruit boucher oreilles jeune homme

    Que le président de l'Assemblée Nationale ait soutenu puis fait voter en première lecture cet amendement est doublement grave ! Il montre l'influence des lobbies au détriment de l'intérêt général et révèle l’incohérence des élus de LaReM qui, sur le terrain en vue des municipales, affirment la main sur le cœur qu'ils soutiennent notre combat contre la pollution sonore mais votent comme des moutons cet amendement désastreux dans ses conséquences. Nous leur demandons de se ressaisir… et de nous rassurer.

     

     

    Les Députés avec "La République en Marche" viennent de voter, en première lecture, un amendement visant à modifier l’article L. 112-16 du Code de la construction et de l’habitation. Il tient en trois mots, mais le diable se cache dans les détails. Présenté comme "visant à mieux protéger les activités sportives, culturelles et touristiques déjà existantes", il est en réalité porté par le lobby de la nuit qui voudrait retirer à un plaignant la capacité de déclencher des poursuites contre un établissement bruyant sous prétexte qu'il sévissait déjà avant l'arrivée du plaignant.

    On voit très bien le caractère inconstitutionnel de cette disposition qui créerait deux types de citoyens inégaux face à la loi : ceux qui étaient là avant et ceux qui sont arrivés après. C'est inepte ! 

    Nous réagissons tous ensemble dans une démarche "Vivre Paris !" Notre ami le Docteur Bertrand Lukacs, Président des riverains du canal St Martin et de l'association "Habiter Paris", publie en date du 3 décembre un article qui interpelle nos Députés pour les éclairer sur le danger de cette disposition anodine en apparence qui cache une vieille revendication des professionnels de la nuit et de la boisson, animateurs et exploitants de "lieux musicaux" qui sont trop nombreux encore à pourrir la vie d'habitants qui veulent vivre et dormir en tout sérénité.

    Nous portons cet article à l'attention des Députés de Paris-centre Benjamin Griveaux et Pacôme Rupin. Il est demandé à nos lecteurs de diffuser l'appel à leur voisinage et de manifester auprès de leurs propres Députés la mise en garde dont nous sommes porteurs. 

    GS

     

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    U express 109 temple
    Superette à l’enseigne U-Express au rez-de-chaussée de l’immeuble,
    109/111 rue du Temple et 4 rue de Montmorency (IIIe) (Photos VlM)

     

     

    A la requête du syndicat des copropriétaires de l'immeuble du 4 rue de Montmorency/109 rue du Temple (IIIe) et de deux copropriétaires en particulier, les propriétaires du commerce à l'enseigne U-Express sont assignés devant le TGI de Paris. Le dossier est un imbroglio comme savent les créer les conflits à l'intérieur de copropriétés qui mêlent l'habitation et l'exercice de professions commerciales. On peut le résumer ainsi :

    La société S&D Invest propriétaire de plusieurs lots à cette adresse a sollicité auprès de l'assemblée générale des copropriétaires en 2015 l'autorisation de procéder à des travaux pour la mise en conformité du local commercial. Les copropriétaires ont donné leur accord sous réserve de l'exécution d'une liste d'obligations.

    S&D a cédé son bien à IMMOSOD qui a entrepris la réalisation de travaux qui, selon les requérants, ont occasionné divers désordres dans l’immeuble (apparition de fissures importantes sur les murs porteurs et sur les cloisons dans certains appartements des copropriétaires, obturation des conduits d’aération des caves).

    Le Syndicat des Copropriétaires a été autorisé à assigner en référé IMMOSOD en février 2016. TALISOD, locataire d'IMMOSOD, est intervenue volontairement à l’instance. Le Juge des référés ayant débouté les plaignants et rejeté leur demande de désignation d'un expert judiciaire, ils décidaient en mars 2016 d'interjeter appel.

    La cour d'appel se prononçait en septembre 2017 pour infirmer les conclusions précédentes et dire que la demande d'expertise était justifiée, désigner un expert et définir sa mission notamment le calcul des préjudices.

    Le déroulement de la procédure d’appel a permis aux plaignants de découvrir ce qu'ils ont considéré comme des "manquements graves" dans les déclarations aux services de l'urbanisme de la Ville de Paris, notamment des "faux plans", le refus de "visa conforme" de l'ABF (architecte des bâtiments de France), et le rejet du dossier, décision à laquelle le pétitionnaire est passé outre en confiant les travaux à une entreprise tierce.

    Un procès-verbal d'infraction a du reste été dressé par le service compétent et transmis pour poursuites pénales au Procureur de la République. Comme à son habitude il n'a pas donné suite, ce qui justifie nos critiques réitérées à l'égard du comportement du Parquet qui régulièrement anéantit les efforts de toute une technostructure dont le rôle est de veiller au respect des règlements d'urbanisme au service de notre confort et à l'esthétique de notre cadre de vie.

    L'expert a établi son rapport. Il confirme assez largement que les plaintes des habitants sont justifiées, notamment le bruit de la climatisation : "La grille de soufflage est située à la verticale de l’appartement situé au 1er étage ; elle est de grande dimension et située à quelques mètres des fenêtres et les ventilateurs fonctionnent à plein régime durant la nuit. L’émergence nocturne est de 9 décibels, (vs 3 décibels) soit 4 fois le volume sonore admissible" (l'échelle est logarithmique).

    U express 4 montmorencyL'accès 4 rue de Montmorency

     

    Le jugement sera prononcé dans les semaines qui viennent. Les plaignants réclament la remise en conformité des dispositifs d'aération et de climatisation et le paiement de dommages-intérêts de plus de 100.000 €.

    Ce jugement, s'il va dans le sens des attentes des riverains et s'il suit les conclusions de l'expert, sera évidemment préjudiciable aux intérêts du commerce et pourra mettre sa survie en danger. Il aurait été plus raisonnable que l'autorité pénale statue et bloque le processus de demande de travaux en temps utile. Elle répondra qu'elle n'a pas les moyens de traiter les dossiers qui lui sont soumis. Peut-être, et il serait nécessaire que les politiques s'en préoccupent. Mais en n'agissant pas, le Parquet a reporté sur la justice civile une procédure judiciaire qui est une charge de travail autrement plus importante et une source de dépenses considérables pour tout le monde. 

    C'est communément ce qu'on appelle "un  gâchis".

    GS

                      

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    Notre-dameNotre-Dame avec sa flèche et son toit, avant l'incendie du 15 avril 2019

     

     

    Au colloque national annuel des Journées juridiques du Patrimoine qui s’est tenu à la Maison des Avocats, le 19 novembre, nous étions présents Gérard Simonet et moi. Les participants, nombreux, ont affiché des points de vue différents selon leurs préoccupations prioritaires . Avocats, représentants des Administrations centrales, hommes politiques et Maires de villes au patrimoine remarquable, responsables d’associations et une importante représentation d’universitaires. Les thèmes abordés cette année étaient essentiellement axés sur le Droit et le Contentieux liés à la préservation du Patrimoine.

    La matinée a été principalement consacrée au droit et à la fiscalité des donations, relations entre particuliers, entreprises, collectivités locales et Etat.

    Courte pause-déjeuner au "Bouillon Racine", établissement populaire et bon marché, pur Art Déco, créé lors de la grande crise économique de l’Entre-deux guerres, parfaitement conservé et restauré.

    Bouillon racine

    Le Bouillon Racine, 3 rue Racine (VIe) (Photo VlM)

    L’après-midi, communications sur les contentieux assez nombreux tant devant la juridiction administrative que civile. L’ensemble des intervenants étaient des spécialistes de haut niveau réclamant de l’auditoire une attention soutenue et des connaissances sur les sujets, notamment en matière juridique, assez pointues.

    De ces études, nous avons privilégié trois thèmes qui intéressent tout particulièrement notre association :

    (1) La loi d’exception pour la restauration et la conservation de Notre Dame de Paris

    L’Assemblée Nationale a adopté le 16 juillet dernier une loi d’exception pour la restauration de Notre Dame, établie en dérogation du droit commun, en l’occurrence du Code du Patrimoine.
    Les justifications à cette décision prise par le Président de la République, sont de donner un cadre juridique à la souscription nationale lancée pour la reconstruction et d’achever les travaux dans un délai très court de cinq années. Dans les conditions prévues à l’article 8 de la Constitution, le Gouvernement est autorisé à prendre par ordonnances, dans un délai de deux ans, toutes dispositions nécessaires et par conséquent prévoir des adaptations ou dérogations, notamment aux règles en matière d’urbanisme, d’environnement, de construction et de préservation du patrimoine et aux règles en matière de commandes publiques.

    Cette démarche n’est pas sans soulever de nombreuses questions quant à la légalité des décisions à venir, qui laissent à penser que l’Exécutif veut conserver la haute main sur la reconstruction, y compris la possibilité de modifications architecturales de l’édifice. Ce malaise est accentué par l’exclusion volontaire de l’UNESCO dans le processus qui au titre de Patrimoine remarquable de l’Humanité aurait pu apporter des fonds substantiels et des compétences (nombreux précédents : Abou Simbel, Venise, Colisée, etc.) … mais avec un droit de regard.

    La mise entre parenthèses de la Convention de Venise dont la France est signataire, impliquant la reconstruction à l’identique d’un édifice Patrimoine remarquable de l’Humanité, convention respectée par exemple pour la Fenice, les Cathédrales Saint-Paul et de Trondheim. Ce type de conventions ne sont pas transcrites directement en droit national et appartiennent à ce que l’on appelle « le droit mou ». La création d’un EPIC dirigé par le Général Georgelin, alors que l’Administration de la Culture disposent d’architectes, conservateurs, spécialistes, et des structures idoines pour ce genre de mission d’envergure interpelle les consciences…

    (2) La revitalisation des centres villes par l’investissement dans le patrimoine historique

    Le programme national « Action Cœur de Ville », conçu par le Ministère de la cohésion des territoires, consiste en un plan interministériel et partenarial (Etat, Caisse des Dépôts, Action Logement) d’investissements de 5 milliards d'€ pour redonner vie aux centres villes en déshérence, particulièrement ceux des villes moyennes, mis en œuvre de manière totalement décentralisée, à rebours de trop de politiques publiques verticales et centralisées.

    Il s’agit d’appréhender une approche globale pour recréer un centre-ville attractif et en repeuplement par la réhabilitation de logements anciens, le maintien de commerces de proximité, le développement des transports publics, services et aménagements urbains, ainsi que d’assurer une transition écologique pérenne.

    Pendant des décennies, on n’a cessé d’éloigner les habitants des emplois, des services, des commerces et des équipements de culture et de loisirs, aboutissant à vider et à paupériser les centres villes par la création de cités dortoirs satellites, ou de zones pavillonnaires en milieu agricole, détruisant le lien économique et social entre noyau centrale et zones périphériques. La dissociation lieu de travail, lieu de résidence et l’isolement culturel de ces petites structures éclatées entraîne l’allongement des temps de transport néfaste au confort de la vie quotidienne et nuisible pour l’environnement.

    Ne plus faire des villes des musées à ciel ouvert, mais des lieux de vie rencontre de nombreux obstacles : insalubrité de certains bâtiments, habitabilité au regard du respect du code de santé publique, sécurité incendie, démolition des constructions parasites, reconstitution de volumes urbains homogènes, restitution de rues, passages et espaces publics.

    Un cadre législatif innovant avec la création de l’ORT (Opération de Revitalisation des Territoires) met en place des outils efficaces, entre autres : mesures de défiscalisation « Denormandie » pour les travaux d’acquisition – réhabilitation de logements anciens, intervention d’Etablissements Publics d’Aménagement et de Restructuration des Espaces Commerciaux et Artisanaux (EPARECA) sur fonds publics, encadrement de l’urbanisme en donnant aux Préfets un pouvoir suspensif pour l’instruction de projets périphériques.

    (3) Réanimer le Dispositif Malraux de 1962

    Malgré son nom, le dispositif de défiscalisation Malraux ne figure pas dans la loi du même nom de 1962 dont les objectifs sont purement patrimoniaux. Il s’agissait d’élargir à l’échelle de quartiers ou d’une ville la possibilité de contrôler, voire d’interdire les démolitions, et d’encourager les travaux de restauration tel qu’instauré depuis 1913 pour les monuments historiques, en 1942 pour leurs abords, et en 1962 avec la création des secteurs sauvegardés.

    C’est en 1977 que la loi élargit le dispositif et vient compenser les sujétions imposées sur les bâtiments non protégés dans ces périmètres. L’article 199 du code général des impôts offre la possibilité d’une réduction d’impôts sur l’ensemble des revenus et non les seuls revenus fonciers, aux contribuables investissant dans la rénovation d’un bien, sous condition d’un engagement de location de neuf ans.

    N’oublions pas que ces dispositifs ont sauvé le Marais de démolitions, de bétonnage et de déstructuration urbaine.

    Le « Malraux » a décliné au fil des ans, bénéficiant actuellement à 8 000 foyers fiscaux, pour environ 130 millions d'€ de travaux, engendrant 30 millions de dépenses fiscales.
    De nouvelles mesures de défiscalisation, nomment le « Pinel réhabilitation » sont entrés en concurrence avec ce dispositif. Celui-ci ayant donné d’excellents résultats dans le passé, un rapport sur l’évaluation et l’adaptation du « Malraux » a été remis au Gouvernement en décembre 2018. Il formule des recommandations pour rendre plus attractif et développer ce dispositif, en préconisant notamment une simplification des dispositions applicables, un élargissement de la défiscalisation, et la possibilité de son utilisation à certains secteurs d’intervention des ORT. Les pouvoirs publics semblent favorables à ces préconisations

    Claude Verrier

     

  •  Temple photo 23 11 19Temple photo 23 11 19

    Porte du 64 rue du Temple (IIIe)

                            AVANT  : 14 novembre                                              APRES :23 novembre

     

    Depuis des semaines, l'état de cette porte en bois peint, plutôt élégante, choquait le sens de l'esthétique et de la propreté de nombreux passants. Les habitants quant à eux ne semblaient pas s'en préoccuper puisque rien ne bougeait.

    Nous avons donc décidé de prendre le taureau pas les cornes et le 14 novembre nous déposions une réclamation sur DansMaRue, le site anti-tags de la mairie de Paris. Notre signalisation a été enregistrée sous la référence "anomalie S2019K24624".

    Ce 23 novembre, neuf jours après, nous recevions ce message :

    Bonjour,

    L'anomalie S2019K24624 concernant la présence de graffitis sur un mur, une façade sur rue ou un pont au 64 rue du Temple, 75003 PARIS a été prise en charge.

    Une équipe est intervenue afin de résoudre l’anomalie.

    Les équipes de la Ville de Paris en charge de l'application DansMaRue vous remercient de votre participation à l’amélioration de la qualité de l’environnement urbain.

    Pour nous améliorer, merci de nous donner votre avis sur le dispositif DansMaRue que vous avez utilisé : https://www.sphinxonline.com/SurveyServer/s/mairiedeparis/SN_DANS_MA_RUE/SN_DANS_MA_RUE_post-service.htm

    Nous nous sommes rendus sur place pour constater que la porte est tout aussi taguée qu'elle n'était. Il n'est pas nécessaire d'être égyptologue spécialiste des hiéroglyphes pour constater que les gribouillages sont les mêmes. Les services de la mairie ont-ils foiré ? Se peut-il qu'ils aient eu la légèreté d'annoncer une intervention qui n'a pas eu lieu ? A moins qu'ils entendent par "intervention" le fait qu'ils soient simplement venus voir ?

    Qu'en pensent les propriétaires et locataires de l'immeuble ? La question leur est posée. Ils sont au moins aussi concernés que nous ! Peut-être se sont-ils masochistes et opposés au nettoyage ?

    En tous cas, puisque la mairie nous demande notre avis sur le fonctionnement de leur dispositif DansMaRue, nous leur adressons cet article qui mérite pour le moins une explication.

     

    Postscriptum du 28 novembre

    Les évènements se sont enchainés depuis. Le 24 novembre, une habitante du 64 rue du Temple nous révélait que son immeuble avait signalé le barbouillage de la porte depuis des mois à DansMaRue, sans résultat. En revanche, à la suite de la publication de notre article et d'un message de notre part à la direction territoriale de la propreté et à l'Hôtel de Ville, le prestataire qualifié intervenait et nous avons découvert que dès le 25 la porte avait été nettoyée.

    Temple 64 propre

    Au carrefour Temple/Rambuteau, une opération de désaffichage sauvage allait bon train, tandis que la rue Quincampoix recevait elle aussi la visite des équipes spécialisées pour effacer les tags du 41 de la rue, particulièrement maltraité par les vandales.

    Quincamp avant
    Quincamp après

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

    Le 41 rue Quincampoix ; "avant" à gauche et "après" à droite

     

    On ne peut que s'en réjouir mais il n'est pas concevable que toutes les situations soient traitées sous un régime d'exception comme celle-là. Nous nous en sommes ouverts dans un message adressé en ces termes aux autorités concernées : mairie, propreté de Paris, Hôtel de Ville, DPSP et police :

     

    "De nombreux messages me parviennent, qui confirment mes propres observations, pour souligner la mobilisation hier toute la journée du 25 novembre des équipes de la propreté de Paris pour le nettoyage des tags et l'enlèvement d'affiches sauvages.

    Nous avons constaté leur présence active notamment au carrefour Temple/Rambuteau, rue du Temple et rue Quincampoix. A noter que rue Quincampoix, au n° 42, un commerce vend tout le matériel nécessaire aux tagueurs, des bombes de peinture notamment… Je crains qu'il n'y ait rien dans l'arsenal législatif pour s'y opposer mais je pense aussi qu'une convocation du gérant par le Maire et/ou le Commissaire central pour une explication ne serait pas un luxe. L'activité marchande de ce commerce génère des dépenses de nettoyage qui sont payées par le contribuable parisien…

    Je vous adresse nos remerciements en tout cas pour la mobilisation constatée. Notre blog va en rendre compte. Il faut toutefois échapper au syndrome du tonneau des Danaïdes qui se vidait aussi vite qu'on le remplissait. On aimerait que la Ville de Paris ait un plan d'ensemble pour éviter qu'il en soit ainsi. Ce serait un excellent signal à l'approche des prochaines échéances électorales. On ne peut pas continuer à coller des rustines sur un radeau qui prend l'eau de toute part…

    Bien cordialement

    Gérard Simonet"

     

    Il s'en est suivi un appel du directeur de cabinet du Maire-Adjoint à la propreté à l'Hôtel de Ville, Paul Simondon, et des explications peu rassurantes. Nous avons retenu en particulier que les signalisations DansMaRue vont directement chez le prestataire (privé) et que les services de la mairie n'en sont pas avisés, sauf intervention particulière. De quoi méditer… 

     

  • Hellfest 17 11 19Devanture et entrée du "Hellfest Corner", 37 rue Quincampoix (IVe) (Photo VlM)

     

     

    La saga du Dr Feelgood et de ses démêlés avec les riverains de la rue s'est conclue il y a quelques mois par sa fermeture. La mairie de Paris s'était alors refusée justement à l'aider à financer sur des fonds publics des travaux pour l'insonorisation de ses activités bruyantes. Le voisinage connait la paix depuis lors mais un repreneur s'est fait connaitre avant l'été. Il s'agit de Hellfest Corner connu par le Hellfest Summer Open Air, festival de musique français spécialisé dans les musiques extrêmes et la musique hard rock "métal".

    L'enseigne Hellfest a des raisons a priori de faire frémir car elle évoque un "festival d'enfer". C'est ainsi que les habitants du 37 rue Quincampoix et des immeubles voisins  l'ont ressenti. Cependant les promoteurs ont été reçus par la Préfecture de police et la mairie de Paris et les échos de ces entretiens sont réconfortants car ils font état de mesures de protection du voisinage contre la diffusion du bruit, considérées comme sérieuses.

    Le Maire du IVe Ariel Weil, candidat pour la mairie de Paris-centre, les qualifie de "mesures concrètes : insonorisation du lieu, fumoir, gestion des files d'attente lors du lancement, vigile devant la porte, installation de limitateur de bruits…" L'installation d'un sonomètre extérieur est envisagée. Par ailleurs, le Maire rappelle que, "contrairement au Dr Feelgood, le lieu n'accueillera pas de concerts "live" et qu'il devrait donc être plus simple de maîtriser le niveau sonore de la musique diffusée".

    Il poursuit en indiquant que les gérants ont écrit à nouveau cette semaine "pour confirmer la mise en oeuvre de ces différentes mesures". Et ajoute à notre intention : "je vous sais déjà en contact avec eux mais je vous confirme qu'ils sont à votre disposition pour en discuter quand vous le souhaiterez. N'hésitez pas à les contacter".

    De son côté, le Commissaire Général de police des arrondissements du centre, Frederi Cheyre, affiche sa confiance et celle de ses fonctionnaires en charge des activités économiques en affirmant : "nous sommes, en tous points, sur la même longueur d'onde [que le Maire – NDLR]. Mes effectifs en charge de la police des débits de boissons ont rencontré ce jour les exploitants qui ont fait une très bonne impression".

    Le décor est planté. Il n'y a plus qu'à attendre la générale et les représentations suivantes pour vérifier si les défenseurs de l'ordre public sont réalistes, optimistes ou naïfs. Nous n'hésiterons pas à les porter au pinacle s'ils ont dit vrai. Et à réserver notre jugement et notre attitude si le calvaire des habitants de la rue devait reprendre à cause du bruit de l'établissement, des allées et venues des consommateurs, de leurs vociférations dans l'espace public, de leurs motos aussi encombrantes que sonores quand elles démarrent à 2 heures du matin…

    A priori nous sommes confortés et nous le disons à tous ainsi qu'aux gérants de l'établissement. A eux de ne pas trahir une confiance émoussée par des années de lutte inégale, "car la pollution sonore liée à la vie nocturne s’aggrave et il existe une trop grande asymétrie entre la facilité à créer ces nuisances et l’extrême difficulté pour les citoyens à obtenir une régulation efficace, quand ils y parviennent ! Cette asymétrie est responsable de conflits, de souffrance, de désespérance et d'impact fort sur la santé des riverains" (Dr Bertrand Lukacs – Habiter Paris).  

    Gérard Simonet

     

  • Arbalétriers géné

    La rive ouest du passage des Arbalétriers, dont les riverains dénoncent l'état indigne et cherchent à protéger par des plots les dommages causés par des camions à l'immeuble ancien (Photo VlM/MT)

     

     

    Réunion le 6 novembre avec l’administratrice judiciaire récemment nommée pour gérer ce passage privé où le Centre Culturel Suisse (CCS), association loi de 1901 locataire gratuit de locaux appartenant à la Confédération Helvétique, dispose d'une salle qui reçoit du public.

    Selon des riverains concernés par l'état du passage, la situation est extrêmement tendue avec le CCS en raison de deux conflits majeurs que l’administratrice doit régler : le rétablissement de la circulation automobile dans le passage et le retrait des bornes de protection des façades que le CCS a décidé unilatéralement.

    L’enjeu de la réunion était pour les copropriétaires de faire réinstaller les plots que le CCS a supprimés pour permettre à ses camions de circuler plus aisément au risque de détériorer la partie fragile de l'immeuble en encorbellement .

     

    Arba camion

    Intrusion des camions du CCS dans le passage

     

    Au cours de la réunion, le CCS a exprimé son refus catégorique de les remettre en place car il veut élargir le passage pour laisser plus de place aux camions … de pompiers ! Les pompiers, n’ont rien demandé et de toute façon aucun camion de pompiers ne peut entrer dans ce passage à cause du portique et de son étroitesse ; ce qui n’effraie pas les pompiers car ils ont, d'après leurs dires, suffisamment de mètres de tuyaux et d’échelles pour atteindre les immeubles en cas de besoin.

    L'Architecte des Bâtiments de France du IIIe arrondissement, Samanta Deruvo, lors de sa visite un mois après l’achèvement des travaux (à la suite de l’article dans le Canard enchainé à propos des pavés sciés au laser) avait exigé de l’architecte Thierry Pasco qu’il protège l’encorbellement au milieu du Passage.

    Les riverains déplorent que le CCS ne pense qu'à favoriser ses activités d’ERP (établissement recevant du public) au dépend de la tranquillité des habitants et de la conservation d’un lieu emblématique du Marais. Le droit de propriété et la réglementation d’urbanisme des secteurs protégés sont négligés et le patrimoine parisien "adapté" aux nécessités marchandes. S'agissant de la Suisse, pays ami dont le sérieux n'est pas en doute, on aimerait que son Ambassadeur intervienne pour rappeler ses compatriotes au respect du patrimoine du pays d'accueil qui est le nôtre.

    Pour ce qui nous concerne, nous sommes guidés par le souci que le patrimoine historique et architectural du Marais soit préservé. Ce lieu est un des rares vestiges d'une période ancienne qui remonte au XVème siècle, à la reine Isabeau de Bavière, Charles VI et les ducs de Bourgogne et d'Orléans. Il est infiniment regrettable qu'il soit livré aux tags immondes qui tapissent les murs de la rive ouest et à une basse querelle autour de plots de protection qui semblent pourtant a priori bien nécessaires.

    GS/MT

     

     

  • L'étincelle 05 11 19

    Place (*) du Bourg Tibourg (IVe) : disparition de la contre-terrasse de "L'Etincelle" (Photo VlM)

     

     

    C'est un espace en mutation que nous avons aujourd'hui sous nos yeux ! Depuis quelques semaines, on assiste au retrait des contre-terrasses qui avaient transformé ce qui ressemble à une place en une sorte de bunker que tous les établissements présents avaient contribué à créer. 

    Tous sauf un, le "Feria Café", à l'angle Verrerie, qui avait admis il y a quelques mois que sa contre-terrasse n'était ni belle ni légale et l'avait spontanément retirée. En reconnaissant par la suite que ses affaires avaient été favorablement affectées par l'abandon de sa contre-terrasse disgracieuse…

    Les autres décidaient de faire de la résistance et certains comme "l'Etincelle" saisissaient le tribunal administratif pour forcer la main de l'autorité municipale. 

    Il y a eu alors une heureuse concomitance : l'arrivée du nouveau maire Ariel Weil et la reprise de "l'Etincelle" par un nouveau gérant, Pierre Long. Un dialogue s'est établi avec lui et l'ensemble des établissements de la place. Il a abouti à la reconnaissance par l'ensemble de la profession de la nécessité de respecter les règles d'urbanisme qui contribuent au charme du lieu, un bienfait dont tout le monde bénéficie.

    Les amoureux du Marais s'en félicitent tout en affirmant, pour certains, de façon circonspecte que les restaurants vont tout faire pour "regagner du terrain" en poussant au maximum leurs terrasses ouvertes sur l'espace public. Une méfiance qui s'explique par les nombreux précédents dont nos quartiers sont victimes mais qui ne doit pas nous empêcher de nous réjouir d'une évolution qui prend le bon chemin.

     

    (*) Ce lieu au sens strict n'est pas une place. C'est la rue du Bourg Tibourg qui s'élargit en débouchant sur la rue de Rivoli au point de ressembler effectivement à une place.

     

  • No olympicCette manifestation est explicite : Non aux Jeux Olympiques, où que ce soit !

     

     

    Regardons les choses en face : pour les jeux de 2024, Hambourg a décliné après consultation de ses habitants, Rome s'est désistée, ainsi que Budapest ; Boston – symbole de l'intelligence avec Harvard et le MIT – a refusé. Quant à Los Angelès, championne du business, elle s'est arrangée pour obtenir un milliard de $ pour laisser 2024 à la France et accepter 2028 en échange…

    Chez nous en France, il est bien connu de tous que la Maire de Paris Anne Hidalgo était plus que réticente à l'idée d'accueillir ces jeux. On avait alors apprécié sa circonspection et sa sagesse. Malheureusement, en 2014 elle a eu besoin du soutien du gouvernement et du parlement pour obtenir des souplesses comptables dans l'affichage de l'équilibre budgétaire de la Ville et la décision de fusionner les arrondissements du centre. 

    Il est raisonnable de penser que le Président de la République de l'époque, François Hollande, et son gouvernement soient intervenus pour convaincre la Maire de Paris de changer d'avis. On frémit maintenant en pensant à ce que cette péripétie va nous coûter et aux dérangements que les parisiens vont subir pendant deux années avec l'installation dans Paris intra-muros de dizaines de sites olympiques et d'entrainement.

    Nous sommes donc en tant que parisiens du même avis que ces gens qui affichent leur rejet des jeux olympiques. Avec une nuance de poids cependant : notre résistance n'est pas dirigée contre les Jeux eux-mêmes mais contre les dépenses considérables qu'ils induisent dans la ville organisatrice, pour des équipements qui sont construits pour quinze jours et qui, pour l'essentiel, croupissent ensuite et se délabrent. Il en est ainsi à Athènes, Barcelone, Pékin, Rio de Janeiro…

    Alors, pour mettre fin à ce gachis, d'autant plus choquant que l'humanité s'engage dans la lutte contre le dérèglement climatique, décidons que les JO auront lieu désormais systématiquement dans leur berceau, la Grèce, avec le financement de tous les pays membres du CIO au prorata de leur population (ou de leur PIB). Ces dépenses seront très inférieures car il s'agira chaque année d'un simple raffraichissement, les équipements étant utilisé de façon pérenne. L'économie de la Grèce, qui en a besoin, recevra un soutien de toute la communauté internationale en même temps que seront évitées aux candidats à l'hébergement les dépenses somptuaires et inutiles auxquelles leurs pays jusqu'ici se livraient.

    Gérard Simonet

     

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    Bruit atlanticoLe bruit : nuisance numéro 1 pour les citoyens de l'Île-de-France, cause des troubles du sommeil, source de lésions et de pathologies graves pour la santé

     

     

    Frédéric Hocquard, Adjoint  auprès d'Anne Hidalgo "en charge de la nuit" passe le Rubicon pour la troisième fois ! on se souvient de sa décision en janvier 2018 de financer un bar du IIIe, La Mutinerie, un habitué du tapage nocturne. Le Maire du IIIe Pierre Aidenbaum avait vivement réagi en apprenant la nouvelle ! M. Hocquard récidivait pourtant en novembre de la même année en lançant un plan de soutien financier public aux établissements de nuit pour qu'ils insonorisent leurs locaux, en oubliant que leurs nuisances viennent autant du bruit qu'ils produisent que des allées-venues et attroupements de consommateurs dans la rue. Il avait eu le discernement cependant, sur notre demande insistante, d'exclure des bénéficiaires celui qui perturbait la vie des riverains rue Quincampoix depuis des mois…

    Cette fois il met les bouchées doubles. Il prétexte ce drame attristant d'un jeune homme mort d'une overdose d'ecstasy le 1er septembre après une soirée dans un club parisien ("Dehors Brut"). Le club a été sanctionné d’un mois de fermeture administrative par la Préfecture de Police de Paris. L’élu critique cette mesure dans une lettre ouverte au Président de la République et décide de s'attaquer à la seule disposition qui donne aux citoyens un moyen de se défendre, pour autant que la Préfecture de police y accède : la fermeture administrative.

    La fermeture administrative est une décision, une mesure, qui évite les démarches judiciaires longues et couteuses pour les plaignants, à laquelle la police a recours quand elle a épuisé ses moyens traditionnels, la convocation, l'avertissement… et pour autant que les plaintes se soient accumulées…

    Que M. Hocquard choisisse le camp des lobbyistes en trahissant les parisiens est sans doute le fruit d’une stratégie personnelle. Mais en s’exprimant au titre de sa fonction c’est l’équipe municipale avec à sa tête Anne Hidalgo qu’il compromet. C’est très grave pour l'image de celle qui est en droit d'espérer un nouveau mandat !

    Notre ami, le Dr Bertrand Lukacs, président de l'association du Canal St Martin, fondatrice avec nous du mouvement "Vivre Paris !", Président de l'association "Habiter Paris", nous adresse une tribune que nous reproduisons ci-après en y adhérant pleinement.

    Gérard Simonet

     

    Qu’à l’occasion de ce très triste évènement, soient rediscutées les modalités de lutte contre la consommation de drogue est une démarche à laquelle nous souscrivons. En revanche, que cet évènement serve de prétexte pour demander au Président de la République la suppression définitive des fermetures administratives extrajudiciaire, quelles que soit leurs causes, est une instrumentalisation honteuse de cet évènement.

    Écrire dans cette pétition que les fermetures administratives s’apparentent à une roulette russe est particulièrement choquant. Cela jette un discrédit inadmissible sur le travail de la Préfecture de police car aucune de ces fermetures administratives n’est faite sans raison mais toujours après une enquête menée par les différents services de la préfecture de police agissant dans le cadre de la loi.
    Ecrire que ces fermetures administratives fragilisent la pérennité économique des entreprises, font taire les artistes et sanctionnent le public est une déformation cynique de la réalité : si ces établissements respectaient la loi, il n’y aurait aucune fermeture administrative.

    Pour les habitants dont les nuits sont pourries par le comportement de ces établissements qui ne respectent pas la réglementation et ne veulent rien entendre, heureusement peu nombreux, la fermeture administrative extra–judicaire est aujourd’hui la seule arme disponible dotée d’une certaine efficacité. Déjà l’asymétrie est trop grande entre la facilité donnée à ces établissements de créer des troubles de voisinage et la très grande difficulté rencontrée par ses riverains pour retrouver la tranquillité absolument nécessaire pour leur santé. Demander de supprimer ces fermetures administratives, qui ne sont jamais mises en œuvre sans une instruction étayée du dossier, est une demande inique.

    Que cette pétition soit soutenue par le lobby de la nuit, c’est leur droit, qu’elle soit signée par la Mairie de Paris interpelle et nous parait grave de conséquence pour les Parisiens.
    Le responsable de la politique de la nuit de Paris est parmi les premiers signataires de cette pétition. Il ne signe pas à titre individuel mais au nom de sa fonction à la Mairie de Paris et utilise un media municipal, la newsletter du conseil de la nuit, pour en faire la promotion. Ce faisant, c’est une marque de soutien clair au lobby de la nuit au détriment des citoyens. Et c’est heureux qu’aujourd’hui la préfecture de police compense pour protéger avec neutralité les intérêts de la population dans le cadre de la loi et sans l’influence des lobby, mais pour combien de temps ?

    En effet, un projet de loi est actuellement en discussion pour transférer certains pouvoirs de la Préfecture de police au Maire, dont celui de décider des fermetures administratives. En clair, si la loi était aujourd’hui votée en l’état, la Mairie de Paris, seule décisionnaire pour ces fermetures administratives, priverait les Parisiens de la possibilité d’avoir recours à la seule arme dotée d’efficacité contre toutes ces nuisances induites par l’activité de certains établissements.

    Notre position est claire. Nous sommes évidements favorables au développement d’une politique de la nuit mais à trois conditions indissociables. Cette politique doit mieux protéger les travailleurs de la nuit, elle doit développer de nouvelles activités culturelles, sportives ou festives mais elle doit aussi et avec la même énergie améliorer la tranquillité et surtout le sommeil des Parisiens : c’est un enjeu majeur de santé publique aujourd’hui dangereusement sous-estimé.

    Le développement de la nuit est un enjeu important pour le Paris souhaitable de demain : nous voulons un « chargé de la nuit » porteur d’une vision équilibrée et respectueuse des intérêts de chacun. Nous lui demandons de corriger le plus rapidement possible, en travaillant en bonne intelligence avec la Préfecture de Police de Paris, cette asymétrie inéquitable de traitements entre ceux qui créent des nuisances et ceux qui les subissent, par la mise en place d’un circuit court permettant de faire cesser rapidement et efficacement ces nuisances.

    Dans le contexte d’aujourd’hui, nous nous opposons avec la plus grande fermeté à la suppression des fermetures administratives extra-judiciaires. Nous nous déclarons solidaires des actions mises en œuvre par la Préfecture de police de Paris. Nous demandons solennellement à la Mairie de Paris de se retirer de cette pétition.

    Docteur Bertrand Lukacs
    ass.habiterparis@gmail.com
    Président de l’association des riverains du canal Saint Martin
    Président de l’association Habiter Paris

     

  • Camilleri frédériqueAu terme d'une séance de travail, de gauche à droite : Fatima Gabour, Commissaire Centrale du IVe, Frédérique Camilleri, Directrice-adjointe du cabinet du Préfet de police, Gérard Simonet "Vivre le Marais !" et Nadine Colombel, porte-parole du "collectif Pierre au Lard" (IVe)

     

     

    Il est des rencontres où la tonalité générale des entretiens compte plus que ce qui a été dit. De cette réunion avec Frédérique Camilleri on retient tout d'abord que la nouveau Préfet de police, Didier Lallement, ne transige pas avec l'ordre et la sécurité et cette attitude se retrouve à tous les niveaux de la hiérarchie.

    Si ses prédécesseurs ont été trop souvent tétanisés par la menace de poursuites en justice devant le Tribunal Administratif pour des décisions jugées pénalisantes par les commerçants, il apparait clairement que le Préfet désormais en accepte le risque, tout en constatant que la justice tend aujourd'hui à lui donner raison. Depuis six mois en effet, plusieurs affaires ont été jugées en faisant droit à la Préfecture contre des établissements qui n'acceptaient pas les sanctions qui leur étaient appliquées suite à des perturbations de l'ordre public.

    Nous avons échangé des avis sur le projet de loi en discussion au Parlement qui vise à élargir les pouvoirs de police du Maire de Paris au détriment de la police. Nous sommes convenus que la responsabilité des ERP (établissements recevant du public) en matière de respect de l'ordre public, de sécurité, de lutte contre le proxénétisme et la consommation de stupéfiants ne se saucissonne pas impunément. Si le Maire doit disposer d'une voix plus forte pour accepter ou non la création d'un nouveau commerce, l'installation d'une terrasse ou d'un étalage, il est préférable que les actions qui s'inscrivent au pénal restent entre les mains de la police qui a les moyens d'agir, l'expertise et la motivation. Il n'est pas inutile de rappeler qu'elle a de plus la charge du renseignement.

    S'agissant de nos quartiers, une mise au point de notre part nous a semblé nécessaire : le Marais IIIe et IVe n'est pas le "quartier festif" dont les lobbies de la nuit, des boissons alcooliques et du son amplifié veulent nous persuader pour qu'ils aient licence de tout faire. Il est vrai qu'il y a foule du côté des Francs-Bourgeois les samedis et dimanches après-midi car c'est le centre historique de la capitale et son architecture offre un décor exceptionnel mais le Marais n'abrite pas plus de débits de boissons et encore moins d'établissements de nuit que d'autres quartiers parisiens où l'on sort comme le Ve, le VIe, le VIIIe ou le XIe. Leur nombre a même baissé dans le IVe ces dernières années à la suite de fermetures.

    Ce rappel de la réalité va de pair avec notre constatation qu'il y a peu de litiges entre les établissements existants et la population. Pas plus de deux ou trois dans le IIIe, qui se sont réglés grâce à l'action coordonnée, et concertée avec les riverains, du Maire et du Commissaire de police. Nous avons rappelé qu'un abcès persiste au carrefour des rues St Martin et Ste Apolline où l'installation d'une caméra de surveillance est attendue et souhaitée.

    Le IVe porte les stigmates des extravagances du mois de juin où la mairie a procédé à un marquage multicolore contestable des carrefours et du mobilier urbain, mais les nuisances sont principalement le fait d'un établissement, le Who's, rue St Merri/Pierre au Lard qui la veille de notre réunion faisait encore bruyamment la fête à 3h30 du matin au désespoir des habitants du 16 rue St Merri qui nous l'ont fait savoir en exprimant leur colère. La préfecture sait que des actions sont en cours au civil et au pénal, engagées par les riverains mais nous avons compris que son attitude à l'égard des débordements courants, jugés inacceptables, allait être affermie. Nous restons attentifs à l'évolution de ce dossier.