Vivre le Marais, Vivre Paris Centre !

Chronique de la vie au cœur et autour du centre historique de Paris

Catégorie : Cadre de Vie, Environnement

  • Place patrice chéreau

    La Fontaine des Haudriettes, 1 rue des Haudriettes (IIIe), architecte Pierre-Louis Moreau-Desproux, sculpture de Pierre-Philippe Mignot (Photos VlM)

     

     

    Cet espace aujourd'hui n'a pas de nom. Il est au carrefour de la rue des Archives et de la rue des Haudriettes dans le IIIe. C'est pour nous tous la "Fontaine des Haudriettes" quand on veut le désigner. Demain il deviendra la "place Patrice Chéreau", par décision du Conseil de Paris.

    Né en 1944, Patrice Chéreau nous a quittés il y a maintenant six ans après avoir longtemps vécu rue de Braque au n° 4, un immeuble Ville de Paris qui est aussi un monument historique connu sous le nom de son propriétaire au XVIIème siècle Thomas Le Lièvre, marquis de la Grange.

    Patrice Chéreau a été metteur en scène de théâtre et d'opéra, réalisateur, producteur, réalisateur, scénariste de cinéma et acteur. Il a présidé le festival de Cannes en 2003. Une de ses réalisations célèbres est "La Reine Margot", un film de 1994 marqué par l'interprétation remarquable d'Isabelle Adjani.

    Patrice Chéreau méritait l'hommage de sa Ville. La pose d'une plaque à son nom sur une place qui n'en est pas une est-elle à la hauteur du respect  qu'on lui doit ? A chacun d'apprécier…

     

    Cérémonie du 28 septembre 2019 : dévoilement de la plaque "Place Patrice Chéreau"

     

    Patrice Chéreau

    Christophe Girard, Maire-Adjoint de Paris en charge de la Culture pendant son discours, entouré de Pierre Aidenbaum Maire du IIIe, Ariel Weil Maire du IVe et Jacques Boutault Maire du IIe

     

  • Arch 58 généPortail latéral de l'Hôtel de Soubise au voisinage de l'Hôtel de Clisson, 58 rue des Archives (IIIe)

     

     

    Des travaux de restauration ont cours actuellement sur l'Hôtel de Clisson dont la construction remonte au XIVème siècle. La vue depuis la rue de Braque sur ses deux tourelles et son portail décoré à pan coupé (pour faciliter l'accès des voitures à chevaux remontant la rue des Archives) est une des plus belles du Marais.

    Un autre portail, plus grand, donne accès à la partie latérale de l'Hôtel de Soubise. Il a été lui aussi restauré récemment comme en témoigne sa superbe peinture laquée couleur amarante. Il vient malheureusement d'être souillé par une inscription à la peinture blanche. Des sagouins sont passés par là et on sait que la beauté a du mal à se protéger de la bêtise.

    Archives 58 dét

    Quel est dans un tel cas le recours du citoyen ?

    Déposer une signalisation sur le site de la mairie de Paris DansMaRue ? C'est inopérant car il s'agit ici d'un monument historique sur lequel les services de la Propreté de Paris n'ont pas le pouvoir d'intervenir. La démarche est vouée à l'échec et on n'en est pas informé…

    L'expérience nous a appris qu'il faut intervenir auprès de la direction du Patrimoine et de l'Architecture de la mairie de Paris, mais il n'y a pas pour cela de procédure formelle. Sa directrice générale est Marie-Pierre Borie. Nous lui avons adressé un message avec photo des dégâts. On imagine qu'elle va instruire l'affaire et déclencher l'intervention raisonnée des services appropriés, sans doute les mêmes qui traitent les tags ordinaires.

    Le chronomètre est lancé. On va voir combien de temps nous sépare du retour à la normale…

    GS

     

    Postscriptum  # 1 :

    La direction du Patrimoine et de l'Architecture en la personne de son directeur-adjoint Philippe Cauvin réagit dans la minute en confirmant peu ou prou nos informations :

     

    Bonjour Monsieur,

    Je vous remercie pour votre signalement. L' hôtel de Clisson étant un monument historique, nous avons transmis votre message à nos collègues de la direction des Affaires Culturelles .
    En effet ceux ci sont en relation avec les services compétents de l' État qui en est propriétaire, dont notamment la DRAC afin d' effectuer le nettoyage avec le soin particulier à apporter sur cet ouvrage .
    Bien sûr les services municipaux pourront intervenir en coordination avec ceux de l État si nécessaire.

    Philippe Cauvin

     

    Postscriptum # 2 :

    Arch 58 nettoyé

    Nous sommes abasourdis ! Le jour même, 24 septembre, trois heures après, les services compétents sont intervenus et les souillures ont disparu… Exemple convaincant de l'efficacité du mode LIFO (last in first out). Démonstration faite que la Ville peut agir vite et bien quand elle le veut ou quand elle le décide. 

     

     

     

  • Archives 57 affiches 20 09 19Mur pignon du 57 rue des Archives (IIIe) le 20 septembre 2019

     

     

    Trois affiches différentes signées "Versace" sur le thème du jean, un modèle répété sept fois, ce sont 21 affiches sauvages qui viennent d'être placardées sur ce mur de la manière sauvage classique que nous avons plusieurs fois décrite, à savoir : une camionnette arrive en plein jour, elle se gare à 20 mètres du lieu pressenti, il en descend un individu qui sort calmement son matériel et ses affiches et procède au collage. Son ouvrage terminé il prend une photo qui témoignera de l'exécution de sa mission auprès de son employeur, une de ces officines qui paradent sur Internet en faisant l'éloge de leurs services illégaux auprès des annonceurs.

    La mairie de Paris, que nous saisissons, finira par intervenir. Mais dans l'intervalle, il se sera écoulé assez de jours pour que l'annonceur "Versace" et son prestataires marron y trouve leur compte. Une fois de plus nous le martelons : l'intervention doit être immédiate pour que la pratique aux yeux des annonceurs soit discréditée.  C'est le mode LIFO (last in first out) qui seul a des chances d'affaiblir ce fléau.

     

    Postscriptum

    Une lectrice témoigne. Elle a photographié un manège similaire du côté de l'espace des Blancs-Manteaux :

    Colleur affiches

     

  • Ste avoye passage rénové grille 29 09 12

    Passage Ste Avoye, 8 rue Rambuteau (IIIe) (Photos VlM)

     

     

    Nous en avons quelques unes dans les IIIe et IVe arrts. Le passage Ste Avoye, le Quartier de l'Horloge près de Beaubourg, l'impasse des Arbalétriers qui donne sur la rue des Francs-Bourgeois, le passage Molière qui relie la rue St Martin à la rue Quincampoix (IIIe) et qui contrairement aux autres est public, l'impasse de l'Hôtel d'Argenson qui débouche sur la rue Vieille du Temple (IVe)…

    Leur statut est privé ou public. Quand il est privé, la gestion de ces voies est plus ou moins complexe car elle est tributaire de la bonne entente entre les copropriétaires.

    Argenson impasse

    Arbalétriers vue nord sud 05 03 18

     

     

     

     

     

     

     

     

    Impasse de l'Hotel d'Argenson à gauche, passage des Arbalétriers à droite

     

    L'état de ces voies dépend du soin apporté à leur entretien par leur propriétaire, qu'il soit l'Etat ou un syndicat de copropriétaires. Il y a une constante cependant : elles dégénèrent si on les livre à la foule, en particulier si elles sont ouvertes la nuit. Aussi, qu'on le regrette ou pas, celles qui sont entretenues comme le passage Ste Avoye, sont fermées au public et c'est une chance si on réussit à voir l'intérieur au travers d'une grille…

    Sur ce sujet très riche si on l'étend à Paris dans son ensemble, le magazine d'infos parisiennes WordPress vient de publier un article bien documenté et agrémenté de photos dont nous extrayons celle de la rue Crémieux dans le XIIe. Il aborde des affaires qui nous ont mobilisés et qui ne sont pas encore réglées comme la privatisation hebdomadaire de la rue des Coutures St Gervais contre laquelle la communauté des galeries d'art de la rue s'est élevée à cause de la gène causée à leur activité.

    Rue cremieuxRue Crémieux (XIIe), cible des touristes. A quand la distribution de cacahuètes aux riverains ?

     

  • Hôtel raoul portail avant dégradationsPortail de l'Hôtel Raoul 6 rue Beautreillis (IVe) avant les dégradations de mai 2019 

     

    Par courrier du 20 juin 2019 notre Député Pacôme Rupin  attirait l'attention de la DRAC (direction régionale des affaires culturelles d'Île-de-France) sur l'état de déshérence inacceptable du portail de l'Hôtel Raoul et lui suggérait d'en faire l'acquisition aux fins de le réhabiliter (article du 22 juin 2019). Le portail appartient toujours aux quelques propriétaires de l'immeuble original. Ils ont exprimé leur accord pour le céder à la Ville pour un euro symbolique.

    La réponse du Conservateur régional des monuments historiques de l'Île-de-France Antoine-Marie Préaut est une fin de non recevoir. Il renvoie le Député vers la Fondation du Patrimoine, dont chacun sait bien qu'elle n'a pas d'argent, et vers la mission Stéphane Bern dont l'action est louable et sympathique mais qui elle non plus n'a pas les poches profondes.

    Pacôme Rupin a donc changé son fusil d'épaule en décidant cette fois de s'adresser à la mairie de Paris et plus précisément à Karen Taïeb, Adjointe à la Maire de Paris en charge du patrimoine et à Christophe Girard, Adjoint à la Maire de Paris en charge de la culture. Les 150.000 € nécessaires aux travaux sont une goutte d'eau dans le budget de la Ville de Paris et il se trouve de surcroît que Mme Taïeb est conseillère du IVe et que M. Girard en a été le Maire de 2012 à 2017. Des personnalités qui devraient normalement se sentir motivées à régler le sort du portail délaissé.

    Il faut se rappeler que dans la même rue, au titre du "budget participatif", des travaux de voirie ont été entrepris pour laisser, selon certains, plus de place aux terrasses de bars sur les trottoirs, et ceci pour un coût de 250.000 € qui ne couvre qu'une première tranche…. Ce serait faire justice à la rue Beautreillis que de ré-équilibrer la dépense en s'occupant du patrimoine.

    Ce portail abandonné, les habitants du secteur et nous-mêmes avons décidé d'en défendre la cause dans nos rencontres avec les élus de Paris et ceux qui veulent accéder aux responsabilités à l'occasion des élections municipales de mars 2020. Nous unirons nos efforts pour que cet élément de notre patrimoine collectif ne soit pas le mistigri qu'on passe à d'autres pour s'en débarrasser….

    GS

     

  • Fema

    Illustration FEMA

     

    L'association-amie "60 Millions de Piétons" relaie une initiative tout aussi intéressante que surprenante de la FEMA (fédération of european motorcyclists association) qui regroupe des association nationales comme la "Fédération Française des Motards en Colère". Elle est publiée par le magazine MOTO MAG.COM. Il s'agit d'un sondage d'une dizaine de questions à destination des motards pour savoir ce qu'ils pensent du bruit qu'ils font et de certaines dispositions qui pourraient le réduire.

    Le sondage étant en anglais, MOTO MAG a traduit les questions en Français avec un commentaire et la signature d'Eric Thiollier. En voici le détail :


    Questions : (les deux premières visent à déterminer si vous êtes d’accord ou pas avec une affirmation, qui ne reflète pas nécessairement la position de la FEMA).

    • Il est logique que les routes soient fermées aux motards lorsque le bruit excessif des motos génère des plaintes
      D'accord ou pas d'accord ?
    • Pour éviter la fermeture de certaines routes aux motards en raison du bruit excessif, les autorités devraient activement appliquer la réglementation sur le bruit et cibler les motards qui font trop de bruit     D'accord ou pas d'accord ?
    • Comment pensez-vous que la fermeture de routes aux motards puisse être combattue ? (question ouverte)
    • Ma principale moto est équipée : (a) de son pot d'échappement d'origine, (b) de son pot modifié pour faire davantage de bruit,(c) d'un pot d'échappement adaptable, (d) d'un pot adaptable pour faire davantage de bruit, (e) d'un pot adaptable qui peut être réglé par le biais d'une valve ou d'une chicane amovible ?
    • Le contrôle technique est-il obligatoire dans votre pays ? Oui ou non.
    • Votre pot d'échappement a-t-il été déjà contrôlé par la police (contrôle sonomètre en bord de route) ? Oui ou non.
    • Avez-vous déjà pris une amende pour bruit excessif  ? Oui ou non
    • Beaucoup de motards pensent être plus "visibles" donc protégés dans la circulation en modifiant leur système d’échappement pour faire davantage de bruit. Que pensez-vous du slogan «Loud pipes save lives» (Les pots bruyants sauvent des vies). D'accord ou pas d'accord ?
    • Dans quel pays vivez-vous ?
    • Quel âge avez-vous ?

    Ainsi préparés, les motards étaient supposés armés pour répondre au sondage FEMA (cliquer sur le lien)

    L'ayant fait, nous avons constaté comme vous le ferez vous-même, que le site annonce la fermeture du sondage.  ("The survey is closed, we thank everybody that participated"). Avec cette déclaration : "Sound is a sensitive issue in our motorcycle world" (le bruit est un sujet sensible dans le monde des motards). Le magazine a-t-il cédé aux pressions de certains de ses lecteurs ?

     

    Motos enlèvement 09 04 19Une intervention plutôt rare : l'enlèvement de motos pour stationnement sur trottoir (Photo VlM)

     

    Au risque de nous fourvoyer ou de céder à la paranoia, cette publication plutôt surprenante nous laisse penser à quelque provocation en direction de pays qui n'ont encore rien fait pour juguler le fléau des motos/scooters dont le bruit nous agresse. La France est sans doute le pays le moins avancé dans la lutte contre ces nuisances. Nous dénonçons le fait que depuis des années le contrôle technique des deux-roues motorisés, obligatoire pour les voitures, est sans cesse repoussé aux calendes dans sa mise en œuvre.

    Ce serait tellement simple à cette occasion de vérifier que les pots ne sont pas trafiqués et que la combustion est bien réglée ! C'est regrettable mais soyons confiants, le mouvement est lancé. On note que les candidats aux municipales en parlent… C'est bon signe !

     

  • Quais nettoyage

    Quai aux Fleurs, barge de nettoyage des tags en action (IVe)

     

    Voilà plus d'un an, nous faisions remarquer au maire du IVe que les berges de la Seine, inscrites au patrimoine mondial de l'UNESCO, étaient lamentablement défigurées par des graffiti sur les bords de l'Île de la Cité. Il s'agissait alors du quai de la Corse, à hauteur du tribunal de Commerce. Quelques semaines après, les services de la propreté intervenaient pour nettoyer mais il nous était indiqué à quel point cette opération était difficile, acrobatique et longue à programmer, autrement dit difficilement renouvelable….

    En effet, les graffiti sont revenus et nous les avons subis ce printemps et cet été en regrettant une fois encore qu'un paysage aussi prestigieux que celui du parc des rives de Seine soit injurié de la sorte, sous les yeux des promeneurs et des touristes français et étrangers qui y sont de plus en plus nombreux.

    Aussi c'est avec la satisfaction d'avoir été entendus que nous avons découvert les moyens dont s'est dotée la Ville pour accéder plus facilement aux parois souillées : une barge, un bateau, équipé des moyens nécessaires à ce genre d'intervention, qui s'attaque au mal à la base au lieu d'accéder par le haut.

    Notre espoir est que ces moyens soient désormais permanents de sorte que les dégradations soient traitées sans délai. Il ne serait peut-être pas inutile de plus qu'un dispositif de surveillance et de dissuasion soit mis en place. Les parisiens sont las  de financer par leurs impôts des comportements inciviques qui ici et ailleurs enlaidissent leur cadre de vie et notre patrimoine collectif.

     

  •  

    Bt 2 générale

    La "place" du Bourg Tibourg (IVe). Au fond, la rue de Rivoli (Photo VlM/CV)

     

    Il ne s'agit pas d'une place mais elle en a les apparences. La rue du Bourg Tibourg  débouche sur la rue de Rivoli par un espace assez vaste pour qu'on le qualifie de place. Ce sentiment est renforcé par l'absence de voitures sur cette partie de la voie réservée aux piétons.

    La présence d'une dizaine d'arbres feuillus et la qualité du bâti qui la borde fait de cette simili-placette un endroit au charme indéniable qui, toute proportion gardée, fait penser à la place du Marché Ste Catherine. Les cafés-restaurants ne s'y sont pas trompés, ils se sont mis rapidement à compter le nombre supplémentaire de consommateurs qu'ils pourraient servir en empiétant un peu plus sur l'espace public.

    Une guerre se déclara en 2011 lorque la Maire de l'époque, Dominique Bertinotti, décida de canaliser leur désir d'expansion en imposant des jardinières pour figurer les limites de leur emprise. Ils s'y plièrent bon gré mal gré jusqu'à ce que l'un d'eux, l'Etincelle, décide de construire la contre-terrasse fermée qu'on voit sur la photo.

     

    Bt 6 étincelle

    Le mouvement s'étendit rapidement à la place tout entière, jusqu'à ce que le Maire de l'arrondissement décide de poursuivre l'un d'eux devant la justice du tribunal administratif, pour déplorer quelque deux ans après, avec amertume, l'enlisement du dossier dans les arcanes de la procédure. 

    Ariel Weil arrive alors aux responsabilités et opte pour la carotte de la persuasion sans lâcher pour autant le bâton. La méthode commence à porter ses fruits. Le premier établissement à obtempérer fut le "Féria Café". Il faut convenir qu'il y avait urgence car sa terrasse fermée aux couleurs vives jurait dans le décor ambiant. Depuis deux années maintenant, sa terrasse est ouverte et ses tables et ses chaises baignent dans le paysage charmant de la place. Selon ses gérants, la fréquentation loin de baisser a connu un réel essor.

    Bt 7 fériaRetour à la terrasse ouverte : le "Féria Café", 4 rue du Bourg Tibourg (IVe)

     

    Depuis peu on constate que d'autres ont emboité le pas et l'espace incriminé se dégarnit lentement de ses contre-terrasses disgracieuses. Si le mouvement se généralise, on assistera peut-être à la restauration de l'esthétique de la place. Avec un risque que la municipalité doit juguler à tout prix : que la disparition des contre-terrasses donne lieu à une extension exagérée et illicite des terrasses ouvertes, au regard du règlement de la Ville de Paris, mouvement qui limiterait l'espace vital des piétons et aggraverait les nuisances sonores nocturnes pour les résidents de la place.

    Cette dernière remarque vaut aussi pour la place du Marché Ste Catherine. Avec le retour des beaux jours, les exploitants ont remisé leurs terrasses fermées qui donnaient à l'endroit l'allure d'une casemate, et la place a retrouvé son charme. On sait qu'Ariel Weil s'appliquera à la maintenir en l'état mais là encore la vigilance s'imposera pour que les établissements restent dans leur limites réglementaires. 

    Bourg Tibourg et Marché Ste Catherine restent les deux grand défis environnementaux que le Maire s'est assigné. Les habitants du IVe et d'ailleurs y sont eux aussi très sensibles.

     

    Postscriptum du 19 septembre 2019

    Information recueillie ce jour au "Café du Maire" d'Ariel Weil par la déléguée de l'association : le café "L'Etincelle" devrait retirer sa plateforme contre-terrasse dans les 15 jours. Il s'est aperçu qu'il est illégal d'englober des arbres ! pour les autres c'est en cours mais terrasse et contre-terrasse vont se rejoindre, se rapprocher pour n'en former qu'une.

    La surface occupée restera toutefois la même. On ne passera plus dans les contre allées. Les établissements devront rentrer toutes leurs chaises le soir… Aucun matériel ne sera toléré à l'extérieur.

    En revanche, le problème des SDF est insoluble. La voirie enlève leur matériel, matelas, chaises, canapés etc… mais des gens compatissants reviennent dans la journée avec du mobilier de remplacement. Peut-on leur en vouloir ?

     

     

     

  • Gymn 1Le nouveau "look" des colonnes du 95 rue du Temple (IIIe) (Crédit photos Guillaume Bontemps, mairie de Paris)

     

     

    La Mairie de Paris a lancé il y a moins d’un an le projet « Embellir Paris ».

    L’association « Vivre Le Marais ! – Paris Centre » ne peut être qu’en faveur de telles initiatives, ayant à maintes reprises attiré l’attention de la Mairie de Paris et des Maires des IIIe et IVe arrondissements sur des endroits dans le Marais en état de déshérence, de saleté et d’occupation par un stationnement anarchique de vélos, motos, trottinettes, tel qu’à l’angle du 95 rue du Temple et de la rue Michel Le Comte dans le IIIe arrondissement.

    Gymn 2

    Vingt localisations dans Paris ont été retenues pour cette opération, dont celle citée précédemment.
    Des jurys ont été constitués pour choisir parmi différents projets celui qui serait retenu pour le lieu concerné. l’Association y a participé pour le projet du IVe "Le socle – Collectif 6m3" angle St-Martin/ Cloitre St Merri, représentée par son Président Gérard Simonet mais n'a pas été sollicitée pour le projet du IIIe.

    Le 29 août 2019, dix projets d’ores et déjà achevés ont été inaugurés, dont celui de la rue du Temple, en présence de la Maire de Paris Anne Hidalgo,  de Pierre Aïdenbaum Maire du IIIe et de Ariel Weil Maire du IVe arrondissements.

     

    Gymn 3

    Gymn 4

     

     

     

     

     

     

     

    Vues rue Michel le Comte à gauche, rue du Temple à droite

     

    L’œuvre « Up/Side/Down/Town » réalisée par l’artiste Danois Daniel Van Der Noon et l’Agence The Street Society, est une fresque gigantesque, très colorée, palette de l’arc-en ciel, égayant le RDC d’un immeuble banal, béton gris, des années 70, gymnase, centre des impôts, commerces et habitations, propriété de la Régie Immobilière de la Ville de Paris (RIVP), incongru dans l’ensemble urbain ancien environnant qui est assez homogène. Il est à regretter que ce bâtiment n’ait pas été ravalé avant la mise en place de ce décor.

    Sur les colonnes et murs des façades de l’immeuble, des dessins au trait noir suggérant des bâtiments, entremêlés, juxtaposés, dégagent l’impression du foisonnement de l’architecture urbaine, en partie rêvée, avec néanmoins quelque sites identifiables, Moulin Rouge, Arc de Triomphe, etc… Même travail de fresque au plafond et sur le sol de ce préau. L’ensemble dégage une impression de fraîcheur et de gaité, expression picturale à la frontière entre figuration et expression onirique, invitant le passant à la rêverie.

    La question de la pérennité et de la préservation des peintures au sol va se poser très rapidement, l’endroit étant de grand passage.

    Une plaque explicative de la démarche créatrice de l’artiste, en résonance avec le mouvement LGBTQ+ (*), est apposée sur la façade.

    Une œuvre d’art existe par elle-même, pour l’émotion, les sentiments qu’elle éveille chez le spectateur, bien plus que par des explications intellectuelles, sociétales ou pseudo-philosophiques. La lecture de « Qu’est-ce que l’Art » de Tolstoî est particulièrement éclairante sur le sujet.

    Claude Verrier

     

    (*) LGBTQ+  =  Lesbiennes, gay, bi, trans, queer (ceux qui s'interrogent), et + englobe toutes les autres réalités… (définition Libération)

     

  • Le brun Soubise

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

    Charles Le Brun                                                    Princesse de Soubise

     

    L'association a attiré à plusieurs reprises l'attention de la mairie de Paris sur l'aspect inesthétique et le manque d'entretien du mobilier urbain en général.

    Dans le cadre de la valorisation du Patrimoine du Marais et de l’embellissement de la Ville, interpellé par la laideur des nombreuses armoires électriques de commande de l’éclairage public et des feux tricolores de signalisation, souvent taguées et refuges pour l’affichage sauvage, Ariel Weil, Maire du IVe arrondissement, se fixa pour objectif de trouver pour elles une animation à la fois esthétique et artistique, en lien avec l’histoire du Marais.

    Sa rencontre avec l’artiste portraitiste de street art, Christian Guémy, connu dans le monde de l’Art sous le pseudonyme C215, a permis de faire éclore l’idée de cibler des personnalités marquantes du « Grand Siècle du Marais » qui ont vécu dans ce quartier.

    En effet, du début du règne de Henri IV en 1589, à la mort de Louis XIV en 1715, le Marais Parisien a été le centre d’une vive émulation intellectuelle, culturelle, artistique et également un lieu de pouvoir.

    ScudéryMadame de Scudéry

     

    Les premiers salons littéraires furent créés dans le Marais IVe, Paul Scarron et son épouse, Françoise d’Aubigné, future Madame de Maintenon, reçoivent au 56 rue de Turenne. Beaucoup de femmes d’esprit tiennent salon dans la ruelle de leur chambre, Ninon de Lanclos, 36 rue des Tournelles, Madame de Sévigné au 23 de l’actuelle rue de Sévigné, et Madame de Scudéry, surnommée Sapho et Précieuse française, au 2 rue du Temple.

    Des hommes ou des femmes de pouvoir, Maximilien de Béthune, Duc de Sully, Hôtel de Sully 47 rue St Antoine, dans une certaine mesure l’évêque Jacques-Bénigne Bossuet, 17 place des Vosges, la Princesse de Soubise, maîtresse de Louis XIV, 41 rue des Archives, vécurent dans le Marais, ainsi que des architectes, François Mansart, 5 rue de Payenne, Louis Le Vau, Hôtel Lambert, et des peintres, Philippe de Champaigne, Charles Le Brun, Eustache Le Sueur, et bien d’autres célébrités à découvrir.

    Louis XIV est absent de cette galerie de portraits, à juste titre, lui qui n’eût de cesse de faire partir le pouvoir royal de Paris et de vider le Marais d’une partie de sa substance et de sa splendeur par le transfert de la Cour du Louvre à Versailles.

    [ MansartFrançois Mansart

     

    L’artiste a créé un parcours poétique et culturel d’une vingtaine de stations dans les IIIe et IVe arrondissements, réalisant ces portraits à proximité des bâtiments où ces femmes et hommes ont résidé ou travaillé. Ainsi revivent dans la mémoire collective tous ces personnages historiques qui nous invitent également à visiter des lieux, musées, hôtels particuliers, églises, indissociables de leur vie.

    Le peintre a réussi à concilier la nécessaire représentation figurative du personnage peint et une modernité d’expression, avec l’utilisation d’une palette chromatique riche et étonnante, réalisant une œuvre résolument contemporaine.

    Cette opération a pu être réalisée grâce à un large mécénat d’EVESA, exploitant desdites armoires électriques, et à l’implication totale de Christian Guémy. Quant au risque de dégradation par tags ou affichage sauvage qui est bien réel, l’artiste s’est engagé à remettre en état ses œuvres, bénévolement, autant que nécessaire.

    Ce parcours a été inauguré le jeudi 29 août 2019.

    La Mairie du IVe a édité un dépliant, fort bien fait, localisant les œuvres sur un plan et, sous les reproductions des portraits, mentionnant quelques informations sur le personnage concerné. Ce document gratuit est disponible à l’accueil de la Mairie du IVe, place Léon Baudoyer, ou téléchargeable sur son site internet.

    Claude VERRIER