Vivre le Marais, Vivre Paris Centre !

Chronique de la vie au cœur et autour du centre historique de Paris

Catégorie : Cadre de Vie, Environnement

  • Garrigue-guyonnaud 1Le sous-Préfet Matthieu Garrigue-Guyonnaud, Directeur de cabinet adjoint du Préfet de police, à droite et Luis Fernandez, conseiller auprès du Préfet en charge de la prévention de la délinquance et de la radicalisation, à gauche (Photo VlM)

     

     

    C'est devenu une tradition pour notre association, depuis les "états généraux de la nuit" de 2010, d'entretenir une relation étroite avec la préfecture de police de Paris en la personne du Directeur de cabinet du Préfet, en charge du contrôle des établissements qui reçoivent du public. Ceux-là mêmes qui nous créent, à quelques rares exemplaires mais de manière aiguë, des problèmes de relations houleuses avec leurs riverains.

    En compagnie de Nadine Colombel, porte-parole du collectif "Pierre au Lard" (IVe), nous avons évoqué l'origine en 2011 de nos contacts avec la préfecture, la formation de la mouvance "Vivre Paris !", un collectif informel  d'une trentaine d'associations parisiennes soucieuses de la qualité de vie des parisiens, qui s'est fait connaitre par son engagement dans les ateliers des "états généraux" puis, à partir de 2014, au sein du "conseil de la nuit" qu'anime Frédéric Hocquart et dans diverses manifestations en province et à l'étranger. 

    La mouvance a cherché à se structurer juridiquement début 2018 en association loi de 1901. Des dissensions sont apparues sur le mode d'action. Quelques ego aussi se sont manifestés. Il en résulte aujourd'hui un éclatement, que nous espérons provisoire, de la mouvance en : "Habiter Paris", "Réseau Vivre Paris" et des associations comme "Vivre le Marais !" qui étend désormais son étiquette à "Vivre Paris-centre !" (1er, IIe, IIIe, IVe), aux côtés d’autres organisations locales très actives comme les "Riverains du XIe arrt",  les "Riverains du Canal St Martin (Xe)" ou Accomplir (1er, IIe).

    En réalité la mouvance a conservé son unité dans les valeurs qu'elle défend et qui restent les mêmes : respect de l'espace public et droit de dormir la nuit. Un droit dont chacun, qu'il s'agisse des pouvoirs publics ou des médias, reconnaît désormais qu'il est un impératif de santé publique qui va bien au-delà du simple confort. 

    L'entretien s'est orienté vers les dossiers "actifs" dans les IIIe et IVe arrondissements : Le WHO's et le Dr Feelgood dans le IVe, le "Braque 11" et l'espace Blondel/Ste Apolline/St Martin dans le IIIe. Le dossier du WHO's, avec ses huit années d'existence et ses péripéties qui relèvent de l'urbanisme et de l'ordre public méritait à lui seul un échange que nous avons jugé constructif. 

    On attend plus que jamais de la préfecture qu'elle apprécie à sa véritable importance la souffrance que certains exploitants peu scrupuleux font subir à leur voisinage en reconnaissant que la police ne peut agir que dans le cadre strict des lois, codes et règlements et que toute décision coercitive doit s'appuyer sur des constatations matérielles qui respectent l'exigence des procédures en vigueur.

    Ainsi, une suspicion, une simple déclaration, des photos ou des vidéos, une pétition voire une plainte ou main courante, même si elles contribuent à étoffer un dossier, ne remplacent pas un constat d'agent habilité, un procès-verbal ou un rapport d'huissier dressés dans les formes requises.

    Gérard Simonet

     

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    Haudriettes 3-4
    Qu'on soit ou non d'un naturel confiant, la vue de ces dépôts chimiques autour des cheminées d'évacuation des gaz, tout près des fenêtres, crée une angoisse légitime. Laboratoire Boudet et Dussaix, 3 rue des Haudriettes (IIIe) – cour intérieure

     

    On a tous de la sympathie pour les artisans. A fortiori quand on a le sentiment d'assister à leur disparition progressive, ce que nous constatons dans le Marais depuis les années 90. Au numéro 3 de la rue des Haudriettes, dans le IIIe, c'est un fondeur-essayeur d'or qui est installé depuis toujours et qui, contrairement à d'autres, a l'intention d'y rester.

    Haudriettes 3-2

    L'immeuble était privé jusqu'à son rachat en 2001 par la Ville de Paris pour en faire du logement social. Les baux existants ont été maintenus. A ce titre, l'artisan Boudet-Dussaix, fondeur-essayeur a conservé l'usage de l'atelier qui occupe une partie du rez-de-chaussée et un appentis qui le prolonge dans la cour de l'immeuble.

    Beaucoup ignorent ce que font ces spécialistes car il s'agit d'une profession rare : ils fondent les métaux précieux (or, platine, argent et palladium) à partir de déchets industriels ou de bijoux, ils les purifient et les coulent en lingots poinçonnés qui garantissent leur nature, leur poids et leur titre. Cette responsabilité, qui fait l'objet d'un agrément de la Banque de France, est celle des "essayeurs".

    Ils doivent, du fait des métaux qu'ils travaillent, s'entourer de protections contre les agression et le vol. Le risque qu'ils assument est élevé. Le 2 décembre 2012, des  malfaiteurs ont attaqué l'employé chargé de l'ouverture de l'atelier et l'ont froidement assassiné… L'entreprise avait déjà fait la une des journaux dans les années 80 où elle coulait les lingots d'or de la Banque de France, avec une tentative de cambriolage spectaculaire par les égouts de la Ville !

    Il reste, en dépit de la sympathie qu'on a pour eux, que les dépôts qui sont visibles le long des cheminées soulèvent des craintes légitimes pour la santé des habitants qui résident au voisinage des extracteurs de fumées. Pis encore, l'immeuble abrite une crèche de 22 berceaux dont les enfants s'ébattent régulièrement dans la cour !

    Les résidents, réunis en collectif, s'en sont préoccupés. En 2017 ils écrivaient au Préfet de police pour demander un rapport d'enquête sur les nuisances olfactives potentielles résultant de cette activité. L'organisme compétent, le Laboratoire Central de la Préfecture de police, est intervenu et a délivré un rapport à la Mairie de Paris dont les riverains n'ont pas eu connaissance. Il est daté du 18 décembre 2017. Nous venons seulement d'en recevoir copie et nous le devons à l'intervention personnelle, à notre demande, du Maire du IIIe Pierre Aidenbaum.

    Nous retenons de ce document très technique au moins deux enseignements qui d'une certaine manière se neutralisent : (1) les conduits visibles actuellement des deux côtés de la cour sont poreux et ont laissé filtrer sur les parois des nitrates et des chlorures résultant de l'activité d'essayage qui recourt aux acides nitrique et chlorhydrique, deux acides forts de la chimie minérale. Des cyanures ont été également recherchés. On en a décelé mais en faible quantité ; et (2) le four à charbon, qui à lui seul nécessitait un conduit d'évacuation des fumées, est désormais hors service au bénéfice d'un four à induction sans émanation polluante si on en croit ce qu'on nous dit.

     

    Haud 3-5L'appentis et le conduit maçonné d'évacuation des fumées

     

    Le rapport conclut à la nécessité de supprimer les tuyaux actuels et d'installer un dispositif d'évacuation de l'air vicié de l'établissement, qui devra être rejeté à 8 mètres au moins de toute fenêtre.

    L'entreprise "Boudet et Dussaix" a confirmé par écrit en date du 20 décembre 2018 que des travaux de mise à niveau réglementaire ont commencé et se termineront courant 2019. 

    Les résidents en prennent acte mais se demandent qui assurera le contrôle de conformité de ces travaux. Ils ont tendance à penser que cette surveillance devrait être assurée par le propriétaire de l'immeuble, le bailleur-social RIVP (régie immobilière de la ville de Paris) sous l’œil attentif du Maire du IIIe (qui en a été plusieurs années le président).

    De notre point de vue, s'agissant d'un dossier hautement technique, il conviendrait que le Laboratoire Central émetteur du rapport d'analyse sur demande du propriétaire RIVP porte un jugement sur la spécification des travaux qui ont démarré pour s'assurer qu'ils correspondent aux exigences de protection contre les nuisances identifiées dans le rapport d'analyse et qu'il examine les clauses de recette de fin de travaux qui ont pour but d'en garantir la conformité.

    GS

     

  • Tapis orient 27 12 18

    Rue du Temple (IVe). La mystification autour de la vente de ces tapis a été analysée et dénoncée par Rafaële Rivais dans le blog SOS Conso du quotidien Le Monde en date du 23 mars 2015

     

     

    Au risque de leur faire une publicité qu'ils ne méritent pas, voici les affiches qui ont pullulé hier dans nos quartiers. Prévenue, la DPSP (direction de la prévention, de la sécurité et de la protection) de la Ville de Paris s'en est saisie. Elle nous assure qu'elle "va intervenir pour retirer ces affiches et faire payer au commanditaire les frais occasionnés pour effectuer ces retraits".

    Nous apprenons vendredi 28 que 74 affiches ont été retirées rues du Temple, Rambuteau, Archives, Quatres Fils, Haudriettes, Sainte Croix de la Bretonnerie, Saint Merri. Un Constat de Recouvrement a été établi pour faire payer au commanditaire les frais engagés par la Ville pour retirer ces affiches. 

     

    Post-scriptum du 30 décembre

    Pendant ces trois jours de fin d'année, le marchand de tapis et la DPSP ont joué au chat et à la souris. Le marchand remettait les affiches en place quand les agents de la mairie les enlevaient. Au total, suivant la DPSP, ce sont 234 affiches qui ont été retirées et  confisquées rues du Temple, Rambuteau, Bretagne, Archives, Renard, Verrerie, Ste Croix, Vieille du Temple, Réaumur, Turbigo…. sans compter les affiches que les habitants ont enlevées eux-mêmes.

    Un jeu que la Mairie de Paris ne doit plus tolérer. Les moyens existent, il faut qu'elle se les donne. Merci en tout cas aux agents de la DPSP qui se sont mobilisés alors qu'ils étaient sollicités par ailleurs pour le maintien de l'ordre face aux manifestations qui sont devenues maintenant monnaie courante.

     

  • Arbalétriers

    Le passage des Arbalétriers, à hauteur du 38 de la rue des Francs-Bourgeois (IIIe)

     

     

    Marie, une riveraine du passage, nous écrit en qualifiant de "grotesque" ce qui se passe à propos de ce passage qui, on le rappelle est privé, mais constitue avec ses maisons à encorbellement et sa chaussée pavée un des rares vestiges que nous ayons dans le Marais et à Paris des 14ème et 15ème siècles. On se souvient que c'est dans ce cadre en 1407 que fut assassiné le duc d'Orléans, par les argousins du duc de Bourgogne Jean sans peur au retour d'un rendez-vous galant avec la reine de France Isabeau de Bavière.

    Nous avons publié un article au mois d'août pour regretter que la remise en état de la chaussée ait été faite "à la hussarde" par le Centre Culturel Suisse sans qu'ait été respectée la procédure de déclaration préalable à la direction de l'urbanisme de la mairie de Paris et à l'ABF (architecte des bâtiments de France). Il a été reproché à la confédération suisse d'avoir sacrifié les pavés d'origine en les sciant par le milieu.

    La mairie de Paris et l'ABF ont choisi de fermer les yeux, préférant ne voir que le bon côté des choses à savoir la remise en état d'une chaussée en fort mauvais état. Tous les riverains n'ont pas été de cet avis. Certains d'entre eux ont adressé une protestation écrite à la direction de l’urbanisme. Les recours en la matière sont du ressort du Préfet de Paris/Île de France. Ses services ont été saisis. En réponse, un courrier envoyé aux protestataires pour leur apprendre que le centre culturel suisse avait déposé auprès de la mairie le 21 septembre une demande de régularisation, dont on voit d'ailleurs le panneau d'affichage sur le vantail de la grille.

     

    Panneau

    Le panneau. (Cliquer gauche pour agrandir)

     

    Une demande d'autorisation préalable qui intervient après l'exécution des travaux ! Même la presse suisse ne s'en est pas remise ! (PRO FRIBOURG, 14/09/2018)

    La préfecture de Paris-Île de France (qu'il ne faut pas confondre avec la préfecture de police), sous la signature de Raphaël Hacquin, Directeur de l'équipement et de l'aménagement de Paris, admet implicitement qu'il y a eu manquement puisqu'il signale le dépôt de la demande de régularisation et précise qu'il se charge de l'instruction de l'affaire.

    On va voir si lui aussi passera l'éponge. A force de tolérer que la loi ne soit pas respectée on s'achemine vers une société sans règles de vie, sans ce ciment que sont les lois qui garantissent le "vivre ensemble". Paris, première destination mondiale des touristes, et le Marais avec ses trésors architecturaux, historiques et culturels, méritent mieux que l'attitude passive de ceux qui ont la charge de leur conservation.

     

    A la veille des fêtes de fin d'année, le bureau de l'association et moi-même vous souhaitons un joyeux Noël avec vos proches et une année 2019 pleine de satisfactions et de bonheur       ♥ ♥ ♥  

    Gérard Simonet  

    Président

     

     

  • Nd de nazareth 44 smartph 18 12 18

    Rue de Nazareth (IIIe) au numéro 44, bien visible au-dessus de la porte d'entrée, un immeuble en sandwich entre les deux immeubles voisins ?

     

     

    Entre ces deux immeubles qui portent les numéros 42 et 46, il existe un  espace qui ne fait pas plus de UN mètre de largeur. Une anfractuosité entre deux bâtiments d'habitation qui se prolonge jusqu'au fond d'un passage qui ressemble à un couloir étroit. 

    C'est pourtant un édifice de cinq étages qui apparaît là, au fond d'un boyau profond d'une dizaine de mètres.

     

    Nd de nazareth 44 couloir 18 12 18

    Notre ami Jean-Louis nous le signale comme "l'immeuble qui pourrait être le plus étroit de Paris, une maison de 5 étages encaissée au fond d'une courte impasse entre deux immeubles avec une fenêtre par étage". C'est ainsi en effet que le présente Jacques Hillairet dans son dictionnaire historique des rues de Paris édité en 1963,

    L'impression est vraisemblablement trompeuse . Le long boyau n'est en réalité qu'un couloir d'accès à un immeuble au fond qui s'étale de part et d'autre des 42 et 46. Le 44 n'aura pas droit au Guiness des records ! Et Jacques Hillairet est pris en flagrant délit d'imprécision !

    Il en est un autre cependant qui peut y prétendre. Il n'est pas très loin, dans le Xe, au 39 rue du Château d'Eau

     

    39_rue_du_Château-d'Eau _Paris_01

    Sa largeur est de 1,10 mètre et il n'a qu'un étage et 5 mètres de hauteur. En revanche, sa petitesse est incontestable et saute aux yeux car il donne lui directement sur la rue !

    Bastien en tout cas a vu juste dans son commentaire à notre article. Nous l'en remercions !

     

  • Hôtel d'aumontL'Hôtel d'Aumont côté Seine (Photo VlM)


    Peu d'édifices du Marais peuvent se prévaloir, comme l'Hôtel d'Aumont, d'autant de pères
    putatifs. On en attribue
    la paternité tantôt à François Mansart, tantôt à Louis Le Vau, mais
    Libéral Bruand est également cité. Les derniers travaux d'agrandissement et d'embellissement datent du milieu XVIIème siècle/début XVIIIème.
    Il est depuis 1936 la propriété de la Ville de Paris, loué en 1957 avec bail emphytéotique au Tribunal Administratif de Paris qui y a établi sa Cour d'Appel

     

    Isabelle Knafou, Directrice de cabinet du Maire Ariel Weil, nous adresse une information détaillée sur ce qui est prévu à un horizon assez proche :

    Le conseil d'arrondissement du IVe a voté, à l'unanimité, lundi 3 décembre, une délibération concernant la création un grand espace vert face à la Seine, comprenant le réaménagement et l’extension du Square Albert Schweitzer. Ce chantier doit débuter en septembre 2019 et se terminer en février 2020.

    Le programme qui a été soumis au vote prévoit l’aménagement d’un jardin public élargi
    dans la partie
    basse du site (près de la Cité Internationale des Arts) et l’ouverture au public
    du jardin haut fermé
    depuis 2015 (situé près de l’Hôtel d’Aumont).

    L’objectif de cet ambitieux projet vise à offrir aux habitants de notre arrondissement un très bel endroit de détente, de promenade et de loisirs sur une surface totale de 5080 m². Dans la partie basse, le programme propose de réaliser une ouverture qui réunira le square Albert Schweitzer et le jardin des Arts. Il composera un nouvel espace unitaire et cohérent aux multiples usages possibles.

    Le réaménagement de ces parcelles permet d’augmenter substantiellement la part de végétal de la partie basse (975 m² au lieu de 365 m² actuellement). Le programme prévoit :

    • la création de larges pelouses ensoleillées, agrémentées de fleurissements et de plantations variées,
    • l’organisation de deux espaces de jeux séparés à destination des jeunes enfants (petits jeux sur ressorts) et des adolescents (ping-pong et baby-foot),
    • un Théâtre des Petits, monté dans le cadre du Budget Participatif 2017, situé en retrait de la rue, à l’abri du bruit.

    Ces différents espaces permettront des usages et des ambiances diversifiés. Les principes
    d’aménagement retenus visent à préserver les ouvertures visuelles sur la façade de l’Hôtel
    d’Aumont et assurer la délimitation et la sécurité de la Cité Internationale des Arts.

     

     

    Le quotidien "Le Parisien" sous la signature de Philippe Baverel nous a fourni le 7 décembre un reportage documenté du projet. Nous savons le Maire Ariel Weil très attaché à cette réalisation qui arrivera à point nommé dans la compétition pour les municipales. Quel dommage qu'il n'y ait plus rien à faire pour corriger l'esthétique indigente de la Cité Internationale des Arts qui s'étend le long de la rue de l'Hôtel de Ville, face à l'Île St Louis !

     

    Cité des artsLa Cité Internationale des Arts (Photo VlM)

     

    Avec tout près de là les berges de la Seine qui offrent du pont de Sully au Pont Neuf une marche de plus de 3 kilomètres dans chaque sens et sans voitures dans un décor grandiose, le IVe arrondissement fait bien des envieux et se mesure avantageusement au IIIe qui dispose de son côté, avec les jardins du quadrilatère des Archives Nationales (temporairement et partiellement fermés pour travaux), d'un espace là-aussi paradisiaque.

    Les bonnes fées lui ont attribué Notre-Dame, la partie est de l'Île de la Cité (il suffit de traverser le boulevard pour accéder à la Sainte Chapelle), l'Hôtel Dieu, les trois-quarts de la place des Vosges, l'Hôtel de Sully, Beaubourg et le Centre Pompidou….  Il possède maintenant le Parc des Rives de Seine. Avec l'Hôtel de Sens tout proche de l'Hôtel d'Aumont, le futur jardin est un atout supplémentaire qui lui est donné. Il reste à chacun d'en faire le meilleur usage.

    GS

     

  • Ste croix  façade 13 façade

    Immeuble 13 rue Ste Croix de la Bretonnerie (IVe)

     

    Pascal nous envoie cette photo avec ce commentaire : Exemple d’un nouveau massacre ! Comment a-t-on pu autoriser une telle défiguration de la façade de ce magnifique immeuble, datant probablement du XVIème siècle ?

    Remarque de notre part : l'immeuble n'est sans doute pas aussi ancien. Les garde-corps bombés du premier étage sont caractéristiques de la période Louis XV. On est donc plus vraisemblablement au XVIIIème siècle.

     

    Ste croix 13 pied d'immeuble

     

    La critique de Pascal est-elle justifiée ? Certes le bandeau sombre et massif qui simule ou dissimule un linteau donne raison à Marie qui écrit : "J’avais failli vous alerter au sujet des travaux qui ont été réalisés sur cette façade, sans autorisation ? Aucun permis n’a été affiché. Le plus gros des travaux a consisté en l’épuration des parties entourant les vitrines. Les pierres ont été re-cimentées car tout était en très mauvais état, et l’on a donc devant soi une restauration tout à fait acceptable, il me semble.

    En revanche le large bandeau qui surmonte les devantures certainement destiné à masquer un linteau inesthétique ne me plaît pas du tout ! Il coupe de façon tout à fait disgracieuse (dimensions et couleur) la jolie façade de cet immeuble".

    Ces sortes de vitraux sur le pied d'immeuble peuvent plaire ou déplaire. Peut-on dire qu'ils défigurent l'immeuble ? Nous proposons que chacun s'exprime sur cette rénovation à l'aide des commentaires qui sont reçus sur ce blog.

    C'est une façon citoyenne de surveiller la manière dont le PSMV (plan de sauvegarde et de mise en valeur) du Marais – site patrimonial remarquable ou "SPR" au titre de la nouvelle loi "CAP" (création architecture et patrimoine) – est appliqué car nous sentons de moins en moins la présence attentive de l'ABF (architecte des bâtiments de France). Il est vrai que les lois "patrimoine" qui se sont succédé en France depuis 2008 n'ont rien fait pour asseoir son rôle et sa légitimité.

    C'est un sujet que nous aborderons avec le nouvel ABF, qui a remplacé Sophie Hyafil dont le nom restera attaché au Marais d'aujourd'hui.

    GS

     

     

  • Plaque

    Un nom burlesque, une rue étroite en bordure de l'espace Beaubourg où l'habitat résidentiel cohabite difficilement avec le clubbing et autres activités de divertissement

     

     

    Il faut faire un retour en arrière sur notre article du 21 novembre qui rendait compte de nos entretiens à l'Hôtel de Ville avec Frédéric Hocquard, Maire-adjoint en charge de la nuit, et sa politique de distribution de subventions municipales aux lieux festifs et bruyants pour les aider à investir dans l'insonorisation et l’accessibilité. 

    Nous avions plaidé, en compagnie de riverains de la rue Quincampoix, pour que les établissements qui se sont illustrés ces mois-derniers en empoisonnant la vie des habitants soient privés de la manne des deniers publics. Dans un contexte plutôt tendu car une des nos voisines membre de notre association, qui a beaucoup souffert et s'en est plainte  auprès de la police, a été retrouvée inanimée dans son appartement et se trouve aujourd'hui en réanimation à l'hôpital. Il n'y a pas a priori de lien de causalité mais l'événement a créé une émotion qui n'est pas prête à retomber.

     

    Quinc 36

    La rue Quincampoix, un mélange des extrêmes à l'image des soubresauts que la rue a connus au XVIIIème siècle avec les activités financières de John Law : des constructions à l'architecture élaborée avec une cinquantaine de bâtiments inscrits à l'inventaire supplémentaire des monuments historiques, mais des recoins livrés aux détritus en tout genre et des immeubles vétustes et mal entretenus, des boutiques aux devantures soignées à côté d'échoppes douteuses.

     

    Pour ces raisons, la décision prise par M. Hocquard, rendue publique aujourd'hui, qui rejette la demande d'un bar de la rue dont les ambitions rapportées par la presse avaient des motifs de nous inquiéter, est vivement appréciée. C'était un souci pour nous tous et pour le Maire du IVe Ariel Weil qui a œuvré en faveur du respect de la tranquillité publique. La mairie de Paris fait tout de même bénéficier de subsides six projets soutenus pas le CNV (centre national de la chanson de variété et du jazz) dont un dans Paris-centre (Le Klub, 14 rue St Denis 1er). 

     

  • Sq l finiL'Hôtel Salé au fond, héberge le musée Picasso. Le jardin attenant est séparé du square public connu sous le nom de Léonor Fini par une grille de protection.

     

     

    Notre concitoyen Jean-François Leguil-Bayart, directeur de recherches au CNRS et journaliste pour Médiapart est un observateur attentif des événements de son quartier, et des nuisances qui en découlent quelques fois. Il nous adresse le commentaire suivant à propos des aménagements qui ont eu lieu dans le jardin public qui jouxte le jardin de la façade arrière du musée Picasso :

     

    Le square Léonor-Fini, ou le cauchemar participatif

     

    Après la « rue Golotte » (on est prié de rire), la réhabilitation du square Léonor-Fini, sur fonds des budgets participatifs. Celui-ci en avait bien besoin. Après deux mois de travaux, nous y sommes, et consternation absolue…

    Le bon sens a-t-il définitivement déserté les couloirs de la Mairie du 3e arrondissement et de la Ville de Paris ?

    Sur le plan esthétique, la façade de l’Hôtel Salé, l’une des plus belles du Marais, est amochée par la disposition disgracieuse de jeux dignes d’un supermarché, en pleine perspective, bien au milieu des pelouses. On s’étonne que l’architecte des Bâtiments de France ait laissé passer une telle monstruosité au cœur du périmètre sauvegardé du Marais.

    Sur le plan écologique, les jeux d’enfants ont été disposés le plus près possible de la rue, à portée des gaz d’échappement, alors qu’ils étaient auparavant placés au fond du square, à l’angle du bâtiment technique et du jardin du Musée Picasso. Enfin, par égard pour la tranquillité du voisinage, ces jeux comprennent une espèce de xylophone qui résonne dans tout l’espace délimité par les immeubles et le musée, sans égard pour le repos des résidents, déjà exposés au tapage nocturne des débits de boisson voisins.

    A tout le moins, nous demandons le démantèlement immédiat de cette machine à bruit, qui est une manifestation supplémentaire du mépris dans lequel notre municipalité tient ses administrés, tout électeurs qu’ils soient. Il en va de la santé des personnes âgées, et moins âgées, qui habitent les immeubles mitoyens.

    Jean-François Leguil-Bayart

     

  • St martin

    La rue St Martin, en bordure de la piazza Beaubourg (IVe) (Photos VlM)

     

     

    La Maire de Paris vient de prendre deux arrêtés qui instituent deux zones piétonnes, dénommées "Beaubourg" (IVe) et "Quartier de l'Horloge" (IIIe).

    A vrai dire et en toute bonne foi, nous étions nombreux à penser que ces deux espaces étaient déjà des zones piétonnes. Des panneaux de signalisation comme celui-ci nous confortaient totalement dans cette croyance…

      Panneau zone piétonne

     Passage piétons rue du Renard (IVe)

     

    Il faut croire que le statut de ces zones n'était  pas suffisamment défini et qu'il ne participait pas encore à un grand dessein. Quel dessein ? La piétonisation de Paris-centre, le nouvel arrondissement qui regroupe les 1er, IIe, IIIe et IVe arrondissements actuels. Anne Hidalgo s'y intéresse de près ainsi que son Adjoint à la voirie et aux déplacements Christophe Najdovski, le chantre des circulations douces.

    Les deux arrêtés sont des jalons prudemment placés par la Maire de Paris pour préparer la voie à la piétonisation totale du secteur. Elle ne fait que maintenir le statut actuel mais elle lui donne un nom qui vaudra pour les étapes suivantes. C'est sans doute une façon intelligente (certains diront sournoise…) de procéder quand on sait que dans nos quartiers nous sommes contre le concept de piétonisation mais pour une baisse du nombre de véhicules à moteurs. 

    La mesure a un périmètre : ce qu'on a coutume d'appeler la piazza Beaubourg, rue St Martin de Rivoli jusqu'à Rambuteau et toutes les rues et ruelles afférentes ainsi que la place Igor Stravinsky avec notamment la rue de la Verrerie et la rue St Merri de St Martin à Renard. Pour ce qui est du quartier de l'Horloge, chacun voit bien de quoi il s'agit et se dit à juste titre qu'il n'y a rien de changé.

    St merri beaubourg
    Rue St Merri (IVe)

     

    Les arrêtés ont aussi le mérite de préciser ce qu'on entend par "piétonisation" : l'interdiction de circuler pour les véhicules à moteurs, SAUF…. riverains, véhicules de service et de secours, livraisons (de 7h00 à 13h00), bus, taxis et VTC (genre UBER) pour la prise en charge et la dépose uniquement. Les cycles ne sont pas visés (donc autorisés) et on comprend, bien que ce ne soit pas spécifié, que les engins de circulation dite douce sont admis. On attend d'en savoir davantage sur les trottinettes électriques et les gyropodes. Il est probable qu'ils soient admis mais sur les chaussées uniquement.

    En première analyse, cette décision dont on a déjà dit qu'elle n'en est pas vraiment une, n'est pas préjudiciable aux riverains et ne pourra qu'améliorer la pollution sonore et les encombrements, à défaut de purifier significativement l'atmosphère. Une question va toutefois se poser lors de l'élargissement aux quatre arrondissements. Il y a en effet des parkings publics au sein de Paris-centre ; ils ont le droit de vivre et ils restent indispensables pour que les quartiers soient capables d'accueillir des visiteurs et des personnes à mobilité réduite. Comment pourra-t-on y accéder si les voies d'accès sont interdites à la circulation ?

    Une solution serait de laisser la circulation libre sur les voies qui conduisent à ces parkings, notamment les rues St Antoine, Rivoli, Beaubourg, Renard… Il ne semble pas qu'elle ait la préférence des penseurs de l'Hôtel de Ville. On donnera un avis le moment venu…

    Enfin on aimerait savoir par qui et comment seront effectués les contrôles et appliquées les sanctions en cas de non-respect des règles établies.

    Gérard Simonet