Ariel Weil, Maire du IVe
Le Maire du IVe réagit au contenu de notre article du 12 septembre intitulé "les résidents du IVe souffrent des excès et des facéties de leur arrondissement". Il nous demande de publier la réponse que voici :
Chronique de la vie au cœur et autour du centre historique de Paris
Ariel Weil, Maire du IVe
Le Maire du IVe réagit au contenu de notre article du 12 septembre intitulé "les résidents du IVe souffrent des excès et des facéties de leur arrondissement". Il nous demande de publier la réponse que voici :
Boulangerie Legay Choc, 43 rue Ste Croix de la Bretonnerie (IVe)
On constate que c'est le IVe arrondissement qui proportionnellement perd le plus d'habitants (alors que le IIIe en gagne). La raison saute aux yeux : il y règne une agitation qui fait fuir ceux qui cherchent à vivre paisiblement et attire à l'inverse les opportunistes qui misent sur le développement des locations saisonnières, en forte expansion dans ce secteur.
C'est dans le IVe que chaque soir le COX-Bar occupe le trottoir avec des centaines de consommateurs leur verre de bière à la main ; c'est dans le IVe que le Who's rend la vie impossible aux habitants des immeubles de la rue St Merri et de la rue du Renard avec l'exploitation de sa discothèque de la rue Pierre au Lard. La rue du Temple n'est pas en reste avec le RAIDD-Bar qui a plus de retenue mais n'en est pas moins un point chaud du quartier.
La mairie de Paris, loin de s'en préoccuper, ne déteste pas de temps en temps jeter un peu d'huile sur le feu. Ainsi, au cours de sa deuxième mandature, Bertrand Delanoë annonçait qu'il souhaitait accueillir ce qu'on appelait à l'époque "les Jeux Olympiques Gay", qui sont depuis devenus les "Gay Games". L'organisation à Paris de cette manifestation, en plein été, a drainé une foule importante qui s'est retrouvée dans le IVe.
En préalable, les animateurs de l'événement à l'Hôtel de Ville ont fait peindre aux couleurs arc-en-ciel des éléments du décor urbain dont l'esthétique en temps normal est contrôlée par l'Architecte des Bâtiments de France car, ne l'oublions pas, on est ici dans le centre historique de la capitale et en secteur sauvegardé. Nous nous sommes exprimés à ce sujet pour rappeler que le communautarisme n'affranchit pas de la soumission à la loi républicaine. Le Maire du IVe nous avait assuré que ce maquillage disparaîtrait à la fin des Gay Games. Anne Hidalgo en a remis une couche pour punir sans enquête des gens non identifiés et déclarer que cette facétie serait pérennisée !
Il n'est pas acceptable pour nous qui sommes un exemple de diversité dans notre association que cette situation perdure. Elle fait naturellement des émules et la boulangerie Legay Choc nous en fait la démonstration. Nous attendons du Maire du IVe Ariel Weil, garant de la préservation du patrimoine exceptionnel dont il a la charge et de l'ordre public, qu'il prononce la fin de la récréation et des débordements qui l'accompagnent.
GS
Le passage des Arbalétriers, défiguré…
Nous balançons ce matin entre crainte et espoir : une réunion très discrète va se tenir ce jour à 16h30 pour débattre des dispositions à prendre par le Centre Culturel Suisse et le gouvernement de la Confédération à l'égard de leur démarche, heureusement interrompue par la protestation des riverains, qui conduisait à un pavage "salle-de-bains", comme on peut le voir sur la photo alors que le juge de la mise en état avait statué sur un repavage du passage à l'identique c'est à dire avec les pavés d'époque. (Voir notre article du 26 août 2018)
Initialisation des travaux avec des pavés sciés en deux au laser !
Participent à cette réunion avec l'architecte du Centre Culturel Suisse : l'Architecte des Bâtiments de France Sophie Hyafil, qui en a été l'instigatrice et on l'en remercie, et Gauthier Caron-Thibault, Premier Adjoint représentant le Maire du IIIe Pierre Aidenbaum. A noter que les riverains et leurs représentants en ont été écartés !
Il s'agit donc d'une reprise en mains de la part des autorités compétentes, dont nous espérons vivement qu'elle soit suivie d'effet.
GS
Rue Pierre au Lard (IVe), les immeubles qui la bordent et les consommateurs du Who's qui l'encombrent (Photo VlM/SF)
L'immeuble du 7 boulevard Beaumarchais (IVe) (Photo VlM/MD)
Un nouveau collectif de 15 habitants vient de se constituer au n° 7 du boulevard. Il regroupe des résidents de cet immeuble pré-haussmannien qui jouxte le 5 où un collectif s'est déjà créé (article du 19 juillet 2018) il y a deux mois pour s'opposer à l’implantation d'un KFC (Kentucky fried chicken ou poulet frit du Kentucky…) à la pl;ace de la boutique DALOYAU. Tous deux ont rejoint "Vivre le Marais !" qui accompagne leur combat.
Plusieurs médias ont rendu compte de la résistance des habitants contre l'implantation chez eux d'un représentant de la restauration rapide (certains utilisent le terme de "mal-bouffe").
Jardin de la place Renée Vivien, tags sur le soubassement de la fresque du mur pignon du 78 rue du Temple (IIIe)
Le soubassement en pierres de la fresque monumentale qui décore le mur au-dessus du jardin de la placette dite "Renée Vivien", dégradé par une série de tags, sera restaurée avant la fin du mois de septembre par l'atelier qui en est l'auteur.
Il y a deux ans environ, cette fresque signée Catherine Feff était profanée sans ménagement et sans considération pour l'oeuvre artistique qu'elle représente. Tous les habitués du lieu, ceux qui passent par là ou s'y arrêtent pour profiter d'un banc public, se sont déclarés choqués par ce vandalisme et nous ont demandé d'intervenir pour que les dégâts soient réparés.
Notre premier réflexe fut de faire appel aux services de la propreté de Paris, qui sont équipés pour l'enlèvement des tags et autres salissures. Ils nous ont répondu que ce genre d'intervention n'était pas de leur ressort, s'agissant d'une oeuvre d'art.
La direction "Patrimoine & Architecture" de la mairie de Paris, sans grande surprise pour nous car nous avons constaté qu'ils ne vont pas généralement au devant de la tâche, s'est déclarée incompétente.
Passablement découragés, nous avons décidé d'être pro-actif et de demander un devis de réparation à l'Atelier de l'artiste Catherine Feff, prêts si nous n'avions pas de répondant à commander le travail nous-mêmes. Conscients tout de même que nous risquions en agissant de la sorte d'essuyer des poursuites de la mairie… Nous avons reçu un devis qui nous a semblé raisonnable. La restauration était évaluée à 2.000 € !
Nous étions décidés à agir avec nos propres deniers quand les services de la propreté nous ont conseillé de nous tourner vers la DAC (direction des affaires culturelles). Une demande a été adressée à Claire Germain sa directrice. Elle a disparu dans un trou noir ! Nous en avons parlé au Maire du IIIe Pierre Aidenbaum qui nous a promis de s'en occuper.
Il ne semble pas qu'il ait convaincu Mme Germain, qui a sans doute mieux à faire, mais le sujet a été discuté à l'Hôtel de Ville par la directrice de cabinet de M. Aidenbaum et le Maire du IIIe a décidé de financer lui-même les travaux sur la base du devis que nous lui avons transmis.
Nous nous en réjouissons et nous le remercions ainsi que son assistante pour leur attention et leur efficacité. On se demande pourquoi, tout de même, il a fallu ce parcours du combattant pour régler un problème somme toute ordinaire, avec l'implication d'un acteur extérieur (nous-mêmes) quand on sait que la mairie de Paris emploie 50.000 agents !
GS
Carrefour Quatre-Fils/Vieille du Temple (IIIe). La plateforme du nouveau restaurant est visible au sommet de l'immeuble
Ce restaurant, Jean-Philippe Nikoghossian, patron du "Café La Perle" qui occupe le carrefour, y pense depuis quatre ans. L'immeuble du 2 rue des Quatre-Fils (IIIe) est propriété de la société, PERIAL Property Management, spécialiste de la gestion d'immeubles et de la location de bureaux aux entreprises. Parmi elles, la subdivision de la direction de la propreté de Paris-centre, en charge des quatre arrondissements qui ont désormais vocation à fusionner.
PERIAL a conclu avec le patron de "La Perle" un contrat de location du toit. Il a fallu pour cela que l'immeuble soit modifié pour le rendre accessible au public, dans le respect des normes nouvelles en la matière.
M. Nikoghossian s'est établi dans le quartier en 2003 avec l'ouverture du restaurant "Les Petits Marseillais" au 72 rue Vieille du Temple. Ceux qui l'ont fréquenté à l'époque se souviennent de leurs "supions" (tout petits calamars) sautés à l'ail et à l'huile d'olive, façon cassolette…
Peu de temps après, il rachète un bar vieillot au carrefour Perle/Vieille du Temple. Une institution depuis les années 1900 où il s'appelait "Café La Perle". Il avait changé de nom par la suite pour s'appeler successivement "Le Chamois" puis "A la Bonne Heure". C'est le nom qu'il portait en 2000 avant que le nouveau propriétaire lui rende son appellation d'origine de "Café La Perle".
C'est le rendez-vous d'une jeunesse huppée qui s'y retrouve le soir à l'intérieur et – de préférence malheureusement – sur les trottoirs. La diplomatie du propriétaire de l'établissement n'a pas toujours réussi à apaiser les plaintes de ceux qui en subissent les nuisances en dépit de l'absence de riverains directs.
On ignore encore le nom du restaurant qui du haut de ses 6 étages offrira un des plus beaux panoramas sur Paris, avec une vue sur le musée Picasso, les Archives Nationales et le centre Georges Pompidou à proximité. On ne connait pas avec précision la date de son ouverture. On sait seulement qu'il ambitionne d'être plutôt haut de gamme avec un accent sur la qualité des produits proposés.
Son implantation ne fait pas que des heureux. Les gens qui vivent dans les immeubles voisins se sont opposés à son ouverture en raison des craintes qu'il soit d'autant plus bruyant qu'il est à ciel ouvert. Une action en opposition au permis de construire a été entreprise devant le Tribunal Administratif par un groupe de riverains. Ils n'ont pas eu gain de cause et réfléchissent à d'autres recours.
Notre souhait est qu'un affrontement ne soit pas nécessaire. Le comportement du gérant et des ses clients peut faire que les nuisances attendues soient évitées. Entre eux et les voisins, le contact existe, il faut l'institutionnaliser et éviter avant tout la diffusion de musique amplifiée. Elle est d'ailleurs un non-sens. Les clients qui viendront là pour passer une soirée d'exception dans un cadre intimiste de qualité n'auront que faire d'une musique qui rendrait leurs échanges difficiles et les obligeraient à élever la voix pour se faire entendre.
GS
Le Palais du Luxembourg, bâti sur 23 hectares pour Marie de Médicis, reine de France et épouse du roi Henri IV, est affecté à la fonction de Chambre Haute, sous diverses formes, depuis 1799. Construit par Salomon de Brosse en 1630, il fut modifié en 1800 sur ordre de Napoléon Bonaparte
C'est au Sénat qu'on a débattu récemment du rôle des ABF (architectes des bâtiments de France), des fonctionnaires du Ministère de la Culture, qui ont vocation de protéger et mettre en valeur le patrimoine français, qu'il s'agisse de monuments ou de paysages.
C'est une mission de nature régalienne. Si la France est le plus beau pays du monde, c'est grâce à ses paysages, incroyablement variés, pittoresques pour certains, et à ses villages, à ses villes et aux monuments qu'une histoire très riche nous a laissés.
Conques, perle du Rouergue dans l'Aveyron, ville-étape sur le chemin de Saint-Jacques de Compostelle (Photo VlM)
La loi ELAN (évolution du logement, de l'aménagement et du numérique) a été adoptée en première lecture le 10 juin 2018 par l'Assemblée Nationale. Elle comporte des dispositions qui visent à dispenser de certaines obligations la construction des logements sociaux pour accélérer le processus. Elle supprime notamment l'obligation de concours d'architecture pour les bailleurs sociaux (en deçà de certains seuils), ouvrant ainsi la porte à des contrats librement négociés, pour des organismes pourtant largement subventionnés.
Le projet de loi fait mention également de la suppression de l'avis conforme des architectes des bâtiments de France (ABF) pour les travaux entrepris sur des bâtiments patrimoniaux dégradés et insalubres. C'est le Maire de la commune et lui seul dans ce cas qui a la maîtrise du dossier.
Présenté au Sénat au cours du mois de juillet, le projet de loi a été contesté par la Commission de la Culture du Sénat qui s'est opposée à la transformation de l'avis conforme des ABF (qui sous-entend l'obligation de le respecter) en avis simple, purement consultatif, qui laisse la décision à l'autorité territoriale.
En dépit de la résistance de la commission, appuyée par les associations nationales de défense du patrimoine comme "Sites & Monuments" et "France Nature Environnement", le projet de loi a été approuvé par la majorité du Sénat. (voir tribune de "Sites & Monuments")
Il va revenir vers les députés pour qui le champ est libre désormais, à moins qu'ils n'aient mis les vacances d'été à profit pour réfléchir à la gravité de la loi qu'ils s'apprêtent à entériner, et qui pourrait porter en germe le crépuscule des ABF et leur effacement devant les maires dans la préservation du patrimoine de notre pays. Et à terme l'enterrement pur et simple de fonctionnaires devenus inutiles !
Hôtel de Mayenne, 21 rue St Antoine (IVe) après travaux de restauration en 2010-2012, dont la mairie de Paris ne voulait pas et que le Ministère de la Culture et les ABF ont arrachée au forceps. Qui regrette aujourd'hui cette réhabilitation remarquable, qui fait pendant à celle de l'Hôtel de Sully ? (Photo VlM)
C'est ce que redoutent les opposants à la loi. Que doit-on en penser ?
Si l'on s'en tient aux mesures proposées, qui limitent sérieusement le champ d'action de la loi, il n'y pas de quoi crier au loup ! Cependant, il nous semble de notre devoir de défenseurs nous aussi du patrimoine et de l'environnement, de rester attentifs à la tendance.
Déjà en 2008, le gouvernement de Nicolas Sarkozy prônait la déconcentration du domaine régalien de la Culture vers les autorités territoriales. On s'en est rendu compte à Paris dès 2009 à l'occasion de la révision du PSMV (plan de sauvegarde et de mise en valeur) du Marais. L'Etat a admis le partage de responsabilité avec la Mairie de Paris, à charge pour elle d'en supporter tous les frais, car l'Etat est pauvre et les mairies ont les moyens…
Réaction somme toute légitime des mairies face à cette attitude : je paye, donc je décide ! C'est ce qui est arrivé à Paris, sans pour autant qu'il en résulte, en toute honnêteté, des orientations préjudiciables au patrimoine.
On touche là au cœur du sujet. La décentralisation a du bon puisqu'elle rapproche la décision du terrain mais elle suppose des décideurs irréprochables et compétents. Ils ne le sont pas toujours, qu'il s'agisse de béotiens peu sensibles à l'esthétique des choses, ou de gredins qui sacrifient leurs scrupules à l'autel du clientélisme politique ou affairiste. Sur les 35.357 maires de France, il n'y pas que des esthètes et des enfants de chœur !
On a souvent reproché aux ABF leur intransigeance voire, c'est un comble, leur mauvais goût. Il est vrai que la perfection n'est pas de ce monde mais il vaut mieux s'en remettre en matière de choix esthétiques et architecturaux à des gens diplômés dans cette discipline et de par leur fonction politiquement et lucrativement désintéressés.
Pour ces raisons, nous préconisons de laisser leur chance aux députés de mettre en oeuvre les mesures qu'ils croient utiles au démarrage de notre économie qui traîne les pieds avec 1.7 % de croissance alors que les USA avec un président décrié (surtout par nous) caracolent avec un taux de 4.1 %, mais d'écouter et d'entendre notre plaidoyer pour une politique – tant pis si elle est jacobine – qui respecte et mette en valeur les atouts de la France en maintenant la compétence et le rôle dominant de ceux qui ont été formés pour cela.
Gérard Simonet
Fumée noire au-dessus des émetteurs d'Orange, rue des Archives. (Photo VlM/IR)
Isabelle nous envoie cette photo prise dimanche 26 août depuis la rue Vieille du Temple (IIIe). Elle montre une épaisse fumée noire en direction des immeubles dont certains sont encore la propriété de la société Orange, nom actuel de l'ancienne France Telecom qui a occupé jusqu'à une date récente la plupart des constructions du quadrilatère Archives/Pastourelle/Temple/Haudriettes.
Elle témoigne qu'elle voit cette fumée "très fréquemment" et "depuis plusieurs années". Au vu de sa noirceur, il y a peu de chance qu'il s'agisse de vapeur d'eau et on a tout lieu de craindre qu'elle soit toxique
On a pas d'indication à ce stade sur son origine et sa composition mais il ne doit pas être difficile, si on est habilité à intervenir, de les identifier et d'agir contre la pollution atmosphérique qu'elle crée. Nous saisissons dans ce but la direction de la propreté et de l'environnement de la mairie de Paris en informant simultanément le Maire du IIIe Pierre Aidenbaum et la Préfecture de police de Paris. Nous ne doutons pas qu'une réponse nous parvienne rapidement.
Un siècle sépare ces deux photos, les pavés de 2010, à droite, sont restés les mêmes qu'en 1910 (à gauche). Des pavés "Napoléon". (photos VlM/YdM)
"On constate aujourd’hui que les travaux de repavage viennent de démarrer dans le passage des Arbalétriers, à la suite de la rénovation des canalisations en sous-sol dont l’état de vétusté extrême avait provoqué des effondrements sur sa longueur.
"Il apparaît que les pavés originaux qui devaient être replacés à l'identique ont été dénaturés, coupés en deux au laser pour obtenir une surface totalement lisse comme du marbre poli. Cette intervention a pour effet d’altérer l’aspect du passage historique et de dénaturer son caractère architectural alors qu’il se situe dans le secteur sauvegardé du Marais (à hauteur du 38 de la rue des Francs-Bourgeois).
"Cette dégradation de pavés centenaires est le fait du Centre Culturel Suisse qui occupe dans ce passage un local provisoire destiné à redevenir un espace vert dans la copropriété du 34-36 rue des Francs-Bourgeois.