Vivre le Marais, Vivre Paris Centre !

Chronique de la vie au cœur et autour du centre historique de Paris

Catégorie : Cadre de Vie, Environnement

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    Tentes sous pont bisSous le Pont au Change, on dénombre 35 tentes sur le trottoir (Photos VlM, cliquer gauche jusqu'à deux fois pour agrandir)

     

     

    Du Pont Sully au Pont Neuf, en passant par les ponts Marie, Notre-Dame et au Change, au cœur de cette perspective des ponts de Paris que nous avons qualifiée de "plus beau paysage urbain du monde" sans être démenti, des dizaines de détenteurs de tentes Quéchua et d'un mobilier rudimentaire ont élu domicile, en provenance vraisemblablement de sites où ils ont été désignés non grata, comme l'esplanade de l'Hôtel de Ville, l'espace des Billettes ou l'école St Merri….

    Les promeneurs les regardent avec compassion, soucieux du danger que constitue la Seine qui est bien au-dessus de son étiage en ce moment. Il existe pourtant à proximité des bâtiments qui pourraient les héberger, par exemple l'ancienne mairie du IVe, convertie en "Académie du Climat", et qui de l'avis général ne sert à rien et coûte très cher.

    Une académie se définit comme une assemblée de gens de lettres, de savants ou d'artistes reconnus par leurs pairs. En matière de climat, il n 'y a pas de savants capables de dire la loi et cette académie-là se distingue surtout par la propension de ses adeptes à danser devant le buffet et passer son temps dans de vains débats autour de sujets sur lesquels les humains n'ont qu'une influence insignifiante.

    Mairie 4L'ancienne mairie de Paris IVe convertie en "académie du climat" !

     

    Dans les locaux et les cours intérieures de l'ancienne mairie du IVe, il y a de quoi accueillir une bonne partie de cette nouvelle misère qui s'abat sur Paris….

     

  • Hôtel Raoul portail 24 11 21Raoul

    A droite le portail de l'Hôtel Raoul avant restauration, à gauche la chantier de restauration tel qu'il apparait aujourd'hui (Photos VlM/PM)

     

     
     
    L’échafaudage bâché qui entoure le portail de l’Hôtel Raoul signe le début des travaux de rénovation de ce vestige de l’Hôtel particulier « entre cour et jardin » bâti dès 1604 et démoli vers 1960 pour y édifier l’immeuble de la rue du Petit Musc que l’on voit en arrière-plan. "Vivre le Marais !" finance en partie les travaux. La mairie de Paris et la celle de Paris-centre assument une part significative de la dépense.
     
    Le figuier a dû être taillé mais ses branches nues en hiver repousseront dès le printemps.
    Les travaux de maçonnerie seront conduits en collaboration entre un groupe d’une dizaine d’élèves du lycée professionnel Hector Guimard (XIXe) encadrés par leur professeur et une entreprise classique (Techno Pierre). Cette phase doit s’achever en mars prochain.
     
    Il restera alors à rénover les vantaux en bois et l'association "Le portail de l'Hôtel Raoul" devra trouver des fonds pour achever la rénovation de l’ensemble. Toutes les contributions sont les bienvenues. Les dons, qui bénéficient d’une réduction d’impôt au taux de 66%, sont à adresser par virement à l’adresse suivante : https://www.helloasso.com/associations/le-portail-de-l-hotel-raoul/formulaires/1/ 
     
    Information de Michel Cribier
    Président de l'association "Le portail de l'Hôtel Raoul"
     
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    Haud 5

    Contraste choquant de la façade d'un immeuble fraîchement ravalé à grands frais, et du rideau métallique hideusement tagué du commerce en pied d'immeuble (Photo VlM)

     

     

    Il est visible que la mairie a mis les bouchées doubles pour que les immeubles de Paris soient ravalés de frais dans la perspective des JO de 2024. On a vu des échafaudages monter un peu partout ! Un arrêté préfectoral exige que les ravalements à Paris soient faits tous les dix ans. On observe en pratique que ce délai est fréquemment dépassé. Tel ensemble d'immeubles, déjà passablement noircis, achetés par la Ville en 2000 pour grossir le parc des immeubles sociaux, n'a été ravalé qu'en 2023, ce qui laisse imaginer un délai de plus de trente ans entre deux ravalements ! Faites ce je dis, ne faites pas ce que je fais….

    Ceci dit, chacun s'en est aperçu, les ravalements ont fleuri dans nos quartiers ces temps ci, preuve que la municipalité a déployé un zèle inhabituel en multipliant ses injonctions. C'est dur quand l'heure arrive : le ravalement d'une façade sur rue coûte couramment 100 à 200.000 € en fonction des caractéristiques de la façade et son état général. Il faut le faire pourtant. C'est grâce à cette obligation imaginée par André Malraux dans les années 60 que Paris en a fini avec ses bâtiments noircis par la pollution….

    Un autre fléau sévit hélas depuis : des graffiti géants sur les rideaux métalliques des boutiques en pied d'immeuble. Aucune n'est épargnée et le décor qui en résulte est laid et agressif. Alors que les règles d'urbanisme sont strictes dans des secteurs sauvegardés comme le SPR (site patrimonial remarquable) du Marais pour en protéger l'esthétique, il semble qu'une fatalité insurmontable nous oblige à vivre dans un environnement dont on ne veut pas.

    Les services de la propreté de Paris ne donnent pourtant pas l'impression de s'en désintéresser totalement. Interrogés, ils répondent que des interventions sont prévues "rues par rues". Récemment, la rue du Pont aux Choux (IIIe) a été nettoyée dans sa totalité, mais elle fait malheureusement exception.

    Les JO arrivent à grands pas et avec eux des visiteurs du monde entier qui vont juger Paris et la façon dont la Ville est administrée. Sa Maire Anne Hidalgo bénéficie hors de France d'un jugement plutôt flatteur qui contraste avec le bashing qu'elle subit chez elle en permanence. Elle a là l'occasion de confirmer que sa réputation aux Etats-Unis et ailleurs n'est pas usurpée. Il lui reste quelques semaines pour entreprendre ce nouveau travail d'Hercule. Le traitement des rideaux métalliques doit être pour elle un accomplissement à la hauteur du nettoyage des écuries d'Augias ! 

    Gérard Simonet

     

    Nous nous apprêtons à quitter l'année 2023 qui a été heureuse pour certains, difficile pour d'autres. "Vivre le Marais !" et celles et ceux qui l'animent souhaitent à chacun de vous le meilleur pour :

    Image

     

     

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    Diffusion du blog "Vivre le Marais !"

    Le nombre de nos lecteurs a connu des records :

    • le 16 décembre : 159.365
    • le 17 décembre : 86.432
    • le 18 décembre : 13.469

     

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    Arbalétriers 26 12 23
    Le passage des Arbalétriers (IIIe), à hauteur du 38 rue des Francs-Bourgeois (Photo VlM)

     

     

    Rappelons en le romançant un peu ce qu'est ce passage : dans les années 1300, au moyen-âge donc, du temps du roi Charles VI (dit le fou), on empruntait cette voie pour aller de l'Hôtel Barbette où résidait la reine Isabeau de Bavière, à la ville, en franchissant la muraille Philippe-Auguste par une poterne. Des arbalétriers étaient coutumiers de ce parcours car ils allaient régulièrement s'entrainer au maniement de leur arme à l'intérieur de la ville.

    Un soir de novembre 1407, le duc d'Orléans, frère du roi et accessoirement amant de la reine ("de sorte que les faveurs de la Reine ne sortent point de la famille" disaient les chroniqueurs….) est attaqué et assassiné par des sbires de son cousin le duc de Bourgogne, Jean sans Peur. Il n'est pas prouvé que l'événement ait eu lieu dans cette voie mais rien n'interdit de le penser. Comme cette précision renforce le caractère historique du passage et l'attachement qu'on a pour lui on va considérer que c'est vrai. L'actualité nous montre tous les jours qu'il n'y a pas de vérité de l'information. Est vrai finalement ce qui fait plaisir à un auditoire et tant pis si les puristes me vouent aux gémonies !

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    La nouvelle, qui ne souffre elle aucune approximation, c'est que la totalité du passage, atrocement défiguré pendant des années par des tags immondes, va être ravalée pendant la première semaine de 2024 ! Les quatre copropriétés et les quatre syndics qui en ont la charge se sont enfin mis d'accord sur les modalités de la rénovation. 

    Ce site va devenir le bijou qu'il aurait toujours dû être. Il faudra évidemment que ses propriétaires en assurent la surveillance. Ils en sont conscients. Un des propriétaires est le Centre Culturel Suisse. Nous ne doutons pas de sa motivation.

     

    LissacHangar Lissac en rouge, Centre Culturel Suisse en vert (Photo VlM)

    Quant à ses partenaires, on peut penser qu'ils auront à cœur de mettre à profit la démolition du "Hangar Lissac" dont les tonnes de béton ont encombré le site et alimenté la chronique pendant des décennies. La Ville s'y est engagée, poussée par la DRAC et les Bâtiments de France. Au lieu de cette construction disgracieuse qui dénature le site et qu'on décrivait ainsi il y a dix ans, nous aurons bientôt un jardin ouvert au public et aux élèves du collège Barbette, annexe du lycée Victor Hugo.

    Nous sommes heureux d'annoncer et commenter ces événements. Nous y avons largement pris part sans en être véritablement des acteurs, plutôt des "mouches du coche", mais il fallait que quelqu'un en parle et allume les projecteurs car le danger autour des problèmes c'est que personne n'en ait conscience. Nous avons heureusement les moyens et le goût de le faire !

    Gérard Simonet

     

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    Aubriot 7Portail de l'immeuble du XVIIème siècle au n° 9, restauré en 1997, beau mais un peu tape à l’œil…. (Photos VlM, clic gauche jusqu'à deux fois pour agrandir)

     

     

    La rue Aubriot (IVe) porte le nom d'Hugues Aubriot, prévôt royal de Charles V. Alexandre Gady la qualifie de "l'une des vieilles rues les mieux conservées du Marais". Son ouverture date du XIIIème siècle. En parcourant ses cent mètres, on a le sentiment en effet de remonter plusieurs siècles en arrière. Le trajet Bourg-Tibourg, Aubriot, Blancs-Manteaux est une alternative heureuse à la rue des Archives quand la foule trop dense la rend infréquentable…

    Elle est bordée de bâtiments des XVIIème et XVIIIème siècles jalousement fermés, par des portails avec codes, sur des cours intérieures qu'on imagine pavées et arborées.

     

    Aubriot 5Aubriot 3

     

     

     

    Portail du n° 5. Maison Marcès XVIIème siècle et Portail du n°3. Il dissimule une cour et la façade d'un bâtiment très ancien et décoré

     

    Aubriot 1

     

    Cet alignement de façades et de beaux portails, qu'on retrouve aussi du côté pair, s'achève malheureusement sur une incongruité dont on espère ardemment qu'elle soit provisoire : un rideau roulant métallique ou plastique qui protège l'entrée de ce qui pourrait être une boutique.

    Selon des riverains, le propriétaire du local aurait obtenu de la mairie un permis de modifier l'existant pour le rendre conforme à ce qu'il était dans le passé : une écurie pour deux chevaux avec une porte en bois à deux vantaux, coupés à bonne hauteur pour ménager des fenêtres qui permettaient aux occupants de sortir la tête de leur stalle pour respirer aisément !

    Cette information nous réjouit. Nous l'échangeons avec l'ABF (architecte des bâtiments de France) et la Direction de l'urbanism.,e de? la mairie de Paris pour nous assurer qu'elle est exacte.

    GS

     

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    Campement avantLogements de fortune pour des gens qui n'en ont pas… (Photos VlM/FS)

     

     

    Un groupe de SDF a vécu là pendant des semaines, à même le sol, devant l'entrée de la poste du 67 rue des Archives dans le IIIe. La police et la mairie ont assisté impuissants à leur installation qui a fini par prendre la forme d'un bidonville bâti de bric et de broc.

    Les riverains ont été patients mais ce S.O.S nous est parvenu en fin de semaine : "Je vous écris pour vous signaler un problème qui nous rend la vie très difficile. Face au 67 rue des Archives, il y a des sans-abris qui se sont installés sur une bouche d’air chaud près de l’entrée de la poste à côté des Vélibs. Ils entassent des vieux meubles (canapés, commodes jetés dans la rue) pour en faire une cabane".

    "C’est un réel problème non seulement en terme d’hygiène (meubles infestés de punaises de lit et saleté de l’endroit) mais aussi au niveau sonore : ces gens sous l’effet de l’alcool et des drogues poussent des cris dans la nuit ; c’est invivable pour les habitants. J’ai appelé la police il y a 10 jours à 2h00 du matin lorsqu’ils se battaient avec des barres de métal. Ma famille et moi ne nous sentons plus en sécurité lorsque nous rentrons tard dans la nuit. J’ai vu plusieurs fois un sans abris déféquer sur le trottoir face aux passants. Je suis récemment allée deux fois signaler le problème à l’accueil de la mairie et ils ont été incapables de m’aider en me disant qu’on ne pouvait rien faire"

    Campement

     

    Nous avons constaté ce samedi matin que l'espace a été dégagé et que des restes calcinés du bidonville ont été poussés dans un coin du trottoir. Nous avons, sans succès à ce stade, essayé d'en savoir plus de la part du Maire de Paris-centre et de la Police nationale. Nous diffuserons l'information en temps réel dès qu'elle nous parviendra.

    Un constat s'impose néanmoins dès à présent : la compassion des parisiens et des français en général à l'égard de ceux qui ont quitté leur pays pour trouver refuge chez nous est en train de s'émousser face au nombre des arrivants et à notre incapacité matérielle à les accueillir. C'est la cohésion de notre société qui est en jeu. Il est urgent que les politiques en prennent conscience et mettent leurs calculs de tactique électorale sous le boisseau pour s'accorder sur une politique nationale et européenne à la mesure de l'enjeu.

    GS

     

    Postscriptum du 16 décembre – 19h00 –

    La Police Nationale nous informe que c'est "un des SDF ivre qui a mis le feu à son matelas avec une cigarette. Le feu s'est propagé à une voiture. Les personnes concernées sont en garde à vue. La Justice décidera de la suite…"

     

    A 24h00 ce 16 décembre 2023, cet article a été vu par 152.227 lecteurs !

     

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    St merriEntassement des tentes sous le parvis de l'école St Merri (Photo Le Monde)

     

    Dans une lettre ouverte où la compassion est palpable, le Maire de Paris-centre Ariel Weil s'exprime sur l'occupation de l'espace public par des migrants sans-abri vraisemblablement sans-papiers installés dans nos arrondissements. Nous la reproduisons ci-dessous intégralement.

    Avec un commentaire : le Maire fait appel à l’État qu'il rend responsable de la situation. C'est vrai en première instance mais rappelons que l’État c'est nous avec un Président Emmanuel Macron et ces femmes et ces hommes qui constituent l'Exécutif et exercent le pouvoir à l'Assemblée Nationale. Le lien vers nous est le Député que nous avons élu, Clara Chassaniol (suppléante du Ministre Clément Beaune) pour le secteur concerné.

    C'est vers elle qu'il faut se tourner pour que nos lois soient telles que ces situations de débordement au caractère indigne ne se produisent pas. S'ils n'y parviennent pas, nous citoyens en tirerons les conséquences démocratiques.

    En attendant il n'y a pas d'autre choix que de faire confiance à l'autorité municipale qui fait ce qu'elle peut mais qui elle aussi a le devoir de peser sur l’État et d'agir sur l'Exécutif.

    Voici le texte de la lettre du Maire :

    (suite…)

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    ClimatAllégorie du climat et de la nature (illustration mairie de Paris)

     

     

    Cette déclaration de l'Hôtel de Ville sur la lutte contre le changement climatique suscite des réflexions chez certains d'entre nous : "Paris amplifie sa lutte contre le changement climatique avec 500 actions à mener jusqu'en 2030. Ce nouveau plan s'articule autour de cinq grands axes : protéger la population, réduire la pollution, transformer le bâti, viser 100 % d'énergies renouvelables et promouvoir l'économie locale."

    Plutôt qu'examiner les mesures une par une, passons un peu de temps sur les prémices….

    Y a-t-il un changement de climat en France et dans le monde ? De toute évidence oui. La fonte des glaciers et de la banquise en témoigne. Ce changement fait-il courir des risques à la population mondiale ? Il a pour le moins un impact, pas forcément fatal mais assurément gênant.

    Fonte-des-glaces

    La présence accrue de gaz carbonique (dioxyde de carbone ou CO2) dans l'atmosphère est-elle avérée ? On le croit volontiers car la mesure est aisée. Il faut préciser néanmoins que l'air est composé d'azote (N2) à 78%, d'oxygène (O2) à 21 % et de gaz rares. La teneur normale de l'air en CO2 est insignifiante avec un taux de 0,04 %. Ce gaz est parfaitement inoffensif (contrairement au monoxyde CO qui est mortel car il forme un composé irréversible avec l'hémoglobine et la détruit instantanément). Le CO2 nous est familier. On le trouve en abondance dans les bouteilles d'eau de Seltz, les eaux pétillantes et minérales et il n'a jamais incommodé personne….

    Il existe pourtant un consensus très large dans le monde pour affirmer que l'augmentation de son taux dans l'atmosphère crée un "effet de serre". On sait communément ce qu'est une serre : un toit de verre qui laisse passer les rayons du soleil pour chauffer les plantes mais bloque et réfléchit les rayons infra-rouges source de chaleur. Il n'y a pas de "toit" dans notre atmosphère mais les savants et autres experts expliquent qu'il existe néanmoins un effet de serre diffus dans l'atmosphère quand la présence de gaz comme le CO2 augmente….

    Il y a pourtant mille raisons pour que la température augmente, l'activité solaire, le rayonnement cosmique, l'orbite de la Terre, son albédo, sa distance au soleil, les précessions, la géothermie, l'activité volcanique…. Mais ceux qui rendent l'homme principalement responsable font valoir, à juste titre, que jamais dans le passé des variation naturelles ont été aussi rapides dans leurs effets. Cet argument est sans doute le plus fort.

    On ne doit pas, cependant, se limiter au CO2. L'eau (H2O) vapeur est aussi présente dans l'atmosphère dans de plus fortes proportions et son effet de serre est beaucoup plus puissant que celui du CO2. Elle ne tient pourtant pas la vedette dans les commentaires sur le réchauffement climatique.

    Si le phénomène a été vérifié expérimentalement on est prêts néanmoins à rejoindre le consensus, mais qu'on nous pardonne si des doutes persistent et s'ils nous font aller vers lui à reculons, en faisant nôtre cette citation de Diderot : "Le scepticisme est le premier pas vers la vérité ! On est en droit de se méfier car les politiques, les médias et les affairistes sont capables d'user de la peur en exagérant la situation pour que leurs intérêts prospèrent.  A commencer par le GIEC, dont la raison d'être est la mise en garde contre un péril qu'il est chargé de démontrer !

    Combustion

    Heureusement, qu'ils aient tort ou raison, la lutte contre le CO2 et autres gaz à effet de serre est aussi un combat salutaire contre le recours aux hydrocarbures pour la production de notre énergie. Ils sont source de pollution de l'air et de prolifération des déchets plastiques. Ils nous rendent géopolitiquement dépendants des pays producteurs. Les événements d'Ukraine nous montrent que nous pouvons payer très cher notre manque d'autonomie.

    Réduire notre consommation d'hydrocarbures, privilégier le nucléaire et les autres énergies renouvelables, lutter contre la déperdition de l'énergie et son gaspillage et maitriser la démographie partout où elle explose sont des impératifs auxquels nous acceptons de souscrire. Il n'est pas indispensable pour autant qu'on en fasse un moyen  de lutte contre le réchauffement climatique. Oiseaux de mauvais augure, nous sommes prêts à partager votre combat mais ne nous faites pas prendre des vessies pour des lanternes !

    Gérard Simonet

     

    Pour connaitre les réalités et comprendre les enjeux, nous recommandons la lecture du livre de André Legendre, Ingénieur, "L'homme est-il responsable du réchauffement climatique ?" Collection "Bulles de sciences", chez EDP Sciences

     

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    Gravilliers bonnardChez Bonnard : cuisine de saison et vins biologiques… (Photos VlM)

     

     

    En 2000, cent pour cent (*) des commerces de cette rue étaient des boutiques de gros, de la maroquinerie surtout et de la bijouterie fantaisie, importées essentiellement de Chine. Avec ce genre de commerce, qui s'étendait aux sous-sols et aux étages, il n'était pas nécessaire de soigner la présentation des devantures et de l'intérieur.

    La population ne faisait pas mystère de sa réprobation et n'hésitait pas à mettre le Maire du IIIe arrondissement sur la sellette en saisissant toutes les occasions de manifester, soutenus par une association qui avait fait de la lutte contre la mono-activité son cheval de bataille.

    Le salut est venu d'Aubervilliers où deux centres d'affaires apparurent dès le début des années 2000, avec l'ouverture en 2006, par l'entrepreneur Michel Rosenberg, d'un immense pôle commercial, le Centre International France Asie (CIFA). Son idée première était d'attirer les commerces du Sentier, ce sont surtout les grossistes du Marais qui répondirent à l'appel du large !

    Il s'agit bien d'un appel "du large" car les commerçants du Marais étaient évidemment à l'étroit, dans des bâtiments peu fonctionnels, et des rues étroites où les camions peinaient à assurer les livraisons. A cette époque, la migration des grossistes vers Aubervilliers commença et elle s'est poursuivie depuis jusqu'à vider la rue et les rues voisines de ce type d'activité.

     

    Gravilliers boucherAu n° 30, la "Boucherie des Gravilliers" de l'ami "Manu"

     

    S'agissant du Maire de l'époque Pierre Aidenbaum, il n'est pas sûr qu'il ait joué un rôle déterminant dans cette mutation qui est venue fort à propos mais il est probable qu'il l'ait accompagnée volontiers car elle lui tirait une épine du pied. Rappelons cependant qu'il a pris une initiative judicieuse il y une dizaine d'années : l'inversion du sens de circulation de la rue, dont l'effet a été heureux de l'avis des riverains. Nous devons aussi porter à son crédit son intervention auprès de la SEMAEST (société d'économie mixte de la Ville de Paris) pour investir dans le local commercial qui devint par la suite la boutique d'Emmanuel Mesnil : la "Boucherie des Gravilliers", très appréciée des habitants du quartier.

    Au regard des 100 % de commerces de gros, on trouve aujourd'hui de Temple à Beaubourg (tronçon Marais) les activités suivantes :

    Grossiste maroquiniers : 1 ; maroquiniers détail : 3 ; grossistes bijoux fantaisie : 7 ; restauration : 13 ; commerces de bouche (boulangerie, boucherie, poissonnerie, primeurs …) : 9 ; galeries d'art : 2 ; agence immobilière : 1 ; services (laverie, coiffeur, onglerie, tatouage, escape game) : 5 ; vaisselle mobilier : 2 ; vêtements, chaussures : 6 ; horlogerie, montres : 2 ; hôtel :1 ; produits de beauté : 3…

    Gravilliers jules et jimL'hôtel Jules & Jim au n° 11 et le restaurant gastronomique Datil au n° 13

     

    Sous réserve d'inventaire….

     

    Gravilliers 29 cartons sur trottoir 19 03 18 Gravilliers primeurs

     

     

     

     

     

    Le monde d'avant à droite et à gauche celui d'aujourd'hui….

    Gérard Simonet

     

    (*) L'expression a un sens métaphorique ici. On entend en réalité que ce pourcentage était simplement "très élevé" !

     

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    Arch sudÉglise (culte protestant luthérien) et cloître des Billettes restaurés (Photos VlM)

     

     

    Il souffle un vent nouveau sur cette portion de la rue des Archives qui va de Rivoli à Ste Croix de la Bretonnerie dans le IVe. Les palissades de chantiers ont disparu devant la façade du nouvel hôtel Grand Mazarin (n/article du 3 septembre 2023) et, plus récemment, devant le cloître des Billettes, dont elles ont occulté pendant longtemps la façade.

    La restauration met en valeur la belle modénature de l'édifice. Des travaux se poursuivent à l’intérieur mais ils devraient être terminés au tournant de l'année.

    Il reste les tentes de SDF que le clergé de l'église tolère voire encourage car la charité chrétienne les inspire. Il est possible que les services de la mairie soient plus exigeants demain car un enjeu de taille les accaparent : les JO de 2024 à Paris !

    Rappelons le, dès 2014 nous avons pris position contre l’organisation à Paris de ces jeux. Pour deux raisons essentielles : le gros déficit qui va en résulter et alourdir encore les comptes de Paris d'une part, les désagréments multiples qui vont en résulter pour les parisiens que nous sommes par ailleurs. Sans compter le défi de garantir la sécurité dans un contexte préoccupant.

    Nous ne sommes pas égoïstes et rabat-joie pour autant : nous pensons que les JO devraient être organisés en Grèce, tous les quatre ans, avec la contribution financière des pays participants, pour aider ce pays sympathique. Une façon d'éviter des investissements répétés devenus chacun rapidement inutiles. Une bonne idée, non ?

    OpenL'ex "Open Café", un établissement mythique créé en 1995 par Bernard Bousset, alors président du SNEG (syndicat national des entreprises gay)

     

    En poursuivant notre incursion vers le nord, nous découvrons 17 rue des Archives une autre palissade qui, espérons le, disparaitra prochainement. Elle dissimule des travaux d'aménagement du local existant en vue de l'ouverture d'un commerce de chaussures Birkenstock, une marque allemande dont le siège est à Neustadt (Wied) en Rhénanie-Palatinat.

    Ainsi, c'est à nouveau un café qui disparait au profit d'une autre activité marchande. Est-ce grave ? Une campagne de presse en 2022 faisait état de la disparition en 20 ans de 40% des café parisiens avec ces chiffres de la Chambre de Commerce de Paris : 1907 cafés en 2002, 1410 en 2022, chiffres repris à la cantonade par tous les émules de Panurge sans que personne n'ait eu l'idée de vérifier que l'écart entre ces chiffres est de 26% et non 40, calculette à l'appui !

    On peut penser néanmoins que c'est trop. Nous qui vivons dans ce cadre n'avons pas trop le sentiment de souffrir de la rareté de ces établissements. Certains de nos amis, on pense notamment aux Xe et XIe arrondissements (canal St Martin, Oberkampf, Jean-Pierre Timbaud…) seraient même ravis que le nombre de débitants de boissons, dont beaucoup ne se soucient pas de la tranquillité des riverains et leur pourrissent même la vie, baisse quelque peu….

    GS