Vivre le Marais, Vivre Paris Centre !

Chronique de la vie au cœur et autour du centre historique de Paris

Catégorie : Cadre de Vie, Environnement

  • Roue

    "Sites & Monuments" est la marque de la  SPPEF, "société pour la protection du patrimoine et des paysages de France". Parmi ses combats, le départ de la grande roue de Marcel Campion, place de la Concorde 

     

     

    Alexandre Gady, président de "Sites & Monuments", bien connu des habitants du Marais pour le livre qu'il lui a consacré,  a choisi de taper fort pour faire entendre sa voix. Une voix qui peine à se faire entendre tant les lois "Création et Architecture" de 2016, et la loi ELAN en voie de publication se sont attachées, sous prétexte de stimuler la construction de logements, à libérer les protections qui existaient en France en faveur de notre patrimoine collectif.

    Fallait-il pour autant déposer plainte auprès du Procureur de la République contre la Ministre actuelle de la Culture, Françoise Nyssen, pour une affaire de travaux non déclarés il y a vingt ans à l'urbanisme à Paris et Arles pour le Siège de la maison d'édition "Actes Sud" dont elle était propriétaire ?

     

    NyssenFrançoise Nyssen, Ministre de la Culture

     

    Non, si on constate l'exploitation politique qui en est faite alors que ces infractions sont monnaie courante à Paris et que l'Architecte des Bâtiments de France et la direction de l'urbanisme de la mairie de Paris réagissent mollement en demandant généralement la régularisation des irrégularités sans autre forme de procès….

    Oui, si on désire que cessent les abus en la matière,

    Oui, si on pense qu'il y a trop de dérives aujourd'hui dans notre pays, qui sacrifient trop souvent  la protection du patrimoine et des paysages à des intérêts économiques, clientélistes ou bassement marchands.

    Les médias ont réagi ce jour à la révélation de l'affaire par le "Canard Enchaîné". Voir l'annonce France Info.

    GS

     

    Post-scriptum du 24 août

    Les déclarations d’Alexandre Gady à France-Info ce matin sont un peu confuses. Il renonce "à déposer plainte" mais se "porterait partie civile" si le Parquet traduisait les prévenus en justice. Il faudrait pour cela, de ce que nous savons, que la direction de l'urbanisme de la mairie de Paris dresse un procès-verbal et que le Parquet se prononce au vu de ce document. Pour des faits vieux de 20 ans, sachant que la période de prescription est plutôt courte (6 ans ? ) cette affaire a toutes les chances de faire un flop. Nous recommandons à ce sujet la re-lecture de notre article du 24 décembre 2015 à propos du rôle du Parquet dans les affaires d'urbanisme.

     

  •    Descentes 2 

    Descentes d'eau dans le IIIe, propres comme un sou neuf ! (Photo VlM/DD)

     

     

    David vit dans le IIIe. Il est comme beaucoup d'entre nous, David, il déteste les affiches sauvages qui défigurent notre paysage urbain. Ces grandes affiches placardées en strates successives qui forment des croûtes sur les espaces en déshérence, les publicité agrafées sur les potelets pour les "tapis d'orient",  mais aussi les affichettes, stickers, autocollants qui prolifèrent sur les descentes d'eau de nos immeubles.

    On ne comprend pas toujours pourquoi. Les offres de service, avec leurs franges pré-découpées où un n° de téléphone est imprimé sont généralement des arnaques. Qui est assez naïf pour les prendre au sérieux ? Régulièrement on voit déferler ces annonces pour des travaux à domicile effectués par un artisan. Le métier est sympathique. On réalise très vite que l'artisan en question est une officine (sans adresse, seulement un n° de tél mobile…) car on constate que les affichettes sont collées dans toutes les rues de Paris à raison d'une tous les dix mètres, côté pair et impair !

    Il y a aussi ces stickers sans objet accessible aux non-initiés. Avec une signature ésotérique que certains peut-être comprennent, mais pas le commun des mortels. Et puis il y a le n'importe quoi qui fleurit n'importe où et qui choisit souvent ces pauvres tuyaux cylindriques.

    Certains d'entre nous munis d'un canif les retirent. Merci à eux ! Il faut remarquer que la fréquence de rafraîchissement est plutôt faible ce qui allège leur tâche. 

    L'un d'entre eux est-il intervenu rues du Béarn, du Foin, du Parc royal, de Turenne, Payenne et d'autres autour de la place des Vosges. Si c'est le cas, il en est vivement remercié.

    Il est possible aussi que les services de la propreté de Paris aient cédé à nos instances. Nous leur rappelons régulièrement que l'impression de propreté ou de saleté de la ville est tributaire de l'état du mobilier urbain dans son ensemble. L'état des descentes d'eau, des boîtiers de commande de l'éclairage public, des armoires de commande des feux, des parcmètres, des bancs publics, des plaques de rues… compte autant que l'état de la chaussée et des trottoirs.

    A vrai dire nous penchons pour cette hypothèse car la Maire Anne Hidalgo s'est exprimée vivement il y a peu pour que tout soit entrepris afin de rétablir une réputation en la matière qui n'a cessé de se dégrader les quatre dernières années de sa mandature.

    Nous posons la question au responsables de la propreté dans les arrondissements du centre. Nos colonnes sont ouvertes à sa réponse.

    GS

     

    Post-scriptum du 20 août

    Anne-Laure Beraud, adjointe au responsable des arrondissements 1,2,3,4 nous répond : "Je vous confirme que la DPE (direction de la propreté et de l'eau – NDLR) a bien traité les affiches et stickers présents sur ces descentes d’eau pluviale. Bien cordialement"

    Nos compliments et nos remerciements vont à ce service de la mairie de Paris. On constate qu'il n'est pas illusoire d'espérer que ces éléments du décor urbain soient entretenus. Nous souhaitons que la situation actuelle se pérennise. Il suffit à notre avis d'une intervention mensuelle, à moins qu'une instruction soit donnée aux agents de la propreté qui interviennent au fil de l'eau, de les retirer dès qu'elles apparaissent.

     

     

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    Urinoir archives

    Un urinoir "new-look" au carrefour Archives/Blancs-Manteaux (IVe) (Photos VlM/ER)

     

     

    Elisabeth nous envoie cette photo ce matin. Au premier regard, et à distance, elle a pris l'édicule pour une buvette… Elle a réalisé sa méprise en découvrant le liquide qui s'en écoule sur le trottoir et dont la forte odeur d'ammoniaque laisse peu de doute.

    Un peu plus bas, à hauteur du 40 rue des Archives, elle croise la directrice de l'école maternelle qui lui révèle qu'elle a demandé et obtenu le retrait immédiat d'un équipement de même nature que la mairie avait installé devant l'école !

    Plus bas encore, sur le parvis de l'église des Billettes et en face du COX, un autre urinoir (puisqu'il faut l'appeler par son nom) a été mis en place par la mairie.

     

    Urinoirs billettes bis

     Sur le trottoir des Billettes….

     

    Le débat n'est pas récent. L'empereur romain Vespasien (69 après JC) s'illustra en donnant un nom (à tort dit-on) à ces fameuses cabines du XIXème siècle qui ont fleuri à Paris et pour avoir rétorqué à ceux qui lui reprochaient une sombre affaire de taxes que "l'argent n'a pas d'odeur".

    Au début des années 2010, à l'initiative de la Maire Dominique Bertinotti, le "conseil des Archives" évoquait la possibilité de placer à hauteur du 15 un ou plusieurs dispositifs pour éviter que les vessies gorgées à la bière, à défaut d'exutoire disponible, ne se soulagent à même la rue.

     

    Ste croix square personnes urinant juin 2011 Ce que beaucoup n'ont jamais cessé de faire…

     

    Face à ce qui nous est proposé, des questions se posent :

    Fallait-il installer des urinoirs en ces points du secteur sauvegardé du Marais, centre historique de Paris ? Sans doute, dans la mesure où la décision d'organiser des "gay-games" à Paris prise par Bertrand Delanoë autour de 2012 avait pour conséquence prévisible d'attirer le soir, pendant l’événement, des centaines de consommateurs de bière, boisson hautement diurétique, alors que les toilettes des bars qui la distribuent n'ont pas la capacité d'accueil requise.

    Fallait-il les installer sur le parvis d'une église et l'entrée d'une école ? Assurément non. Il y a eu dans ces choix indignes un manque total de sensibilité et de respect d'autrui.

    Les équipements retenus, ciblés sur les hommes, et qui de façon délibérée ignorent tout souci d'intimité, sont-ils la bonne formule ? On peut en discuter. En tout état de cause, il n’apparaît pas indispensable de les peindre de façon aussi racoleuse comme s'il s'agissait d'un élément du décor urbain. Il serait utile par ailleurs de s'assurer un peu mieux de leur étanchéité….

    Doit-on les conserver et en augmenter le nombre ? Oui si la Mairie de Paris entend développer l'activité festive et communautariste. Les candidats aux prochaines élections municipales devront être clairs sur leurs intentions en la matière. Chacun décidera alors en connaissance de cause. Inutile de dire que nous prêchons pour que la situation reste sous contrôle et exclue les excès en tout genre. Il ne sera pas nécessaire alors d'installer dans notre environnement sauvegardé des accessoires disgracieux et mal odorants qui ne seront quoiqu'on fasse que des pissotières.

    GS

     

    Post-scriptum du 14 août

    Les médias parisiens ont été nombreux à commenter l'événement. Pas toujours de façon bienveillante et enthousiaste. La Mairie de Paris en a-t-elle tenu compte ou la présence de ces intrus dans le paysage de la rue était-elle a priori provisoire ? On n'en sait rien pour le moment. On constate simplement, non sans regrets, que les édicules ont disparu et on a plutôt tendance à s'en réjouir…

     

    Urinoir sans

    Carrefour Archives/Blancs-Manteaux. Il a retrouvé son aspect habituel. Si vous êtes pris là d'un besoin irrépressible de libérer votre vessie, quel que soit votre sexe, traversez la rue. Vous recevrez le meilleur accueil, pour le prix-comptoir d'un café, au "Bouquet des Archives" ou à "La Fronde", deux excellents bars-brasseries.

     

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    Locations saisonnières st antoine valises roulettes floutée 12 03 12Locataires touristiques rue St Antoine (IVe)  et leurs fameuses valises à roulettes…

     

     

    Claude Verrier vice-président de l'association s'est rendu le 6 août à l'invitation de France-Inter pour participer à l'émission « Le débat de midi » de Didier Si Ammour sur France Inter, de 12h00 à 13h00.

    Lors de la présentation des participants, nous avons pu expliquer l'action de notre association contre les nuisances de toutes sortes, notamment de bruit et de tapage nocturne dans le Marais.
    A noter que, avec trois participants et une durée d'émission d'une heure, entrecoupée de flashs d'information et de morceaux musicaux, le temps du débat n'a pas permis d'aller complètement au fond.

    Néanmoins, il s'est dégagé un consensus sur l'impossibilité d'interdire complétement la location touristique, mais la nécessité de faire appliquer rigoureusement la réglementation, voire d'aller plus loin dans les zones hyper touristiques, en créant des quotas appartements occupation "normale" / occupation touristique, pour endiguer le développement quasi anarchique de cette pratique notamment via Airbnb, fort critiquée (et dont le responsable France s'est décommandé au dernier moment ce qui a été souligné à l'antenne !).

    Aurélien MALFAIT (Conciergerie Luckey Homes) a défendu la formule, mais avec modération, en développant le fait que cela permettait à des gens à budget modeste de voyager et créait des "emplois".
    Didier ARINO (Protourisme, qui fait notamment des études sur le développement du tourisme pour la Ville de Paris) a insisté sur la concurrence déloyale vis à vis de l'hôtellerie, destructrice d'emplois véritables (non pas précaires, sous payés et souvent avec le statut d'auto entrepreneur donc sans contrat de travail et charges sociales à payer). Il a fait une longue digression sur les chambres d'hôtes qui re-dynamisent certains milieux ruraux et permettent des contacts entre touristes et autochtones.

    Nous sommes intervenus pour dire que ce n'est pas le cas en milieu urbain, du fait de la brièveté des séjours, les loueurs n'étant pas sur place, de l'obstacle de la langue et des touristes soucieux de visiter et de se distraire et avons pu expliquer le mécanisme et les règles en fait assez contraignantes de la transformation d'appartements en locaux commerciaux pour exercer ce type d'activité dans les résidences secondaires.

    Il y a eu un débat et un consensus sur l'insuffisance des contrôles. D'après certains chiffres, 80% de ces locations se feraient sans autorisations, sans acquittement de la taxe de séjour et sans déclaration des revenus afférents.

    "Vivre le Marais !" a suggéré,  compte tenu du silence fréquent des RCP (règlements de copropriété), la mise en place de règlements intérieurs pour limiter cette pratique et édicter un code de bonne conduite opposable notamment aux visiteurs, et proposé que les syndics d'immeubles, mandatés par l'Assemblée Générale, n'hésitent plus à constituer des dossiers sur ces locations "au noir" pour saisir les inspecteurs assermentés des Directions du Logement et de l'Habitat.

    Il est bien certain que le sujet est d'actualité, que les pouvoirs publics n'ont pas suffisamment compris l'ampleur du problème et subissent les pressions des géants du secteur, alors que certaines grandes villes à l'étranger ont pris des mesures énergiques (Amsterdam, Barcelone, Berlin, Lisbonne, Londres, New-York). Ceci est ressorti du débat mais n'a été qu'effleuré dans le débat faute de temps.

     

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    Grenier st lazare vue generale fev 11Ambassade auvergne 30 09 15

    La rue du Grenier St Lazare (IIIe) et son prestigieux restaurant "L'Ambassade d'Auvergne"

     

     

    Deux démarches se percutent sur le devenir de cette rue dont les riverains, avec les habitants du "Quartier de l'Horloge", se mobilisent depuis des années dans leur conseil de quartier pour que les anomalies dont elle pâtit disparaissent et laissent place à un paysage urbain apaisé.

    A l'heure qu'il est pourtant rien n'est encore réglé : la terrasse fermée de l'hôtel Georgette, qui s'est accaparé une fraction notable du trottoir pour en faire indûment son bureau-réception est toujours là, et l'édicule qui matérialise l'accès au parking autos souterrain, en déshérence depuis des années, défigure le paysage et gêne inutilement la circulation des piétons.

    C'est pour cette raison que chacun s'est réjoui que la Mairie de Paris, sur son budget dit "participatif", affecte en 2017, sur proposition des citoyens appuyée par le Maire du IIIe, un montant de 155.000 € pour "réaménager le côté impair de la rue et en faire un passage homogène, sécurisé, végétalisé, totalement piéton et commerçant".

    Mais cet aménagement et ses bienfaits, tels qu'ils sont attendus, pourraient ne jamais aboutir…

    Jean-Louis Missika, le bouillant Adjoint auprès de la Maire de Paris Anne Hidalgo en charge de l'urbanisme, s'est mis en tête de "ré-inventer les sous-sols de Paris". Les 2.000 m² disponibles sous la rue du Grenier St Lazare suscitent des convoitises.

    Un des projets déposés auprès de M. Missika nous préoccupe : porté par la société SOGARIS LOGISTIQUE, il prévoit de faire de cet espace souterrain, qualifié "d'iceberg" car sa partie immergée est considérable au regard de l'édicule qui s'élève sur la chaussée, un pôle de logistique urbaine, une sorte de "HUB and SPOKE", alimenté au jour le jour par des camions gros porteurs pour stocker les marchandises dans le HUB et servir de point de départ de livraisons en direction des commerçants et des particuliers sur le "dernier kilomètre" (SPOKE).

    SOGARIS met l'accent sur le caractère écologique des véhicules affectés à la distribution (triporteurs, véhicules électriques et au gaz naturel…). Elle garde en revanche un silence pudique sur les véhicules qui alimentent le HUB. De gros poids lourds en toute logique.

     

    Grenier st lazare 30 fromager 11 11 16

    "Les Saisons", fromager d'exception, est aux premières loges et conduit la résistance 

     

    Ce projet, s'il aboutissait, verrait la rue transformée en gare de triage avec un ballet permanent de véhicules légers mais aussi de poids lourds. Les riverains qui rêvent d'un Eden auraient droit à l'enfer. Les commerçants, les restaurateurs surtout, subiraient une baisse de la valeur de leur fonds de commerce.

    M. Missika doit prendre la mesure de notre protestation citoyenne. Paris a besoin de respiration et d'espaces verts. Tout projet de densification de l'habitat, de l'activité économique, de la circulation, du tourisme de masse doit être regardé à la loupe car c'est la qualité de vie des parisiens qui est en jeu et conditionne leur opinion sur la ville et ceux qui la gèrent.

    Nous savons ce qu'en pensent ceux qui vivent et travaillent à proximité : le projet "participatif" leur convient et ils ne souhaitent rien d'autre. Il est pourtant difficile de s'en tenir là et laisser le parking et son volume croupir pour l'éternité. D'autres projets existent : "concept store LVMH", espace de travail pour l'industrie du cinéma et autres arts, complexe sportif vidéo-ludique…. Tous suspects de répercussions nuisibles sur la qualité de vie des riverains.

    C'est probablement de Vinci/Indigo le concessionnaire malheureux que viendrait pour eux la meilleure proposition : transformer le parking en lieu de "self-storage" pour particuliers et professionnels qui veulent étendre leur capacité de stockage en dehors de chez eux. Selon Vinci, l'idée serait rentable et l'investissement nécessaire à la transformation raisonnable.

    GS

     

    Post-scriptum du 6 août 2108

    Par arrêté du 11 juillet 2018 publié au Bulletin Municipal Officiel, le secteur dénommé "Grenier St Lazare" est déclaré "zone 30". Il comprend notamment les rues du Grenier St Lazare et aux Ours et une portion des rues St Martin et Réaumur, dans le IIIe. 

    Dans ces voies, les cycles sont autorisés à circuler en sens inverse de la circulation mais il y a des exceptions pour certaines voies.

    Ils sont tenus à céder le passage aux autres  véhicules dans un certain nombre de voies répertoriées. 

    Nos amis cyclistes seront bien inspirés de s'arrêter tous les dix mètres pour consulter le règlement pour s'assurer de son application.

     

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    Soubise rohan jardins christine 2011

    "Rêveries d'un promeneur solitaire" dans les jardins de Soubise-Rohan. Hôtel de Fontenay, en bordure de la rue des Francs-Bourgeois (IIIe)

     

     

    Sensible à l'émotion suscitée par la révélation des dispositions à l'étude au Ministère de la Culture, qui prévoient la fermeture pendant trois ans des jardins des Hôtels de Soubise et de Rohan, dans le but d'accueillir 300 agents du Ministère, le Maire du IIIe Pierre Aidenbaum, qui avait obtenu leur ouverture en 2011, s'adresse au Secrétaire Général de la  Ministre Françoise Nyssen pour  demander  qu'elle soit attentive aux aspirations des habitants qui sont très attachés à la possibilité de circuler librement dans un espace de verdure, entourés de chefs-d'oeuvre architecturaux des XVIIème et XVIIIème siècles.

    Le Maire  s'exprime en ces termes : "Afin de ne pas priver les usagers de cet espace de respiration essentiel pendant une si longue période à compter du 1er octobre, il me semble important que vos services prennent en considération l'enjeu en termes de qualité de vie  et l'impact majeur sur le quartier.

    Les prestataires retenus pour réaliser cette rénovation pourraient sans aucun doute trouver des solutions  techniques permettant l'accès à cet espace, même partiellement, tout en garantissant la sécurité des visiteurs".

    Nous restons mobilisés avec les habitants du Marais pour que les travaux prévus ne portent qu'un préjudice raisonnable à leur qualité de vie.

    Gérard Simonet

     

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    Station autolib la perle taguée 23 02 16

    Cabine Autolib' dans le Marais, à proximité du Musée Picasso

     

     

    En voyant apparaître en 2012 ce genre de verrues dans notre paysage urbain, nous avons eu comme un haut-le-cœur. Rappelez vous le commentaire publié à cette occasion :

    "… nous le disons tout net, ces troncs de cylindre genre boite de camembert avec méplat, s'intègrent très mal dans le paysage parisien, a fortiori dans l'architecture du secteur sauvegardé du Marais.

    Que l'exploitant Bolloré ait fait ce choix, on peut le comprendre s'il explique qu'il a opté pour un modèle peu coûteux. Mais que les nombreux esthètes que compte la Ville de Paris aient approuvé ce design nous laisse perplexes. Que de surcroît les Architectes des Bâtiments de France, dont la compétence et le goût ne font pas de doute, aient laissé passer ce truc-là, nous rend carrément moroses."

    Les choses ont empiré depuis car les tagueurs se sont jetés sur cette nouvelle proie et l'espace confiné des cabines a servi d'autres usages que ceux que leur assignait leur vocation originelle. De sorte qu'elles se trouvent toutes profondément dégradées aujourd'hui.

    On peut légitimement penser qu'elles vont être retirées. Si une nouvelle version d'Autolib' et de ses avatars nous est proposée, nous souhaitons qu'elle tire la leçon de l'expérience précédente et que ses promoteurs n'oublient pas qu'ils participent au paysage urbain et qu'à ce titre ils ont le devoir de le respecter.

      

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    Hugo boss

     

    Nouveaux marquages publicitaires au sol dans le IIIe ! 

    Il est vrai qu'Anne Hidalgo a donné le La dans le Marais avec des peintures fantaisistes sur l'espace public : plaques de rues, bancs publics, passages piétons, potelets de protection des trottoirs….

    Les services de la propreté de Paris sont prévenus, ils vont intervenir… Nous nous sentons un peu fautifs de publier cette marque car nous lui donnons un retentissement qu'elle ne mérite pas mais c'est un message d’opprobre que nous diffusons afin que nos lecteurs l'excluent de leurs achats et boycottent la boutique désignée. Ils ont la chance d'avoir affaire à des citoyens respectueux du droit car ce sont des rétorsions auxquelles ils s'exposent par leur comportement incivique. Que diraient-ils si une officine comme celle qu'ils mandatent pour souiller le sol venait barbouiller leur devanture ?

    La mairie nous assure qu'ils paieront une amende. Le belle affaire, son montant est dérisoire et il n'est pas sûr qu'il soit appliqué. Voici le calcul économique auquel se livre l'annonceur qui raisonne sur de grands nombres : je vais débourser 1.000 € (par exemple) pour autant qu'on me prenne. Je sais statistiquement que j'ai une chance sur 20 (hypothèse) d'être verbalisé. Le coût résultant est de 50 € !

    Comment faire pour que notre environnement soit protégé ?

    Première mesure qui s'impose : réviser le montant de l'amende. Tout comme pour l'ensemble des incivilités recensées dans notre ville  : débordements de terrasses, jets de mégots et autres déchets, déjections canines, affiches sauvages et graffiti. Nous renouvelons cette requête auprès de tous les Députés de Paris pour qu'ils trouvent prochainement le véhicule législatif qui leur permettent de faire approuver cette disposition.

    Vis à vis de la direction de la propreté de Paris, nous revenons sur une proposition à laquelle nous croyons beaucoup : intervenir sur les incivilités en "mode LIFO" et non plus en "mode FIFO". Expliquons nous une fois encore.

    "LIFO", dans la terminologie empruntée aux Techniques de l'Information, signifie "LAST IN, FIRST OUT". Traduction : traiter immédiatement l’événement le plus récent. Conséquence, l'incivilité n'a aucun rendement et l'auteur est incité à renoncer dans l'avenir. On continue à traiter ensuite les événements dans l'ordre inverse de leur arrivée avec une efficacité qui reste élevée pour les plus récents.

    "FIFO" (FIRST IN, FIRST OUT) est le mode appliqué actuellement. On traite en premier l'événement le plus ancien. L'auteur de l'incivilité "en a déjà eu pour son argent" puisque son acte a été exposé un temps qui suffit à le satisfaire. Aucune leçon n'en est donc tirée par lui. C'est ainsi que le seul enlèvement des tags coûte plusieurs millions d'€ au contribuable parisien, sans compter les autres genres d'incivilités.

    Le changement de tactique ne coûterait rien, évidemment. Pourquoi ne pas le tenter plutôt que d'accepter de "passer à la caisse" sans réagir comme nous le faisons aujourd'hui ?

    Au passage, nous tenons  à dire, cependant, que les prestataires sous-traitants de la mairie de Paris qui sont derrière le service "DansMaRue" réagissent à nos sollicitations avec la rapidité qui convient et interviennent dans les règles de l'art. Nos suggestions ont pour but seulement de rendre leur intervention plus efficace et peut-être moins coûteuse.

     GS/JFL-B

     

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    Soubise rohan vue du ciel (3)

    Polygone des Archives Nationales (IIIe) : Hôtel de Clisson et Hôtel de Soubise, avec sa magnifique cour d'honneur à colonnes doubles au sud-ouest, l'Hôtel de Rohan et son parc à l'est. Les Hôtels de Fontenay, d'Assy, de Breteuil et de Jaucourt au sud, plus modestes mais pleins de charme, constituent la frontière avec la rue des Francs-Bourgeois au sud.

     

     

    Tous classés Monuments Historiques, ces sept Hôtels ont en commun un espace remarquable fait de cours et de jardins communicants. En 2011, en épilogue à un long combat des riverains du Marais soutenus par le Maire du IIIe Pierre Aidenbaum, le Ministère de la Culture qui a la tutelle de ces monuments acceptait l'ouverture au public des parcs et jardins.

    Ce fut pour nous tous un enchantement. Rares étaient ceux qui avaient eu la chance, au-delà de la cour d'honneur de l'Hôtel de Soubise, de découvrir ce qui se cachait entre ce monument et l'Hôtel de Rohan dont on ne connaissait que l'entrée austère 87 rue Vieille du Temple (IIIe).

      

    Hôtel de rohan et jardins

    Hôtel de Rohan, sa façade côté jardins restaurée récemment ainsi que l'intérieur de l'édifice, pour y accueillir les décors de l'Hôtel d'Argenson dit de la Chancellerie d'Orléans, aujourd'hui hébergés par la Banque de France 

     

    Il s'agit d'un parc bordé de merveilles architecturales, dont le style emprunte à la fois aux "jardins à la française" et aux "jardins anglais", comme on peut le voir avec la photo ci-dessous qui montre une partie du jardin avec sa végétation foisonnante et le ru d'eau vive qui le traverse et alimente une mare.

     Soubise jardin anglais

     

    On craint aujourd’hui  la fin de cet enchantement.

    Selon un de nos adhérents  proche du dossier, de nouveaux travaux de rénovation et d'aménagement seraient entrepris à partir du mois de septembre et l'accès au parc serait fermé au public pendant trois ans !

    Nous n'avons aucune raison de douter de la pertinence des travaux et a priori les habitants ne peuvent que s'en réjouir, mais l'annonce de la fermeture d'un lieu de repos et de méditation aussi bucolique, au cœur de notre cadre de vie et qui fait désormais partie de notre univers personnel, et ceci pour trois ans…. provoque un sentiment de révolte difficile à maîtriser.

    Nous demandons en conséquence à nos Maires d'arrondissement et plus particulièrement à Pierre Aidenbaum puisqu'il s'agit de son territoire, de négocier avec le Ministère de la Culture des aménagements à ce qui ressemble à une décision non concertée, dont on n'a pas mesuré les effets, notamment politiques à la veille de l'échéance électorale des municipales de Paris.

    Ces aménagements pourraient par exemple prendre la forme d'un laisser-passer permanent délivré par les Maire des IIIe et IVe aux personnes de leurs arrondissements.

    Nous suivons avec attention l'évolution de la situation.

    Gérard Simonet

     

  • Beaumarchais 5 bastille19 07 18

    Nous sommes ici à deux pas de la place de la Bastille dans le IVe. L'immeuble du 5 boulevard Beaumarchais (au centre) porte encore l'enseigne du traiteur-pâtissier Dalloyau qui a cédé son bail. (Photos VlM/FTB)

     

     

    Un nouveau collectif a vu  le jour ce 20 juillet : 24 habitants, locataires ou copropriétaires résidant au 5 boulevard Beaumarchais dans le IVe. Ils viennent d'adhérer tous ensemble à "Vivre le Marais !" dans l'espoir que leur combat soit mieux connu et que les autorités compétentes lui accordent l'attention qu'il mérite. La raison de leur mobilisation : la crainte de voir un fast-food KFC (Kentucky Fried Chicken "ou poulet frit du Kentucky") s'installer dans leur immeuble après un long règne de commerces gastronomiques de prestige. 

    Nous partageons leurs craintes : un établissement de ce genre serait générateur de nuisances pour ces habitants et ceux des immeubles voisins. Nous sommes dans un régime de liberté du commerce mais il existe des codes et des règlements qui régissent l'urbanisme, le logement, la santé publique et le bruit et les nuisances en général. Les citoyens sont en droit d'en exiger le respect !

    Ils s'expriment dans le plaidoyer qui suit. Le Maire du  IVe Ariel Weil en est le principal destinataire. En dehors des actions en justice c'est lui qui, de notre point de vue, est le plus en mesure de leur apporter l'aide qu'ils sollicitent. Il y a déjà eu dans le passé des mouvements comparables contre par exemple l'implantation d'un MacDo à la pointe Rivoli. La détermination des riverains et le soutien de la Maire du IVe de l'époque ont fait que le restaurateur a renoncé. Nous souhaitons qu'il en soit de même au 5 du boulevard Beaumarchais….

    Nous donnons la parole à ce collectif : 

    "Notre immeuble bourgeois est situé au début du Boulevard Beaumarchais, à la limite du IVe arrondissement. Il date du XVIIIème siècle et était aux premières loges lors de la prise de la Bastille.

    Depuis une vingtaine d'années, les copropriétaires ont beaucoup investi afin de prendre soin de leur patrimoine : entretien du tout-à-l'égout, réfection des souches de cheminée et du toit en tuiles rouges avec l'aval de l'architecte des Bâtiments de France, ravalement des façades extérieures, installation d'un ascenseur, rénovation du hall d'entrée, ravalement de la cour intérieure que l'une de nos copropriétaires, Fabienne Thibault Boorsch, artiste peintre, a agrémentée d'une fresque représentant la Place des Vosges toute proche.

    C'est dans ce contexte que nous avons appris, en janvier 2018, que Dalloyau, qui occupait l'une des deux boutiques de rez-de-chaussée de notre immeuble depuis 1998, avait cédé son bail à la chaîne de restaurants KFC. Après " La pâtisserie Clichy", célèbre dans tout le quartier pour son gâteau au chocolat, puis Paul Bugat, artiste chocolatier connu pour ses œufs de Pâques ornés de reproductions de tableaux, et enfin Dalloyau qui égalait Le Nôtre dans l'excellence… On imagine notre consternation !

     

    Beaumarchais 5 façade 19 07 18

    Vue de la façade de l'immeuble du 5 boulevard Beaumarchais, et de ses deux boutiques du rez-de-chaussée

     

    Plusieurs facteurs ont jusqu'à présent entravé cette installation :

    • Alors que les riverains ignoraient encore tout du projet, la direction de l'urbanisme de la mairie de Paris a refusé par trois fois la déclaration préalable de travaux présentée par KFC (la première fois en juillet 2017)
    • A deux reprises, l'assemblée générale extraordinaire des copropriétaires a refusé à la majorité des voix  l’installation de matériels nécessaires à l'exploitation d'un fast-food, afin de bien marquer l'opposition à son installation dans leur immeuble,
    • Plusieurs actions judiciaires devant le Tribunal Administratif de Paris et le Tribunal de Grande Instance de Paris ont été engagées à l'encontre de KFC et des propriétaires des locaux commerciaux qui, bien entendu, n'habitent pas l'immeuble !
    • Le 23 mai 2018, l'architecte des Bâtiments de France indiquait "qu'elle ne s'opposait pas" à divers travaux mineurs sur la  façade. Cette décision est elle aussi contestée par nous devant le Tribunal Administratif de Paris.

    En dépit de ces obstacles, KFC ne semble pas avoir renoncé à son projet, bien que les habitants les aient informé du statut d'habitation de la salle se trouvant au premier étage du local commercial et que KFC entend visiblement utiliser comme salle de restaurant.

    La Mairie de Paris en a été informée. Nous savons qu'elle n'a aucune bienveillance pour les demandes de changement de statut de l'habitation vers le commercial. La réglementation en vigueur à Paris met des conditions telles à cette transformation qu'elle n'a lieu qu'exceptionnellement. Dans le cas présent, la Mairie de Paris nous a confirmé qu’il s’agissait bien d’un appartement et qu’aucune demande de changement de destination n’avait été faite au profit de ce lot.

    Malgré cela KFC persiste !

    Nous sommes à présent dans l'attente des résultats des différentes actions judiciaires.

    En dehors des nuisances variées que ne manquera pas d'induire cette installation, il nous semble incongru qu'un tel établissement soit situé au premier rang sur cette Place de la Bastille, haut lieu de notre Histoire. Dans cette lutte, les enjeux ne sont pas les mêmes : l'argent pour KFC et pour nous, notre qualité de vie. Pour la conserver, nous sommes prêts à nous battre !"

    Le collectif  "Beaumarchais 5"