Vivre le Marais, Vivre Paris Centre !

Chronique de la vie au cœur et autour du centre historique de Paris

Catégorie : Cadre de Vie, Environnement

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    Quai hdv

    Quai de l'Hôtel de Ville (IVe), 8 juin 2018 vers 11h30 du matin (Photo VlM)

     

     

    La Mairie de Paris annonce triomphalement une baisse de 6.5 % du trafic automobile (mesuré par les capteurs de la direction de la voirie) depuis le début de l'année 2018. Il saute aux yeux que cette information est destinée à servir les intérêts de la politique conduite par Anne Hidalgo et son Adjoint en charge de la voirie et des déplacement Christophe Najdovski, notamment sa décision d'interdire les berges rive droite à la circulation.

    Nous ne disposons d'aucun outil pour juger de l'exactitude de cette information. Simplement une impression, qui se base sur nos observations des principaux axes de circulation. Depuis quelques mois, il apparait qu'il y a moins de circulation en effet rue Beaubourg et rue du Renard. La rue des Archives est calme comme les matins de Corée si on oublie les thromboses épisodiques qui résultent du stationnement intempestif de certains livreurs. Les voies est-ouest sont moins favorisées mais il ne fait pas de doute que le déplacement des grossistes-importateurs vers Aubervilliers a fait chuter la circulation des camions de livraisons qui étaient la plaie de nos quartiers jusqu'en 2010.

    Les rues Saint-Antoine et de Rivoli ont souffert des travaux d'aménagement de la piste cyclable mais la fin du chantier a sonné le retour à une circulation relativement apaisée.

    M. de la Palice dirait que le trafic sur les berges a fortement chuté puisqu'elles sont fermées à la circulation… Les riverains des quais hauts font cependant remarquer que le flux s'est reporté sur eux. C'est objectivement crédible mais on ne le remarque pas nécessairement en dehors des heures de pointe, comme en témoigne la photo. Y a-t-il eu "sublimation" de trafic par suite d'un changement des comportements ?

    En conclusion, il nous semble que le cocorico des dirigeants de la mairie, même s'ils font certainement tout pour biaiser les mesures et en tirer argument, n'est pas forcément injustifié. A défaut d'instruments pour une mesure objective, nos lecteurs sont invités à  nous faire part en commentaires de leurs constatations et de leur jugement.

    GS

     

  • Temple 59 façade 07 06 18

    Bel immeuble de rapport de quatre étages plus attique mansardé, dont l'esthétique, comme c'est souvent le cas, souffre de l'indigence des boutiques au rez-de-chaussée. 59 rue du Temple (IVe) (Photos VlM)

     

    Des travaux ont lieu sur la boutique du rez-de-chaussée qui porte encore le nom de "D.W. Fashion Bag gros, demi-gros". Ils ont commencé par son prolongement en angle droit sur la rue Geoffroy L'Angevin. Le pétitionnaire est la SARL Portfolio Investments, propriétaire des murs, un investisseurs qui achète des locaux commerciaux pour les réhabiliter et les louer ensuite, à raison d'une quinzaine d'opérations de ce type chaque année.

    Rains

    Il y a 18 mois, une de ses réalisations conduisait à l'ouverture de cette boutique 78 rue du Temple, à l'enseigne "RAINS", un vendeurs de vêtements pour la pluie.

     

    Temple 59 angle travaux 07 06 18

    La facture de la boutique "RAINS" nous fait croire que les travaux du 59 rue du Temple seront accomplis dans le respect des règles de l'art du Marais. Nous nous en sommes entretenus avec l'investisseur, pétitionnaire de la demande d'autorisation de travaux. Il assure qu'il va conserver la modénature de la devanture actuelle, qui est vétuste mais intéressante. Il doit cependant renoncer aux volets et on peut le comprendre quand on les regarde de près.

    Temple 59 détail volets 07 06 18

    Détail de la devanture et des volets

     

    Le locataire est connu : il s'agit d'une boutique "Fitness" qui va vendre des équipements et des vêtements de salles de sport. Rien donc qui puisse constituer une menace pour la tranquillité des voisins. Il reste à ce commerçant-locataire à déposer un dossier auprès de la mairie concernant ses enseignes. Espérons qu'il opte pour la sobriété qui sied au centre historique de Paris. En toute rigueur on ne devrait rien craindre puisque le dossier passe normalement entre les mains de l'ABF mais nous savons tous que sa charge a été considérablement accrue sans que ses moyens aient suivi. Elle n'est malheureusement pas pour cette raison à l'abri d'une inattention…

     

  • Nd nazareth 40 terrasses cosmo coltrane 07 06 18

    Rue N.D. de Nazareth numéros 38 et 40, un café et un restaurant propriétés de la société LGA, le Coltrane et le Cosmos, en bordure de l'entrée de rue du Pont aux Biches (IIIe)

     

     

    On ne le dit pas assez aux commerçants, il n'est donc pas inutile de le rappeler, une autorisation de terrasse, en application du règlement des terrasses et étalages de la Ville de Paris du 6 mai 2011 (négocié avec nous dans le cadre de "Vivre Paris !" par l'actuelle ministre des transports Elisabeth Borne alors Directrice de l'Urbanisme), est accordée "à titre temporaire, précaire et révocable. Elles peuvent en conséquence, être supprimées, dans le cas de leur non-respect par leur bénéficiaire, ou pour des motifs d’intérêt général. Les autorisations sont délivrées à titre personnel pour les besoins du commerce exercé par le bénéficiaire".

    Dans le cas qui nous intéresse, les motifs invoqués par la Direction de l'Urbanisme de la mairie de Paris (DU) sont sérieux : non respect  à plusieurs reprises des limites de l'emprise accordée sur les trottoirs et dépôts de matériels sur la voie publique sans autorisation, le tout constaté pas des procès-verbaux établis par des agents assermentés.

    Par un arrêté du 23 décembre 2016, la Maire de Paris, Anne Hidalgo, sur demande du Maire du IIIe Pierre Aidenbaum sensible aux plaintes des riverains, décidait en conséquence de ne pas renouveler l'autorisation de terrasse dès le 1er janvier 2017. C'est cet arrêté que l'exploitant a contesté en exerçant un recours devant le Tribunal Administratif.

    On mesure ici les inconséquences de notre État de Droit. Celui qui bénéficie d'une faveur et ne s'en montre pas digne se sent autorisé à faire condamner l'autorité dont il détient cette faveur…. Il est heureux que le Tribunal Administratif n'ait pas fait droit à cette prétention.

     

    Copie du jugement du Tribunal Administratif de Paris

     

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    Pompidou

    Façade ouest du centre Georges Pompidou avec sa fameuse chenille….

     

     

     Nous savions depuis 2017 de son directeur Serge Lasvignes qu'il y aurait de grands travaux d'entretien à partir de cette année. La direction du centre Pompidou a réuni le 30 mai un certain nombre de riverains pour les informer "de ce qui les attendait" en matière de nuisances mais aussi d'amélioration de l'accueil et de fonctionnement du centre. 

    Au chapitre des nuisances, il est prévu entre avril 2018 et septembre 2019 une vingtaine de nuits de travail qui "ne devraient pas impacter les riverains". Le chantier sera fermé le week-end et les travaux seront interrompus vers 16h00/17h00. Des riverains qui ne se sont pas déplacés en masse pour entendre la bonne parole : la Poste est accusée de ne pas avoir correctement distribué les tracts d'annonce de la réunion…

    Ce qui semble le plus gênant, c'est le déport de l'entrée du public vers les accès Beaubourg/Renard, utilisées comme entrée à la bibliothèque, qui connaît déjà de très longues files d'attente.

    L'espace RATP sera condamné et le passage des bus sera décalé vers les files voitures. Le maintien de l'arrêt se fera au prix d'une manœuvre qui mettra les conducteurs à rude épreuve… Le terre-plein planté sera démoli et une palissade en béton permettra de privatiser le trottoir où le public fera la queue.

    Au chapitre des améliorations, notons que la "chenille" (l'escalator extérieur qui permet d'arriver au sommet et qui est devenu payant tant la vue est magnifique !) sera remplacée. Elle a 40 ans. Il faut la désamianter et ses vitres qui ruissèlent à l'intérieur en hiver causent une chaleur étouffante l'été.

    L'entrée côté piazza sera élargie par un doublement de la surface d'entrée.

    La maitrise d'œuvre des travaux sera assurée par l'agence Renzo Piano qui a conçu Beaubourg. La totalité de la piazza sera fermée au public qui se verra orienté vers St Merri au sud et Rambuteau au nord.

    Paule Mazéo

     

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    Panneau

    Nous aimons Picasso, Modigliani ou Chagall mais ces affiches n'ont rien à faire à nos carrefours où elles enlaidissent le paysage et réduisent la visibilité des piétons qui traversent les rues

     

     

    Elle est la "direction anti-incivilités" de la mairie de Paris. Depuis sa création en 2016, la DPSP (direction de la prévention, de la sécurité et de la protection) de la mairie de Paris n'a cessé de se structurer et d'accroitre ses effectifs de sorte qu'elle est aujourd'hui visible et commence à compter aux côtés de la police nationale, au sein du dispositif de maintien de l'ordre de la capitale.

    Il y a fort à faire à Paris car les incivilités sont nombreuses. Parmi elles, l'affichage sauvage. Ce panneau "art expo" photographié a fleuri dans le IIIe au point que plusieurs personnes se sont dévouées pour les retirer et demandé que nous intervenions.

    Nous avons prévenu samedi l'unité territoriale de Paris-centre. Sa réaction a été immédiate. La réponse qui suit nous est parvenue de son chef : "suite à votre message, nos équipes sont intervenues pour retirer les affiches et verbaliser. Elles ont pris contact avec le contrevenant pour rappeler le caractère totalement illégal de cet affichage sauvage".

    Il a eu la courtoisie de nous informer dans la foulée de leurs interventions récentes : "Je vous précise que nos équipes ont également procédé au désaffichage et à l’établissement d’un CRA pour les affiches suivantes :

    • Relevé d’affiches Solidays : 178 affiches rue Saint Antoine  (IVe), 56 affiches rue Rivoli/Saint Denis, 8 affiches boulevard Sébastopol, 20 affiches rue Aubry- le- Boucher
    • Enlèvement de 20 affiches de tapis persans, contact pris avec le responsable au 33 rue des Lombards.
    • Procès-verbal pour affichage sur voie publique 1 rue des Ecouffes (IVe)"

    Nous invitons les habitants du Marais à rester vigilants à ce genre de nuisance et de saisir la DPSP des incivilités constatées en informant la Cheffe de circonscription des arrondissements centre (1er, IIe, IIIe, et Xe) Sophie Lachasse <sophie.lachasse@paris.fr> ou son Adjoint Meziane Outahar <meziane.outahar@paris.fr> au 01 42 76 75 94.

    Solidays qui se prévaut du soutien de la mairie de Paris a dû faire la grimace. Il n'y a pas de raison pourtant qu'ils échappent à la loi…

     

  • Justice femme balance et glaive

     

    Évènement important qui apporte son écot à la jurisprudence existante : la Cour de cassation, dans un arrêt du 8/03/2018 portant sur un jugement en appel de la Cour de Versailles, estime que la location de studios meublés, pour de courtes durées, "est susceptible de porter atteinte à la destination résidentielle d’un immeuble, et peut donc être interdite par une copropriété".

    La liberté pour chacun de disposer de son bien et de le louer à sa guise se trouve ainsi réduite dans la mesure où elle porte atteinte au caractère résidentiel d'une copropriété.

    Texte de l'arrêt de la Cour de cassation civile, Chambre civile 3, du 8 mars 2018

     

     

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      Archives 6 devanture 02 06 18 (2)
    Carrefour rue des Archives/rue de la Verrerie (IVe)

     

     

    Au rez-de-chaussée du 6 rue des Archives et du 13 rue de la Verrerie, et au premier étage, s'étendait un café qui s'appelait "La Comète". Nous écrivions de lui le 3 janvier 2010 qu'il servait "le café le moins cher du Marais".

    Avec un express ou une noisette en salle/terrasse à 1,90 €, le café de "La Comète" attirait des clients et son patron Gérard Mahr s'en glorifiait en ajoutant que son plat du jour n'était qu'à 10,50 €. Les choses ont bien changé depuis, alors qu'on nous serine qu'il n'y a plus d'inflation… 

     

    La comète"La Comète" des années 2010

     

    Il y a deux ans, "La Comète" disparaissait du ciel du Marais pour laisser la place à un magasin qui abrite des activités éphémères mais on savait que le local avait vocation à servir d'extension à l'hôtel "Villa Mazarin" qui se trouve tout contre. Il s'agit d'un quatre étoiles dont la qualité a souffert jusque là de l'exiguïté de l'espace dont il dispose, et pour partie d'une résidence hôtelière. 

    Il vient donc de fermer pour des travaux qui vont assurer son extension et la fusion des statuts au 6 rue des Archives, sur l'ancien local de "La Comète". L'immeuble qui comporte six étages et un niveau de sous-sol va devenir un hôtel de tourisme quatre étoiles avec création d'un deuxième sous-sol et couverture de la cour intérieure par une verrière. Le rez-de-chaussée rue de la Verrerie sera modifié pour accueillir un restaurant gastronomique. Les façades sur rue et sur cour seront ravalées et les chiens-assis du 6ème étage modifiés. La surface créée nette sera de 250 m².

    Le permis de construite a été attribué le 7 mai 2018. On peut le contester pendant deux mois en exerçant un recours auprès de la mairie de Paris, direction du permis de construire. Pour ce qui nous concerne, ce projet qui élève le niveau et la capacité de l'hôtel existant nous parait dans la ligne de l'évolution générale du secteur vers le luxe et la valeur ajoutée, illustrée par la politique mise en œuvre par le BHV/Marais. 

    Elle ne fait certainement pas l'unanimité mais dans le cas présent, quels que soient nos regrets d'avoir vu disparaître une brasserie que nous aimions, nous n'avons pas d'objection à assister à la renaissance d'un hôtel qui améliore ses prestations et devrait éclipser la présence d'un magasin éphémère dont les activités changeantes et les stands de restauration rapide installés sur le trottoir présentaient quelques inconvénients pour le voisinage.

    GS

     

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    Arbalétriers dét

    Passage des Arbalétriers, à hauteur du 36 rue des Francs-Bourgeois (IIIe)

     

     

    Le passage des Arbalétriers (IIIe), déjà défiguré par un manque de surveillance des occupants et l'absence d'entretien d'une façade et de la chaussée est maintenant défoncé (suite de notre article du 6 mars 2018). De statut privé, il est à la merci des intérêts du Centre Culturel Suisse (CCS) et du propriétaire d'une boutique de créateurs. Il est aussi  victime de l'incurie des propriétaires-riverains qui n'ont manifesté au fil du temps aucun respect pour ce lieu historique, un des  rares vestiges du Moyen-Âge à Paris.

    Ruelle pavée éventrée et façades recouvertes de graffiti immondes, voilà dix ans au moins que nous dénonçons l'absence d'entretien d'un site en plein cœur du Paris historique. Non sans succès car voila dix ans un habitant propriétaire d'un appartement au 34 de la rue des Francs-bourgeois, Albert Mandil, entreprenait de convaincre les propriétaires concernés par la rive Est, notamment le CCS, de procéder au ravalement de sa façade et obtenait satisfaction.

    Cet homme qui avait rejoint l'association est décédé récemment. Nous lui rendons hommage car il fait figure de bienfaiteur à l'inverse des propriétaires qui s'étrillent depuis des années pour rejeter sur d'autres le coût de l'entretien de ce passage.

    Il faut rappeler que plusieurs immeubles en revendiquent la propriété, du 56 au 68 rue Vieille du Temple et au 38 rue des Francs-Bourgeois. Il a fallu 16 années de procès pour que la justice statue sur la répartition des charges d'entretien du passage sans se prononcer néanmoins sur la nature d'un organe de gestion qui aurait la charge d'en assurer le suivi. Des années qui ont paralysé toute velléité d'entretenir ce patrimoine, ont enrichi une horde d'avocats et créé une animosité durable entre les personnes concernées.

     Le transfert de propriété du Centre Culturel Suisse vers la Confédération Helvétique survenu entre temps semble avoir précipité les évènements : conscients des dangers encourus par les piétons qui empruntent le passage de jour pour se rendre au local d'exposition du CCS à cause d'un sous-sol défoncé et éviscéré de ses canalisations, les suisses ont obtenu une décision de justice pour engager les travaux "à frais avancés".

    C'est la raison du grand désordre auquel nous assistons aujourd'hui. Peut-être est-il tout de même le signe d'un renouveau si un sursaut de dignité pousse ensuite les propriétaires à s'entendre pour faire ravaler la façade qui leur fait honte et décident d'une surveillance efficace la nuit avec fermeture de la grille. On aimerait que le Maire du IIIe Pierre Aidenbaum et la Directrice des affaires culturelles à la mairie de Paris, Claire Germain, se prennent par la main et exigent que chacun assume ses responsabilités et cesse d'agir en béotien soucieux de ses seuls intérêts pécuniaires et mercantiles.

     

    Arbalétriers géné

    La boutique "Éphémère" à l'intérieur du passage
     
     
    Des riverains du passage, conscients du risque encouru par les clients du magasin "Éphémère" et du CCS, qui doivent slalomer sur une chaussée défoncée et encombrée, ont fait appel à la police pour interdire l'accès au passage pendant la durée des travaux.
     
     
  • Haudriettes 5bis devanture 25 05 18Devanture du grossiste "SOLANO", 5bis rue des Haudriettes (III)

     

     

    C'est une surface importante qui s'étend derrière cette devanture du magasin de maroquinerie en gros du 5bis rue des Haudriettes (IIIe). Aussi, dès que les habitants de l'immeuble et les nombreux résidents de cette rue, au 3, au 5 mais aussi dans le lotissement des 4-6-8 autour de l'Hôtel de Bondeville et dans les immeubles aux deux extrémités, ont appris le départ du grossiste, une question était sur toutes les lèvres : qui va le remplacer ?

    L'épouvantail aux yeux de tous était bien entendu la création d'un lieu festif. Il faut dire que les riverains sont gâtés dans cette rue de 100 mètres de long : il n'y a pas moins de 5 établissements de ce type, dont deux qui bénéficient d'une autorisation de nuit. De fait, la nuit notamment au petit jour vers 4-5 heures du matin les cris et hurlements, appuyés de coups de klaxons sont fréquents au point que vouloir dormir sans boules Quiès relève du défi.

    Le pire ne se produira pas. Selon les habitants de l'immeuble, dont il faut rappeler qu'il s'agit d'une copropriété contrairement aux 3 et 5 qui appartiennent au bailleur social de la Ville de Paris RIVP, c'est une agence immobilière qui a décidé de louer le local.

    Nous en sommes enchantés et nous lui souhaitons la bienvenue car il n'existe pas d'activité à notre connaissance qui soit en toute objectivité moins gênante que celle-là… et périodiquement utile de surcroît.

    Néanmoins, le moment est venu pour nous de rendre hommage à la société SOLANO qui était là depuis plusieurs années. Nous devons dire merci à ses dirigeants car ils ont veillé en tout temps, en dépit de leur activité d'import-export, à ne pas gêner leur entourage par les livraisons en pleine voie comme le font d'autres commerces, avec les nuisances qui en résultent. Leur discrétion a été exemplaire. Nous leur souhaitons de prospérer là où leur activité les conduit désormais.

     

  • Pastourelle 20 façade 20 05 18Montmorency 37 façade 20 05 18

     

     

     

     

     

     

       

          A gauche, l'immeuble central sur une seule travée et trois étages au n°20 de la rue Pastourelle. A droite le n°37 de la rue de Montmorency (IIIe)

     

     

    On a du mal à l'imaginer mais c'est une réalité : ces deux adresses ont fait une demande de transformation en "hébergements hôteliers" auprès de la direction de l'urbanisme de Paris.

    Pour le 37 rue de Montmorency, il ne s'agit pas de la totalité de l'immeuble mais de deux appartements sur cour intérieure, au premier et au second étages, tous deux propriétés de la même personne. Rue Pastourelle c'est la totalité de l'immeuble qui est concernée, une construction étroite sur trois niveaux, qui ne fait pas particulièrement penser à un hôtel…

    Pour la quinzaine en cours, la Ville de Paris signale deux autres demandes : au 49 rue N.D. de Nazareth, rez-de-chaussée et premier étage et au 7 rue Ste Apolline pour un deuxième étage.

    A ce rythme, nos quartiers qui sont tous visés par le phénomène auront quelque peu changé de visage d'ici peu. Il est logique d'estimer que la quasi totalité des appartements à statut commercial et une part significative des rez-de-chaussée auront pris ce virage, contre lequel les autorité municipales ne peuvent rien au nom de la liberté du commerce. Tout au plus peuvent-elles imposer une démarche déclarative et l'obligation de s'acquitter des taxes et impôts en vigueur.

     

    Roi de sicile 31 hôtel le compostèle 22 05 18L'hôtel "Le Compostelle", 31 rue du Roi de Sicile (IVe)

     

    Nous avons interrogé un hôtelier traditionnel pour savoir ce qu'il en pense. Bruno Bertez est gérant de l'hôtel "Le Compostelle". Il nous livre d'abord un commentaire macro-économique :

    "Le développement de ce que l’on appelle l’économie du partage est lié à l’appauvrissement relatif de nos sociétés. Les uns ont un revenu insuffisant et ils ont besoin de le compléter, les autres ont un pouvoir d’achat qui ne permet pas de satisfaire leurs besoins, ils cherchent à dépenser moins d’argent et s’orientent vers des prestations dites économiques".

    Il relève que l'évolution constatée a des avantages et des inconvénients

    "Pour résumer, l’avantage consiste en ceci que l’on élargit des marchés en descendant en gamme, en touchant des clientèles de niveaux plus bas. Les inconvénients sont symétriques des avantages".

    "Les prestations bon marché élargissent la clientèle potentielle et beaucoup de gens qui commencent par un AirB&B finissent à l’hôtel".

    Il s'agit cependant d'une concurrence qui peut être déloyale car la location saisonnière n'est pas soumise comme les hôtels à des normes sévères d'hygiène, de sécurité, d'accessibilité, d'entretien et de maintenance. On constate par exemple la prolifération à Paris des punaises de lits. La location saisonnière n'y est pas étrangère.

    Bruno Bertez n'est pas pessimiste dans ses conclusions : "Finalement, tout cela se régularisera de soi-même par la concurrence, la réglementation et la transparence, mais demandera du temps. »

    Nous sommes aussi de cet avis. La mutation que nous vivons en ce moment est une révolution certes mais une révolution douce et pacifique. "L'homme connecté" (homo connecticus) qui est apparu avec les smartphones et Internet a rendu possible l'instauration d'une économie de partage avec une meilleure utilisation de nos investissements (résidence principale, résidence secondaire, voiture, bateau ou autres bien). Le partage peut même s'étendre à la consommation (cuisine, moyens de transports … ).

    Notre environnement en est forcément modifié. Il faut être capable d'en accepter les nouveaux contours, pour autant que le cadre législatif et administratif soit adapté au fil de l'eau et sans délais excessifs.

    GS