Vivre le Marais, Vivre Paris Centre !

Chronique de la vie au cœur et autour du centre historique de Paris

Catégorie : Cadre de Vie, Environnement

  • Pont au chage pont neuf 20 03 18Perspective du pont au Change vers le Pont Neuf. Ce 23 mars, la Seine n'est pas encore à son étiage… (Photos VlM. Un clic gauche agrandit et embellit les images)

     

    Pont marie 24 03 18Le Pont Marie.

     

    Classé monument historique en 1887, il doit son nom à l'architecte Christophe Marie et relie l'Île Saint-louis au quai de l'Hôtel de Ville depuis son ouverture à la circulation en 1635

     

    Pont louis-philippeLe pont Louis-Philippe

     

    D'une longueur totale de 100 m, pour une largeur de 15,20 m, le pont Louis-Philippe fut inauguré en avril 1862. Il relie le quai de l'Hôtel de Ville et la rue du Pont Louis-Philippe à l'Île Saint-Louis. On le doit aux ingénieurs Edmond-Jules Féline-Romany et Jules Savarin

     

    Pont d'arcole 24 03 18 Le pont d'Arcole 

     

    Il doit son nom à la bataille célèbre de Bonaparte en Italie. Jadis pont suspendu dit "pont de la Grève", il est remplacé en 1856 par le pont métallique actuel. Il est le premier réalisé en fer (et non en fonte) avec une arche unique de 80 mètres qui s'appuie sur deux culées de pierre de taille. Réalisateur : l'ingénieur Alphonse Oudry.

     

    Pont notre-dame 24 03 18Le pont Notre-Dame

     

    Le pont actuel date de 1919 mais il a été précédé d'un grand nombre d'ouvrages très différents. Son origine remonte à 1420. Il sert alors de socle à 60 maisons de part et d'autre du pont, avec de riches boutiques. Lors de la crue de 1499, le tout s'écroule. Le prévôt des marchands et les échevins en payent le prix avec leur disgrâce et un emprisonnement à vie… Il est reconstruit en 1512 avec des maisons mais de 6 étages cette fois ! Jusqu'en 1769 où leur démolition est décrétée. La version actuelle date de 1919, après destruction de la précédente de 1853 qui avec ses six  arches en maçonnerie s'avérait peu compatible avec la navigation sur la Seine.

     

    Pont au change 24 03 18Le pont au Change

     

    L'Histoire du pont au Change est presque aussi tumultueuse que celle du pont Notre-Dame. Lui aussi dans sa version de 1647 supportait des maisons, lui aussi fut victime de crues et de démolitions. Son nom vient des courtiers de change qui  y tenaient des bancs pour changer les monnaies. Le monogramme "N" sur les piles et  la couronne de lauriers sont la marque de Napoléon III

     

    Pont neuf 24 03 18Le Pont-Neuf

     

    Il traverse les deux branches naissantes de la Seine à la pointe de l'île de la Cité. On est sorti du IVe mais comment résister au plaisir de s'accaparer le plus vieux et le plus beau pont de Paris ? Il est classé monument historique depuis 1889 et a fortement contribué au classement par l'UNESCO des rives de la Seine au patrimoine mondial de l'humanité.

    Construit sous le règne d'Henri IV par l'architecte Baptiste Androuet du Cerceau, qui prévoyait d'y bâtir des maisons, c'est en 1606 qu'il s'achève et il n'est pas couvert car le roi s'y est opposé. Il est en pierre et mesure 238 mètres de long et 20,50 mètres de large, avec une chaussée de 11,50 mètres et deux trottoirs.

     

    Masc

    Il est réputé pour ses éléments de décoration et la curiosité que constituent les 381 mascarons représentant des têtes de divinités de la mythologie telles que satyres et sylvains, tous sur un modèle différent, magnifiquement restitués par les travaux de restauration de 1993-94. Tous (sauf un) sont des visages masculins caricaturés.

    GS

    Bibl. Wikipédia

     

     

  • Thorigny place 23 03 18Salon de thé "La Petite Place" place de Thorigny (IIIe), à deux pas du musée Picasso

     

     

    Tags sur la place de Thorigny : un bel exemple de réactivité de la Police Nationale et des services de la ville

     

    Dans la nuit du 22 mars, à 1 heure du matin, en passant place de Thorigny, un riverains membre de l'association constate que deux ou trois tagueurs munis de bombes bleues et rouges, sous les yeux intéressés de cinq ou six passants, manifestement peu sensibles à la préservation du patrimoine, s’en prennent aux murs jouxtant le restaurant « la Petite Place » (mur de droite sur la photo).

    Ayant retenu les recommandations de la commissaire de Police du 4ème arrondissement lors de son intervention du 21 mars pendant l'assemblée générale de "Vivre le Marais ", il téléphone immédiatement au "17". Deux minutes plus tard, une voiture banalisée atteint la place et interpelle, en flagrant délit, deux tagueurs âgés de 30 à 35 ans.

    Ce matin, à 10 heures, les tags avaient disparu, recouverts par une couche de peinture posée en début de matinée par les services de la ville. Bravo aux différents intervenants qui ont été si efficaces ! On espère que les tagueurs en tirent la leçon…

    AM

     

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    Contrescarpe terrasse scandaleuseTerrasse place de la Contrescarpe (Ve)

     

    Branle bas de combat hier 21 mars chez tout ce que Paris compte d'associations de défense de la qualité de vie des habitants et du droit à circuler librement sur les trottoirs ! Un vœu déposé devant le conseil de Paris qui siège actuellement, signé d'un groupe de maires d'arrondissements  "Les Républicains" et les "Indépendants" des  IXe, Ve, XVe, VIe et 1er arrondissements a mis le feu aux poudres.

    Le groupe, animé par Florence Berthout, Maire du Ve, propose "la dépénalisation des incivilités relatives à l'encombrement, les étalages et les terrasses" et demande au gouvernement de légiférer.

    La réaction a été telle que le Maire du VIe Jean-Pierre Lecoq annonçait dans la journée qu'il retirait sa signature…

    En ce qui nous concerne, notre stupéfaction nous a conduits à imaginer qu'il manquait au texte une page. Nous avons donc ingénument demandé le vœu intégral dans un message adressé à Mme Berthout. Elle nous a répondu sur le champ et notre perplexité s'est accrue en constatant que texte dont nous avions eu connaissance était bel et bien complet (voir le texte).

    Florence Berthout nous dit ceci : " Le vœu du groupe LRI fait en effet l’objet d’une incompréhension que j’ai souhaité dissiper. Vous l’avez bien compris la dépénalisation permettrait en réalité au maire de fixer le niveau de l’amende. Aujourd’hui, le montant de l’amende reste souvent très peu dissuasif au regard du chiffre d’affaires supplémentaire généré par un dépassement d’autorisation de terrasse ou d’étalage. Il s’agit donc de le rendre plus opérationnel.

    On voit donc où le groupe LRI veut en venir et nous ne sommes pas loin de partager son point de vue. Dans un article daté du 24 décembre 2015, nous dénoncions le fait que le Parquet, saisi d'infractions à l'urbanisme, classait systématiquement les procès-verbaux en provenance de la direction de l'urbanisme ou des Architectes des Bâtiments de France. Pourquoi l’État entretient-il des structures couteuses si leurs démarches se heurtent à l'attitude du Procureur de la République qui considère sans doute que ces dossiers ne sont pas prioritaires ?

    Notre conclusion, dont avions parlé avec nos députés de l'époque, était qu'il paraissait de simple bon sens de dépénaliser ces infractions et de les remplacer par des sanctions administratives dissuasives à l'initiative des autorités territoriales qui, à l'inverse des magistrats, possèdent les compétences et le savoir techniques ad hoc.

    Dans l'affaire qui nous occupe, l'intervention du groupe LRI aurait sans doute été comprise si la proposition était allée jusqu'au bout car chacun voit bien que la pénalisation telle qu'elle existe conduit à l'impuissance des services de maintien de l'ordre et à l'insolence des exploitants de cafés qui dressent leurs rangées de tables interdites au nez et à la barbe de responsables municipaux qui n'en peuvent mais !

    GS

     

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    Affichage sauvage turenne parc royal 10 10 16Un carrefour particulièrement "gâté": Turenne/Parc Royal (IIIe)

     

    Il y a dix jours, nous exprimions dans un article daté du 6 mars, un mélange d'admiration et de doute sur une intervention de la Ville sur le mur du carrefour Vieille du Temple/Quatre-Fils qui fait face à la brasserie de La Perle. Deux jours en effet après notre signalisation et malgré sa surface considérable il avait été nettoyé !

    Selon Gilles Alayrac, sous-directeur à la DPSP (direction de la prévention, de la sécurité et de la protection – la nouvelle "police incivilités" de la Mairie de Paris), cette performance n'a rien de fortuit mais résulte d'une coopération nouvelle et bien structurée entre les services de la propreté et ceux du maintien de l'ordre municipal.

    Voici le contenu de la lettre qu'il nous a adressée :

     

    "Dans votre parution du 6 mars dernier, vous vous êtes félicités de l’intervention rapide  des services municipaux pour retirer un affichage sauvage pour une campagne publicitaire au bénéfice de la Boutique GIVENCHY de l’avenue Montaigne à Paris.

    Je tenais à vous apporter quelques précisions sur cette opération qui n’a rien d’exceptionnel et qui entre dans le cadre du fonctionnement régulier des services municipaux en matière de lutte contre l’affichage sauvage.

    En effet, il existe une coopération étroite entre les services de la Propreté du Paris et ceux de la Direction de la prévention, de la sécurité et de la protection, de sorte que lorsqu’un affichage sauvage est constaté, celui-ci est retiré par les services techniques de la propreté et une procédure de mise en recouvrement est engagée par la DPSP conformément à l’article L. 581-29 du Code de l’environnement.

    En l’espèce, deux enlèvements d’affiches ont été exécutés à l’encontre de GIVENCHY, l’un le 19 février et l’autre le 6 mars. Les deux ont donné lieu à une procédure de recouvrement qui a été facturée à la société qui a procédé à cet affichage irrégulier.

    Pour le seul 4e arrondissement, 215 enlèvements d’affiches ont été réalisés en 2017 et 19 sur les deux premiers mois de l’année 2018.

    Il ne s’agit donc pas de hasard comme le précisait votre publication mais d’un travail régulier quotidien sur l’ensemble du territoire parisien avec naturellement des contraintes matérielles d’intervention et des urgences à prioriser pour organiser cette prestation des services municipaux.

    De façon générale, sachez que chaque retrait d’affiche illégale donne lieu à l’engagement d’une procédure de recouvrement pour couvrir les frais engagés par la ville de Paris pour la remise en état de l’espace public et qu’une contravention est systématiquement dressée contre l’auteur matériel de l’infraction lorsqu’il est pris sur le fait en train de procéder à cet affichage irrégulier.

    Espérant avoir ainsi répondu à vos interrogations, je vous prie d’agréer, Monsieur le Président, l’expression de ma considération très distinguée."

     

    Dont acte. Nous nous en réjouissons.

    Avec deux bémols cependant à la clé : il est dit que 215 enlèvements ont été effectués en 2017 contre 19 sur janvier/février 2018 (2 mois). On est donc sur une tendance de 114 enlèvements pour 2018 soit une baisse d'activité de 47 % !?

    Il est à craindre en outre que les annonceurs prestigieux auxquels on a affaire soient peu sensibles aux amendes qu'on leur inflige. Pour les frapper au cœur, il faut retirer leurs placards TOUT  DE  SUITE. Agir vite ne demande pas plus de travail et réduit à néant le potentiel de communication de l'annonce. C'est l'arme ABSOLUE !

    On apprécierait que les services concernés en soient conscients et agissent en conséquence. Ce conseil est notre modeste contribution à la réponse qui doit être faite à cette nouvelle forme d'agression de notre cadre de vie.

    Gérard Simonet

     

  • Vieille du temple foule dimanche 28 06 10 zoomLa rue Vieille du Temple (IVe) un dimanche en 2012. L'hôtel Amelot de Bisseuil (Ambassadeurs de Hollande) à droite au 47 n'était pas encore restauré (Photos VlM)

     

     

    On est souvent tentés, c'est une des caractéristiques de l'espèce humaine, d'idéaliser le temps passé. Georges Brassens lui a consacré une de ses chansons avec un refrain qui nous dit qu'il "est toujours joli le temps passé ". Il n'est donc pas inutile de rétablir une vérité quand manifestement le souvenir qu'on a des choses et des évènements est altéré par le temps.

    Ainsi en est-il de nos rues. Dans leur livre "Seize promenades historiques dans Paris", éditions Du Retour, Maurice Garden et Jean-Luc Pinol brossent un tableau sans complaisance de divers quartiers qui vont des Champs Elysées à la rue Vieille du Temple en passant par la rue Moufetard, la Butte aux Cailles ou la rue d'Oberkampf…

    Notre vieille rue du Temple y occupe une bonne place. Il est intéressant de revoir ce qu'elle était, avec toujours ce rôle important de lien entre le IIIe et le IVe, entre le nord et le sud, entre la Seine et les anciens marécages qui ont donné leur nom à notre Marais, entre Saint-Paul résidence des rois et l'enclos du Temple, siège des Templiers.

    La restauration du secteur sauvegardé touche à sa fin. Cet Hôtel des Ambassadeurs de Hollande qui en en est un des plus beaux fleurons n'a plus la mine triste que nous lui avons connue.

    Vieille du t 47 façade sur rue Façade sur rue de l'Hôtel des Ambassadeurs de Hollande en 2018, 43-45-47 rue Vieille du Temple (IVe)

     

    Au-delà de notre observation toute récente, que nous apprennent les auteurs des "16 promenades" ?

    Qu'au début du XXème siècle, tous les immeubles de la rue Vieille du Temple ont au moins une boutique sur rue avec souvent un  atelier sur cour, et un nombre considérable de commerces alimentaires et notamment celui qui peut paraitre extravagant : le débit de vin, associé à un autre produit comme le tabac ou le charbon.

    Sur 120 adresses ouvertes au public, 74 boutiques vendent du vin ce qui, compte tenu de la longueur de la voie (855 mètres) revient à un débit de vin tous les 12 mètres.

    Le vin n'est jamais vendu seul. Ces boutiques proposent les produits nécessaires à la vie quotidienne, ce qui nous fait dire aujourd'hui, par contraste, qu'on manque de commerces de proximité.

    Il y avait un revers à cette médaille : une forte densité de population vivant dans des immeubles insalubres fortement dégradés par la présence d'activités industrielles et commerciales. Elles ont quitté le Marais pour s'installer ailleurs ou disparaitre. La population on le sait a socialement changé. La moitié des habitants de la rue sont partis et la moitié restante s'effrite au profit de touristes qui ont recours aux locations saisonnières.

     


  • Manif berges 10 03 18
    Berge rive droite, au fond le Pont Marie (Photos VlM – cliquer jusqu'à deux fois pour agrandir))

     

     

    Il y avait un peu plus de monde que d'habitude un samedi sur les berges de la rive droite entre le Pont Louis-Philippe et le Pont Marie. Difficile voire impossible à un non-professionnel d'en faire l'évaluation, même à la louche comme ils ont l'habitude de le faire.

    On y a vu la Maire de Paris, Anne Hidalgo, qui défend son dossier avec ardeur, et le Maire du IIIe Pierre Aidenbaum avec son écharpe, qui défend Anne Hidalgo.  

                                                                                 

    Manif berges hidalgo 10 03 18 Manif berges aidenbaum 10 03 18

     Anne Hidalgo (à gauche) et Pierre Aidenbaum (à droite) [sans métaphore]

     

    Pendant ce temps, indifférents à l'évènement, les véhicules circulaient de façon plutôt fluide sur les quais de l'Hôtel de Ville et des Célestins.

     

    Quai HdV 10 03 18Quai de l'Hôtel de Ville, le 10 mars 2018 à 15h30

     

    Cette manifestation ne va pas changer le cours des choses et elle ne va convaincre ni les uns ni les autres. La Maire de Paris a pris un nouvel arrêté, il déclenchera probablement des recours avec des rebondissements et les médias en feront leurs choux gras tandis que les deux camps fourbiront leurs armes à coup de sondages et d'études sur le trafic, la pollution et le bruit.

    Il est probable toutefois que l'argument le plus lourd soit "le sens de l'Histoire" et l'exemple de nombreuses villes étrangères et françaises. Le gouvernement et ceux qui ont des vues sur Paris pour les prochaines élections n'y sont pas insensibles.

    Il faudrait tout de même que chacun se dispense d'arguments fallacieux. Ainsi ceux qui parlent de pollution pour dire qu'elle s'est améliorée ou agravée. Comment le savoir et rattacher le résultat au traitement des berges sachant qu'il n'y a que cinq stations de mesure dans Paris et qu'elles sont loin de là.

    Il n'y a qu'une donnée qui trouve grâce à nos yeux car nous savons qu'elle est mesurable et pertinente : le trafic total à Paris, pour vérifier si oui ou non une partie s'évapore (ou se sublime…)

    Faut-il aussi brandir comme argument l'inscription en 1991 des "rives de la Seine" au patrimoine mondial de l'UNESCO en oubliant que le motif de l'inscription est la qualité des monuments qui la bordent des deux côtés et non les berges elles-mêmes qui ne sont que des quais ou des grèves ordinaires. Voir à ce propos le site de l'UNESCO et toutes les photos des merveilles auxquelles il attribue l'inscription. A ne manquer sous aucun prétexte !

    Gérard Simonet

     

  • L'orme corrigéLa place Saint-Gervais, revue par Pierre Colboc, architecte et président de Marais-Quatre, proposition hélas non retenue pour le "budget participatif" de la mairie de Paris

      

    FAIRE – PART

    Vous me connaissez tous, je suis

         l’Orme du parvis de l’Église Saint Gervais,

    et je vais bientôt disparaître.

     

    Mon ancêtre, abattu à la Révolution ou peu après, a abrité pendant des siècles les rendez-vous de ceux qui s’acquittaient de leurs créances et, parfois, après une vaine attente de la part  des créanciers (d’où l’expression « attends-moi sous l’orme » pour les mauvais payeurs) .

    Il ornait aussi le blason des marguilliers chargés de l’administration des biens de la paroisse, et il décore encore aujourd’hui les balcons en fer forgé de certains immeubles de la rue François Miron construits au XVIIIème siècle.

    On raconte aussi que les pécheurs y faisaient amende honorable, battant leur coulpe sous ses branches. Il dut en entendre de belles !

    Moi, je me charge de faire un peu d’ombre depuis ma dernière plantation en 1935 ( ?) et de contempler les passants, les bus, les voitures en stationnement…. J’avais rêvé d’un environnement plus poétique, d’une place piétonne, mais ce projet n’a pas été retenu. Je me contente donc de mon élégant entourage de huit bornes réunies par une chaine de protection sur un petit gradin..

    Aujourd’hui, quoique apparemment encore vert, je dois être irrémédiablement malade, car on va me remplacer par un jeune arbre, un ormeau, qui prendra ma place, je l’espère (à moins que l’on ait l’idée de planter une autre essence, ce que j’aurais du mal à admettre…).

    Ah ! ce n’est pas drôle, le destin d’un arbre… Pas de retraite heureuse après des années de bons et loyaux services : je vais finir, anonyme, moi, labellisé en 2005 « arbre remarquable de France », en fumée ou en compost : ainsi va la vie.

     

    L’Orme de Saint Gervais – A.R.

     

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    Bruit boucher oreilles jeune femmeLa lutte contre le bruit est un impératif de santé publique

     

     

    Nous reproduisions ci-dessous un condensé de l'exposé du Dr Bertrand Lukacs, président de l'association des riverains du canal St Martin (Xe) et de la nouvelle association  "Vivre Paris !" devant les participants au "conseil de la nuit" du 7 mars 2018 à l'Hôtel de Ville :

     

    Bonjour à tous et merci de me donner la parole.

    Nous ne partageons pas l’optimisme des intervenants précédents. Pour nous le bilan est simple. Au mieux la situation est stationnaire, au pire elle s’est aggravée et il y a aujourd’hui plus de pire que de mieux.

    Pourquoi cette discordance alors que, au moins dans du discours, nous partageons la même analyse sur les conditions à remplir pour le développement équilibré du développement de la vie nocturne ?

    Ce développement doit s’appuyer sur deux éléments très structurants que personne ne peut contester.

    • Pour l’homme le temps de la nuit n’est pas le même que le temps du jour. Le temps de la nuit est celui du repos et du sommeil, le temps du jour est celui de l’activité et du travail. Cet équilibre est la base de notre physiologie. Une des conséquences est que les travailleurs de nuit, toutes choses étant égales par ailleurs, sont exposés à une morbidité plus importante que les travailleurs du jour, comme le récent rapport de l’institut national de veille sanitaire le montre très bien.
    • Le bruit est pour l’homme une pollution. C’est même la deuxième pollution après la pollution atmosphérique. Comme toutes les pollutions, elle engendre une morbidité et un coût sociétal qui s’élève à plusieurs milliards d’euros. Et le bruit est particulièrement sensible la nuit pour deux raisons : la première est notre besoin de dormir la nuit, la seconde, peu connue, est que la nuit, contrairement à d’autres organes, l’oreille reste ouverte et perçoit les bruits de la même manière que si nous étions éveillés.

     

    Une priorité beaucoup trop haute est donnée au développement d’une nuit festive peu ou mal régulée au détriment du sommeil des riverains. La course que se font les grandes villes européennes pour le développement du tourisme nocturne peut conduire à ce que l’on observe aujourd’hui à Barcelone ou à Budapest avec des quartiers où la population se révolte contre cette situation non régulée.

     

    BarceloneManifestation contre le tourisme de masse à Barcelone

     

    Et cette priorité s’accompagne d’une incroyable asymétrie entre les citoyens. Il est tout à fait possible pour un établissement de mettre en place rapidement une activité ne respectant pas la législation et créant des nuisances pour les riverains. En revanche il va être extrêmement compliqué et long pour les riverains de faire valoir leurs droits et de faire respecter la législation. Il va falloir des mois et des années de souffrance et de combat pour que ces nuisances cessent.

    De la même façon ce qui est choquant dans cette nouvelle tendance d’occuper l’espace public la nuit c’est l’absence de régulation protégeant aussi les consommateurs d’alcool et d’autres substances. Au-delà des nuisances sonores, comment peut-on tolérer des dérives nocturnes conduisant à des états d’hyper alcoolisation des jeunes, véritable fléau,  quand il existe un arrêté interdisant, comme c'est le cas au canal St Martin, la consommation d’alcool à partir de 21 heures et dont les conséquences indirectes mesurables sont les 2,5 tonnes de canettes de bière, de bouteilles d’alcool et de déchets ramassées tous les matins sur le quai.

    Face à cette réalité,  il existe des perceptions différentes. Nous tenons ici à saluer les propos du Préfet de Police de Paris expliquant récemment dans Le Parisien sa politique consistant à faire respecter simplement la loi dans un souci d’équité et de protection de la tranquillité des riverains. Nous sommes également intéressés par la mise en place de la police de sécurité du quotidien et nous sommes prêts à être impliqués dans cette nouvelle démarche. Enfin nous saluons la prise d’arrêté interdisant la consommation d’alcool dans certains lieux mais nous demandons qu’ils soient effectivement respectés.

    Nous voulons que parallèlement à la politique du développement de la nuit, la mairie de Paris s’engage dans une vraie politique de lutte contre le bruit intégrant en priorité le bruit de la nuit. Nous demandons à Mme Hidalgo qu’elle ait pour la pollution par le bruit la même détermination qu’elle affiche pour la pollution atmosphérique.

    Nous demandons que soit mis fin à cette incroyable asymétrie entre ceux qui sont responsables des nuisances et ceux qui les subissent. C’est simplement une question d’égalité des citoyens face à la loi. Nous demandons à travailler avec les mairies, la Préfecture de Police et tous les services concernés, à la mise en place d’un circuit court aidant et protégeant les riverains subissant des nuisances pour y mettre fin le plus rapidement possible. Un tel système est opérationnel dans la ville de Rotterdam.

    Enfin nous demandons que pour les occupations nocturnes de l’espace public nous puissions définir, sous la coordination de la Mairie de Paris et de la Préfecture de Police, un cadre clair de régulation des nuisances élaboré en concertation étroite avec les riverains et une évaluation de la situation régulièrement sur des critères objectifs partagés.

    En conclusion nous pensons qu’il est tout à fait possible de développer une vie nocturne équilibrée. Pour ce faire, il est urgent de corriger les asymétries d’aujourd’hui. Nous voulons travailler avec les différentes entités concernées pour y parvenir.   

    Bertrand Lukacs

     

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    AffAVANT : 4/03/18

     

    PignonAPRÈS : 6/03/18

     

     

    Intervention fulgurante des services de la propreté de Paris sur le mur pignon du 95 rue Vieille du Temple (IIIe) ce matin ? Le service de dés-affichage, muni de perches télescopiques adéquates, est intervenu pour retirer les 55 affiches à la même enseigne de la boutique Givenchy (shame on you !) du 36 de l'avenue Montaigne.

    Espérons que l'annonceur qui a les moyens et qui les emploie à nous polluer sera frappé lourdement à son portefeuille pour l'infraction commise à l'encontre du Règlement Local de la Publicité de Paris et subira l'opprobre de tous ceux qui ont vu ses affiches. On l'espère mais on n'en est pas convaincus car la procédure est longue et offre des échappatoires. Il serait encore plus efficace de frapper au niveau de la pertinence de ce moyen de communiquer. Il faudrait pour cela que les affiches sitôt posées soient retirées, sans préjudice des poursuites qui s'imposent.

    Agir immédiatement ne prend pas plus de temps d'intervention mais retire tout intérêt à ce type de publicité. "Le combat cesserait faute de combattants". Alors pourquoi attendre ?

    Dans l'exemple que nous décrivons, il s'est écoulé 48 heures entre notre article et l'intervention de la mairie. C'est très bien. Mais nous ignorons par quel biais et à quel moment l'infraction a été signalée. C'est peut-être le fait du hasard que l'intervention ait suivi de si peu notre signalement ? Si tel était le cas, la réaction des service de la propreté aurait trop tardé.

    Au moment où à l'Hôtel de Ville on commence à reconnaitre (Bruno Julliard ce matin dans Le Figaro) que la propreté doit être renforcée, il est temps de se poser ce genre de questions et d'y répondre.

     

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    Francs-bourgeois 38 grille 05 03 18 L'entrée du passage des Arbalétriers, 38 rue des Francs-Bourgeois (IIIe) avec sa grille fermée mais non verrouillée (Photos VlM – Clic gauche jusqu'à deux fois pour agrandir)

     

     

    Le passage est toujours aussi sinistre car sa rive Ouest est dans un état honteux, contrairement à la rive Est qui est entretenue. La chaussée pavée quant à elle est tellement inégale qu'y marcher sans se fouler une cheville relève de l'exploit.

    Un détail qui a son importance : la grille est désormais fermée. Pas verrouillée car l'un des deux vantaux s'ouvre librement quand on le pousse, mais naturellement fermée tout de même. C'est le résultat de la décision du 31 août 2017 du TGI (tribunal de grande instance) de Paris statuant en référé qui a déclaré "recevable la demande de fermeture du passage par le verrouillage du portail" et ordonné au CCS (centre culturel suisse) de "procéder à ce verrouillage pendant la nuit, tous les jours de 23h00 à 9h00".
     
    On rappelle que ce passage, un des hauts-lieux du patrimoine historique du Marais, est la copropriété de quatre syndicats de copropriétaires des rues Vieille du Temple et Francs-Bourgeois. Ils se déchirent et nourrissent les cabinets d'avocats depuis 16 ans pour trancher la question du partage des charges. On attendait le résultat de l’audience de la cour d’Appel de Paris qui devait en juger le 28 février. Une fois de plus, l’audience a été reportée au 14 mars…
     
    La Cour d’Appel doit aussi fixer définitivement entre les quatre copropriétés concernées le statut du passage.  L'issue se rapproche maintenant.
     
    En attendant le Centre Culturel Suisse (CCS) qui est propriétaire du local qu’il exploite dans le passage, a constaté le danger pour le public de l’état du sol et la Confédération Helvétique a demandé et obtenu du juge du TGI  le droit de réparer le sol et canalisations du passage à ses frais avancés, ce que les trois autres syndics ont accepté sans rechigner afin de se décharger momentanément sur un tiers des responsabilités qui leur incombent…
     
    Il est particulièrement savoureux de constater que c’est un État étranger qui prend en  charge la restauration d’un passage historique du Marais, au nez et à la barbe de la Direction des Affaires Culturelles, des Monuments Historiques et de la Mairie de Paris !
     
    Arbalétriers tags 05 03 18
      Une décoration peu compatible avec le caractère médiéval du site (il y dix huit mille ans on faisait mieux à Lascaux. Que de progrès !)
     
     
     
    Arbalétriers vue nord sud 05 03 18
    Logement en encorbellement, victime à répétition des camions de livraisons
     
     
     
    Il faut tout de même relever que le CCS est le principal responsable de la  dégradation accélérée du Passage. Au cours de ces vingt dernières années, 40.000 visiteurs sans surveillance (d'où les tags…) l'ont emprunté et les camions de livraisons ont causé de nombreux dégâts. Il aura fallu un référé pour obtenir que ses deux directeurs (Suisses et statut diplomatique) acceptent de fermer le portail la nuit après 23h00 ! 
     
    GS – MT