Vivre le Marais, Vivre Paris Centre !

Chronique de la vie au cœur et autour du centre historique de Paris

Catégorie : Cadre de Vie, Environnement

  • Bruit en idf

    Près de 9 franciliens sur 10 se montrent préoccupés par le bruit de leur environnement et plus de la moitié s'en inquiètent très fortement.  6 franciliens sur 10 considèrent que le bruit affecte leur santé (Enquête IFOP 2014 pour le Ministère de l’Écologie)

     

     

    Fanny Mietlcki, directrice de Bruitparif, et Michel Riotto, président d'honneur de France Nature Environnement Île-de-France (FNE), se sont unis pour dresser un bilan de la lutte contre le bruit à fin 2017. Il a été diffusé par le magazine "Liaison" et par Internet.

    Paris est au cœur de l'Île-de-France mais les attentes des parisiens en la matière ne sont pas forcément identiques à celles des franciliens en général. Pour ces derniers, les transports en commun comptent plus dans les nuisances qu'ils subissent que les bruits de la circulation urbaine et du voisinage, qui caractérisent Paris.

    Dans les conclusions de FNE, l'effet du bruit sur la santé est rappelé avec force : troubles du sommeil, stress, risques cardiovasculaires et baisse voire perte des facultés auditives avec apparition de troubles comme les acouphènes ou les bourdonnements. Les scientifiques estiment que le bruit est la cause de 10.000 décès prématurés en Europe chaque année.

    OreilleNotre oreille est si complexe. Par pitié, épargnez la !

     

    Les troubles de voisinage que nous subissons dans les arrondissements parisiens et contre lesquels nous sommes plus de trente associations à lutter, au sein du réseau "Vivre Paris !",  sont essentiellement ceux qui résultent du comportement d'établissements recevant du public (ERP) et à plus forte raison ceux qui sont ouverts la nuit.

    Le code de la santé publique limite à 5 décibels de jour l'émergence d'un bruit au-delà du bruit ambiant. Ce chiffre est ramené à 3 décibels la nuit (rappelons que 3 décibels correspondent à un doublement du bruit). Il y a donc des références objectives pour intervenir contre un établissement bruyant si le bruit vient de l'intérieur. C'est plus difficile à identifier et à réprimer si des gens dans la rue ou même en terrasses se livrent au tapage comme le font la nuit des consommateurs alcoolisés qui hurlent et s'invectivent. Il n'y a alors qu'un recours, la police, si tant est qu'elle accepte de se déplacer.

    Bruitparif a mis au point toutefois un dispositif qui offre la faculté de déceler l'origine, l'ampleur et l'heure du bruit. Ils l'ont baptisé "Méduse" à cause de sa forme. Une expérimentation est en cours, avec le soutien de la mairie de Paris, dans cinq quartiers dont le Canal St Martin (Xe), la place Ste Catherine (IVe) et le quartier des Enfants Rouges (IIIe).

      Nuit

     

    On peut se demander s'il existe une pression sur les pouvoirs publics, indépendamment des électeurs, pour que le traitement du bruit soit pris en charge méthodiquement avec des échéances. Il existe une directive européenne de 2002 que chaque pays doit décliner dans sa propre loi et prendre des mesures adéquates mais elle vise essentiellement les transports : trains, avions, autoroutes… Elle exige que chaque agglomération de plus de 100.000 habitants produise son "plan de lutte contre le bruit" mais pour ce qui est de Paris ce plan a été décliné des statistiques de trafic automobile, au prétexte qu'il existe une forte corrélation entre bruit et trafic… mais en oubliant les bruits de voisinage.

    C'est donc vers le gouvernement et la municipalité de Paris que nous nous tournons pour leur dire qu'il y a urgence de santé publique et que toute disposition doit être évaluée à l'aune des nuisances sonores qu'elle crée ou qu'elle supprime.

    FNE recommande une série d'actions. Une première catégorie concerne le trafic routier : diminution de la vitesse, création de "zones 30", ondes vertes (feux rouges synchronisés), transformation des carrefours en rond-points, réduction du trafic avec report modal vers le vélo (une lapalissade…), création de parcs de stationnement en bordure des villes, restriction du nombre des poids lourds, remplacement des véhicules thermiques par des électriques, développement des transports en commun, optimisation de la gestion des véhicules de livraisons, adoption de revêtements routiers moins bruyants…

    Un véritable inventaire à la Prévert contre lequel on n'a pas de prévention mais il ressemble à un vœu pieux pour des mesures  d’ailleurs plus ou moins lancées déjà.

    Casque

     

    On a gardé la douzième pour la bonne bouche car enfin on se sent un peu plus concernés : "Lutter contre les comportements inciviques" : usage inapproprié du klaxon en ville, deux-roues motorisés mal réglés, pots d'échappement frelatés, tolérance coupable à l'égard du refus des "motards en colère" d'accepter le contrôle technique en vigueur pour les voitures et faiblesse incompréhensible à l'égard de motos comme les Harley Davidson qui produisent un bruit d'enfer.

    Cette dernière recommandation rachète à elle seule la platitude des précédentes qui de notre point de vue enfoncent des portes ouvertes. C'est un message que nous adressons à la Maire de Paris, au Préfet de police de Paris, au Ministre de l'intérieur et à ceux qui œuvrent dans les instances européennes car c'est à ce niveau qu'il faut agir aussi, et pour finir au Président de la République car il traite beaucoup de sujets chez nous…

    Gérard Simonet

     

  • Jp2Le "Jackpot", 10 rue des Haudriettes (IIIe) – Tél. 01 42 71 61 46 – ouvert tous les jours (Photo VlM)

     

     

    Il prend la suite du "Café Marais" au 10 de la rue des Haudriettes dans le IIIe, à l'issue de travaux de transformation en profondeur. Le propriétaire est Julien Agobert, déjà connu dans le IVe pour tenir le restaurant "Monjul ", 28 rue des Blancs-Manteaux.

    Julien Agobert est considéré comme un chef créatif "qui allie saveurs et textures". C'est aussi ce qui caractérise la nouvelle adresse "Le Jackpot". Il y propose des tapas. Il s'agit plus du "concept" de tapas, à savoir des petites préparations variées et pas forcément espagnoles comme on a l'habitude de les rencontrer.

    Voici comment il se décrit lui-même : "Après l'école hôtelière Jean Drouant et mon service " militaire" aux cuisines de l'Elysée, la cuisine a été pour moi l'aboutissement  d'une expérience acquise dans les palaces, relais et châteaux  aussi bien à Paris, qu'en province ou à l'étranger.
    Après la cuisine semi-gastronomique du MONJUL, j'ai cherché à faire une cuisine plus simple mais quand même gourmande et avec une touche d'originalité.
    " Ma " cuisine, c'est un métissage culinaire des saveurs et des textures venant du Monde entier qui bousculent et étonnent mais c'est, avant tout, une passion et une envie de faire plaisir".

    Le cadre est intimiste avec pierres et poutres à foison. La musique est discrète, comme le souhaitent la plupart des clients qui vont au restaurant pour parler et généralement pas pour se retrouver noyés sous une une avalanche de décibels. Les habitants, qui sont nombreux à vivre dans les immeubles qui bordent la rue, sont eux aussi rassurés de constater qu'il n'y pas a priori avec le "Jackpot" de risque potentiel de nuisances sonores.

    Jackpot 15 01 18Vue de la salle

     

    Pour y avoir dîné, nous recommandons cet établissement à ceux qui soignent leur ligne et sont attentifs à l'authenticité des produits et à la qualité et la tranquillité du cadre. L'addition est assez douce : 20 à 25 € si vous ne faites pas trop bonne chère et n'abusez pas de la dive bouteille…

     

  •  

    SaletéPoubelles et déchets devant des immeubles à Paris

     

     

    Poursuivant ses efforts d'information sur le thème de la propreté, le journal les Échos dont nous avions relaté les résultats de l'enquête très fouillée réalisée par le journaliste Massimo Prandi (notre article du 27 septembre 2107) a publié un nouvel article sur le sujet le 6 décembre dernier en apportant des éléments chiffrés qui ont été assez peu relayés… 

    Le titre de l'article de Mathieu Quiret pose pourtant question « Une baisse de l’effort de nettoyage expliquerait a saleté de Paris » avec cette explication « Depuis 2001, le budget de la propreté aurait baissé de 18% selon les plusieurs groupes politiques du Conseil de Paris. L’exécutif actuel revendique récemment 250 créations de postes d’agents et promet des opérations coup de poing en 2018. » 

    Parallèlement et depuis quelques jours les journaux se font les porte-paroles des éboueurs de Paris inquiets par la prolifération des rats dans le capitale.   

    Dans son édition du 22 janvier, Le Parisien reprend à nouveau le sujet de la propreté sous le titre "La ville de Paris déploie-t-elle suffisamment de moyens?". Il est question du rapport de la Mission d'information et d'évaluation de 225 pages établi, après 7 mois d’enquête et de travaux, par les élus de droite et de gauche.  Ce document pointe l'absentéisme, l'organisation insuffisante et le manque de coordination ainsi que la baisse des effectifs.

    Nous apprenons que les augmentations récentes d'effectifs font en fait suite à une baisse continue depuis 2001 du nombre de personnes employées à la Direction de l'eau et de la propreté, baisse  supérieure à 1 100 personnes qui confirme l’affirmation des Échos. Le nombre d'engins de lavage des trottoirs a chuté de 10 % sur la même période. Il semble parallèlement  que le matériel soit souvent en panne car vieillissant. 

     

    IMG_5995Etat déplorable de la placette de la rue Saint Martin proche de l'église Saint-Merri le 25 01 2018 (photo PC)

     

     

    Face à ce constat inquiétant, 45 propositions sont suggérées pour mieux organiser les moyens et mieux nettoyer. Multiplication du nombre de corbeilles, pédagogie auprès du public notamment des jeunes, développement des urinoirs prés des lieux de fête et augmentation des amendes. Bien entendu le rapport insiste sur le renforcement de la lutte contre les rats, ces derniers d’ailleurs délogés par la montée actuelle de la Seine risquent de se multiplier davantage encore dans les prochaines semaines .

    Devant cette situation qui ne fait qu'empirer, la Maire de Paris devrait faire de nouvelles annonces, les quatrièmes du genre depuis son élection. Cela fait beaucoup alors que les résultats se font toujours attendre !

    Nous avons répété maintes fois qu'il fallait des moyens car la malpropreté de Paris n'est pas une fatalité, comme l'a affirmé avec aplomb mais à la légère un élu de la mairie de Paris, non "Paris se méditerranéise pas", il faut en réalité tout repenser et ne pas hésiter à "mettre le paquet" quitte à puiser dans le budget des subventions distribuées trop facilement. 

    Des résultats, voilà tout simplement ce qu'attendent les Parisiens. Aux élus d'agir pour rattraper le temps perdu . 

    Dominique Feutry 

     

  • Bouquinistes Bouquiniste des quais de Seine (Photo VlM)

     

     

    Le quotidien "Le Parisien" du 20 janvier 2018 nous l'apprend, les bouquinistes, en butte à des marges qui s'amoindrissent, veulent étendre leurs étalages. En clair, (Lire l'article du Parisien). passer de quatre boites à cinq.

    Nous partageons l'avis d'Olivia Polski, Adjointe PS à la Maire de Paris, en charge du commerce et de l'artisanat, qui veut assujettir son accord à un engagement des bouquinistes à ne pas devenir des marchands de souvenirs de Paris made in China.

    Bouquinistes tagués quai Hôtel de Ville juil 10Pour mémoire, photo VlM juillet 2010

     

    Rappelons, puisqu'on parle des bouquinistes, qu'on a obtenu d'eux en 2010/11 qu'ils entretiennent leurs boites, avec l'aide de la mairie de Paris. "Vivre le Marais !" avait dénoncé avec insistance les tags nombreux dont elles  étaient couvertes.

    GS

     

  • Berge rive droite pont neuf 18 01 18Berges rive droite à hauteur du Pont Neuf (Photo Reporterre)

     

     

    "Reporterre", le "Quotidien de l’Écologie", publie une tribune de Frédéric Héran, économiste, urbaniste et maître de conférences à l’université de Lille 1, qui contredit le rapport que la Région Île-de-France diffusait il y a deux mois en critiquant la mesure.

    Il faut prendre connaissance de cette tribune. Nous savons bien que les opinions sont partagées sur ce dossier et varient en fonction des intérêts de chacun. Mais au-delà de cette constatation, il reste les tendances lourdes : l'exemple des autres grandes villes, la lutte contre la pollution de l'air et l'encombrement des rues, la nécessaire baisse de la dépense énergétique. Le Député LREM du IVe Pacôme Rupin nous confiait récemment que si son mouvement était amené à conquérir la mairie de Paris, il ne reviendrait pas sur la fermeture des berges.

    Le plaidoyer de Frédéric Héran, de notre point de vue, est intéressant mais on peut regretter qu'il reproche au rapport du conseil régional ce qu'il pratique lui-même, à savoir une argumentation visiblement partisane et un brin manipulatrice elle aussi.

    Il fait peu de doute cependant que ce qu'il annonce soit vrai : la circulation a baissé de façon sensible à Paris dans son ensemble, du fait sans doute de "l'évaporation" (il vaudrait mieux parler ici de "sublimation") de trafic dont il parle.

    GS

     

  • BoulaLa future boulangerie Nicolas Flamel 34 rue de Montmorency (photo VlM) 

     

     

    Nous avons relaté avec tristesse dans un article du 22 octobre 2017 la fermeture de la boulangerie 34 rue de Montmorency (IIIe). 
     
    Alors que les habitués craignaient que ce magasin soit repris pour y installer une activité différente, les repreneurs qui se sont récemment déclarés, aujourd’hui à la tête du restaurant Nicolas Flamel, ont annoncé qu'ils rouvriraient la boulangerie en mars prochain.
     
    Voilà qui réjouit les clients. Des affiches sont déjà apposées annonçant cette prochaine évolution et la réouverture dans quelques mois.
     
    Nous sommes nous aussi très heureux que ce commerce revive et conserve la même activité. Il nous tarde de connaitre les aménagements qui seront apportés.
     
    Dominique Feutry
     
  • ValentinoLa boutique Valentino, 13 rue des Archives (IVe)

     

    Notre article du 17 janvier sur la fermeture annoncée de la boutique Valentino et l'installation prochaine de l'horloger de luxe Royal Quartz Paris nous a valu l'intervention du BHV/Marais, propriétaire des immeubles, qui nous indique les conditions dans lesquelles ce changement s'opère.

    Son directeur général Alexandre Liot nous précise que Valentino n'a pas quitté sa boutique parce que les affaires ne marchaient pas mais tout simplement parce que son bail se terminait le 31 décembre 2017 et qu'il était prévu que l'horloger prenne sa succession.

    Nous avons échangé sur le modèle économique de ces commerces qui, vus de l'extérieur, ne semblent pas très actifs et font planer des doutes sur leur rentabilité et la pertinence de leur implantation dans le Marais. Alexandre Liot s'en explique et nous rassure : les transactions dans ces magasins portent sur plusieurs milliers d'€ chacune et il suffit de deux ou trois ventes par jour pour équilibrer les comptes. Elles sont par ailleurs le fait d'acheteurs discrets qui n'ont rien à voir avec les chalands ordinaires. Des gens qui ont pour habitude de ne pas se montrer beaucoup…

    Nous préférons qu'il en soit ainsi. Nous devons nous réjouir que la France soit leader dans l'industrie du luxe. Elle fournit des milliers d'emplois et en crée sans discontinuer. Elle contribue à la balance des paiements et participe au prestige et au rayonnement de la France, que ses actionnaires soient français ou non.

    GS

     

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    ValentinoIn Memoriam : Valentino, 13 rue des Archives (IVe) – "Le flux les apporta, le reflux les remporte… – Corneille – Le Cid – acte IV scène 3"

     

     

    Du 9 au 13 de la rue des Archives (IVe), cinq boutiques de luxe ont été ouvertes il y trois ans dans les immeubles qui appartiennent au BHV/Marais (Groupe Galeries Lafayette). Cinq griffes prestigieuses y ont installé leur boutique : Gucci (Kering), Givenchy (LVMH), Moncler (Remo Ruffini), Fendi (LVMH) et Valentino (propriété d'un fonds qatari).

    La population les a accueillis froidement en dénonçant le caractère austère et répétitif de leurs devantures. D'autres se sont plaints de l'évolution de leur environnement familier vers un luxe qui leur devenait inaccessible. Tout en reconnaissant que ces réactions étaient légitimes nous avons fait plusieurs fois observer que ces commerces ne créaient aucune nuisance et que si leur esthétique ne contribuait pas à égayer la rue elle ne l'enlaidissait pas pour autant.

    Ce que nous jugions plus préoccupant avec ces boutiques c'était leur absence de fréquentation. On a pu constater pendant ces trois années qu'en dehors des deux ou trois employés qui assuraient l'accueil, il n'y avait jamais personne à l'intérieur. Chacun y est allé de son explication : "les marques veulent une vitrine dans le Marais et sont prêtes à en payer le prix…" ou "ces boutiques sont le fruit d'une erreur marketing dont les conséquences seront tirées un jour…".

    Valentino - Copie

    Il semble que Valentino ait décidé de faire droit à la deuxième hypothèse. Une affiche annonce sa fermeture et l'occupation prochaine de la boutique par un horloger de luxe "Royal Quartz Paris" qui ouvrira au  printemps prochain. A vrai dire, on note le changement mais on est en droit de se dire qu'on ne change pas de paradigme : on est et on reste dans le luxe et le prestige.

    Pourquoi pas. Mais qu'en sera-t-il des autres si, comme on le craint, ils perdent de l'argent depuis trois ans ? Quelle est leur capacité de résistance ? et celle surtout de leurs actionnaires ? Peut-on croire qu'en dépit de l'ambiance qui règne dans cette partie du Marais, qui n'a rien de l'avenue Montaigne, les acheteurs du golfe qu'on attendait rue des Archives décident effectivement de s'y encanailler un peu ?

    Gérard Simonet

     

  • CEDHLa Cour Européenne des Droits de l'Homme (CEDH) instituée en 1959 par le Conseil de l'Europe a son siège à Strasbourg

     

    Sur le fondement de l'article 8 qui établit le "droit au respect de la vie privée et familiale" dans la Convention Européenne des Droits de l'Homme, la Cour Européenne des Droits de l'Homme (CEDH) vient de condamner la conseil municipal de la ville de Valencia (Valence) – Espagne pour n'avoir pas pris les "mesures visant à faire cesser les bruits émanant de bars, pubs et discothèques" dans certains quartiers. (Le Monde, Blog SOS Conso – Rafaële Rivais)

    La CEDH considère qu'il y a "violation de l'article 8" et condamne la Ville au paiement de 7.000 € pour préjudice et 6.671,26 € pour frais et dépens. (On peut télécharger le jugement en anglais ICI)

    Cette décision, qui fait jurisprudence européenne en France comme ailleurs dans l'UE, a fait droit à la requête n°23383/12 du requerrant espagnol Miguel Cuenca Zarzoso contre la Ville. Des demandes similaires avaient été précédemment rejetées par la Cour Constitutionnelle d'Espagne. La Cour européenne des Droits de l'Homme leur oppose donc un démenti.

     

    ValenceLe centre de Valence et la cathédrale Sainte Marie (XIIIème siècle)

     

    Nous allons dédier cet article à la Délégation à la nuit de la mairie de Paris qu'anime Frédéric Hocquard. Une structure créée en 2104 qui s'est essentiellement occupée depuis à promouvoir, parmi d'autres, l'activité nocturne d'organisations comme Culture Bar Bars dont l'objectif est de donner licence à tous les bars d'organiser des concerts nocturnes de musique amplifiée.

    La décision  qui concerne Valence est porteuse de deux messages : la nécessaire prise de conscience des municipalités que leur responsabilité est pénalement engagée si elle ne font pas régner le calme la nuit et, pour les citoyens dont la tranquillité n'est pas respectée, la perspective d'obtenir la reconnaissance de leurs droits, si nécessaire, par des décisions de justice.

    En France les décisions pleuvent. SOS Conso s'en fait l'écho :

     

    GS

     

     

  • ScanAcquarelle de Michel Duvoisin. Paris 3ème et 4ème arrondissements – Éditions Équinoxe.

     

    "La poésie de rentrée sur 2018" de notre sympathique inconnue m'a donné l'idée de poursuivre dans cette veine poétique pour mettre en exergue les pages principales de notre combat contre l'incivilité, en préservant et mettant en valeur notre patrimoine et notre art de vivre".

    Michel du Marais

     

     

    Cliquez dans la flèche pour entendre pendant votre lecture du poème l'Impromptu n°3 en Sol bémol de Franz Schubert dans l'interprétation sublime qui en est donnée par la jeune pianiste Olga Jegunova. Wladimir Horowitz est dépassé. Seul Murray Perahia fait aussi bien. Une référence !

    GS

     

     

    Ballade pour Paris

     

    Quatrain véloce

    Régression de la trottinette

    Agression des rollers sur pieds

    Et pauvres passants oubliés

    Chahutés comme des marionnettes

     

    Quatrain musclé

    Paris, branle bas de combat

    Quand des tagueurs tristes et viles

    Salissent les sergents de ville

    ACAB: Assez, C'est Assez, Basta ! 

     

    Quatrain marchand

    Passants pris au piège des espaces de vente,

    A la queue leu-leu et entourés de nervis

    De la publicité les sinistres servantes

    Des réductions de prix, des atteintes à la vie !

     

    Quatrain flyer

    Des afficheurs de pub, des marchands de tapis

    Qui fixent à tour de bras leurs infos exotiques

    Sur tous les pylônes et sur tous les abris

    Las, le piéton-chaland les voit comme des tiques

     

    Quatrain motard

    La colère est dit-on mauvaise conseillère

    Et donne un coup de vieux, comme la pollution

    Motards de tous les droits et des belles œillères

    Ami du bruit, te mettre au pas, c’est ta sanction !

     

    Quatrain climatique 

    Un coup de froid sans la moindre gelée dans l'air

    On ouvre en grand le gaz, le plein de CO2

    Pour réchauffer les terrasses comme pas deux!

    Et l'Accord de Paris ? Et quid des pauvres hères ?

     

    Quatrain canin 

    Beuh-Ah les déjections canines qui dégoûtent

    Que l’on doit éviter, que l’on doit contourner

    Transformant nos parcours en espaces de joute

    Amis des animaux et de la propreté

                                                                                                                                                                                                                    Quatrain sonore 

    Ballet de décibels écorchant les oreilles

    Des riverains arrachés des bras de Morphée

    Qui appellent au silence les coryphées

    Des fêtards amateurs de sons et de merveilles

     

    Quatrain juridique 

    Ceux qui se jouent des lois, aiment se goberger

    Insultant le voisin, des serpents à sornettes :

    Vous ne fermez pas l’œil, et bien déménagez !

    Pour faire prospérer nos sinistres guinguettes

     

    Quatrain machiste 

    Difficile à changer, ces habitus « malins »

    Mots intolérables, violences conjugales,

    Inculture bar-bar(e),  malaise au quotidien

    Faire vivre un combat pour l’égal à égale

     

    Quatrain historique

    Paris ! On s'est aimé, on s'est battu sous tes murs

    Montand t'a célébré, et les chanteurs de rue

    Cèdent la place aux Pierrots de la nuit, immûrs

    Pantins qui du festif managent la décrue.

     

    Pauvres de nous aux foyers parisiens

    Suspectés de s’en prendre aux petits riens

    Nos goussets sont lorgnés par nos édiles

    Pour engraisser les «assoss» à sébiles

    Nous passons pour des fâcheux, moins que rien

    Pendant que prospèrent bien des vauriens

    Seigneur Maire que les temps sont hostiles

    Pour les urbains qui se font de la bile

     En pensant à leur Cité pour son bien

    Avec le poète fait historien

    Sans cesse, lutter contre l'incivil

    Sans trêve aimer, patrimoine fragile

    Villon, Hugo, Apollinaire, à nous ! Tiens !

    Force et beauté des mots, autant de liens

    Pour se défier des arlequins futiles,

    Chérir nos quartiers d'un esprit fertile…

    Michel du Marais