Vivre le Marais, Vivre Paris Centre !

Chronique de la vie au cœur et autour du centre historique de Paris

Catégorie : Cadre de Vie, Environnement

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    Font stravFontaine Stravinsky : les sculptures (en couleurs) de Niki de Saint Phalle et (en noir) de Jean Tinguely (Photo mairie de Paris)

     

     

    L'information de la mairie de Paris emboite le pas à notre article du 27 octobre 2023 qui présentait ce monument et ses mécanismes "fil de fer" comme le "rocher de Sisyphe" de l'Hôtel de Ville.

    Sa description de l’événement est, sans surprise, dans une tout autre tonalité : "Pour la première fois en quarante ans, l’œuvre de Jean Tinguely et Niki de Saint Phalle a bénéficié d’une rénovation complète. L'inauguration est prévue mardi 7 novembre. Controversée à l’époque, elle est aujourd’hui emblématique du quartier de Beaubourg et continue de fasciner badauds et passants. Mais que représentent ses sculptures ? Quels secrets se cachent derrière cette collaboration fructueuse, et quel rôle a joué Claude Pompidou lors de la création de la fontaine ?"

    La mairie reconnait que c'est la première fois en quarante ans que cette fontaine est en état de fonctionner. On est légitimement en droit de se demander combien de temps durera l'état de grâce et, s'il est prochainement rompu, de qualifier ses défenseurs de masochiste s'ils acceptent sans rechigner une nouvelle période de gel pour réparations !

    Nos réserves à l'égard de cette œuvre, cependant, ne nous interdisent pas de respecter celles et ceux qui l'apprécient. Nous les engageons à prendre connaissance du dossier très détaillé que la mairie de Paris lui consacre ce jour.

    Gérard Simonet

     

  • NikiLa Fontaine Stravinski de Niki de Saint Phalle et Jean Tinguely (Photo VlM, clic gauche pour agrandir)

     

     

    La mythologie nous enseigne que Sisyphe fut condamné par Hadès, dieu des enfers et souverain de l'empire des morts, à pousser un énorme rocher au sommet d'une montagne. Mais dès le but atteint, le rocher roulait jusqu'au pied du versant opposé d'où Sisyphe devait le remonter. Et ainsi indéfiniment…

    Dans les années 80, la mairie de Paris réceptionnait cette Fontaine, fruit d'une commande publique de la ville de Paris, en partenariat avec le Centre Pompidou et le Ministère de la Culture. Elle est l'œuvre de la plasticienne Niki de Saint Phalle et de son mari Jean Tinguely. Il s'agit d'un bassin rectangulaire de 600 m² qui accueille treize "sculptures" fragiles animées, dont la composition, le mouvement et les sons émis sont censés évoquer les œuvres du compositeur de l'Oiseau de Feu et du Sacre du Printemps, Igor Stravinsky.

    Je répugne en général à me lamenter mais il me semble qu'en 35 années de vie dans le centre de Paris je n'ai jamais vu cette fontaine fonctionner normalement. Il faut convenir qu'à l'origine c'était une gageure car on sait très bien qu'une mécanique "fil de fer", avec des pompes donc des moteurs électriques, s’accommode mal du milieu aquatique. En pratique tout rouille et la fontaine est en permanence en révision, entretien ou rénovation. Nombreux sont ceux qui pensent qu'elle ne fonctionnera jamais de façon pérenne.

     

    StravQuand la fontaine est vide…

     

    J'ai eu pourtant une surprise ce matin : entourée d'une palissade qui en fait le tour complet, la fontaine était en service ! J'ai essayé de m'en approcher pour assister à ce prodige et trouver une ouverture dans les panneaux-écrans pour prendre des photos…. Las, un panneau d'information annonçait qu'elle est toujours en rénovation, en phase de test du système hydraulique !

    Pour la mairie de Paris qui a la charge de son entretien, c'est une obligation toujours recommencée, à l'image du supplice de Sisyphe… Qui aura le courage de décider de sa transformation en un simple bassin pour bateaux modèles-réduits ?

    Gérard Simonet

     

     

     

    Postscriptum du 30 octobre 2023
     
    Karen Taïeb, Adjointe à la Maire de Paris en charge du Patrimoine, de l’Histoire de Paris et des relations avec les cultes répond à notre article avec cette information dont nous la remercions : "Pour votre information, tout a une fin, nous retirerons les barrières le 6 novembre pour une mise en fonction le 7 novembre 2023
    Bien cordialement "

     

     
     
     
     
     
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    St merri 2

     

    L'espace a un nom : "Parvis Elise et Célestin Freinet", au carrefour des rues du Renard et Saint-Merri (IVe). Sur les piliers en béton de cette construction contemporaine qui soutient une école maternelle et élémentaire publique d'avant-garde et un centre sportif, ont fleuri une douzaine d'affiches porteuses de dessins et de messages qui feignent de viser les enfants mais atteignent plus surement les adultes.

    On trouve sur les piliers ces affiches soigneusement encadrées qui portent ces messages :

    • Construire une passerelle entre l'Afrique et l'Europe pour que les réfugiés puissent venir sans danger
    • Punir les adultes pour leur montrer ce que ça fait !
    • Faire des robinets avec du Coca et du Fanta en plus de l'eau.
    • Construire une machine à remonter le temps pour nous prévenir du Covid
    • Ne pas confier nos vies à l'IA même si dans le futur on pourra faire voler les voitures
    • Faire que tous les pays se rassemblent pour détruire l'île de plastique
    • Faire en sorte que toutes les villes en Afrique soient comme Paris
    • Construire de vrais foyers pour les sans-abris
    • Créer un "jour des ordures" où tous les adultes et enfants nettoient les rues
    • Égalité salariale entre les femmes et les hommes
    • Arrêter la faim chez les enfants
    • Que chaque enfant ait un adulte qui le protège !

    Cette campagne de communication mérite qu'on en fasse l'exégèse. L'auteur ne signe pas mais nous croyons l'avoir identifié. Il s'agit selon toute vraisemblance de Quentin Seven, un artiste peintre qui s'est fait connaitre en 2020 au moment de la percée du Covid, avec de l'affichage sauvage qui avait touché la place des Vosges et la rue du Temple notamment.

    Il a depuis acquis des lettres de noblesse. Nous n'excluons pas qu'il ait agi ici dans le cadre d'une mission qui n'a plus rien de sauvage, commanditée et rémunérée par la Ville de Paris. Nous serions heureux que Karine Barbagli, Première Adjointe au Maire de Paris-centre, en charge de l'enfance et de la famille nous éclaire à ce sujet et nous précise quel est le message de fond que l'artiste a été chargé de véhiculer.

    Il n'est pas aisé de le percer comme le souligne le titre de notre article. La naïveté et le truisme (*) font douter de la réalité de l'humanisme qui s'efforce d'inspirer la démarche, et du désintéressement politique de l'auteur. Il est intéressant de savoir comment les habitants du secteur et les familles des élèves réagissent à ce qui ressemble tout de même à une campagne. Laquelle ?…..

    YLG/GS

     

    (*) Vérité banale, si évidente qu'elle ne mérite pas d'être énoncée

     

    Voici ce qu'on peut lire sur l'artiste :

    (suite…)

  • Pac nettRue du Pont aux Choux (IIIe), propre comme un sou neuf après "l'intervention d'envergure" la veille des équipes de Propreté de Paris. Pour en savoir plus sur cette voie au nom insolite, lire ou relire cet article ancien…

     

     

    Le Maire de Paris-centre, Ariel Weil, nous informe que les services de Propreté de Paris sont intervenus rue du Pont aux Choux dans le IIIe pour nettoyer tous les rideaux métalliques.

    Nous insistons depuis des semaines sur la nécessité pour Paris et ses représentants de soigner l'esthétique de la Ville, dans l'absolu car nous avons tous une exigence de beauté pour notre lieu de résidence, a fortiori quand on sait que les projecteurs vont se braquer sur nous avant et pendant les Jeux Olympiques de 2024.

    On le reconnait, l'affichage sauvage et les tags ont régressé et on s'en réjouit. Il reste en revanche la problématique des rideaux métalliques. Ils offrent une surface considérable aux vandales et il n'est pas possible aux services de la mairie d'intervenir sans l'accord et la coopération des gérants des boutiques.

    Nous comprenons des informations qui nous parviennent que la mairie aurait décidé de mettre ce problème en attente, en procédant malgré tout, rue par rue, à une intervention annuelle avec la volonté d'en tirer les enseignements et adapter sa politique en conséquence.

    Pac atOn est toujours rue du Pont aux Choux. Ce magasin et ses rideaux métalliques sont restés "dans leur jus", comme pour témoigner de ce que c'était avant, et plus probablement en raison de difficultés administratives dans la relation avec le gérant…

     

    Il est probable que la rue du Pont aux Choux ait bénéficié de ce régime mais on en conclut qu'il n'y aura peut-être plus de nettoyage avant un an, une garantie que les tagueurs exposeront leurs œuvres pendant tout ce temps…. C'est loin de la politique que nous défendons, qui est elle basée sur une intervention immédiate apte à décourager ces vocations nuisibles….

    Nous espérons que la Ville se rende à cette évidence et dégage les moyens de la mettre en application.

    Gérard Simonet

     

    Attention !!! Ne ratez pas notre spectacle exceptionnel du 19 octobre : CARMEN, opéra-comique de Georges Bizet en version de concert avec 10 artistes. Voyez l'affiche et retenez vos places en cliquant  ici….

     

    Postscriptum du 2 octobre

    Le Maire de Paris-centre réagit à notre article. On vient de recevoir en substance le message suivant de son conseiller Alexandre Bondoux : "Nous avons mis en place des actions renforcées pour le traitement des tags et graffitis. Depuis 2020, plus de 79.000 opérations ont été effectuées à Paris-centre. Le propriétaire du commerce « TARTAIX » a refusé l’intervention de traitement de ses rideaux métalliques. La procédure en vigueur nous oblige à obtenir l’accord du commerçant avant de procéder au nettoyage. Nous maintenons nos efforts pour le convaincre de s'y conformer."

     

  • Hector-guimard-synagogue pavée 10

    Hector-guimard-bretagne 10

    Immeuble 10 rue de Bretagne (IIIe) et synagogue 10 rue Pavée (IVe), deux ouvrages qui portent la signature du célèbre architecte Hector Guimard (Photo VlM), tout comme certaines de nos bouches de métro.

     

     

    JO de 2024, périphérique, Hôtel Dieu, jardins de Notre-Dame de Paris, transition énergétique, chauffage au gaz, état des toits de Paris…. Sans compter Hector Guimard, chantre de l'Art Nouveau, qui a plusieurs constructions à son actif dans le XVIe et qui est l'auteur chez nous d'un immeuble de rapport 10 rue de Bretagne et de la remarquable synagogue de la rue Pavée.

    Des sujets qui nous concernent aussi. Ils sont intelligemment exposés dans la lettre de XVIème demain dont nous vous proposons la lecture.

     

  • QFCombien de temps, combien de bombes de diverses couleurs, a-t-il fallu aux tagueurs, rue des Quatre-Fils ( IIIe) pour cet ouvrage que personne a priori ne leur a demandé ? A préserver ou à détruire ? (Photo VlM)

     

     

    Jean-François Daull, est l'un des membres fondateurs de l'audmr (association des utilisateurs de DansMaRue), dont le président est François Louis. Il parle à l'oreille de Colombe Brossel, Adjointe à la Maire de Paris pour la propreté. Jusqu'à présent, car elle est désormais sénatrice depuis les élections du 24 septembre qui l'ont portée, tout comme le communiste Ian Brossat, au palais du Luxembourg. Relations de longue date tissées au cours d'une carrière dans la haute administration et d'un engagement politique au parti socialiste.

    On ne connait pas encore le ou la remplaçante de Mme Brossel mais on se souviendra longtemps qu'elle a fait du bon travail à la tête de sa délégation. Nous en avons parlé récemment : l'affichage sauvage et les tags, s'ils ne sont pas encre maitrisés, ont marqué le pas.

    Il y a un point noir au tableau cependant : le contrat signé il y a un an avec les cinq prestataires d'enlèvement des tags exclut les rideaux métalliques des commerçants. C'est pourtant là que le bât blesse. Un rideau tagué défigure une façade et une immeuble entier. Quand les commerces se suivent et que les rideaux sont baissés, outre leur laideur, ils attisent l'angoisse et la déprime.

    La mairie s'est bornée à prévoir leur traitement annuel. Encore faut-il que le gérant du magasin soit d'accord car le caractère ajourée de nombreux rideaux rend la devanture et la vitrine sous-jacentes vulnérable aux projections de solvants et abrasifs.

    Conclusion : le problème reste entier et doit être reconsidéré à la lumière de l'expérience.

    Jean-François Daull, qui a rejoint notre association il y a deux ans, vient d'adresser à la Maire Anne Hidalgo et à tous les conseillers de Paris un dossier en 18 points pour améliorer la situation de notre ville en matière de tags et d'affichage sauvage.

    Nous invitons nos amis-lecteurs à le télécharger et à le lire. Ils constateront que nous partageons globalement la même analyse. L'auteur remarque qu'à ce jour les réactions viennent de l'opposition surtout. Espérons que les nouveaux responsables de la propreté à l'Hôtel de Ville et dans les arrondissements s'y intéresseront aussi !

    GS

     

    Postscriptum du 26 septembre :

    Jean-François Daull nous fait le plaisir de commenter l'article que nous lui consacrons en écrivant ceci :

    Bonjour et merci pour ce partage. Le sujet est d'intérêt général. Il devrait pouvoir rassembler toutes les énergies politiques et citoyennes sans polémique. Je précise que suite à la transmission de ma note à madame Hidalgo hier, j'ai reçu un message très positif de son Premier Adjoint, Emmanuel Grégoire, confirmant son intérêt pour mon constat et mes suggestions. Comme des changements doivent intervenir dans l'exécutif municipal après l'élection au Sénat de trois adjoints dont Colombe Brossel, il m'informe que la municipalité reprendra contact avec moi rapidement.

     

    Postscriptum du 7 octobre :

    Jean-François Daull nous adresse un nouveau message qui répond à des nouvelles critiques, nous dit-il, de la part "d'anti-audmr" :

    "Je ne suis plus membre du parti socialiste depuis longtemps même si un des plus grands moments de mon militantisme socialiste fût d’avoir assisté comme étudiant socialiste au Congrès de juin 1971 à Epinay.

    « Je ne parle pas à l’oreille de Colombe Brossel et ne l’ai pas croisée dans la haute administration » mais dans mon arrondissement le 19ème. Dans le cadre de mes contributions DansMaRue et de mes actions pour la Propreté de Paris j’ai toujours eu d’excellents contact avec cette Adjointe et ses équipes de terrain.

    "Grâce à ces bonnes relations, normales entre des administrés et leurs élus, j’ai fait avancer certains dossiers locaux ou parisiens dans l’intérêt de tous.

    "Je suis bien membre fondateur de l’AUDMR mais sans responsabilité au sein de cette association. Mes positions, propos ou écrits n’engagent que moi."

     

     

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    Haud 5Immeuble "Ville de Paris", 5 rue des Haudriettes (IIIe)

     

    Un arrêté préfectoral fixe à dix ans le renouvèlement des ravalements de façades à Paris. Passé ce délai, la mairie est en droit d'adresser une injonction aux propriétaires, au vu de l'état des façades, et de les contraindre à engager les travaux.

    Ceux qui vivent dans ce secteur du IIIe se souviennent qu'il existait dans les années 80, trois "immeubles de rapport" identiques, de six étages, aux numéros 3, 5  et 5bis de la rue des Haudriettes, propriétés d'une fratrie qui en avait hérité. Leurs propriétaires s'étaient dans un premier temps déchargé de l'immeuble du 5bis qui fut vendu à ses occupants.

    Avec l'arrivée de Bertrand Delanoë à la mairie de Paris en 2001, la course au logement social fut lancée et on apprit dès 2001 que la mairie de Paris s'était portée acquéreuse des deux autres immeubles.

    Quelques années plus tard, on assista au ravalement du 5bis mais aussi loin qu'on remonte dans le temps on n'a pas souvenance d'un quelconque ravalement des deux immeubles dont la ville est devenue propriétaires. On peut annoncer sans médire que ces deux immeubles ont traversé les décennies 1980-90-2000 et 2010 soit quarante ans au moins sans le moindre ravalement…. On est loin des dix années réglementaires !

    Peut-être doit-on porter au crédit des JO de 2024 le fait que la Ville se soit enfin décidée en 2023 à procéder au ravalement de ces immeubles rétifs ! Leurs façades affichent désormais une couleur blond vénitien du meilleur effet avec des portails gris-verts qui mettent en valeur la modénature des façades.

    Haud 3

    Hélas, trois fois hélas, les pieds d'immeubles abritent des commerces qui disposent tous de volets roulants métalliques, tous tagués, et il n'est pas venu à l'idée du donneur d'ordre de ravalement de faire nettoyer ces laideurs.

     

    Charlot 1

    Ce cas n'est pas isolé. Le pompon est atteint par les 9 portes de garages du 1-3 rue Charlot (IIIe) ! Les milliers d'interventions auprès de DansMaRue n'y ont rien changé. Dommage !

     

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    AV1Le nouvel hôtel, le Grand Mazarin, 4-6 rue des Archives ou 17-19 rue de la Verrerie (IVe) en travaux depuis cinq/six ans… (Photo VlM/AG).

     

     

    On peut prédire, sans risque de se tromper, un clivage de la population de Paris-centre à propos de cet hôtel 5 étoiles qui se prépare à ouvrir le 4 septembre. On relève déjà une fâcheuse coïncidence : le propriétaire de l'hôtel, "Maison Pariente", apprenait le 31 août, quatre jours avant l'ouverture de l'hôtel, la mise en règlement judiciaire de la marque Naf Naf créée par lui en 1973… On ne peut que souhaiter un meilleur sort à ce nouvel investissement !

    L'hôtel occupe deux immeubles qui font l'angle entre la rue des Archives et la rue de la Verrerie. Il s'agit de constructions post-haussmanniennes du XIXème siècle avec façades élégantes comme celles qui bordent la rue des Archives depuis Rivoli jusqu'aux Archives Nationales.

    Des sondages des sols effectués avant réhabilitation font état de deux niveaux pré-existants de sous-sols. Leur existence peut expliquer l'annonce d'une piscine qualifiée "d'extraordinaire" par l'hôtel…

    Le prix de ses 50 chambres et 11 suites se situe entre 700 et 1.000 € la nuit. Les prestations sont de très haut niveau comme en témoignent les photos postées sur le site.

     

    Chambres-suites-le-grand-mazarinUne chambre du Grand Mazarin (Photo Maison Pariente)

     

    Un restaurant complète le dispositif : le "Boubalé", spécialisé dans la cuisine ashkenaze que le chef étoilé Assaf Granit entend revisiter. Les prix de la table ne sont pas indiqués pour le moment mais on peut imaginer qu'ils épouseront le barème de l'hôtel. Les anciens du quartier se souviendront qu'en 2010 on pouvait consommer là précisément, à "La Comète", le  café en terrasse le moins cher de Paris pour 1,90 € !!!

    De "La Comète" au "Boubalé", on peut difficilement faire mieux en matière de gentrification. Est-il pour autant justifié de s'en plaindre ? Le Marais des années 50, délabré et insalubre, était menacé de démolition. Le Corbusier (qu'on ne présente plus forcément comme un urbaniste génial) proposait sa démolition totale et son remplacement par un quartier central de tours en béton. On l'a échappé belle !!!

    Grâce à André Malraux et quelques autres visionnaires, nos trésors architecturaux ont été mis à l'abri dans les années 60 et le Marais est devenu pas à pas le quartier le plus beau de Paris, qui est elle-même la plus belle ville du monde. Il n'est pas surprenant dans ces conditions que les prix de l'immobilier s'en ressentent et que les entreprises du tourisme investissent. Maison Pariente explique "Nous avons choisi un quartier adoré des Parisiens et des voyageurs du monde. Une adresse singulière, parenthèse de luxueuse sérénité au cœur de l’effervescence. Un lieu inattendu et attachant."

    Il n'est pas permis pour autant à ces nouveaux venus de perturber la tranquillité des riverains. Nous serons attentifs à l'occupation éventuelle de l'espace public par une terrasse, qui est vécue à ce jour comme la menace majeure du nouvel établissement.

    Gérard Simonet

     

  • BouquetLe "Bouquet des Archives", 31 rue des Archives (IVe) (Photo VlM/PM)

     

     

    Lorsque le signal a été donné par la Maire de Paris en 2020 pour déployer des "terrasses estivales" sans contraintes, certains bars-restaurants se sont livrés à des excès en tout genre pour attirer le plus possible de consommateurs. Un des proches du "Bouquet" s'est particulièrement distingué, chacun l'identifiera. Il est d'ailleurs rentré depuis dans le rang….

    Le "Bouquet des Archives" en revanche est resté sage et nous nous en sommes réjouis. Il est en train de nous décevoir avec cette décoration de mauvais goût, tellement contraire à l'esthétique du Marais dont il profite pourtant de la réputation et du prestige.

    Nous souhaitons que la mairie de Paris-centre et l'ABF (architecte des bâtiments de France) s'y intéressent et demandent gentiment au gérant de cet établissement de retirer sa décoration douteuse. Promis, juré, il n'aura pas un client de moins, au contraire ! Avec en prime notre estime !

     

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    Grande dépositionLa "Grande Déposition", ou descente de croix, en plâtre de Goix

     

     

    Le Maire de Paris-centre Ariel Weil annonce sur Twitter (X désormais…) la fin des travaux de restauration de l'église St Gervais-St Protais : "La fin de sa restauration approche, l'église Saint-Gervais dévoile peu à peu son nouveau visage ! Et bientôt surtout le grand dévoilement de son clocher dissimulé depuis tant d’années par un échafaudage. RdV à la rentrée."


    St gervais
    Chapelle des baptêmes
    Horloge monumentale du clocher et chapelle des baptêmes

     

    En France, au titre de la loi de séparation de l'église et de l’État (1905), les pouvoirs publics (ministère de la Culture) peuvent subventionner les travaux d'entretien et de restauration des édifices religieux déclarés monuments historiques. L'État ne finance pas les édifices parce qu'ils sont religieux mais parce qu'ils bénéficient d'une protection au titre des monuments historiques.

    On n'en fait jamais assez pour protéger le patrimoine dont nous sommes dépositaires mais il faut reconnaitre que Paris-centre a procédé ces dernières années à de nombreuses restaurations totales ou partielles d'églises : St Paul St Louis, St Gervais, St Merri, St Eustache, Billettes, St  Nicolas des Champs….

    GS