Vivre le Marais, Vivre Paris Centre !

Chronique de la vie au cœur et autour du centre historique de Paris

Catégorie : Cadre de Vie, Environnement

  • RoueLa grande roue de la Concorde (et de la discorde…) (Photo SPPEF)

     

     

    La fusion programmée des quatre arrondissements du centre historique de Paris nous pousse à observer au-delà des limites du Marais. Il nous arrive même de nous projeter en Province, voire sur le monde avec de sujets de société ou d'économie, voire même sur l'univers quand nous parlons d'astronomie ou d'astrophysique !

    Avec la place de la Concorde on est tout de même plus près de chez nous. On est même chez nous tout simplement quand on considère l'admirable perspective qui débute avec la cour du Louvre et l'arc de triomphe du carrousel et se perd au loin dans l'arche de La Défense en ayant traversé l'arc de triomphe de l’Étoile et "opposé les frontons de la chambre des députés et de l'église de la Madeleine".

    C'est en substance ce que nous dit Pierre Bénard dans l'éditorial de "Sites & Monuments", le bulletin d'information de la SPPEF (société pour la protection des paysages et de l'esthétique de la France) que préside Alexandre Gady, à propos de la grande roue de Marcel Campion.  Démontée en mai alors que son propriétaire était mis en examen, elle est toujours susceptible de revenir avec son cortège de baraques foraines.

    La SPPEF demande le report sine die de l'installation de la roue dans une pétition documentée à laquelle nous nous associons bien volontiers. La place de la Concorde mérite autre chose que cette attraction qui convient mieux à la foire du Trône.

    GS

     

     

  • A0 Devanture bariolée d'une pharmacie de la rue Rambuteau (IIIe) (photo VlM)

     

      

    Le mouvement semble vraiment s’amplifier, tous les quartiers, dont le Marais, sont concernés et chacun, médusé, constate la multiplication des transformations des devantures des pharmacies en panneaux publicitaires figées et mobiles puisque des écrans plaqués derrière les vitres font aussi défiler des publicités vantant tel ou tel médicament, tel produit de soins etc…

    Cette évolution relativement rapide qui enlaidit nos rues est une des conséquences de la nécessité pour les pharmaciens d’évoluer et de changer de modèle face à la montée du numérique, la vente sur internet et,  tôt  ou tard, en grandes surfaces, sans oublier le déremboursement des médicaments et la montée des parapharmacies qui n’ont pas les mêmes contraintes réglementaires.  

    A1Devanture d'une pharmacie de la rue du Temple (IVe) (photo VlM)  

     

    En réponse à toutes ces mutations et pour essayer de maintenir des marges suffisantes, les pharmaciens adhérent à des groupements nationaux ou régionaux (il en existe des dizaines en France) qui leur permettent de mutualiser leurs achats, de bénéficier de promotions et d’obtenir des meilleurs prix tout en ayant aussi accès à du personnel qualifié.  Ils se sont donc lancés dans la dynamique du marketing de la santé, du bien-être et de la cosmétique.  

    L’affichage non régulé que nous dénonçons en est une de résultante. Mais doit-on pour autant laisser chaque officine étaler sur ses vitrines ce qu’elle veut, au mépris de l’esthétique et surtout des règles existantes, telles celles relatives au PSMV.  

    Que se produirait–il si chaque commerçant, quelle que soit son activité, placardait  sur ses vitrines, affiches, calicots et autres joyeusetés donnant à nos rues un aspect  permanent de kermesse et de carnaval ?

     

    A2Devanture d'une pharmacie rue Beaubourg (IVe) (photo VlM)

     

    Il est temps que les autorités, la Direction de l’Urbanisme et les architectes des bâtiments de France en particulier, se saisissent de ce sujet. Si il n’y est pas pris garde, alors nous pouvons prédire que le phénomène va continuer à se développer de façon anarchique, fera école et tout retour en arrière deviendra compliqué.

    Dominique Feutry

     

  • Gravilliers 61 façade tabac 18 07 1761 rue des Gravilliers (IIIe) (photos VlM/BP)

     

     

    C'est en raison de la réfection de la devanture du local commercial du 61 rue des Gravilliers (IIIe) qu'on a découvert l'enseigne d'un magasin ancien qui était un  bureau de tabac, "Le Balto".

    Ce nom nous renseigne sur la vie de ce commerce. A cette époque, la SEITA consentait une aide financière aux débits de tabac qui acceptaient de prendre pour enseigne une de ses marques. "Balto" comme "Gauloises" faisaient partie du catalogue des marques de la SEITA.

    On se souvient à cette occasion, éphémère car une nouvelle devanture pourrait être créée dans les jours qui viennent, que la "Balto" était dans les années 50 une cigarette blonde française, peut-être la seule à essayer de concurrencer les blondes américaines qui investirent la France après la libération. La "Balto" était douce, avec un goût de miel. Ses paquets avaient un cadre rouge sur fond blanc abritant une nef aux voiles déployées. Elle n'a pas résisté aux Marlboro et autres Philip Morris.

     

    Gravilliers 61 porte ancienne tabac 18 07 17Entrée du 65 rue des Gravilliers (IIIe) : porte en bois, piédroits, voute et imposte

     

    On ignore à ce stade qui est le commanditaire des travaux car aucun panneau n'est visible. Probablement un établissement de restauration légère. En attendant d'en savoir plus, nos lecteurs sont invités à regarder cette photo de l'immeuble voisin du 65 de la rue, dont la porte a été restaurée, et nous dire s'ils ont une idée sur la raison de cette maçonnerie étrange autour de la porte, a priori unique dans le Marais : le piédroit de droite est vertical mais celui de gauche comporte une surprenante ondulation. Une hypothèse : fermeture automatique de la porte avant l'invention des grooms ?

    Gérard Simonet

     

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    Sans-titreVue de la bibliothèque Forney, Hôtel de Sens, 1 rue du Figuier (IVe)

     

     

     

      

    Depuis plus de 50 ans Francis Hallé,  docteur en biologie et docteur en botanique, dessine les merveilles qu’il observe, depuis le fin fond de la forêt tropicale ou dans les jardins botaniques du monde entier. « Le fruit de son travail de terrain représente aujourd’hui 117 carnets. Des récits de voyages et des anecdotes scientifiques accompagnent ses 24.000 pages. Francis Hallé a aussi réalisé près de 8 000 dessins, une fois rentré chez lui ou depuis les camps de base qui ont désormais rejoint les herbiers des Muséums de France. »

     

    Les dessins de l'artiste sont exposés à la bibliothèque, "Francis Hallé : explorateur du végétal", éveillant la curiosité à la richesse de la biodiversité. 

     

     

    12349Un dessin de l'exposition "Francis Hallé : explorateur du végétal"

     

     

      

    « Initié par son père, Francis Hallé conçoit une profonde admiration pour la forêt. Sous l’influence de son frère aîné, Nicolas, botaniste au Muséum de Paris, il se spécialise en botanique tropicale et s’installe dans les régions tropicales pour en étudier les forêts primaires, d’abord en Côte d’Ivoire puis au Congo, au Zaïre et en Indonésie. Professeur de botanique à l’université de Montpellier, il se spécialise en écologie des forêts tropicales humides et en architecture des arbres. » 

     

    Notons que Francis Hallé a publié de nombreux ouvrages, le dernier d'entre eux s'intitule "50 ans d'observations dans les Jardins botaniques du monde" (Museo) et a été publié en 2016.

     

    La bibliothèque Forney a  profité de cette exposition pour faire voir au public « une sélection de documents originaux tirés de ses réserves sur le thème des fleurs et de la végétation tropicale en particulier : papiers peints, modèles pour artisans, emballages, photos, échantillons de bois, motifs ornementaux divers… »

     A voir absolument

     Jusqu' au 31 août 2017, de 13h à 19h sauf les dimanches et lundis

    1 rue du Figuier
    75 004 Paris

     

     

     

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    15473022529_2dd6995ffe_bLa place Baudoyer photographiée la nuit de la rue François Miron (photo Sébastien) 

     

      

    La place Baudoyer est située à l'emplacement d'un ancien cimetière fermé en 1772. Elle se dénomme alors place du Marché Saint-Jean. Jugée petite, elle est agrandie lors des travaux de percement de la rue de Rivoli et son nom devient celui qu'elle porte encore aujourd'hui. Selon Danielle Chadych auteur du Marais – Évolution d'un paysage urbain, "on ignore si la place doit son nom à la porte Baudoyer de l'enceinte du XIe siècle puis celle de Philippe Auguste ou si la porte le doit à la place."

    L'espace est bordé par la mairie du IVe arrondissement bâtie sous  le second empire par Nicolas Bailly (1819-1892), l'auteur du tribunal de commerce de Paris qui a aussi travaillé à la restauration de Notre-Dame et de l'Hôtel de Ville avant sa destruction. Après qu'un incendie l'ait sévèrement détruit en 187l, la restauration de la mairie du IVe a été engagée en 1884. Arcades, colonnes doriques, fronton aux armes de la Ville de Paris et horloge décorent la bâtisse qui a servi de modèles pour d'autres mairies. Son escalier monumental mène à la salle des mariages décorée par le peintre et sculpteur Léon Comerre (1850-1916) dont les œuvres sont présentes au Petit Palais, à l’École de Beaux-Arts et dans différents musées de province et étrangers.

    En face de la mairie, côté Ouest, se dresse la caserne Napoléon appelée aussi Lobau édifiée par le capitaine de génie Guillemant en 1852 après qu'aient été rasées plus de 70 maisons ! L'ensemble des immeubles de la caserne forme un polygone irrégulier bordé par les rues François Miron, de Lobau, de Rivoli et par la place Saint-Gervais, il comprend aussi le bâtiment dit " l'annexe" (2 rue de Lobau) datant de1861, construit  par Janvier.

    Le Marais dispose ainsi d'un bel exemple d'architecture militaire de style néoclassique, sobre et massif à la fois. Les différents frontons sculptés sont intéressants. Celui de la façade 4 rue de Lobau représente une allégorie de la République, alors qu'au n° 2 figure un aigle dressé sur une forteresse. Le fronton rue de Rivoli est orné d'un représentation d'Hercule vêtu d'une peau de lion et armé d'une massue. C'est seulement  en 2009 que la Garde républicaine a quitté les lieux. Après les révolutions de 1830 et 1848, cette installation prévue pour recevoir 2.200 militaires répondait comme d'autres au besoin de protéger le pouvoir en place.

     

    1972292-2717782Gravure représentant la caserne Napoléon

     

    Les immeubles, dits maisons de l'Orme, du 2 au 14 rue François Miron qui dominent la place sur une butte artificielle datent du début du XVIIIe siècle et sont l’œuvre de Jacques Vinage (1690-1735) . Les Couperin et Ledru-Rollin y ont habité. Leur destruction avait été décrétée pour insalubrité en 1941 mais n'a heureusement pas été mise en œuvre. 

    Signalons enfin que des fouilles préventives, au moment du creusement du parking de la place en 1993-1994, ont permis de mettre à jour une voie antique, des vestiges gallo-romains mais surtout de découvrir 163 sépultures mérovingiennes et plus anciennes assez exceptionnelles.

    Dominique Feutry

     

    Sources : -  L'ouvrage de Danielle Chadych cité plus haut

                      – Le dictionnaire historique des rues de Paris de Jacques Hillairet

                      - Wikipedia   

     

     

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    Sans-titreSaccages et vols ont eu raison des essais de plantations autour de certains arbres de la rue Beaubourg, leur pourtour est aujourd'hui en partie cimenté (Photo VlM)  

      

     

    De plus ne plus de riverains constatent médusés, mais cela est malheureusement dans l’air du temps et s’ajoute à la liste impressionnante des incivilités  dont la montée est exponentielle,  que les potiches,  les pots et les plantes qu’ils essaient de faire pousser  ici et là pour verdir leur quartier sont très souvent dérobés  pour alimenter on ne sait quel marché parallèle ou tout simplement fleurir le balcon ou la fenêtre des « sauvageons » chapardeurs eux mêmes.  

    Que ce soit autour des arbres, sur les fenêtres ou dans les squares et jardins publics, les tentations ne manquent pas pour ces voleurs sans scrupule qui agissent  en plein jour  comme de nuit. Il semblerait d’ailleurs que le Marais soit particulièrement visé par ce type de pillage coûteux!  

    Comment de tels personnages, vils et au final irrespectueux,  peuvent-ils  agir de la sorte en s’accaparant ce qui ne leur appartient pas et en faire sans doute, tel un héros, un acte de gloire ayant permis d'obtenir le bien d'autrui sans débourser un liard ? C’est si facile amusant et jouissif…

    La DPSP, la nouvelle brigade contre les incivilités, a de quoi faire car beaucoup d’individus ne respectent plus grand-chose, se servent comme bon leur semble, ne risquant rien voire pas grand-chose.

    Drôle d’époque, illustration d'une société déboussolée où chacun fait ce qu’il veut,  comme il veut, au détriment des autres mais peu leur importe…

    Un habitant d'une commune du Nord de la France interrogé par un quotidien résumait récemment la situation suite à des vols répétés de plantes, fleurs et arbustes:  "C’est la même chose dans d’autres domaines, on pourrait faire une liste à la Prévert de tous les biens volés quotidiennement. »

    Dominique Feutry

     

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    A0La rue des Barres et le chevet de l'église Saint-Gervais Saint-Protais (IVe) 

     

      

    Le compte rendu du dernier conseil d de quartier Saint-Gervais qui s'est tenu le 19 juin met en lumière le manque de concertation des habitants dans la foultitude de projets plus ou moins importants menés par la mairie de Paris tels l'installation de bancs sur le parvis des Hospitalières Saint-Gervais, l'aménagement de l’îlot Sully-Morland, l'absence de référendum pour l’organisation des JO, la construction d'une piste cyclable rue de Rivoli, les projets de végétalisation …

    Nous apprenons que le maire du IVe avait demandé une rotation des grands événements parisiens dans les arrondissements, pour ne pas toujours impacter en terme de nuisances les mêmes lieux.

    Une intervention est faite sur la DPSP pour préciser que la mairie du IVe avait souhaité que les dépassements de terrasse soient verbalisés régulièrement car de nombreux abus étaient constatés. Julien Landel, 1er adjoint, qui assistait à cette séance a souligné la difficulté rencontrée face aux propriétaires de mauvaise foi et il a invité les membres du Conseil de quartier à lui remonter les nouvelles installations de commerces.

    Des détails ont été apportés sur l'important projet de piste cyclable bidirectionnelle de la rue de Rivoli, avec des focus sur des zones actuellement pas faciles en terme de circulation. Les travaux débuteront cet été entre Saint-Paul et la Mairie du 4e et vont durer plusieurs années (avril 2018 pour le IVe et jusqu’à fin 2019,  jusqu’à Concorde, dans le 1er arrondissement). La piste cyclable sera située du coté de la Mairie du 4e sur la chaussée. Ce projet va permettre de relier la place de la Bastille à la place de la Concorde.

    Le Maire du IVe a demandé une grande vigilance sur les stationnements vélos, les points de livraison des commerces et les passages piétons qui vont être largement élargis. Il a également été demandé que l’information soit largement communiquée aux riverains par courrier, et diffusée sur les panneaux de la Mairie du IVe. Le conseil de quartier a fait remarquer le manque d’étude sur les usages et le manque de concertation sur les habitants qui sont les premiers concernés. Il a rappelé l’élargissement de la voie de bus rue de Rivoli et évoqué la disparition d’une voie automobile par la création de deux pistes cyclables. Les membres présents, sauf une voix, ont voté contre la création de cette piste cyclable bidirectionnelle.

    L' affichage sauvage a donné lieu à de nombreux échanges. Julien Landel explique que d’une part, il existe une verbalisation des compagnies annonceurs qui font des campagnes d’affichage. Il cite l’exemple du "Point virgule" qui a reçu à cause d’une campagne d’affichage une amende de 450 euros pour 10 affiches. Il souligne la nécessité de mener un travail pour la communication des petits établissements de l'arrondissement mais la problématique de l’enlèvement des affiches subsiste. Le bilan annuel de la verbalisation par amende sur le IVe serait très important.

    Il est spécifié qu’une partie du IVe passera en zone à trafic limité et que des accès pour les habitants, les commerçants et les taxi seront prévus mais la mairie du IVe  n’a pas davantage d’information pour l'instant. a ce sujet de nombreuses erreurs de signalétique pour la circulation ont été mentionnées, la DVD (direction de la voirie et des déplacements) se doit d'intervenir afin d'éviter des accidents.

    Un projet de création d’un corridor végétal a été annoncé, l’idée étant de s’appuyer sur les réalisations existantes et de les compléter avec des fleurissements de pieds d’arbres ou des permis de végétaliser. 

    Quant à la la rampe installée au square Marie Trintignant les riverains ont indiqué qu’elle ne correspondait pas à leurs attentes.

     

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    A3Les véhicules  d'intervention des pompiers de la caserne des pompiers sortis rue de Sévigné pour laisser place au bal dans la cour (photo VlM) 

     

      

    Comme chaque année, devenu presque un rituel à l'instar d’ailleurs de ses consœurs à Paris et en banlieue, la caserne Sévigné, au n° 7 de le  rue, est parée des couleurs bleu, blanc, rouge. Elle a sorti ses véhicules qui sont rangés en épi le long de la chaussée en prévision du bal du 14 juillet, l’événement de l'année pour les occupants de l'Hôtel de Chavigny, une aubaine pour ceux qui s'y rendent et profitent de la vue intérieure des bâtiments  (voir notre article du 09 juillet 2015).

     

    A1L'entrée principale de l'Hôtel de Chavigny avec drapeaux et banderole (photo VlM)

     

    Une grande scène a été installée dans la cour avec sono et projecteurs. 

    La 11ème compagnie que nous avons rencontrée dans le cadre des préparatifs réserve une ambiance bon enfant à ses visiteurs, tout en assurant un haut niveau de sécurité. On ne le sait pas toujours, si les pompiers sauvent des vies, ils sont aussi d'excellents organisateurs.    

       A2Une entrée de la caserne avec son arche de ballons tricolores (photo VlM) 

     

      

    Les 13 et 14 juillet de 21h00 à 04h00. Entrée 6€ avec une boisson.

     

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    A0

     illustration "mamour blogue"

     

    En écho à l’article paru sur notre blog le 1er juillet, nous avons reçu d'un habitant du Marais la copie d'une lettre qu'il vient d’adresser à la Maire de Paris, Anne Hidalgo, l'invitant à prendre des mesures afin d'empêcher la circulation des deux-roues sur les trottoirs qui gênent de plus en plus les déplacements des piétons notamment dans nos arrondissements.

    Avec son autorisation nous la publions in extenso.  

     

    Madame la Maire, 

    Je veux attirer votre attention sur l'usage des trottoirs par les vélos et les deux-roues motorisés, le plus souvent au mépris des piétons et de leur sécurité, et sur la très grande tolérance dont ils jouissent de la part de la police, et qui constitue une quasi-impunité de fait. C'est quotidiennement que les les piétons sont confrontés à cette situation et ils constatent un sans-gêne croissant de la part des conducteurs de deux-roues.

    D'abord au sujet des cyclistes : le fait que quelques pistes cyclables aient été matérialisées sur les trottoirs, joint à la quasi-inexistence de répression policière, est interprétée par une majorité de cyclistes comme l'autorisation implicite d'y rouler partout. On connaît leur argument inusable : "le comportement automobilistes nous met en danger sur la chaussée", joint à l'idée la mode qu'il faut "apprendre à vivre ensemble" (remarquons en passant que le "vivre ensemble est le plus souvent invoqué à sens unique). Un de vos adjoints a préconisé d'accroître verbalisation des automobilistes pour réduire les risques encourus par les cyclistes. Il faut certes sévir contre les automobilistes fautifs, mais il faut aussi reconnaître qu'une forte proportion des cyclistes ignore le code de la route, ce qui contribue pour beaucoup aux causes des accidents dont ils sont victimes. Dire cela n'est pas dans la ligne du "politiquement correct" selon laquelle le cycliste est nécessairement "sympa" parce qu'il est écolo, étant sous-entendu que le piéton, lui, est intolérant.

    Quelques exemples : sur le Quai de l'Hôtel de Ville à la hauteur du pont Louis-Philippe, il est rarissime de voir les vélos s'arrêter au feu rouge en même temps que les voitures pour laisser passer les piétons, rendant ainsi la traversée dangereuse. Une éventuelle remarque des piétons est souvent accueillie grossièrement par les cyclistes. De même les trottoirs de la rue de Rivoli sont couramment utilisés comme des contre-allées par des cyclistes qui remontent la rue, souvent en roulant vite et en rasant les piétons. C'est d'autant plus dangereux qu'on ne les entend pas venir par derrière.

    En cas de choc, le piétons sont très vulnérables : un coup de guidon peut facilement casser un bras ou provoque un chute. Puisqu'il est précisé aux usagers des Vélib qu'il ne faut pas rouler sur les trottoirs, pourquoi les infractions ne sont-elles pas plus sévèrement réprimées ? Il est vrai que d'une part on ne voit plus de policiers dans les rues (sauf en petits groupes armés et occupés à surveiller autre chose) et d'autre part qu'il est facile à un vélo non immatriculé de prendre impunément la fuite. Pour finir, je dirai que tous les cyclistes ne se comportent pas ainsi mais il suffit d'une grosse minorité qui le fasse pour produire l'impression générale.

    Ensuite les motos. Le motard a trop souvent un comportement asocial, au sens où il pense que les règles c'est pour les autres. S'il a une moto, c'est pour affirmer hautement (et souvent bruyamment) sa liberté de mouvement. Il est courant, dans le centre de Paris de voir des motards rouler sur des trottoirs et même en zone piétonne pour éviter de faire un détour. Et cela à des vitesses excédant largement celles d'un piéton. En cas de choc le motard ne risque rien et le piéton beaucoup.

    J'ai été témoin aujourd'hui d'un tel comportement rue de la Tacherie. La partie de cette rue entre le Quai de Gesvres et l'avenue Victoria est occupée par la rampe d'accès/sortie du parking et il n'y a pas de chaussée permettant le passage de véhicules. Le seul passage possible y est celui des piétons. Le trottoir où je marchais entre le bâtiment de la Préfecture et le garde-corps de la rampe d'accès au parking est étroit (< 1.5 m). Une moto venant du Quai est arrivée par derrière moi à une vitesse 10 ou 15 km/h. Son guidon a rasé mon bras. Si je l'avais un peu écarté le choc avec le guidon l'aurait cassé. Le motard s'est ensuite arrêté au feu permettant aux piétons de traverser l'avenue Victoria. En arrivant à sa hauteur je lui ai dit qu'il m'avait dangereusement frôlé sur un trottoir. Pour toute réponse j'ai eu droit à un "au revoir" ironique et un démarrage ostensiblement bruyant. De tels comportements sont inadmissibles.

    Décidé à attirer votre attention sur ce problème des deux-roues sur les trottoirs j'ai voulu demander à l'accueil de la mairie (situé rue de Rivoli) comment vous faire parvenir le présent message. Au moment d'entrer dans le bâtiment, j'ai failli être renversé par un vélo qui remontait à vive allure la rue sur le trottoir, sous l'œil parfaitement indifférent du personnel de sécurité posté à l'entrée.

    Je vous demande de faire en sorte que des directives énergiques et sans ambigüité soient données aux personnels chargés de faire respecter la loi pour tous.

    Recevez, Madame La Maire, l'assurance de ma haute considération.

    Claude Mercier

     

    Postscriptum du 13 juillet

     Christophe Najdovski a lu notre article et y répond par le message suivant :

     

    Bonjour

    A la suite de la lecture de l’article sur la circulation sur les trottoirs, j’ai demandé à la Section Territoriale de Voirie du Centre d’étudier la mise en œuvre une inscription du type « priorité piétons » sur la piste cyclable du quai de l’Hôtel de Ville pour indiquer la priorité aux piétons aux endroits où la piste croise les passages piétons.

    Bien cordialement,

    Christophe Najdovski

    Maire-Adjoint de Paris, chargé des transports, des déplacements,

    de la voirie et de l’espace public

     

     

  • Hocquart rvp 13 05 14Frédéric Hocquard (de face), au lendemain de sa prise de fonction en 2014 ; entretien avec des représentants de "Vivre Paris !" (Photo VlM)

     

    Son "Conseil de la Nuit" de cinq personnes auprès du Premier Adjoint à l'Hôtel de Ville Bruno Julliard, dédié à l'animation des nuits parisiennes, a maintenant sa "Newsletter" dont nous nous faisons un devoir de diffuser le n° 4.

    Sur le thème "La nuit est à tous !" qui est une invitation à vivre la nuit, ce qui sous-entend "faire la fête", ce qui implique boire et se livrer au tapage nocturne, Frédéric Hocquard annonce vouloir promouvoir les pratiques   festives "responsables" auprès des noctambules.

    C'est un bel exemple d'oxymore, au même titre que "l'obscure clarté" de Corneille dans Le Cid. M. Hocquard le reconnait du reste implicitement quand il parle "d'ivresse excessive, nuisances sonores, mal-propreté et harcèlement". On sait trop par expérience que les pratiques festives nocturnes sont rarement responsables. Ou plutôt si ! Elles sont responsables de toutes les dérives dont les parisiens supportent les nuisances.