Vivre le Marais, Vivre Paris Centre !

Chronique de la vie au cœur et autour du centre historique de Paris

Catégorie : Cadre de Vie, Environnement

  •   85061Des plants de framboisiers sur le toit aménagé d'un bâtiment de bureaux de la mairie du IVe (photo C. Rose)

     

     

    Inauguré ce mardi 18 octobre, un jardin potager de 300 m² été installé sur le toit de bureaux de la mairie du IVe, rue de Lobau.

    Des plants de fraises, des framboisiers, du basilic, des salades et des capucines ont été plantés et semés. Des pieds de vigne (110)  devraient bientôt les rejoindre ainsi que des ruches.  

    La Ville de Paris souhaite que ces projets se multiplient de manière à satisfaire la charte intitulée « Objectif 100 hectares » (de végétalisation NDLR).

    Qui dit installation d’un jardin (nécessairement réalisée par des spécialistes, les problèmes techniques étant nombreux) dit entretien, une tâche confiée à Urbagri, une petite SAS de création récente installée dans le XVIIIe arrondissement récompensée pour sa créativité en matière de végétalisation urbaine.

    L’intérêt de cette installation est la création d’une nappe phréatique alimentée par l’eau de pluie qui permet d’arroser les végétaux. Si les précipitations sont insuffisantes alors l’eau de la ville sera utilisée. Bien entendu le compostage est de règle, les pulvérisations chimiques sont bannies.

    Cette expérience est intéressante et des visites seront possibles par petits groupe. En revanche rien n’est mentionné, y compris sur le site de la mairie, quant au coût de cette installation ni sur les heureux bénéficiaires qui auront le privilège de déguster les précieuses et délicieuses productions bio du potager sur toit de la Mairie de Paris ?

     

     

  • Soud

    Accès à la ruelle Sourdis, côté rue Pastourelle : bornes, pavés, poternes et encorbellements (Photo VlM/PR)

      

    Cette ruelle privée de 213 mètres est unique dans le Marais.

    En 1626, elle fut aménagée avec bornes latérales et pavage à caniveau central. Préservée durant quatre siècles, elle sépare encore les jardins des hôtels particuliers rues des Archives, Charlot et des Quatre-Fils. 

      SOU

    Accès à la ruelle Sourdis, côté rue Charlot : poternes, bornes et pavés (Photo VlM/PR)

     

    Le tronçon nord a été mis en valeur il y a deux ans par les riverains, notamment ceux du 17 rue Pastourelle, mais depuis le début des travaux de ré-aménagement de l'immeuble des "Nouvelles Galeries", un îlot de 24.000 m², par le fond d’investissement américain Blackstone, elle ne fait que se dégrader et "Vivre le Marais !" a peu d'information sur son devenir …

    Patrice Roy

     

     

  • Nuit de folie

     

     

    Au printemps 2010, Bertrand Delanoë, sur l'insistance de Ian Brossat qui n'était à l'époque que le président du groupe communiste à la Mairie de Paris, faisait voter un budget pour l'organisation "d’états généraux de la nuit" en  réponse au  lobbying des industriels de la nuit et de la boisson qui estimaient qu'on ne fréquentait pas assez leurs établissements la nuit à Paris.

    En réaction à cette annonce, une douzaine d'associations "environnement, cadre de vie", dont "Vivre le Marais !" décidaient de s'unir au sein du réseau "Vivre Paris !" (RVP) pour porter la voix des habitants parisiens dont l'immense majorité travaillent le jour et veulent se reposer la nuit. Le Maire consentit à les recevoir et leur apprit à cette occasion que le dossier était repris par un de ses Adjoints, Mao Péninou, chargé d'organiser les premiers "états généraux de la nuit".

    Brossat ian 22 05 15 Peninou mao

     

     

     

     

     

     

     

    Ian Brossat (à gauche) et Mao Péninou (à droite)

     

     Ces "états généraux" se sont tenus en novembre 2010. Nous en avons rendu compte pour dire que "chacun avait vu minuit à sa porte"  (notre article du 15/11/2010).

    Il y a eu depuis de nombreuses réunions de suivi au cours desquelles "Vivre Paris !" a courageusement défendu le droit au sommeil des parisiens, de plus en plus dérangés la nuit par des débordements de foules qui confondent fête et alcoolisation. Il en fallait sans doute davantage pour neutraliser l'action de lobbying des professionnels de la nuit qui sont à l'Hôtel de Ville comme des poissons dans l'eau et embrassent comme du bon pain tous ces gens qui consacrent leur temps à œuvrer pour que le business de la nuit prospère.

    En 2014, ils en recueillaient les dividendes. La Maire nouvellement élue, Anne Hidalgo, attribuait à son Premier Adjoint, Bruno Julliard,  une "délégation à la nuit". Lui-même déléguait à un autre élu Frédéric Hocquart la responsabilité d'un "conseil de la nuit" et un conseiller venait le rejoindre en la personne de Thierry Charlois pour renforcer l'équipe.

    Hocquart rvp 13 05 14Une réunion de RVP avec Frédéric Hocquard ( de face) dans son bureau

     

    Comme si cela ne suffisait pas, nous avons reçu ce 11 octobre un message nous apprenant la nomination d'un chargé de mission supplémentaire auprès de Frédéric Hocquard, Gilles Srédic, ancien syndicaliste étudiant comme Bruno Julliard. Ce sont donc désormais cinq personnes de haut niveau (ils ne nous démentiront pas !) et des assistants, qui se trouvent chargés de penser et organiser nos nuits à leur manière.

    On se sentirait flattés si on n'avait pas conscience de la réalité sous-jacente. On vient de la découvrir : de manière sournoise car le sujet n'a jamais fait l'objet de discussions et encore moins d'un accord, la Mairie de Paris vient de lancer un "appel  à candidatures" pour constituer un "conseil des noctambules", composé nous dit-on de 15 femmes et 15 hommes, qui seront tirés au sort au cours d'une soirée le 3 novembre au Rex Club (si vous êtes candidats, dépêchez vous car la clôture des inscriptions est annoncée pour le 27 octobre !)

    On y voit une sorte de réincarnation du "maire de la nuit" qui avait défrayé la chronique mondaine il y a quelque deux ans et qui fort heureusement est resté dans les limbes de sa propre rêverie.

    Voilà à quoi jouent les élus de la Ville de Paris, au moment où la sécurité est gravement menacée chez nous avec des forces de police débordées qui n'ont d'autre recours que de faire la gréve du zèle ? Nous nous apprêtons à véhiculer un message de protestation auprès des personnes citées mais il importe maintenant que les parisiens réagissent par tous les moyens qu'offrent les réseaux sociaux pour que la Maire Anne Hidalgo, dont les ambitions personnelles sont palpables, comprenne qu'elle aurait tort de continuer à nous manipuler.

     

    Si vous avez du mal à le croire, cliquez ici pour visualiser le tract d'annonce

     

  • Cour bérard 4 façade 10 10 16La cour Bérard, qui fait suite à angle droit à l'impasse Guéménée 

     

    Nous nous trouvons ici sur l'espace de l'ancien Hôtel des Tournelles, couvent des Filles de la Croix (congrégation fondée en 1640 et dissoute en 1792) qui débouche à hauteur du 16 rue St Antoine (IVe) et s'appuie sur l'ancien Hôtel de Rohan-Guéménée devenu le musée Victor Hugo, place des Vosges.

    Cour bérard 1 maison individ 10 10 16Cette maison coquette au sommet de l'angle droit fait le lien avec la place des Vosges

     

    L'impasse et la cour forment une voie sans issue, dont tous les immeubles qui la bordent ont fait l'objet de réhabilitations généralement réussies. Nous en avons parlé sur ce Blog dans un article qui rappelait que l'impasse avait reçu le sobriquet de "cul-de-sac du Ah ! Ah !" pour une raison qui n'a pas fini de nous faire sourire.

     

    Guéménée 6 façade rue 10 10 16 (2)Guéménée 5 porche 10 10 16 (1)

    Guéménée 5 atelier 10 10 16 (2)Guéménée 5 atelier 10 10 16 (2)

     

     

     

     

     

     

     

     Façades, portails et cuisine d'été sous pergola impasse Guéménée/cour Bérard (Photos VlM) cliquez gauche pour agrandir –

     

    Un immeuble fait exception : il se situe sur la photo du haut entre le n° 2 à droite doit on voit la belle porte en plein cintre et le n° 6 au fond à gauche qui a fait lui aussi l'objet d'une restauration soignée. Entre ces bâtiments, dont l'origine remonte au début du XVIIIème siècle on distingue au n° 4 une construction très laide de un étage sur un rez-de chaussée anormalement bas.

    Cour bérard 4 façade 10 10 16Cour Bérard, n° 4

     

    Les propriétaires des autres immeubles se plaignent de son état d'abandon manifeste, de son insalubrité, du risque de squat qu'il représente et demandent à son propriétaire, dans une lettre ouverte, aux accents de mise en demeure, de leur faire part de ses projets le concernant. Ils ont bien noté que des panneaux d'affichage font état de deux permis de construire accordés par la Ville de Paris en 2015 mais constatent que les travaux n'ont toujours pas eu lieu.

    Le projet qui découle de ce permis de construire remonte à 2007 où un premier permis a été accordé, avec le visa conforme de l'ABF (architecte des bâtiments de France). A la place d'un atelier en béton au premier étage, datant des années 30, il était prévu de construire cinq étages de logements.

    Les panneaux en place semblent correspondre à une variante de projet initial. On y retrouve les cinq étages de logements au-dessus d'un sous-sol (garages). L'architecte affirme vouloir reconstituer la hiérarchie du rez-de-chaussée, allusion au traitement défavorable qui lui a été infligé dans la construction visible actuellement.

    On en aura fini alors avec la réhabilitation de cet îlot urbain dont on découvre la configuration ancienne sur le plan de Turgot (1734-1739), repères (2) et (7). On admire au passage la Bastille dont on regrette égoïstement que le monument n'ait pas survécu à la révolution !

    Turgot

    On comprend que les habitants concernés aient envie de savoir quel va être le sort effectif de l'immeuble en question. Au prix actuel du m² rénové dans le IVe, on a du mal à comprendre pourquoi le propriétaire procrastine tant pour transformer son lot en logements qui, dans ce secteur prestigieux et calme du Marais, n'auraient aucun mal, même très chers, à trouver acquéreur.

    Gérard Simonet

     

     

  • Quatre-fils vieille du temple pignon 03 05 14Vieille du temple 95 mur pignon 06 12 13

     

     

     

     

     

     

     

                        Ces deux photos,  après à gauche et avant à droite, illustrent le parcours accompli. Cliquez gauche jusqu'à deux fois dans l'image pour en voir tous les détails (photos VlM)

     

    La démarche de réhabilitation du mur pignon du 95 rue Vieille du Temple (IIIe), qui ne méritait pas mieux jadis que le qualificatif de "dépotoir" à l'angle de la rue des Quatre-Fils, vient d'entrer en phase opérationnelle avec une exposition de deux affiches du meilleur goût.

    Nous en avons parlé dans notre article du 23 septembre. L'initiative résulterait d'un accord entre le propriétaire de la brasserie "La Perle" et celui de l'immeuble concerné. On ne peut que s'en réjouir et espérer que l'injonction d'interdiction d'affichage sans autorisation qui est très visible en haut du mur sera respectée et que la qualité des œuvres exposées restera à la hauteur de ces deux premières.

     

  • IMG_2881Table et sièges au pied Tour Eiffel 235 rue Saint-Martin (IIIe) (Photo VlM) 

     

    Au détour d’une promenade dans notre quartier, on peut découvrir un restaurant installé 235, rue Saint-Martin (IIIe) dont les propriétaires ont eu l'idée étonnante de choisir comme thème pour le mobilier, la Tour Eiffel. Ainsi tous les pieds des tables et des sièges représentent-ils en miniature la célèbre tour, une façon d'attirer le chaland.

    C’est à voir car le travail est fort bien réalisé.

    L’emblème de Paris n’en finit pas d’être décliné en toutes sortes d’objets usuels et décoratifs plus de 127 ans après son inauguration !

    Dominique Feutry

     

  • Ste catherineLa place Ste Catherine, l'un des douze travaux d'Hercule de Pierre Colboc, président de Marais-Quatre (Photo VlM)

     

    Les associations "Vivre le Marais !" et "Marais-Quatre" partagent les mêmes valeurs et agissent ensemble pour la défense du patrimoine et la qualité de vie des habitants du Marais. Elles ont mis en commun leurs moyens de communication, notamment ce blog. A ce titre, nous avons le plaisir de publier le dossier ci-dessous qui a pour but d'informer tous nos lecteurs des activités de "Marais-Quatre" sur l'année écoulée et des difficultés rencontrées dans le dialogue avec la mairie d'arrondissement et les directions opérationnelles de la Ville de Paris, plus soucieuse de communication que de collaboration effective avec les habitants

     

     

    BILAN  DE  TROIS  ANNÉES  D’ACTIVITÉS  "CITOYENNES"

    Par  Pierre  Colboc, Président de Marais Quatre

     

    Au printemps 2013, le point de départ fut le suivant :

    Pourquoi ne pas conforter les doléances de riverains auprès des élus  par des propositions d’aménagement, lorsqu’elles sont liées à des dysfonctionnements dans le vécu d’espaces publics ?

    Fort de cette inébranlable foi dans les vertus de la « participation citoyenne » clamée haut et fort par nos élus, j’ai contribué à l’émergence des  projets suivants, certains demeurés dans les limbes du rêve…d’autres sur le point de ( peut-être) aboutir…le tout dans l’ordre chronologique suivant :

     

    1   -   REQUALIFICATION  DE  LA  PLACE  DU  MARCHE  SAINTE  CATHERINE


    Pc 1bis

     

    Durant l’été 2013, j’ai constaté les tensions récurrentes entre riverains de cette charmante place et les tenanciers des cafés vivant de ce charme…tenus pour responsables du niveau sonore souvent abusif émanant des conversations à leurs terrasses…

    Après échanges  d’idées avec quelques riverains, j’ai proposé que soit limitée l’extension légale de ces terrasses par des plates-bandes buissonneuses formant tampon,  visuel et phonique, entre les conversations et la place.

    Cette idée toute simple, soufflée  par notre vice-présidente et confortée par le succès de la rue du Trésor…est exprimée  par quelques dessins soumis à la Mairie par les soins du Conseil de la Place.

    Quelques réunions après…ces propositions sont présentées au Budget Participatif 2015.

    Classé juste après les lauréats de cette session, notre projet bénéficiera d’un reliquat de ce Budget, permettant  à la Mairie d’annoncer au Conseil de la Place que sa réalisation est prévue sur l’année 2016 !

    Hélas, force est de constater que rien n’a bougé durant cette année…l’élu  référent  assurant que la réalisation est reportée sur 2017 !..

     

    2   -   REVITALISATION  DE  LA  PLACE  SAINT-GERVAIS, UNE  ENTRÉE  DANS  LE  MARAIS

     

    Pc 2

    Interpelé par la juste interrogation  de son  président,  lors du Conseil de Quartier Saint Gervais  de janvier 2015, qui remarquait la tristesse de cette place et posait le problème de son embellissement, j’ai alors imaginé que sa partie centrale, simple parking, soit surélevée de la hauteur de quelques marches, depuis l’accès à l’église jusqu’à la rue Lobau.

    Pour avoir accès à la suite de l'article, cliquer dans ce lien

     

    (suite…)

  • Serres auteuil géoLes Serres d'Auteuil, inscrites à l'inventaire des monuments historiques, dont une partie a été sacrifiée à l'autel de l'extension de Roland Garros (Photo Géo)

     

    Douche froide pour les tenants du projet.

    Le 3 octobre, on apprenait que la décision en appel du Tribunal Administratif de suspendre l'exécution  du permis de construire était annulée par le Conseil d’État statuant en cassation. Une fois de plus, pour des raisons qui mériteraient une analyse approfondie, la juridiction suprême décide en faveur de la mairie de Paris. La Fédération Française de Tennis (FFT) boit du petit lait. Les défenseurs du patrimoine pleurent devant le spectacle des bulldozers qui reprennent possession du terrain.

    Puis patatras! On découvre hier soir 6 octobre que le Tribunal de Grande Instance de Paris (TGI), statuant au civil en référé à la demande des héritiers de l'architecte des Serres, Jean-Camille Formigé, ordonne "la suspension des travaux engagés ou à engager".

    Les associations qui défendent l’intégrité des Serres d'Auteuil, dont la SPPEF (société pour la protection des paysages et l'esthétique de la France), le collectif Auteuil-Les Princes, France Nature Environnement, SOS-Paris… se réjouissent de cette péripétie qui contredit le Conseil d’État tandis que la FFT dénonce le jugement et parle d'une "décision prise dans des conditions douteuses et s'interroge sur une possible manipulation". Bigre !

    Pour notre part, nous avons dés le début regretté l’acharnement de Paris  et de ses dirigeants à maintenir le tournoi de Roland-Garros dans le cadre étriqué d'Auteuil. Il fallait de la place à la FFT. Versailles, qui n'est qu'à 25 kilomètres de Paris, proposait sa candidature et l'étendue infinie de ses espaces. C'était une occasion pour décongestionner Paris. Égoïstement et soucieux de leur ego, Bertrand Delanoë et Anne Hidalgo (alors Première-Adjointe en charge de l'urbanisme) décidaient de faire l'arbre droit pour conserver le prestige d'organiser ce tournoi du Grand Chelem.

    Il fallait dans ce but sacrifier une partie des Serres d'Auteuil : qu'à cela ne tienne ! Ce fut fait.

    Nous suivons attentivement cette affaire car elle est significative d'une attitude que nous dénonçons : défendre à tout prix le "pré carré" de la capitale en y développant l'activité et l'habitat au détriment de la périphérie dont les habitants souffrent de devoir converger en permanence vers un Paris surpeuplé, avec les difficultés de logement et de transport que nous connaissons, et que la fermeture des berges à la circulation met singulièrement en lumière.

    Gérard Simonet

     

  • 3_facade_de_l_eglisesiteParvis de l'église Saint-Nicolas des Champs (IIIe)

     

    Les résultats du budget participatif de l'Hôtel de Ville pour 2016 sont tombés. Quinze projets ont été retenus pour  le Marais pour un montant de 3,231 millions € sur un budget global de 94,4 millions  €.  Huit concernent le IIIe (1, 795 M €) et  sept le IVe (1,436 M €).

    Dans le désordre ceux-ci portent pour le IIIe sur l’aménagement du côté des numéros impairs, avec suppression de la contre allée, de la rue du Grenier Saint-Lazare et du parvis devant l’église Saint- Nicolas des Champs située rue Saint-Martin,  En matière de végétalisation la rue du Vertbois sera privilégiée, de même l’école Saint-Martin qui sera dotée d’un potager. Enfin des ludothèques seront installées  dans les écoles maternelles et l’achat de matériels sono et de scénographique a été sélectionné dans le but de « développer la convivialité des espaces  scolaires ». Sera créée aussi une « bricothèque » (prêts d’outils) ouverte à tous.

     

    P1190690_Paris_IV_rue_Geoffroy-l'Angevin_rwkLa rue Geoffroy l'Angevin (IVe)

     

    Du côté du IVe arrondissement l’accent est mis sur la végétalisation de l’angle des rues des Blancs Manteaux et des Archives, ainsi que les rues Simon le Franc et Geoffroy l’Angevin qui bénéficieront toutes deux d’un réaménagement comme la rue des Deux Ponts qui ne comportera plus qu’une seule voie de circulation. Autre projet « lauréat »,  la création rue de Rivoli d’une porte d’accès au square de la Tour Saint-Jacques et l’installation de panneaux donnant le nom des plantes dans les squares parcs et jardins de l'arrondissement.  Au plan scolaire ce sont des murs d’expression et des mobiliers qui seront disposés dans les cours des écoles élémentaires.

    La moisson est juste convenable pour le Marais qui recueille seulement 3,4 % du budget global. Nous attendons avec impatience la réalisation de ces chantiers en particulier là où la nécessité fait presque loi en raison de leur mauvais état et aspect  actuel,  c’est-à-dire les rues du Grenier Saint-Lazare (450 K€), Geoffroy Langevin, Simon le Franc (580 K€),  ainsi que le parvis de l’église Saint-Nicolas des Champs (650 K €) .

     

  • Berge rive droite piétonne  04 10 16Berge rive droite sans voitures, le pont Notre-dame et au fond le Pont au Change qui cache le Pont Neuf (photo VlM)

     

    En parcourant vers l'ouest les berges de la Seine rendues aux piétons en commençant par le pont d'Arcole, on croise le pont Notre-Dame, le Pont au Change puis le Pont Neuf. La promenade est idyllique bien qu'entachée, provisoirement espérons le, par des panneaux et édifices de propagande en faveur de l'écologie telle qu'on la conçoit à l'Hôtel de Ville.

    Passé le Pont Neuf, c'est un choc qui attend le promeneur : une présentation du Paris de 2050 tel que la COP 22 qui se tient en novembre à Marrakech va nous le façonner pour que le réchauffement climatique et ses conséquences soit jugulés.

    Beaucoup d'entre nous ne serons plus là pour juger de la pertinence de cet exercice d'anticipation, digne de "La journée d'un journaliste américain en 2889", un roman que Jules Verne aurait mieux fait de ne pas écrire en 1889 car il démystifie l'image de l'auteur de "Vingt mille lieux sous les mers" ou "Mathias Sandorf" au point d'en être ridicule. Rappelons simplement que Jules Verne, considéré comme le visionnaire qui annonça la télévision, l'hélicoptère, le sous-marin et la conquête spatiale, passe dans ce roman complètement à côté de l'arrivée des techniques de traitement, de stockage et de transmission de l'information, de l'Internet, du "Big Data", ceci bien avant l'échéance de 2889 !

    Les architectes-urbanistes choisis pour cet exercice nous livrent un projet par arrondissement. Il est dommage que les quatre arrondissements du centre n'aient pas été encore fusionnés, on aurait fait l'économie de trois inepties. Passons les en revue : dans le IVe, des sous-sols pour le parvis de l'Hôtel de Ville pour accueillir un public nombreux, ce qui suggère qu'on a poursuivi une politique de densification de la capitale ; dans le 1er, un téléphérique qui traverse la Seine pour relier Montparnasse à la gare du Nord.

    Paris 1er projet 2050Téléphérique dont le pylône s'appuie sur le "Vert Galant", devant un "Pont Neuf" livré à diverses facéties décoratives et architecturales (Mairie de Paris)

     

    Dans le IIIe, on renoue avec les pilotis qu'on a cru définitivement écartés, avec une construction métallique flanquée d'un silo cylindrique sur la petite place dite Renée Vivien, au carrefour des rue du Temple et des Haudriettes, au lieu-dit historique de "l’Échelle du Temple", sans aucune considération pour la fresque "l'Esprit des Lieux" de Catherine Feff qui se trouve occultée par cet édifice inattendu. Voici ce qu'il adviendrait de ce carrefour :

    Paris IIIe projet renée vivien

    en lieu et place du paysage actuel, sa végétation et la fresque monumentale qui décore le mur :

     

    Haudriettes soleil d'hiverPlacette Renée Vivien (IIIe) : l’Échelle du Temple (Photo VlM)

     

    Si ces visionnaires nous avaient consultés, il leur aurait été dit que cette placette ne fait de mal à personne et qu'elle ne demande qu'à être mieux entretenue et nettoyée. Telle qu'elle est, nous la trouvons parfaitement éco-compatible et elle a l'avantage d'offrir un espace de respiration qui fait cruellement défaut dans le quartier Ste Avoye. Va-t-on respirer mieux au milieu des poutrelles, des escaliers métalliques, et des caillebotis ? et que dire des immeubles XIXème siècle de la rue du Temple dont les façades sont recouvertes de stores qui en dissimulent le style que nous aimons bien ?

    De notre point de vue, ces chercheurs auraient été bien inspirés de réfléchir au sort du gymnase Michel le Comte qui se dresse au même carrefour, et à l'école-piscine St Merri (IVe), qui sont très laids et ne possèdent aucune vertu écologique. Nous aurions été ravis qu'ils les remodèlent pour nous montrer qu'il est possible de concilier la lutte contre le réchauffement climatique et l'esthétique des constructions.

    EiffelConstruction de la Tour Eiffel (Paris Zig Zag)

     

    Ceci dit, nos critiques épidermiques sont aussi le fruit d'un conservatisme qui n'épargne personne. Ce travers a failli nous priver pour toujours de la Tour Eiffel, dont Guy de Maupassant avait condamné "l'ombre odieuse de la colonne de tôle ondulée". Il n'est sans doute pas inutile que des réflexions sur le devenir de Paris accompagnent le combat contre les émissions de gaz à effet de serre qui est au cœur des conférences COP qui se succèdent. Il est clair cependant, et la mésaventure de Jules Verne est là pour nous éclairer, que le Paris de 2050 n'aura rien à voir avec les élucubrations qui nous sont livrées en ce mois d'octobre 2016, sur les berges de la Seine.

    Rien n'exclut notamment qu'après une période de réchauffement climatique dû en partie aux émissions de CO² nous n'entrions dans une phase de refroidissement climatique attribuable aux variations cycliques d'irradiance solaire (*). Nos amis architectes-urbanistes n'auraient plus alors qu'à ravaler leurs copies.

    Et nous, dans la foulée, à nous en réjouir !

    Gérard Simonet

     

    (*) Le Soleil joue un rôle prépondérant sur les fluctuations climatiques