Vivre le Marais, Vivre Paris Centre !

Chronique de la vie au cœur et autour du centre historique de Paris

Catégorie : circulation centre de Paris

  • Beautreillis

    L'aménagement contesté de la rue Beautreillis (IVe) : tonneaux entiers ou sciés, en guise de ralentisseurs écologiques, en mal de vegétalisation… (Photos VlM)

     

     

    Rien n'a changé sur les trottoirs et la chaussée de la rue Beautreillis,  si ce n'est une rangée de trous percés dans le granite des nouveaux trottoirs destinés à recevoir des potelets censés empêcher les véhicules de mordre sur des trottoirs qui paradoxalement ont été abaissés au niveau de la chaussée pour supprimer une séparation avec la chaussée qu'on rétablit maintenant à l'aide de potelets. Ouf !….

    Tout est de cette veine dans ce réaménagement intempestif qui crée manifestement  plus de problèmes qu'il n'en résout. Il est heureux que le Maire du IVe Ariel Weil en soit convenu et qu'il ait décidé de s'en entretenir avec le collectif de riverains autres que ceux qui tiennent commerce. Il les reçoit le 19 février pour entendre leurs doléances et décider de correctifs au projet actuel s'il saute aux yeux que certaines dispositions sont aberrantes. 

    Dans cette perspective, le collectif Beautreillis nous fait part de son analyse de la situation et nous demande de la publier :

     

    Réponse ouverte au Maire du IVe Ariel Weil 

    Personne ne conteste le bien fondé des motivations initiales de ce projet "d’apaisement" et de "zone de rencontre" qui animent les auteurs du projet d’amélioration de la rue Beautreillis. Merci à eux.

    Cependant, si les motivations de fond sont légitimes, la mise en forme, elle pose questions.

    Le Maire en convient, la sécurité des usagers n’est pas assurée : les voitures s’engouffrent dans la rue Beautreillis et la parcourent à une vitesse bien supérieure aux 20 km/heure prévus. La rue est bien droite, assez large, parfaitement lisse et il n’y a plus de trottoir ; c’est presque une invitation à rattraper le temps perdu dans les bouchons ailleurs. Dans les rues adjacentes des piétons ont été les victimes de cette augmentation récente de la circulation.

    N’aurait-il pas été judicieux de positionner des ralentisseurs, de prévoir un traitement différencié du revêtement de la chaussée pour rappeler cette "zone de rencontre" et d’installer des potelets le long des trottoirs ? Ce sont là quelques idées ; les professionnels de la voirie doivent certainement avoir bien d’autres solutions expérimentées ailleurs.

    A ce grave problème de sécurité la mairie propose l’installation de ces nombreux tonneaux disposés tout le long du trottoir à gauche et entre les voitures devant les numéros 13, 15 et 17 et qui, en plus, permettraient de "végétaliser" la rue.

    Il semble pourtant évident que ces tonneaux rajoutent aux problèmes de sécurité plutôt qu’il ne les règlent. Il suffit d’observer quelques minutes la circulation dans la rue pour constater qu’en réduisant la largeur de la rue, ces tonneaux obligent les voitures à empiéter sur les trottoirs pour doubler piétons, cyclistes ou taxis en attente. Le restaurant du 18 est même obligé de positionner un cône de signalisation devant chez lui pour signaler (et protéger) sa terrasse et ses clients.

    Cette solution « tonneaux » soulève un autre problème, moins grave mais auquel nous sommes tous attentifs dans le quartier : leur aspect esthétique.

    Ces tonneaux semblent bien anachroniques dans ce secteur sauvegardé là où les normes de couleur et d’état des façades, de qualité des huisseries et des enseignes doivent être respectées (à juste titre) par tous les copropriétaires. La piètre qualité de la solution retenue pour cette végétalisation, tout comme l’étrange édicule installé rue de l'Hôtel St Paul réunissant palettes de chantier et sacs de terre plantés d'herbes folles, n’est vraiment pas à la hauteur des bâtiments environnants. Nous sommes au cœur du Marais, à deux pas de la place des Vosges, face à l’Hôtel de Sully.

     

    Mob végétal rue hotel st paulRue de l'Hôtel Saint-Paul, un mobilier urbain d'inspiration idéolo-écolo totalement raté…

     

    Un dernier point pose problème : même si ce ne sont pas des tables qui ont été installées, l’impression d’une extension des terrasses est pourtant bien présente face à ce déploiement de tonneaux. Prépare-t-on les esprits à une piétonisation qui, libérant les espaces, inviterait les commerces à disposer d’un plus grand espace public ?

    L’espace public est, comme son nom l’indique, commun à tous et pour être "apaisé" doit rester neutre, calme et respirable. Pourquoi libérer des surfaces de l’emprise des voitures si c’est pour les ré-encombrer immédiatement par des accessoires de décor de quatre sous ? A quoi bon réduire le bruit de la circulation si c’est pour le remplacer par les conversations et vociférations des noctambules ? Il faut évidemment lutter contre la pollution mais en préservant "mordicus" l’aspect savoureusement "hors du temps" de cette rue.

    A ces problèmes de sécurité, d’occupation de l’espace et d’esthétique nos élus doivent apporter des réponses sérieuses et pérennes au plus tôt.

    Le collectif Beautreillis

     

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    Federbusch chavane

    Christiane Chavane et Serge Federbusch, "Aimer Paris"

     

    Serge Federbusch a suivi un parcours sinueux. Socialiste en 1977, il devient conseiller du Maire de Paris Bertrand Delanoë en charge de l'urbanisme en 2001. Il est nommé président de la SEM Paris-centre en charge du projet de rénovation des Halles. L'Idylle ne dure pas car leurs choix pour le projet sont différents (Koolhaas vs Mangin). Six ans après, première inflexion, il quitte la mairie de Paris pour rejoindre Jean-Marie Bockel et sa "Gauche Moderne". Son amitié devient inimitié avec le Maire de Paris. Il ouvre un site Internet polémique, "Le Delanopolis" et publie régulièrement des pamphlets sur la gestion de Paris.

    Nouvelle inflexion aux élections de 2014, il se présente sous l'étiquette de "Paris Libéré" fondé avec David Beigbeder dans le Xe. En condamnant sévèrement la politique de François Hollande en 2017, il se positionne désormais clairement à droite.

    Pour les municipales de 2020, il sympathise avec Robert Ménard, Maire de Béziers, et reçoit le soutien du Rassemblement National, qui ne présente pas de candidats à Paris, du Parti Chrétien Démocrate de Frédéric Poisson et de "Debout la France" de Nicolas Dupont-Aignan. Pour un deuxième tour, il se déclare "Rachida Dati compatible".

    Pour Paris-centre, il présente la candidature de Christiane Chavane. Nous les avons rencontrés ensemble. Elle travaille aux côtés de Serge Federbusch depuis une dizaine d'années. C'est une scientifique titulaire d'un doctorat de chimie qui s'est orientée ensuite vers un DESS de gestion des entreprises. Elle a mis son éducation à profit en créant une TPE, rue de Montmorency dans le IIIe pour le négoce de produits chimiques destinés à la fabrication de cosmétiques. 

    Leurs propositions pour Paris rejoignent souvent celles qui sont exprimées par les candidats de droite : limiter la densification de la ville, cession des logements sociaux à leurs occupants pour prix d'un loyer inchangé, fin du blocage des loyers, contractualisation avec une société d'économie mixte des responsabilités en matière de propreté avec désignation d'un interlocuteur joignable par "canton"…

    Le projet le plus audacieux est sans aucun doute le retour de la circulation automobile sur les voies sur berges, au moins en semaine, avec percement d'un tunnel reliant Sully-Morland au Trocadéro pour faciliter la traversée de Paris et créer ainsi en contrepartie de larges espaces piétons depuis  l'Hôtel de Ville jusqu'à Concorde, notamment sur les quais hauts.

    On n'a pas eu assez de temps pour parler du sort des rues affluentes aux quais hauts, des ponts sur la Seine et des bretelles d'accès aux berges. En fermant les quais hauts il est sûr semble-t-il qu'on les condamne tous….

    GS

     

    Post scriptum du 5 mars 2020

    Serge Federbusch répond à notre appel pour une solution à l'élimination des graffiti sur les murs et el mobilier urbain de Paris :

     

    Protection du paysage de la rue

    Monsieur le Président
    Nous avions évoqué ce sujet lors de notre entretien : le problème des tags et des affichages sauvages s’inscrit dans le problème général de la propreté à Paris.
    La saleté et l’insécurité sont évidemment un problème majeur sur lequel nous nous sommes engagés depuis longtemps.
    Aimer Paris préconise une tolérance zéro contre ce type d’incivilités, et d’une façon générale contre les comportements qui engendrent une telle saleté à Paris. C’est pourquoi nous voulons en finir avec la privatisation des amendes aux automobilistes et revenir à des agents municipaux capables de verbaliser aussi ce genre d’infractions.
    Mais cela ne suffit pas. La saleté entraîne la saleté. Il est impératif de nettoyer immédiatement tags ou salissures, et pour cela nous devons mobiliser les services de propreté. Aimer Paris assignera des obligations de résultat aux services concernés.
    Afin d’intervenir au plus vite nous permettrons aux riverains, gardiens d’immeubles, agents municipaux d’informer les services de propreté en temps réel, via un numéro dédié ou une application sur téléphone mobile.
    Attentifs à la préservation de cadre de vie des Parisiens, nous aurons à cœur de retrouver un Paris propre et des rues en bon état.
    Veuillez agréer Monsieur le Président, l’expression de nos salutations distinguées.
    Christiane Chavane
    Candidate à la Mairie de Paris Centre
    Liste AIMER PARIS avec Serge Federbusch

     

  • Beautreillis 6 portail 05 04 14

    Symbole de la rue Beautreuillis : le portail de l'Hôtel Raoul, dont nous demanderons au Maire de Paris-centre la restauration et la mise en valeur (Photo VlM)

     

     

    En attendant le renouveau de ce portail emblématique, nous devons faire face à la situation créée par le réaménagement de la rue tel que nous l'avons décrit hier dans notre article. 

    Le Maire du IVe y répond par des explications mais en reconnaissant que des anomalies persistent et qu'il est mobilisé pour les corriger. Nous nous sommes concertés avec les riverains de quatre des immeubles concernés. L'un d'eux demande au nom de ses voisins à être reçu par le Maire pour formuler son avis et avec l'espoir de recueillir les apaisements que tous attendent. Nous avons transmis son nom et ses coordonnées à Ariel Weil, dont voici le message que nous adresse sa Directrice de cabinet Isabelle Knafou : 

     

    Cher Monsieur Simonet,

    Comme vous le rappelez dans votre article, l’aménagement réalisé rue Beautreillis résulte de la mise en œuvre d’un projet voté au Budget Participatif. La création de ce plateau piétonnier a pour vocation initiale une redistribution plus équitable entre les différents usagers de l’espace public et en particulier au profit des piétons désormais prioritaires. Je précise d’emblée que toutes les demandes d’extension de terrasses, sans exception, ont été refusées par le maire. Il n’est pas question de libérer de l’espace public pour le privatiser dans la foulée.

    Un nouvel ordonnancement de cette nature prend du temps à s’imposer dans les habitudes et force est de constater que l’aménagement a produit l’effet inverse à celui escompté : d’une part, la libération de l’espace a favorisé la vitesse excessive des automobilistes au lieu de la réduire aux 20 km/h réglementaires et pourtant très clairement indiqués ; d’autre part, la rue Beautreillis fait désormais partie des « itinéraires bis » identifiés par les applications spécialisées pour contourner la place de la Bastille.

    Afin d’améliorer la situation, nous travaillons actuellement avec les services de voirie et des espaces verts et avec les commerçants de la rue à l’installation de jardinières (les fameux tonneaux) qui longent la chaussée du côté impair, avec l’objectif de contraindre les véhicules à ralentir sous peine de percuter ce mobilier. Ce dispositif n’étant visiblement pas suffisant (les véhicules se déportant de l’autre côté sans baisser pour autant leur vitesse), des potelets seront disposés dans les prochains jours côté impairs afin de mieux protéger les passants.

    Par ailleurs, les services de sécurité sont quotidiennement postés dans la rue afin de verbaliser les véhicules stationnés illégalement et ceux en excès de vitesse. Ils verbalisent également les dépassements de terrasses.

    Enfin, nous avons demandé au service de la voirie de proposer un nouveau plan de circulation dans le quartier. Parmi les différentes solutions envisagées (toutes formulées par des habitants et/ou membres du conseil de quartier), l’une semble particulièrement simple et opérationnelle, l’inversion du sens de la circulation de la rue de Birague permettant de stopper le trafic de transit entre la rue des Francs Bourgeois et les quais hauts. Les services compétents ont donc été saisis par le Marie du 4e, il y a déjà trois semaines, pour mettre en œuvre cette décision, dans les meilleurs délais, après l’indispensable étude d’impact du trafic.

    La mairie du 4e reste mobilisée jusqu’à que la situation soit satisfaisante rue Beautreillis ; elle est à l’écoute des observations des riverains pour le cas où il faudrait envisager des correctifs supplémentaires.

    Bien cordialement,

    Isabelle Knafou

    Directrice de cabinet d’Ariel Weil, maire du 4e arrondissement

     

     

  • Hidalgo photo rognéeAnne Hidalgo devant un étalage de primeurs (Photo Le Parisien)

     

     

    Le Parisien publie ce dimanche 12 janvier, comme prévu, la déclaration de candidature d'Anne Hidalgo. Le texte est long et couvre tous les sujets que nous avons mis au programme de nos entretiens avec les candidats. (Cliquer ici pour en prendre connaissance). Chacun décidera en conscience dans quelle mesure elle répond ou non à ses attentes.

    Paris-centre fait l'objet d'une déclaration ciblée : "Le centre de Paris sera piétonnisé et la circulation sera limitée dans les quatre premiers arrondissements aux riverains, aux taxis, aux navettes électriques, aux véhicules d'urgence et de livraison pour les commerces et les artisans et aux personnes à mobilité réduite".

    Il y a trois ans, nous discutions déjà du  sujet avec Christophe Najdovski, Maire-Adjoint en charge des déplacements à l'Hôtel de Ville. Voici ce qui ressortait : "Dans ce périmètre [le Marais], la circulation des véhicules sera interdite sauf aux riverains, taxis, bus, services publics. Nous insistons pour que les VTC (véhicules de transport avec chauffeur), issus de l'économie numérique de partage (ex. UBER), soient admis. Le mode de contrôle est à l'étude".

    La déclaration d'Anne Hidalgo n'est pas très éloignée des conditions évoquées à l'époque. Elle comporte à nos yeux cependant une lacune : il n'est pas fait mention des parkings publics existants, comme Beaubourg, et de la nécessité de laisser leur accès libre à tous les véhicules, sauf à décider de leur fermeture avec toutes les conséquences prévisibles. Cette nécessité conduit à exclure du champ des restrictions de circulation des axes comme Beaubourg/Renard….

    Il plane aussi sur sa déclaration un voile pudique à propos des deux-roues motorisés. On sait que Christophe Najdovski et la Maire n'ont pas réussi à s'entendre sur le fait par exemple que ces véhicules paient leur stationnement. On sait aussi que les citoyens ont une perception très négative de ces engins bruyants et polluants qui encombrent les trottoirs. Anne Hidalgo est-elle prête à affronter l'ire de "la fédération des motards en colère" et leurs manifestations monstres chaque fois qu'on fait mine de s'attaquer à leurs privilèges ? Est-il clair que l'interdiction de circuler dans Paris-centre s'adresse clairement à eux tout autant qu'aux voitures ?

    Pour finir, la question reste entière sur le mode de contrôle de l'interdiction de circuler.

    GS

     

  • Klaxons

     

     

    Klaxons en ville : le plus stupide et le plus violent de tous les bruits !

     

    C'est sous ce titre que nous avons publié en décembre 2015 un article qui suscita alors de nombreux commentaires. Nous y disions en substance des klaxons que "c'est le plus stupide des bruits". Car il ne sert à rien lorsqu'il sévit dans une agglomération et "il est violent comme un coup de poignard" car il ne prévient pas. Il est dit dans le code de la route que son usage est interdit "sauf en cas de danger immédiat". Dans la réalité, les coups de klaxons sont généralement le fait de véhicules à l'arrêt ou de conducteurs énervés, sans qu'il existe le moindre danger pour les justifier. 

    Autant dire que les avertisseurs sonores, généralement puissants et trop souvent stridents, sont parfaitement inutiles et n'ont pour usage que de manifester un agacement, une colère, voire la furie d'un conducteur irascible.

    C'est ce qui vient de se passer rue du Colisée dans le VIIIe. Le Parisien du 17 décembre le relate. Une femme au volant a poignardé deux femmes dans la rue à l'issue d'un échange de propos vifs qui a débuté par un coup de klaxon agressif !

    L'enquête tentera  de déterminer pourquoi et comment ce drame s'est déroulé. Il semble que les stupéfiants y soient pour quelque chose mais l'événement nous interpelle à nouveau à propos des avertisseurs sonores en ville : comment peut-on accepter encore, alors que le bruit est la nuisance n° 1 en Île-de-France, que les pouvoirs publics n'aient pas encore pris des mesures sérieuses pour éradiquer cette source de bruit inutile et absurde que nous dénonçons avec application depuis près de vingt ans ?

    GS

     

  • Panneau DecauxPanneau publicitaire Clear Channel à hauteur du 18 rue de Rivoli (IVe) (Photo VlM/JL)

     

     

    Nous connaissons des groupes de pression  qui militent activement contre la publicité en général. Il nous arrive de les rejoindre, quand ils protestent comme nous contre l'affichage sauvage, mais nous acceptons sans nous plaindre la publicité quand elle conforme au RLP (règlement local de la publicité et des enseignes).

    On a vu pourtant arriver récemment une forêt de panneaux publicitaires comme celui de "Clear Channel" qui a été photographié rue de Rivoli, et d'autres de "JC Decaux" moins gênants parce que situés en hauteur mais tout aussi invasifs du paysage urbain avec, nous l'imaginons, l'assentiment de la Ville de Paris. On se demande comment la Direction de l'Urbanisme, en charge du RLP et des autorisations, a pu se résoudre à priver les piétons d'un espace pour circuler aisément ? Alors qu'il dans la politique générale de la mairie de Paris de privilégier les circulations douces dont la marche à pieds est la quintessence.

    "Marcher dans Paris sera bientôt un vrai gymkhana", nous dit Jean L. qui est l'auteur des photos…

     

     

  • Trottinettes

    Trottinettes en attente d'utilisateurs rue des Archives (IIIe) (Photo VlM)

     

    Dans une lettre adressée à la Députée Laurianne Rossi, questeure à l'Assemblée Nationale,  Gérard Foucault, Président de l'association 60 Millions de Piétons, membre comme nous du mouvement "Vivre Paris !", souligne que le terme "trottoir" ne figure pas explicitement dans la loi "LOM" (loi d'orientation des mobilités), en examen au parlement depuis novembre 2018.

    Cette absence de définition fragilise les mesures que les municipalités sont décidées à prendre pour encadrer l'usage et l'abandon d'engins comme les trottinettes en accès libre sur les trottoirs.

    Gérard Foucault s'exprime ainsi : 

     

    "…. nous vous proposons une définition du terme « trottoir » afin d’assurer sa sanctuarisation comme la Ministre des transports s’y est engagée. Cette sanctuarisation en l’état des textes législatifs et réglementaires n’est pas acquise. Ainsi, le projet d’article 21 permettrait à un Maire de fixer des règles dérogatoires à celles prévues par le code de la route pour la circulation des engins de déplacement personnel (EDP) sur tout ou partie des voies sur lesquelles il exerce son pouvoir de police ainsi que sur leurs dépendances, dans des conditions fixées par décret.

    Or la « dépendance » d’une voie (terme générique désignant une route), ne peut être qu’un trottoir en agglomération et un accotement hors agglomération. Par ailleurs, le projet de décret dans son article 23 précise que, il s'agira par cette dérogation d'autoriser la circulation des EDP sur les trottoirs.

    C’est pourquoi il nous parait important d’une part que l’expression « sur leurs dépendances » soit supprimée de l’article 21 et d'autre part qu’il soit ajouté à la suite un article 21 ter définissant le terme « trottoir »…

     

    En annexe à ce message, auquel s'est associé  Claude Birenbaum, Président de la Plateforme des associations parisiennes d'habitants, les signataires proposent une nouvelle rédaction de la loi qui rend plus explicite l'existence de trottoirs et permet ainsi aux Maires d'en définir précisément l'usage et les limites pour les besoins propres à leur commune :

     

    "Le titre premier du livre Ier du code de la route est complété par un article L 110-4 ainsi rédigé :

    « Un trottoir est une partie de la route spécifiquement affectée à la circulation des piétons, distincte de la chaussée et de tout emplacement aménagé pour le stationnement. Sa limite est repérable et détectable."

    EXPOSÉ SOMMAIRE

    La présence des engins de déplacement personnel sur les trottoirs met sérieusement en danger les piétons, et en particulier les plus vulnérables : personnes âgées, enfants, personnes à mobilité́ réduite, personnes en situation de handicap, parents avec poussettes. Il convient de sanctuariser cet espace.

    Cette question a été largement soulevée dans le cadre de la démarche « code de la rue » initiée en 2006. Elle a abouti à la nécessité de donner une définition précise de ce qu’est un trottoir, terme dont il est fait référence dans de nombreux textes législatifs et réglementaires. La définition retenue dans l’article 21 ter est celle adoptée par le comité de pilotage de la démarche « code de la rue ».

    Trottinettes hôtel de ville 08 06 19

     

    Il appartient désormais à nos Députés les plus proches, Elise Fajgelès et Pacôme Rupin, et à l'ensemble des Députés de Paris d'agir auprès de Mme Rossi et de l'ensemble des Députés à l'Assemblée Nationale pour que les mairies et notamment celle de Paris disposent enfin du cadre juridique qui leur permette d'agir efficacement contre les dérives que subissent les piétons de la part d'utilisateurs peu scrupuleux de ces engins de déplacement personnel.

     

    Post-scriptum du 26 septembre

    Le député Pacôme Rupin a pris connaissance de notre article et nous adresse la réponse suivante :

     

    Monsieur le Président, cher Gérard Simonet,

    J’ai pris connaissance de l’article que vous avez publié le 26 septembre 2019 sur l’absence de définition du trottoir dans la loi.

    Je vous remercie de mettre la lumière sur ce sujet. Je souhaitais apporter à votre connaissance, puisque je suis cité, que je suis déjà engagé pour que nous protégions les piétons et que nous sanctuarisions les trottoirs. Dans mes travaux en amont de la loi d’orientation des mobilités (LOM), j’ai notamment eu l’occasion de rencontrer le Président de « 60 millions de piétons » Gérard Foucault avec qui nous sommes tombés d’accord sur de nombreux points.

    C’est dans cet esprit que j’ai porté de nombreux amendements lors de la première lecture de la LOM pour que les trottoirs restent un espace sécurisé et exclusivement à l’usage des piétons. J’ai plaidé pour que l’action des Maires ne puisse que renforcer cette protection. L’exposé des motifs de l’amendement n°2044 (http://www.assemblee-nationale.fr/dyn/15/amendements/1974/AN/2044) et mon intervention en séance publique le 7 juin 2019 (https://www.youtube.com/watch?v=CA9PZdUP91k&t=12s) font écho à votre propos et aux revendications de Gérard Foucault. Je me permets d’ailleurs de vous transmettre sa réaction suite à cette prise de parole :

    « Monsieur le Député,
    L’association 60 Millions de Piétons que j’ai l’honneur de présider vous remercie et vous félicite de votre intervention dans l’hémicycle de l’Assemblée Nationale en faveur de nos demandes à la sécurisation des piétons sur les trottoirs, passages piétons et plus particulièrement à la définition du trottoir dans le Code de la route à l’article R110-2. »

    Bien à vous,

    Pacôme Rupin
    Député de Paris.

     

  • Ste avoye passage rénové grille 29 09 12

    Passage Ste Avoye, 8 rue Rambuteau (IIIe) (Photos VlM)

     

     

    Nous en avons quelques unes dans les IIIe et IVe arrts. Le passage Ste Avoye, le Quartier de l'Horloge près de Beaubourg, l'impasse des Arbalétriers qui donne sur la rue des Francs-Bourgeois, le passage Molière qui relie la rue St Martin à la rue Quincampoix (IIIe) et qui contrairement aux autres est public, l'impasse de l'Hôtel d'Argenson qui débouche sur la rue Vieille du Temple (IVe)…

    Leur statut est privé ou public. Quand il est privé, la gestion de ces voies est plus ou moins complexe car elle est tributaire de la bonne entente entre les copropriétaires.

    Argenson impasse

    Arbalétriers vue nord sud 05 03 18

     

     

     

     

     

     

     

     

    Impasse de l'Hotel d'Argenson à gauche, passage des Arbalétriers à droite

     

    L'état de ces voies dépend du soin apporté à leur entretien par leur propriétaire, qu'il soit l'Etat ou un syndicat de copropriétaires. Il y a une constante cependant : elles dégénèrent si on les livre à la foule, en particulier si elles sont ouvertes la nuit. Aussi, qu'on le regrette ou pas, celles qui sont entretenues comme le passage Ste Avoye, sont fermées au public et c'est une chance si on réussit à voir l'intérieur au travers d'une grille…

    Sur ce sujet très riche si on l'étend à Paris dans son ensemble, le magazine d'infos parisiennes WordPress vient de publier un article bien documenté et agrémenté de photos dont nous extrayons celle de la rue Crémieux dans le XIIe. Il aborde des affaires qui nous ont mobilisés et qui ne sont pas encore réglées comme la privatisation hebdomadaire de la rue des Coutures St Gervais contre laquelle la communauté des galeries d'art de la rue s'est élevée à cause de la gène causée à leur activité.

    Rue cremieuxRue Crémieux (XIIe), cible des touristes. A quand la distribution de cacahuètes aux riverains ?

     

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    Méduses mer 2

    Méduse Pélagia Noctiluca, (photo "Pour la Science")

     

    On ne parle plus que d'elles au bord des plages de France et de Navarre. Leur piqûre est douloureuse, mortelle même pour certaines espèces heureusement absentes de nos régions. Chacun y va de sa théorie pour expliquer leur présence. Il semble qu'on les trouve à foison quand l'eau est agitée et trouble et qu'elles sont absentes quand la mer est étale et dépourvue de ces microdébris et déchets tensio-actifs qui la polluent… Mais rien n'est moins sûr. La précaution élémentaire est de nager avec un masque et revenir dare dare sur la grève dès qu'on voit la couleur de ces gorgones, si désagréables bien que constituées à 98% d'eau !

    C'est un autre genre de méduse qui retient pourtant notre attention en ce jour. MEDUSE est le nom que l'observatoire du bruit en Île-de-France BRUITPARIF a choisi pour un appareil qui, à l'opposé des méduses de mer, est destiné à améliorer la vie de ceux d'entre nous, et ils sont nombreux, qui souffrent du bruit sous toutes ses formes.

    "MEDUSE" est constituée d'une tête et de quatre bras, à l'image des quatre tentacules des méduses de mer, équipés de micros qui captent les bruits dans quatre directions et d'une caméra à 360 degrés qui enregistre la scène, pour relever le niveau sonore dans des quartiers animés de la capitale. Cette démarche avait démarré en 2006 avec notre association par l'enregistrement sur trois jours, des bruits de circulation dans une artère à trafic moyen du Marais.

    BruitparifEnregistreur de bruit BRUITPARIF sur 3 jours, couplé à un ordinateur qui en fait l'analyse (Photo VlM)

     

    La cible de l'enregistrement était alors les klaxons et les motos. Ils restent encore une priorité mais une source supplémentaire de bruit a prospéré depuis : les consommateurs en terrasses des bars-restaurants. Une expérience a été conduite avec des MEDUSES sur la place du Marché Ste Catherine. D'autres sites pourraient bénéficier de ce genre d'observation avec des appareils dont la technologie est en voie permanente d'amélioration.

    Méduse Canal Saint MartinLe dispositif MEDUSE, en surveillance des rives du Canal St Martin (Illustration Bruitparif)

     

    Les progrès techniques permettent désormais de caractériser le bruit en lui attribuant une valeur objective et une origine grâce à l'enregistrement vidéo. On ne doit pas attendre de BRUITPARIF qu'il intervienne sur les causes car l'organisme n'est pas doté de pouvoirs de police, encore moins de pouvoirs judiciaires, mais on est en droit d'espérer que la commmmunication en temps réels aux fauteurs de troubles des incivilités dont ils sont responsables directement ou indirectement, pourrait les décider à agir pour éliminer les nuisances qui leur sont signalées.

    On nous répondra que cette espérance est naïve et qu'il y a peu à attendre de gens qui sont inciviques et s'en moquent. Dans ce cas, il n'y pas de solution amiable et le recours aux services de police de la préfecture ou de la mairie de Paris s'impose. Les plaignants auront à leur crédit le fait qu'ils aient cherché le dialogue et la conciliation et disposeront de preuves sur la matérialité des faits, leur amplitude et leur fréquence. Pour autant que BRUITPARIF soit habilité à communiquer à des tiers les résultats des ses observations et de ses analyses, ce que nous souhaitons ardemment….

    Gérard Simonet

     

    Postscriptum du 26 août 2019

    BRUITPARIF nous adresse le commentaire suivant sous la signature de sa Directrice Fanny Mietlicki : "Pour la conclusion, vous pouvez indiquer que c’est notre déontologie que de communiquer les résultats de nos analyses et observations. Les données sont d’ailleurs accessibles via le site de "bruitparif monquartier"

    Je vous envoie également en pièce jointe une photo (crédits Bruitparif) pour remplacer celle du site "La Croix" qui me semble plus appropriée pour illustrer votre article sur les quartiers animés".

    Fanny Mietlicki

     

     

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    Motos enlèvement 09 04 19

    Un événement peu fréquent : l'enlèvement par la fourrière, deux par deux, de motos garées sur le trottoir, à hauteur du 57 rue des Archives (IIIe) (Photo VlM)

     

     

    La presse grand public et avec elle le macrocosme politique qui s'agite à l'approche des élections municipales (on à envie d'abandonner le mot "microcosme" tant les candidats sont nombreux, à Paris en tout cas…) prend désormais fait et cause pour les piétons pour dénoncer les privilèges dont bénéficient les deux-roues motorisés (2RM) au regard de leur dangerosité, de la pollution et du bruit qu'ils génèrent.

    On a pu lire dans le JDD du 19 juillet 2019 une tribune de Delphine Bürkli, LR dissidente et macron-compatible, Maire du IXe, qui plaide pour la fin du privilège des motards en matière de stationnement. D'autres articles sont parus, qui expriment des opinions semblables.

    BurkliDelphine Bürkli, Maire du IXe

     

    Nous en sommes ravis mais nous éprouvons une forme d'amertume en constatant que nous avons pris la plume sur le sujet en 2007 et ne l'avons pas lâchée depuis. Il a fallu douze années pour que nos opinions germent et éclosent ! C'est long et on pourrait en conclure que notre impact en matière de communication est modeste mais en même temps nous réalisons que d'autres débats qui nous sont spécifiques occupent désormais la scène médiatique : halte à la sur-densification de Paris et aux tours, protection des habitants contre l'invasion de l'espace public par les terrasses et les nuisances sonores nocturnes…

    Bientôt viendront les subventions pléthoriques aux associations. Quant à la propreté et la protection de l'environnement, il n'est pas question d'en revendiquer la paternité : tout le monde s'en plaint !

    Revenons aux motos. En 2007, Bertrand Delanöe et Denis Baupin signaient avec la "Fédération des Motards en Colère" une charte qui reconnaissait leur droit de stationner sur les trottoirs et d'y rouler "pour regagner la place de parking". Bien que rejetée par le Préfet de police car contraire au Code de la Route, cette charte scélérate a installé l'idée que tout était permis aux deux-roues. Depuis, chaque fois qu'une rumeur laisse entendre que les choses pourraient changer, une horde de motards se retrouve dans Paris pour manifester bruyamment dans un immense désordre.

    Nous sommes évidemment de l'avis de Mme Bürkli mais nous tenons à assortir notre opinion d'un raisonnement logique donc équitable. En s'attaquant à la voiture dans Paris, démarche qu'on peut comprendre, on a poussé les gens qui se déplacent vers des moyens alternatifs. Ils ne manquent d'ailleurs pas à Paris, à commencer par la marche à pieds pour les parcours moyens, le bus, le métro, les taxis, le vélo, les VTC (Uber et C°) et d'autres moyens plus folkloriques comme l’ineffable trottinette, mais il faut leur donner leur chance.

    Si une distorsion artificielle est créée en faveur des deux-roues motorisés car ils ne paient pas le parking, remontent les files, se garent n'importe où et échappent au contrôle technique obligatoire (coûteux – tous les 2 ans pour les voitures), contrôle qui permettrait d'éliminer les plus polluants, les plus bruyants et les plus dangereux, les gens se précipitent tout naturellement vers ce mode de transport. C'est ce qui s'est produit. Denis Baupin, pas très visionnaire, a commenté : "on n'a pas vu venir le coup !

    Il ne s'agit pas aujourd'hui de jeter l'anathème sur ceux qui en toute logique ont fait un choix raisonnable et de les accabler financièrement mais de rétablir l'équité entre les modes de transport de façon qu'aucune distorsion ne vienne influencer les choix. Cette démarche conduit tout naturellement à appliquer une taxe de stationnement aux deux-roues, proportionnée bien sûr à l'espace public qui leur est réservé (un tiers par exemple du tarif autos ?). Dans cette vision, il n'y a plus de stationnement sur les trottoirs mais la création d'un nombre suffisant de places affectées exclusivement aux 2RM.

    Et, par pitié, cessez de procrastiner avec le contrôle technique ! Il est obligatoire mais son entrée en vigueur est sans cesse repoussée. Cette attitude est d'une lâcheté coupable car elle favorise les accidents, la pollution de l'air et le bruit, nuisance n° 1 en Île-de-France. Les motards nous disent : nous sommes très attachés à nos engins, ils sont soignés au-delà des exigences du contrôle technique. C'est vrai pour certains d'entre eux, notamment les "gros-cubes" mais c'est malheureusement inexact pour la foule des scooters et autres deux-roues délabrés dont le moteur pétarade et pétune.

    Gérard Simonet