Vivre le Marais, Vivre Paris Centre !

Chronique de la vie au cœur et autour du centre historique de Paris

Catégorie : circulation centre de Paris

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    MotosDirection la fourrière pour ces deux motos mal garées rue des Archives dans le IIIe….

     

     

    Deux par deux, le reste en foule… Il semble que la police (ou la DPSP) ait saisi le sujet à bras-le-corps. Il faut dire que la marmite bout depuis assez longtemps contre le comportement des motards qui garent leurs engins n'importe où et n'importe comment, généralement sur les trottoirs. 

    Il est vrai que la fameuse charte signée en 2007 entre Bertrand Delanoë à l'instigation de son Adjoint Denis Baupin avec la "Fédération des Motards en Colère" (qui le sont cependant restés…) leur donnait licence de se garer ainsi, au grand dam des observateurs concernés et du Préfet de police de l'époque qui avait dénoncé le caractère illégal des dispositions contenues dans la charte comme contraires au code de la route.

    Aujourd'hui, l'Hôtel de Ville est partagé entre ceux (Europe Ecologie-Les Verts avec Christophe Najdovski) qui remettent en question les privilèges accordés aux motards, et la Maire Anne Hidalgo qui hésite à leur déplaire pour des raisons électoralistes et la crainte de les voir manifester bruyamment et violemment comme ils savent le faire.

    Ces privilèges sont choquants dans le contexte actuel de lutte contre les atteintes à l'environnement et le réchauffement climatique. La gratuité du stationnement, la tolérance des forces de police à l'égard de l'occupation de l'espace public notamment des trottoirs, l'absence de contrôle technique qui laisse la voie libre au traficotage des pots d'échappement, au bruit et à la pollution de moteurs mal réglés, ont créé une distorsion artificielle en faveur de ce mode de transport qui est devenu le principal pollueur de nos villes.

    Il  faut espérer que le renforcement apparent des interventions de police ne soit pas l'hirondelle qui fait le printemps mais bien un revirement de fond que la mairie de Paris amorce. Il est probable que l'approche des  élections municipales de 2020 joue dans ce sens car l'opinion des parisiens à l'égard des nuisances que nous dénonçons pèsera plus que l'activisme de certains conducteurs de deux-roues qui refusent d'admettre que leur moyen de déplacement se conforme aux dispositions d'intérêt général qui visent les véhicules à moteur.

     

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    Aline chiesaAline Chiesa, rue Veille du Temple (IIIe), membre de l'association victime d'un heurt par une trottinette, se consacre maintenant à l’éducation des conducteurs de ces engins 

     

     

    "Je suis Aline  CHIESA. J’ai été renversée par une trottinette et 6 mois après j’ai toujours de nombreuses séquelles pas forcément apparentes.

    Je suis prête à témoigner à l'Assemblée Générale annuelle de l'association le 4 avril des dangers de ces engins que l’on qualifiait  voilà pas si longtemps de « mobilités douces » alors qu’elles sont très violentes. Je milite pour le droit du piéton dans le cadre de « 60 Millions de Piétons » et par leur intermédiaire j’ai fait plusieurs reportages et une vidéo que je vous adresse pour publication et qui contient entre autres quelques photos de moi et de mes blessures qui sont très parlantes.

    Il faut savoir également que de plus en plus d’assurances refusent de couvrir, dans le cadre de la responsabilité civile, les accidents de trottinettes, ce qui est le cas de l’assurance du jeune homme qui m’a renversée".

     

    C'est ainsi que s'exprime Aline Chiesa, sans colère ni rancœur. Elle saisit chaque occasion dans la rue d'apostropher des conducteurs de trottinettes qui ne respectent pas les piétons en leur expliquant le danger qu'ils leur font courir. Elle affirme qu'elle est toujours bien reçue dans sa démarche, reconnaissant ainsi qu'il n'y a pas de méchanceté chez ceux qui font preuve d'incivisme mais plutôt de l'insouciance et de la légèreté.

    La vidéo qui suit montre les blessures visibles dont Aline a souffert après l'accident dont elle a été victime :

     

     

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    TrottinettesStationnement de trottinettes rue des Archives (IIIe)

     

     

    Dans l'attente de mesures législatives qui se font attendre, le Conseil de Paris vient de prendre une série de mesures pour réguler l'usage et le stationnement des trottinettes électriques.

    La surveillance et la verbalisation seront assurées par la DPSP (direction de la prévention, de la sécurité et de la protection) de la Ville de Paris. Au menu des contrevenants : des amendes de 135 € pour ceux qui roulent sur les trottoirs, de 35 € pour les stationnements gênants (mais qui va les payer ?) assortis d'une mise en fourrière (c'est plus efficace…). Les opérateurs devront signer une charte de bonne conduite et payer une redevance en fonction du nombre d'engins en service (encore une charte qui ne servira à rien, comme celle signée en 2007 avec les motards en colère !)

    Des mesures qu'il fallait prendre, en tout état de cause. Elles auront à coup sûr un effet dissuasif sur les utilisateurs et donneront une plus grande assurance aux piétons qui ont envie de protester contre le mauvais usage de ces engins et d'apostropher l'incivisme de leurs utilisateurs.

     

  • Berges pont sully tags 30 03 19

    La promenade du "Parc des Rives de Seine" à hauteur du pont de Sully, rive droite – IVe – Vision cauchemardesque du cadre paysager (Photo VlM 30/03/19)

     

     

     

    Les aménagements des berges de la Seine n'ont pas à ce stade convaincu tout le monde mais on ne trouve plus aucun responsable politique sérieux qui prévoie s'il est élu de revenir à la situation antérieure où la voiture régnait en maître sur la voie Georges Pompidou.

    Cette réalisation sera-t-elle portée au crédit de l'équipe municipale en place, de la Maire Anne Hidalgo et de son Adjoint aux déplacements Christophe Najdovski ? Une part du trafic voitures dans Paris s'est-il évaporé comme l'annonce la mairie de Paris qui avance le chiffre de 5 % de baisse sur un an ? La pollution en oxydes d'azote et particules fines s'est-elle améliorée sur les berges et sur les quais ? Il est probable que les mesures soient objectivées et consolidées d'ici les élections de 2020 et que nous serons dès lors en mesure de nous prononcer sur des données exactes.

    En attendant, les responsables actuels ont  tout intérêt à mettre en valeur le cadre exceptionnel que constitue les berges et les rives de Seine qui sont bordées des plus beaux monuments dont se prévaut l'humanité. Tolérer une dégradation comme celle que nous dénonçons est regrettable ; c'est de surcroît une erreur tactique.

    Nous avons déposé un signalement sur l'application "DansMaRue". L'accusé de réception que nous avons reçu de la mairie de Paris a été renvoyé à Paul Simondon qui a repris depuis peu les rênes de la propreté à l'Hôtel de Ville en remplacement de Mao Péninou, et au Maire du IVe Ariel Weil. Nous avons rencontré Paul Simondon il y quelques jours dans le cadre de ses fonctions et je rappelle qu'il nous fait l'amabilité d'intervenir le 4 avril à notre Assemblée Générale. Un invité d'honneur qui sera cordialement mais fermement interpellé sur l'état de la propreté de Paris et sur les mesures qu'il envisage à court terme.

    Il vient de nous répondre par retour (et un dimanche) pour nous dire  : "C’est effectivement édifiant ! Je demande une intervention rapide".

    Il va le faire sans aucun doute mais il conviendra de s'organiser pour la suite. Il faut pour ce genre de nuisance définir la réplique adéquate : surveillance et traitement des files d'attente, en rappelant à M. Simondon et à ses services que l'attitude la plus appropriée pour décourager et éradiquer un tel phénomène, tout comme l'affichage sauvage, est de la traiter en mode LIFO (last in, first out).

    J'ai eu l'occasion il y a peu, de recueillir le témoignage de Jean-Claude W. qui a été directeur d'Alsthom en charge de la livraison et de l'installation du métro du Caire. Dès leur mise en service, les rames sont revenues lourdement taguées de leur premier jour de sortie. Une catastrophe ! Cellule de crise la première nuit : on décide de nettoyer à fond toutes les rames. Au deuxième jour, le phénomène avait faibli, au troisième il avait disparu. L'explication est dans le fait que l'objectif des tagueurs est que leur oeuvre persiste. Il faut ajouter l'existence d'un agent modérateur : le prix exorbitant de la peinture nécessaire à recouvrir une cible aussi grande…

    Gérard Simonet

     

     

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    Najdovski france infoChristophe Najdovski sur Franceinfo

     

     

    Il est Maire-Adjoint d'Anne Hidalgo, en charge des déplacements et de la voirie. A ce titre, il est l'inspirateur du Vélib', d'Autolib et de l'interdiction de circuler sur les voies sur berges. Même si nous n'adhérons pas à tous ses choix, le dialogue avec lui a toujours été constructif, notamment sur les projets de limitation de la circulation automobile dans les quatre arrondissements du centre de Paris.

    Au vu des protestations nombreuses qui nous sont parvenues à propos de la nouvelle coqueluche parisienne que sont les trottinettes électriques, nous l'avons interpellé la semaine dernière pour savoir quelles dispositions la mairie de Paris s'apprêtait à prendre pour lutter contre les accidents et les nuisances qui en résultent.

    Il nous a adressé jeudi 21 mars le message qui suit :

    Je n'ai pas pu vous répondre plus tôt, et je vous prie de bien vouloir m'en excuser. Nous avons retenu deux principes :

    (1) paiement d'une redevance d'occupation du domaine public par les opérateurs, avec tarification progressive pour éviter l'inflation du nombre de véhicules. La redevance est inscrite à l'ordre du jour du conseil de Paris d'avril.

    (2) obligation à terme (d'ici quelque mois) de stationner dans des aires dûment identifiées et spécifiées, faute de quoi les véhicules seront verbalisés et enlevés. Ce principe est inscrit dans la charte de bonne conduite que les opérateurs s'engagent à signer s'ils souhaitent pouvoir déployer leur service à Paris.

    Bien cordialement

    Christophe Najdovski

    La prise de conscience est claire, il nous reste à en vérifier les conséquences concrètes sur le terrain et plus particulièrement sur les trottoirs de la ville.

    GS

     

     

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    TrottinettesTrottinettes en rang d'oignon sur un trottoir en attente d'usagers

     

    Alors qu'un de nos adhérents du IIIe demande que la parole lui soit donnée à notre prochaine assemblée générale le 4 avril pour décrire et commenter l'accident dont sa femme a été victime et hospitalisée, renversée sur un passage piétons par une trottinette lancée à vive allure, Claude Mercier qui vit dans le IVe, nous propose  une tribune sur les déplacements en ville avec ces véhicules électriques d'un genre nouveau que sont les trottinettes et les gyropodes. Nous la publions ci-dessous :

     

    Les trottinettes électriques ont fait leur apparition à Paris depuis un peu plus d'un an et leur déploiement s'accélère depuis le début 2019.  Leur usage anarchique n'est encadré par aucune réglementation contraignante.  Il existe tout au plus quelques recommandations qui restent évidemment lettre morte en l'absence de tout contrôle et sanctions.

    Ces engins non immatriculés circulent indifféremment sur la chaussée (sur les pistes cyclables mais aussi dans les voies de bus et parmi les voitures) et aussi sur les trottoirs.  Parmi les problèmes posés :

    • le mode de conduite indiscipliné, à des vitesse excessives, en particulier sur les trottoirs où cela met les piétons en danger, est le fait d'utilisateurs jeunes et même adolescents, presque toujours sans casque et prenant des risques pour eux-mêmes.
    • la possibilité de les abandonner n'importe où, ce qui est fait trop souvent au mépris de la gêne créée pour les piétons et même parfois dans un but de provocation évident,
    • de plus en plus souvent les trottinettes sont montées par deux passagers sans pour autant que leur vitesse soit réduite, alors que la maniabilité et le freinage en deviennent problématiques.
    • le style de conduite adopté sur les trottoirs consiste trop souvent à zigzaguer et raser les piétons.  Le danger de collision est alors d'autant plus grand que ces engins sont silencieux.  Il suffit de l'écart d'un piéton (pour qui c'est un droit sur un trottoir) pour que la collision soit inévitable.  Le choc avec une masse de 150 kg ou plus (la trottinette + deux personnes)  lancée à plus de 20 km/h peut produire des accidents graves.

    Suivant son idéologie écologique, la mairie de Paris a autorisé ces engins avant de se soucier d'en encadrer l'usage par réglementation et de prévoir des sanctions effectives.  On trouve tout au plus des recommandations datant de juin 2018 qui ne dépassent pas le niveau de vœux pieux d'un navrant angélisme.  Bien que marchant beaucoup à Paris, nous n'avons jamais vu la police sanctionner les comportements que tout me monde peut constater.  Ainsi la mise à disposition des trottinettes pour un prix très faible incite un certain type d'utilisateurs, qui bénéficient d'une impunité de fait,  à des comportements incivils et dangereux.       

    Les mêmes comportements dangereux qu'on avait constatés avec les vélos (dont les Vélib), et qui n'ont pratiquement jamais été sanctionnés, se retrouvent pour la même raison avec l'usage des trottinettes, aggravés par l'aspect "jouet" de ces engins qui poussent beaucoup de leurs utilisateurs à des comportement irresponsables.

    Il est urgent que la mairie adopte rapidement des mesures énergiques assorties de sanctions dissuasives, quitte à froisser quelques écolos de salon.  Notons que la ville de Madrid vient d'interdire les trottinettes, considérées comme trop dangereuses.  "Le Parisien" rapporte une forte hausse de 23% des accidents de trottinettes en un an.  Il n'existe malheureusement pas de données précises sur les accidents, mais leur nombre semble être de plusieurs centaines.       

    Claude Mercier

     

  • RupinPacôme Rupin, Député de la 7ème circonscription (IVe, portion du XIe, portion du XIIe) reçu par une délégation du conseil d'administration de "Vivre le Marais !" : Denise Turrel, Paule Mazéo, Marie-Françoise Masféty-Klein, Geneviève Dupoux-Verneuil et Gérard Simonet

     

     

    Le Député Pacôme Rupin nous a rendu visite ce matin pour un échange sur les sujets qui constituent l'essentiel des préoccupations de notre association, qui on le rappelle compte plus de 2.000 membres. Elle couvre les IIIe et IVe arrts avec la vocation de s'adresser aussi aux habitants des 1er et IIe qui nous rejoindront en 2020 au sein d'un seul et même arrondissement.

    Il faut rappeler que Pacôme Rupin n'est pas seul à nous représenter. La partie IIIe du Marais appartient à la 5ème circonscription qui inclut aussi le Xe. Benjamin Griveaux y a été élu en 2017 mais il a laissé sa place à sa suppléante Elise Fajgelès en entrant au gouvernement. 

    Les Députés ne sont pas concernés en principe par les problématiques locales. Ils ont pour mission de faire les lois de la République et non de s'impliquer dans la gestion des territoires. Cependant, dans la perspective des élections municipales pour Paris, ils ont le pouvoir de peser sur le choix des candidats issus de leur formation politique. Ils sont aussi en position de conseiller le candidat désigné sur  les attentes des électeurs et les engagements qu'il faut prendre pour les convaincre.

    Il y a eu consensus parmi nous pour exiger que la propreté de Paris devienne une priorité de la Ville, étendue aux affiches et affichettes sauvages, aux tags et à toutes ces dégradations qui enlaidissent le mobilier urbain.

    Au sujet de la circulation et de déplacements, de la place de la voiture et de la moto dans Paris et leur conséquence sur la pollution, les échanges ont été vifs car les points de vue chez nous divergent, à propos notamment de la fermeture des berges de la Seine à la circulation. A chacun de prendre ses responsabilités sur ce dossier important.

    Nous lui avons rappelé que nous plaçons très haut dans nos priorités la protection de l'espace public et le respect de la tranquillité des parisiens qui n'entendent plus être sacrifiés aux intérêts marchands des professionnels de la nuit et de la boisson, qui ne rêvent eux que de nuits festives et alcoolisées, sans considération pour la santé de notre jeunesse..

    Nous nous sommes exprimés sur la politique du logement pour constater que nous partageons l'opinion qu'il faut cesser de densifier Paris car c'est la ville la plus dense d'Europe et on peine à y respirer, en réservant le logement social à ceux qui travaillent pour les services publics.

    La dette de la Ville a été pointée du doigt. Elle atteindra 7 Milliards d'€ en 2020 alors qu'elle n'était que 1 Milliard en 2001. Les prétendants devront convaincre de leur capacité à réduire les déficits d'exploitation qui sont la conséquence d'un personnel pléthorique et à alléger progressivement la dette qui pèse sur les générations futures.

    A propos de l'annonce de la création d'une police municipale, la réponse est "pourquoi pas ?"… pour autant qu'elle fasse preuve de son efficacité.

     

  • Berges rive droite pont marie 17 02 19La berge rive droite de la Seine au Pont Marie (Photo VlM)

     

    Face à ce spectacle idyllique de la berge rive droite à hauteur du Pont Marie et de l'Île Saint-Louis (IVe) un samedi d'hiver sous le soleil, on a du mal à imaginer le retour des voitures. En dépit des opposants qui dénoncent la politique d'Anne Hidalgo et de Christophe Najdovski (Europe Ecologie les Verts) en la matière, cette réalisation sera portée au crédit de la municipalité actuelle lorsque les élections de 2020 auront lieu.

    Il ne s'agit pas d'une prise de position politique mais d'une analyse objective de la situation que chaque prétendant, de notre point de vue, a tout intérêt à faire sienne..

    GS

     

     

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    Capture piste cyclable bi directionelle st antoine rivoli

    Piste cyclable bi-directionnelle rues St Antoine/Rivoli (IVe)

     

    Les travaux de ré-aménagement des rues de Rivoli et St Antoine ont été péniblement vécus par les riverains de cette artère importante du IVe. L'un d'eux nous livre les réflexions du collectif auquel il appartient. Nous en reproduisons le contenu sachant qu'il correspond à une opinion très répandue chez nous sur les transformations de voirie qui ont marqué la mandature d'Anne Hidalgo et dont les contours avaient été dessinés par Bertrand Delanoë et ses Adjoints Europe Ecologie/Les Verts dès 2001.

    Une ville est un corps vivant. Quand une opération chirurgicale s'impose, elle débute par un traumatisme. Mais si l'intervention est justifiée, l’organisme repart pour une vie meilleure.

    St antoine hotel de sully facade rueL'Hôtel de Sully, comme son pendant l'Hôtel de Mayenne, tous deux rue St Antoine, ont subi des restaurations salutaires qui ont fait couler beaucoup d'encre et de fiel

     

    Ils sont aujourd'hui peu nombreux ceux qui pensent que ce raisonnement pourrait s'appliquer à Paris, au Marais et à l'axe Rivoli/St Antoine mais il ne faut pas exclure que les stratèges de l'Hôtel de Ville aient une vision éclairée de ce que doivent devenir les déplacements à l'intérieur d'une grande, d'une vieille ville comme Paris où tout, jusqu'aux boulevards des maréchaux, constitue en quelque sorte le centre de l'agglomération du grand Paris.

    Ce qu'ils ont décidé de faire est un pari risqué et la population ne sera pas tendre à leur égard si manifestement ils échouent. Mais le pire n'est pas le plus probable. On perçoit une évolution de l'opinion à propos de la nouvelle affectation des berges de la Seine et de la sensation que le trafic automobile a baissé globalement dans Paris.

    En attendant, voici comment réagissent beaucoup des parisiens concernés.

    GS

     

    Sur le réaménagement de la rue Saint-Antoine, après des mois de travaux, que découvre-t-on ?

    En premier lieu, une énorme piste cyclable à double sens, qui se prolonge rue de Rivoli et s’inscrit dans le cadre global de la politique municipale visant à diminuer la circulation automobile. Pour le moment, cette voie monumentale est magnifiquement vide.

    Cependant sa création réduit d’autant le reste de l’espace. Dans la rue de Rivoli qui est à sens unique, la piste cyclable est longée par deux étroites voies dédiées à la circulation automobile, dont l’une est exclusivement réservée aux bus, aux taxis et aux véhicules prioritaires. Les taxis de Saint-Paul ont maintenant une station sous-dimensionnée, si bien que leur file d’attente empiète sur la chaussée… Mais surtout, des bordures au relief aplati séparent la partie cyclable de la voie motorisée : ces séparations manquent de visibilité et plusieurs accidents de piétons et de cyclistes sont déjà à déplorer ; il faudrait les supprimer ou les coloriser (la sécurité devant l’emporter sur l’esthétique), de même que les supports de feux débordant sur la chaussée.

    Rue Saint-Antoine, la situation est bien plus complexe. Il s’agit d’une artère très commerçante, avec un double sens de circulation automobile. Pour répondre à ces impératifs, la largeur de la chaussée a été divisée en trois : côté impair la double voie cyclable, au milieu de la chaussée une zone consacrée au stationnement des véhicules de livraison et des engins à deux roues, enfin côté pair le peu d’espace restant doit absorber le double flux automobile – ce qui a obligé à supprimer la voie réservée aux bus. De nombreux dysfonctionnements sont apparus immédiatement.

    St antoine

    Rue Saint-Antoine (IVe) : file d’attente automobile derrière un arrêt de bus, grand vide de la piste cyclable, et séparation dangereuse entre les deux (Photo VlM/DT)

     

    Lorsqu’un bus est à son arrêt, toute la file est bloquée derrière lui. Il en est de même pour les livraisons, car les livreurs renoncent à traverser avec leurs chariots de marchandises les deux files denses de circulation, et s’incrustent donc devant les magasins côté pair, rajoutant aux embouteillages. Les camionnettes provenant de la rue de Turenne et tournant sur Bastille ont du mal à prendre le virage calculé trop juste : les barres de stationnement pour vélos installées à cet endroit au milieu de la chaussée sont déjà aplaties par des coups de volant malheureux.

    Quant aux piétons fort nombreux sur les trottoirs de cette rue commerçante, ils bénéficient des émanations des moteurs tournant au ralenti, et ne traversent qu’à leurs risques et périls : s’ils s’engagent sur un passage piéton, la signalisation ne leur indique pas clairement que des véhicules peuvent surgir de l’autre côté, et beaucoup ont failli être renversés par des voitures arrivant en sens inverse.

    Ces problèmes n’existaient pas avant les aménagements. Ils sont le prix à payer pour la satisfaction des seuls usagers de deux roues. Ce sont là quelques réflexions d’habitants du quartier. Espérons que les aménageurs prendront en compte rapidement nos remarques de bon sens, qui visent à améliorer l’usage de Paris. Au-delà du cas de la rue Saint-Antoine, la question de fond de la place respective à accorder dans l’espace parisien aux automobiles, aux vélos et aux piétons mérite d’être posée aux candidats en 2020.

    Collectif de riverains de la rue Saint-Antoine

     

     

  • Bus 29 le 22 09 17

    Le bus 29 rue des Quatre-Fils, station Vieille du Temple (Photo VlM)

     

    On apprend à la lecture du Figaro du 7 février mis à jour le 8 que le plan de circulation des bus sera entièrement revu à Paris dès le 20 avril.

    S'agissant des lignes 29 et 75, qui nous concernent, la RATP nous précise de source autorisée que "le 29 fera terminus place des Vosges le dimanche de 8h00 à 18h00, et qu'en conséquence le secteur Marais/Saint-Lazare ne sera pas desservi".

    Bonne nouvelle en revanche pour le 75 : la ligne sera prolongée jusqu'au Panthéon.

    La nouvelle en soi est de portée limitée mais on est en droit de s'interroger sur ce qu'il adviendra quand le projet de piétonisation de Paris-centre, préfiguré par l'opération "Paris respire", sera appliqué. Va-t-on assister à la suppression totale du tronçon Marais/Saint-Lazare ? Ou par extension la disparition des bus RATP du centre de Paris ? Et voir réapparaître le projet de mini bus électriques 1-2-3-4 pour relayer les lignes principales à l'intérieur du périmètre concerné ?

    Il y a là matière à réflexion et à concertation….