Vivre le Marais, Vivre Paris Centre !

Chronique de la vie au cœur et autour du centre historique de Paris

Catégorie : circulation centre de Paris

  • Archives 19 terPoids lourds stationnés devant les 19-21 rue des Archives (IVe) (Photo VlM)

     

    Ceux qui vivent dans cette section de la rue des Archives dans le IVe en souffrent. Alors que des places de stationnement ont été créées de l'autre côté de la rue, comme on peut le constater sur la photo, des véhicules de livraisons, souvent de gros poids lourds, ont pris l'habitude de stationner indûment le long des numéros 19 à 23, en empiétant ou non sur le trottoir, pour décharger leurs marchandises destinées à des commerces distants.

    Un riverain, Georges, s'en plaint : "Notre trottoir devient un peu plus chaque matin une plateforme logistique de livraisons. A l’encombrement s’ajoute le bruit des moteurs et celui des ventilateurs des camions frigorifiques. Je constate que ces camions sont tolérés sur le trottoir toute la semaine alors que nous n’avons, nous habitants, aucune tolérance pour décharger nos voitures notamment le week-end.

    A noter que  pour la copropriété du 19-21 nous n’avons pas eu l’autorisation d’installer une trémie pour le ravalement de cours intérieures et que le temps de déposer des échafaudages nous avons eu un procès-verbal car des détritus avaient été déposés par des tiers contre les barres métalliques"

    Il s'agit là d'un dossier de la compétence de la DPSP (direction de la prévention, de la sécurité et de la protection) de la mairie de Paris, qui préfigure la future police municipale dont la Maire Anne Hidalgo a fait récemment l'annonce. Nous lui en faisons communication et serons très heureux de publier la réponse qui nous sera faite.

     

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    Montmorency hyper U

    Rue de Montmorency (IIIe) autour de 9h00, déchargement des livraisons au U – Express

     

     

    Qu'il s'agisse du Monop' de la rue des Haudriettes qui condamne la rue au petit jour et oblige le bus 29 à se dérouter au préjudice des gens qui l'attendent plus loin, du Franprix de la rue du Bourg Tibourg (IVe) où aucun espace de livraisons n'existe du fait de la faible largeur de la voie, ou du U-Express qui fait l'angle entre les rues du Temple et de Montmorency, une supérette qui fait sienne la rue de Montmorency pour y décharger ses marchandises en condamnant toute circulation, l'existence de commerces de détail ou de bouche ne fait pas bon ménage avec l'aspiration à la tranquillité et le droit de circuler des riverains ou usagers de la voirie.

    On relève toutefois une forme d'incohérence de la part des habitants qui dénoncent régulièrement la disparition des commerces mais reprochent à ceux qui sont présents les libertés qu'ils prennent avec les camions qui les approvisionnent.

    Rue des Haudriettes, les services de la voirie de la mairie de Paris ont sanctuarisé un espace strictement réservé aux livraisons. En pratique, il est souvent occupé par des gens qui n'ont rien à y faire et quand il est libre il n'est pas du goût des livreurs qui trouvent trop grande la distance au magasin et se garent en pleine voie devant l'entrée.

    La RATP a beau réagir, les gestionnaires du commerce font le dos rond et les habitants se résignent ou se consolent en se disant que c'est peut-être le prix à payer pour bénéficier d'un service de proximité. D'autres s'imposent des contraintes comme partir au travail avant l'heure habituelle des livraisons…

    Dans un Etat de droit, sachant que le stationnement en pleine voie est interdit, des amendes dissuasives associées à une surveillance active devraient venir à bout d'une pratique incivique. Il n'en est rien car le législateur répugne à revoir les sanctions à la hausse et les services du maintien de l'ordre ne disposent pas des moyens humains nécessaires au contrôle

     

    Grenier st lazare 07 05 18L'espace réaménagé de la rue du Grenier St Lazare

     

    Dans un Etat où régnerait le bon sens, une plateforme logistique serait créée en dehors des quartiers trop denses pour accueillir des poids lourds, pour assurer le dispatching vers les commerces de détail à l'aide de véhicules légers, non encombrants et non polluants. C'est ce qui se dessine avec le projet de réaménagement de la rue du Grenier St Lazare (IIIe), dont on espère qu'il saura éviter les nuisances d'une noria prévisible de poids lourds. La crainte qu'on peut avoir, c'est de subir une hausse des prix de détail due à l'augmentation du coût des livraisons. Si elle est raisonnable, et si c'est le désir de chacun de voir régner l'ordre et la tranquillité, la formule pourrait mettre tout le monde d'accord et prospérer…

     

  • Dérèglement
    La fonte des glaces et ses conséquences prévisionnelles

     

    "Le XVIe Demain" est une association importante par sa taille et par la nature des dossiers qu'elle traite, notamment en matière d'urbanisme. Elle s'est battue récemment contre la destruction partielle des Serres d'Auteil. Membre comme nous de la mouvance "Vivre Paris !" qui a vu le jour en  2010, elle s'exprime sur des sujets et avec des points de vue qui sont proches  des nôtres.

    En revanche, sur les questions de circulation et de déplacement dans Paris, sans doute parce que nos intérêts moraux et économiques sont au centre de Paris tandis que les leurs se situent à la périphérie, nous avons tendance à mieux accepter la politique menée par la Ville, a propos notamment du traitement piétonnier des voies sur berges qui ne fait certes pas l'unanimité mais ne déclenche pas de rejet radical.

    Les thèmes développés par "Le XVIe Demain" sont rassemblés dans une "lettre" mensuelle dont nous vous proposons de lire le n° 168 de janvier 2019.

    Un article a plus particulièrement retenu notre attention dans ce numéro car il traite de la problématique "pollution et dérèglement climatique". Nous le reproduisons ci-dessous in extenso :

     

    Les pollutions parisiennes

    Le tango de l’âne

     

    En octobre, une grande manifestation s’est tenue à Paris. Les participants voulaient souligner les inquiétudes de la population intoxiquée par un matraquage médiatique sur une dégradation catastrophique du climat, affirmée par le "groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat" (GIEC).

    Cette dégradation est attribuée aux activités humaines. Ce rapport est exploité à l’envi par des politiques de tous bords en dépit de grosses lacunes scientifiques (taches solaires, phénomènes cycliques, instruments de mesure différents,…) qui laissent beaucoup de questions en suspens.

    On ne doit pas s’arrêter à ce catastrophisme du GIEC. En effet, il existe dans ce rapport des solutions qui limitent cet aspect inquiétant. Mais ces solutions à l’échelle mondiale dépassent les capacités de la Ville qui doit rester pragmatique sur un tel sujet.

    La confusion entre pollution et dérèglement climatique perturbe les « rousseauistes » adeptes d’un retour à la nature, inquiets de la surconsommation et de l’accélération de la mondialisation.

    Les causes de pollution sont multiples et complexes. La dégradation de la qualité de l’air est nuisible à la santé. Elle se manifeste particulièrement lors des épisodes de vent d’est, aujourd’hui plus fréquents et plus intenses. Ainsi nous sont renvoyées les fumées des centrales à lignite germaniques exploitées lors de l’interruption de production des éoliennes, dites écologiques !

    À Paris, les particules et les gaz nocifs proviennent de la combustion des moteurs, du roulement des voitures, du chauffage et des industries. Ce n’est pas le CO2 qui pollue, donc ne culpabilisons pas les Parisiens en invoquant le réchauffement climatique. Remercions les lanceurs d’alerte écologistes mais leur dogmatisme et leurs incohérences ne doivent pas leur assurer « notre considération et notre soutien », selon les mots d’un de nos amis, défenseur du centre de Paris.

    La lutte contre la pollution de l’air avait été considérée, à juste titre, par Bertrand Delanoë comme l’objectif essentiel du plan de déplacement de Paris. Anne Hidalgo a repris avec raison cet objectif… Or la fermeture des voies sur berges n’a fait que déplacer la pollution tout en perturbant la vie sociale et économique de la capitale et des communes voisines.

    Déboutée par le tribunal administratif pour une motivation insuffisante, Anne Hidalgo se justifie maintenant par une protection du patrimoine des berges de Seine !! Elle danse le tango sur un dossier sérieux.

    Même si, grâce à l’énergie nucléaire, la France n’a qu’un impact carbone mondial assez minime, la Ville ne doit pas négliger les interactions entre CO2 et pollution. On serait coupable de ne pas s’attacher à la réduire. Il faut toutefois savoir hiérarchiser les causes.

    Sachons agir sur ce qui est à la portée d’une ville :

    • la pollution atmosphérique, par une amélioration de la fluidité de la circulation (aménagement de carrefours, synchronisation ou suppression de certains feux), le développement de véhicules propres, une régulation de la circulation avec des solutions reconnues dans le monde, mais combattues par la Ville, comme le péage urbain adopté par d’autres villes, à ne pas négliger
    • la pollution lumineuse qui a des effets sur les rythmes biologiques. La Mairie a un devoir d’information et de répression pour que les bureaux et les commerces éteignent leur éclairage après leur fermeture
    • la saleté des trottoirs qui engendre un risque sanitaire. Il faut verbaliser sévèrement la désinvolture de nos concitoyens. Les Américains ont su le faire depuis très longtemps avec des arguments forts
    • la pollution visuelle de nos rues du fait du stationnement abusif alors qu’elles n’ont pas la capacité d’accueillir autant de véhicules : la politique de parkings souterrains est à revoir.

    Donnons-nous des objectifs de long terme sans communication démagogique. La voiture électrique est le type de solution à long terme inéluctable par sa simplicité d’exploitation, mais dont le bilan carbone total devra être amélioré [si toutefois c'est possible – NDLR]. Sa réalisation suppose un plan d’ensemble : batteries chinoises dont la fabrication est polluante, installation de sept millions de bornes de rechargement, production électrique nécessaire équivalente à quatre nouvelles centrales nucléaires.

    Pour lutter contre la pollution, il faut avant tout repenser le plan de circulation à court et moyen terme dans la capitale.

     

    Commentaire de "Vivre le Marais !" :

    Vous avez raison de soulever la question des voitures électriques. On lit beaucoup de choses là-dessus notamment que son empreinte carbone est au moins égale à celle d'un véhicule thermique car sa fabrication n'a rien d"écologique et – surtout – il faut l'alimenter en courant électrique produit par une centrale qui fonctionne au charbon ou au fioul à moins qu'elle ne soit nucléaire…

    Ne parlons par des éoliennes et des panneaux voltaïques qui sont des sources intermittentes de courant et dont l'impact écologique est catastrophique. En théorie, il est même probable que l'empreinte carbone de la voiture électrique soit supérieure car elle induit deux transformations successives d'énergie (énergie thermique en énergie électrique puis énergie électrique en énergie dynamique) au lieu d'une pour la voiture thermique (énergie thermique en énergie dynamique).

    La thermodynamique nous instruit que chacune de ces transformation augmente l'entropie du système qui exprime une perte d'énergie en chaleur, qu'on retrouve dans un "rendement" (par exemple 40 %). Les rendements se multiplient entre eux (p. ex 30 % x 40 % = 12 %) ce qui donne un rendement résultant particulièrement bas. Pour un résultat identique en bout de chaîne, il faut donc consommer plus d'énergie dans le cas de la voiture électrique.

    Soulignons à ce propos que la Chine est en train de nous damer le pion en mettant en oeuvre une stratégie d'intégration de la filière électrique car elle dispose d'un marché intérieur potentiel 20 fois supérieur au nôtre et elle possède de façon quasi exclusive les terres rares (lanthanides), le cobalt et le molybdène nécessaires à la fabrication des composants notamment les batteries.

    A court et moyen terme il reste un intérêt pour la voiture électrique : son utilisation en ville, car elle ne pollue pas (ou très peu) LOCALEMENT. Les citadins, égoïstes à leur corps défendant, ne peuvent que s'en réjouir. Les autres n'auront plus qu'à assumer… et rejoindre la cohorte des "gilets jaunes" !

    Gérard Simonet

     

  • St martin

    La rue St Martin, en bordure de la piazza Beaubourg (IVe) (Photos VlM)

     

     

    La Maire de Paris vient de prendre deux arrêtés qui instituent deux zones piétonnes, dénommées "Beaubourg" (IVe) et "Quartier de l'Horloge" (IIIe).

    A vrai dire et en toute bonne foi, nous étions nombreux à penser que ces deux espaces étaient déjà des zones piétonnes. Des panneaux de signalisation comme celui-ci nous confortaient totalement dans cette croyance…

      Panneau zone piétonne

     Passage piétons rue du Renard (IVe)

     

    Il faut croire que le statut de ces zones n'était  pas suffisamment défini et qu'il ne participait pas encore à un grand dessein. Quel dessein ? La piétonisation de Paris-centre, le nouvel arrondissement qui regroupe les 1er, IIe, IIIe et IVe arrondissements actuels. Anne Hidalgo s'y intéresse de près ainsi que son Adjoint à la voirie et aux déplacements Christophe Najdovski, le chantre des circulations douces.

    Les deux arrêtés sont des jalons prudemment placés par la Maire de Paris pour préparer la voie à la piétonisation totale du secteur. Elle ne fait que maintenir le statut actuel mais elle lui donne un nom qui vaudra pour les étapes suivantes. C'est sans doute une façon intelligente (certains diront sournoise…) de procéder quand on sait que dans nos quartiers nous sommes contre le concept de piétonisation mais pour une baisse du nombre de véhicules à moteurs. 

    La mesure a un périmètre : ce qu'on a coutume d'appeler la piazza Beaubourg, rue St Martin de Rivoli jusqu'à Rambuteau et toutes les rues et ruelles afférentes ainsi que la place Igor Stravinsky avec notamment la rue de la Verrerie et la rue St Merri de St Martin à Renard. Pour ce qui est du quartier de l'Horloge, chacun voit bien de quoi il s'agit et se dit à juste titre qu'il n'y a rien de changé.

    St merri beaubourg
    Rue St Merri (IVe)

     

    Les arrêtés ont aussi le mérite de préciser ce qu'on entend par "piétonisation" : l'interdiction de circuler pour les véhicules à moteurs, SAUF…. riverains, véhicules de service et de secours, livraisons (de 7h00 à 13h00), bus, taxis et VTC (genre UBER) pour la prise en charge et la dépose uniquement. Les cycles ne sont pas visés (donc autorisés) et on comprend, bien que ce ne soit pas spécifié, que les engins de circulation dite douce sont admis. On attend d'en savoir davantage sur les trottinettes électriques et les gyropodes. Il est probable qu'ils soient admis mais sur les chaussées uniquement.

    En première analyse, cette décision dont on a déjà dit qu'elle n'en est pas vraiment une, n'est pas préjudiciable aux riverains et ne pourra qu'améliorer la pollution sonore et les encombrements, à défaut de purifier significativement l'atmosphère. Une question va toutefois se poser lors de l'élargissement aux quatre arrondissements. Il y a en effet des parkings publics au sein de Paris-centre ; ils ont le droit de vivre et ils restent indispensables pour que les quartiers soient capables d'accueillir des visiteurs et des personnes à mobilité réduite. Comment pourra-t-on y accéder si les voies d'accès sont interdites à la circulation ?

    Une solution serait de laisser la circulation libre sur les voies qui conduisent à ces parkings, notamment les rues St Antoine, Rivoli, Beaubourg, Renard… Il ne semble pas qu'elle ait la préférence des penseurs de l'Hôtel de Ville. On donnera un avis le moment venu…

    Enfin on aimerait savoir par qui et comment seront effectués les contrôles et appliquées les sanctions en cas de non-respect des règles établies.

    Gérard Simonet

     

  • Poitou

    Brève de quartier

     

    Accident spectaculaire et sans gravité heureusement qui s'est produit rue de Poitou (IIIe) le 14 novembre 2018 à 14h40. Photo prise par Benjamin depuis le 39 de la rue.

     

     

  • Trottinettes

    Trottinettes en attente d'utilisateurs, rue du Grenier St Lazare (IIIe)

     

     

    Elles se sont répandues à Paris comme une traînée de poudre, les trottinettes. Il est vrai qu'elles ont vécu cet été une révolution technologique : elles se sont motorisées. Où est le moteur ? Dans la flasque d'une des deux roues. La source d'énergie ? une batterie sous le plateau. On se déclare et on paye avec son smartphone. La recharge des batteries est plus problématique. Il nous est arrivé de voir des jeunes gens, des enfants presque, faire le tour du quartier pour prendre en charge plusieurs machines et les amener à la recharge… En toute légalité ? Pas sûr !

    La représentation nationale a réagi pour s'efforcer de donner un statut et un régime réglementaire à l'utilisation de ces engins. Elle n'est pas au bout de ses peines mais une tendance se dégage : les engins à moteur, trottinettes, hoverboards, gyropodes, ont vocation du fait de leur vitesse (couramment 25 km/h) à rouler sur la chaussée avec interdiction d'aller sur les trottoirs.

    Ce qui est moins clair dans la tendance c'est que l'utilisation de ces véhicules à une vitesse inférieure à 6 km/h pourrait être permise sur les trottoirs, mélangés aux piétons dont la vitesse moyenne estimée est de 3 km/h.

    La loi pourrait être votée assez vite. Mais comme d'habitude, la question se posera de son application, de son contrôle et des sanctions applicables en cas de non-respect des règles par des véhicules qui n'ont pas de plaque d'immatriculation.

    Une autre question se pose : que faire de ces objets qui restent à l'abandon sur les trottoirs dans n'importe quelle position, en bon ou mauvais état. Le législateur envisage d'imposer que leur stationnement ne crée pas de gêne manifeste mais outre que cette définition est subjective, que faire des engins à l'état d'épaves, ou qui ne respectent pas cette condition ? On peut prévoir leur enlèvement mais l'opération soulève quelques questions juridiques à notre État de droit.

    Notre civilisation connait depuis quelques années des changements radicaux du fait des évolutions technologiques dans le domaine de l'information. S'y ajoutent maintenant des modes de déplacement qui par leur diversité et la façon de les exploiter bouleversent d'autres habitudes et bousculent nos codes. Nous n'avons pas d'autre issue que de les intégrer en nous adaptant sans trop rechigner. Nous avons même le droit, si nous sommes enclins à positiver, de  les accueillir et nous en réjouir…

     

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    Bus 29

    Le bus 29 au carrefour rue des Quatre-Fils/Archives (IIIe), le long du Musée de la Chasse et de la Nature (Photo VlM) 

     

     

    Une plainte du responsable de la ligne 29 à la RATP, Lucas Leseurre, vient de traverser le ciel des transports en commun comme un éclair. Dans un message adressé au Commissaire central du IIIe, au chef de la subdivision-centre de la DPSP (direction de la prévention, de la sécurité et de la protection – mairie de Paris) et au Maire-Adjoint de Paris en charge des déplacements et de la voirie Christophe Najdovski, il annonce que la ligne 29 "a repris son itinéraire habituel mais que depuis le 8 Janvier, 180 passages environ ont été supprimés (déviation du Marais par République) suite au blocage de la rue des Haudriettes".

    Il affirme que "cette situation est pour leurs voyageurs et leur contrat Île-de-France Mobillités inacceptable et ajoute que la RATP demande "qu'une solution pérenne soit trouvée pour que l'exploitation cesse d'être perturbée".

    De quoi s'agit-il ?

    Un Monop' est installé depuis huit ans au 5 – 5bis rue des Haudriettes (IIIe). Il nous est agréable de préciser que les relations qu'il entretient avec les riverains sont de bonne qualité. Ainsi a-t-il tenu compte de nos observations à propos de ses enseignes et de son éclairage. Disposer d'un commerce de détail dans ce secteur, à mi-chemin entre Bretagne et Rambuteau, est une facilité que beaucoup d’entre nous apprécions.

    Il génère des nuisances cependant. Plusieurs camions de gros calibre viennent livrer chaque jour. Les services de la voirie ont décidé il y a un an de "sacraliser" un espace livraisons à hauteur du n° 2 de la rue. La place n'est pas toujours libre en dépit de cette mesure et les chauffeurs-livreurs trouvent le trajet entre l'espace et le magasin beaucoup trop long pour les dizaines de palettes qu'ils doivent trimbaler. Résultat : ils arrêtent le camion en pleine voie devant la porte du magasin. Les véhicules s'entassent derrière et parmi eux, trop souvent, le bus de la RATP.

    Le conducteur du bus 29 a donc pris l'habitude, quand il sait qu'on est à l'heure de pointe (06h30 – 07h30) de se dérouter de son parcours en empruntant un cheminement par République. Les usagers du bus l'attendent vainement aux arrêts.

    En cédant devant les exigences d'un commerce privé, on est très loin de respecter l'obligation de service public que la RATP doit assumer.

    Que peut-on faire ?

    De leur côté, les forces de l'ordre se défendent en rappelant que des instructions fermes ont été données aux agents pour qu'ils verbalisent les stationnements indus. Son Directeur Matthieu Clouzeau donne des chiffres :"au cours des 6 derniers mois, nous avons dressé 2 verbalisations de camionnettes en arrêt pleine voie et 174 PV à des véhicules stationnés sur l’aire de livraisons…."

    Outre que le chiffre de 2 verbalisations de camions en pleine voie en six mois ne parait pas très tyrannique, il faut se rendre à l'évidence : ce genre de mesures, aussi énergiques soient-elles, ne suffisent pas. La RATP affirme qu'il aurait fallu rapprocher l'aire de livraisons du magasin et, nous ajoutons, exiger du commerçant le renoncement absolu aux livraisons pleine voie. C'est une approche à approfondir mais la zone de livraison ne sera réellement sacralisée que si elle est allouée exclusivement au Monp' avec clé d'accès. Nous croyons savoir que c'est possible sur le base d'un contrat avec la mairie ou la préfecture et le paiement de royalties.

    Est-ce raisonnable ? Nous n'avons honnêtement pas la réponse mais nous comptons sur nos lecteurs pour suggérer une issue là où nous craignons qu'on soit bel et bien dans l'impasse…

    GS

     

  • Berges rive droite pont marie 01 06 17
    Berges rive droite au Pont Marie. Calme et méditation face à l'Île Saint-Louis

     

     

    Beaucoup vont dire que la justice a été bafouée, puisque bien que l'arrêté de piétonisation des berges ait été rejeté deux fois en première instance et en appel par le Tribunal Administratif, la Maire de Paris Anne Hidalgo vient d’annoncer aux parisiens qu'en application d'un tout nouveau jugement les berges sont définitivement réservées aux piétons et aux circulations douces.

    La contradiction n'est qu'apparente et souligne qu'il n'y pas de justice absolue mais une justice relative. Dans cette affaire, pour son premier arrêté la Maire avait choisi comme fondement de sa décision l'amélioration des chiffres de la pollution. La méthode et les résultats fournis n'ont pas été jugés convaincants par le tribunal. On connait en effet le débat contradictoire qui existe autour de ces mesures que les uns et les autres se jettent régulièrement au visage…

    La Maire a donc choisi un autre fondement, qui avait de plus le mérite de ne pas nécessiter de décision du conseil de Paris : évoquer le classement des rives de Seine au patrimoine mondial de l'UNESCO et plaider que cette distinction n'était pas compatible avec la présence de véhicules motorisés dans le paysage. 

    Sur cette base-là le Tribunal l'a suivie.

    Sur le fond, on sait que le sujet divise même ceux dont on pense qu'ils devraient logiquement le soutenir, à savoir les riverains qui vivent au voisinage de la Seine. Et d'opposer le report de la circulation, dont ils souffrent notamment sur les quais hauts, à l'évaporation partielle du trafic dont se prévaut la mairie, et du raisonnement dans l'abstrait que les difficultés de circulation finiront inévitablement par modifier les comportements de tous les acteurs qui contribuent au respect de l'environnement.

    Loin de moi l'idée de me livrer à des comparaisons qui apparaîtraient saugrenues mais Albert Einstein a publié sa théorie de la relativité sur des supputations qui avaient le mérite de la logique, de la raison et de la beauté. C'est par la suite qu'il s'est appuyé sur des expériences qui en ont confirmé la pertinence. Des expériences dont la dernière sur les ondes gravitationnelles a eu lieu 100 ans après, en 2016 !

    Qu'en est-il réellement ? Bien malin qui peut le dire. Nous continuons cependant à faire le constat que la baisse du nombre de véhicules dans nos quartiers est une réalité et que toute mesure qui vise à réduire le nombre de véhicules thermiques (autos, camions, motos) contribue à l'amélioration de l'air que nous respirons et va ainsi dans le sens de l'Histoire. Une Histoire qui portera un jour un jugement définitif et absolu. Soyons patients !

    Il est amusant à ce propos de se dire que la Maire de Paris vient de faire un cadeau à ses opposants politiques. Chacun y allait de ses déclaration d'une bouche imitant le derrière des poules pour expliquer ce qu'ils feraient s'ils prenaient le pouvoir. Il leur suffit maintenant de répondre que la justice s'étant prononcée, ils regrettent de ne pouvoir revenir en arrière en affirmant bien sûr qu'ils s'y seraient pris autrement s'ils avaient été aux manettes

    Gérard Simonet

     

  • Terrasse carreau du temple 25 10 18

    Une terrasse parmi d'autres au Carreau du Temple (IIIe) où le piéton est déclaré non grata au point qu'il emprunte les pistes cyclables…

     

     

    A l'approche des élections municipales, le débat que nous avons soulevé depuis des années maintenant dans les arrondissements et au sein de la mouvance "Vivre Paris !", auprès de la Mairie et de la Préfecture de police se développe, se structure et s'affirme autant dans ses analyses que dans ses propositions.

    Le magazine d'information hebdomadaire l'Obs (ex Nouvel Observateur) publie une série d'articles signés de la journaliste Véronique Radier sur le thème des nuisances sonores et du retard de Paris sur certaines villes européennes comme Rotterdam, de la confusion entre musique et bruit et de la montée en puissance des défenseurs des riverains qui prônent une démarche rationnelle dans le traitement des conflits de voisinage avec les bars bruyants.

    La création de l'association "Habiter Paris" dirigée par le Dr Bertrand Lukacs est commentée ainsi que ses objectifs.

    De son côté, l'association nationale "60 Millions de Piétons" nous informe des règlements applicables aux engins électriques qui envahissent actuellement les trottoirs : hoverboards, trottinettes électriques, gyropodes, mono-roues". Une bonne nouvelle pour tous ceux qui trouvent désormais dangereux de se déplacer à pieds…

    A lire absolument :

     

     

     

     

  • Archives nationales carrefour archives-FB 07 10 18

    Archives Nationales, carrefour Archives/Francs-Bourgeois (IIIe et IVe)

     

     

    Demain dimanche 7 octobre 2018 le dispositif "Paris Respire" devrait céder la place à une répétition en vraie grandeur de ce que sera l'interdiction de circuler dans Paris-centre quand les projets d'Anne Hidalgo deviendront une réalité. Demain donc, la circulation sera interdite aux véhicules à moteur de 10h00 à 18h00 SAUF :

    • bus, taxis et VTC (véhicules au modèle économique "Uber")
    • véhicules de service et de secours
    • livraisons
    • riverains

    On sait que la municipalité actuelle travaille sur ce dossier qui fait partie de sa politique générale de réduction de la circulation automobile à Paris. Nous avons eu l’opportunité d'en discuter avec le Maire-adjoint qui en est chargé, Christophe Najdovski, élu EELV à l'Hotel de Ville en charge des déplacements et de la voirie. 

    C'est un sujet qui ne fait pas l’unanimité mais une fois encore on évoque le sens de l'Histoire. Nous sommes avec beaucoup d'entre nous méfiants à l'égard de la piétonisation des rues telle qu'elle est pratiquée rue de la Huchette par exemple mais nous sommes partisans d'une politique qui conduit à réduire sélectivement la circulation de véhicules polluants, au nom de la protection de la qualité de l'air mais aussi du refus des encombrements et des nuisances qui les accompagnent, notamment le bruit et les accidents.

    Nous l'avons dit à M. Najdovski et nous avons trouvé un élu porté à l'écoute. Alors qu'il ne prévoyait pas d'autoriser les VTC, on constate qu'ils seront bel et bien autorisés demain. C'est important pour nos jeunes qui en sont assez friands.

    Un point est important et ne nous semble pas traité dans l'expérience : la possibilité de venir dans le centre et d'y laisser sa voiture dans un parking public. C'est le cas typique de la "personne à mobilité réduite qui vient rendre visite à ses enfants". Nous avons insisté pour que les axes qui conduisent à des parkings publics restent ouverts à la circulation. Nous ne voyons pas cette disposition dans l'expérience de demain. Les rues Beaubourg/Renard devraient à ce titre rester ouvertes. Il ne parait pas que ce soit le cas…

    La mairie de Paris affirme que le trafic a baissé de 6% depuis 2017 et que les efforts doivent être poursuivis au nom de la santé publique (on annonce que la pollution ferait 40.000 morts par an en France…. ). On n'a évidemment pas les moyens de le vérifier mais visuellement cette amélioration est perceptible. On est donc attentifs à la façon dont l'expérience se déroulera demain.

    GS