Vivre le Marais, Vivre Paris Centre !

Chronique de la vie au cœur et autour du centre historique de Paris

Catégorie : circulation centre de Paris

  • Archives 41 francs bourg engin 12 01 17La rue des Archives (IIIe et IVe) est l'épine dorsale du Marais. Elle achemine la circulation vers le nord et en déverse une partie, comme ici, dans la rue des Francs-Bourgeois, avec des péripéties de ce genre, à la fois cocasses et tragiques. (Photo VlM)

     

    La loi sur la fusion des arrondissements de centre reviendra bientôt en deuxième lecture du Sénat, qui l'a déjà rejetée une première fois et ne devrait pas changer d'avis, à l'Assemblée Nationale qui l'approuvera selon toute vraisemblance.

    C'est l'une des facettes du traitement que la Maire de Paris a décidé d'appliquer à la capitale au pas de course car elle n'est pas assurée de disposer d'une majorité qui l'approuve dans la chambre des députés renouvelée à l'issue de la prochaine élection présidentielle.

    Les parisiens ont eu droit à la fermeture des berges de la Seine à la circulation. Cette décision a fait couler beaucoup d'encre et n'a pas fini d'alimenter les discussions du café du commerce et même d'instances plus sérieuses où l'on se bat argument contre argument, étude contre étude, chiffres à l'appui. Dans la population c'est Jean qui pleure et Jean qui rit. Voltaire l'aurait dit avec le talent que nous n'avons pas : il y ceux qui n'y voient que des avantages et ceux qui font le bilan de toutes les frustrations que cette mesure va créer.

    Nous préférons ne pas y ajouter notre commentaire, mais rappeler simplement que le sujet doit se traiter dans une optique moyen-terme où tous les paramètres sont pris en considération : évolution de la population et de sa densité, progression du tourisme, changements technologiques sur la motorisation des véhicules et les types de carburants, économie de partage, mutation des transports en commun …

    A ce propos, il est utile de préciser que la ligne de bus 72 qui relie aujourd'hui la porte de St Cloud à l'Hôtel de Ville sera transformée à l'horizon 2018 en un "tram-bus" électrique (en réalité une rame sur pneus de 18 mètres de long, articulée) dont les deux extrémités de la ligne seront le parc de St Cloud à l'ouest et Maisons-Alfort à l'est (en 2022). Il roulera sur voies  réservées, non pas rue de Rivoli mais sur les quais.

    NajChristophe Najdovski, Maire-Adjoint de Paris

     

    Dans l'immédiat, un autre dossier nous mobilise : le lancement au niveau local d’une concertation pour la suppression du trafic de transit dans le quartier du Marais. Christophe Najdovski, Maire-Adjoint de Paris, en charge de la voirie, des déplacements et de l'espace public nous a annoncé les grandes lignes de son projet ce matin. On parle d'abord d'un "Marais" délimité au sud par les rues de Rivoli/ St Antoine (IVe), au nord par les rues de Bretagne/Réaumur (IIIe). Les limites latérales sont les rues Beaubourg/Renard et le boulevard Beaumarchais (ou la rue de Turenne).

    Dans ce périmètre, la circulation des véhicules sera interdite sauf riverains, taxis, bus, services publics. Nous insistons pour que les VTC (véhicules de transport avec chauffeur), issus de l'économie numérique de partage (ex. UBER), soient admis. Le mode de contrôle est à l'étude. Le système "par plots " n'a pas la faveur car il s'avère trop couteux (ou inopérant, voir Montorgueil). Le principe du péage est contraire à l'idéologie ambiante…. On attend de savoir.

    Ste croix guillemites 12 01 17Livraisons carrefour Ste Croix-Guillemites (IVe) (Photo VlM)

     

    Le principe retenu pour cette modification c'est "Un Marais calme, sans modification du statut des rues". De ce fait, on ne parle pas de "piétonnisation", concept qui en fait frémir plus d'un et auquel nous sommes fermement opposés.

    Nous avons rappelé à ce propos que la réglementation qui s'applique au transport des marchandises (livraisons) est le "Règlement marchandises de 2007" qui autorise la nuit des surfaces de plateaux de 49 m² (29 m² de jour) et qui ne fait pas de distinction entre les zones de livraisons concernées.

      Haudriettes camion trois essieux
    Incroyable mais vrai : ce type de camion est "autorisé" aujourd'hui dans le Marais ! (Photo VlM)

     

    A propos des motos, sujet que M. Najdovski voudrait faire avancer, il nous renouvelle son opinion que le stationnement sur trottoirs, hérité de la charte des motards de 2007, doit être déclaré caduc et que le stationnement licite doit être payant. Quand verra-t-on cette perspective se concrétiser ? Faute d'y parvenir, le problème de la circulation dans Paris, quelque mesure qu'on prenne, ne pourra pas être considéré comme réglé.

    Gérard Simonet

     

  •  A0000 Un alignement de Vélib'

     

    En 2018, un nouveau vélo Vélib' devrait voir le jour, suite à l'appel d'offre que vient de lancer la mairie de Paris puisque le contrat obtenu par JCDecaux en 2007 arrive à échéance cette année. Rappelons que la contrepartie de ce contrat a été le droit d'exploiter les panneaux publicitaires de Paris, ce qui n'est pas prévu en revanche pour celui qui remportera l'appel d'offre et donc la concession des 10 prochaines années qui se chiffrerait en plusieurs centaines de millions d'euros dit-on. L'enjeu est importance, puisqu'une partie des nouveaux vélos sera électrique.

    De source journalistique (Le Figaro) trois  groupements seraient à la manœuvre, le tenant du contrat actuel présent avec ses bicyclettes dans de nombreux pays et qui s'est associé pour l'occasion avec le SNCF et la RATP arguant d'innovations inattendues. Les deux autres groupements seraient SFR en association avec Tracetel qui propose des solutions de gestion des parc de deux roues et Intermobility, une entreprise qui exploite des vélos en libre service en Suisse. Le dernier groupement déclaré est la société Smoove, un concurrent de JCDecaux qui gère des vélos dans des villes françaises et étrangères, les associés seraient Indigo (anciennement Vinci Prk) qui exploite des parkings et une entrepris espagnole Moventia.

    Mais certains pointent le coût des Vélib' pour Paris qui à l'origine ne devait pas débourser un seul € (voir nos articles des 25 septembre 2013 et 13 septembre 2016), l'Inspection générale de la Ville de Paris avait même chiffré celui-ci à 16 millions € pour l'année 2013… En effet personne n'avait prévu l'ampleur du vandalisme et des vols estimé annuellement entre 1.000 et à 4.000 € par engin, nécessitant leur remplacement qui peut aller jusqu'à 100 % certaines années… !

    Le lauréat sera connu au printemps. Mais il est indéniable que les propositions qui seront faites prendront en compte le vandalisme et les vols qui pèseront lourdement, sans doute davantage que le coût du développement du vélo électrique d'autant qu'il ne sera plus possible de se rattraper sur les panneaux publicitaires. Le prix de la location facturé aux usagers risque fort d’augmenter.

    Dominique Feutry

     

  • Particules fines prév'air 29 12 16

    Carte Prév'Air (*) de la teneur de l'atmosphère de l'île-de-France en particules fines le jeudi 29 décembre 2016 (cliquer gauche sur la carte pour une meilleure définition)

     

    La présence d'un anticyclone (hautes pressions) sur l'Île-de-France fait barrage aux vents et précipitations et maintient un taux élevé de particules fines sur Paris et la région. Cette pollution, qui est génératrice de cancers et autres maladies respiratoires, est centrée sur Paris intra-muros. La tache rouge sur la carte ressemble à une comète dont le noyau rouge sombre est Paris et dont la queue suit en s'atténuant la vallée de la Seine jusqu'à Rouen et Le Havre.

    On constate que cette situation se répète souvent et constitue pour notre santé un péril grave. Le gouvernement, la région Île-de-France et la municipalité de Paris doivent se concerter et se mettre d'accord sur des mesures qui ne soient pas purement cosmétiques. La réduction de la vitesse fait sourire : personne ne la respecte quand par chance il est possible d'aller vite … La circulation alternée parait plus sérieuse mais combien de véhicules y échappent car ils entrent dans les exceptions.

    L'interdiction des véhicules anciens et diesels apparait comme une mesure de bon sens. Elle a l'inconvénient de frapper ceux dont les ressources financières sont faibles. Il convient de les aider à changer de véhicule ou de mode de transport. La fermeture des voies sur berges qui satisfait certains, cause une gène indéniable à la collectivité. Il faut chercher des contreparties mais n'est-elle pas un mal nécessaire ? Un mal pour un bien précieux qui est notre santé.

    A parcourir cet inventaire de mesures on voit bien que les autorités tâtonnent quand elles ne se déchirent pas. On a besoin de décisions plus radicales et volens nolens on doit s'y préparer et convenir qu'il faut les accepter.

    Il faut aussi songer à la cohérence des politiques et ne pas vouloir "l'Ave Maria quand on fait Othello". Ainsi, la politique de densification de la population dans Paris intramuros qu'Anne Hidalgo et Ian Brossat mènent tambour battant en convertissant à grands frais tout ce qui traine en logements et en construisant des tours ne fait qu'accentuer le phénomène. En faisant tout pour concentrer l'attention du monde sur Paris (incitation au tourisme, maintien de Roland Garros au détriment des serres d'Auteuil, Jeux Olympiques de 2024, Gay Games de 2018, expo universelle en 2025), on serre le noyau de la comète au risque de l'écraser.

    Il n'y aura de lutte raisonnée contre la pollution atmosphérique que si l'on a le souci permanent de répartir l'activité économique, le tourisme, la population, de façon aussi équilibrée que possible sur l'ensemble du territoire national.

    Gérard Simonet

     

    (*) Prév'Air est une plateforme nationale de prévision de la qualité de l'air qui regroupe des informations     provenant d'associations agréées

     

  • Coutures st gervais moto 12 12 16Rue des Coutures St Gervais, réservée aux piétons et aux vélos (ah bon !)…. (Photo VlM)

     

    Pourquoi faut-il que des conflits naissent là où tout pourrait être serein ? Cette rue qui dépasse à peine cent mètres s'était à peine remise de ses frictions avec le musée Picasso à propos de l'installation dans le jardin d'une pergola disgracieuse que la mairie apprenait aux riverains que la rue serait fermée à la circulation et consacrée pour une moitié du temps dans l'année à des jeux d'enfants, entendez skate, football et autres jeux pas tous aussi pacifiques que la marelle.

    On se rappelle qu'en juin dernier une des galeries en a fait l'expérience : un objet d'art d'une valeur de 6.500 € a été brisé par un tir de ballon qui a pénétré dans la boutique. Il est évident que la coexistence dans cette rue de galeries d'art, leurs devantures de verre et les objets précieux qui sont à l'intérieur, avec des activités enfantines individuelles ou collectives est difficilement envisageable.

    Coutures st gervais vitrines verre 12 12 16Des boutiques avec des devantures en forme de larges baies vitrées (Photo VlM)

     

    Certains pourtant l'ont imaginé. Des parents d'élèves de l'école des Quatre-Fils ont eu cette idée et l'ont portée vers la mairie du IIIe avec le soutien du conseil de quartier Archives. On constate qu'ils se sont bien gardés de proposer à cet effet la rue où ils habitent. Sans en parler aux personnes concernées, à savoir les propriétaires de galeries et les riverains du secteur, ils ont obtenu l'accord de principe du Maire Pierre Aidenbaum et passé à d'autres le mistigri.

    Les galeristes et les habitants s'y opposent. Ils l'ont dit au Maire, ils l'écrivent au Préfet de Police car ils considèrent que la sécurité n'est assurée ni pour eux ni surtout pour ces enfants livrés à eux-mêmes sans surveillance crédible. Il faut savoir que dans l'incident que nous relatons plus haut, il a été difficile de déterminer qui étaient les adultes responsables des enfants dans le sinistre. Ils considèrent aussi que la fréquentation de leur clientèle en sera affectée, ce qui risque de les conduire à la fermeture de leur activité.

    Ils s'exprimeront le mercredi 25 janvier 2017 à 10h00 en mairie du IIIe au cours d'une réunion "de concertation" qui intervient de façon bien tardive entre les parents porteurs du projet et toutes les personnes directement concernées.

    Coutures st gervais panneaux 12 12 16

    L'association pense quant à elle que la fermeture de la rue à la circulation n'a pas que des inconvénients, s'agissant d'une voie de faible longueur, mais que la démarche qui a consisté pour des parents à évacuer vers d'autres rues que la leur le soin d'occuper leurs enfants en créant de la gêne à autrui manque pour le moins d'élégance et mérite qu'elle soit revue dans ses modalités.

     

  • Supreme 4Rue des Quatre-Fils (IIIe), à hauteur du n° 2, le long de l'arrêt du bus 29 (Photos VlM/JFL)

     

    Contrairement à ce qu'on pourrait imaginer, ces gens n’attendent pas le bus ce jeudi 8 décembre 2016 mais leur tour pour accéder au Graal du skateshop, la marque culte new-yorkaise "Supreme" qui a ouvert son magasin le 10 mars au 20 rue Barbette (IIIe).

    La rue des Quatre-Fils sert de salle d'attente pour les fans qui attendent leur ticket pour avoir enfin le droit d'entrée dans le magasin où ils trouveront les vêtements ou accessoires qu'ils recherchent. Pour les uns, il s'agit de s'équiper, pour d'autres d'acheter en vue de revendre. Certains se présentent même comme des collectionneurs.

    Quatre fils supreme mégaphone 08 12 16Le trottoir juste en face….

     

    Périodiquement, ce commerçant organise des ventes annoncées urbi et orbi sur les réseaux sociaux. Des vigiles sont mobilisés pour faire régner un semblant d'ordre mais le désordre est bel et bien là malgré leur corpulence dissuasive et leurs mégaphones.

    L'attroupement se poursuit rue Vieille du Temple et débouche sur la rue Barbette où les clients entrent dans le magasin par fournées judicieusement calibrées. Ces jours-là, la vie rue Barbette est difficile pour les riverains. Nous en avons parlé dans notre article du 12 mars 2016 qui a fait suite au lancement de l'activité. La police en a été saisie. Il est difficile de comprendre que ce genre de manifestation qui accapare l'espace public à des fins marchandes et à grande échelle, soit tolérée par la Mairie de Paris et par la Préfecture de Police.

    Nous nous préparons à intervenir à nouveau. En aucun cas l'activité économique ne saurait s'exercer au détriment du cadre de vie des citoyens, de l'espace public, et en désaccord avec les lois en vigueur.

     

  • Pollution paris le figaro 15 09 12
    Illustration
    "Le Figaro"

     

    Après une hésitation lundi, le Préfet de Police de Paris Michel Cadot a décidé d'interdire mardi 6 décembre la circulation des véhicules impairs dans Paris et dans la petite couronne (22 communes).

    Peu de parisiens se sentent concernés. Dans leur grande majorité, ils n'ont pas de voiture ou s'ils en ont une ils la laissent régulièrement au garage. Ils possèdent pour beaucoup d'entre eux, en revanche, des deux-roues motorisés (motos/scooters). Ce mode de déplacement a explosé dans Paris intra-muros depuis que la voiture est déclarée non grata. Un relevé effectué récemment sur les motos garées dans le Marais (trop souvent sur les trottoirs…) montre que 80 % d'entre elles sont immatriculées 75. La mesure va donc les toucher, tout comme les résidents de banlieue qui pour diverses raisons se rendent dans Paris.

    La mesure est-elle pertinente ? On est tenté de le penser car la logique élémentaire nous enseigne qu'en agissant sur une cause on en modifie les effets, comme aurait dit Candide. Il semble du reste que les mesures effectuées le confirme. Alors, une question se pose : si les propriétaires de véhicules peuvent s'en priver pendant une journée et contribuer ainsi à préserver des centaines de milliers de personnes qui n'ont jamais demandé à respirer des oxydes d'azote et des particules fines, s'ils ont réussi à trouver une solution alternative, ce dont nous ne doutons pas car il n'est pas imaginable par exemple qu'ils aient décidé de ne pas se rendre à leur travail, pourquoi ne continueraient-ils pas sur le même mode en délaissant leur voiture le reste du temps.

    En poursuivant ce raisonnement, de proche en proche, on parvient à la conclusion que le Préfet de Police, en accord avec la Maire de Paris Anne Hidalgo et son Adjoint aux déplacement Christophe Najdovski, devrait interdire la circulation de manière totale et définitive. Sauf exceptions naturellement, et elles sont nombreuses.

    Une mesure de cette ampleur aurait l'avantage de susciter de nombreuses réflexions et décisions de ceux qui hésitent encore à se rapprocher de leur lieu de travail ou de travailler et se divertir près de leur lieu de vie.

    Il y a des milliers d'objections possibles à cette théorie qui allie impertinence, provocation et raisonnement par l'absurde. Il y a pire attitude cependant : fermer les yeux sur l'atmosphère mortifère qui nous enveloppe et respirer à pleins poumons quoiqu'il advienne….

    Les élus de la Ville ont la tache difficile : s'ils ne font rien le jour viendra où on les poursuivra en justice pour non assistance à personnes en danger, voire pire ; s'ils agissent, comme ils le font actuellement, ce sera la levée de boucliers de tous les mécontents.  Disons ce que nous en pensons. La sagesse nous commande cependant de nous garder d'être totalitaires dans la manière dont nous l'exprimons.

    GS

     

  • Hospitalières st gervais 29 11 16Travaux d'aménagement en voie piétonne de la rue des Hospitalières Saint-Gervais (IVe) (photo VlM)

     

    Les travaux d’aménagement de la rue des Hospitalières Saint-Gervais (IVe) juste derrière la Halle des Blancs Manteaux avancent à grands pas.

    La transformation en rue piétonne de cette voie qui relie la rue des Rosiers à la rue des Francs Bourgeois (IVe) devrait être effective d’ici la fin de l’année. Les  barrières, les engins et les équipes de chantier s’activent très tôt le matin, malgré le froid.

    Sur le fond, cette transformation rend la sortie de l’école plus sécuritaire, encore que le trafic des voitures n’était pas des plus intenses. Malgré les vélos et autres deux roues qui à n’en pas douter ne manqueront pas de passer dans cette rue,  les riverains de leur côté risquent de subir les affres  des « usagers »  des terrasses si, les travaux finis, il n’est pas mis bon ordre aux abus potentiels en regard des autorisations existantes…

    Il appartiendra à la  DPSP (Direction de la Prévention, de la Sécurité et de la Protection)  d’y veiller puisqu’elle dispose d’effectifs renforcés après le transfert d’agents placés auparavant sous l’autorité du Préfet de police.

    Dominique Feutry

     

  • Berges vélos

     

    Entre cette vision écologique des berges de la Seine rive droite en bordure du Marais et la réalité que vivent ceux qui ont besoin de traverser Paris d'ouest en est, il y avait tous les ingrédients d'un conflit qui s'est déclaré et n'est pas près de s'éteindre.

    Le 15 novembre, on apprenait que le Tribunal Administratif avait refusé de suspendre la piétonisation, suite à une requête en référé d'associations et de riverains. A noter cependant que l'affaire n'a pas encore été jugée "au fond".

    Ce 17 novembre, le conseil régional d'Île de France, que préside Valérie Pécresse, publie dans Le Figaro un rapport à charge sur les effets constatés à ce jour sur la circulation et la qualité de l'air.

    Les habitants du centre de Paris quant à eux s'interrogent. Ils sont conscients qu'on ne règlera pas le problème grave de la pollution de l'air sans solutions radicales. C'est leur santé et celle de leurs enfants qui est en jeu. On se souvient de ces mois d'été où l'atmosphère de Paris était à couper au couteau. L'approche d'Anne Hidalgo et de ses alliés Verts repose sur cette analyse.

    Quai mégisserie 04 10 16Quai de la Mégisserie, 5 octobre 2016, 16h00 (Photo VlM)

     

    On leur rétorque non sans raison que la fermeture aux voitures et deux-roues motorisés d'une seule artère de Paris ne va surement pas régler le problème. Leurs opposants ajoutent avec pertinence que le report du trafic sur des quais encore plus encombrés sera préjudiciable à la composition de l'air que nous respirons.

    La difficulté dans ce débat est que nous ignorons la façon dont les gens qui se déplacent réagiront face à la baisse de l'offre en matière de déplacement individuel. Vont-ils subir passivement la loi qui leur est imposée et s'accommoder tant bien que mal des difficultés de circulation ? Dans ce cas, l'impact sur la qualité de l'air risque bien d'être négatif et le pari d'Anne Hidalgo sera perdu.

    Vont-ils, au contraire, changer de résidence pour limiter les déplacements ? Que fait-on alors pour fluidifier l'immobilier ? A-t-on en projet de baisser les droits de mutation, l'impôt sur les plus-values ? Y a-t-il des programmes immobiliers locatifs là où se concentre l'activité économique pour ceux qui voudraient se rapprocher de leur lieu de travail ? Où sont les incitations à déplacer l'activité économique vers des zones moins denses à l'image de ce qu'a fait la DATAR en son temps pour lutter contre la désertification économique ?

    Vont-ils abandonner la voiture au profit d'un autre mode de déplacement ? C'est déjà le cas de la moto et du scooter qui bénéficient d'un extraordinaire engouement. Il faudra alors consolider cette donnée et en tirer les conséquences en créant davantage de parkings, quitte à les rendre payants.

    Vont-ils enfin se résoudre à emprunter les transports en commun. Paris n'a pas à rougir de son métro et de ses bus mais leur débit peut s'avérer insuffisant. Une politique de dissuasion à l'égard de la voiture est déséquilibrée si de gros efforts ne sont pas faits en faveur de transports en commun performants.

    Il faut se rappeler en même temps que Paris accueille chaque année ("Les Échos" 12 déc. 2014) autour de 50 Millions de visiteurs (10% de moins en 2016 pour les raisons que l'on sait). Avec un séjour moyen constaté de 3,9 jours, ce sont chaque jour 534.000 personnes présentes qui s'ajoutent à la population parisienne et viennent gonfler le nombre de ceux qui utilisent les transports en commun. On voit à partir de ce chiffre éloquent quel est la conséquence d'un tourisme de masse. Celui-là même qui est en train de tuer Venise…. Les problèmes de déplacements dans une ville comme Paris sont aussi liés à l'évolution du tourisme.

    Cette analyse ne prétend pas épuiser le dossier. Les commentaires de nos lecteurs vont l'enrichir et peuvent ainsi fournir à ceux qui dirigent la ville une vision de ce que pensent leurs administrés.

    Gérard  Simonet

     

     

  • Citycarbon3Une trottinette roulant sur le trottoir parmi les piétons (photo Numerama) 

     

    Sortant de mon domicile, il s'en est fallu de peu pour que je sois renversé par une jeune femme en roller qui roulait à vive allure sur le trottoir puis aussitôt par une seconde qui la suivait en trottinette à la même vitesse .

    Manifestant mon mécontentement de façon assez vive, je me demande par quel miracle je n'ai pas été frappé par ces personnes vociférantes, menaçantes, courroucées qui m'invectivaient car j'avais osé arrêter leur course folle.

    Je ne suis pas le seul à constater la multiplication des trottinettes, rollers et autres gyropodes et monocycles (ou monoroues), skateboards ou gyroskates électriques. Les engins se multipliant, l'insécurité grandit pour les piétons, notamment les plus fragiles, dès lors que les trottoirs deviennent une aire de déplacement pour ces appareils. Mais la principale anomalie est l'absence de texte pour réglementer la circulation de ces machines le plus souvent électriques qui roulent vite. 

    La revue "Que choisir" qui a enquêté sur le sujet concluait dans un article publié il y a un an qu'il n'existait aucune réglementation et qu'"en attendant un texte clair (ce qui n’est pas à l’ordre du jour), le bon sens doit s’imposer dans le respect de tous. Trottinettes et autres engins électriques doivent donc rouler sur les trottoirs, adapter leur allure à l’affluence des piétons, emprunter les passages protégés et respecter les feux tricolores. Circuler sur les pistes cyclables est également toléré, même si ce n’est pas officiel…" Il est juste indiqué que tout engin électrique se déplaçant à plus de 6 km/h doit rouler sur la chaussée.

    Cette analyse n'est apparemment pas en phase avec le code de la route dont l’article R311-1 (6.10) range les patinettes dans les cycles : “véhicule ayant au moins deux roues et propulsé exclusivement par l’énergie musculaire des personnes se trouvant sur ce véhicule”. Sachant qu'un "véhicule" a l'obligation de rouler sur la chaussée, il devrait en être ainsi de nos nouveaux mode de transport qualifiés de "doux" même si un choc avec eux est rude…

    Nos élus feraient bien de se pencher sur ce sujet et de clarifier la situation afin d'empêcher que nos trottoirs ne deviennent des petites autoroutes/voies rapides pour mono-roues ou deux roues motorisées ou non qui prennent le pas sur les piétons, ces derniers devenant les intrus. Un comble!

    Vraiment il faut que cette évolution dangereuse soit maitrisée.

    Dominique Feutry

      

  •    Voiesberge940La voie Georges Pompidou fermée à la circulation

     

    Annoncée depuis septembre et après signature d’une convention entre la Ville et Airparif (association indépendante) pour la somme de 128.000 € suite à un vote du Conseil de Paris, nous en savons désormais un peu plus sur les moyens qui vont être déployés pour mesurer la pollution et qualité de l’air suite à la fermeture de la voie Georges Pompidou.

    Ce ne sont pas moins de trois camions laboratoires, 80 points de mesure qui seront disposés sur les quais tous les 300 mètres. Sept stations automatiques de mesure des polluants issus du trafic routier (particules fines, dioxyde d'azote et benzène) seront installées sur les axes routiers où s’est a priori déplacée la circulation, y compris certains axes qui sont à l’extérieur de Paris.

    Deux campagnes d’un mois sont prévues, une en décembre une autre l'été prochain pour un coût total de 130.000 €.

    Les travaux menés par Airparif, en lien avec le Service Parisien de Santé Environnementale (SPSE) de la Direction de l'Action Sociale, de l'enfance et de la Santé (DASES), aboutiront à une somme de résultats qui seront analysés par quatre comités de suivi créés à cet effet (Mairie de Paris, Métropole du Grand Paris, Préfecture de police et Région)

    Déjà des voix s’élèvent sur cette campagne et il y a fort à parier que les résultats, quels qu’ils soient, seront critiqués surtout, comme l’annoncent certains, s’il n’existe pas de mesures réalisées avant la piétonisation, donc de possibilités de comparaison, ce qui risque d'amener  des interprétations différentes.

    A suivre …

    Dominique Feutry