Vivre le Marais, Vivre Paris Centre !

Chronique de la vie au cœur et autour du centre historique de Paris

Catégorie : circulation centre de Paris

  •   800px-Île-de-France_RATP_Renault_Agora_S_n°7742_L29_BastilleLe bus 29 (Photo RATP)

     

    Reliant la Gare Saint- Lazare à la Porte Montempoivre, les bus de la ligne 29 traversent une partie du Marais à partir de la rue Rambuteau jusqu’au boulevard Beaumarchais.

    Les rues sont alors étroites et malheur aux bus, aux chauffeurs et à leurs passagers, mais aussi aux autres véhicules, si jamais le matin, une voiture de nettoyage des trottoirs est en action devant eux.  Aucune chance alors ne leur est laissée par le conducteur de l’engin qui ne pense à un aucun moment laisser passer les autres véhicules qui forment colonne derrière lui. Le résultat est que les klaxons retentissent, les passagers du bus, surtout des écoliers, collégiens et lycéens, descendent ici et là le long du trajet, de peur d’être en retard aux cours. Des personnes qui se rendent à leur travail font de même elles aussi.

    Il arrive parfois qu’une personne parlemente avec le conducteur du véhicule de nettoyage pour lui demander de le garer temporairement afin de désengorger la voie, mais ce n’est pas gagné à tous les coups. Bravo ce matin 6 septembre au conducteur du véhicule 5344 qui à partir de 8h15, très absorbé par sa mission, a entrepris avec son collègue l’arrosage des trottoirs  dès l’intersection des rues  Rambuteau/Beaubourg  (IVe)  jusqu’à l’intersection de la rue des Francs Bourgeois  avec celle des Hospitalières Saint-Gervais (IVe) !  Il a réussi à ne pas céder le passage aux autres véhicules pendant  plus de 800 m, créant un long bouchon et beaucoup de mécontentement! Ce n’est qu’après l’intervention d’un passager du bus, qui a réussi à convaincre le conducteur de l'engin qu’il serait opportun de se garer un instant, que la circulation s'est temporairement fluidifiée.

    Nous ne pouvons pas reprocher un nettoyage régulier des trottoirs, ces derniers en ont tellement besoin, mais est-il si difficile de prévoir des horaires moins pénalisants pour ceux qui se rendent à leur travail ou en classe ou dans une gare tout en donnant des instructions aux chauffeurs des véhicules de la propreté de libérer la voie régulièrement lorsqu’ils sont en action ?

    On se plaint que les transports en commun ne sont pas assez utilisés,  encore faut-il  leur permettre de rouler le mieux possible et leur éviter inutilement d’être bloqués par tel ou tel véhicule utilitaire ou de service … Il est impératif que les responsables des équipes de la propreté sensibilisent leurs agents et agissent en prévention contre ce que certains qualifient d'incivilités. Il ne faudrait pas à force d'agir ainsi qu'il y ait une désaffection des habitués de la ligne 29  et qu'un jour soit annoncée sa suppression, alors que l’on connait les rémèdes pour l'éviter.

    Dominique Feutry

     

  • IMG_2771Etat de trottoir et de la chaussée après l'accident devant le magasin "Halles 3000", 31 rue Rambuteau  (IIIe) (photo VlM)

     

    Accident spectaculaire ce jeudi matin rue Rambuteau. Un véhicule arrivant de la rue Beaubourg (IIIe) a fait une embardée devant le magasin de fruits et légumes "Halles 3000" au n° 31 renversant les cagettes de fruits et légumes aini que des étales en cours de préparation.

    Il semble que la conductrice, sans doute énervée par une altercation avec un passant quelques secondes auparavant, ait ensuite perdu momentanément le contrôle de son véhicule. La police a fermé la voie à la circulation pendant qu'une personne choquée, réalisant qu'elle aurait pu être fauchée par l'automobile, était assise sur un banc voisin. Quant aux exploitants du magasin ils étaient totalement hébétés.

     

    IMG_2769L'agent des services de la Propreté constate les dégâts (photo VlM)

     

    La rue Rambuteau présentait un véritable spectacle de désolation avec ces cageots, casiers et papiers entremêlés et tous ces fruits et légumes écrasés sur une dizaine de mètres nécessitant un sérieux nettoyage.

     

  • 42fe1578e9820854a8ffa6bb00b47Touristes au  pied de la Tour Eiffel (photo Journal du Textile )

     

    Comme nous nous en doutions, les touristes ont boudé la France ces derniers mois, alors que les autres pays d'Europe résistent. Ainsi pour Paris et l’Île-de-France le Secrétaire d’État au tourisme a récemment indiqué que cette chute sans précédent était de  6,4%… Le Comité régional du tourisme évalue la perte de chiffre d’affaires à près de 750 millions € malgré la tenue de l’EURO de football… En juillet la fréquentation hôtelière aurait baissé de 9,8% !

    Les raisons invoquées sont en premier lieu les attentats, mais aussi la mauvaise météo (inondations de juin) et les mouvements sociaux notamment dans le transport aérien.

    Les Américains, les Japonais, les Italiens et les Russes figurent parmi les étrangers qui ont le plus boudé la capitale mais il faut citer les touristes français, moins nombreux eux aussi.

    Parmi les raisons ayant entrainé la baisse de nuitées hôtelières, il est très rarement fait allusion aux locations saisonnières, pourtant leur progression exponentielle réduit mécaniquement l’activité du secteur hôtelier.

    Si le tourisme d’affaire s’est plutôt mieux comporté au 1er semestre (+ 14,4%), les annulations de congrès ou celles émanant de comités d’entreprises pour les prochains mois réduisent l’optimisme de certains. Serait cette fois en cause l’annulation de certains événements et manifestations pour question de sécurité …

    Si des efforts de promotion de Paris, de l’Ile de France sont faits par les autorités et les professionnels pour reconquérir les touristes perdus, nous maintenons que nous devons aussi corriger nos points de faiblesse soulignés à maintes reprises sur notre blog. La qualité de l’accueil, la propreté et les vols à la tire étant parmi les points négatifs les plus souvent cités par les touristes qui sont venus visiter notre capitale.

    Quant au tourisme nocturne que nos élus s'échinent à développer en s’appuyant sur certains professionnels particulièrement intéressés, voire sur le ministère des affaires étrangères, il n’est plus de mise. L’heure est à la reconquête des touristes traditionnels qui forment le gros du bataillon.

    Malgré des prévisions des plus optimistes, ne sommes-nous pas non plus finalement arrivés, dans la course à la première place des villes les plus fréquentées de la planète, à un coefficient de saturation extrême ? Il suffit de parcourir le Marais pour s'en convaincre !

    Dominique Feutry

     

  • 74953Image de synthèse sur le projet d'aménagement de la rive droite de la Seine (Mairie de Paris) 

     

    Malgré un avis défavorable rendu récemment par la commission d’enquête publique sur la piétonisation des voies sur berge rive droite et à laquelle a contribué "Vivre le Marais !", la Maire de Paris persiste et signe en faisant déjà savoir qu’elle ne suivra pas ces conclusions.

    Pourtant pour la commission le périmètre de l'enquête publique est insuffisant et " l'étude d'impact ne permet pas d'établir la réalité de la réduction de la pollution automobile " du fait de la fermeture de la voie sur berge à la circulation. Comme nous l’avons précisé dans notre courrier au président de la commission d’enquête, l'avis souligne l'importance des reports de circulation du fait de cette fermeture. Il se feront sur les Ier, IVe, VIIe et XIIe arrondissements de même que sur les Ve, VIe et VIIIe arrondissements. L’enquête publique toujours selon la commission "n'a pas mis à même les personnes directement intéressées par les conséquences positives ou négatives du projet de faire valoir leurs observations ".

    Les arguments de la Maire de Paris sur ces conclusions restent génériques et vagues, selon elle, il y a « déni de l'urgence climatique", et il n’est pas tenu compte " des motifs environnementaux, sanitaires, urbains et culturels… pourtant à l'origine du projet.» Elle s’appuie enfin sur un sondage IFOP d’avril dernier dans lequel il apparaitrait que de 60% seraient à favorables à la piétonisation de la rive droite.

    C’est donc au Conseil de Paris de début septembre que sera présenté pour validation définitive ce projet qui s’inscrit, ajoute-t-elle dans son communiqué, dans l’accord de Paris sur le climat.

    Voilà qui promet des débats houleux mais qui laisse pantois. On ne peut, à quelque fonction que l’on assume, balayer d’un revers de la main et faire abstraction de conclusions qui émanent de personnes avisées et suffisamment nombreuses sur un sujet aussi délicat, engageant et polémique que celui de l’aménagement des berges rive droite de la Seine. A minima, une concertation autre que les résultats d’un vague sondage s’impose.

    Le Littré donne comme définition de l’entêtement « l’attachement excessif d’une personne à ses opinions ». Le célèbre lexicographe et auteur du Dictionnaire universel de la langue française, Pierre Claude Victor Boiste, ajoute « les meilleures objections sont pour l’entêté, comme des pierres sur sa route, il les écarte ou passe par-dessus» et ajoute « si l’erreur n’est pas un crime, l’entêtement peut le devenir.»

    Espérons que Madame Hidalgo saura prendre la mesure de ce que l’on peut considérer comme un avertissement sur ce projet d’aménagement et engagera une concertation devenue aujourd'hui d’autant plus nécessaire.

    Dominique Feutry

     

  • Motards manif 17 04 16
    Démonstration de force des motards "en colère" le 17 avril 2016

     

    Messieurs les motards "en colère",

    Parler avec vous serait plus facile si vous n'aviez pas décidé d'être institutionnellement "en colère". Mais voilà, vous savez que vous êtes très forts car vous avez la capacité de bloquer les villes et de terroriser les péquins avec vos engins impressionnants qui font de vous des surhommes. Et vous choisissez de manifester, comme vous l'avez fait récemment le 8 juillet, chaque fois que les autorités ne font pas vos quatre volontés.

    Et quand elles cèdent vous restez "en colère" parce que c'est votre statut.

    Vous savez que Paris est dans une situation inquiétante en matière de pollution. Deux millions deux cent mille personnes y vivent, exposées aux cancers qui découlent de la respiration d'un air saturé en particules fines et oxydes d'azote. Le gouvernement se doit de prendre des mesures nationales, les municipalités, dans leur sphère de compétence, de faire tout ce qu'elle peuvent pour s'assurer de la santé de leurs administrés.

    La Mairie de Paris fait le constat, comme nous le faisons tous, que le nombre de deux-roues motorisés a explosé sur l'espace urbain. Ils occupent la voirie sans respecter les couloirs de bus. Ils stationnent – gratuitement – sur des trottoirs saturés par leur présence grâce à cette charte "scélérate" que Denis Baupin avait eu la faiblesse de signer avec vous en 2007. Scélérate car hors-la-loi, le Préfet de police de Paris ayant refusé de l'entériner au nom de son incompatibilité avec le code de la route.

    Réduire le nombre de ces véhicules dans Paris est une mesure de salut public. Dois-je vous rappeler que votre fédération a toujours refusé que le contrôle technique, qui est obligatoire pour les voitures, le soit aussi pour les deux-roues motorisés ? C'est pourtant une assurance que les moteurs soient mieux réglés et que le choix des pots d'échappement ne soit pas laissé à la fantaisie des propriétaires. Quand on voit passer ces engins dont le bruit du  moteur témoigne qu'ils sont vraiment "à explosion", qui pétaradent dans les rues en laissant une épaisse fumée derrière eux, on comprend bien qu'ils ne sont pas aux normes.

    Si on décide de réduire, il saute aux yeux qu'il vaut mieux viser les véhicules les plus anciens. La décision de la Mairie de Paris d'interdire la circulation de jour aux motos immatriculées avant le 1er juin 1999 n'a rien de choquant. Notre association, membre de "Vivre Paris !", la soutient. De même qu'elle soutiendra le moment venu l'obligation du contrôle technique et la paiement du stationnement au nom de l'égalité de traitement de tous les citoyens.

    C'est votre droit de saisir la justice, comme vous l'annoncez. Nous sommes prêts quant à nous à soutenir sur ce point la Mairie de Paris et le Maire-Adjoint chargé de la voirie et des déplacements, Christophe Najdovski, en nous portant partie civile et/ou témoin.

    Cordialement vôtre

    Gérard Simonet

     

  • DSC_2455Rouler avec un passager sur sa bicyclette est passible d'une amende de 35 €

     

    La Préfecture de police de Paris vient d’annoncer selon "Le Parisien" qu’« au cours des cinq premiers mois de l’année, le nombre d’accidents corporels impliquant des deux-roues avait augmenté de 9,4% pour les motocyclistes et de 23,3% pour les cyclistes »

    Nous avions souligné dans nos colonnes à plusieurs reprises des cas d’incivilités dues aux deux roues et dont nous constations l’augmentation (articles des 28 juin 2012 et 18 août 2015). Le plus courant consiste à emprunter les trottoirs et non les pistes cyclables ou la chaussée, en faisant abstraction du code de la route et des règles élémentaires de conduite. Pour certains cyclistes, griller un feu rouge, frôler les piétons, ne pas s’arrêter aux passages cloutés est devenu une pratique courante, un sport, voire même un jeu !

    La remarque la plus fréquente qui est faite par ceux qui subissent ces comportements est que la ville ne dispose pas de suffisamment de pistes cyclables. La mairie rappelle à ce sujet qu’en fait la ville a aménagé 700 km de pistes cyclables et que ce nombre doit doubler d’ici 6 ans. Il est aussi mis en avant une verbalisation quasi inexistante. Prés de 5 000 contraventions auraient pourtant  dressées en 2014.  

    La montée du nombre d’adeptes des deux roues dans la capitale (+ 8% en 2014) nécessite de mettre fin à ces travers qui sont à l’origine d’accidents (+ 23,3% pour le cyclistes et + 9,4% pour les motocyclistes pour les 5 premiers mois de cette année).

    Si les bicyclettes sont un des moyens de réduire la pollution et accessoirement de faire de l’exercice, les cyclistes doivent avoir un comportement responsable et apprendre à conduire un vélo, ce qui est le cas déjà de nombre d’entre eux. Pour les récalcitrants, il n’y a qu’une solution, verbaliser. Ainsi circuler sur le trottoir, utiliser son téléphone portable et ses écouteur en roulant, emprunter un sens interdit, ne pas respecter l'arrêt au feu rouge ou à un stop, rouler alcoolisé sont passibles d’une amende de 135 €.

    Dominique Feutry

     

  • Sans-titreLa rive droite de la Seine piétonnisée (photo VlM)

     

    L’aménagement de la rive droite de la Seine et sa fermeture définitive aux véhicules motorisés d’abord pour installer Paris Plage puis son aménagement en zone piétonne et de loisirs  ne fait pas l’unanimité loin s’en faut. "Vivre le Marais !" s’est déjà exprimé à ce sujet et a fait part de ses remarques en lien notamment avec la dernière crue de la Seine, au Président de la commission d’enquête publique  qui reçoit les avis et doléances jusqu’au 8 juillet (voir nos articles des 11 et 24 juin).

    "Le Parisien" révèle aujourd’hui que la commune de Colombes « vient de voter un vœu demandant au préfet de Paris Île-de-France et au préfet de police de Paris de suspendre sine die l'enquête publique de fermeture des voies sur berges à Paris … estimant (NDLR comme d’autres élus ) que le périmètre de l'enquête publique — les Ier, IVe, VIIe et XIIe arrondissements parisiens — est trop limité ». Le Grand Paris est contre la fermeture des berges et a souhaité que celle-ci soit reportée.

    Voilà qui relance le débat et montre combien cette décision unilatérale de la Marie de Paris mérite sans doute davantage de concertation comme dans tout projet d’importance et impactant les déplacements du fait des reports de circulation et l'obligation de mettre à disposition des moyens supplémentaires en matière de transports en commun.

    Si la baisse de pollution souhaitée est louable, elle ne peut se faire en effet par une simple translation de  la circulation sur d’autres axes car alors l’impact attendu serait nul voire pire, avec davantage d’embouteillages plus polluants encore.

     

  •   Viielle du temple 95 ami 6
    Cette "Ami 8" des années 70, qui a longtemps squatté un emplacement de la rue Vieille du Temple, n'aura plus droit de cité (Photo VlM)

     

    Deux mesures entent en vigueur aujourd’hui : la fin en France de la distribution inconsidérée des sacs plastiques et l'interdiction de circuler pour les voitures immatriculées avant 1997 et les deux-roues motorisés d'avant 1999.

    Pour les sacs plastiques, il s'agit d'une décision nationale que personne ne peut contester. La planète est sinistrée par leur présence. Des paysages entiers en sont couverts et leur accumulation dans les océans, où leurs déchets s'agglomèrent pour former des continents plastiques, est la cause de la disparition d'espèces qui contribuent à l'équilibre écologique marin. On explique de la sorte la prolifération des méduses urticantes dans la Méditerranée : leur prédateur qui est la tortue marine est en voie de disparition car elle ingurgite des plastiques qu'elle prend pour des méduses, et en meurt.

    Il faut balayer d'un revers de la main ceux qui tergiversent en soulevant des motifs de commodité ou de pouvoir d'achat pour les consommateurs. Face à un péril mondial, il faut prendre les mesures qui s'imposent sans le moindre état d'âme car toute hésitation est criminelle.

    TortueTortue de mer victime des sacs plastiques

     

    Il en va de même, dans une autre mesure, de l'interdiction de circuler dans Paris. Quand on sait qu'il y a 40.000 décès par an en France à cause de la mauvaise qualité de l'air, et que Paris vit chaque saison au rythme de pics de pollution toujours plus graves, il faut prendre les décisions courageuses qui s'imposent. Reconnaissons à la Maire Anne Hidalgo, que nous n'avons pas l'habitude de ménager quand elle densifie Paris au lieu donner de la respiration au milieu urbain et qu'elle fait le jeu de l'alcoolisation des jeunes par sa politique festive et nocturne, reconnaissons lui le mérite de faire preuve dans cette affaire, avec son Adjoint aux déplacements Christian Najdovski, de la sagesse qui s'impose pour affronter et surmonter une crise majeure de cette nature.

    Les multiples aménagements qui accompagnent les dispositions prises pour interdire la circulation (horaires, dérogation services publics et santé, véhicules de collection ….) émoussent quelque peu la mesure mais n'affectent pas sa valeur symbolique. Les estimations de véhicules concernés vont de 1 à 5 % mais s'agissant de ceux qui polluent le plus, l'effet attendu sur la qualité de l'air est bien supérieur. Quoiqu'il en soit, il semble que la voie soit désormais ouverte à d'autres mesures plus radicales pour faire que Paris soit une ville où les habitants s'épanouissent dans un air respirable.

    N'hésitez pas à vous exprimer dans la rubrique "commentaires"

    Gérard Simonet

     

  • Vélo-taxiDéfilé de vélos taxi

     

    Ils sont partout où se trouvent des touristes et poussent comme des champignons. Ces deux roues tractés par un homme ou tricycle motorisés ont des noms divers sur les sites touristiques de Paris tuk-tuk,  vélo-taxi, cyclopolitain… Il sont mis en avant par l’office du tourisme et présentés comme écologistes. Ces moyens de transport d’un genre nouveau font l’objet de publicités aguichantes, « redécouvrez la capitale de façon décalée à travers des balades découvertes » ou bien « coupe de champagne et roses offertes » ou encore un tour « Paris Romantique »… !

    Nous commençons à en apercevoir du côté du Marais et nous sommes dubitatifs sur la finalité réelle de ces véhicules. Créés à l’origine pour fournir un complément de revenus à des étudiants qui les louent à des sociétés, il semble que ce juteux commerce soit en grande partie passé aux mains d’équipes aguerries qui n’hésitent pas à défier la police lorsqu’ils occupent des emplacements réservés aux taxis ou gênent la circulation. Il nous a été aussi rapporté que la facture de la course pouvait être salée dans la mesure où, lorsqu’un  couple utilise ce transport pour visiter notre capitale, le prix qui lui a été annoncé peut très bien se trouver doublé en fin de parcours au motif que le montant s’entendait "par personne"…. !

    Peut-être devient-il nécessaire de réguler cette activité mal encadrée qui crée une concurrence déloyale, gêne la circulation à certains endroits très touristiques de Paris et peut laisser une mauvaise impression  à des touristes lorsqu’ils sont  trompés sur le prix ?

    Dominique Feutry

     

  • A0Les quais noyés au pied de l'Hôtel de Ville le 6 juin 2016 (IVe)  (Photo VlM)

     

    La crue de la Seine à peine terminée, il est annoncé que l’aménagement des 3,3 km de la Rive Droite va reprendre avec en préambule l’installation de Paris-plage dès le 20 juillet.

    Au-delà de la suppression de la circulation motorisée à cet endroit, la Ville insiste et c’est écrit sur son site internet, qu’il est question d’espace de respiration » (argument utilisé pour l’ouverture des parcs et jardins la nuit),  de « développement de nouvelles activités »,  de « culture » de « sport », de "nature", de « tourisme », d’« économie sociale et solidaire » etc… Elle démontre que 4,1 millions de visiteurs, depuis son réaménagement, ont fréquenté la Rive gauche sur laquelle 1.700 manifestations ont été organisées. "Réussite" renforcée par la baisse de 15% des émissions de dioxyde de carbone et un ralentissement des temps de trajet des automobilistes jugé faible pour ceux qui persévèrent à utiliser leur véhicule… 

    Très bien, mais la Seine dans tout cela, sera-t-elle écoutée alors qu'elle a mis tout le monde d’accord en sortant de son lit, en envahissant les quais et en engloutissant tout ou presque sur son passage ! Et encore il s’agissait d’une crue importante mais non exceptionnelle, très en deçà des niveaux de la crue centennale de 1910.

    Les installations qui n’ont pas pu être enlevées rapidement, en particulier sur la partie réaménagée de la Rive gauche du fleuve (certaines structures étant tout de même démontables), ont été emportées par les flots.  Les dégâts sont importants, non encore évalués, mais les  investissements qui ont présidé à leur installation se sont élevés à 26,6 millions d’€.

      A8Bar englouti sur le quai à la hauteur du 85 quai de la Gare (XIIIe) (Photo VlM)

     

    Nous ne connaissons pas encore le coût du projet de  "reconquête de la Rive droite", il sera forcément significatif. Ne faudrait-il pas avant de lancer les travaux tirer d’ores et déjà les leçons de la crue et revoir ce projet ? En effet durant cet épisode fâcheux, chacun a été pris de cours malgré les affirmations nombreuses et rassurantes des autorités que la situation était sous contrôle.

    Le réchauffement climatique ne nous expose- t-il pas à subir des crues plus fréquentes et de plus grande ampleur, la mairie rechignant depuis longtemps à investir dans une 5ème retenue d’eau dans le bassin de la Seine, comme le recommandent pourtant des experts reconnus ?

    La force des éléments milite donc pour ne pas continuer – principe de réalité oblige – à s’arc-bouter sur une promesse électorale dont la mise en œuvre sera soumise aux caprices de la Seine. La mairie déjà confrontée à un budget très serré ferait bien de revoir sa copie, du simple bon sens.

    Dominique Feutry