Vivre le Marais, Vivre Paris Centre !

Chronique de la vie au cœur et autour du centre historique de Paris

Catégorie : circulation centre de Paris

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    La maison des Célestins, futur restaurant "Les Nautes" , quai des Célestins (IVe)

     

    Le temps pluvieux et froid que nous connaissons a pu jouer, mais ce n’est pas la seule raison qui explique combien, pour le moment, les quais de la Rive Droite n’attirent pas les passants. Les feux tricolores sont bien installés, les voies sont moins fréquentées par les voitures mais le reste des dossiers est à la peine. Qu’il s’agisse de la promenade de 1,5 km (qui rejoint la mairie et le port de l’Arsenal) ou du square installé près de l’Hôtel de Ville et réaménagé à grands frais (transats en bois, installations pour pique-nique) , c’est un peu le désert…

    En fait la greffe ne semble pas prendre et cela d’autant plus que les installations prévues sont soit à réétudier, soit en retard sur le planning annoncé. Ainsi le projet qui prévoyait l’installation de bateaux verts avec un ponton dédié aux énergies nouvelles et à l’écologie urbaine a été rejeté par les ABF, sans doute jugé trop futuriste pour le cadre où il s’insérera.

    Le dossier est donc à revoir pour cette installation appelée « Green River » qui devait voir le jour cet été. Le retard concernant l’ouverture du restaurant « Les Nautes » dans la maison des Célestins est aussi patent, le permis de construire n’a été accordé qu’en février dernier. Ce petit bâtiment qui est sur 2 niveaux avec 450 m2 de terrasses fait face à l’Ile Saint Louis. Il a été construit en 1861 à la demande de la Direction des Secours de la Préfecture de Police de Paris pour les besoins de la navigation. Les exploitants de l’établissement espèrent ouvrir en juillet.

     

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    La péniche Marcounet le long des quais

    Seule la péniche dénommée Marcounet est en place. Construite dans les années vingt, elle a été transformée pour devenir, comme l’explique la publicité, un lieu festif et culturel où il est possible d’organiser des soirées, des séminaires, des cocktails ou bien des mariages. Elle remplace, alors que cela n'était pas prévu, le bateau-librairie qui n'a finalement pas vu le jour.

    Tous les protagonistes attendent beaucoup de l'arrivée des nouvelles installations et de l'ouverture du restaurant mais commencent à penser que cette voie, qui n'offre aucune boutique, reste classifiée en boulevard urbain par les promeneurs. Seule l'opération Paris-Plages, si le soleil est au rendez-vous, apportera la fréquentation espérée, mais cela ne durera que quelques semaines. Si à l'avenir ces premiers constats se confirmaient, ils montreraient que les travaux menés en amont de ce projet d'aménagement coûteux auraient mérité d'être davantage approfondis.

    Dominique  Feutry

     

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    Une automobile roulant entre une bicyclette et une moto à Paris

     

    On en parle peu mais les accidents de deux roues sont loin d'être anodins dans Paris. Ainsi une jeune cycliste est décédée dans le XIe arrondissement boulevard Richard Lenoir, le 31 janvier dernier, renversée par le conducteur d'un camion qui ne l'a pas vue dans son rétroviseur en raison de l'angle mort.
    La circulation des deux roues et des bicyclettes en particulier reste un problème face aux camions, aux bus et aux automobiles.

    Si aucun accident mortel de cycliste n'avait été enregistré en 2011, 2 s'étaient produits en 2010, 6 en 2009 et un en 2012.
    Dans son apport annuel 2012 sur les accidents de la circulation à Paris, la Préfecture de Police constate que 39 personnes ont perdu la vie, contre 51 en 2011 et que le nombre d'accidents corporels est passé sous la barre des 7000, une première depuis 10 ans. Ces accidents ont tout de même blessé 7930 personnes, soit 400 de moins qu'en 2011. Or la moitié touche les usagers des deux roues motorisées alors que 1875 piétons sont concernés.

    Le problème de l'angle mort à l'origine de l'accident rappelé ci-dessus sonne comme un avertsisement sur la dangerosité de rouler à 2 roues dans les grandes agglomérations. Des formations et des stages existent tels par exemple les "vélos-écoles" de la Fédération Française des Usagers de Bicyclettes ou celle de la Mairie de Paris appelée « Remise en Selle ».
    Il n'empêche que les imprudences, ainsi que nous l'avons déjà écrit (cf notre article du 09 juin 2012), des conducteurs de deux roues ou des automobilistes sont fréquentes et source d'accident.

    Nous ne répéterons jamais assez aux conducteurs de vélos, de motos ou de voitures que lorsqu'ils roulent, ils ne sont plus seuls, les risques qu'ils courent et font courir alors à leurs congénères sont réels et très nombreux. Ils doivent donc être très vigilants et très respectueux des autres bien entendu, mais aussi du code de la route, de la signalisation et de la réglementation.

    Nous ne pourrons jamais admettre que les accidents sont la rançon du succès de l'usage grandissant des deux roues.

    Dominique Feutry

     


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    Couverture du document officiel du réglement des terrasses de le Ville de Paris (disponible sur Internet)

     

    La Mairie de Paris vient de publier dans son bulletin officiel daté du 18 janvier 2013, un arrêté (N° 2013 P 00113) créant une zone de rencontre sur le tronçon de la rue Rambuteau compris entre St Martin et Sébastopol (cf article du 5 janvier 2013) dont l'aménagement va se poursuivre jusqu’à la rue des Archives (cf article du 08 décembre 2012). Cet arrêté est important car le Maire de Paris reconnaît la « forte circulation piétonne sur l’ensemble de cette artère ». Son classement en « zone de rencontre » implique des obligations pour les conducteurs de véhicules à moteur mais aussi pour les commerçants.

     

     

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    Les véhicules devront rouler à 20 km/h puisque les piétons sont prioritaires sur la chaussée, les trottoirs élargis sont de ce fait moins marqués. De même, les dimensions autorisées pour les terrasses, ne doivent pas être augmentées par la Ville à la faveur des élargissements de trottoir. Afin de respecter la Plan d'Accessibilité à la Voirie et à l'Espace public (PAVE) voté par le Conseil de Paris en septembre 2012, dans le cas d'élargissement des trottoirs, la largeur gagnée doit être acquise au cheminement des flux de piétons et non au bénéfice des activités privées riveraines. 


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    Ce type d'installation sur le trottoir n'est pas permis

    Cela est d'autant plus important que les termes du règlement instauré à cet égard en juin 2011 pour les terrasses, les contre terrasses et les étales est très précis. Pour l’essentiel, il faut retenir que le droit de passage réservé aux piétons est de 1m 60 et les deux tiers de l'espace utile. En sus des périmètres autorisés, les installations doivent répondre à un cahier des charges précis quant à l’aspect général, aux matériaux devant être utilisés …selon qu’il s’agit d’une terrasse couverte ou fermée ou d’une étale. Nous retiendrons plus particulièrement du règlement de la Ville de Paris que :

    – Une affichette de l’autorisation délivrée doit être obligatoirement apposée sur la vitrine du commerçant. Si elle reprend les dimensions de la surface d’emprise et quelques autres éléments, elle n’est pas toujours très lisible.

    – Aucun mobilier annexe (tapis, chevalets, cendriers jardinières…) ne doit figurer à l’extérieur de la terrasse sauf autorisation spécifique.

    – Les commerçants doivent prendre toutes mesures pour que l’exploitation de leurs installations n’apporte aucune gêne au voisinage notamment entre 22h00 et 7h00.

    – Les dispositifs de chauffage au gaz sont interdits et devraient disparaître. Cette mesure fait d’ailleurs polémique.

    – L’utilisation des bâches est désormais interdite.

    Ce texte constitue pour nous un point d’ancrage pour éviter, voire empêcher les débordements intempestifs de l’occupation du domaine public. Nous resterons vigilants car le nombre de dérogations données ou constatées souvent sans autorisation sont multiples et toutes les règles existantes ne sont pas toujours respectées ou appliquées (cf article du 15 novembre 2012) tant en matière de bruit, de place occupée, de matériaux utilisés que d’enseigne publicitaire … .

    Archives 43 piéton à la canne

    La terrasse récemment mise aux nouvelles régles du Comptoir des Archives (au 43 de la même rue) ne  laisse pas suffisamment d'espace pour le piétons à l'angle avec la rue Rambuteau du fait de la présence d'un feu tricolore


    Il existe des contrôles, mais ils sont insuffisants (20 000 terrasses sont répertoriées dans Paris) et ils sont rarement opérés le soir ou la nuit. Il faut aussi garder à l’esprit que les frais engendrés par l’aménagement d’une terrasse, la location, plus les taxes payées à la Ville de Paris sont très rapidement amortis. Des articles de presse ont estimé qu’une table sur une terrasse rapportait en moyenne 400 € par jour. Or le loyer annuel au m2 d’un trottoir sur lequel est disposée une terrasse oscille entre, environ 16€ dans un quartier modeste en matière de passage, à moins de 90 € sur les Champs Elysées ! A ce loyer s’ajoutent quelques taxes dues sur le chauffage, les parasols, les enseignes publicitaires….

    Une bonne affaire donc mais qui ne doit pas donner lieu à débordement qui anihilerait tout l'intérêt d'élargir les trottoirs au bénéfice des piétons.

    Dominique Feutry

     

     
    Intéressé par l'association : cliquer ICI

     

  •   Neige à ParisNotre Dame et ambiance feutrée sur les quais de la Seine, 20 janvier 2013  (photo Monique BF)


    La neige a recouvert la capitale et nous sommes émmerveillés de découvrir les lieux habituels revêtus d'un manteau blanc. En revanche, avec l'arrivée du froid et de la neige, il devient difficile de se déplacer et lorsqu'une telle situation perdure, alors la vie quotidienne des parisiens peut être totalement bouleversée.

    C'est en 1879 que la capitale, comme le reste de la France, a connu une des périodes la plus froide de son histoire. En décembre 1879, le thermomètre descend à –25,6 °, record absolu. Les Parisiens peuvent traverser à pied la Seine gelée. C'est l'épisode le plus dur jamais connu, avec 33 jours de gel consécutifs. Même durant le fameux hiver de 1794-1795 sous la Terreur, la température n'est pas allée au delà de -24°! 

     

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    Caillebotte : vue de toits (effets de neige). Musée d'Orsay

    Devant l'importance des chutes de neige qui sont toutefois moins abondantes que celles de mars 1846 (une couche de neige de 40 cm d'épaisseur tombée en 4 jours), les "sans travail" sont enrôlés par la Ville pour aider les cantonniers qui travaillent jour et nuit. Les tas de neige sont emmenés par des véhicules souvent réquisitionnés. La neige est jetée dans la Seine ou les égoûts. Les rues sont classées en 3 niveaux de priorité de déneigement. Il est fait obligation aux habitants de balayer la neige des trottoirs de leurs immeubles. On envisage même d'utiliser de la vapeur pour faire fondre la neige. Le sel est employé pour la première fois, d'autres capitales eruropéennes nous imiteront ? La taxe sur le sel est supprimée à cette occasion. Le chasse-neige sera inventé à la suite de cet événement et apparaîtra l'année suivante. Il se présentera comme une herse avec des balais serrés tirée par de chevaux.

    Les bâteaux, nombreux sur la Seine, sont prisonniers des glaces. Les parisiens profitent aussi de ces conditions climatiques en utilisant la Seine et  les plans d'eau des parcs jardins et du Bois de Boulogne pour s'adonner au patin à glace. D'autres utilisent le traîneau qui sert aussi à transporter les marchandises les plus lourdes.

    Malheureusement, lorsque le dégel arrive le chaos s'installe dans la Seine en crue, le fleuve, tel un torrent démonté, charrie moult blocs de glace mêlés à des objets aussi divers que des poutres des tonneaux, des  barges. La plupart se fracassant sur les béliers des ponts tels que le montrent des photographies de l'époque. Avant que leur bâteau ne soit emporté, les mariniers déménagent sur les quais ce qu'ils pouvent  sauver de leurs embarcation

     

    Images Le chaos au pied du pont St Michel

     

    Le pont des Invalides, alors en travaux, voit plusieurs de ses arches et une partie de son tablier emportés par les eaux furieuses.

    Le siècle passé a connu aussi des hivers rigoureux notamment celui de 1953-1954, le thermomètre est descendu jusqu’à –15 °. L’abbé Pierre a lancé l'appel qui est resté célèbre pour les sans abris.

    Il est navrant de constater que malgré ces douloureuses expériences, dès que la neige tombe, tout est paralysé et les difficultés s'accumulent.Le citoyen a l'impression que la autorités sont rapidement dépassées et qu'il ne doit plus compter que sur lui…Atre anomalie, est-il normal que la neige tombée en abondance ces derniers jours ne soit pas ou peu enlevée des trottoirs ? Certes le week-end les agents sont moins nombreux mais ne faudrait-il pas qu'à cette situation exceptionnelle repondent des mesures exceptionnelles. Les habitants  ne devraient ils pas eux aussi participer à un effort collectif en nettoyant le trottoir devant leur porte ? Combien le font ils réellement ?

    Rassurons- nous cependant en pensant à ce proverbe italien qui apporte une note positive aux discours ambiants : Année de neige, année d'abondance!

    Dominique Feutry

     

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    Panneau de début de "zone de rencontre"

    Interrogé récemment par un grand quotidien, Julien Bargeton, adjoint au Maire de Paris chargé de la circulation, a précisé que l’équipe municipale souhaitait multiplier les « zones de rencontre » et qu’à ce titre une concertation serait organisée afin de déterminer les endroits qui pourraient être retenus. Il s’agira surtout de lieux passants avec des commerces ou de rues étroites dans lesquels sont situés des écoles ou des équipements publics.

    Une « zone de rencontre » a été définie dans le code de la route par un décret du 30 juillet 2008. Il permet aux maires, à l’instar d’expériences venues de la Suisse ou de la Belgique, d’aménager des zones de circulation plus larges que ne le permettaient les « zones 30 » ou les « aires piétonnes ». Tous les véhicules peuvent emprunter ces zones, mais la priorité est donnée aux piétons (excepté sur les tramways) qui n’ont pas l’obligation de circuler sur les trottoirs et parallèlement la vitesse des véhicules motorisés est limitée à 20 km/h. La réglementation habituelle demeure, notamment en ce qui concerne la législation pour les personnes à mobilité réduite et la signalisation. De même, il est conseillé si cela est possible, de prévoir des espaces réservés aux piétons non accessibles aux véhicules motorisés.

    ImagesCAG8FRT6Stationnement sauvage rue Rambuteau

             

    En résumé, la chaussée et le trottoir s’effacent l’un l’autre. Des panneaux spécifiques délimitent et signalent les « zones de rencontre ». La rue Rambuteau (notre article du 8 décembre 2012) est un exemple d’un tel aménagement. Un certain nombre de projets sont déjà avancés parmi lesquels figure à juste titre la rue de la Verrerie (IVe). Elle sépare les deux magasins du BHV et il est vrai que rendre cette zone semi piétonne, tout en réglementant la vitesse de circulation, serait un plus. La rendre totalement piétonne n’aurait-il pas été préférable ?

    Images Panneau de fin de "zone de rencontre"

                   

    A l’usage il semble que sur ces zones la coexistence est harmonieuse entre d'une part les piétons prioritaires et d'autre part les véhicules, en particulier ceux qui sont motorisés pour lesquels la vitesse est limitée. De plus, ces zones réduisent normalement le bruit et la pollution dégagés par les moteurs. Par contre, les automobilistes ou les motards ne doivent pas profiter de la symbiose qui existe dans ces espaces entre chaussée et trottoir pour stationner leur véhicule sur des aires qui ne leur sont pas réservées. C’est d’ailleurs le constat qui est malheureusement fait dans la partie réaménagée de le rue Rambuteau.

    Enfin, une question importante se pose, combien coûtent ces aménagements ? Pour l’adjoint au maire, le coût est très variable et oscille entre celui de la simple pose de panneaux de signalisation à celui d’un réaménagement complet de l’espace. Ainsi, le prix du réaménagement de la rue Rambuteau que chacun s’accorde à dire qu’il est très réussi, serait le plus cher, soit 4.580 € le m2… !

    Dominique Feutry

     

  • Airparif station 09 11 12
    Station de mesures principale Airparif. Des mesures locales, sur un site particulier, peuvent être demandées à l'association. A l'échelle d'un quartier, on s'intéresse surtout aux polluants les plus virulents : dioxydes d'azote et particules fines, dont les seuils d'alerte sont plus que dépassés.

     

    L'association Airparif vient de publier une étude sur l'exposition à la pollution des personnes d'Île-de-France les plus sensibles aux abords des axes routiers les plus fréquentés. 

    Le constat est accablant puisque les taux de dioxyde d'azote, de benzène et de particules fines auxquels sont soumis les écoles, les maisons de retraite, les hôpitaux et les crèches sont largement dépassés lorsque ces établissements sont à moins de 40 mètres de la zone de circulation. Ce sont 40.000 personnes réparties sur 312 sites qui sont particulièrement exposées, et Paris détient le record puisque les 3/4 de ces établissements sont sur son territoire… L'adjoint au Maire de Paris (EELV) chargé du développement durable reconnaît qu'il y a urgence et que ce n'est plus acceptable pour nos enfants, que cette situation expose à l'apparition de l'asthme et prédispose au cancer du poumon.

    Il serait excessif de mettre les Maires de nos deux arrondissements devant une responsabilité qu'ils doivent assumer mais dont ils ne sont pas forcément coupables. En effet, jusqu'à ce jour, l'opinion s'est focalisée sur la nourriture biologique, accompagnée en cela par une presse qui a  cherché à vendre du papier et des industriels qui ont bien vu les nouveaux débouchés que la campagne d'opinion pouvaient leur assurer.

    C'est ainsi qu'on a vu les cantines des écoles rivaliser d'engagements à garantir aux enfants un pourcentage élevé de "produits bio". Au même moment, et sur les mêmes lieux, les mêmes enfants respiraient dans leurs jeunes bronches, un air suceptible de les empoisonner lentement.

    L'information était connue mais elle n'était pas divulguée au-delà d'un cercle d'initiés qui n'avaient pas pour priorité de la voir prospérer.

    Grâce à Airparif, grâce à la Commission Européenne dont la Cour de Justice a décidé de poursuivre la France pour son comportement dangereux à l'égard des populations, grace aussi aux "Verts" de la Mairie de Paris et du Parlement (qui ne sont pas que des utopistes), aujourd'hui nous savons. Que pouvons-nous faire ?

    Occupons nous modestement de notre jardin. Il y a dans les IIIe et IVe arrondissements des établissements qui reçoivent un public fragile. Ce sont les crèches, les écoles et maisons de retraite. Juxtaposons leur position et le trafic motorisé de la voie la plus proche (donnée fournie par la voirie de Paris). Là où un trafic élevé est constaté à moins de 40 mètres, des mesures doivent impérativement être prises.

    Quelles mesures ?

    Toute disposition conduisant à réduire la circulation, avec en priorité les véhicules diésel, majoritaires chez les livreurs, et les deux-roues polluants, ira dans le sens recherché. C'est difficile, mais nous sommes dos au mur. Face à la prochaine bataille électorale on va voir pour qui la santé, et singulièrement celle de nos petits, passe en priorité absolue.

    Il est évidemment plus facile de régler ce genre de problème en amont. Deux crèches, qui n'existent pas encore, sont annoncées dans le PSMV révisé tel que la Mairie de Paris vient de l'approuver (avant enquête publique). Ces deux crèches sont dans le IIIe. Le IIIe qui, bien plus que le IVe, est victime en plus d'une "bulle de chaleur" qu'il doit à son hyperactivité et au manque de ventilation. La première crèche est prévue au 64-66 rue des Archives. Il s'agit d'un immense bâtiment dont les dépendances se prolongent jusqu'à la rue Charlot, au-delà de la ruelle Sourdis.

    Archives 66 façade 08 12 12Façade 66 rue des Archives, immeuble industriel des Nouvelles Galeries, en attente d'un nouvel occupant

                          

    Il ne semble pas excessivement difficile de trouver dans cet ensemble une parcelle qui se situe à plus de 40 mètres de la voie principale qui est la rue des Archives, voie à circulation modérée en tout état de cause.

    L'autre site laisse perplexe : c'est la placette située au carrefour des rues du Temple et des Haudriettes. Nous considérons qu'il s'agit d'une idée saugrenue de mettre en cause le peu d'espace laissé libre dans un urbanisme hyperdense, pour densifier encore, et surtout d'imaginer créer une crèche dans cet univers hostile : pollution, bruit et promiscuité y rivalisent. Là nous ne sommes pas à 40 mètres d'une circulation intense et bruyante mais à TROIS mètres des gaz d'échappment.

    Haudriettes gendarmes à chevalLa placette Temple-Haudriettes (IIIe), anciennement "Echelle du Temple", sa fresque, ses ouvertures, sa végétation, ses bancs publics, tous voués au sacrifice ?

    Au mieux, c'est une erreur ; au pire, c'est d'une grande légèreté. Nous ferons tout, naturellement, pour nous y opposer.

    Accessoirement, quel sort serait réservé à la fresque sur le mur nord du 78 rue du Temple et aux fenêtres existantes ? A la végétation, si rare dans le secteur ? Aux bancs publics ? Aux servitudes souterraines, sous la placette (gaz, éléctricité, eau, téléphone, cable, chauffage urbain, assainissement) ? On avait dit au conseil de quartier quand le jardinet a été conçu, que la végétation ne pouvait pas occuper tout l'espace de la placette car le sous-sol devait rester accessible. Dont acte.

    Dominique Feutry

     

  • Tn (2)
    Le nouvel aménagement de la rue Rmbuteau

     

    La première tranche du réaménagement
    de la rue Rambuteau entre le boulevard de Sébastopol et la rue
    Saint Martin vient de se terminer. Si les travaux ont été longs
    pour les riverains, le résultat ne les déçoit pas, bien au
    contraire. La rue est très jolie ainsi transformée. La chaussée pavée a
    été réduite au profit de trottoirs plus larges recouverts de dalles. Six arbres et trois bancs (qui ne réduisent finalement
    pas l'espace piétons) sont judicieusement disposés tout le long.
    Pour l'instant, mais il fait très froid, les terrasses des cafés
    respectent les surfaces qui leur sont dévolues. Plusieurs places de
    stationnement ont été installées pour les automobiles et pour les
    motos.

    Ces travaux augurent sans doute de
    l'aspect général de la rue à la fin de l'année prochaine, lorsque seront achevées les deux autres tranches, le tronçon entre la rue Saint Martin
    et la rue Beaubourg (qui restera piéton) et la section entre la
    rue Beaubourg et la rue des Archives.


    Tn (1)

    Un des trois bancs installés rue Rambuteau


    Rappelons
    que la rue Rambuteau a été créée par une ordonnance de Louis
    Philippe en 1838. 
    Le
    préfet Rambuteau  avait souhaité, sous la pression des
    habitants du quartier, la création de cette rue très large
    de 13 mètres à un moment où le vieux Paris était encore composé d'un tissu
    urbain médiéval formé pour l'essentiel de rues étroites,
    sales, dans lesquelles la circulation n'était pas facile.
    Lorsqu'il prit ses fonctions en 1833, un an après une grande
    épidémie de choléra, Rambuteau mit en application les théories
    hygiénistes de l'époque en ouvrant cette large voie en plein
    centre de Paris anticipant les grands tavaux du baron Haussmann….

    Dominique Feutry

                                                   

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    Véhicules Autolib'

     

    La presse s'est fait l'écho du premier anniversaire d'Autolib' qui aura lieu le 5 décembre et les avis sont pour le moins partagés. Un certain nombre, émanant d'ailleurs de médias très divers, tranchent avec le discours officiel. Selon l'Adjoint au Maire de Paris en charge des transports, les voitures électriques en libre service sont au nombre de 1740 pouvant se recharger sur les 4200 bornes installées.

    Chaque mois qui passe voit d'ailleurs croître les locations de 15%. Ainsi, le million de locations programmées sur un an devrait être atteint en fin d'année. Quant aux abonnements, ils sont déjà à 67.000 contre les 50.000 attendus. Au total ce sont donc 7,8 millions de km parcourus… Une réussite pour la ville puisque des capitales étrangères s'y intéresseraient.

    Le profil des utilisateurs est aux deux tiers celui de jeunes (moins de 35 ans) et parmi eux, près de 70% d'hommes. Le jour le plus fréquenté est le samedi. La plage horaire la plus demandée étant celle entre 18h00 et 22h00. En revanche, en matière de parkings en sous sol  le retard dû à une publication tardive du cahier des charges par l' administration est patent, seuls 5 emplacements seront mis à disposition cette année. 186 étaient prévus sur Paris en 2012. 100 seront finalement livrés en 2013. Des guichets d'abonnement sont prévus à La Poste. Pour notre quartier ce sera à celle de l'Hôtel de Ville. Enfin, une annonce faite par le Maire de Paris a été remarquée, puisqu'il sera offert 6 mois de gratuité Autolib' à tous les parisiens qui produiront un certificat de destruction de leur vieux véhicule.

    Station-autolib-1                                          Station Autolib' et ses bornes

    Ce bilan flatteur est critiqué par certains médias qui corrigent le nombre d'abonnés qui seraient bien moindre, seulement 16.500, 10 mois après le lancement de ce nouveau service, soit 70% de moins que ce qui aurait été prévu. Les mêmes insistent sur le fait que l'équilibre financier correspond à 1 voiture pour 75 abonnés or il n'y aurait que 10 abonnés par véhicule ce qui est très insuffisant. Un véhicule ne serait d'ailleurs utilisé en moyenne que 3 fois par jour, contre 5 fois pour une bicyclette Vélib'. Le système serait donc en pertes, le montant de 80 millions d'€ est même avancé…

    Bien entendu au-delà des chiffres affichés par les uns et les autres, il faudrait aussi comparer le coût d'utilisation d'Autolib' avec celui d'un taxi ou de l'auto portage. 

    Quant aux usagers ils sont plutôt positifs mails ils notent cependant le besoin d'améliorer la propreté intérieure des véhicules. Ils remarquent que certains d'entre eux sont déjà fatigués, les portières en particulier. S'ils jugent favorablement l'application Autolib' pour les réservations, ils trouvent que la signalisation de l'accès aux bornes gagnerait à être renforcée.

    Enfin rappelons nos interrogations sur l'esthétique des stations Autolib' dans un secteur sauvegardé comme le nôtre.

    Il est un fait qu'Autolib' dispose déjà de ses inconditionnels et qu'il y a là une voie pour diminuer la pollution. Mais Autolib' diminue le nombre de places de stationnement et provoque de la pollution de façon induite lorsque les automobilistes font tourner leur moteur pour trouver une place afin de garer leur véhicule.

    Il serait aussi normal, qu'en ces temps de difficultés budgétaires, les parisiens connaissent le coût exact de cette opération pour la collectivité.

    Dominique Feutry

     

  • Notre dame parvis vue du pont

      Parvis de Notre-Dame vu du pont (IVe)

    A l’occasion des 850 ans de Notre Dame (cf notre article du 5 octobre 2012), le parvis de la cathédrale sera transformé en « Chemin du Jubilé » et des espaces vont bientôt « sortir de terre ». Ainsi un beffroi (haut de 13 mètres) sera construit dans lequel pourront être admirés des vitraux du maître verrier Jacques Le Chevallier (1896-1987) qui a travaillé pour Notre Dame et aussi construit sa renommée sur la production de luminaires épurés.

    Des photographies et des documents historiques guideront les visiteurs sur un plan incliné qui les conduira sur une esplanade placée à 5 mètres du sol afin de pouvoir scruter de près les multiples éléments sculptés des trois portails d’entrée du célèbre monument. Des projections sont programmées et pourront être regardées des 800 places en gradin qu’il est prévu d’installer.

    Enfin plusieurs maisons seront dressées pour abriter des tailleurs de pierre, des facteurs d’orgue, des verriers ainsi que des associations caritatives. Une redevance sera versée à la Ville de Paris pour cette occupation de l’espace public durant une année. Elle est comprise dans le coût des différents travaux et événements prévus (estimés à 6 millions d’€). Les principaux étant la restauration des grandes orgues, la réfection de l’éclairage intérieurde l'édifice, l’amélioration de la muséographie des collections du Trésor de la cathédrale, des concerts avec la maîtrise de la cathédrale, des publications, des expositions, un congrès et surtout le remplacement des cloches.

    Conf061020122Le grand bourdon de Notre-Dame

    A ce sujet d’ailleurs selon certaines sources journalistiques, une polémique pitoyable se serait malheureusement déclarée entre une communauté religieuse désireuse de racheter les illustres cloches  pour les conserver et le recteur archiprêtre de Notre Dame partisan de les faire fondre, pour en faire des minicloches vendues comme souvenirs … Il est vrai que le remplacement des cloches dont le son n'est plus très bon nous dit-on, par des cloches fraîchement fondues, coutera fort cher.

    Le lancement du 850e anniversaire de la cathédrale est prévu le 12 décembre prochain et durera jusqu’au 24 novembre 2013. L’œuvre choisie pour le concert d'ouverture est celle des Vêpres de Monteverdi. Avis aux amateurs intéressés et peut-être que ces manifestations permettront de dépasser les 14 millions de visiteurs recensés chaque année en ce lieu. Ce qui n’est pas sans poser des problèmes de circulation, de stationnement, de propreté et de sécurité….

    Dominique Feutry

     

  • Airparif trocadéro pollution 09 11 12
    Paris dans le smog, depuis le trocadéro (Photo Airparif)

    La pollution de l’air reste un des grands sujets d’inquiétude de nos concitoyens.

    Avant même que le sujet ne fasse la une des journaux et
    mobilise des chaines comme France 5 à une heure de grande écoute, "Vivre
    le Marais !" sonnait le rappel. Dans un article du 8 avril
    2009
    , à propos de la décision des Maires des IIIe et IVe de piétonniser la rue
    des Francs-Bourgeois, nous avions publié les chiffres de pollution donnés par
    Airparif et conclu qu'il était dérisoire, du point de vue strict de la pollution, d'interdire la circulation une demi-journée
    par semaine sur un périmètre étroit de la ville. Nous suggérions que l'ensemble du trafic, au centre de Paris au minimum, soit réduit tous les jours.

    Le Maire Bertrand Delanoë vient d’annoncer un plan antipollution qui, à peine est –il connu, suscite de nombreuses critiques. A commencer par les nôtres :

    • Baisse de la vitesse sur le périphérique de 80 à 70 km/h : c'est un voeu pieux, la vitesse résultante ne sera pas réduite dans ces proportions
    • Multiplication des "zones 30" à Paris : il ya déjà de nombreuses zones 30 : personnne ne sait de quoi il s'agit réellement et peut-on dire qu'on circule à 30 km/h dans Paris ? C'est plutôt soit 20 (encombrements) soit 100 (le conducteur déjanté)
    • Incitation à la voiture électrique : un autre voeu pieux dans l'état actuel des choses
    • Interdiction de circulation des véhicules les plus polluants, à savoir les voitures, poids lourds et bus de plus de 17 ans (sic) et deux-roues motorisés de plus de 10 ans : elle concerne un nombre trop limité de véhicules d'âge canonique et qui peut croire un seul instant que les contrôles à ce sujet seront effectifs ?



    Camion ancien
    A noter que ces propositions ne seraient applicables qu'en 2014. Aucune mesure n'est prévue concernant le diésel qui génère des micro partricules cancérigènes (voir notre article du 16 septembre 2012). A fin avril 2012, c'est la quantité maximale annuelle qu'il nous a été donné de respirer. La Cour de Justice européenne menace de condamner la France à des amendes de plusieurs centaines de millions d'€.

    Le diesel, un secret bien gardé qui
    pourrait entraîner un scandale comme ceux de l'amiante ou du sang contaminé. Il
    implique des millions de personnes, fait tous les ans des dizaines de milliers
    de victimes en France. Au départ, ce
    carburant était destiné à «sauver» l'industrie automobile française.
    Aujourd'hui, il détruit des vies et les autorités françaises n'ont pas alerté
    l'opinion assez tôt sur ses méfaits.

    Ceux qui se revendiquent de l'Ecologie à la Mairie de Paris déclarent :

    Denis Baupin, Député EELV (Europe Ecologie Les Verts) : "c'est de la non-assistance à personnes en danger"

    Jean Vincent Placé, sénateur EELV : "c'est un scandale pire que l'amiante"

    Yves Contassot, Conseiller de Paris EELV : "un jour sur trois de pollution depuis le début de l'année 2012, on n'a jamais vu ça, il n'est pas possible qu'on continue"

    Aucune mesure n'est proposée pour lutter contre la pollution des deux-roues motorisés, qui pullulent dans Paris. Le même Denis Baupin qui est cité plus haut a été l'artisan en 2006 d'une charte signée avec les "motards en colère" pour leur permettre à Paris de rouler et stationner sur les trottoirs et de remonter les files. Fort heureusement, le Préfet de Police de Paris ne l'a pas avalisée mais le signal donné par la Ville demeure et les "motards en colère" sont plus que jamais revendicatifs. Comme demeure la trouille des élus devant des gens qui manifestent agressivement et en masse sur leur engin bruyant dès qu'ils sentent venir une menace pour leurs privilèges.

    Privilèges, en effet : le parking est gratuit pour eux. Ils occupent pourtant de la place comme les voitures. Le décret qui instaure le contrôle technique, en vigueur pour les voitures, attend depuis 2009 d'être signé. Il est de bon ton en ce moment de parler de justice. Où sont la justice … et le courage ?

    Il est angoissant de constater que la classe politique est tétanisée sur un dossier qui met en jeu à ce point la santé des populations. Nous avons entendu, dans le reportage de France 5, que la Ville de Tokyo a éradiqué la pollution en interdisant, sans exceptions et sans délai, la circulation des diésels. Si c'est comme on nous dit une question de vie ou de mort, pourquoi les responsables politiques en France font-ils si peu de cas de notre sort !

    Jean-Claude Théodart