Vivre le Marais, Vivre Paris Centre !

Chronique de la vie au cœur et autour du centre historique de Paris

Catégorie : circulation centre de Paris

  • Haudriettes camion trois essieux

    23 décembre, 09h00, devant le n° 8 de la rue des Haudriettes (IIIe). Livraison du grossiste "Paris Boutons", 78 rue du Temple (IIIe)

     

    On pourrait penser que le "règlement marchandises" de la Ville de Paris interdise ce genre d'intrusion. On pourrait penser aussi que la police, qui gère la circulation, intervienne pour éviter les perturbations inévitables que ce semi-remorque trois essieux cause à la circulation pour accéder à son point de stationnement et en partir ensuite.

    Nous en avons informé le Commissaire Central du IIIe, Gabriel Millot et l'Adjointe au Maire de Paris, Annick Lepetit, dont dépend la réglementation sur la circulation de ces monstres dans la ville, ainsi que le Maire du IIIe M. Pierre Aidenbaum.

    Il existe un nouveau  règlement marchandises à Paris depuis le 1er janvier 2007. Il distingue les véhicules de moins de 29 m² de surface de plateau et ceux jusqu'à 49 m². Ces derniers doivent circuler la nuit seulement. Nous avons toujours demandé que le centre historique de Paris ait ses propres limites qui tiennent compte de l'exiguïté des voies. Sans succès. Denis Baupin, en charge à l'époque, avait admis sa faiblesse face au lobby des transporteurs et sollicité des témoignages de notre part. Nous espérons que Annick Lepetit appréciera que nous versions cette affaire au dossier.

    Dans l'affaire que nos rapportons, la disproportion entre la taille des rues et celle du véhicule est choquante. Il serait grand temps que la Mairie de Paris se préoccupe du problème. Quant au règlement – inapproprié – en vigueur, il n'est manifestement pas respecté avec ce semi remorque qui dépasse à l'évidence le seuil des 29 m².

    Gérard Simonet

     

     

  • Voiture electrique

    Voiture électrique 4 places. (La photo n'est pas contractuelle).
     

    En face d'une assistance réduite aux plus assidus (8 à 10 personnes), la Mairie de Paris a présenté ce projet le 17 novembre. L'intérêt très vif des présents compensait leur rareté. Ils ont posé les bonnes questions.

    Voici ce qu'en dit l'Hôtel de Ville :

    Autolib  s'inspire de Vélib (on avait compris), les véhicules sont électriques, il y aura 700 stations dans Paris, dont 500 en surface et 900 dans les 28 communes de banlieue qui ont accepté de s'associer au sein d'un "syndicat mixte" (privé-communes) qui sera le gestionnaire du projet avec délégation de service public. C'est la Ville, en revanche, qui consent l'investissement (35 millions d'€). Il n'est pas précisé si l'amortissement et les frais financiers sont répercutés sur le délégataire.

    Les tarifs envisagés aujourd'hui sont 15 à 20 €/mois pour l'abonnement et 4 à 5 € par demi heure d'utilisation.

    Calendrier : création du syndicat en 2009, délégation de service public à l'opérateur élu en 2010, mise en service en 2011. (rappel : élection présidentielle en 2012).

    Nos réactions :

    Points positifs : projet séduisant comme l'a été Vélib, véhicules silencieux et non polluants, offre de transport qui comble un vide entre taxis (trop rares à Paris) et loueurs professionnels (peu flexibles et coûteux), tarifs attractifs.

    Points négatifs : le bilan carbone de la voiture électrique, au niveau européen (source ADEME), n'est pas meilleur que celui d'une voiture thermique récente ; le loueur devra se garantir avec une caution (carte bancaire) qui pourrait être comprise entre 500 et 1.000 € ; un état du véhicule devra être établi à la prise et à la restitution du véhicule, de façon contradictoire, les dégâts intérieurs et extérieurs étant compensés par une retenue sur la caution. Nous n'avons eu aucune précision sur la nature de l'assurance qui est habituellement incluse dans le tarif de location, ni sur son extension éventuelle à la suppression totale de franchise (couramment 15 €/jour chez les loueurs).

    Au chapitre des interrogations : avec ce véhicule, il sera tout aussi difficile de se garer dans Paris ; on nous dit que le rechargement sera du type "lent" (basse tension), ce qui veut dire 5 à 6 heures. Comment sera-t-on garanti contre les "batteries à plat" ? et dernière question : quid du coût pour le contribuable parisien, déjà très malmené ces temps-ci ?

    Impertinence ultime : ce projet ne serait-il pas un échappatoire pour un gouvernement et une municipalité qui sont incapables d'accroître le nombre de taxis dans Paris ? personne n'aurait l'idée de proposer semblable montage à Londres où les taxis pullulent.

    Pour rejoindre notre association agréée, loi de 1901, apolitique et culturelle, Cliquer ICI

                                                                                                                           

       

  • Perle 1 hôtel musée bricard ouvert Bien protégé derrière son mur d'enceinte, l'ex musée Bricard de la serrurerie, 1 rue de la Perle (IIIe) a été rendu à l'habitation après rénovation tout récemment. Un propriétaire privé en a fait l'acquisition. Admirez le tympan profane et les deux putti joufflus qui le décorent de part et d'autre de la rosace.

                                                                                                     

    Au cours de sa séance du 1er octobre, la "Commission du Vieux Paris" a adopté une résolution visant à interdire des travaux de creusement de la cour pour, notamment, l'aménagement d'un parking pour voiture.

    Elle invoque à ce propos le PLU (plan local d'urbanisme) de Paris qui restreint la réalisation de parkings souterrains dans la capitale. Le PLU n'est pas opposable au PSMV (plan de sauvegarde et de mise en valeur) du Marais mais c'est l'objet de la mise en révision du PSMV de les rendre compatibles. La commission anticipe en somme des décisions attendues mais pas encore entérinées.

    L'avis de la "Commission du Vieux Paris" n'est que consultatif mais ses recommandations sont généralement suivies par le Maire de Paris. Il ne faut pas le confondre avec l'avis conforme de l'Architecte des Bâtiments de France, au titre du PSMV, qui est exécutoire. 

    La construction de cet hôtel particulier date de la fin du XVIIème siècle. Il est connu sous le nom de son constructeur, l'architecte Libéral Bruand. Tout comme son voisin l'hôtel Salé (musée Picasso) qui abrita l'Ecole Centrale des Arts & Manufactures à sa création, celui-ci servit de cadre à l'Ecole Nationale des Ponts & Chaussées.

    Il y a cinquante ans environ, la société Bricard en fit l'acquisition pour le restaurer et y implanta le "musée de la serrurerie" qu'on pouvait visiter encore il y a dix ans. Une nouvelle rénovation est ensuite intervenue pour sa transformation en demeure habitable.

    Limiter la place de la voiture dans Paris est un objectif auquel nous adhérons volontiers. Nous constatons simplement mais amèrement que le-dit PLU ne s'attaque pas à la prolifération des deux-roues motorisés, source de bruit, de pollution, d'encombrement des trottoirs, d'incivilités et d'accidents. Mieux, nous apprenons que la Ville de Paris va offrir 18.000 places de plus en surface aux motos.

    Va-t-elle en même temps résilier la charte signée début 2007 avec l'association "Les motards en colère" (ils le sont restés, en dépit de cette faveur), qui les autorise, de manière illégale (le préfet de police n'a pas voulu cautionner cette initiative) à stationner et à rouler sur les trottoirs.

    Denis Baupin, Adjoint au Maire pour les déplacements, s'était justifié à l'époque en disant: "ces mesures sont transitoires en attendant qu'il y ait davantage de places de parking deux-roues." Nous y voilà et nous attendons maintenant que le Maire de Paris renonce à cette charte controversée. La vérité est qu'on en doute.

    On peut donc s'interroger sur l'inadéquation entre ces mesures du PLU qui visent à expulser quelques voitures du sous-sol de Paris, et une politique qui fait la part désormais trop belle aux propriétaires d'engins polluants qui se garent en surface, où ils veulent et sans payer.

    Bien sûr, la Commission du Vieux Paris n'a pas vocation à se préoccuper de la pollution et du cadre de vie. Le Maire, oui.

                                                                         

  • Mairie IV vue générale

    Un conseil d'arrondissement s'est tenu le lundi 29 juin à 19h00 en mairie du IVe, sous la présidence de Dominique Bertinotti.                                 

                                                                                     

    Le conseil a débuté par une passe d'armes entre majorité municipale et opposition, orchestrée par l'UMP Vincent Roger, à propos de la pression fiscale, qui augmente fortement à Paris comme on le sait. Réponse de la Maire : Bertrand Delanoë  l'avait annoncé, car il fallait financer une gestion ambitieuse en matière d'équipements et de logement et il a été élu [confortablement] sur ces bases. On pourrait rétorquer qu'il n'avait pas parlé d'une hausse aussi massive mais il est vrai que les impôts locaux restent à Paris inférieurs à la moyenne nationale. Tant pis donc pour le pouvoir d'achat des parisiens, qui subissent un coût de la vie (notamment sur le logement) plus élevé lui aussi que la moyenne nationale.

    Nous avons relevé une information qui nous désole : le nouveau règlement de décembre 2007 sur la publicité, qui devait garantir un meilleur respect du paysage urbain en réduisant le caractère invasif des panneaux et enseignes, a été rejeté par le tribunal statuant en appel. La Ville envisage d'aller en cassation mais, pour le moment, les lobbies du commerce ont gagné la bataille. On se réjouira, dans le Marais, de bénéficier d'un règlement spécifique qui, s'il était complètement appliqué, apporterait une protection que Paris dans son ensemble n'a pas.

    Ces débats sont intéressants mais ils ont été supplantés par l'affaire clochemerlesque de la rue Rambuteau. (voir articles précédents des 16 et 19 juin). En réponse à un voeu de la Verte Corine Faugeron, qui proposait de transformer toute la rue Rambuteau, de Sébastopol à Archives, en espace "de rencontre" (circulation contingentée, vitesse limitée à 15 km/h, mélange véhicules/piétons ….), de façon à assurer cette "unité" que certains voudraient recréer, Dominique Bertinotti, non sans panache, a défendu "son approche" et pas "sa solution". Elle ne veut s'interdire aucune piste, et à ce titre, elle a refusé la demande de Mme Faugeron d'éliminer d'emblée toute option visant à rétablir une circulation là où elle disparu depuis 1977.

    On a appris qu'une nouvelle réunion se tiendra le 9 juillet, en mairie du IIIe, pour écouter à nouveau les riverains et constituer un "conseil de rue". Ceux qui se sentent concernés ont naturellement tout intérêt à s'y rendre.

    On est en droit de s'interroger, toutefois, sur la démarche. Ce type d'instance n'a aucune existence  légale. On pourrait en dire autant des conseils de quartiers, qui ne représentent personne et n'ont aucun pouvoir, mais au moins leur acte de naissance figure dans la loi SRU (solidarité et renouvellement urbain). Au-delà, c'est l'auberge espagnole : chaque maire décide d'une charte qui ne s'inscrit dans aucun cadre juridique.

    Là nous allons plus loin. Le "conseil de rue" serait le fruit de la démocratie participative que prône Ségolène Royal, l'inspiratrice de Mme Bertinotti. Rien ne le réglemente. Elle en fait pourtant la cheville ouvrière de sa démarche. On remarquera au passage que la rue Rambuteau est pour moitié sous la responsabilité du Maire du IIIe, Pierre Aidenbaum, qui pourrait bien invoquer un autre mentor. On va voir comment cette contradiction sera surmontée.

    A propos de "l'unité" de la rue qui fait figure de religion, Mme Bertinotti nous la présente comme le présupposé du cabinet qui a été chargé de l'étude. Il s'agit du CSTB (centre technique et scientifique du bâtiment), un EPIC (établissement public industriel et commercial) dont le sérieux n'est pas discutable. Ce sont des architectes-urbanistes compétents qui sont parvenus à cette conclusion.

    Nous ne sommes pourtant pas obligés d'y adhérer. "L'unité d'une rue" n'est pas un postulat qui s'impose au raisonnement. El les urbanistes, même compétents, font souvent des erreurs, comme celles qui ont conduit à la construction du "Quartier de l'Horloge" (**), la piscine St Merri, la Cité des Arts ou le gymnase Michel le Comte (il serait cruel de poursuivre le décompte).

    Nous avons un souhait : que le bon sens l'emporte et que les habitants aient le libre choix, sans manipulation, d'exprimer ce qu'ils veulent. Pour notre part, qui représentons une sensibilité qui traverse les courants politiques et milite pour une meilleure qualité de vie, notre choix est fait : qu'on laisse les abords de Beaubourg tranquilles et qu'on requalifie le tronçon Beaubourg-Archives en élargissant les trottoirs à la manière de la rue de Bretagne (IIIe). Roulez tambours !

                                                                                                                       

    (**) clin d'oeil à nos amis de l'ASSACTIVE qui font tout pour l'humaniser

    Post-scriptum du 2 juillet 2009 :

    Corine Faugeron, maire-adjointe du IVe et élue Verte de l'arrondissement, nous demande de publier la mise au point suivante :

    Citation

     A propos du règlement de la publicité, en réalité le recours des lobbys  a é
    té rejeté et le Maire de
    Paris   aurait pu décider de le mettre immédiatement en action tel qu'il avait été voté. Il en a décidé autrement sous prétexte de " respect des procédures démocratiques" et pourtant rien n'obligeait à redémarrer à zéro avec tous les risques que cela comporte. Cette situation explique la réponse un peu alambiquée de la Maire d'autant plus qu'elle était tout à fait en accord avec le premier règlement.

                                                                

    Mots-clés : requalification rue Rambuteau, plateau Beaubourg

                                                                                                       

  • Reunion mairie III rambuteau ret

    Une centaine de personnes se sont rendues à la mairie du IIIe le 18 juin pour manifester leur désapprobation du projet de retour des voitures sur la portion de la rue Rambuteau qui va des rues Beaubourg à Saint Martin (IIIe et IVe).

                                                                                                                          

    Ils étaient en colère ces riverains de la rue Rambuteau venus en masse exprimer leur réaction à l'annonce d'une étude commanditée par la Maire du IVe, Dominique Bertinotti, faisant état d'un retour de la circulation automobile sur le tronçon compris entre les rues Beaubourg et Saint Martin.

    Le Maire du IIIe, Pierre Aidenbaum, est venu en personne soutenir son Adjointe à la voirie Monique Saliou. Il a exprimé sa réprobation qu'une réunion qui devait réunir des conseils de quartier du IIIe et du IVe se soit transformée, sous l'emprise  de l'émotion et par la grâce de quelques tracts et d'échanges sur la blogosphère, en action de résistance à un projet qui a été rejeté avec véhémence.

    Pierre Aidenbaum a dû se rendre à l'évidence, un sujet comme celui-là ne pouvait pas laisser la population insensible. Penser le contraire aurait été le signe de sa part d'un manque de maturité politique. Comme cette qualité ne lui fait pas défaut, il faut croire qu'il a adopté cette posture pour des raisons tactiques.

    On ne  trouvait d'ailleurs pas que des habitants  dans l'assistance : la Député "Verte" de la circonscription, Martine Billard, était présente. Elle a pris la parole pour dire qu'il serait aberrant de rendre cette voie, piétonne depuis 1977, à la circulation. On y trouvait aussi l'Adjointe à la Maire du IVe Corine Faugeron, Verte elle aussi, qui n'a fait qu'appuyer cette déclaration, Martine Weill-Reynal, élue UMP du IIIe, en soutien aux riverains mécontents, et enfin deux présidents d'associations du IIIe, la nôtre évidemment et L'ASSACTIVE, qui regroupe les habitants du quartier de l'horloge, bien placés pour avoir un avis sur la question.

    Le président du conseil de quartier Saint Merri, courageux mais téméraire, est intervenu à contre courant, de façon haineuse et hystérique. Couvert de huées, il a remis sa veste et s'est retiré.

    Dans une atmosphère partiellement apaisée par le départ de cet individu, Pierre Aidenbaum a pu déployer son talent en reprenant une rhétorique qui s'efforce de démontrer que rien n'est décidé, que les habitants continueront d'être consultés à travers un conseil de rue ou toute autre structure de représentation des riverains, et qu'à ses yeux une seule décision a en ce moment ses faveurs : limiter la rénovation au tronçon Archives-Beaubourg, élargir les trottoirs et humaniser la rue. C'est exactement ce que nous-mêmes avons proposé dans notre article du 24 avril. (voir "archives" avril).

    Nous avons demandé au Maire s'il avait le sentiment d'avoir été pris à contre-pied par l'étude de la Maire du IVe, qui visait essentiellement le plateau Beaubourg et incidemment seulement ce petit morceau de rue (qui n'est du reste habité que sur le IIIe), et qui a mis le feu aux poudres. Nous n'attendions pas de réponse de sa part. Mais sa façon de s'en défausser valait autant qu'une déclaration. Avec la quasi totalité des participants, nous sommes repartis rassurés.

                                                                                                                      

    Mots-clés : Rue Rambuteau requalification, plateau Beaubourg 

                                                                                                                                          

    Post scriptum du 20 juin : la lettre de Hubert Levy Lambert adressée aux deux maires mérite d'être diffusée pour son humour : Lettre Hubert Lévy Lambert

                                                                                                 
                                                   

  • Rambuteau beaubourg

    Rue Rambuteau, à l'angle Beaubourg. Un espace réservé aux piétons et aux vélos. Pour longtemps ? Peut-être pas.

                                                                                                                                                    

    Nous avons abordé le dossier de la "requalification" envisagée de la rue Rambuteau par une promenade sur le tronçon qui va de la rue des Archives  à Beaubourg vivrelemarais avril 2009. Nous nous sommes arrêtés là, parce qu'on sort du Marais mais aussi, bien franchement, pour la raison que nous n'avions pas d'avis au-delà.

    En revanche, du côté des mairies d'arrondissements (IIIe et IVe), les évènements se sont enchaînés. Le 25 mai, on apprenait en mairie du IVe l'existence d'un projet élaboré. Et pas simplement une esquisse de réflexion genre remue-méninges. Il prévoit de réserver le domaine de la rue compris entre Beaubourg et Sébastopol …. aux piétons, comme c'est la tendance aujourd'hui ? non, …. aux voitures !

    Il est vrai que l'urbanisme de cette section a quelque chose d'hétéroclite. Jusqu'à la rue Saint Martin, la voie est piétonne. Puis cette rue qui descend du nord, fait un coude vers l'ouest pour déverser son (maigre) trafic automobile dans la section suivante de Rambuteau. On arrive alors à Sébastopol et on passe dans cet autre univers qui longe les Halles, un autre arrondissement, le Ier, qui apparemment ne s'associe pas à la réflexion.

    En résumé, Rambuteau est un pot-pourri, un méli-mélo de chaînons qui se suivent et ne se ressemblent pas. Est-ce gênant ? on est tenté de répondre : non. Mais on peut comprendre, ou craindre, que des urbanistes épris d'harmonie, et des maires séduits par leurs sirènes, se sentent prêts à les entendre.

    Pour ce qui nous concerne, nous ne prendrons pas part au débat à ce stade car il semble qu'une émotion excessive se soit dégagée de la réunion du 25 mai. Nous avons du mal à croire que la Ville de Paris, engagée depuis huit années, avec des résultats, dans une politique de réduction du trafic automobile se mette soudainement à transformer une voie piétonne en axe de circulation.

    Le Maire du IIIe prend la relève avec une réunion d'information le jeudi 18 juin à 19h30 dans sa mairie,   2 rue Eugène Spüller. Ceux qui veulent y voir un peu plus clair ont intérêt à s'y rendre.

                                                                                                                                         

    Mots-clés : Rambuteau, requalification, espace Beaubourg Saint Merri

                                                                                                                                                       

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    Francs bourgeois archives rue barrée dimanche
    Francs bourgeois rue encombrée dimanche

     

     

     

     

     

     

    Airparif analyses

     

    Ces deux images et le tableau illustrent le jugement réservé que nous portons sur le dossier : en haut, à gauche, le déploiement de forces de l'ordre sur tous les accès à la "zone interdite", au-dessous la foule des promeneurs du dimanche, en bas, un tableau d'analyse de l'air de Paris que nous devons à l'organisme officiel AIRPARIF.


    Au passif de l'expérience, dont nous avons reconnu au départ qu'elle allait dans le sens de l'histoire, les moyens considérables que la police doit mettre en place chaque dimanche. Il ne fait aucun doute que nous payons cher cet effort, soit directement par leur financement, soit indirectement par un déficit de moyens disponibles pour assurer l'ordre et la sécurité en semaine.

    Qu'en disent les personnes concernées ? pour faire simple : les bars-restaurants se réjouissent d'un afflux de consommateurs. Les autres commerces, la mode notamment, affirment que leur chiffre d'affaires est moins bon car les promeneurs ne sont pas des acheteurs. Quant aux riverains, ils se plaignent de l'absence du bus 29 pour aller au marché Bastille le dimanche matin et affirment qu'ils se barricadent chez eux l'après-midi pour éviter d'affronter une foule qui les dérange.

    Si on s'en tient à ces constatations, on est "pat", pour reprendre un terme qui est bien connu des joueurs d'échecs.

    Nous pensons qu'il faut battre les cartes à nouveau. Les données de pollution d'AIRPARIF nous en fournissent l'occasion. Que lisons-nous sur le document plus haut : on s'est débarrassé du dioxyde de souffre. Très bien. On contient bien le monoxyde de carbone. Tant mieux, il tue de façon foudroyante. Mais le benzène, C6H6, qui est 2,7 fois plus lourd que l'air, cancérigène, "puissant toxique cardio respiratoire", on nous dit sans rire, qu'il est inférieur aux valeurs limites "sauf à proximité du trafic" !

    On le connaît bien. C'est lui entre autres qui se dépose en crasse sur les stores de magasins, les murs, les tentures et le mobilier de nos appartements. Et au fond de nos bronches.

    Même déclaration à propos des particules "qui pénètrent jusqu'au poumon profond et sont potentiellement toxiques ou cancérigènes". Tout va bien sauf à proximité de la circulation ! Et pour les oxydes d'azote, il y aura dépassement si rien n'est fait sur la circulation dans le centre de Paris (autre document AIRPARIF : évaluation de l'impact, sur la qualité de l'air, des évolutions de circulation mises en oeuvre par la mairie de Paris entre 2002 et 2007)

    Sur ce dossier, nous nous interrogeons sur l'attitude de la Mairie de Paris qui donne le sentiment de vouloir étouffer le problème. Il est impossible d'obtenir (nous l'avons essayé) que des mesures soient faites aux heures de pointe et dans les rues étroites de nos quartiers, envahies par des véhicules polluants. On donne de la nourriture BIO aux enfants des écoles mais on ne se préoccupe pas de ce qu'ils respirent.

    Il faut le savoir, AIRPARIF dispose sur Paris de cinq "stations de mesure permanentes", seulement. Pour ce qui nous concerne, la plus proche se trouve en hauteur (2,7 mètres), sur l'esplanade totalement dégagée des Halles ! C'est clair, on ne cherche pas à connaître la pollution dans les rues encombrées, car les politiques ne veulent pas de décisions drastiques qui réduiraient la circulation des véhicules motorisés. "Il n'est pas question de faire du centre de Paris un sanctuaire !" On répond à une question sérieuse par une formule assassine, car chacun sait qu'un sanctuaire est un lieu épouvantable.

    Il vaut mieux laisser les gens s'asphyxier. Ils ne s'en apercevront pas tout de suite et après nous, le déluge.

    Seul Denis Baupin, qui joue les anachorètes à l'Hôtel de Ville sur le sujet en prêchant dans le désert, avance des mises en garde et des propositions. Personne ne l'écoute sérieusement. Les 23, 24 et 25 mars, le quotidien "Le Parisien" a porté le sujet sur le devant de la scène. Nous ajoutons notre modeste contribution pour qu'il ne la quitte pas. On aimerait que notre députée, Martine Billard, Verte elle aussi, lui prête main forte et soutienne notre position.

    Pour revenir sur la piétonnisation du centre historique de Paris, à la lumière de ce qui précède, la question relative à la rue des Francs-Bourgeois devient parfaitement dérisoire. Il est indispensable d'aller beaucoup plus loin, de façon à réduire sensiblement la circulation des voitures et des deux-roues motorisées sur l'ensemble du Marais. Et pas seulement le dimanche. Tout le temps.

    On va nous demander : "et comment faites vous ?". Nous répondons que c'est à la Mairie de Paris, qui dispose des moyens d'étude et de réalisation, et de l'exemple de toutes les villes qui ont résolu le problème de leur centre historique, de prendre une décision et de la mettre en oeuvre.

    De notre côté, nous avons choisi d'agir. Notre association va se doter d'un détecteur portatif agréé, avec lequel nous pourrons procéder à des mesures ponctuelles, dans les rues, dans les cours, et au niveau du sol pour reproduire les conditions dans lesquelles un enfant respire. Nous respecterons les règles de l'art en la matière, de façon que nos mesures soient opposables à ceux qui sont responsables de la santé publique.

     

                                                                                                                                           

  • Tricycle

     Département de la S.T.E.H. (services de transports écologiques à propulsion humaine), Trip'Up utilise ce genre de véhicules à trois roues pour le transport des colis et des personnes.

     

    Véhicule rêvé pour le Marais : pas de pollution, pas de bruit, faible dangerosité, bonnes performances grâce à l'assistance d'un moteur électrique …, nous sommes ravis de le trouver dans nos rues et prions pour que l'initiative réussisse.

    On peut le commander comme un taxi, pour une course dans Paris. Stéphen Feingold, le fondateur de Trip'Up, avec une flotte de cinq tricycles, propose des courses ou des circuits touristiques dans le Marais. Ce sera un peu plus cher qu'un taxi (5 € de prise en charge plus 5 € par kilomètre), mais plus ludique. Il faut dire que ces engins valent une petite fortune : 10.000 € le tricycle !

    Selon le fondateur, les véhicules sont agréés par la préfecture mais ne sont pas autorisés dans les stations de taxis traditionnels. On doit les héler, ou leur téléphoner : 09 70 40 66 69  et  06 14 11 69 33.

     

    Mots-clés : Trip'Up, tricycles taxis, STEH, Stephen Feingold

                                                                                                                

  • Vieille temple dimanche paysage

    La rue Vieille du Temple, au carrefour Francs-Bourgeois, le dimanche 14 septembre 2008. Déjà piétonnisée de fait, comme la rue des Francs-Bourgeois (Photo VlM).

                                                                                                                

    La réunion publique du 11 septembre en mairie du IIIe, annonçant la piétonnisation, à l'essai, le dimanche après-midi, de l'espace compris entre ces rues et leurs affluentes, La Perle, Parc-Royal et Sévigné a mobilisé le Landernau médiatique, dont une équipe de France 3 Île-de-France qui nous a invités ce dimanche à prendre part à un reportage.

    Nous n'avons pas échappé à la question : "qu'en pensez-vous ?"

    Il fallait tout d'abord rétablir une réalité qui a été occultée par le fait que la mairie du IVe n'a pas communiqué sur le sujet de manière synchrone avec celle du IIIe. Tout le monde ignore par conséquent que la zone visée par l'expérimentation comprend la rive gauche (IVe) de la rue des Francs-Bourgeois mais aussi la portion sud de la rue Vieille du Temple et un périmètre délimité par la rue du Roi de Sicile. Les rues des Rosiers, Ferdinand Duval et des Ecouffes en font naturellement partie.

    Ceci étant, nous avons rappelé aux journalistes que nous insistons depuis des années auprès des Maires des deux arrondissements pour que  la circulation des véhicules motorisés soit réduite, dans les artères étroites du centre historique de Paris. Nous avons nos hiérarchies : il y a des véhicules prioritaires à nos yeux et des secteurs prioritaires. Sont prioritaires, par ordre d'importance : les véhicules de secours, les services publics (dont les taxis), les riverains, puis les livraisons (qu'il faut réglementer) et, pour finir, une circulation qu'il faut réduire, celle des véhicules de passage.

    Il y avait un secteur prioritaire, celui des grossistes du périmètre Beaubourg-Temple, où des dispositions audacieuses étaient attendues de la part du Maire du IIIe, après l'étude et les propositions concrètes de l'APUR (atelier parisien d'urbanisme), les multiples réunions qui se sont tenues sur le sujet et pour finir une annonce de sa part qui, quoique timide, nous apportait quelques perspectives d'amélioration, notamment l'interdiction de circuler dans la rue des Gravilliers, pour les non riverains. Tout s'est sublimé (*) avec les élections. Rien ne subsiste de nos maigres espoirs.

    Alors, que penser de l'expérience Francs-Bourgeois ? Bien sûr elle va dans le bon sens mais notre regret est qu'elle ne soit pas présentée comme la première réalisation d'un plan d'ensemble de limitation du trafic dans le Marais et, comme nous le disions plus haut, que le dossier le plus critique en matière de circulation n'ait pas reçu encore l'ombre d'une esquisse de traitement.

    (*) sublimation = passage direct de l'état solide à l'état gazeux

                                                                                                                                 

  • Non, il ne s’agit pas d’une photo montage ! ce camion semi-remorque, trois essieux, à l’enseigne "CHINA SHIPPING", manoeuvre rue des Haudriettes (IIIe) pour se loger dans un espace livraisons qui a été conçu pour héberger deux à trois fourgonnettes.

    Il doit se reprendre plusieurs fois et tant pis pour les potelets qu’on déforme, tant pis pour la longue file de voitures qui se forme derrière, tant pis pour le bus 29 et ses passagers, tant pis pour les tympans des riverains qui subissent le déferlement de décibels des klaxons.
    La scène s’est déroulée le lundi 22 janvier à 17h15. Le camion est resté deux heures sur place. Il n’a pas été constaté d’intervention de la police.

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    Et pourtant !

    Depuis le 1er janvier 2007, un accord signé par le Maire de Paris et son Adjoint Denis Baupin, avec 46 autres partenaires, syndicats de transporteurs, entreprises de transport, chambres consulaires, préfecture de police …. , s’applique dans Paris.
    Il différencie les camions de moins de 29 m² de plateau, et ceux qui vont jusqu’à 43 m². Pour les premiers, 29 m² c’est un plateau de 10 m de long environ auquel il faut ajouter le tracteur. N’essayons pas d’imaginer les autres !
    La présence d’un engin aussi grand dans les petites rues du Marais est une abérration en soi. Une réglementation locale, dont l’accord conclu prévoit explicitement l’existence (où est-elle ?) devrait les interdire radicalement. En tout état de cause, ce camion est en infraction puisque les véhicules de son gabarit sont interdits de 17h00 à 22h00.
    Autre infraction : l’accord stipule que le stationnement à fins de livraison ne doit pas excéder 30 minutes. Des disques de stationnement sont désormais obligatoires. Ici, le déchargement a duré deux heures.

    Il y a au moins trois conclusions à tirer de cet évènement qui n’est malheureusement pas isolé.
    Tout d’abord, il faut que la Mairie de Paris édicte des règles appropriées pour les quartiers du centre.  URGENT !
    Ensuite, la voirie doit se méfier des espaces livraisons adjacents qui offrent à des monstres comme celui-là la possibilité matérielle de stationner sur plusieurs places.
    Pour finir, on regrettera une fois de plus que la police ne soit pas en observation sur quelques points névralgiques pour pouvoir réagir vite.

    Une précision s’impose toutefois, pour couper court à une objection qui vient immédatement à l’esprit. Si pour des raisons de force majeure, des  livraisons hors normes doivent avoir lieu (déménagements, par exemple), il n’est pas question de les interdire mais l’opération doit faire l’objet d’une demande auprès de la mairie ou de la police pour qu’elle se déroule de manière organisée, après que la voie concernée, notamment, ait été fermée à la circulation.