Vivre le Marais, Vivre Paris Centre !

Chronique de la vie au cœur et autour du centre historique de Paris

Catégorie : circulation centre de Paris

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    Temple 109 gopuff 16 01 23
    Dark Store Gopuff, 109 rue du Temple/4 rue de Montmorency (IIIe)

     

     

    On se rappelle cette publication du 16 août 2022, en écho à un article de fond du quotidien Le Parisien sur le sujet. Il était question de l'ouverture d'un Dark Store dans les anciens locaux d'un "U Express". Elle posait toute une série de problèmes aux riverains : stationnement et manœuvre des camions-livreurs entre Montmorency et Temple, encombrements dans ces rues étroites des vélos/triporteurs pour les livraisons à domicile…

    On relevait cependant qu'il existe un rationnel qui milite pour ce nouveau concept de vente : le recours pour les derniers hectomètres à des véhicules légers non polluants.

    Il restait à vérifier chez nous en vraie grandeur qu'il existe un marché pour des consommateurs qui ne souhaitent pas se déplacer pour faire leurs achats et un modèle économique qui permet au commerçant de rentabiliser son affaire.

    Daniel, un riverain qui a suivi les événements nous décrit la situation :
     
    "Les locaux ont été approvisionnés courant juin et l'activité a démarré à la fin du mois. Au tout début quatre à cinq livreurs étaient présents de 08h00 à 23h00 sept jours sur sept ; courant septembre le nombre de livreurs a diminué et les horaires d'activité ont été réduits. Fin novembre l'activité était limitée aux après-midis et début décembre l’entrepôt a fermé.
     
    Le local commercial est désormais fermé et les produits alimentaires stockés sont restés sur les rayons. Si on en croit les livreurs, l'activité n'était pas suffisante et les dirigeants en ont tiré les conséquences.
     
    Conclusion : les lois du marché sont plus efficaces que nos politiques pour réguler l'activité de ces sociétés fantômes !"
     
    Une hirondelle ne fait pas le printemps. Il est probable que l'emplacement ne convient pas à l'implantation d'un commerce de proximité quel qu'il soit. Nous l'avions dit dès le début de l'implantation du U Express, il y a trop de supérettes dans un rayon de 500 mètres pour le nombre d'habitants. Il est possible que d'autres dark stores s'implantent ailleurs et prospèrent dans Paris-centre. Est-ce souhaitable ? C'est un autre sujet !
     
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    Anne hidalgoAnne Hidalgo, photo de campagne 2020

     

     

    Au cours de notre entretien du 20 décembre, Florent Giry nous a rappelé qu'il se sentait lié par les engagements de campagne de la candidate Anne Hidalgo et qu'à ce titre il  n'y avait qu'une attitude possible : celle qu'il défend !

    Nos amis, le Collectif des riverains du XIe, en bute aux nuisances des débits de boissons qui sont nombreux dans leurs quartiers et peu soucieux de l'ordre public et du bien-être général, nous rappellent fort à propos cet autre engagement de la Maire et de ses alliés :

    "STOP AU BRUIT ! Verbalisation des deux roues et des véhicules trop bruyants, intervention de la police municipale en cas de tapage nocturne dans la rue. Mise en place d’un « permis à points » pour les établissements de nuit."

    Le "permis à points", utilisé en Suisse, est une mesure que nos amis revendiquent depuis des années. On peut craindre, en dépit de l'engagement, qu'elle ne quitte pas les oubliettes où elle sommeille.

    Ce n'est pas tout. Il était écrit noir sur blanc que les impôts n'augmenteraient pas. La taxe foncière est relevée de 52,5 % !

    A propos de la circulation dans Paris-centre, l'engagement de la Maire était formulé ainsi : " Piétonisation du centre de Paris où la circulation sera limitée aux personnes à mobilité réduite, aux riverains, aux taxis, aux véhicules d’urgence, aux artisans, aux commerçants et aux navettes électriques".

    On se demande si les navettes électriques verront un jour le jour mais il est bien souligné que les véhicules des riverains sont prioritaires. Contrairement à ce que M. Giry veut nous imposer, Anne Hidalgo ne s'est pas engagée à envoyer les résidents dans un dédale de rues pour leur ôter le goût de prendre leur voiture quand bien même ce serait quelques fois l'an et pour des motifs impérieux…

    Se référer à des engagements de campagne pour justifier de mesures concrètes est dangereux car l'argument se retourne facilement contre le plaideur.

    Avançons sur ce dossier dans le respect du bon sens, de la raison et des habitants !

    GS

     

  • Place ste catherine zig zagPlace du Marché Ste Catherine (IVe) : un îlot de quiétude dans le Marais, réservé strictement aux piétons

     

     

    Nous nous sommes efforcés dans un article du  24 novembre 2022 de clarifier la situation de ce dossier. Entre temps, les conseils de quartiers concernés ont fait connaitre leur position : elle s'oppose légitimement au choix de la mairie de placer des bouchons (panneaux "circulation interdite sauf bus et véhicules prioritaires") sur les axes principaux pour éjecter la circulation "présumée de transit", bouchons qui auront pour effet de dérouter les riverains et autres ayants droit de leur chemin naturel chaque fois qu'ils auront besoin de se servir de leur véhicule personnel.

    Voir résolution des conseils de quartiers

    A cette déclaration, la mairie de Paris-centre a répondu en substance ce qui suit :

    Le projet initial comprenait environ 40 modifications de sens à l’échelle des IIIe et IVe. À l’issue de la concertation, la moitié seulement est retenue, …. Depuis la présentation de juillet 2022, une nouvelle modification a été retirée sur la rue des Tournelles, ….. Des axes importants comme la rue de Bretagne, la rue Saint-Paul, la rue du Grenier Saint-Lazare, resteront inchangés dans leurs sens. Les GPS usuels (Google Maps, Waze) seront mis à jour très rapidement….

    Les interventions sur ce quartier vont s’échelonner de janvier jusqu’à la fin de l’été 2023. Il est indispensable que certaines modifications prioritaires soient faites en anticipant la Zone à Trafic Limité (Paris-centre élargi)….. Pour ce projet, nous nous sommes inspirés de nombreuses villes …. afin de simplifier les contrôles (par exemple réduire le nombre d’entrées dans la zone).

    Ce projet répond à une demande :  70 % des ménages n’ont pas de voiture, et ce nombre baisse régulièrement, alors que la population du IVe est stable voire en augmentation (INSEE), et seulement 8 % des trajets domicile- travail des habitants des IIIe et IVe sont effectués en voiture (APUR). La refonte du plan de circulation fait aussi partie du programme sur lequel nous avons été élus. Le principe de la révision du plan de circulation ne saurait être, de ce fait, remis en question…..

     Nous espérons que cette réponse et notre récent échange en Mairie permettent de clarifier les objectifs de cette mesure et de remporter votre adhésion.

    Ariel Weil, Maire de Paris-centre ; Florent Giry, Adjoint circulation ; Boris Jamet-Fournier, conseils de quartiers

     

    Florent-GiryFlorent Giry, ingénieur des pont et chaussées, Adjoint au Maire de Paris-centre en charge de la circulation

     

    Nous avons rencontré Florent Giry le porteur de ce projet pour lui dire que nous souhaitons le succès de sa démarche mais qu'il est en train de s'aliéner la population en traitant son recours à la voiture comme du transit. Pour bien comprendre ce qui nous attend, l'un de nous rentrant chez lui d'un séjour en province en remontant la rue des Archives sera bloqué en cours de route et envoyé dans un labyrinthe, alors que le bus devant lui continuera sa route…

    J'ai rappelé notre position à M. Giry : les riverains et autres véhicules indispensables devront bénéficier  des mêmes autorisations que les bus et véhicules prioritaires. Je ne désespère pas que le Maire Ariel Weil, qui en de nombreuses circonstances s'est montré attentif à la qualité de vie de ses administrés, redéfinisse sa position sur ce point capital.

    C'est l'un des vœux que je forme à l'aube d'une nouvelle année qui s'annonce pleine d'embuches mais riche d'opportunités.

    Gérard Simonet

     

  • Archives-rambuteauCarrefour Archives-Rambuteau, 24 novembre vers midi : piétons, bus, taxis, voitures, motos, cyclistes, artisans et livraisons (Photo VlM)

     

     

    On parle depuis plusieurs mois d'une "zone à trafic limité" (ZTL) qui s'étendrait sur les arrondissements I, II, III et IV, et la bande rive gauche limitée par la Seine et le boulevard Saint-Germain. On en parle mais son contenu et sa date de mise en service sont encore très flous.

    En même temps, comme s'il y avait deux autorités à Paris (ce qui ne serait pas forcément une mauvaise chose…), on s'est agité en mairie de Paris-centre dans de nombreuses réunions avec les Conseils de Quartiers autour d'un "Plan de Circulation Marais".

    Nous en avons abondamment parlé au mois d'août. La situation n'a pas beaucoup changé à ce jour si ce n'est que les Conseils de Quartiers ont décidé de se manifester en produisant… un manifeste sous forme de résolution pour dire que les mesures qui ont été suggérées par la mairie de Paris-centre sont tout simplement irréalistes et inacceptables.

    Leur position est consignée dans un document que Florent Giry, Adjoint au Maire chargé de la voirie a bien reçu et étudie. Télécharger le document.

    Ce sujet nous intéresse, nous concerne et nous motive. Nous sommes prêts à rencontrer M. Giry pour en parler, et l'aider s'il le veut bien à le formuler d'une manière raisonnable. Ses suggestions de tronçonner et inverser des axes de circulation comme la rue des Archives relèvent du gag et son anathème lancé contre la circulation de transit est un prétexte qui de notre point de vue ne répond pas aux enjeux.

    Gérard Simonet

     

  • Mfmk Elizabeth_II_in_Berlin_2015_(cropped)

    Marie-Françoise Masféty-Klein (à gauche) est Présidente de l'association Culture & Patrimoine. Nous avons créé  ensemble les "Moments Lyriques du Marais" et elle assume en totalité les visites guidées que nous considérons aussi comme une activé culturelle commune. Elle nous parle d’Élisabeth II dont on célèbre en ce moment les obsèques.

     

     

    Souvenirs, souvenirs….

    D'un âge très légèrement avancé, je me souviens fort bien du couronnement en juin 1953 de la reine Elizabeth II alors que j’étais une petite fille. Nous étions à Maisons Lafitte chez ma grand-mère qui, chose exceptionnelle à l’époque, avait un poste de télévision. C’était d’ailleurs la première fois que je voyais la télévision. Il faut comprendre la magique surprise que c’était en ce temps-là d’être ainsi en même temps dans un salon de banlieue ET à Londres. Petite fille je me vois encore très bien, entourée de toute la famille et de nombreux voisins.

    Bien sûr l’écran était tout petit devant une grosse boîte qui retransmettait les images et évidemment toute la cérémonie était en noir et blanc. Les images étaient un peu floues mais la magie était totale et les spectateurs autour du poste étaient silencieux, respectueux de l’abolition de l’espace entre la France et l’Angleterre. J’ai appris qu’au lendemain de ce couronnement, plus de 3 millions de Français avaient acheté une télévision. Un autre monde commençait !

    Mes études en classe de philosophie au Lycée Français de Londres terminées je me promenais beaucoup dans les musées de cette capitale. Un jour alors que j’entrais au Victoria et Albert muséum, je croisai, à un mètre de moi,  Elizabeth II qui sortait de sa Rolls Royce. A l’époque cela m’a laissée indifférente bien que légèrement surprise.

    Profondément républicaine, les royautés ne m’intéressent guère et je suis étonnée d’apprendre que des milliers d’Anglais et d’étrangers font des heures de queue sous la pluie pour deux secondes devant le cercueil alors qu’on le voit beaucoup mieux à la télévision. Certes, 70 ans de règne qui se terminent, c’est une grande page du XXème et du début du XXIème siècle qui se referme avec le souvenir de tant de douleurs et parfois de joie pour les peuples du monde.

    Marie-Françoise Masféty-Klein

     

  • Capture d’écran 2022-09-12 203405La rue Saint-Merri, carrefour Temple, décrétée "rue aux écoles" à cause de l'école primaire/élémentaire située à son carrefour avec la rue du Renard.

     

     

    La mairie de Paris-centre poursuit à doses mesurées sa politique de pacification de l'espace public. Les résultats sont très visibles dans le secteur Temple-sud/Verrerie/Saint Merri (IVe). Les habitants ont fait entendre leur voix pour corriger des abus en matière de stationnement sauvage et la mairie y a été sensible. Ils ont soulevé un autre sujet : la rue St Merri, comme d'autres "rues aux écoles", devait se distinguer par un enrobé beige clair contrastant avec la couleur ambiante. Leur collectif a fait part de ses réserves à notre ABF (architecte des bâtiments de France) Samanta Deruvo. Nous seulement elles les a écoutés et corrigé ce projet mais on croit savoir que toutes les rues aux écoles à Paris auront le même traitement. Nous publions ci-dessous l'information diffusée par l'animatrice du collectif.
     
    ===============
     
    Le permis d'aménager pour finaliser le projet de transformation de notre rue en "rue aux écoles" a été accordé le 22 juillet dernier. Curieusement, il n'y a pas d'affichage visible de ce permis dans la rue Saint-Merri (si quelqu'un l'a quand même décelé, qu'il le signale). 
     
    Le permis d'aménager accordé n'est pas exactement identique à celui projeté. Si une seconde barrière pivotante sera effectivement posée côté rue du Renard "pour dissuader les véhicules d'entrer dans la rue à contre-sens", la reprise de la chaussée en enrobé beige clair a dû être abandonnée suite à un avis négatif de Mme Samanta Deruvo, ABF, "afin de ne pas interrompre la linéarité de la voie (visuelle) et d'éviter la fragmentation de l'espace public". 
     
    Nous nous félicitons de l'avoir alertée en amont sur ce problème important pour les riverains.
     
    L'enrobé sera donc en gris clair avec des essais préalables sur échantillons qui devront être validés par l'UDAP (Unité départementale de l'Architecture et du Patrimoine), voir en p. 21 de la notice de présentation
     
    Si d'aventure, quelqu'un voulait attaquer cette décision (PA 075 104 22 V0003), il faudrait déposer une requête devant le Tribunal Administratif avant le 22 septembre, ou bien faire constater par huissier l'absence d'affichage. Cette procédure me semble cependant vouée à l'échec. 
     
    Bien à vous tous, et bonne rentrée.
     
    Collectif Saint-Merri / Pierre au Lard,
     
    Nadine Colombel
     
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    Rue hôtel de villeAu carrefour de la rue du Pont Louis-Philippe, du quai de l'Hôtel de Ville et de la délicieuse rue des Barres il y a la rue de l'Hôtel de Ville, qui ne demande rien à personne ! (Photo mairie de Paris)

     

     

    C'est souvent au creux de l'été, dans la torpeur du mois d'août, que les dirigeants politiques annoncent leurs décisions les plus difficiles. Quand la mairie de Paris-centre nous a envoyé la mise à jour finale, datée du 18 août, de son dossier sur la "révision du plan de circulation du Marais et des Îles", nous avons craint le pire.

    Florent Giry, Adjoint au Maire Ariel Weil, en charge de la voirie, des mobilités et de la gestion des chantiers, nous a pourtant habitué à des mesures sages et d'inspiration saine comme le sont les aménagements de la rue du Temple et de la Verrerie. C'est pourtant avec la méfiance que nous inspirait la période estivale que nous avons pris connaissance du dossier. Ayez la curiosité de vous y plonger !

    Pour constater d'emblée qu'en vertu d'un salmigondis incroyable de considérations douteuses c'est la plus insignifiante des décisions qui est prise : la piétonisation de la rue de l'Hôtel de Ville, dans le IVe !

    On s'en réjouit car la mesure qui qualifie d'itinéraire malin cette pauvre petite rue ne va gêner personne, et c'est très bien ainsi….

    On se demande si M. Giry n'a pas joué un double jeu : suivre les orientations de l'Hôtel de Ville qui veut piétoniser le centre, et agir avec prudence et douceur car la population est à cran avec cette démarche.

    Nous profitons des circonstances pour rappeler notre position à ce sujet : en finir avec la hantise (ou le prétexte) et le mythe de la circulation de transit et interdire tout simplement la circulation des véhicules à moteurs, voitures et motos, dans Paris-centre….

    …. SAUF :

    • riverains
    • véhicules de secours et de services
    • BUS, taxis et VTC
    • véhicules de livraisons
    • véhicules titulaires d'un permis motivé de la mairie

    Et ne pas traiter les véhicules pour ce qu'ils FONT, mais pour ce qu'ils SONT.

    Abandonner la chasse aux itinéraires qualifiés de malins si elle aboutit à des fermetures complètes de rues à la circulation (panneaux cerclés de rouge), qui conduirait à restreindre la capacité de déplacement des riverains. Les voies conduisant à des parkings publics (ex Beaubourg-Renard) ne doivent pas être visées par la mesure. Le contrôle peut avoir lieu à l'entrée du secteur de manière aléatoire et doit donner lieu à des amendes appropriées.

    Sur ces bases nous estimons qu'il est possible de réduire la circulation en préservant les conditions de vie des habitants et les intérêts des commerçants. On nous opposera que l'acceptation des véhicules de livraison, avec ou sans mission locale, ouvre la voie à des abus. L'effet en sera limité et on peut le négliger.

    Il faut garder à l'esprit enfin que la circulation obéit aux lois de la mécanique des fluides : une baisse modeste du débit (10-20%) en transforme l'état, de régime turbulent en écoulement laminaire régulier et performant.

    Gérard Simonet

     

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    Motards ffmc rivoli 16 01 17Manifestation de motards à Paris, leur force de frappe !

     

     

    Clara Chassaniol, Députée de la 7ème circonscription de Paris (IVe, XIe, XIIe), nous transmet la réponse du Ministre Clément Beaune, interrogé par nous sur la justification du rejet par le gouvernement du décret sur l'entrée en vigueur en France du contrôle technique des deux-roues motorisés. Nous sommes sensibles à ses arguments et nous suivrons attentivement les mesures de substitution qu'il annonce mais il reste qu'à nos yeux c'est la capacité de nuisance de la "Fédération Française des Motards en colère" et ses menaces de rétorsion qui ont conduit l'Exécutif et le Président de la République à jeter aux orties un décret longuement préparé et attendu, en exécution d'une directive européenne que la plupart des pays ont transposée dans leur loi.

    Gérard Simonet

     

    Beaune clément et chassaniol claraClément Beaune et Clara Chassaniol

     

    Le décret du 9 août 2021 pris par le précédent gouvernement prévoyait la mise en place d’un contrôle technique pour les deux-roues au 1er janvier 2023. Cette question a suscité des inquiétudes légitimes et de la confusion. Le gouvernement a choisi une remise à plat nécessaire de ce sujet, en abrogeant le décret organisant le contrôle technique. Plutôt que le contrôle technique, le gouvernement a choisi de défendre des mesures alternatives, que nous discutons avec les acteurs concernés et nos partenaires européens, avec les mêmes exigences partagées de sécurité (objectif central de la législation européenne), mais aussi de réduction des nuisances environnementales et sonores.

    Mon objectif dans mon rôle de Ministre des Transports est clair et partagé : garantir la transition écologique du secteur des transports qui représente 30% des émissions de gaz à effet de serre. Ma priorité est ici celle de la réduction de la pollution : de l’air et sonore.

    Le cadre juridique européen prévoit la possibilité de mettre en place des mesures alternatives efficaces pour le renforcement de la sécurité routière (réforme du permis de conduire, obligation du port d’équipement de sécurité, campagnes de sensibilisation, amélioration des infrastructures). Plusieurs de nos partenaires (Pays-Bas, Irlande, Finlande) y ont déjà recours. Nous devons en même temps agir pour la protection de l’environnement et lutter contre la pollution sonore et de l’air (renforcement des normes d’homologation, actions de sensibilisation…).

    Garantir la sécurité, la réduction des nuisances, notamment le bruit, et la protection de l’environnement : je porterai ces priorités dans les prochains mois avec les fédérations de motards et les associations environnementales.

    Cette discussion doit mener à une réflexion plus large sur les nuisances dans les grandes villes, notamment à Paris. En tant que député élu de la 7ème circonscription de Paris, je serai tout particulièrement engagé dans ce combat local et national.

    Clément Beaune

    Ministre Délégué chargé des Transports de France

     

  • Cirulation paris centreEn 20 ans, le profil de la circulation dans le centre de Paris a beaucoup changé. Les véhicules motorisés sont beaucoup moins nombreux à l'exception des motos et scooters dont les nuisances restent un sujet de préoccupation pour les résidents (Photo Sortir A Paris)

     

     

    On ne dispose pas d'appareils de mesures mais c'est une évidence pour nous : le nombre de véhicules à moteur en circulation dans le centre de Paris s'est réduit depuis le début des années 2000. Une baisse de 30 %, si elle nous était confirmée, ne nous étonnerait pas. La rue de Rivoli est certes dangereuse à traverser car les vélos surgissent de partout mais on y respire mieux. La rue des Archives est tranquille. Le reste est à l'avenant.

    Notre association n'a pas la prétention d'être la voix des habitants de Paris-centre mais elle constitue un réseau social dont la visibilité est reconnue, par un public nombreux d'abord qui nous a rejoint, et accessoirement par les acteurs institutionnels dont il est une source d'information et un influenceur potentiel.

    Dans le débat sur la création d'une zone à trafic limité nous faisons partie de ceux, réalistes nous semble-t-il, qui savent que l'évolution est inéluctable et qu'elle est porteuse de bienfaits. Nous sommes donc tout à fait enclins à l'accompagner. Nous l'avons écrit à diverses reprises sur ce blog en indiquant les conditions d'une mise en œuvre pertinente.

    Nous avons pris connaissance aujourd'hui 1er août sur "Le Parisien" d'une série d'informations recueillies auprès de David Belliard, Maire adjoint en charge de la circulation (transformation de l'espace public). Pour commencer, le périmètre en est changé car les Maires d'arrondissements concernés, Florence Berthout pour le Ve, Jean-Pierre Lecoq pour le VIe et Rachida Dati pour le VIIe ont émis un avis négatif qui rejoint celui de la préfecture de police. Il faut les écouter et limiter la zone à Paris-centre car le boulevard St Germain fait figure d'intrus dans la zone telle qu'elle était envisagée.

    M. Belliard semble disposé à en convenir. C'est tant mieux !

    Il reste un vice de forme dans le projet : en parcourant le mode opératoire on se rend compte que dans cette zone à trafic limité tous les véhicules de fait seraient admis puisqu'il suffit que leurs conducteurs se prévalent d'un motif commercial de s'y trouver, la preuve étant fournie par la détention d'un ticket de caisse ou d'une facture présenté à la sortie du secteur. Qui peut croire un seul instant que le contrôle aléatoire effectué à la sortie sera d'une quelconque efficacité ? Est-il d'ailleurs compatible avec nos libertés individuelles ? Nous rappelons notre credo à ce sujet : les véhicules doivent être traités pour ce qu'ils SONT et non pas pour ce qu'ils FONT.

    Ainsi le projet se réduit comme peau de chagrin et de façon piteuse car il est clairement visible que M. Belliard achète la paix avec les commerçants qui de tout temps ont été attachés à la liberté totale d'utiliser la voiture.

    "Du coup" (comme on le dit inlassablement aujourd'hui dans les conversations), il n'est pas évident que le Maire de Paris-centre Ariel Weil qui engrange des mesures claires d'interdiction de circuler (rue de Rivoli, Berges de la Seine, rue du Temple, rues aux écoles….) se contente d'une mesure dérisoire. Nous ne l'encouragerons pas d'ailleurs dans ce sens !

    Gérard Simonet

     

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    BeauneClément Beaune, Député des IVe, XIe (partie) et XIIe (partie), Ministre des Transports, avec Clara Chassaniol sa suppléante à l'Assemblée Nationale, lors de notre rencontre du 20 mai 2022, avant les élections législatives.

     

     

    Une directive européenne de 2014 impose un contrôle technique bi-annuel aux véhicules à moteurs. Les propriétaires de voitures l'appliquent sans rechigner en dépit de son coût car elle est garante d'une sécurité renforcée sur la route.

    Les deux-roues motorisés y sont également soumis et un rappel de Bruxelles est intervenu en 2021 pour signifier aux pays récalcitrants dont le nôtre fait partie qu'ils sont tenus de s'y plier. Dans la foulée, un décret est paru en France avant les présidentielles, avec l'annonce de l'entrée en vigueur de ce contrôle technique en septembre 2022.

    Ce décret a été brutalement gelé par le président Emmanuel Macron, candidat à sa ré-élection avec une réflexion que les médias ont rapporté en ces termes choisis : "on ne va pas emmerder les gens… ".

    Bizarrement, on a vu le décret refleurir après les élections et jusqu'à ces jours derniers où la presse s'est fait l'écho de son retour et de son application prochaine.

    Coup de théâtre ce matin : on apprend du Ministre des Transports Clément Beaune, notre Député élu à Paris dans le IVe, que le décret de lancement du contrôle technique des deux-roues motorisés début 2023 vient d’être abrogé par un nouveau décret publié mardi 26 juillet 2022 au Journal officiel. On se demande s'il n'y a pas deux Exécutifs dans ce pays, un qui remplit ses obligations parlementaires et pense à l'intérêt général, l'autre – apparemment tout puissant – qui gère les dossiers les yeux fixés sur les indices de popularité du gouvernement.

    Il faut rappeler que les usagers de deux-roues motorisés sont défendus par un syndicat qui a la capacité de nuire de plusieurs CGT à la fois. Il s'agit de la "Fédération des Motards en Colère". Quand les pouvoirs publics n'obtempèrent pas à leurs exigences, ils organisent des rassemblements monstres de motards à travers la France et aucun politique n'aime ça !

    On imagine aisément la conversation qui a dû avoir lieu ces jours derniers entre Emmanuel Macron et son Ministre : "Clément, je sais que les citoyens attendent des mesures pour civiliser les motards, le bruit affreux de leur engins souvent frelatés, la pollution qu'ils créent, leur comportement dangereux et provocateur, mais ils peuvent être aussi nuisibles à notre image que les retraites, la COVID, la canicule et la variole du singe réunis. Défausse toi de ce guêpier !"

    Motos autos motos

    Il faut se rendre à l'évidence même si ce n'est pas glorieux, Clément Beaune ne peut pas faire autrement que botter piteusement en touche. Il peut cependant le faire avec un semblant d'élégance et une pensée pour ses électeurs. La meilleure méthode est d'analyser les causes de l'inimitié des citoyens à l'égard des motards et de traiter ces causes l'une après l'autre. Le bruit est de toute évidence une priorité. Que le gouvernement s'y attèle et fasse en sorte que les engins à deux ou trois roues cessent d'empoisonner notre existence de citadins ou de campagnards.

    Gérard Simonet

     

    Postscriptum du 28 juillet 2022 

    Nouvelle péripétie : ce 27 juillet,  le Conseil d’État rappelle au gouvernement qu'il doit mettre en place ce contrôle technique… depuis le 1er janvier 2022.

    Conseil d'état