Vivre le Marais, Vivre Paris Centre !

Chronique de la vie au cœur et autour du centre historique de Paris

Catégorie : circulation centre de Paris

  • LPRue du Roi de Sicile et des Mauvais Garçons (IVe). Restaurant corse "L'Alivi" (Photo Le Parisien)

     

     

    Signé par Pauline Darvey, l'article de ce 14 juillet 2022 du quotidien Le Parisien rapporte les propos de Florent Giry, Adjoint au Maire de Paris-centre Ariel Weil, et publie le plan de circulation du Marais, qui pourrait entrer en vigueur dès 2023.

    Nous déclarons depuis des mois que nous approuvons les objectifs de ce plan qui visent à réduire la circulation automobile sous certaines conditions, mais en découvrant les mesures proposées nous hésitons à croire que M. Giry pense ce qu'il dit et nous nous demandons s'il n'a pas fabriqué son discours pour amadouer des commerçants qui continuent à penser qu'ils ont besoin de voitures dans leur rue pour survivre.

    Pour soutenir sa rhétorique, en accord probablement avec les Verts de l'Hôtel de Ville, il a choisi son ennemi : la circulation de transit, dont il fait l'âne de la fable, "ce maudit animal, ce  pelé, ce galeux, d’où venait tout leur mal", en proclamant qu'elle est la seule visée, comme s'il était aisé de distinguer les véhicules suivant le motif de leur présence.

    Capture d’écran 2022-07-14 grande+

    Infographie du Parisien, qui désigne par des flèches bleues les inversions de sens

     

    Les informations du Parisien corroborent les conclusions fantaisistes de groupes de travail qui ont œuvré sur le sujet, au nom de la démocratie participative, et auxquels notre délégué Philippe Lanta a participé en tentant vainement de ramener les animateurs à la raison. Qu'on en juge : le sens de circulation de la rue des Archives est inversé entre Ste Croix et Rambuteau ; la rue du Temple reste sud-nord mais la circulation est inversée entre Haudriettes et Blancs-Manteaux.

    On trouve des bouchons du même genre dans les rues des Quatre-Fils, Charlot, Blancs-Manteaux, Vieille du Temple, Petit Musc, Cerisaie et Figuier. La liste n'est pas exhaustive mais il n'est pas nécessaire d'aller plus loin pour se demander s'il ne s'agit pas d'une triste plaisanterie….

    Avec une énorme interrogation : comment les services de secours, les bus 29 et 75 et les pompiers vont-il surmonter ces obstacles à leurs déplacements ?

    Nous espérons que le Maire Ariel Weil, qui n'est pas un rêveur, fera tomber rapidement le rideau de cette comédie. Nous rappelons notre position : l'autorisation de circuler doit s'appliquer aux véhicules et à leurs propriétaires pour ce qu'ils sont et non pour ce qu'ils font. Autoriser véhicule et conducteur sous prétexte qu'ils ont consommé dans nos quartiers (tickets, factures…) est purement illusoire et peu respectueux, dans son principe, des libertés individuelles !

    Gérard Simonet

     

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    U Express redTravaux en secret 4 rue de Montmorency/109-111 rue du Temple (IIIe) pour transformer une supérette Hyper U qui vient de fermer, en un "Dark Market" (Photo VlM/DP)

     

     

    Elle a fermé fin mai cette supérette qui s'était lovée dans un espace peu adapté de 900 m² entre les rues du Temple et de Montmorency. Tellement engoncée qu'elle avait dû entreprendre des travaux en désaccord avec les autres membres de la copropriété et affronter une citation en justice.

    Les riverains n'en étaient pas mécontents toutefois. De l'avis général, elle proposait un choix plus large que ses concurrents et ses prix se comparaient avantageusement à ceux de ses voisins. Elle avait un handicap cependant : une circulation mal-aisée à l'intérieur et des employés peu accueillants…

    Ce qui se dessine répond à un besoin : la livraison des achats à domicile. C'est "le Sens de l'Histoire". Inutile de s'en plaindre, le mouvement est lancé et il ne s'arrêtera pas. En revanche il est hors de question qu'il s'installe n'importe où, et il est en train ici d'en prendre le chemin. Nous apprenons en effet que des aménagements en catimini sont en cours pour installer sous la marque GoPuff un entrepôt pour la vente par Internet de produits alimentaires livrés à domicile par des coursiers.

    Il est évident pour les habitants du quartier que la rue de Montmorency est incapable d'accueillir les camions d'approvisionnement et assurer leur évacuation par la rue du Temple. Ces deux rues sont étroites et encombrées. On imagine encore moins qu'elles servent de lieu d'attente et de hub aux coursiers/triporteurs venus charger leur marchandise. C'est tout simplement inimaginable, il n'y a pas de pire choix dans le Marais !

    Ajoutons si c'est nécessaire que le règlement d’urbanisme du Marais (SPR – site patrimonial remarquable) précise que l'immeuble du 4 rue de Montmorency bénéficie d'une protection type A qui impose que tous travaux doivent recevoir le visa conforme de l'ABF (architecte des bâtiments de France). En guise de demande d'autorisation préalable, on ne trouve qu'une demande de transformation d'une porte simple en porte double ! On comprend que le déclarant ne tient pas à rendre visibles les travaux en cours et s'en expliquer !

    Tous les ingrédients sont réunis pour un nouveau conflit autour de ce commerce.

    Ce constat sur "le sens de l'histoire" s'applique à d'autres dossiers : la piétonisation des berges de la Seine, la circulation dans Paris-centre et la prolifération des terrasses chère à Olivia Polski. Chacun d'eux a sa logique et sa justification mais les dérives sont trop nombreuses. Il est du devoir de la municipalité d'être exigeante sur le respect des lois et règlements. C'est à ce prix qu'elle pourra récupérer une partie de la confiance perdue. Le vote récent par les Verts de David Belliard et les Républicains d'Aurélien Véron, réunis pour la première fois sur la question des terrasses, montre que les lignes peuvent bouger dans le sens des attentes des parisiens.

    GS

     

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    Zone trafic limité

    Infographie du quotidien "Le Parisien". La zone visée comprend Paris-centre augmenté de l'espace entre la Seine et le boulevard St Germain (Ve et VIe)

     

     

    Le quotidien Le Parisien publiait en février une interview des principaux élus à la mairie de Paris pour faire le point sur le projet de zone à trafic réduit qui devrait voir le jour d'ici 2024, à l'occasion des JO. La manière dont le dossier a été présenté, l'argumentaire des élus, nous incitent à apporter une contribution qui, pour être critique sur certains aspects, n'a pas d'autre but que d'assurer sa faisabilité.

    On constate que l'accent est mis, par les élus de la Ville, sur le trafic de transit qui fait figure de bouc émissaire des problèmes de circulation que toute ville comme Paris connait. En effet, parce qu'ils ne veulent pas appeler les choses par leur nom, les élus de Paris qui sont moteurs (lol) en la matière (le groupe EELV) cherchent à dissimuler leur désir de réduire tout simplement la circulation automobile dans le secteur concerné.

    Cette intention est pourtant louable et une majorité de parisiens est prête à s'y rallier, pour autant que des précautions soient prises pour échapper à une protestation générale. C'est une nécessité car il faut protéger la qualité de l'air que nous respirons, réduire le bruit et désencombrer les rues. Il faut se donner un objectif : que ceux qui ont un besoin impératif d'utiliser leur véhicule puisse le faire et se rendre à destination dans un délai raisonnable.

    Sachant d'où l'on part, il est évident qu'il faut globalement et significativement réduire le nombre de véhicules en circulation. Le mouvement est amorcé de façon visible et mesurable, il faut désormais l'amplifier et le généraliser.

    Ce résultat implique nécessairement un changement des comportements et le recours à ce qu'on appelle "les circulations douces" : marche à pieds, vélo, trottinettes, autres engins et, surtout, vers les transports en commun. Tout ce qui va dans le sens de l'amélioration de ces modes de déplacements et des conditions de leur utilisation doit être mis en œuvre et développé pour rendre la politique de déplacements pertinente. Citons un exemple : rue de Rivoli, on fait le constat que les bus dans leur couloir sont ralentis à 6/10 km/h par des vélos qui délaissent la voie qui leur est attribuée pour emprunter celle des bus. Il faut combattre efficacement cette dérive pour que le transport par bus  bénéficie d'un débit normal.

    En tenant ces propos, nous sommes probablement en ligne avec les stratèges de l'Hôtel de Ville qui ont pour noms David Belliard ou Christophe Najdovski, que la Maire Anne Hidalgo et son Premier Adjoint Emmanuel Grégoire semblent soutenir, avec sans doute moins d'idéologie mais avec une détermination sans faille.

    Pour que les parisiens concernés acceptent cette évolution (qui va dans le sens de l'histoire, on peut en convenir) il faut que les autorités garantissent sans restriction le droit de circuler : aux riverains, aux véhicules de secours et de service, aux bus, aux taxis, aux VTC (la mairie vient d'en accepter le principe), aux livreurs, aux artisans en mission et, c'est une demande de notre part, aux personnes habilitées par décision des mairies pour des motifs impérieux.

    Le diable est ensuite dans quelques détails.

     

    Motos garées rambuteau 29 01 21

    Que fait-on pour les deux-roues motorisés (motos, scooters) dont le nombre a explosé depuis 20 ans ? Notre position est claire, ils doivent être soumis aux mêmes contraintes que les voitures car ils sont polluants, bruyants à l'extrême, dangereux et encombrants. On sait qu'ils devront désormais payer le stationnement et subir l'obligation de contrôle technique (à moins que le gouvernement cède une fois encore…). En atténuant les distorsions dont ils bénéficient par rapport aux quatre-roues, il est possible qu'un ré-équilibrage salutaire se produise entre les modes de déplacements.

    Comment va-t-on assurer le contrôle et déclencher les sanctions ? C'est là où les choses se compliquent. Nous plaidons pour que le contrôle porte sur ce que les véhicules SONT et non pas sur ce qu'ils FONT. Nous entendons par là un contrôle des véhicules sur plaques d'immatriculation et des amendes automatiques aux contrevenants comme le font déjà certaines villes et certainement pas en vérifiant si les véhicules ont quelque chose à faire dans le secteur. On lit à ce propos dans l'excellente interview de février du Parisien que David Belliard cherche à s'attirer les bonnes grâces des commerçants de Paris en affirmant que la circulation sera autorisée à tous ceux qui peuvent apporter la preuve, factures à l'appui, qu'ils sont venus pour consommer…. On reste baba !

    Cette vision des choses est tout simplement irréaliste. Elle implique un effectif de centaines voire de milliers le personnes pour exercer un contrôle tatillon et désuet. Liberticide diront même certains ! Il semble évident que nos élus usent d'une tactique : apaiser les commerçants qui craignent pour leurs affaires en visant la "circulation de transit", qui ne consomme pas puisqu'elle ne fait que passer ! Ce discours est peut-être propre à amadouer les commerçants mais il n'est évidemment pas crédible car les véhicules ne portent pas en colifichet la mention "en transit !" qui  permettrait de les repérer….

    Nous encourageons nos élus, Anne Hidalgo et Emmanuel Grégoire et leurs Adjoints, à dire la vérité et à s'engager sur un chemin raisonnable. Il faut en contrepartie assurer les commerçants que TOUS les parkings publics resteront accessibles à leurs clients potentiels pour qu'il puissent stationner et consommer. Ceci veut dire que les voies comme Beaubourg et Renard qui conduisent à de grands espaces de parking ne sauraient être brutalement interdites.

    Un mot pour conclure sur le mode opératoire des mairies d'arrondissements. Fidèles au mythe de la démocratie participative, elles mobilisent les conseils de quartiers à la recherche de martingales pour résoudre la quadrature du cercle : un plan idéal de circulation. Chacun y va de sa proposition de fermetures de rues, de changement de sens de circulation, en oubliant que le transport est une science et qu'il faut en posséder et maitriser les outils et les données pour assumer des études comme celles-là.

    Nous n'avons pas quant à nous la prétention de détenir la vérité et la méthode en la matière. Nous sommes partisans  d'une gestion consultative (et non pas participative) des dossiers. Si nos élus veulent bien nous lire, qu'ils tiennent compte de notre point de vue s'ils le jugent pertinent. Ils sont responsables et nous ne le sommes pas. Nous espérons qu'ils feront les bons choix.

    Gérard Simonet

     

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    Rivoli 13 05 20Rue de Rivoli (très) apaisée… Un modèle ?

     

     

    Il faut prendre connaissance du dossier très documenté que la Ville met à notre disposition pour comprendre ce qui est en jeu.

    Le sujet n'est pas nouveau. Je m'en suis entretenu avec les élus dans les mois qui ont précédé les élections municipales de 2020. Au nom de l'association qui défend la qualité de vie des parisiens, j'ai posé ainsi les termes de l'équation : "Si des mesures sont prises en matière de déplacements dans le centre de Paris, il faut que leur objectif soit de permettre aux gens qui n'ont pas d'alternative à la voiture d'y avoir recours et de circuler aisément".

    Pour qu'il en soit ainsi, il faut naturellement que disparaissent les congestions de trafic que nous connaissons encore aujourd'hui, de sorte qu'il redevienne possible à ceux qui ont un besoin impératif de voiture, de retrouver leur capacité à se déplacer.

    A ces considérations qui visent les encombrements s'ajoute la nécessité de réduire la pollution de l'air liée aux émissions de gaz d'échappement et les pathologies qui en découlent.

    C'était notre réponse, en sympathie avec les déclarations qui parlaient d'interdire la circulation des engins motorisés dans Paris-centre, SAUF véhicules de service et de secours, taxis, livreurs, artisans, riverains (commerçants et habitants). Nous l'avions assorti d'une extension aux VTC (Uber et autres…), de l'accès aux parkings publics et de la mise en place d'un dispositif approprié de contrôle d'accès.

    Ce que nous découvrons dans l'annonce de la mairie, c'est quasiment le statu quo par rapport à la situation actuelle. Le secteur Paris-centre/St Germain reste une grosse passoire. Le projet désigne simplement à la vindicte la circulation de transit sans qu'il soit possible de façon réaliste de la qualifier. Qui circule dans Paris et ailleurs avec un écriteau "en transit". A l'inverse, tout est prévu pour qu'il soit aisé de démontrer le cas échéant (mais échoira-t-il ?) qu'on fait tout autre chose que transiter !

    Ma conclusion est que les déclarations de la mairie de Paris et de ses élus MM. Grégoire et Belliard sont purement tactiques, une sorte de potion magique pour préparer les mentalités sans les violenter ou pour…. ne rien faire. N'oublions pas qu'ils sont pour certains des adeptes du formatage des esprits, à l'image de leur tentative de modifier (saccager disent certains…) l'esthétique de Paris.

    Notre rubrique "commentaires" est là pour accueillir les réactions des parisiens. Je serais heureux que nos lecteurs l'enrichissent de leur vision personnelle du sujet.

    Gérard Simonet

     


  • Moto-sproach

    Illustration Michel Loiseau

     

    Les deux-roues motorisés continuent à faire parler d'eux.

    On apprenait le 3 septembre 2021 de la bouche du Ministre en charge de la transition écologique Jean-Baptiste Djébari que le décret paru le 11 août sur l'entrée en vigueur du contrôle technique, en exécution d'une directive européenne de 2014, était reporté sine die…. (notre article du 4 septembre 2021).

    Plus récemment, on a pu lire dans Le Parisien sous la signature de Florent Hélaine le résultat d'une enquête de la Ville de Paris auprès de citoyens pour éclairer les élus en charge de l'élaboration du "plan bruit", sur l'opinion des parisiens à cet égard. Il apparait que 75 % des personnes interrogées sont tellement excédées par le comportement des motards et les nuisances qu'ils nous imposent qu'elles demandent purement et simplement l'interdiction des deux-roues motorisés thermiques dans Paris !

    Le caractère radical de cette mesure lui laisse peu de chances d'être retenue. En revanche, la piste ouverte par les radars anti-bruit dont parle "Environnement-magazine" du 6 janvier et la volonté de faire droit à l'attente très forte des parisiens sur la pacification du vacarme des motos et scooters, pourraient conduire à des essais à court terme par la Ville d'un dispositif de mesure du bruit avec enregistrement de la plaque d'immatriculation du véhicule et une amende de 135 €, voire plus, infligée en temps réel.

     

    HydreL'Hydre de BRUITPARIF

     

    C'est une fois encore BRUITPARIF, développeur du détecteur de bruit "Méduse" en service dans les zones bruyantes depuis plusieurs années à Paris, qui sous le nom de "Radar sonore HYDRE" teste le nouveau dispositif en vraie grandeur du côté de la Vallée de Chevreuse. L'allégorie est frappante : l'Hydre de Lerne était un monstre sanguinaire dont les têtes innombrables repoussaient quand on les coupait. Que les vandales se le tiennent pour dit, il serait présomptueux de s'attaquer à elle, sauf à s'appeler Hercule !

    GS

     

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    Beaubourg

     

    Il allait à vélo sur le trottoir de la rue Beaubourg le 23 décembre. Manifestement pressé, il se démenait pour aller vite en slalomant parmi les piétons. Denise se trouvait sur son chemin. Elle a été bousculée et accrochée au passage. Le pédalier a heurté sa jambe en la blessant sévèrement. Le cycliste s'est négligemment excusé et s'est dépêché de disparaitre.

    Denise, octogénaire à mobilité difficile, a senti la douleur mais ne s'est pas rendu compte immédiatement qu'elle avait une plaie ouverte à la jambe. Elle s'est rapidement mise à saigner en abondance. Des témoins ont appelé les secours. Denise s'est retrouvée à l'hôpital. Elle en est ressortie avec 19 points de suture.

    Dix jours après elle y est retournée pour un contrôle et des soins.

    S'agissant du vélo, les élus de Paris parlent de "circulations douces"….

     

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    Rivoli-maraisRue de Rivoli (1er) – Photo © PARISMARAIS, 21 décembre 2021 à 16h00

     

     

    Claude habite rue de Rivoli dans le IVe. Nous lui avons demandé ce qu'elle pense de la situation depuis que la mairie a réduit de façon significative la circulation automobile dans cette voie :

    "Pour le réaménagement rue de Rivoli, mon avis est nuancé. Quand je me suis installée il y a 25 ans, il était impossible d'ouvrir la fenêtre à cause du bruit et de la pollution. Il y a d'abord eu l'aménagement du terre-plein Saint-Paul, en face de chez moi, qui a déjà divisé le bruit par deux, puis celle des pistes cyclables qui a permis de profiter de notre petit balcon (chose tout à fait impossible avant). L'horreur, c'est quand nous devons utiliser une voiture, comme tout le monde, les artisans refusent de venir et les amis tournent en rond dans les sens interdits !

    Traverser les rues demande des nerfs d'acier et une allure rapide que l'âge ne me permet pas toujours d'adopter. Donc, je pense que si les cyclistes (et les piétons d'ailleurs) respectaient les feux, ce changement serait bénéfique. D'autant que certaines terrasses de café obligent les piétons à descendre sur la chaussée, dans le couloir des bus et taxis, en cas de presse.

    Donc, rien n'est parfait, mais je trouve que ce réaménagement va plutôt dans le sens de l'histoire, à condition de corriger certains excès (ah, la place de la Bastille qui me facilite la vie en temps que piéton, parfois en danger de mort, mais représente le cauchemar absolu pour les voitures !). J'admire les chauffeurs de bus et je le leur dis souvent."

     

    Claude est plutôt satisfaite du changement. Son opinion contraste avec celle que Pascal Fonquernie, animateur du site PARISMARAIS, exprime dans un article qu'il vient de publier. Extraits :

     

    "Si le tronçon 100% vélo  Bastille – Hôtel de Ville semble avoir été digéré par les maraisiens et professionnels, celui qui pose le plus problème est celui qui va de Louvre à Concorde où une seule voie concentre Taxis, véhicules de livraison, bus, deux roues motorisés, voitures particulières des résidents et taxis, les VTC en étant exclus. Hôtels, restaurants, commerces, riverains professionnels touristes, taxis, VTC, tous sont excédés et maudissent la Maire de Paris et ses adjoints responsables du plan de circulation qui octroie 6 pistes de circulation vélo et seulement une seule pour tous les autres.

    […….]

    Même les cyclistes roulant rue de Rivoli compatissent et sont furieux de devoir endurer la pollution et les coups de klaxons, voire les insultes des chauffeurs coincés dans leur voiture. "on n'a pas besoin de toute cette place pour rouler, c'est absurde, si c'est pour se farcir un kilomètre de coup de klaxons des bagnoles, où est le plaisir et où est le bénéfice de rouler à vélo ? En voulant bien faire on aboutit à un gigantesque bordel…"  nous expliquent des vélotafeurs aguerris et convaincus !"

     

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    Grenier 2Rue du Grenier St Lazare (IIIe) : des constructions métalliques imposantes qui font déjà couler beaucoup de salive !

     

     

    On sort à peine d'une phase de rénovation de cette rue exceptionnellement large, l'un des maillons, avec la rue des Quatre-Fils, d'une tentative du baron Haussmann de créer une percée dans Paris de la rue Étienne Marcel au boulevard Beaumarchais. Il y a deux ans, ses trottoirs étaient débarrassés de containers disgracieux et recouverts de dalles en granit du meilleur effet quoique passablement minéral.

    On savait que la municipalité n'en resterait pas là. Depuis plusieurs années, l'idée avait germé de reconvertir un parking souterrain vacant, concession de VINCI, qui se trouvait là. On n'en voyait à l'extérieur qu'un édicule de quatre mètres de haut, dont chacun se souvient, qui donnait accès par un ascenseur à six niveaux en sous-sol. C'était une tristesse de se dire que cette installation ne servait à rien mais dénaturait le paysage avec une verrue en surface devenue la proie des tagueurs de tout poil.

    Les réflexions de l'Hôtel de Ville ont conduit, dans le cadre d'une démarche dite "Réinventer Paris", à choisir un projet parmi quatre. Le Conseil de Quartier compétent (Ste Avoye) fut consulté au nom de la démocratie participative chère à nos élus. On a même sollicité son vote, après l'avoir prévenu que trois des projets en compétition étaient inacceptables par la Ville pour diverses raisons. C'est dire avec quel enthousiasme les rares habitués de ce conseil ont été invités à adopter le seul et unique candidat en lice, la société SOGARIS et son projet "d'immeuble inversé" !

    SOGARIS s'est coulé dans l'opinion ambiante qui considère que les cœurs des villes doivent être désormais interdits à la circulation de véhicules encombrants et polluants. De là l'idée de proposer la création d'un centre logistique destiné au stockage des marchandises pour leur livraison sur "le dernier kilomètre" à l'aide de cyclos/ triporteurs/vélos-cargo réputés propres, à assistance électrique.

    Dans le but d'instiller une dose d'humanité, une conciergerie dans le kiosque extérieur, et au 1er sous-sol un espace d’accueil et une salle réservée aux associations du quartier, ont été programmés. Les autres sous-sols, soit 6.000 m² au total, seront réservés à l'entreposage de marchandises pour les commerçants ou les habitants qui le désirent.

    A priori, le schéma est rationnel : on dispense les gros camions diésel d'effectuer leur trajet final vers les détaillants en les déchargeant dans un "HUB" où des véhicules légers et non polluants viendront chercher les marchandises pour les acheminer vers leur destination finale ("SPOKE"). (*)

    La réserve qu'on formule tous, à l'image de Didier Désert propriétaire de l'Ambassade d'Auvergne qui jouxte le chantier, c'est la crainte de voir converger rue du Grenier St Lazare une noria de gros camions qui devront stationner à longueur de journées pour être déchargés de leur cargaison (grosses palettes, containers…?).

    Comment se fera l'opération ? Les présentations de la mairie sont pudiques à ce propos. Sans doute y aura-t-il des élévateurs (descendeurs en l'espèce, monte-charges…) de palettes qui devront fonctionner de façon permanente. Est-ce leur construction qui nécessite la structure impressionnante voire inquiétante des lourdes poutres métalliques qu'on voit sur la photo ?

    Il y a manifestement une attente des riverains et des observateurs sur le volet "arrivée des marchandises" dont on ne perçoit pas du tout à ce stade comment il est envisagé !

    Gérard Simonet

     

    (*) On parle à ce propos chez les anglo-saxons de structure en HUB and SPOKE (moyeu et rayons)

     

  • Cosset neuve st pierreCosset neuve st pierre
    Rue Neuve St Pierre à gauche : la photo illustre le tragique dilemme entre terrasses et parkings deux-roues avec des tables qui chevauchent les dispositifs d'accrochage des vélos. Rue du Roi de  Sicile, à droite,  avec des chevalets en quinconce qui rendent la circulation des piétons impossible sur le trottoir. (Photo VlM/FC)

     

     

    C'est demain lundi 1er novembre que l'Hôtel de Ville exige des bars-restaurants l'élimination de leurs terrasses éphémères ou estivales : plateformes, écrans, toitures, tables, chaises et jardinières….

    Les maires d'arrondissements et leurs administrés s'en réjouissent et observent. Les restaurateurs renâclent. Mais pas tous. On s'attend au retrait immédiat d'une majorité de terrasses désormais illégales. Les récalcitrants vont chercher des prétextes à retarder le retrait : manque de moyens pour effectuer les opérations de démontage et d'évacuation, coût induit, perte de recettes…. Certains s'abritent derrière leur demande de terrasse de remplacement auprès de la direction de l'urbanisme et le délai d'instruction qui en découle.

    Le Maire de Paris-centre a mis les commerçants en garde, aucun de ces prétextes ne devra différer l'exécution de l'injonction municipale. Les manquements, si manquements il y a, seront traités et sanctionnés en faisant appel si nécessaire aux forces de l'ordre.

    Les habitants, les conseils de quartiers et l'association des usagers de DansMaRue sont sur le qui-vive !

     

  • Paris centreLe nouveau visage de la voirie : illustration mairie Paris-centre

     

     

    La population de Paris-centre et de Paris tout court en a indiscutablement assez de ces plots jaunes et de ces blocs de béton qui délimitent des espaces réservés ou interdits à telle ou telle catégorie de véhicules.

    La mairie de Paris répond depuis  plusieurs mois que c'est provisoire mais un provisoire qui dure ressemble étrangement à une situation définitive de fait. On peut comprendre que l'irritation soit à son comble comme en témoignent les échanges sur les réseaux sociaux.

    Une lueur d'espoir cependant nous parvient de la mairie  de Paris-centre avec un échéancier de mise en ordre rue par rue. Les rues concernées sont : Ste Croix de la Bretonnerie, St Paul, Elzévir, Charles-François Dupuis, Saintonge, Temple, Vieille du Temple, Charlot, Poitou, Francs-Bougeois et Roi de Sicile, toutes dans les IIIe et IVe arrts et plus précisément dans le Marais.

    Chacun peut s'en informer en cliquant dans ce lien vers la "lettre d'information n° 50 de la mairie de Paris-centre. On y trouve le détail des travaux prévus et l'échéancier.