Vivre le Marais, Vivre Paris Centre !

Chronique de la vie au cœur et autour du centre historique de Paris

Catégorie : circulation centre de Paris

  • République 2Rassemblements incessants, manifestations en tout genre, nuisances multiples… les riverains de la place de la République n’en peuvent plus !

     

     

    Dans le bilan des mandatures qui se sont succédé depuis 2001, il y a des réalisations dont on ne conteste plus  véritablement la valeur : la réhabilitation du Carreau du Temple, l'ouverture au public des jardins des Archives Nationales, la création du jardin Anne Frank, le réaménagement et la végétalisation de nombreuses rues (Turenne, Archives, Rambuteau, Beaubourg…), l'aménagement des berges de la Seine le long du plus beau paysage urbain du monde et plus récemment la place de la Bastille …. 

    On ne peut pas en dire autant du nouveau visage de la place de la République, issu de la volonté de donner à tous les manifestants de la Terre le lieu idéal pour se rassembler et exprimer bruyamment leurs revendications. Les gens qui vivent autour n'ont pas été consultés. Iles paient une semaine après l'autre un lourd tribut au choix politique et idéologique qui a été fait à leur corps défendant.

    Les riverains de la place de la République ont rejoint le mouvement "Vivre Paris !" qui s'est créé en 2011 pour défendre le respect de l'espace public et la tranquillité des riverains, notamment leur droit inaliénable au sommeil réparateur. Sous le nom de "Vivre République !", ils ont maintenant leur association.  Son président Habib Hobeika s'exprime ainsi sur leur ressentiment :

     

    République 1

     

    Il y a un an, le collectif « Vivre République » annonçait sa création. Tout en se voulant constructif et apolitique, ce dernier attirait l’attention sur les multiples nuisances vécues par les riverains de la Place de la République.

    Le bruit : les rassemblements et manifestations fortement sonorisés, sont toujours plus nombreux, particulièrement le week-end,

    Des incivilités qui se multiplient : les planches à roulettes, trottinettes, vélos et jeux de ballons prolifèrent sans régulation et rendent la place dangereuse pour les piétons. Le sol est jonché de déchets. Des gens ne se privent pas d’uriner contre les murs des immeubles bordant la place et ses alentours,

    Une circulation fortement perturbée : le quartier est souvent rendu inaccessible (bus détournés ou supprimés) du fait des nombreuses manifestations. Les obstacles sur la Place en rendent sa traversée difficile pour les personnes âgées ou handicapées ainsi que pour les poussettes,

    Un environnement enlaidi et hostile : l’esplanade, déjà bétonnée à l’excès et dépourvue d’espaces verts, se détériore avec des dalles qui se descellent ou se brisent. Le mobilier urbain est sale est fortement dégradé. Les riverains et passants ne disposent d’aucun espace propre, accueillant et tranquille.

    Le collectif « Vivre République » n’a pas obtenu jusqu’à présent d’améliorations de la situation, malgré de multiples réunions tenues depuis un an avec les différentes autorités municipales et préfectorales. Certes, la pandémie et les élections municipales ont contrarié les premières concertations. Mais cela ne peut servir d’excuse à cette situation intolérable.

    Pour réunir plus de monde et disposer de davantage de moyens, le collectif vient de se transformer en association, baptisée « Vivre République », dont l’assemblée générale constitutive s’est tenue le 2 octobre 2020. L’objectif est toujours de rendre plus sereine la vie des riverains de la Place de la République, en étant porteur de propositions.

    Nous invitons tous les riverains et usagers de la Place qui se sentent concernés par le devenir de nos quartiers à nous contacter pour participer à la concertation, nous aider à faire poids et être tenus au courant de nos actions.

    Contact : vivrerepublique@gmail.com

     

  •   Joly2Encombrements de la rue du Roi de Sicile (IVe) (Photo VlM/SJ)

     

     

    Le quotidien Le Parisien nous livre ce 3 octobre 2020 une longue interview de la Maire de Paris Anne Hidalgo, qui balaye tous les sujets de l'actualité parisienne : COVID 19, fermeture des bars/restaurants, contrôles sanitaires, crise économique, terrasses éphémères, nuisances sonores, "coronapistes", piétonisation, aménagement de la rue de Rivoli, fermeture des quais hauts, JO de 2024, trafic de drogue, sécurité, séparatisme, politique…

    Les journalistes soulignent l'attitude sereine et déterminée de la Maire face à ces sujets qui sont autant de motifs de débat voire de polémique. Il est clair aux yeux des observateurs qu'elle suivra la voie qu'elle s'est tracée avec ses amis les Verts de la mairie de Paris. Tout repose sur la solidité de leur alliance. Résistera-t-elle à l'épreuve du temps et surtout aux ambitions des uns et des autres face à l'approche de la présidentielle de 2022 ?

    Au même moment, un habitant du IVe qui se heurte au mutisme des élus, sollicite notre écoute et notre relais auprès d'eux à propos des "petites rues" qui sont des parcours malins, ou obligés, pour les automobilistes écartés des voies à grand débit par la décision d'y interdire la circulation.

    Il nous parle de la rue du Roi de Sicile et de ses encombrements, sources de nuisances sonores et de pollution pour les habitants. D'autres s'inquiètent pour la même raison à propos de l'autre axe est-ouest : l'enchainement des rues St Gilles, Parc Royal, la Perle, Quatre-Fils, Haudriettes, Michel le Comte (fermée actuellement pour travaux), Grenier St Lazare, aux Ours, Étienne Marcel. Une succession de maillons étroits mal alignés, très propices aux thromboses…

     

    Laissons Sébastien Joly s'exprimer à propos de la rue de Rivoli et de ses "échappatoires" :

    "J'interpelle une nouvelle fois nos élus de Paris centre sur le fait que la fermeture aux voitures de la rue de Rivoli a reporté le trafic sur des petites rues qui étaient auparavant tranquilles.

    La situation devient insupportable pour les habitants avec un concert de klaxons et de sirènes toute la journée. Sans parler des pompiers qui restent régulièrement coincés par des poids lourds car les places de livraison ont été réquisitionnées pour les terrasses des bars et restaurants. Expliquez moi comment pouvons-nous travailler sereinement ?

    Pour illustrer mon propos, je vous soumets une photo prise cet été de la rue du Roi de Sicile (proche parallèle de la rue de Rivoli – NDLR)".

     

    Remy-leleu raphaëlle 17 02 20 Belliard vanity fair

     

     

     

     

     

     

    Nous transmettons ce message aux élus concernés, David Belliard, Maire adjoint aux transports, mobilités, voirie, à l'Hôtel de ville et Raphaëlle Remy-Leleu qui occupe des fonctions liées à l'écologie à la mairie de Paris-centre. Nos colonnes sont ouvertes à leurs réponses.

     

  • Vélos parkingVélos box verrerie banque

     

     

     

     

     

     

     

    Les nouveaux parcs à vélos rue du Roi de Sicile (IVe)

     

     

    On n'est pas opposés à la volonté de la mairie de Paris qu'une grande part des déplacements dans la capitale se fasse à vélo. Ce mode de transport a toutes les qualités : il est bon pour la santé (hors accidents qu'il faut par tous les moyens prévenir), il ne produit pas de CO² autre que celui qu'exhale le cycliste et pas d'autre particules fines que celles, infimes, qui résultent de l'usure des patins ou plaquettes de freins !

    On veut seulement que d'autres moyens restent aisément accessibles à celles et ceux que  l'âge ou le handicap interdisent de se risquer sur deux roues. Leurs adeptes, quant à eux, souhaitent qu'il soit possible de garer leur engin, dans la rue, en toute sécurité.

    Il faut donc rendre grâce aux penseurs de l'Hôtel de Ville d'avoir décidé l'implantation de parkings protégés pour les vélos. Pascal Fonquernie, le directeur de PARISMARAIS.COM, à qui rien n'échappe, les a découverts au hasard d'une promenade. Manifestement il n'est pas emballé. Voici ce qu'il en dit :

     

    En ballade à vélo cet après midi dans le sud du Marais avec des amis cyclistes, choc visuel rue du Roi de Sicile. Une cage parking à vélos devant l'agence immobilière Engel & Volkers. La cage déborde de 30 cm sur le trottoir. C'est très moche et ça pique les yeux dans le périmètre classé et sauvegardé du Marais, mais ce ne serait pas pire qu'une camionnette si au moins c'était utile. Vu la manière dont cette cage est placée, il est quasi impossible à un vélo d'y rentrer ou d'en sortir sans de multiples contorsions ni sans heurter la grande vitrine en verre de l'agence immobilière. En outre, cela bloque le passage des piétons sur le trottoir..

    Si seulement ces Box à vélo étaient placées sur des grand axes aux larges trottoirs, mais là franchement… On se demande pourquoi un si mauvais emplacement a été choisi ; est-ce provisoire? Allo la mairie de Paris centre ! Help, un peu de bon sens, consultez les habitants pour un placement optimal des boxes qui – si elles sont utiles – doivent au moins être bien placées. Si on les installait exclusivement sur les grands axes comme Sébastopol et Rivoli cela aurait un peu de sens. Là c'est repoussoir y compris pour les cyclistes les plus passionnés. Y a t-il des cyclistes parmi les décisionnaires ? Les installateurs connaissent-ils le quartier ? On ne peut que se désoler de voir une bonne idée si mal réalisée et si mal installée. A suivre …

    Pascal Fonquernie

     

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    Motos enlèvement 09 04 19 rédim

    Motos en cours d'enlèvement pour stationnement illicite sur trottoir, rue des Archives (IIIe). La tolérance à leur égard s'est atténuée ces dernières années mais leur nombre est tel que les moyens de la police n'y suffisent pas (Photos VlM)

     

     

    Il est bon de le rappeler en réaction au défilé de motards de samedi dernier, pour que le débat soit clair, que depuis des années, les motards représentés par la "Fédération Française des Motards en Colère" agitent la menace de manifestations bruyantes à Paris pour faire reculer le pouvoir municipal et national dans l'application de mesures qui visent l'ordre et la sécurité.

    Alors que les voitures sont soumises à un contrôle technique exigeant, les motos continuent à refuser de s'y plier. Pas étonnant dans ces conditions que des engins en mauvais état circulent et que les pots d'échappement frelatés pour faire plus de bruit continuent de nous assourdir…..

    En 2007, ils ont réussi à signer une "charte" avec Bertrand Delanoë et Denis Baupin, qui les autorisait à se garer sur les trottoirs "à condition de ne pas gêner"  et même à rouler dessus pour accéder au lieu final de stationnement. Ils leur était permis également de "remonter les files" de véhicules dans les encombrements. Le Préfet de police de Paris de l'époque avait déclaré cette charte hors la loi car non conforme au code de la route mais les motards s'en sont évidemment prévalu pour agir comme ils l'entendaient.

     

    Motards manif hdvManifestation de motards devant l'Hôtel de Ville

     

    Enfin, tous les véhicules à Paris acquittent des droits de stationnement. Il y a longtemps qu'on en parle pour les deux-roues motorisés mais à chaque tentative de mettre le sujet sur la table, les motards nous gratifient d'une manifestation monstre avec perturbation assurée. C'est pourquoi la mesure n'est toujours pas passée à Paris.

    Les choses pourraient changer maintenant si la Maire de Paris persiste à soumettre cette mesure comme elle l'annonce à un conseil de Paris avant la fin de l'année.

    Au-delà de l'intérêt pour la municipalité de récupérer quelques ressources en cette période de vaches maigres c'est l'équité qui est en jeu. Il n'est pas raisonnable de maintenir artificiellement par le biais de passe-droits une distorsion dans la compétitivité des moyens de déplacement en faveur du plus nuisible, qu'il s'agisse du bruit, de la qualité de l'air et de la dangerosité.

    GS

     

     

  • Charlot arméniens Charlot bretagne

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

    Rue Charlot, croisements rues du Perche  et de Bretagne (IIIe)

     

     

    Les protestations pleuvent. On trouve ces plots jaunes rue Charlot, mais aussi rue Charles-François Dupuis et rue Vieille du Temple. Un autre dispositif est signalé rue de Saintonge….

    Nous avons demandé au Maire du nouvel arrondissement Ariel Weil quelle est la logique de cet aménagement. Nous n'avons pas encore de réponse. Il est vrai que les nouveaux élus à la mairie de Paris sont en phase d'organisation et de constitution de leurs structures exécutives, ils ont droit à notre compréhension…

    A défaut nous ne pouvons que nous livrer à des conjectures. Voici donc ce que nous en pensons : Anne Hidalgo a déclaré vouloir réduire la place de la voiture dans certaines rues de Paris. Ce sont généralement les places de parking qui sont sacrifiées, au profit des trottoirs et de l'occupation de l'espace public par les bars-restaurants jusqu'au 30 septembre 2020.

    Dans le cas présent, nous gageons (car nous croyons que la mairie n'est pas insensible à l'esthétique et au bon goût) que ces plots jaunes vifs (ils doivent donner des boutons à l'ABF !) sont provisoires, le temps de repousser les véhicules stationnés et de construire les trottoirs….

    Au bout du compte, c'est-à-dire le 30 septembre 2020, les riverains bénéficieront de trottoirs plus larges mais perdront la possibilité de garer leur voiture. Il y aura vraisemblablement moins de circulation donc moins de pollution et moins de bruit.

    Les bars-restaurants, en revanche, vont faire le forcing pour pérenniser leurs terrasses conquises sur les trottoirs élargis mais, si les habitants ont accepté par solidarité que l'anarchie soit de mise jusqu'à l'échéance de la  tolérance municipale, ils verront comme un casus belli l'instauration d'un fait accompli qui n'est pas pour eux acceptable. La gestion de la crise par la mairie est juridiquement contestable.

    Les parisiens comprennent ce qui a été fait dans l'urgence pour secourir les exploitants mais exigeront, devant la justice s'il le faut, le retour d'un État de droit à Paris, notamment l'application du Règlement des Étalages et Terrasses de 2011, que nous avons négocié à  l'époque dans le cadre "Vivre Paris !" avec Élisabeth Borne alors Directrice de l'Urbanisme à la mairie de Paris. Ce règlement est toujours en vigueur.

    Gérard Simonet

     

  • DoppeltDoppelt chaussée bis

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

    On pourrait croire à une plaisanterie facétieuse. Rue Charles-François Dupuis (IIIe).

     

     

    Il s'agit d'une rue de 100 mètres de long d'orientation nord-sud qui relie les rues Dupetit-Thouars et Béranger dans le IIIe. Brutalement, ses riverains ont vu apparaitre ces étranges bâtons jaunes. Ils ont compris très vite de quoi il s'agissait : étendre l'emprise des terrasses des deux bars-restaurants de la rue.

    De quelle manière : on le voit sur la photo qui suit. Des tables et des chaises occupent la chaussée et s'étalent sur la longueur de la rue. S'agit-il d'une étape vers une piétonisation totale de la rue ?

    Ch Fr Dupuis tables

    Les riverains sont scandalisés et vivent l'événement comme une condamnation à subir les nuisances des consommateurs. Ils ont décidé de constituer un collectif de plusieurs personnes qui a rejoint l'association. Il entend défendre sa tranquillité et le calme de ses nuits.

    La Maire Anne Hidalgo, par solidarité avec les bars-restaurants, les a bien autorisés, on le sait, avant le deuxième tour des élections à s'étaler pour compenser la perte de leur chiffre d'affaires pendant la période de confinement. Avec des limites fixées dans une charte : 22h00 le soir et pas au-delà du 30 septembre 2020. Elle a déclaré ensuite à la presse que des rues seraient aménagées et que le dispositif pourrait être pérennisé…

    En transformant ainsi des rues comme celle-ci elle ne fait hélas que réaliser ce qu'elle a annoncé avant sa réélection. Dont acte !

    Les habitants refusent de s'y résigner. Ils s'organisent pour réagir et font savoir leur refus de faire seuls les frais d'une solidarité à laquelle ils adhèrent, pour autant qu'elle soit limitée dans le temps et obéisse à des règles de bonne conduite. On n'en prend pas le chemin !

    Nous sommes à leurs côtés pour défendre leur tranquillité auprès de la nouvelle municipalité et nous espérons que le nouveau Maire pour Paris-centre, Ariel Weil, se montrera attentif à leurs inquiétudes.

    GS

     

  • Archives bouquetRue des Archives (IVe) : terrasse implantée sur des places de livraisons (Photo VlM)

     

    Extensions de terrasses pratiquées sans discernement, date limite du 30 septembre transformée en autorisation permanente, fête de la musique et autres rassemblements autorisés sans précautions sanitaires (des milliers de fêtards rapportés par Le Parisien et BFM/TV), fermeture de rues au profits des débits de boissons, grogne populaire du côté d'Oberkampf, de la Butte aux Cailles, des Archives, de la place du Marché Ste Catherine…

    Anne Hidalgo doit reprendre le contrôle des événements pour que ses décisions en  faveur des commerces en péril, plutôt bien comprises a priori, ne finissent pas honnies et ne fassent pas la litière d'une reprise de l'épidémie chez nous.

    JptFête de la musique 2020 rue Oberkampf (XIe). De l'avis de nombreux observateurs, la fête cette année aurait dû être interdite

     

    Dans le XIe, arrondissement où la Maire se représente, la requête des habitants auprès du Tribunal Administratif a été rejetée (notre article du 9 juin 2020) mais ils reprennent  les armes contre tous ces comportements qui vont au-delà du raisonnable et rendent leur vie impossible. Leur conseil Me Aurélie Gillet-Marta, s'appuyant sur une décision récente du Conseil d’État, adresse à la Maire de Paris une lettre de demande en forme de mise en demeure (téléchargeable en cliquant ici).  

    Elle s'appuie sur le fait que le Tribunal considère dans son rendu du jugement que les commerçants sont tenus par le respect d'une charte de bonne conduite avec la mairie. Le bons sens commande dès lors que la mairie assure la surveillance et les contrôles des obligations qui sont mentionnés dans la charte à laquelle les commerces ont souscrit pour bénéficier des concessions exceptionnelles qui leur sont accordées. De l'avis des habitants, ces conditions sont loin d'être remplies.

    Qu'il s'agisse de piétonisation de Paris-centre, de certains axes comme le canal St Martin et de mesures transitoires pour éviter le désastre financier des bars et des restaurants, Anne Hidalgo que les augures désignent comme la prochaine Maire de Paris – ou l'une de ses concurrentes si le scrutin réservait une surprise – doivent agir avec mesure et prudence. La santé des parisiens et leur qualité de vie sont en jeu et une récidive du COVID est à craindre. Le respect de l'espace public et la lutte contre les rassemblements et le bruit doivent rester une priorité.

    GS

     

  • Montorgueil
    Rue Montorgueil (IIe) vers 11h00 le matin

     

     

    On est prêt par solidarité à admettre que les bars-restaurants étendent leur terrasse sur l'espace public le temps d'être enfin autorisés à servir leurs clients en salle à l'intérieur. Rue Montorgueil où ils se livrent depuis longtemps à cet exercice, ils n'y vont pas de main morte : ils occupent TOUT le trottoir et obligent comme on le voit ici les passants à se déplacer sur la chaussée.

    Un espace où toutes sortes de véhicules circulent sans discipline en dépit d'une interdiction de principe : voitures, motos, vélos et autres engins. Un vrai danger pour les piétons notamment les plus fragiles.

    La rue Montorgueil : une idée d'avant-garde, devenue le modèle à ne pas suivre pour Paris-centre !

     

  • Motos polizei

     

     

    Réagissant au nombre de voix qui s'élèvent contre le bruit des motos, le Bundesrat allemand (conseil fédéral des länder) réclame "des mesures pour réduire les émissions extrêmement dérangeantes de bruit par les deux-roues motorisés".

    Vendredi 15 mai, le Bundesrat a soumis une demande en ce sens au Bundestag. La décision sera soumise au gouvernement fédéral. Rien ne va changer dans l'immédiat mais le rendez-vous est pris et les réactions se manifestent déjà.

    Les demandes du Bundesrat portent sur :

    • la limitation du bruit à 80 décibels dans toutes les conditions d'utilisation (elle est de 90 décibels chez nous à ce jour avec des exceptions jusqu'à 100 décibels. NB : le bruit double en intensité à chaque 3 décibels de plus…)
    • le dossier doit être porté et défendu au niveau de l'Union Européenne
    • des campagnes d'information doivent être lancées sur le thème de la conduite silencieuse
    • le renforcement des sanctions contre les pots d'échappement frelatés avec possibilité de saisie du véhicule sur place
    • la promotion des deux-roues électriques
    • l'accroissement du nombre de points de contrôles au bord des voies de circulation
    • des dispositions diverses aptes à faciliter l'identification et les poursuites des contrevenants

    Il s'agit certes de l'Allemagne et on peut imaginer que les motards là-bas feront valoir leurs arguments et montreront les dents comme le fait régulièrement chez nous la FFMC (fédération française des motards en colère) quand on exige d'eux plus de respect de la société et de ses lois. Certains ont réagi en parlant de "chasse aux sorcières…!). Il reste qu'un mouvement est bel et bien lancé, qu'il sera monté au niveau des instances européennes et qu'on ne peut pas éternellement refuser des mesures qui vont dans le sens de la lutte contre le bruit et en faveur de la sécurité.

    Le bruit est une nuisance dont souffrent durement les français : 86% d’entre-eux se déclarent gênés par le bruit et le placent en tête des nuisances qu'ils subissent. Au-delà de la gêne, l’excès de bruit a des effets sur la santé. Problèmes auditifs (surdité, acouphènes…) et de santé générale (états dépressifs, pathologies cardiovasculaires…).

    La place de la moto à Paris sera l'un des thèmes du deuxième tour des élections municipales chez nous comme ailleurs. Il faut régler la question du bruit mais aussi celle du contrôle technique dont l'application est repoussé aux calendes, et celle du stationnement payant. Pour les deux premiers sujets, un vote au Parlement est nécessaire. Comme en Allemagne !

    GS

     

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    Rivoli 13 05 20

    Rue de Rivoli (IVe) le 13/05/20

     

    La fermeture le 13 mai 2020 de l'axe Saint-Antoine/Rivoli à la circulation est le premier pas de mesures qui vont restreindre la circulation automobile dans le centre de Paris. Le moment est venu de se déterminer sur l'attitude qu'il convient d'adopter à l'égard des décideurs quels qu'ils soient sachant que Paris comme toutes les grandes villes doit prendre des dispositions pour réduire la pollution de l'air et la pollution sonore, pour des motifs de santé publique.

    Il est un point sur lequel tous les avis des habitants convergent : le concept de piétonisation doit être rejeté pour les nuisances qu'il crée. Chacun a en tête les rues de la Huchette (Ve) ou St André des Arts (VIe) qui font figure de repoussoirs. Ce qui est en cause : une fréquentation accrue, des désordres et le bruit qui en découle et le développement d'une mono-activité de commerces de restauration légère. 

    En revanche, les habitants de Paris-centre et des arrondissements voisins qui pourraient être aussi visés, ne peuvent que se réjouir d'une politique de déplacements qui repousserait la circulation de transit. Il faut alors que tous les types de véhicules soient concernés, notamment les deux-roues motorisés, particulièrement dangereux et polluants et que la "circulation utile" soit préservée : bus, taxis, commerçants, artisans, travailleurs, personnel de santé, véhicules de service et de secours, personnes handicapées et riverains.

    Le dispositif de contrôle doit être simple, crédible, et l'accès aux parkings publics sauvegardé. Les VTC (Uber et autres) doivent êtes assimilés aux taxis. La population jeune en fait très largement usage et on ne doit pas la discriminer. Le stationnement des deux-roues motorisés doit devenir payant.

    Il nous semble nécessaire également que les Maires d'arrondissements disposent d'un droit de délivrer des laissez-passer temporaires sur dossier à des personnes qui ne répondent pas aux critères généraux mais dont l'activité, notamment sociale ou familiale, justifie leur entrée sur le territoire visé.

    En raison des exceptions, on doit s'attendre à une réduction du trafic somme toute modeste,  20 à 25 % par exemple. La mécanique des fluides, dont les théories s'appliquent assez bien à la circulation, nous enseigne qu'un écoulement turbulent donc anarchique et perturbé, devient laminaire (fluide) brutalement si le débit baisse même légèrement pour se situer au-dessous d'un seuil critique. 

    A l'intérieur d'un tel dispositif, les pouvoirs publics doivent privilégier les véhicules non polluants et silencieux. L'électricité est la source d'énergie la moins polluante localement (il faut néanmoins la fabriquer dans nos centrales nucléaires…). Egoïstement elle est sans aucun doute pour nous, citadins, la meilleure. Nos concitoyens des milieux ruraux peuvent avoir une opinion différente.