Vivre le Marais, Vivre Paris Centre !

Chronique de la vie au cœur et autour du centre historique de Paris

Catégorie : Economie

  • Capture d'écran 2024-09-26 183347Illustration du quotidien "Les Echos"

     

     

    Notre site se révèle un moyen d'échanges sur toutes sortes de sujets y compris les plus sérieux. J'ai envie de vous faire partager mes interrogations sur la stratégie des pays européens en particulier, de l'OCDE plus largement, à l'égard du réchauffement climatique et de savoir ce que vous en pensez.

    Sur le phénomène il n'y a aucun doute. Le réchauffement constaté, au-delà de la perception que nous en avons, est attesté depuis une centaine d'années par la fonte des glaciers et de la banquise. 

    En revanche, j'ai beau me culpabiliser sur ma réticence à croire ce qui est évident pour tous, à savoir la responsabilité de l'homme dans cette évolution, il persiste en moi un scepticisme qui n'est pas une conviction mais quelque chose qui ressemble à un doute.

    Ma crainte est que nous adhérions tous à une nouvelle religion qui pousse les nations vers des remises en cause, des investissements et des dépenses qui les mettent sur la paille avec le risque au bout d'une décennie de constater qu'on a fait fausse route.

    Les apôtres de cette démarche s'appellent "le GIEC". En français "groupe int'l d'experts…..", ce qui leur vaut estime et crédibilité. En anglais et dans toutes les langues que j'ai consultées, c'est l'IPCC (international panel for climate change). En réalité, un aréopage de gens, pas nécessairement des experts, qui travaille pour l'ONU à laquelle il est rattaché. Cette remarque n'exprime pas forcément une mise en cause de leur compétence mais le besoin de rappeler qu'on n'a pas affaire à des savants.

    Justement, les savants donnons leur la parole à l'instar de Jean-Philippe Delsol, président de l'IREF-Europe.

    Dans une récente édition de la revue Science, un article de E. J. Judd et al, 2024) décrit une nouvelle présentation de la température de la Terre au cours des 485 derniers millions d’années en combinant des modèles climatiques avec des données géologiques. Au cours de cette très longue période, la planète a traversé différents cycles, certains avec de vastes calottes glaciaires polaires et d’autres complètement libres de glace.

    Alors que les études antérieures concluaient à  une baisse à long terme de la température au cours des 500 derniers millions d’années, en combinant de nombreux modèles et données, cette nouvelle étude, note la revue Science, « suggère que la Terre possède un système global de régulation du climat qui fait que la température reste dans une plage particulière. Une hypothèse largement acceptée est que la réaction des roches ignées (*) avec l’eau et le dioxyde de carbone atmosphérique (CO2) aide à limiter l’ampleur du changement climatique à long terme. Ce processus élimine lentement le CO2 de l’atmosphère et est amplifié lorsque le climat se réchauffe ».

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    Cette étude aide à comprendre les évolutions du climat, mais elle souligne qu’il reste encore bien des inconnues qui devraient obliger à plus de modestie et de prudence dans les politiques contre le réchauffement climatique. Le principe de précaution invite à ne pas tuer l’économie et appauvrir les habitants de la Terre au nom de prédictions douteuses. Il ne s’agit pas de ne rien faire, mais de le faire avec précaution.

    (*) roches métamorphiques ayant subi une forte chaleur

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    TriporteurTriporteur modèle "de chez nous", bien protégé, avec une roue devant et deux derrière…

     

     

    J'ai envie ce week-end de parler de trois sujets qui ont peu de rapports entre eux. Encore que …

    Les triporteurs pour commencer. Avez-vous remarqué qu'ils sont de plus en plus nombreux ? Qu'est-ce qui les caractérise : un coffre d'un petit mètre-cube, une roue à l'avant et deux à l'arrière, un moteur électrique caché qui fournit l'assistance à un pédalier qui est là surtout pour lancer la machine. Il parait qu'il y a même un différentiel sur l'essieu pour bien répartir le couple moteur sur les deux roues arrière….

    L'apparition, et la prolifération à laquelle on peut s'attendre, de ces engins est la conséquence directe, plutôt heureuse, de l'éviction des véhicules à moteur des centres-villes et en particulier de Paris-centre. Le modèle économique qui s'impose aujourd'hui est celui de la supérette ou du petit commerce, alimentés depuis un centre logistique comme celui de la rue du Grenier St Lazare par des engins qui ont le pouvoir d'aller partout, de braver les sens interdits et de stationner au besoin sur les trottoirs.

     

    SUV 2008Un SUV : le Peugeot 2008

     

    Vous avez dit "stationner" ? C'est le moment d'en parler : l'Hôtel de Ville, David Belliard en tête, lance un "vote" pour savoir si les parisiens sont d'accord pour multiplier par trois le prix du stationnement des SUV dans la ville ! Cette annonce soulève une tonne de questions. Je n'ai pas de sympathie particulière pour ces grosses machines mais il me semble qu'il y a dans la démarche une touche liberticide ou inégalitaire. J'invite nos lecteurs à se prononcer par leurs commentaires et à nous confier la nature de leur vote, s'ils décidaient de voter. A vos claviers….

    Dictée

    David Belliard est aussi le chantre de l'écriture inclusive, heureusement en perte de vitesse (l'écriture..). Il y a encore des gens par chance qui se dressent pour défendre notre langue et notre culture.

    Gloire au conseil de quartier Marais-Archives qui organise une "Dictée Historique" ! Ce sera le 13 janvier 2024 à la mairie de Paris-centre, 2 rue Eugène Spüller IIIe, de 14h30 à 17h30, ouverte à tous dès le collège, aux jeunes et aux adultes. Inscriptions à partir de ce 9 décembre sur dicteemaraisarchives@gmail.com ou aux permanences à la mairie de 17h00 à 19h00 les jeudis 14 décembre et 4 janvier.

    GS

     

    Information pratique :

    L'envoi d'un lien pour chaque diffusion d'article sur le blog est lourde mais pratique pour le lecteur. Nombreux sont ceux cependant qui ne reçoivent pas ce lien et se croient exclus de notre réseau social. Il n'en est rien : l'accès au blog est libre en allant sur son adresse (URL) que voici :  https://vivrelemarais.typepad.fr

     

  • Δ Capture d’écran 2022-12-03 163809Une centrale nucléaire en France. NB : les émanations sont de la vapeur d'eau…

     

     

    Dans notre société, les personnes politiques, les journalistes, les influenceurs affichent des positions mais n'en sont pas réellement comptables dans le temps car le public a la mémoire courte.

    Fin 2022, une menace de pénurie d'électricité pèse sur nous. Il faut dire clairement à qui nous la devons. Dans les années 70, le président Giscard d'Estaing présentait le programme civil nucléaire de la France comme sa plus grande réussite. De fait, pendant trois décennies, elle a fourni à notre pays 75 % de son énergie.

    Au même moment se développait en Allemagne un mouvement écologiste "Les Vert" (die Grüne) idéologiquement opposés à l'engagement de leur pays dans le nucléaire civil. Grâce au mécanisme des alliances dans un pays où règne la proportionnelle, grâce aussi à leur nombre et leur détermination, les Grüne ont bloqué toute velléité de leur pays de s'équiper de centrales nucléaires. Ils ont ainsi poussé l'Allemagne et ses industriels à développer l'éolien, domaine où ils règnent désormais en maitres, tout comme la Chine dans le photovoltaïque.

    Ces deux sources d'énergie étant intermittentes et peu performantes, les Allemands ont été jetés dans les bras de la Russie pour la fourniture de gaz en grande quantité, sans se douter qu'ils devraient un jour en payer le prix fort. Ce jour est arrivé avec la guerre en Ukraine et les difficultés d'approvisionnement qui en découlent…

    Centrale charbonCentrale à charbon

     

    Avant même que se déclenchent les hostilités, l'Allemagne avait dû se remettre au charbon, du lignite de piètre qualité, qui produit quantité de CO² et pollue ses voisins. C'est grave mais ce n'est pas tout. Les Grüne ont entrainé dans leur délire les Verts français trop contents de trouver un appui solide au-delà du Rhin. Nicolas Hulot et ses disciples en ont tiré avantage au point d'influencer le gouvernement français il y a dix ans à renoncer au nucléaire et à notre savoir-faire, alors qu'il s'agissait d'un domaine d'excellence pour notre industrie et un atout pour nos exportations.

    Le gouvernement Macron amorce à ce sujet mais trop tard un virage à 180 degrés. On rattrape difficilement le temps perdu. La moitié de nos centrales nucléaires sont à l'arrêt faute d'entretien. Les énergies intermittentes sont insuffisantes et on lance en même temps un vaste programme d'électrification des voitures…. C'est un euphémisme de dire qu'on va dans le mur ! On observe que seule la Corse échappe à la pénurie…. car c'est l'Italie qui l'alimente !

    Face à ce fiasco annoncé, j'ai la mince consolation d'avoir écrit ceci, il y a presque quatre ans dans un article du 8 mai 2019 :

    On ne remet pas en cause l'évolution des comportements et des modes de déplacements dans la ville moderne car on ne va pas contre son temps. Le développement du GPS, du téléphone cellulaire, des centrales à inertie et  leurs gyroscopes, des batteries, des mini-moteurs électriques, des "applis" sur nos GSM font que beaucoup d'initiatives fleurissent et construisent l'économie d'aujourd'hui et de demain. Il convient de les accompagner, en domestiquant les nuisances quand elles en créent.

    Observons au passage que toutes ces nouveautés fonctionnent avec du courant électrique, une énergie propre et soucieuse de la planète. A une condition toutefois : que sa production soit propre également en terme de CO² et autres polluants…. A ce stade, seule l'énergie atomique répond à ces critères.

    De quoi rendre blêmes les écolos les plus idéologues qui voient rouge quand on leur parle d'exploiter le processus naturel qui est celui du soleil et des étoiles, de l'univers, une énergie qui repose sur la transformation d'atomes et qu'Albert Einstein a familiarisée avec sa miraculeuse formule ΔE = ΔM.C²

    Gérard Simonet

     

  • Motos garées rambuteau 29 01 21Deux-roues motorisés agglutinés sur un trottoir rue du Temple (IVe)

     

     

    Le quotidien "Le Parisien" en fait état dans un article du 3 septembre signé Jean-Baptiste Quentin : "Pas de contrôle technique [pour les motos] tel qu'il a été envisagé, annonce [le ministre] Jean-Baptiste Djebbari". Le décret paru le 11 août 2021, en exécution d'une directive européenne de 2014 (on a beaucoup procrastiné entre temps !) est simplement renvoyé aux calendes grecques à moins qu'il ne soit jeté aux orties.

    La raison sous-jacente : la "Fédération des Motards en Colère" qui fait la pluie et le beau temps en matière de réglementation et d'usage du code de la route a mis le holà à un texte qui visait à imposer le contrôle technique des deux-roues motorisés tous les deux ans au même titre que les voitures. La motivation est pourtant la même dans les deux cas : veiller à l'état des véhicules pour garantir la sécurité des usagers et des piétons.

    La capacité de nuire des motards en colère  est telle que notre président en campagne pour sa réélection en 2022 a, révérence gardée, baissé son froc. On peut le comprendre : il a géré la France plutôt bien depuis quatre ans, il a fait face avec la pertinence qu'il fallait à l'épidémie du Covid, il est crédité de bons scores dans les sondages, pourquoi prendre le risque d'ajouter du désordre à la chienlit des manifestations du samedi en jetant les motards en colère avec leurs engins diaboliques sur le pavé de nos rues ?

    Certes l'attitude n'est pas glorieuse mais depuis qu'on sait que "Paris vaut bien une messe" nos politiciens n'en sont pas à un compromis près, voire une compromission. Peut-être cependant éviteront-ils l'un et l'autre en convenant qu'il faut d'une certaine manière, dès que les élections seront passées, obtenir que les conducteurs de deux-roues à moteur cessent de nous briser les oreilles, de nous réveiller la nuit, de se livrer à des facéties en pleine circulation du style "roue arrière" et des prises de risques pour eux-mêmes et les piétons.

    Nous avons donc tendance à relativiser la déception créée par cette décision que nous avons qualifiée de "pantalonnade". En revanche, et c'est beaucoup plus sérieux, l'attitude de notre Président et de son Ministre constitue un camouflet à l'égard des autorités européenne à qui, en ce moment, ils devraient plutôt baiser les pieds.

    Pourquoi ? Simplement parce que nous devons en dépit de la crise du Covid notre relative santé économique à l'Europe et à ses instances notamment la BCE.

    Il faut rappeler des réalités que les médias négligent car elles sont un peu arides : le déficit des comptes publics sera (ordres de grandeur) de 80 Milliards d'€ cette année, pour un montant de recettes de 140 Milliards. Oublions de rapporter ces chiffres au PIB, c'est tout aussi intelligible que de comparer le tonnage d'un bateau à l'âge du capitaine ! En réalité notre déficit atteint 60 % des recettes…. La dette est désormais de 2.700 Milliards d'€. Elle ne sera jamais remboursée car il faudrait pour cela faire des excédents ce dont nous sommes définitivement incapables. Elle deviendra donc perpétuelle.

    Sombre tableau ! Si ce n'est que chaque semaine, l'Agence France Trésor tient une réunion à Bercy pour décider des arbitrages financiers sur la scène internationale. Elle rembourse les emprunts arrivés à maturité et emprunte sur les marchés pour obtenir un nouvel équilibre des échanges. Notre appartenance à l'EURO fait de la  France un débiteur sérieux vers qui les prêteurs se pressent en dépit de rendements négatifs ! Si l'EURO est fort c'est grâce aux excédents allemands et à la frugalité de pays comme les Pays-Bas, le Luxembourg, l'Autriche, la Finlande, les pays baltes et la modération ne plusieurs autres…. dont la France ne fait pas partie.

    En clair si nous gardons la tête hors de l'eau alors que de nombreux pays plongent dans la misère, nous le devons à la solidarité européenne. Refuser ses règles quand elles contrarient des intérêts politiques relève de l'ingratitude et d'une insolence qui nous est souvent reprochée. Emmanuel Macron sera – probablement – réélu en mai prochain grâce à l'Europe. Il devrait être à ce titre plus respectueux de ses directives.

    Gérard Simonet

     

  • Dette-Publique

    Illustration Michaelski

     

    Tous les commentateurs économiques y vont de leurs déclarations à propos de la dette publique française dont les vannes ont été librement ouvertes dès le déclenchement de la crise sanitaire du COVID par une déclaration du Président de la République et son fameux "quoi qu'il en coûte". Leurs conclusions sont généralement inquiétantes : elles tendent à culpabiliser la génération qui est aux affaires en l'accusant de laisser à ses enfants le soin de rembourser une dette qu'elle a construite.

    Il faut dire que ceux qui nous dirigent donnent du crédit à cette affirmation : on entend régulièrement le gouvernement et son Ministre de l'économie affirmer que la dette sera remboursée par la croissance future et les excédents qu'elle dégagera. C'est grossièrement faux : la France n'a pratiquement jamais connu d'excédent budgétaire. Durant la dernière décennie, le déficit s'est régulièrement situé autour de 30 % des recettes (à ne pas confondre avec l'engagement de la France vis à vis de la Commission Européenne de ne pas dépasser 3% du produit intérieur brut). Par quel miracle ce déficit chronique et presque statutaire se changerait-il en excédent ?

    A ce sujet, les politiques mentent effrontément car ils estiment qu'il serait suicidaire de leur part de reconnaitre que nous ne rembourserons jamais cette dette. C'est pourtant la vérité et elle n'est pas aussi cruelle qu'ils le craignent….       

    La vérité c'est que la dette n'est pas un chiffre qu'on traite en bloc. La dette est faite d'une multitude d'emprunts auprès de souscripteurs publics ou privés avec des durées, des échéances, des modalités de remboursement et des taux d'intérêts différents. Lorsqu'un de ces emprunts arrive à échéance, il est remboursé et l’État émet un nouvel emprunt en couverture de ses nouveaux besoins. Ce mécanisme peut se répéter à l'envi pour autant que l'emprunteur trouve un prêteur.

    Remarquons au passage que dans le monde qui est le nôtre, le total général des dettes est égal au montant général  des créances, par construction. Mais au niveau élémentaire, les conditions accordées par les prêteurs dépendent de la crédibilité de l'emprunteur et de sa capacité à payer les intérêts et faire face aux échéances.

    Dans le pire des cas aucun prêteur ne répond. L'emprunteur est en faillite, la dette est annulée de facto mais il affronte une crise économique et sociale sur fond d'inflation galopante et de misère, qui peut déboucher sur des émeutes et des désordres politiques.

    On peut affirmer sans trop de risque que la France ne risque pas de connaitre ce sort car elle appartient à la zone Euro. Les pays qui la constituent sont majoritairement de bons gestionnaires des finances publiques, avec en tête l'Allemagne mais aussi les Pays Bas, le Luxembourg et l'Autriche. Plusieurs sont proches de l'équilibre, notamment les Pays Baltes, la Belgique, Chypre…. En revanche, l'Italie, l'Espagne et la France se comportent en mauvais élèves. Ils bénéficient heureusement de la bienveillance de la communauté et des récentes décisions de la Banque Centrale Européenne de mutualiser la dette et le recours à l'emprunt. Il faut dire que nos pays sont pour eux des marchés importants qu'ils ont tout intérêt à préserver…

    Dès lors, lorsque la France emprunte elle bénéficie de la signature de cette Europe et dans une mesure moindre du poids de pays européens bons gestionnaires qui ne sont pas dans l'Euro comme la Suède et le Danemark. Le Royaume Uni quant à lui est pour le moment un grand point d'interrogation. On ne sait pas dans quel schéma le brexit va le conduire….

    Cette zone Euro à laquelle nous appartenons peut être aujourd'hui considérée comme la place financière la plus sure du monde. Il n'est pas surprenant dans ces conditions que les prêteurs viennent chez nous pour y placer leurs excédents à des taux d'intérêts très faibles voire négatifs.

    Cette dette ne sera pas remboursée, elle ne sera pas effacée, elle sera pérennisée.  Tout au plus, on peut imaginer que les banques centrales seules annulent les créances qu'elles détiennent. L'économie de la zone Euro est prospère et l'inflation ne la menace pas. Les banques centrales maintiennent des taux bas. L'offre y est abondante et l'accroissement de la productivité du fait des nouvelles technologies de l'information empêche les coûts de production de peser sur les prix.

    On peut légitimement se demander si cette situation durera longtemps. A cette question on n'a naturellement pas de réponse car on ne maitrise pas l'avenir et ce qu'il nous réserve comme surprises mais on peut répondre que si les choses restent égales par ailleurs nous vivrons avec une dette éternelle dont on s'accommodera même si elle croit. Le service de cette dette sera supportable tant que les taux resteront bas et il en sera ainsi si nous poursuivons une politique européenne cohérente et solidaire.

    Gérard Simonet

     

  • Angela-MerkelAngela Merkel, Chancelière de la République Fédérale d'Allemagne

     

     

    On pouvait lire le 28 mai dans le quotidien La Croix cette déclaration à propos de la Chancelière Angela Merkel : "Sans doute veut-elle laisser une trace dans l’histoire avant la fin de sa carrière politique annoncée pour fin 2021. La Chancelière allemande a pris tout le monde à contre-pied en défendant aux côtés de la France l’idée d’une mutualisation de la dette au niveau européen au profit des pays touchés de plein fouet par le Coronavirus et ses conséquences. La dirigeante a une chance historique d’aller au bout de cette idée que l’Allemagne a pourtant toujours refusée, alors que son pays doit assurer pour six mois la présidence de l’Union Européenne, entre le 1er juillet et le 31 janvier 2021".

     

    Je rappelle mes prédictions à ce sujet dans notre article du 15 avril 2020 :  "Je suis persuadé que les dirigeants français parviendront à obtenir de leurs partenaires, l'Allemagne en tête, des droits de tirage directs auprès de la BCE pour qu'ils évitent la sanction des marchés. Les partenaires diront en faisant les gros yeux : c'est bon pour cette fois car il y a le coronavirus, mais veillez à améliorer votre gestion car la fois prochaine ce sera NON".

    C'est bien ce qui se dessine. La chancelière réalise que l'aide aux pays "cigales" va soutenir sa propre croissance. L'Allemagne a besoin de ces marchés pour ses exportations qui sont le moteur de son économie. Son camp en est désormais convaincu et il fait peu de doute aujourd'hui que le parlement la suive le moment venu.

    Ces constatations valident l'opinion qu'on s'achemine vers une dette portée non plus par chacun des pays de l'union mais par l'union des pays. Il est probable que les emprunts constitutifs de cette dette seront individuellement remboursés mais la dette elle-même qui est au passif de notre bilan ne sera jamais apurée. Nous en paierons indéfiniment les intérêts (quitte à emprunter pour cela !), mais nous resterons à l'abri de la faillite et de l'hyper-inflation.

    On découvre que l'économie européenne et l'Euro sont suffisamment forts pour reproduire le modèle des États-Unis et de leur Dollar dont la planche à billets est actionnée sans qu'il en coûte à leurs citoyens. Que va-t-il se passer dans le reste du monde où ces conditions ne sont pas remplies ? On pourrait y voir apparaitre une inflation dévastatrice.

    Il serait courtois de dire merci à l'Allemagne et à tous les pays européens finalement assez nombreux qui ayant géré  leurs finances de façon vertueuse peuvent en faire bénéficier désormais ceux comme nous qui en ont besoin.

    Gérard Simonet

     

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    Vidéo filmée par un habitant dans la nuit du 27 au 28 mai 2020

     

     

    Appel au secours d'un riverain au Maire du IVe,

    Monsieur le Maire,

    Il est 1h49, la police n'est toujours pas intervenue. Elle ne viendra surement pas ce soir malgré les multiples appels des riverains, malgré les promesses de leurs opérateurs téléphoniques. Il serait de toute façon trop tard pour les habitants, certains ont choisi de s'assommer de somnifères, pour les autres, leur nuit est perdue… Ils se demandent surement pourquoi ils ont choisi de vivre ici et comment ils vont continuer de le faire…

    Ils étaient plusieurs dizaines et sont encore une vingtaine à parler fort et hurler sur la place. Les "Joyeux anniversaires" sont terminés depuis une heure maintenant, il ne reste que les cris… Les gestes barrières ne sont pas respectés et les masques quasiment absents, contrairement aux bises et des embrassades.

    Il est 2h00, le restaurant "Joséphine" est encore ouvert et va stopper sa vente de boissons alcoolisées. Les consommateurs vont rentrer chez eux, bien fatigués après avoir passé une "sacrée bonne soirée" et vont pouvoir profiter d'une grasse matinée bien méritée. D'autres choisiront de rester sur place jusqu'à 4/5 heurs du matin ! Les discussions se poursuivent de manière animée sur les bancs, avec l'appui d'enceintes mobiles. L’acoustique de la place est telles que tout sommeil est impossible…  

    Pour nous, les riverains, c'est l'enfer car nous travaillons demain.

    "L'avenir de Paris Centre, c'est la qualité de vie de ses habitants"

    D'autres joyeux drilles, frais et dispos, reviendront  demain passer une "sacrée bonne soirée" et pourrir à nouveau la nôtre. Les marchands de boissons écouleront leur marchandise en se frottant les mains. Ils ont vécu deux mois et demi de vaches maigres, l'argent est à portée de leur main, ils ne vont pas se soucier de nous…

    Leurs clients  boiront jusqu'à plus soif et iront se soulager impasse de la Poissonnerie ou rue Necker, sur la place même, en fin de soirée. Alors, que ferons-nous quand nous les croiserons ? Il y aura des échanges plus ou moins polis, plus ou moins musclés. Et la violence comblera le vide que la force publique n'a pas su occuper…

    "L'avenir de Paris Centre, c'est plus de proximité et de sécurité"  

    Il est 2h20, la police n'est pas passée, les buveurs continuent à hurler. D'ici un moment, la place devrait progressivement retrouver son calme. C'est la fin d'une journée comme les autres sur la Place du Marché Sainte Catherine. 

    En ce moment avancé de la nuit, j'en viens à me demander, moi qui ne suis pas un professionnel de la politique, quel est l'avenir de Paris Centre. Difficile question à laquelle je n'ai, bien sûr, pas la réponse. Pourtant, je vois nettement celui que je souhaiterais éviter : celui du départ des résidents, des familles, excédées par l'impossibilité de dormir, inquiètes de ne pas être en sécurité dans un quartier pourtant peu enclin à la délinquance, écœurées de se sentir abandonnées par la puissance publique. 

    Je souhaite à tous une bonne nuit, en espérant avoir contribué à vous convaincre, par cet infime témoignage, de la réalité de la situation et de l'urgence de l'action. 

     

    Ce jour 28 mai 19h00 : le Maire du IVe Ariel Weil répond…

    Sa Directrice de cabinet nous demande de publier ce message :

    "Que tout le monde se rassure, le message des riverains est bien entendu.

    Nous sommes en lien permanent avec les riverains depuis leurs premières alertes et travaillons en étroite collaboration avec le Commissariat de Paris et la Préfecture de Police pour lutter contre ces nuisances inacceptables et ces débordements irresponsables".

     

    Dont acte. Mais nous sommes un peu comme Saint-Thomas, nous voulons voir et toucher du doigt !

     

  • Terrasse sage mairieUne terrasse comme on en rêve, triée sur le volet pour illustrer les mesures que la Maire de Paris se propose d'apporter aux acteurs de la vie économique parisienne (Photo mairie de Paris)

     

     

    Une fois encore, Anne Hidalgo s'adresse aux "forces vives" pour faire connaitre son "plan de soutien à la sortie du confinement".

    Nous nous faisons un plaisir de le relayer en invitant chacun d'entre nous à en évaluer les conséquences sur le terrain. Elles sont prévisibles. Nous en avons constaté les effets inquiétants dès les premiers jours : Canal St Martin,  Berges de la Seine, Butte aux Cailles (XIIIe), Montmartre…

    Sont-elles insurmontables ? On peut le craindre mais baisser la garde conduirait à un désastre social et sanitaire. On peut tolérer et comprendre tel ou tel rassemblement "bon enfant". On ne peut pas en accepter les abus. Les associations "Vivre Paris !" soucieuses du respect de l'espace public et de la tranquillité des habitants demandent aux services d'ordre de la mairie (DPSP) et de la Police Nationale de faire en sorte que les règles sanitaires soient respectées et que la limite du raisonnable dans les aménagements provisoires autorisés ne soit en aucun cas dépassée. Un dialogue en ce sens est établi avec Jean Castex, chargé de mission déconfinement auprès du Premier Ministre. 

    Nous sommes attentifs également aux dépenses annoncées : 200 millions d'€ sans contrepartie de recettes, avec le doute que les recettes courantes souffrent elles-mêmes des conséquences de l'épidémie (arrêt des transactions immobilières notamment et chute des droits de mutation qui rapportent 2 Milliards d'€ normalement à la Ville…). Étonnement de constater qu'on annonce 25 Millions d'€ de plus aux acteurs associatifs et culturels dont le montant des subventions donne déjà le vertige !

    Nous ne serions pas étonnés dans ces conditions que le déficit 2020 dépasse les 500 Millions d'€, alors que par la loi les municipalités doivent être à l'équilibre. Va-t-on déclarer ces dépenses en investissements pour échapper à cette contrainte ?

    Il n'est pas nécessaire d'être expert en économie pour conclure que la Ville va devoir emprunter encore pour couvrir le différentiel, dans la mesure où la Maire et ses concurrents confirment ne pas vouloir augmenter les impôts. 

    Une question se pose alors : il y a un consensus des économistes pour dire que l'endettement des États ne déclenchera ni la hausse des taux (d'ailleurs, si hausse il y avait, on la compenserait par un recours supplémentaire à l'emprunt !) ni la dépréciation des monnaies car elle se mesure par rapport à d'autres monnaies et toutes sont logées à la même enseigne. Enfin il n'y aura pas d'inflation car le contexte offre/demande et la hausse de la productivité due aux nouvelles technologies y font obstacle.

    Si cette analyse se confirme, tout se passerait comme si l'institution mairie de Paris à l'image de l'Etat disposaient de la planche à billets, qui est en principe le monopole de la BCE (banque centrale européenne). Et si une municipalité y a accès, pourquoi pas les grandes entreprises, puis les moins grandes etc… Je crains qu'on s'achemine en réaction vers une défiance générale à l'égard des monnaies souveraines et un retournement vers d'autres actifs, les actions d'entreprises (certaines d'entre elles) et pourquoi pas les crypto-monnaies comme le bit-coin.

    Je me garderai bien d'aller plus loin dans ces prédictions. C'est déjà assez difficile de se poser les bonnes questions. Une chose me parait sure : nous entrons dans un monde nouveau dont il est difficile de dire s'il sera bon ou mauvais et pour qui.

    Gérard Simonet

     

  • HallesLe signataire dans une tenue de confiné ordinaire de Paris-centre. Retrouvailles des jardins du forum des Halles et  de Saint-Eustache. A partir du 11 mai, les masques ne sont pas imposés mais il sera utile d'en porter car ils protègent ceux qui nous entourent ou que nous croisons, et accessoirement nous-mêmes. 

     

    L'article que nous avons publié le 5 mai sous la signature du Dr Bertrand Lukacs à propos des "Déclarations d'Anne Hidalgo sur la sortie du confinement des cafés-restaurants" a été lu par plus de 2.000 personnes de tous horizons et a recueilli le nombre record de 29 témoignages de lecteurs. C'est signe de l'émotion qu'il a suscité et disons le franchement de la forte réprobation exprimée par le plus grand nombre.

    A propos de l'aménagement de certaines rues au bénéfice des bars-restaurants, et notamment la rue des Haudriettes qui nous est chère car c'est là qu'est le siège de "Vivre le Marais !" nous avons demandé des éclaircissements à Christophe Najdovski, maire-Adjoint de Paris auprès d'Anne Hidalgo, en charge des déplacements et de la voirie.

    Voici sa réponse : "Dans le cadre de la sortie de confinement, nous travaillons à adapter l'espace public pour favoriser le respect de la distanciation physique entre les piétons. Ce travail prend une résonance particulière dans le centre de Paris, où les rues sont souvent étroites avec peu d'espace pour les piétons.

    Aussi, en lien avec les mairies d'arrondissement, les services de la direction de la voirie et des déplacements ont travaillé à identifier les rues prioritaires à aménager pour favoriser le respect de la distanciation physique entre les piétons.

    C'est le cas de la rue des Haudriettes, rue très passante en termes de piétons, avec des trottoirs étroits. Aussi, la proposition consiste à neutraliser le stationnement situé côté pair, et élargir ainsi l'espace circulable pour les piétons."

     

    De son côté, le Maire du IVe Ariel Weil, candidat arrivé en tête aux élections du 18 mars pour la mairie de Paris-centre, s'adressant aux riverains par sa Directrice de cabinet Isabelle Knafou, précisait ce qui suit : 

    "A Paris comme ailleurs, la plupart des commerçants et artisans, à l’exception des commerces de première nécessité, sont à l’arrêt depuis le 16 mars. Les gestes barrière et les règles de distanciation physique qui s’imposeront à tous lors du déconfinement, pour une durée indéterminée, vont entraver considérablement le bon fonctionnement de tous les commerces. Nous devons les aider sans compromettre votre tranquillité.

    Afin d’aider ces commerces à se relancer dans les meilleurs conditions possibles et d’assurer la sécurité des clients comme des riverains qui emprunteront les mêmes rues et les mêmes trottoirs, l’espace public doit être repensé.

    Dans les prochaines semaines, la Ville de Paris, en lien avec la mairie d’arrondissement, va réfléchir quartier par quartier, voire rue par rue, à la réorganisation provisoire de l’espace public afin d’éviter la promiscuité des piétons. Cette problématique est particulièrement importante dans notre quartier où les rues sont étroites, souvent bondées et parfois très commerçantes.

    Dans les rues qui l’exigeront, en raison de la réouverture des commerces ou de l’exiguïté des trottoirs, un aménagement provisoire – parfois qualifié d'« urbanisme tactique » – devra être organisé à l’emplacement des places de stationnement pour permettre l’organisation d’une file d’attente sans nuire au passage des piétons. Ce travail de dentelle est essentiel à la fois pour aider les commerces de petite superficie et pour assurer l’accès des riverains à leur porte d’immeuble. Dans certaines rues, ces aménagements seront simples à réaliser, dans d’autres ils seront malheureusement impossibles.

    Soyez certain en tout cas que nous serons guidés par un seul principe, celui de l’équilibre entre des besoins plutôt que leur antagonisme. Aucune rue, a fortiori aucun trottoir du 4e arrondissement n’a vocation à être transformée en terrasse géante. Mais nous devons aider les petits établissements de notre quartier à relever le défi de la distanciation physique en leur permettant, lorsque cela sera possible, d’installer quelques tables sur le trottoir ou sur une place de stationnement. Tout cela sera discuté au cas par cas."

     

    Les deux messages sont cohérents, presque synoptiques. On peut comprendre leur finalité, on hésite à l'approuver cependant car on doit à juste titre redouter le phénomène du fait accompli auquel nous ont trop habitué ces établissements qui  ont fait de l'occupation de trottoirs et chaussées leur modèle économique. Nous revendiquons, dans une approche "Vivre Paris !", à savoir respect de l'espace public et du sommeil des habitants, le droit de participer à ces études de faisabilité et d'être entendus.

    Gérard Simonet

     

  • LagardeChristine Lagarde Présidente de la BCE. Ultime niveau de solidarité. Qui au-dessus d'elle pour nous protéger ?

     

    Je vous engage à lire l'article de Patrick Artus, du Cercle des Economistes, Economiste à Natexis, paru dans Le Monde du 2 mai 2020.

    Il est intéressant dans sa manière de décrire les solidarités dont nous bénéficions dans un système économique comme le nôtre au sein de l'Europe et de l'Euro-groupe.

    Le premier niveau de solidarité c'est celui qui s'exprime dans l'environnement immédiat de l'individu, famille et premier cercle d'amis.

    Vient ensuite l'entreprise "dans le sens où, lors de fluctuations économiques ordinaires, les salariés conservent leur emploi et leur salaire, et où la perte de revenu est supportée par les entreprises parce que celles-ci disposent d’une plus grande capacité que le salarié à gérer son revenu."

    Patrick Artus souligne cependant que les entreprises dans la crise que nous traversons ne parviennent pas non plus à maintenir leurs revenus, et ne peuvent donc pas jouer le rôle d’assureur. Dans la récession qui s'en suit, les entreprises n’ont pas un accès suffisant au crédit ou aux marchés financiers pour compenser la perte de chiffre d’affaires.

    C'est là qu'intervient l'Etat en apportant aux entreprises la solidarité de la nation. "Il finance le chômage partiel, donne des garanties publiques aux dettes des entreprises, les subventionne, annule leurs impôts…."

    La capacité des Etats à s'endetter n'est cependant pas sans limite. Notre appartenance à l'Euro-groupe nous permet d'accéder à un niveau très haut de solidarité, garanti par sa puissance économique et sa gestion collectivement vertueuse. Ce niveau a lui aussi des limites car les arbres ne montent pas jusqu'au ciel mais on ne perçoit pas de risque à ce stade que les marchés financiers se ferment à la deuxième économie mondiale derrière les Etats-Unis.

    On peut en revanche redouter l'inflation dans la mesure où la recherche de capitaux frais fait volontiers appel à la planche à billets. L'inflation est la façon la plus sournoise pour les Etats de rembourser leurs dettes sans douleur. Les Etats-Unis impriment des dollars "sans compter". Y a-t-il un risque que nous en connaissions les méfaits ? 

    Voici ce que Patrick Artus en pense : "On ne voit plus, dans les économies contemporaines, de lien entre croissance de l’offre de monnaie et inflation. La monétisation des dettes publiques ne conduit plus à la taxe inflationniste. "

    C'est merveilleux ! Il y a quelque part un prestidigitateur qui change l'eau en vin à la façon d'un thaumaturge. Le citoyen moyen a tendance à se dire : Il y a un truc ! A cet égard, la chute de l'article du brillant économiste est savoureuse. Il dit en substance qu'il n'a pas d'explication et que les théories économiques actuelles sont dépassées. Ce sentiment est exprimé dans cette phrase laconique : "A-t-on trouvé une méthode non coûteuse pour restaurer la capacité d’assureur de l’Etat, une monétisation non inflationniste des dettes publiques ? Il reste probablement à compléter la théorie monétaire sur ce point."

    C'est là que je me permets d'intervenir en citoyen libre qui ne brigue aucune responsabilité. J'ai affirmé une opinion sur ce débat et je ne crains pas que l'avenir me démente car j'ai le droit de me tromper et personne du reste n'y prêtera attention. Je n'ai pas changé d'avis depuis mon article du  15 avril sur ce blog où j'écrivais : "La dette de la France, mutualisée avec celles des autres membres de l'Euro, ne sera jamais apurée mais jamais annulée non plus. Les intérêts seront payés. De ce point de vue, la force de l'Euro lui confèrera un statut comparable à celui du dollar. On ne doit pas s'attendre non plus à des effets inflationnistes sensibles car la situation des économies ne les y prédispose pas et l'Euro est géré par une banque centrale dont l'objectif premier est de prévenir les dérives inflationnistes".

    Gérard Simonet